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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    [DDN][Assignation] La saveur de l'interdit
    InvitéInvité
    Anonymous
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    [DDN][Assignation] La saveur de l'interdit
    Ven 15 Juil 2022 - 11:48 #
    Le bateau glissait sur les vagues salées, transperçant une légère brume qui se déposait sur els flots au petit matin. La mer était calme et le temps clément. Marcus conduisait son embarcation avec fermeté et le voyage se passait pour le mieux depuis votre départ. Vous êtes parti du Grand-port en bateau, vous faisant passer pour deux nouveaux serviteur recommandés par le ministre lui-même. On vous avait un peu briefé sur la mission en partant. Depuis quelque temps, l’île de Madame Conchita était le théâtre de disparitions mystérieuses. La célèbre gourmet qui vivait en ermite depuis déjà quelques années affirmait que son personnel était simplement incapable de supporter le train de vie qu’elle leur imposait et qu’ils fuyaient sa demeure par le premier bateau pour disparaître dans la nature de honte. Pour l’instant seulement deux disparitions sont à déplorer : Edwige Catigan, une jeune servant de 24 ans, et Edgard Balordir, un cuisinier de 45 ans.

    Le ministre avait lu ses nouvelles avec un intérêt circonspect. En effet, il connaissait bien la noble à l’appétit sans fond. C’était une hybride slime, du genre à pouvoir engloutir n’importe quoi. Sa capacité unique à digérer toute sorte de matières et les quelques enchantements qui venaient renforcer ses capacités lui avait ouvert mille possibilités culinaires. Aussi, vous traversiez les flots en compagnie de mets très singuliers. Le contenu des caisses qui vous entourent vous échappe probablement, mais sur certaines un logo en forme de tête de mort vous renseigne un peu sur le contenu dangereux. Pas le genre de salade qu’on servirait à tout le monde … Banicha Conchita en avait assez des mets « standards » et demandait maintenant à ce qu’on lui cuisine des mets de plus en plus immondes. Une cuisine que seule elle pouvait manger donc gardez-vous d’y goûter !

    « Ah on aperçoit l’île, regardez ! vous dit Markus en pointant un petit bout de terre. »

    L’île lointaine vous paraît minuscule, mais en vous approchant à bonne allure vous pouvez la voir grandir à vue d’œil. La noble devait être incroyablement riche pour pouvoir se payer une île d’une telle taille. Non seulement elle possédait un gigantesque manoir, mais l’île se poursuivait sur un immense jardin qui se terminait par un petit port aménagé. Au loin, vous pouvez apercevoir une plage privée qui est pour l’instant presque recouverte d’eau à cause de la marée. De loin, vous arrivez à apercevoir une petite grotte à moitié sous l’eau qui s’enfonce dans la falaise, jusque sous le manoir. Markus vous fait signe de vous accrocher pendant qu’il arrime le bateau au ponton. Sur le quai, vous apercevez un homme bien habillé, ses cheveux poivre et sel soigneusement tirés en arrière. Il a tout l’air d’un majordome. Il vous jette un regard circonspect, notamment à Valentino avant de sortir une feuille de papier pour s’assurer que c’est bien vous qu’il attend.

    « Hum, oui c’est bien vous, vous êtes envoyés par le ministre Lehnsherr n’est-ce pas ? Il ne tarit pas d’éloge à votre sujet, c’en est presque suspect, mais vu le manque de personnel, je ne vais pas faire la fine bouche. Je suis Hug, le majordome de madame et chef du personnel. Bienvenue sur l’île, déchargez les caisses sur la charrette qui se trouve ici, je vous prie, puis nous irons au manoir pour parler de vos nouvelles fonctions. »

    Il s’incline légèrement pour vous saluer et pointe l’une des plus grosses caisses qui s’élèvent lentement dans les airs pour aller se poser sur ladite charrette. IL est temps de vous mettre au travail.
    Enola JeffersonMeilleure archonte que sa soeur
    Enola Jefferson
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    Re: [DDN][Assignation] La saveur de l'interdit
    Ven 15 Juil 2022 - 22:57 #
    La saveur de l’interdit
    ft. Valentino Rivolti


    Le mouvement haletant de cet embarquement à travers les étendues d'eau changeaient grandement Enola de son environnement habituel montagneux, stable et imposant. Elle se tenait du bout du bras à la barre, ne laissant échapper son malaise devant cet inconnu à la barre ou encore ce nouveau collègue qu'elle avait rencontré quelques heures auparavant, durant le départ. Rien n'allait pour cette nouvelle assignation : elle connaissait à peine son compagnon de voyage, n'avait pas le droit ni à ses épées, ni à son armure, et n'avait évidemment jamais eu l'occasion de travailler dans le service en château, ce qui lui faisait une nouvelle chose à apprendre sur le tas. En attendant d'arriver à destination, elle prenait donc soin de se reconcentrer sur le principal : discrétion, attention aux détails, curiosité et maîtrise de soi. Elle se répétait ce dont elle se souvenait de ses années à l'académie en prenant soin de ne pas prendre le mal de mer.

    « Ah ! On aperçoit l'île, regardez !, leur souligna, avec entrain, le batelier. »

    Celui-ci était un Markus qui portait bien son nom, avec un air benêt et hyperactif. Il pointait devant lui et Enola mit quelques instants pour apercevoir le trait de terre qui se dégageait sur à l'horizon : elle eut comme un sursaut, cette assignation n'allait à nouveau pas être comme les autres, puisqu'elle se rendait compte au fur et à mesure qu'elle s'approchait qu'il était impossible de quitter cette île. À part un petit port aménagé, le reste des côtes étaient abruptes. À moins que ce bout de plage ne se révèle intéressant ? Oasis au milieu de ce bout de nature encore sauvage se tenait un immense manoir qui paraissait se rapprocher au premier abord d'un labyrinthe. Enola avait rarement observé cela. De plus, à proximité de ce bâtiment s'étendaient des jardins bien artificialisés, à la française, création humaine dénotant avec le caractère brusque et primitif de la forêt derrière les murs.

    Plus vite qu'elle ne le pensait, Enola mit pied à terre, et arriva en face d'un comité d'accueil constitué d'un majordome ayant l'air assez hostile. Il parlait sans regarder ses interlocuteurs dans les yeux, vérifiant ses papiers machinalement.

