Un grand navire luxueux pour profiter d'un bon repos sur les flots, cela paraît bien au premier abord ! Sauf quand personne n'était au courant du but, et que toutes les raisons diffèrent ! Du matelot au noble, en passant par des chasseurs et aventuriers, les vacanciers de cette croisière sont variés ! Point commun entre tous ces gens ? Ils sont célibataires ! Et si tout cela ne suffisait pas, un enchantement semble affecter le navire, désinhibant quelques peu tous les passagers.
Participants : Fauve & Lacey
Thème actuel : Vacances insolites
Lacey a trouvé le moyen de monter sur le navire, une bourse - appartenant à sa dernière victime - utilisée pour qu'un membre d'équipage ferme les yeux. Il n'a même pas vu la personne qui lui a demandé ce service, juste les cristaux gracieusement offerts. Imaginant qu'il laisse embarqué une personne désespérée à trouver l'amour, qui serait-il pour se mettre en travers d'une telle passion? Surtout lorsqu'elle paie si bien? La revenante se déplace donc sur le pont, discrète, prudente, ne se laissant pas voir alors que le navire prend le large. Il aurait été plus simple de tuer cette ordure alors qu'ils étaient encore à quai mais, se précipiter n'est jamais une bonne idée lorsqu'on ne veut pas attirer l'attention... Et pourtant? Cela aurait sans doute été mieux! Est-ce la chaleur? L'ambiance? Les effluves d'alcool mélangées à l'air du grand large? Elle ne saurait le dire mais elle se sent... Étrange! Comme jamais elle ne s'est sentie, pas même alors qu'elle était encore vivante. Pourquoi cette belle dame a la peau halée reste-t-elle seule dans son coin? Pourquoi cet homme galant au sourire ravageurs ne l'aborde-t-il pas? Est-ce sa tenue, cette protection qui cache son apparence ne doit pas donner envie de l'aborder c'est évident! Un mouvement de rage alors qu'elle se dit qu'elle pourrait enlever une couche de vêtements, rejoindre la cabine qui lui a été assignée. Ne possède-t-elle pas un ravissant bikini dans ses affaires?
Elle secoue la tête, qu'est-ce qui lui prend de penser cela? Si elle se dénude ne fut-ce qu'un peu, elle se révèlera aux yeux du monde! Mettant en péril son objectif mais également ses chances de survie et de liberté! Elle se détourne, partant rapidement avant de faire une énorme erreur, il y a quelque chose d'anormal ici depuis que le navire a quitté le port : un enchantement peut-être? Après tout, cette croisière promettait à quiconque de trouver l'amour, peut-être est-ce cela justement, une saloperie magique comme elle les déteste tant qui la rendrait moins prudente, plus stupide? Il suffit de voir les couples, manquant grandement de pudeur, qui semblent se former parmi ceux qui étaient jusque là de parfaits inconnus! Définitivement, elle doit fuir ces attroupements.
Elle fini par trouver un endroit plus calme, vide même en réalité. Il faut dire que puisque tout le monde se tourne autours, personne n'aura en tête de s'isoler comme elle le fait. Heureusement qu'elle n'est pas particulièrement sociable de base, c'est sans doute cela qui lui a permit de s'extraire? Pourtant, elle a chaud! Est-ce la pièce dans laquelle elle se trouve, cet enchantement étrange ou cette cape qui la recouvre entièrement? Elle laisse tomber la cape, dévoilant la personne se trouvant sous celle-ci : un corset de cuir couvrant son buste, laissant ses bras et le bas de son dos libres de tout tissu et un pantalon de cuir également, légèrement taille basse laissant deviner sa chute de reins qu'il moule à la perfection. Dire qu'elle voulait être dans une tenue "légère", vu la situation elle le regrette amèrement maintenant. Reste à espérer qu'elle pourra se cacher ici et fuir le navire avant que les choses ne tournent mal...
