Repos (ou pas) à la ferme

Avec Lybell

J'aimais pas la ferme. Ça sentait mauvais, même si les fermiers ils disaient "mais non, ça sent bon la campagne, la nature!". Oui mais non, ça puait, point. En plus le type en question, c'était un tout vieux débris. Alors lui aussi, il sentait le vieux. Et à tous les coups, c'était un vicelards, comme tous les vieux. Sinon pourquoi il aurait demandé à ce que ce soit des jeunes femmes qui viennent s'occuper de son élevage de rapidodo ? C'était vraiment trop louche cette affaire. Pourquoi j'avais accepté cette mission débile ? Je ne le savais pas moi-même, à croire que j'avais un don hors du commun pour me mettre dans des situations bizarres durant l'été. Le pire, l'annonce était vendeuse hein. "Evadez-vous, durant vos vacances d'été, pour prendre l'air de la campagne, loin des tracas et du bruit de la Capitale, venez vivre un aventure inédite au plus proche de la nature!"

Résultat, je me retrouvais avec les pieds dans la bouse, à sentir le cul d'âne, avec un confort très limité. Encore, ce dernier point, je pouvais faire avec, comme je partais souvent en mission à l'extérieur. Autre chose que l'annonce n'avait pas précisée : La clôture de ces cons de piafs était en très mauvais état, il arrivait parfois -trop souvent- que l'un d'eux parvenait à fuir. Et là, on devait intervenir, rattraper les oiseaux pour les remettre dans l'enclos.... Tout ça, jusqu'à ce que ce vieux trouduc' recevait les matériaux nécessaires à la réparation. J'allais probablement passer les pires jours de ma vie.

Heureusement, je n'allais pas être seule dans cette galère, une autre aventurière s'était faite piéger et avait accepté ce travail douteux. Et... C'était une oiseau elle aussi. D'accord, très bien. Après cette mission, je ne voulais plus entendre parler de plumes. Du coup, pendant notre superbe visite des lieux, j'en profitai pour m'approcher d'elle, histoire de faire un minimum connaissance.

"Salut, moi c'est Sofia. On risque de bien s'éclater durant les prochains jours..."

Pile à ce moment-là, un craquement de bois se fit entendre, suivi de piaillement, de bruit de plumes qui s’agitaient....

"Ho, ho misère ! Ma p'tite Géraldine s'fait la malle !" Beugla le fermier.

Inutile de préciser qu'il avait un très gros accent de pécore, il était là, à s'agiter si nerveusement que j'avais peur qu'il ne se brise un os, lui qui était déjà en train de tomber en ruine... Il se tourna ensuite vers nous.

"Bougez-moi vos miches bien rondes, les cocottes, faut la r'trapper, c'te Géraldine !"

Euh, merde ? Quoi ? Je clignai des yeux, un peu ahuri par sa façon de nous causer. Nos miches bien rondes ? Les cocottes ? ... Et puis, c'était quoi ce nom là, pour un rapidodo !? Géraldine, sérieusement !?

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Lybell aimait pas les vacances. C'était chiant, on s'ennuyait toujours. Ou alors il lui fallait des vacances sportives à base de randonnées ou d'escalades, mais c'était déjà ce qu'elle faisait au travail donc autant travailler. Donc qu'on on lui proposa des "vacances" à la ferme, elle espérait exactement ce qu'il l'attendait une fois sur place: bosser. Enfaite il fallait surtout s'occuper de gros oiseaux nommée Rapidodo qui pouvait servir de monture, et c'est en les voyant que l'aventurière compris pourquoi on lui avait proposé cette annonce là. C'est pas parce qu'elle avait des plumes qu'elle était proche des piafs mais on avait beau le dire et le redire ça rentrait pas dans les têtes des gens. C'est pas parce qu'ils ont des poils aux jambes qu'ils pouvaient parler avec les singes, même s'ils l'étaient un peu dans une certaine mesure. Mais bon, prendre soin de ces bestioles n'était pas un problème en soit, même si Lybell n'avait aucune idée de comment s'y prendre, le vrai problème était surtout la saleté et la poussière. Elle était obligée de se brosser régulièrement les plumes pour éviter qu'elle ne se salissent et d'avoir des soucies plus tard.

Elle n'était pas seule sur le coups, une autre femme avait aussi répondu à l'appel d'offre. C'est vrai que l'annonce donnait l'impression d'être une pub pour des moments de détente alors qu'en faite ça ressemblait plus à une quête. La nouvelle arrivée portant un bandeau sur les yeux. C'était une nouvelle mode ou c'était pour ce protéger les mirettes? Elle y voyait quelque chose avec au moins? A croire que oui puisqu'elle n'avait visiblement aucun problème pour se déplacer. Elle se présenta sous le nom de Sofia.