    « Hum, oui c'est bien vous, vous êtes envoyés par le ministre Lehnsherr n'est-ce pas ? Il ne tarit pas d'éloges à votre sujet, c'en est presque suspect, mais vu le manque de personnel, je ne vais pas faire la fine bouche »

    Enola tiqua sur ses propos. Elle prenait presque mal que son futur chef mette en doute ses capacités avant même de la connaître, mais comme elle n'était pas là pour faire étalage de ses qualités de domestique, ça n'était pas le moment pour avoir un ego fragile. Mais dans un autre temps, cette réflexion du majordome était équivoque : il allait falloir faire doublement attention devant lui.

    « Je suis Hug, le majordome de madame et chef du personnel. Bienvenue sur l’île, déchargez les caisses sur la charrette qui se trouve ici, je vous prie, puis nous irons au manoir pour parler de vos nouvelles fonctions. »

    Le majordome, manifestement télékinésiste, les aida en s'occupant de la plus grosse caisse de la cargaison, puis se tourna vers Markus pour s'occuper des papiers.

    « Bien, monsieur. », répondit Enola avec un ton qui faillit trahir son métier d'origine, et qu'elle même aurait trouvé suspect, mais Hug ne s'intéressait plus à elle.

    Il allait falloir qu'elle prenne garde à certaines habitudes, dans l'avenir, pensa-t-elle en se dirigeant vers son objectif. Les caisses dont elle et son compagnon devaient s'occuper contenaient des choses inconnues. Certaines abhorraient des signaux faisant signe d'une toxicité et dégageaient une odeur acide tandis que d'autres avaient des odeurs plus teintées de fermentation. Si l'on lui avait dit que l'un des disparus était un cuisinier, ces deux éléments étaient-ils liés ? Elle glissa cette réflexion dans la case "pistes" de son esprit, alors qu'elle marmonnait machinalement « C'est immonde ... » en se bouchant le nez.

    Elle s'occupa donc de sa première caisse en jetant un œil à ce que faisait son nouveau collègue.


    Valentino RivoltiLa Garde
    Valentino Rivolti
    Informations
    Re: [DDN][Assignation] La saveur de l'interdit
    Dim 17 Juil 2022 - 18:27 #
    La saveur de l'interdit.
    Appuyer contre le bastingage, une cigarette à la main, je regarde l'horizon qui défile alors que les vagues viennent se briser sur la coque de notre embarcation. Ça fait quelques temps que je n'ai du prendre le large pour une mission il faut bien l'avouer, habiter au grand port et pourtant être si éloigné de l'océan n'est-ce pas ironique? Un regard vers ma collègue du jour et je recrache un volute de fumée vers les cieux avant de soupirer doucement. La pauvre gamine à pas l'air d'être au mieux lorsque le navire tangue, sans doute pas l'habitude de se promener sur les flots? Faut dire qu'elle vient du grand nord, son domaine à elle c'est plus les montagnes enneigées que les plages ensoleillée ça ne fait aucun doute. J'me suis pas vraiment renseigné sur la donzelle avant la mission, j'aurais probablement pu envoyer une missive à Harald, lui proposer de se jeter un godet à l'occasion et lui demander des informations sur ma partenaire du jour. Si elle était chaudement recommander par mon ancien camarade de classe, alors j'aurais sans doute aucune inquiétude à avoir mais non! J'suis pas le genre de gars qui se base sur les dires d'une personne - fut-ce-t-il un très bonne ami - quand il s'agit d'une collègue, j'préfère me faire mon propre opinion sur le tas! Ça évite d'avoir de trop grandes attentes ou, au contraire, de sous-estimer l'autre.

    Markus, le capitaine de la petite embarcation nous menant à destination, signal que l'île est à présent en vue. J'tourne mon regard dans la destination concerné pour remarquer qu'effectivement, un lopin de terre se découpe à l'horizon... Et ben, ça doit être une putain de grosse île pour s'apercevoir d'aussi loin! Effectivement, plus on approche et plus cela devient visible : une île privatisé qui occupe un manoir si gros que j'pourrais même pas m'en payer une chambre en bossant toute ma vie! Une plage, présentement recouverte par les flots, et surtout une grotte attire mon attention. J'oublie pas spécialement la mission et j'ai pas le temps de m'émerveiller de la vue. On a deux disparitions - en tout cas connues - sur les bras et, si la gente dame qui habite cette île isolée du monde affirme que son personnel ne supporte pas la difficulté de leurs tâches, le ministre qui a fait appel à la garde semble suspecter une affaire bien plus sombre. Des disparitions et une grotte difficile d'accès? J'ai déjà vu bien plus glauque que des gens enfermés dans des cages dans un endroit reculé... Ouai, bien pire!

    Le navire arrive à quai et ma partenaire et moi mettons pied à terre pour tomber devant un mec qui a tout l'air d'un foutu croque-mort... Tout vêtu de noir, les cheveux grisonnants, l'air sévère et un regard chargé de jugement, notamment à mon encontre? Bien, j'ai donc compris qui n'allait pas m'apprécier dès mon apparition et c'est pour le mieux. Après tout, si le dénommé Hug a les yeux pointés sur moi, il ne les aura pas sur ma partenaire... Au moins il est honnête à moins que ce ne soit qu'une manière de faire montre de sa domination? "Je suis le chef ici et vous, vous avez le droit d'obéir parce que si j'avais le choix vous ne seriez même pas ici!" ou une connerie du genre? C'est pas rare que le chef du personnel soit du genre intimidant pour les petits nouveaux, ça permet de s'assurer que chacun connaisse sa place et puis, certains ont vraiment besoin d'un emploi, les traiter comme des merdes remplaçables permet d'assurer leur soumission. C'est peut-être pour cela que seulement disparitions ont fuitées ou que personne n'a entendu parlé plus en détail de ce qui a pu arriver?