— Vous avez l’air pas bien, monsieur, vous avez besoin d’un cachet ?
— Non, ça ira, juste une gueule de bois.
C’est ça et la réalisation d’hier aussi.
— Plus woggo ?
Je grogne et j’entends presque Soly rire de moi avec son grognement canin. En même temps, logique. Hier, j’ai abusé d’alcool et de jeux de cartes avec un bar. C’était un jeu de cartes coquin dans la cave du bar. Une histoire de dépouillage de vêtement suivant les résultats des manches. Une invitation à la débauche et orgie de qualité. Il y avait une petite mirabelle qui tournait pendant la partie, une qui se boit comme du petit lait, mais qui retourne la tête plus que les ouragans.
Par les aléas du jeu, j’avais terminé uniquement vêtu d’un maillot à l’effigie du woggo. Très beau maillot bien moulant qui dessine le corps et surtout au couleur des plus agressives pour une rétine avec un sens de la mode un minimum correct. Je ne sais même plus à qui était ce haut, la seule chose dont je me souviens c’est qu’on a arrêté le jeu de cartes, qu’on n’a pas baisé, qu’on a bu plus de mirabelle et qu’ensuite on a fait des défis à la con. Entre temps on avait été chassé de la cave du bar. Visiblement on était un peu trop indécent. N’être toute vêtue presque de rien en pleine voie publique est bien mieux. Bon, certes, vu l’heure et le quartier en prime on n’allait pas choquer beaucoup de pudeur ou détruire quelque innocence. Je suis certain d’avoir même senti une main fripée me pincer les miches, mais ce n’est pas le sujet.
La suite est assez floue dans mon esprit, mais sachez que ça n’en reste pas moins pathétique. Donc on est là, avec ce groupe improvisé, a erré comme des idiots plus ou moins nus et on est tombé sur une place bombée. Comment on est arrivé à avoir une place bombée à cette heure-ci ? C’est très simple, il y avait un mariage et une fête de quartier était organisée pour l’occasion visiblement. Bien entendu, avec autant de publiques, de l’alcool et un défi de merde, j’ai voulu y aller à fond et là, à l’honneur des mariés, devant tout le monde, j’ai fait ma plus belle imitation de woggo sous les regards choqués de certain et hilare d’autre.
De comment on passe d’exhibition sur la place publique à croisière ? C’est très simple, un des invités a trouvé que j’étais visiblement un artiste comique parfait pour sa croisière et m’a proposé d’y participer et croyant certainement que c’était une avance tendancieux j’ai accepté de le suivre avec cette traitre de Soly qui a suivi toute la scène depuis le début sans rien faire pour m’empêcher d’en arrivé là. C’est ainsi qu’on en arrive aujourd’hui sur le pont, un verre de miel au citron chaud, un maillot woggo sur le dos et une jupe noire large offerte comme bas pour cacher mes parties ainsi qu’un contrat pour être un divertissement pour ce trajet. Une joie à l’état pur cette histoire.
Quoi qu’il en soit je dois me changer les idées et même si ma chienne qui se moque de moi n’aide en rien. Ce qui est bien dans cette histoire, c’est que j’ai appris qu’absolument tout le monde sur le bateau est libre comme l’air niveau engagement sentimental, même les familiers d’après Soly. Cela permet d’avoir des possibilités de drague ouvertement sans avoir d’histoire merdique à base de maris ou femme chiants qui attendent à la maison. Je vais d’ailleurs tenter ma chance vers cette petite mistinguette qui s’est mise à l’écart. Son physique est plus qu’atypique, elle a peut-être pris de la distance par peur de ne pas plaire. C’est mon devoir de la rassurer sur cela. L’estime de soi c’est important. Puis, j’avoue, ce n’est pas avec ma dégaine du moment que je vais attirer beaucoup de monde.