- Moi, c'est Lybell. C'est...

Le proprio de la ferme alpaga très rapidement les deux femmes quand un de ces gros poulets eut l'idée ingénieuse de s'enfuir. Enfin c'était plutôt une poulette d'après le nom: Géraldine. On dirait un nom de vache. Le petit vieux se tourna vers les demoiselles pour leur demander de l'aide, sans oublier de les "complimenter" sur leurs physiques. Ce n'était pas le genre de remarque qui faisait plaisir à l'emplumée car généralement ça venait de vieux pervers ou de gars bourrés qui essayaient quand même de draguer alors qu'ils arrivaient déjà pas à faire la différences entre une chaussure et une bassine pour vomir.

- Ho! Gardez vos remarque pour vous. C'est pas parce que j'ai des plumes qu'on peut me comparer à une poule. C'est bon on va la chercher votre Géraldine.

C'est vrai que c'est lui qui les logeait mais c'était pas une raison pour se montrer vulgaire. Lybell n'avait rien dit pour les miches mais n'en pensait pas moins. En tout cas s'il continuait à mal lui parler, alors il se démerderait sans l'emplumée pour retrouver ses montures, et tant pis pour le dodo, ce sera la belle étoile si jamais il la virait.

En tout cas se serait pas simple de rattraper la bestiole, ça court vite ces machins là mine de rien. Heureusement qu'elles étaient deux pour essayer de la prendre en embuscade. Heureusement que l'aventurière avait pensé à prendre sa corde enchantée pour l'aider à rattraper le Rapidodo. L'hybride se tourna vers sa camarade d'infortune.

- Tu as un moyen pour le rattraper? J'ai une corde enchantée qui pourrait aider mais faudrait réussir à l'attacher avec.

Au moins, elle ne risquait pas de s'ennuyer pendant ces "vacances", un peu comme ce qu'avait dit Sofia avant la fuite de l'animal.

Repos (ou pas) à la ferme

Avec Lybell

"Moi, c'est Lybell. C'est..."

Même pas le temps de terminer les présentations que Géraldine s'était barrée hors de l'enclos. L'intervention du vieux fermier, Roparzh, semblait particulièrement déplaire à Lybell.

"Ho! Gardez vos remarques pour vous. C'est pas parce que j'ai des plumes qu'on peut me comparer à une poule" Lança-t-elle.

Ah ouais, j'avais pas fait le rapprochement entre les plumes et le "cocottes". Ca se trouvait, le fermier non plus, il ne semblait pas être le plus malin d'entre nous.

"C'est bon on va la chercher votre Géraldine." Ajouta-t-elle, l'air résignée.

On était deux, en tout cas. Je pensais pas devoir courir après un rapidodo aussi tôt. Blasée, nous regardâmes toutes deux le piaf courir joyeusement dans le champ, à picorer les graines et à déterrer les insectes pour s'en faire un repas. Vu la taille du machin, je pensais pas qu'il pouvait aussi se contenter de ça...Du moment qu'il essayait pas de me bouffer le bras pendant que j'essayais de l'attraper...

"Tu as un moyen pour le rattraper? J'ai une corde enchantée qui pourrait aider mais faudrait réussir à l'attacher avec. " Demanda Lybell.

Euh... Là comme ça, non... Difficile d'attraper ces bêtes sans matériel. D'accord, elle avait une corde, mais ensuite ? Fallait surtout pouvoir l'approcher. Essayer une embuscade, pendant qu'elle mangeait ? Les animaux étaient un peu moins attentifs à ce qui les entouraient pendant qu'ils buvaient ou mangeaient. Le souci, c'était qu'on se trouvait dans un lieu bien dégagé, sans moyen de se cacher.

"Ca risque d'être compliqué, là... A la rigueur je peux foncer sur elle pour essayer de l'attirer vers toi. Et genre tu fais un lasso avec ta corde et tu tentes ta chance. Mais vu la force de ce truc elle risque de t'embarquer avec."

De toute façon, il fallait tenter un truc. Donc je m'approchai du rapidodo, qui grattait le sol avec sa grosse patte à la recherche d'un truc à bouffer. En me voyant approcher, il se redressa et me fixa. Ah ouais, flippant le truc. Je ne bougeai, jusqu'à ce qu'il se désintéresse de moi. Je continuai, j'arrivai à plusieurs mètres de lui. Il me regarda à nouveau et se prépara à courir. Merde ! Je fis appel à mes ombres pour essayer de le forcer à emprunter la direction de Lybell. Les tentacules se dirigèrent à droite et à gauche, ce qui apeura la pauvre bête qui se mit à sprinter droit devant elle. Impossible pour moi de la suivre, j'avais beau courir aussi vite que possible, je fus rapidement distancée. Saloperie de piaf !