    Enfin bon, Hug donne ses ordres et ma partenaire s'empresse de répondre... Aie! Manquerait plus qu'elle fasse le salut militaire pour s'assurer de griller notre couverture. Heureusement, le chef du personnel n'a déjà plus aucun intérêt pour nous. Nouveau soupire, j'me saisi d'une caisse trainant au sol et je m'empresse de la déplacer vers la charrette. Pour être honnête, j'ai bien envie de l'ouvrir pour regarder ce qu'on trouve à l'intérieur, le crâne tracé dessus laisse forcément penser à du poison ou un produit toxique mais, c'est peut-être aussi un moyen d'empêcher les curieux de fouiner? Qui me dit que la maîtresse des lieux ne se fait pas fournir des produits de contrebande interdit sur nos terres? Trop tôt pour prendre le risque cependant, vaut mieux ne pas attirer l'attention tout de suite. Je m'approche de ma collègue en déplaçant la caisse et lui jette un regard en coin.

    "Sois pas si stressée gamine... T'as entendu le boss, ils vont pas nous virer de suite, ils manquent de personnel." Donner le change si on est écouter : l'appeler par un surnom impersonnel faisant croire qu'on ne se connaît pas, appeler Hug le boss pour montrer un semblant de soumission, rappeler ses paroles pour expliquer mon air plus détacher et calme... Tout pour ne pas griller ma couverture en disant à ma partenaire de souffler. Un conseil d'un ainé à une jeune servante vu de l'extérieur, un essai interne de faire comprendre à ma collègue que si elle se met trop de pression, elle va faire une erreur. J'sais pas de quel genre de mission elle a l'habitude mais j'sais que si elle parle encore avec l'intonation d'un soldat une fois dans le manoir, on va se faire griller.

    On termine le chargement des caisses comme demandé, certaines sont foutrement lourd on ne va pas se mentir, ce qui me donne plus encore envie de les ouvrir. J'approche ensuite du dénommé Hug et je le salut d'un mouvement de tête. "Toutes les caisses sont chargées monsieur." Pas besoin d'en dire plus, je m'incline légèrement avec révérence pour marquer la fin de mon rapport et il laisse passer un petit "Hm" presque dédaigneux.

    "Parfait! Suivez-moi jusqu'au manoir, je vais vous assigner les tâches qui seront votre à partir d'aujourd'hui!"
    Codage par Libella sur Graphiorum
    Enola JeffersonMeilleure archonte que sa soeur
    Enola Jefferson
    Informations
    Re: [DDN][Assignation] La saveur de l'interdit
    Lun 18 Juil 2022 - 11:03 #
    La saveur de l’interdit
    ft. Valentino Rivolti


    Elle s'occupa donc de sa première caisse en jetant un œil à son nouveau collègue. Celui-ci suivait le mouvement machinalement, mais avec un petit air presque hautain et le menton haut, ce qui laissait penser qu'il se considérait mieux que tout le monde. Il allait falloir qu'il quitte ce petit air supérieur si il voulait coopérer avec elle sur cette assignation, dans leur avenir proche, et mener la mission à bout.

    Il se pencha vers elle et lui fit dans un murmure :

    « Sois pas si stressée, gamine ... t'as entendu le boss, ils vont pas nous virer tout de suite, ils manquent de personnel »

    Stressée ? Enola n'était en aucun cas stressée, elle était respectueuse de la hiérarchie, c'était tout, ruminait-elle. Et puis "gamine" ? Une bonne manière de se faire détester des autres : les rabaisser futilement avant même de les connaître. On distingue bien là le paradoxe du lieutenant en mission : ne sait pas  se détacher de la hiérarchie de la garde mais se permet tout de même de faire des leçons de couverture.

    Le temps pour Enola de ressasser cette réflexion et de passer plus ou moins à autre chose, elle posait la dernière caisse sur la charrette tandis que son collègue s'était tourné vers le majordome. Premier avertissement de la conscience d'Enola : lorsque elle prend trop à cœur les propos de quelqu'un, elle ne fait plus attention à son environnement et pourrait manquer de percevoir des indices ...

    « Toutes les caisses sont chargées, monsieur, déclara-t-il avec la bonne intonation, qui n'avait comme différence avec celle d'Enola que l'absence insistance sur le "monsieur" et dans sa posture des bras ballants et un léger avancement vers l'avant : trois fois rien. Enola lui aurait tiré la langue dans son dos si elle avait dix ans de moins et surtout si le regard du majordome ne se rapprochait pas de la charrette, et donc d'elle-même. Elle se chargea elle aussi d'un léger mouvement vers l'avant lorsqu'elle sentit le regard de Hug sur elle. Le lieutenant aurait-il gagné ?

    « Parfait ! Suivez-moi jusqu'au manoir, je vais vous assigner les tâches qui seront les vôtres à partir d'aujourd'hui ! »

    D'un mouvement du bout de l'index gauche, il mit en marche la charrette lança son mouvement, fermant le cortège. Enola eut un dernier regard vers le bateau de Markus qui avait déjà pris le large. Plus de moyens de sortie.

    Ils prirent le chemin menant au château, heurté et granuleux, bordé par n début de forêt claire. Tout semblait sorti d'un conte de fées mais Enola se doutait bien que l'abondance de chants d'oiseaux servait à cacher les profondeurs beaucoup plus sombres de cette forêt. Hug dissertait sur la grande lignée bourgeoise de laquelle héritait madame Banica Conchita, la fortune qu'avaient construite ses grands parents sur le commerce de denrées alimentaires dans le royaume et le respect qu'il fallait prêter sans faille au statut de madame, et donc par conséquent aux chefs du personnels, qui étaient ses seuls interlocuteurs, dont lui.

    Ils se rapprochaient de la grande grille qui marquait l'entrée dans les murs de la propriété. Elle était en fer forgé, de style baroque, chargée de détails représentant des feuilles, des branches, des arbres. Elle était grande ouverte, protégée uniquement par deux gardes personnels qui n'avaient pas l'air des plus coriaces, sous leur casque trop grand qui leur bloquait la moitié du champ de vision. Dans l'éventualité de devoir les assommer pour mener à bien sa mission, Enola n'aurait aucun problème, pensait-elle sournoisement. Hug s'arrêta brusquement.

    « Les portes sont ouvertes uniquement en cas de livraison. Vous comprendrez que vous n'avez aucunement le droit, comme membres du personnel, de les franchir outre mes ordres directs, ou celui d'un autre chef de personnel. »

    Il regarda les deux recrues à tour de rôle, et Enola comprit le message : si il devait y avoir une menace, elle ne se tenait pas du côté des gardes, mais de lui. Il vit un mouvement de la main en gardant son regard fixé sur ses interlocuteurs et derrière eux le grand portail se ferma sèchement, grinçant, d'un bruit soudain et sourd. Il se retourna.