— Hey, salut joli cœur, tu me rends un peu fleur bleue rien qu’à te voir, tu es partante pour faire connaissance en profondeur ?
Meilleure phrase d’accroche. J’ai même une haleine qui sent le miel. Les restants de mirabelle aussi. Un peu. Beaucoup.
Et de quel étrange personnage en plus? Isolée? Elle l'a été durant peu de temps en réalité. Bien vite, la voici rejointe par un énergumène d'une bien drôle d'espèce et malheureusement, puisqu'elle a fait l'erreur d'ôter sa cape, il a tout le luxe de découvrir la demoiselle sous tout les angles. Nul doute qu'il va voir ses lances plantées dans son corps, sa peau bleutée, son aspect qui n'a rien de réellement vivant en fait. Elle s'attend au pire : un cri de peur qui attirerait l'attention, une tentative d'élimination de ce qui quiconque prendrait pour un monstre ou, pire de tout, qu'elle soit reconnue et que la garde soit prévenue. Tout! Sauf peut-être la réaction de l'homme en réalité? Est-ce qu'il est réellement en train de tenter d'amorcer une discussion ressemblant à s'y méprendre à de la drague?
Elle observe cet étrange individu sans mot dire, perplexe, hésitante, incertaine... Si elle a l'habitude de jouer parfois de sa grâce, de ses mouvements félins, de son comportement pour atteindre ses objectifs - sachant pertinemment que cela n'ira jamais plus loin - elle le fait sous couvert d'un habits long, d'un déguisement empêchant de la reconnaître. Un cadavre, cela n'attire absolument personne. Après, il est vrai que l'homme a une tenue des plus ridicule, peut-être son choix vestimentaire lui a-t-il fermé bien des portes alors, sous l'effet de l'enchantement ou de sa propre libido, il se tourne vers ce qu'il reste, ce que personne ne voudrait : une femme a l'allure plus effrayante qu'attirante? Elle fronce doucement les sourcils, en temps normal cette affaire serait vite réglée en réalité : une pique insultante sur sa tenue, une menace qui n'aurait rien de dissimuler, une remarque désobligeante sur son haleine - mélange perceptible de miel et de mirabelle - qui semble bien trop charger, comme capable de lui monter à la tête, de l'enivrer juste en la respirant un peu trop longtemps... Mais elle réfléchit rapidement, usant de son intelligence pour se rendre compte que le repousser brutalement risquerait d'encore plus attirer l'attention sur elle. Et oui, elle veut penser que c'est cela, elle désire le croire plutôt que d'admettre que c'est peut-être une magie capable de jouer sur son esprit.
Un pas, puis un autre, une démarche lascive pour s'approcher de l'homme, son regard spectrale s'ancrant dans celui de son interlocuteur, ce détestable homme qui vient la déranger, qui vient la mettre en danger d'une certaine manière. Est-ce que quelqu'un la vue, est-ce que quelqu'un l'a suivi? Si lui est désespéré au point d'approcher une morte-vivante, peut-être une femme - ou un homme - est-elle désespérée au point de le suivre? Doucement, elle vient déposer le bout de ses doigts sur son torse.
"En profondeur? Pourquoi ai-je l'impression qu'il n'y a que peu de discussion dans votre manière de faire connaissance?" Voix base, expression lente, presque sensuelle avant qu'elle ne le pousse soudainement de cette main posée sur son torse, mettant de la distance entre eux. "Je ne suis pas ce genre de femme! Vous devriez aller voir d'autres midinettes qui, j'en suis certaine, n'attendent que vous!"
— Tu as des griffes adorables chaton.
Je ne me démonte pas. Un premier refus n’a jamais ce qui m’a arrêté en si bonne voie. Elle m’a répondu, ce qui signifie que j’ai au moins capté son attention. Même si cela paraît lourd, c’est la base pour aller de l’avant et continuer à creuser la conversation, même si cela semble vide et sans sens. Il n’y a pas de sens dans l’absurde d’une première rencontre ou d’un coup d’un soir.