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Géraldine était en fuite et les filles n'avaient aucun moyen de la rattraper. Sofia ne semblait pas avoir le pouvoir de se déplacer rapidement, c'est bien dommage, et Lybell n'avait rien pour l'aider. Peut être que son apparence aiderait le rapidodo à sympathiser avec elle et par conséquent se laisser amadouer, même si ça semblait peut probable. Elle n'avait jamais vu d'oiseau s'approcher d'elle intentionnellement. Elle était à moitié rapace après tout, et les rapaces ça chassent les autres volatiles. Dans le cas présent, la gros poulet avait pas top de quoi s’inquiéter, il était bien plus dangereux que l'aventurière.

Sofia avait un plan, enfin un ébauche de plan, elle voulait attirer la monture vers l'emplumée pour qu'elle puisse l'attraper avec sa corde. C'était aussi simple que ça. Par contre Lybell n'était pas sûre de réussir à attraper le bestiaux avec sa corde, bien qu'elle soit enchantée. C'était le seul outil qu'elle pouvait utiliser pour capturer l'animal, le reste n'avait aucun intérêt dans cette situation. Sauf peut être la trousse du parfait maladroit qui permettait de se soigner en cas de bobo, ce qui risquait d'arrivé vu la fougue de l'oiseau.

En utilisant un sorte de pouvoir d'ombre, la mi aveugle avait réussit à diriger le rapidodo dans la direction de l'hybride mais elle se sentait bien démunie quand il arriva à ses côtés. Elle jeta la corde vers lui mais le loupa, faut dire qu'elle n'était pas forcement douée pour le lancer de lasso. La créature continua sa route et s'arrêta plus loin, quand les deux femmes furent trop fatiguée pour continuer à lui courir après. Géraldine les narguait? Du moins c'est ce que semblait comprendre Lybell.

- Sale bestiole. C'est pour ça que j'aime pas les oiseaux...

Le silence s'installa pendant un instant.

- Avec tes tentacules tu peux faire quoi? C'est quoi les limites? Parce qu'on pourrait le diriger vers la ferme grâce à ça plutôt que de lui courir après pour l'attraper.

Ce serait plus simple. Peut être. Cela dépendra de la collaboration de Gégé. D'ailleurs ils étaient pas censé avoir été élever ces bestioles là? Pourquoi ils s’échappaient alors? Ils avaient vraiment envie de s'enfuir ou c'était juste pour enquiquiner le fermier et les deux aventurières? Enfin, Lybell aussi aurait envie de s'enfuir voir ailleurs si elle devait rester cloitré dans une ferme toute sa vie.

Repos (ou pas) à la ferme

Avec Lybell

Voilà. Là c'était moi, à courir après un piaf, avec mes deux tentacules d'ombres à l'extérieur. J'étais crevée, j'avais l'impression que mes poumons allaient exploser. Et ce con d'oiseau là, lui, ben oui il allait super bien. Limite content de pouvoir ainsi se jouer de nous. Il se dirigea à toute vitesse vers Lybell qui manqua la cible. Bon, c'était chiant de la voir foirer mais d'un côté, je pouvais vraiment lui en vouloir ? Vu la vitesse à laquelle ce truc allait, tout le monde pouvait se louper. J'arrivai à sa hauteur, genoux fléchis sur lesquels je m'appuyai avec mes mains pour reprendre mon souffle.

"Sale bestiole. C'est pour ça que j'aime pas les oiseaux..."

Ah... Euh... Hein ? Mais elle... C'était pas justement un... Un semi-piaf ? Enfin je voulais dire, des serres, des plumes, on pouvait pas trop douter quoi.

"Avec tes tentacules tu peux faire quoi? C'est quoi les limites?" Demanda-t-elle.

Ah oui, d'ailleurs, maintenant qu'elle en parlait, je les rappelai rapidement pour économiser un peu leur temps d'apparition. J'avais la chance d'avoir un pouvoir très pratique qui, en plus, pouvait se recharger rapidement, mais le revers de la médaille c'était que si j'épuisais trop les réserves, elles disparaissaient un peu sans prévenir et je pouvais me retrouver seule comme une débile.