    Ils reprirent leur route, et n’eurent pas le temps d'admirer le château en le contournant rapidement pour passer par l'entrée de la marchandise et du personnel. La charrette s'immobilisa sur le sol et des travailleurs en tablier blanc vinrent machinalement récupérer son contenu. Certains levaient des coups d’œil discrets vers les nouveaux arrivants, puis revenaient à leur tâche habituelle.

    « Vous, là. Quel est votre nom ?, demanda Hug d'un air dédaigneux vers Enola.
    - Alice, monsieur. Alice Grangneux, répondit-elle avec assurance.
    - Vous serez commise de cuisine, il nous faut du renfort pour notre nouveau chef, mais suivez-moi pour faire le tour du manoir avant d'aller les rejoindre. »


    Valentino RivoltiLa Garde
    Valentino Rivolti
    Informations
    Re: [DDN][Assignation] La saveur de l'interdit
    Lun 18 Juil 2022 - 18:04 #
    La saveur de l'interdit.
    J'sais pas trop pourquoi, j'ai l'impression que mon message n'est pas aussi bien passé qu'escompté. Vu le regard de ma collègue, j'ai plutôt l'impression qu'elle prend mal ma remarque? Peut-être a-t-elle mal interprété mon intervention? C'est pas un manque de confiance en elle, j'la connais pas, c'est plus pour tenter de donner le change tout en lui signifiant que tout va bien... Bah, pas grave, j'aurais le temps de dissiper le malentendu plus tard si c'est nécessaire, pour l'heure j'vais laisser la petite jouer son rôle et m'occuper de jouer le mien. On termine la tâche et l'autre Hug là nous intime de le suivre. Au moins pour l'instant il se questionne pas spécialement ou, s'il le fait, ne laisse rien paraître. On va donc prendre en considération que notre couverture est plutôt bonne pour l'heure.

    Pas de regard en arrière alors que le convoie se met en marche, je sais que le bateau se tire et avec lui notre ticket de sortie mais, j'suis ici pour travailler de mon propre chef. Un regard vers le large pourrait être considéré comme une hésitation voir un changement d'avis et donc, faire en sorte que Hug ici présent se montre plus méfiant quant à notre dévotion. J'avoue ne pas remarquer que ma consoeur se retourne elle et, honnêtement, j'pense pas que le chef du personnel n'y fasse attention non plus. D'un oeil distrait j'observe les alentours, pas spécialement besoin de m'épancher dessus présentement, j'vois bien la grande forêt qui semble remplir la plus grande partie de l'île ainsi que les différents endroits pouvant servir à cacher un corps par exemple... Si la dame des lieux n'a pas mangé ces pauvres bougres et si ils ne se sont pas enfuis, aucun doute qu'on n'aura un mal de chien à retrouver leurs restes dans cette végétation dense. Inutile donc de m'en inquiéter pour l'heure surtout que Hug me bassine avec la richesse de sa maîtresse, le respect qui lui est dû et surtout le respect qui est également dû aux chefs du personnels. Et ben, un sacré égo le bestiaux! Aucun doute qu'il est du genre narcissique à penser être plus haut que tout le monde et en plus, il y en aurait plusieurs comme lui de ce que j'ai compris? On va espérer que la gamine n'a pas de souci avec l'autorité.

    On passe les portes gardées alors que Hug assure un peu plus sa domination sur les nouveaux venus. Bon, c'est donc lui et les autres de son rang qui vont être problématique alors qu'il met clairement ses cartes sur tables : sortir sans son autorisation est interdit. Une menace à peine dissimulée et je me contente d'un hochement de tête respectueux. Faire semblant d'être un gentil petit soldat obéissant j'ai l'habitude avec les croulants de la commission, il n'est pas réellement différent de ce que je vois.

    On passe par l'entrée de service, dommage j'aurais bien aimé me faire une idée mentale du château mais je suppose que ça attendra... Encore que... Rien ne me permet d'affirmer que les employés de base sont autorisés à entrer dans le château en dehors de l'aile des serviteurs et des emplacements de leurs tâches respectives. En gros, faut absolument que j'arrive à avoir un poste permettant de se déplacer plus librement. Malheureusement, ma collègue est directement affectée aux cuisines, de mon côté par de questions pour l'instant donc, je garde le silence alors que le larbin en chef nous invite à le suivre...

    On passe donc de l'aile de réception des marchandises vers le chemin naturel des choses : les cuisines. Luxueuses, énorme, je suis prêt à parier que c'est l'une des pièces demandant le plus de main d'oeuvres. Le majordome a précisé qu'il manquait de personnel pourtant, je vois bien des dizaines de cuisiniers s'attelant à la tâche sous les consignes d'un homme bedonnant.

    "Voici les cuisines, c'est ici que vous prendrez votre assignation Alice, cela sous la tutelle du chef Gousto. Vous pourrez le saluer plus tard, continuons!"

    Nous reprenons donc la route, sortons de la cuisine pour apercevoir l'entrée du château. Nous n'avons cependant pas le temps de réellement faire un plan des lieux puisque l'homme nous fait passer par une porte directement sur la droit menant sur un couloir moins luxueux que le reste de la demeure.

    "Voici l'accès aux quartiers du personnel, vos chambrées seront individuelles, la salle de bain et commune par contre. Veuillez respecter les horaires afin de ne pas entré par mégarde durant le bain des hommes ou le bain des dames en fonction." Commence-t-il en avançant. "Alice, cette chambre sera la votre." Dit-il en passant devant une porte sur laquelle il frappe deux fois. "Et..." "Robert, Robert Delorme monsieur." "Celle-ci sera la votre Robert!" Affirme-t-il en frappant sur la porte voisine. Nous continuons la route le long du couloir, Hug nous indique l'emplacement des bains puis, une porte nous mène vers l'extérieur et l'immense jardin de la demeure. "Voici votre affectation Robert, vous vous occuperez des jardins et de l'espace extérieur!' Retournons à l'intérieur à présent." Pas réellement le temps de contester et malheureusement, nous repassons par l'accès de service donc, toujours aucun moyen de pouvoir repérer les lieux dans le château même... Une fois devant la porte de nos chambres, Hug fait volte-face.