— Il y a des milliers de discussions possibles pendant les moments les plus insolites. Est-ce que c’est une peur de ne pas savoir répliquer qui t’angoisse et rend nerveuse ainsi ?
Faire passer sa verve par de l’angoisse devrait l’énerver un peu plus et possiblement la pousser à vouloir me prouver que j’ai tort. Vraiment, toute action, même provocation stupide, est bonne pour continuer une conversation. Tout sauf l’indifférence, parce que c’est couper toute possibilité de rapprochement.
— Le problème que j’ai avec les autres midinettes comme tu le dis si bien, c’est que ce n’est pas toi. Tout en toi attire la curiosité.
Puis, même si cela semble con je veux comprendre pourquoi j’ai cette sensation de malaise au toucher de sa peau. De pourquoi ça semble remonter de mauvais souvenirs. On n’est pas dans le nord avec de la neige jusqu’au cou après tout.
Le remarque-t-il? Sans doute pas! Trop occupé à faire son coq, à montrer son assurance, sans doute cet homme n'a-t-il pas l'habitude des refus? Ou peut-être au contraire en a-t-il tellement essuyer que cela ne l'arrête plus? En tous les cas, la revenante se frustre, doucement mais surement, n'appréciant pas ce sentiment, cette impression qu'il n'a que faire de ce qu'elle pourrait dire, penser ou faire. Ce sentiment de ne pas être prise au sérieux, comme si ce qu'elle pouvait ressentir n'avait aucune importance. Pourquoi? Pourquoi faut-il toujours que ce genre d'idiot, pensant probablement avec une partie unique de son anatomie, se pense tout permis? Ce n'est pourtant pas difficile de comprendre non? Quand une femme dit non, cela veut juste dire non! Pas réessaye, pas peut-être, juste non!
Pourtant, cet énergumène insiste, des milliers de conversations? A-t-il seulement la capacité d'en tenir une seule qui serait intelligente? Sans doute pas. Mais voilà qu'il vient encore presser au hasard des boutons, cherche-t-il a obtenir une réaction? Est-ce que cela marche avec les autres? Ou bien la provoque-t-il volontairement? Au fond, peut-être même est-ce un garde qui a reconnu la justicière du grand nord et qui tente de la pousser à agir pour pouvoir l'arrêter sans aucune controverse? Dans ce navire sans inhibition, peut-être ne peut-il pas l'arrêter sans provoquer un esclandre excepté si elle l'attaque après tout? Un léger rictus, une négation de la tête plus condescendante que répondant à sa question alors qu'elle lui tourne ouvertement le dos. S'il ne la craint pas, elle compte bien lui faire comprendre que la réciproque est vraie. Elle fait volte-face dans un mouvement presque théâtrale, jugeant soudainement son interlocuteur.
"Nerveuse? Tu te crois capable de me rendre nerveuse? Navré de te décevoir mais, il faudrait quelque chose de plus impressionnant qu'un vulgaire gamin pour parvenir à cela." Affirme-t-elle, insultant sa virilité par la même occasion. Il n'est pas un homme, juste un enfant, un gamin qui tente de s'attaquer à une proie bien trop dangereuse pour lui. Après tout, du haut de ses deux cents ans, tous les hommes qu'elle peut rencontrer aujourd'hui ne sont que des enfants et, si le capitaine Brive n'a pas su la déstabiliser ce n'est pas lui qui y parviendra. "Pourquoi ne pas simplement accepter que tu n'ais rien qui puisse m'intéresser et tourner les talons? Est-ce trop difficile pour ton ego d'accepter un rejet?" Se moque-t-elle, prononçant ces paroles comme un serpent crache son venin. "Effectivement ces femmes ne sont pas moi. En trois points plus qu'en tout autre d'ailleurs : premièrement elles sont vivantes ce qui devrait suffire à t'envoyer vers elle plutôt que vers moi si tu étais sain d'esprit. Deuxièmement elles pourraient sans doute succomber à tes charmes! Et finalement, peut-être que quelque chose en toi attirerait LEUR curiosité?" Clâme-t-elle finalement pour conclure sa verve insultante et dénigrante. "Moi, j'ai déjà assez de problèmes avec ce navire pour m'occuper d'éduquer un enfant qui pense que toute femme veut se jeter dans son lit!"