"Parce qu'on pourrait le diriger vers la ferme grâce à ça plutôt que de lui courir après pour l'attraper."

Donc je devais un peu faire la chienne-bergère et ramener le mouton dans l'enclos en lui faisant peur avec les ombres ?

"...Ouais, laisse-moi juste reprendre mon souffle... Mes ombres ont une portée de dix mètres environs, pendant trente minutes."

Je me redressai et regardai Lybell.

"Je vais essayer. De ton côté, trouve un moyen pour fermer la clôture, même si c'est provisoire... Après ça, on pourra passer nos journées à les surveiller et les empêcher de sortir à nouveau..."

J'avais connue mieux comme vacances. A peine arrivée que déjà je devais faire des efforts. J'espère au moins que ce vieux sac ridé avait des bières fraîches à nous offrir. Bref, j'avais récupérée, j'étais prête à courir après ce piaf pour une seconde fois. J'approchai d'abord furtivement de l'oiseau, puis, lorsque j'étais assez proche, je sortis mes ombres pour lui courir après. Grace à leur portée, je pouvais plus ou moins le diriger vers l'enclos. Il déviait, de temps à autre, changeait de trajectoire, sautait loin pour me distancer. Au moins, ça donnait du temps à Lybell pour trouver un moyen d'enfermer le rapidodo quand il sera dans son enclos...

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La femme au bandeau pouvait effrayer la bestiole pendant une demi heure, c'était suffisant normalement. De son côté, Lybell devait trouver un moyen de fermer la clôture, mais n'était ce pas pour ça qu'elle avait été engagée? Parce que la clôture devait être réparer et qu'il fallait attendre plusieurs jours avant que ce ne soit le cas. D'ailleurs pourquoi ça prenait autant de temps? Si le proprio n'avait pas trouvé de moyen de colmater la brèche, il y avait peu de chance qu'elle y arrive en 5 minutes, ou alors c'est que le fermier était un sacré crétin. Le seul truc qu'elle avait de potentiellement utile c'était sa corde qui pouvait vaguement créer un obstacle. Et, mise à part quelques branches, il n'y avait pas grand chose dans le coin d'assez solide pour tenir le coup face au assaut d'un rapidodo ayant soif de liberté. La solution s'était peut être de leur couper l'envie de s'enfuir mais c'était certainement bien plus compliqué à faire que de les maintenir enfermer.

Sofia courait après l'animal pour le diriger vers la ferme, heureusement qu'il n'était pas parti trop loin. Si ça se trouve il serait rentré tout seul sans leur aide. Cette Géraldine était plutôt rapide mais visiblement l'aventurière l'était assez pour la rapatrier dans son enclos. Sauf que l'hybride n'était toujours pas de solution à apporter. Elle opta donc pour la corde. Suffit de l'attacher à chaque piquet de chaque côté du trou pou faire un barrière de fortune. En espérant que ça tienne. Enfin non, ça ne tiendrait jamais face à l'assaut qu'un rapidodo en pleine charge mais ça pourrait au moins les dissuader d'essayer? S'il n'y a pas de trou, ils avaient aucune raison de tenter d'y pénétrer.

Une fois la fifille rentrer, Lybell mit en place sa réparation de fortune, sous les yeux un peu circonspect de la bestiole. Soit il ne comprenait pas, soit il cherchait un autre moyen de s'enfuir. Au moins elles allaient pouvoir souffler un peu, enfin surtout Sofia qui avait courut pendant un petit moment.

- C'est pas très solide par contre. Il va vraiment falloir surveiller les piafs.

Si possible en restant pas devant la brèche toute la journée sinon ce serait impossible pour les nerfs de l'emplumée. Ou alors il fallait solidifier tout ça avec des planches ou des pierres mais se serait ce donner beaucoup de mal pour quelque chose qui doit tenir que 2/3 jours. Le fermier n'était pas venu les aider, sans doute occupé avec les autres poulets géants.

Géraldine se rapprocha pour observer. Visiblement les ombres de Sofia ne les avaient pas assez traumatisé pour qu'elle reste à distance, ce qui voulait dire qu'elle jouait sans doute avec les deux aventurières depuis tout à l'heure.

- Revoila Gégé. Ne la laissons pas sortir cette fois.

Mais Gégé était plus préoccupé par Lybell que par l'envie de s'enfuir de nouveau. Le plumages de la jeune femme devait lui plaire ou quelque chose comme ça.