    "Bien, vous avez vos assignations. Vous avez cinq minutes pour vous installer, après quoi aller voir votre responsable pour prendre votre premier quart de travail. Passez autant que possible par les ailes de service, vos passages dans la demeure de ma dame se doivent d'être limités et bref. Par dessus tout, l'accès à l'étage vous est formellement interdit! Bien, exécution!" Et sans nous laisser le temps de poser la moindre question, le voici qui nous abandonne en retournant dans le manoir.

    "Et ben... Ça va pas être simple de passer la vigilance de ce type. J'propose qu'on fasse ce qui nous est demandé pour l'instant, j'doute que nos "responsables" soient très causant mais peut-être que les autres employés pourront nous filer des informations, genre conseil à des ptits nouveaux... Si t'as une idée j't'écoute parce que j'ai l'impression qu'on pourra plus vraiment échanger avant ce soir."
    Codage par Libella sur Graphiorum
    Enola JeffersonMeilleure archonte que sa soeur
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    Re: [DDN][Assignation] La saveur de l'interdit
    Mar 19 Juil 2022 - 19:50 #
    La saveur de l’interdit
    ft. Valentino Rivolti


    Comme prévu, Hug les balada et les fit repasser devant le manoir, où Enola put apercevoir les jardins à la française, bien ordonnée et taillés, qui devaient demander le recours à un grand nombre d'employés pour son entretien. Mais elle n'eut pas le temps d'admirer la grâce des lieux et le soin qui leur est attribué car ils s'engouffrèrent dans une petite porte en bois. Là, pas d'ambiance baroque à part dans le caractère chargé de l'habitat : beaucoup de personnes habitent ici, en témoignent les chaussures d'intérieur, la collection de petits sacs et les rangées de vestons. La hauteur de plafond n'est pas basse mais contraste avec l'opulence du reste du manoir ou même des cuisines qu'Enola a pu apercevoir tout à l'heure : spacieuses et démesurées. Ici, on fait plutôt dans le minimalisme subi, aux vues du nombre des personnes vivant dans ce petit espace et son caractère ordonné.

    « Voici l'accès aux quartiers du personnel, vos chambres seront individuelles, la salle de bains est commune par contre. Veuillez respecter les horaires afin de ne pas entrer par mégarde durant le bain des hommes ou le bain des femmes en fonction. »

    Enola acquiesça discrètement; Elle avait pris l'habitude des bains publics en fréquentant les sources d'eau chaude de la forteresse. Elle prendra l'occasion du bain pour faire connaissance avec les femmes travaillant dans une autre sections qu'elle.

    « Alice, cette chambre sera la votre » annonça le majordome en frappant sur la porte correspondante. Décidément, les manières de ce majordome s'approchaient beaucoup de ce qu'elle connaissait parmi les militaires, par instants.

    La marche reprit le long de ce couloir monotone et "Robert" (puisque c'était le nom d'emprunt de son collègue) se vit assigner une chambre à son tour, près des bains, jusqu'à ce que ce couloir mena à une porte identique à la première par laquelle ils étaient passés. Ils débouchèrent sur la partie arrière des jardins. Ceux-ci étaient encore plus détaillés et travaillés que ceux de l'avant de la maison, mais Enola sentait le présence de tout un écosystème dans cet immense jardin : il y avait beaucoup d'oiseaux, d'insectes butineurs voyageant de fleurs et fleurs. Elle ne serait pas étonnée de croiser une mare, un potager, un jardin botanique ... Enola comprit rapidement que c'était son compagnon d'assignation qui allait le plus explorer cet espace lorsque elle entendit Hug l'assigner aux jardins.

    Elle suivit enfin le groupe lorsqu'ils re-rentrèrent dans les quartiers du personnel, jusque leur nouveau logis.

    « Bien. Vous avez vos assignations. Vous avez cinq minutes pour vous installer, après quoi allez voir votre responsable pour prendre votre premier quart de travail. Passez autant que possible par les ailes de service, vos passages dans la demeure de ma dame se doivent d'être limités et bref. Par dessus tout, l'accès à l'étage vous est formellement interdit !  Bien, exécution ! »

    Hug fit demi-tour, emportant avec lui son nez en trompette et son regard hautain. Ainsi, elle n'allait pas avoir la chance de découvrir l'intérieur du manoir avant longtemps ... avant d'être assignée au ménage peut-être ? Alors que Hug claqua la porte de service et qu'ils se retrouvaient enfin seuls, "Robert" se tourna vers Enola.

    « Eh ben... Ça va pas être simple de passer la vigilance de ce type. J'propose qu'on fasse ce qui nous est demandé pour l'instant, j'doute que nos "responsables" soient très causants mais peut-être que les autres employés pourront nous filer des informations, genre conseil à des ptits nouveaux... Si t'as une idée j't'écoute parce que j'ai l'impression qu'on pourra plus vraiment échanger avant ce soir.
    - J'avais eu la même idée. Personnellement je vois trois choses à creuser : les substances toxiques en cuisine, et les deux interdits du supérieur (l'étage et l'extérieur des murs), mais je suis sûre que tu auras fait les mêmes observations. Je vais aux cuisines voir comment ça se passe et on se retrouve ce soir entre les deux bains pour en parler ? »

    Puis, l'air moins sûre d'elle, murmurant pour être sûre de ne pas être entendue :

    « Je ... je m'appelle Enola Jefferson, au fait. »

    *  *  *

    Les premières heures en cuisine furent les plus pénibles. Malgré son assignation au poste réputé être le plus simple, la plonge, Enola avait du mal à tenir la cadence. Il n'y avait peut-être que la maîtresse de maison qui mangeait tous les plats préparés ici, et pourtant Enola avait l'impression de faire la plonge d'un mariage entier. Mais elle prenait aussi du retard à force de jeter des coups d'oeil au dessus de son épaule afin d'observer les habitudes de travail de chacun. Le chef, Gousto, était bien bourru, bedonnant. il se déplaçait toujours en respirant bruyamment et semblait être quelqu'un de plutôt grossier. Mais cela était en contraste parfait avec le raffinement, la délicatesse, le sens du détail de son palais lorsqu'il goûtait un plat. Son caractère perfectionniste devait être chéri par madame Conchita puisqu'il était chef de service, mais était maudis par les autres commis, qui le défiaient du regard dès qu'il tournait le dos.