— En quoi tu n’es pas vivante en fait ? Parce que, OK, j’ai compris on ne couchera pas ensemble, ça ne te tente pas, je tente plus, mais tu as des soucis ?
J’ai peut-être une tenue complètement stupide et une approche qui ne lui vas pas, mais de là à ne pas se voir elle comme vivant il y a un monde. Elle a pourtant une bonne répartie, je ne comprends pas bien. De toute façon on est sur un bateau en pleine mer, donc approfondir la conversation ne me coûte pas plus que cela.
— Puis, pour tout ego, ce n’est jamais agréable un rejet. C’est si dur à accepter que même si tu montres les griffes il y a au moins de la matière à répondre. Pas que je sois contre les cuisses faciles, mais… hum… C’est comme la satisfaction à la chasse de rapporter un cerf à la place d’un lapin. Les deux pourtant sont compliqués à chasser pour des raisons différentes, mais il y a quelque chose de plus impressionnant avec un cerf. Même si un cerf ne te va pas, pas assez agressif et dangereux.
Oui, ça serait beaucoup plus simple de juste dire merde à cette conversation, mais je veux tenter une dernière fois. J’aimerais qu’elle ne décide pas de passer de l’autre côté de la rambarde à cause d’idée noire.
— Puis, mamie, vu que tu penses être cela, si je pensais que toutes les femmes se jettent dans mon lit, je trouverais ça bien plus fade. Qu’est-ce qu’il y a de plaisants dans des certitudes ? Toi aussi as le problème d’être monté sans le savoir sur ce rafiot et as l’impression que tout te pousse à avoir des relations en prime ?
Je dis cela avec une touche d’humour, pourtant c’est une réalité pour moi et ça gratouille ma curiosité de plus en plus. C’est vraiment chiant mine de rien.
Comparer la drague à la chasse, sans aucun doute la chose la plus masculine et dénigrante que l'on puisse faire! Dire que l'on a tiré un lapin, un cerf ou même un fauve en parlant d'une femme c'est d'un beauf incroyable! Il parle d'une femme, d'un autre être humain avec une conscience de ce qu'elle est, en parler en comparant cela au fait de ramener un trophée animal? C'est presqu'insultant en réalité! Elle pourrait simplement lever les yeux au ciel, s'écarter et ignorer le reste de cette conversation mais, sa dernière remarque l'en empêche : effectivement, elle est monté sur ce rafiot - pas par erreur - mais ne s'attendait pas à se retrouver dans cette situation. Alors elle n'est pas la seule à sentir que les choses ne sont pas normales? Quoi que, peut-être que son interlocuteur serait plus du genre à en profiter que de lever le voile sur ce mystère qui, au final, n'en est sans doute pas réellement un... Un profond soupire alors que la revenante s'avance vers l'homme une nouvelle fois, ses yeux d'un bleu spectrale venant s'ancrer dans les siens alors qu'elle secoue la tête doucement.
"Je ne suis pas vivante parce que j'ai été assassinée il y a deux cents ans peut-être? Les lances qui transpercent ma poitrine c'est quoi d'après toi? Un choix vestimentaire masochiste extrême?" Demande-t-elle en arquant un sourcil avant de hausser les épaules. "Je suis monté volontairement sur ce navire... Je ne savais cependant effectivement pas qu'une telle magie serait à l'oeuvre. J'ai rien contre la séduction, j'en joue moi-même parfois mais... J'apprécie pas spécialement qu'on tente de me forcer la main avec une saloperie magique!" Conclue-t-elle en ne lâchant pas son interlocuteur du regard. "Enfin, j'suppose que t'es pas le genre d'homme que ça dérange spécialement d'avoir un coup de main monsieur le chasseur?" Demande-t-elle ironiquement, presque moqueuse dans sa manière de prononcer ces-derniers mots.