Repos (ou pas) à la ferme

Avec Lybell

J'étais à deux doigts de me coucher à terre en position latéral de sécurité à chialer ma maman de venir me sauver, j'étais hors service, en train de cracher mes poumons. Le premier repas que j'allais m'offrir après cette aventure allait être une magnifique et douce tranche de rapidodo bien cuite. C'était officiel, je ne voulais plus voir ces piafs ailleurs que dans mon assiette. Heureusement pour moi, la donzelle qui m'accompagnait semblait savoir utiliser sa cervelle - pas de moineau du coup- pour confectionner assez rapidement une barrière provisoire et éviter une nouvelle évasion. La bestiole dans son enclos, je m'écroulai par terre, soulevant ma poitrine sous un rythme effréné de grandes inspirations.

"- C'est pas très solide par contre. Il va vraiment falloir surveiller les piafs." Déclara Lybell.

Je levai le pouce vers elle, plutôt satisfaite de sa réactivité, en fait. Toujours au sol, j'entendis les pas de cette saloperie de bestiole s'approcher pour observer les réparations précaires de ma collègue aventurière.

"- Revoila Gégé. Ne la laissons pas sortir cette fois."

Je me redressai pour m'asseoir sur mes fesses, soufflai un bon coup et me relevai. Ouais, on allait carrément devoir monter la garde ici.

"Elle a encore de l'énergie à r'vendre un dirait. L'enclos est assez grand, du coup j'peux te proposer qu'on garde chacun un coté ?"

J'étais pas le genre de personne à aimer donner des directives. Je préférais me contenter de faire les choses comme elles venaient.

"C'pas pour donner des ordres ou quoi hein... Juste que j'me sens plus capable de lui courir encore après !" Précisai-je en riant.

Même si en vrai ça me faisait pas rire du tout, c'était complètement épuisant -et surtout impossible- de courir après un rapidodo. Sans mes ombres et leur portée, impossible de reconduire Géraldine dans son enclos. Je m'installai alors dans un coin, un peu à l'ombre d'un arbre parce que fallait pas déconner, j'avais pas envie de cramer. D'un coté j'étais contente de me dire que j'allais pas avoir à me coltiner la plumée en plus des rapidodo, mais de l'autre... Devoir surveiller ces cons d'oiseaux toute seule, j'allais m'emmerder comme un rat crevé. Mais bon, tant pis, j'avais accepté cette.. "mission", j'allais devoir aller jusqu'au bout maintenant. Pas envie d'entendre Catherine me sermonner pendant des heures.

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Maintenant que la poulette était dans son enclot et que la réparation sommaire était en place, Sofia proposa de simplement surveiller le troupeau pour éviter une nouvelle évasion. C'était la stratégie la plus adapté même si c'était celle qui demanderait le plus à s'ennuyer. Surtout qu'elles devaient le faire chacune de son côté. Lybell allait sans doute trainer dans le coin plutôt que de se poser par terre pour jeter un œil aux bestiaux. Ce que faisait sa collègue en allant se mettre à l'ombre, elle devait avoir envie de se reposer après avoir couru comme une dératé à la poursuite de Géraldine donc l'emplumée ne lui en tenait pas rigueur.

Passer les prochaines journées à tourner en rond dans l'enclot à Rapidodo était pas le job le plus palpitant qu'il soit, mais c'était sans doute mieux que rester chez soi à rien faire. Enfin la prochaine fois que l'aventurière ira en "vacance" elle choisira un coin avec plus d'activité.

Le petit week end se passa sans autres incident, grâce à la surveillance des deux femmes, tant mieux d'un côté mais dommage aussi qu'il n'y ai pas plus d'action. Du coup pour passer le temps, l'hybride donnait un coup de main au vieux fermier, tant qu'il restait poli. Géraldine passait pas mal de temps avec l'aventurière aussi, sans qu'on comprenne trop pourquoi, mais ce devait sans doute être les plumes. Ou alors elle cherchait à s'excuser d'une manière ou d'une autre. Pas facile de savoir ce qui se passe dans la tête de ces piafs là.

À la fin du séjour, la barrière fut réparer par des gars, il semblerait que ce soit le gendre du fermier avec ses amis, et du coup la "mission" des deux femmes était remplie. Le proprio paya les demoiselles et elles repartirent chacune de leurs côtés, mais au moins elles avaient put faire connaissance et peut être qu'elles pourraient de nouveau faire une mission ensemble, même si Sofia avait pas l'air de faire beaucoup de livraison donc c'était peu probable.

Bye bye le week end à la ferme et les rapidodos. Pas sûre qu'elles reviennent un jour. Dommage parce que Géraldine commençait à être plutôt sympa. Peut être que Lybell s’achèterait une de ces bestioles un jour, mais pas sûre.