    Un autre commis de cuisine à l'air fébrile attira l'attention d'Enola parmi les autres. Il s'occupait de la découpe et était toujours derrière ses collègues. Ils avaient visiblement créé un stratagème pour le garder à flot, qui consistait à changer de poste de découpe régulièrement, quand le chef avait le dos tourné, pour que les trois postes soient tous au même niveau la plupart du temps. À un moment, Gousto aperçut son commis tranchant les carottes à une allure pas assez soutenue, et ne ménagea pas sa colère.

    « Tu veux être envoyé au service pour être à ta place ?, lui vociféra-t-il.
    - N-- ... non, monsieur, répondit-il anxieusement.
    - Pourtant c'est là qu'on envoie les godiches ! »

    Et Gousto s'éloigna.


    Valentino RivoltiLa Garde
    Valentino Rivolti
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    Re: [DDN][Assignation] La saveur de l'interdit
    Dim 24 Juil 2022 - 14:45 #
    La saveur de l'interdit.
    Au moins, mon équipière et moi sommes d'accord concernant la marche à suivre. Bon, j'vais quand même avouer que l'idée de se séparer n'est pas forcément celle qui me plait le plus, vu les disparitions mystérieuses qui ont lieu et les craintes du ministre qui imagine probablement le pire mais qui n'est peut-être pas loin de la réalité, laisser la demoiselle seule - en plus dans la cuisine - n'a rien de très agréable. Cependant, elle est également une garde de notre royaume, je vais donc lui faire confiance pour jouer le jeu et éviter les problèmes tant que nous sommes chacun de notre côté. Ainsi Enola, puisqu'elle se présente sous son vrai nom maintenant que nous sommes seuls - va prendre la direction de cuisines alors que je vais, personnellement, me diriger vers cet immense jardin.

    "Valentino Rivolti! Soit prudente, on se retrouve plus tard."

    Et sur ce, je tourne les talons pour reparcourir le couloir me séparant de ma destination. Le jardin est véritablement magnifique il faut bien l'admettre, si je n'étais pas en mission je pourrais sans doute me perdre dans une petite marche et dans la contemplation de ce décors. Il faut l'avouer, les jardiniers présents font un excellent travail! Malheureusement, ce n'est pas pour cela que je suis ici, je lâche donc du regard le décors pour commencer à chercher un accès, un moyen d'utiliser ce jardin pour entrer discrètement dans le manoir. Pour l'heure, je n'ai pas réellement le temps de me concentrer dessus cependant car, alors que je regarde vers l'horizon, je vois un homme qui me fait signe de l'approcher. Sans doute mon "patron" pour la journée? Je m'approche donc, me présentant sur mon nom d'emprunt. Mon interlocuteur, le responsable de l'organisation des jardins, m'accueille avec un grand sourire. Il est jeune, bien plus que je ne l'aurais cru vu sa position dans le personnel, amicale, le regard pétillant et le sourire sincère. J'ignore pourquoi, j'imaginais que tous les membres du personnel ayant un peu de pouvoir serait aussi con et "balai coincé dans le cul" que le vieux Hug. Faut croire que je me trompais...

    - Bienvenu dans l'équipe Robert, tu vas voir le boulot est demandant physiquement mais au moins on profite du soleil! Pour commencer, je vais te demander de commencer par l'entretien des haies proche du manoir, elles ont besoin d'être taillées.

    J'accepte bien-entendu, m'approche le plus possible de la demeure m'arrange en réalité, si cela me permet de trouver un accès ou un espace qui me permettrait d'agir plus discrètement c'est tout ce qu'il me faut. Je prends donc mon outil de travail, heureusement la tâche qui m'est confiée n'est pas la plus compliqué, je pourrais sans aucun doute faire illusion en "travaillant". Je m'attèle donc à la tâche, le parfait employé modèle qui fait exactement ce que l'on attend de lui, précis, minutieux, patient... Bon, en réalité surtout parce que j'observe avec attention la façade du bâtiment. Première remarque que je me fais immédiatement : il y a du lierre grimpant sur le bâtiment. J'ignore pour quelle raison, certains trouvent sans doute cela élégant? Personnellement j'ai toujours vu une plante qui grimpe le long de ma demeure comme une mauvaise herbe, peut-être parce que je suis garde plus qu'autre chose? Lorsque je vois cette plante qui monte le long de l'habitation, je me dis surtout que si elle est assez solide, elle permettrait à n'importe qui d'entrer dedans. Une vérification qu'il me faudra faire dès que mon nouveau supérieur me lâchera du regard. Je sens ses yeux qui me fixent, sans doute son sourire amical n'était que de façade et qu'il vérifie maintenant mes faits et gestes pour s'assurer que je sois un bon élément? Quoi qu'il en soit, j'ai un début de piste mais, s'il ne s'éloigne pas, cela ne sera rien de plus! J'espère que ma collègue a mieux de son côté...
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    Enola JeffersonMeilleure archonte que sa soeur
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    Re: [DDN][Assignation] La saveur de l'interdit
    Mar 26 Juil 2022 - 13:16 #
    La saveur de l’interdit
    ft. Valentino Rivolti


    Des frissons parcoururent l'échine d'Enola. L'ambiance de travail n'était pas la meilleure avec ce chef aux cuisines. Elle le regardait parcourir au dessus des épaules de chacun les différents postes de travail : sauces, grillades, soupes, plonge ... Enola tressaillit et fit mine de reprendre le travail d'un zèle exagéré. Elle sentait l'ombre de monsieur Gousto se rapprocher d'elle et savait qu'elle allait connaître sa fureur à cause de la pile de casseroles en fonte sales qui patientaient empilées à sa droite, mais au moment où la tension allait s'abattre sur ses épaules, Hug fit irruption dans la salle, attirant tous les regards sur lui.

    « C'est madame Conchita ... ça ne va pas ! »

    Enola entendit distinctement monsieur Gousto déglutir derrière elle de terreur, avant de prendre les devants, d'une voix mielleuse :

    « Je vais de ce pas lui rendre visite, merci Hug. » Et il ajouta de son ton habituel « Toi, le benêt, prend la sauce qui est prête et viens avec moi ! Et que tout le monde continue son travail ! »

    Pendant vingt minutes, on entendit plus rien d'autre que des bruits de friture, des a-coups sur les assiettes, des fours qui s'ouvraient et se fermaient, mais personne n'osa glisser un mot à son voisin. Un sentiment d'anxiété générale régnait, et il était trop fort pour que quiconque n'osa rompre le respect général. Comme un respect aux morts ...