Oui, c’est certain que mort c’est le contraire de vivant, mais mort ça veut aussi dire qu’on ne bouge plus. On ne parle plus. On ne fait pas une putain de croisière avec que des célibataires dans un endroit qui pus l’enchantement pour pousser au rapprochement.
Il y a des morts qui font ça ?
Non. Aucun mort ne fait ça. Enfin, je crois. J'attends qu'elle m’éclate de rire au nez, mais ça ne vient pas. Elle est horriblement sérieuse et la sensation de sa peau contre ma peau est de plus en plus glaçante.
Un froid morbide. Il n’y a même pas de mauvais jeu de mots là-dedans.
Je pâlis quand je finis par me rendre compte que ce qui me dérange depuis le début où je l’ai touché est qu’elle me donne l’impression de toucher une putain de cadavre.
Littéralement c’est cela.
— Ha !
Oui, c’est d’une éloquence rare, mais désolé, même avec la dernière perche tendue moi je ne m’attendais pas à ce que cette meuf me dise qu’elle était vraiment morte tuée il y a deux cents ans.
Je ne sais pas ce que j’ai pris exactement en mélange pour avoir ce genre de lendemain, mais ça ne m’était jamais arrivé et je n’ai aucune envie que cela m’arrive à nouveau. Même ma tenue actuelle ne me semble pas saugrenue par rapport à cette situation.
— Ouais… Je vais aller retrouver mes affaires et ma dignité. Ça sera mieux.
Sans aucune honte je viens de fuir. Je ne savais pas comment réagir. Comment tu es supposé réagir à une personne qui t’annonce son propre décès il y a deux cents ans ? Déjà que je ne sais jamais comment réagir à l’annonce de la mort d’une personne au détour d’une conversation.
Vous savez le moment où tu prends des nouvelles d’un voisin et de comment ça mère va et qu’il te dit qu’elle est partie de ce monde il y a cinq ans. Le même genre de malaise à ne pas savoir quoi dire parce que d’une ça date et deuxièmement ce n’est presque personne pour toi la personne.
Qu’importe. J’ai retrouvé mon sac sans fond, ainsi que des vêtements décents, ce qui est bien, surtout qu’on arrive à quai visiblement.
Le souci c’est qu’avec le temps que j’ai passé à prendre du recul. Prendre du recul ça sonne mieux que prendre la fuite. Pathétique. Bref. Le temps que mon cerveau se branche correctement, maintenant c’est une curiosité pure pour ce cadavre ambulant qui se crée. Encore plus quand je vois là où on accoste.
Visiblement il n’y a rien sur cette île. Enfin, il n’y a rien tout de suite. Il y a tout de même un quai et une cabane en bon état, mais c’est un peu vide pour une destination de rêve. La végétation est luxuriante, mais je ne comprends pas bien le concept.
Qu’est-ce qu’il y a ici qui a fait venir un cadavre de deux cents ans ?
Je la vois qui débarque. J’aurais pu juste l'ignorer et rester dans ce bateau jusqu’à qu’on reparte, mais j’ai besoin de comprendre. Je descends à mon tour et fonce dans sa direction.
— Pourquoi ?
C’est vague, mais c’est dans le thème. J’ai besoin de mille réponses à cette question en plus. Peut-être que je comprendrais avec la visite de cette île ou la conversation plus poussée avec cette femme étrange. Peut-être que j’aurais encore plus de questions à la fin.
Qu’importe.
On verra dans la suite…