    Puis monsieur Gousto et le commis réapparurent, le premier au tient brouillé, et le deuxième livide. Le commis reprit simplement son travail à la découpe, sans doute en essayant de prétendre que tout allait bien, mais il ne dupait personne avec ses mouvements lents et faibles et sa forte respiration. Deux minutes plus tard, il tombait dans les pommes et fut amené "à l'infirmerie". Enola n'avait pas eu l'occasion de repérer une infirmerie durant son tour des lieux. Où pouvait-elle bien être ?

    Monsieur Gousto annonça de toute manière en arrivant que madame Conchita commençait une sieste, et tout le rythme des cuisines ralentit grandement. On se mit à préparer des gâteaux pour son réveil, et la cuisine produisait soudainement bien moins de vaisselle ce qui permit à Enola de reprendre son souffle, son retard sur la vaisselle et ses observations à la fois. Tout le monde préparait des gâteaux sauf le chef, qui s'était enfermé avec la responsable des sauces dans un cagibi. On ne les entendait plus mais personne ne semblait oser les déranger ou même prêter attention à la petite porte derrière laquelle ils étaient cachés, ce qui confirmait à Enola l'importance de cette discussion. Malheureusement, son poste à la plonge lui rendait impossible de s'approcher du petit cagibi, même de la manière la plus nonchalante possible. Il allait falloir attendre la fin de journée, peut-être.

    Celle-ci arriva difficilement. Alors que madame Conchita était sortie de sa sieste, la cadence repartit de plus belle et les mains d'Enola commençaient à fondre à force de baigner dans l'eau. Elle voyait des framboisiers, des tartes aux abricots, des pièces montées, des gaufres quitter la cuisine à une allure soutenue et son estomac était particulièrement creux. On se remit à cuisiner salé à l'approche du dîner et des poissons frits, de la ratatouille, des soupes à l'oignon, des beignets de hareng, du bœuf Stroganof, des salades de tomates multicolores glissaient sous ses yeux secs. Elle sentait qu'elle ne tiendrait plus longtemps sans un casse-croûte, quand soudain Hug refit une apparition dans les cuisines.

    « Madame est repue pour aujourd'hui ! »

    Le personnel soupira de concert. Une commise de cuisine au nez et aux oreilles allongées s'approcha d'Enola pour se présenter. Elle s'appelait Iélénah et travaillait en boulangerie ici. Elle avait l'air de vouloir soulager Enola après cette difficile première journée de travail avec un visage amical. Elle lui expliqua également que lorsque madame Conchita était repue, tous les restes et les plats qui ne lui étaient pas parvenus étaient distribués pour le staff. Enola s'enthousiasma.

    « J'aurais cru ne jamais pouvoir profiter de tous ces plats qui semblent délicieux !
    - Je ne sais pas si c'est toujours réjouissant ... , répondit-elle pensive.
    - Ah bon ...
    - Mais de toute manière, je vais aller porter ça au personnel de service !, dit-elle en soulevant une plaque avec une dizaine de miches de pain.
    - Bonne idée ! Nous nous reverrons plus tard Iélénah, moi je vais proposer ça au personnel de jardin, annonça Enola en prenant le plus grand saladier qu'elle avait eu l'occasion de transporter.
    - Pas si vite !, l'interrompit Gousto en la voyant quitter les lieux; Vous reviendrez faire le ménage dans les cuisines ce soir, c'est le rôle du dernier arrivé.
    - Oui, monsieur » fit Enola avec le petit signe de révérence que lui avait appris Valentino plus tôt, ce qui ne manqua pas de toucher Gousto, flatté, et elle partit rejoindre son réel collègue en extérieur.


    Valentino RivoltiLa Garde
    Valentino Rivolti
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    Re: [DDN][Assignation] La saveur de l'interdit
    Mar 26 Juil 2022 - 17:53 #
    La saveur de l'interdit.
    J'suis le petit nouveau j'l'ai bien compris mais sérieux, il se foutrait pas un peu de ma gueule le patron? Non parce que si au départ ça se passait bien, tailler les haies ça n'a rien de bien sorcier, maintenant j'ai l'impression qu'il me prend pour le larbin de service! J'suppose que c'est parce que je suis le dernier arrivé dans l'équipe mais tout de même, ce serait sympathique de ne pas me filer toutes les tâches ingrates : tondre la pelouse, arracher les mauvaise herbe, se débarasser naturellement des nuisibles dans les plantations de fruits ou de légumes, arroser les cinquante-sept rosiers que compte cette partie du jardin... Sinon, il y a quelqu'un d'autre qui travaille dans ce foutu jardin? Et bien en fait, oui... Un simple regard me permet de remarquer que contrairement à ce que je pensais, je ne suis pas le seul ainsi "exploité" bien au contraire, c'est une véritable fourmilière dans laquelle nous sommes tous en train de courir pour faire au mieux dans ce jardin. Je dois avouer que cela me surprend, je pensais que ma collègue serait la plus mise à contribution, que le travail dans les cuisines serait le plus demandant mais, en voyant tout le monde s'atteler ainsi à la tâche dans le jardin, je me dis qu'au final, les gens se surmène probablement dans tous les secteurs de la demeure... Pourquoi? Je l'ignore! Mais immédiatement, les craintes du ministre me reviennent en tête : et si effectivement, la maîtresse des lieux en avait assez de la nourriture traditionnelle, si elle s'était mise en tête de goûter un mets interdit, comme la chaire humaine par exemple, alors est-ce que tout le monde ici ne serait pas en train de se tuer à la tâche pour sauver leur vie justement?

    Je n'ai malheureusement pas réellement l'occasion d'en discuter ou de faire plus de recherche, le boulot n'attend pas et, moi-aussi, je me retrouve embarqué dans ce rythme éreintant afin d'accomplir autant de tâche que possible. Peut-être une erreur au final? Si je veux en apprendre plus, peut-être que la méthode la plus simple serait d'être le plus mauvais employé du manoir? Se faisant, j'aurais peut-être la malchance d'être conduit à madame Conchita pour lui servir de hors-d'œuvre et alors, je pourrais aisément savoir de quoi il en retourne! Une situation des plus dangereuses c'est un fait mais, il est également vrai que ce serait le moyen le plus simple d'avoir des réponses à mes questions : soit je termine face à face avec ce ventre sur place, devant me battre pour sauver ma peau - et ça je sais parfaitement le faire - soit je me fais virer et je retourne au grand port et dans ce cas, on pourra probablement laver tout soupçon sur cette pauvre dame qui est en train d'être suspectée d'être une ogresse... L'un dans l'autre, ce serait du gagnant-gagnant et je n'aurais pas à me fatiguer à entretenir un jardin plus grand que ma demeure non? On y pensera si Enola et moi ne trouvons rien!

    D'ailleurs, en parlant d'Enola, voici que la porte menant vers le couloir dans lequel se trouve le quartier des employés s'ouvre pour laisser passer la jeune femme, un plateau emplit de nourriture délicieuse chargé dans les bras... Il est déjà si tard? Certes, mon ventre m'a fait savoir par quelques gargouillements plaintifs qu'il était vide mais, je dois avouer que je n'ai pas vu la journée passer... Je m'approche d'elle, plissant légèrement les sourcils, interrogateur. "Alice? Qu'est-ce que tu fais là?"

    - Ça Robert, c'est le signe que Dame Conchita se repose car elle a suffisamment mangé et donc, que l'on peut profiter d'un repas bien mérité nous aussi! Alice hein? On n'a pas eu le plaisir d'être présenté! J'vois que tu ne perds pas de temps Robert... Dit le patron en riant et je secoue vivement la main devant lui.

    "C'est pas ce que tu crois, Alice et moi sommes arrivés en même temps, on a fait connaissance sur le navire c'est tout." Dis-je en mimant parfaitement le malaise ou la gêne d'être pris sur le fait ce qui fait rire le jardinier en chef.

    - Ouai ouai... On se sert et on vous laisse discuter en paix les tourtereaux!

    Ainsi, le personnel du jardin vient effectivement prendre sa pitance, nous laissant finalement entre nous ma collègue et moi. Je m'assure qu'il n'y ait aucune oreille indiscrète avant de reporter mon attention sur la jeune femme.

    "Désolé pour ça... Alors, tu as trouvé quelque chose? Du côté du jardin j'ai vu des lierres grimpants sur la façade mais impossible de dire s'ils seraient assez solide pour les utiliser malheureusement..."
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    Enola JeffersonMeilleure archonte que sa soeur
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    Re: [DDN][Assignation] La saveur de l'interdit
    Jeu 28 Juil 2022 - 18:35 #
    La saveur de l’interdit
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    En ouvrant la porte, elle n’eut pas de mal à repérer Valentino qui était occupé à tailler des haies, un air fatigué sur le visage. Il semble avoir passé une journée encore plus éreintante que celle d’Enola qui lui avait bien travailler les bras mais avait également été en intérieur, plutôt tranquille malgré le rythme. Elle le rejoignait d’un pas décidé, lui et quelques-uns de ses compagnons de travail qui se tournaient un par un vers elle d’un air intéressé. Elle avait donc bien fait de les rejoindre avec de la nourriture, car tous s'avançaient vers elle ravis d’enfin apercevoir ce qu’elle leur apportait. Valentino l’a regarda d’un air circonspect, n’ayant visiblement pas été mis au courant du système de repas.

    « Alice ? Qu’est-ce que tu fais là ? » lui demanda-t-il en essayant d’être discret et en trahissant presque une certaine entente entre eux deux.

    Enola n’eut pas le temps de le rassurer que son supérieur le fit, d’un ton franchouillard et faisant une allusion à peine dissimulée à une romance entre elle et Valentino : beurk. Elle voulut lui rétorquer quelque chose mais fut prise de court par son collègue qui rentrait dans son jeu.

    « C’est pas ce que tu crois, Alice et moi sommes arrivés en même temps, on a fait connaissance sur le navire, c’est tout.
    - Ouai ouai... On se sert et on vous laisse discuter en paix les tourtereaux ! »

    Les jardiniers s’exécutèrent et le stratagème de Valentino marchait : ils étaient tranquilles pour quelques temps. Après avoir jeté un oeil dans leur environnement, Valentino demanda :

    « Désolé pour ça... Alors, tu as trouvé quelque chose? Du côté du jardin j'ai vu des lierres grimpants sur la façade mais impossible de dire s'ils seraient assez solide pour les utiliser malheureusement …
    - Moi c’est plus compliqué … J’ai passé ma journée à la plonge : tout le monde est terrifié par madame Conchita, le personnel de service comme les chefs. J’ai fait la connaissance d’une boulangère qui pourrait peut-être être une source d’informations pour moi si j’arrive à la recroiser ce soir. Il y a un commis par contre … il a dû aller rendre visite à madame Conchita comme si c’était une punition pour son efficacité et il est revenu pâle comme un linge, et a fini par tomber dans les pommes et partir à l’infirmerie. Tu as vu une infirmerie toi ? Je pense aussi qu’il serait bien que tu essayes de capter une discussion de sa part, il sera normalement là au moment du bain des hommes et il y a des chances pour qu’il parle de son expérience avec la propriétaire ce ces lieux ce soir avec ses amis … »


    Valentino RivoltiLa Garde
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    Re: [DDN][Assignation] La saveur de l'interdit
    Mar 2 Aoû 2022 - 20:26 #
    La saveur de l'interdit.
    Malheureusement, pas vraiment plus d'informations de son côté que du miens... En même temps, si cela avait été si simple, le ministre n'aurait pas eu besoin de l'intervention de la garde. On va donc devoir creuser plus encore mais au moins, on a quelques pistes : la femme que ma collègue à rencontré pourrait effectivement être une source d'information et surtout, le commis dont elle me parle. S'il a eut une rencontre désagréable avec la patronne des lieux il risque effectivement d'en parler, du moins s'il est en état! Qu'est-ce qui a pu lui arriver pour qu'il fasse un malaise immédiatement à son retour de sa rencontre avec la dame? Et puis, pourquoi les commis et le chef de cuisine semble apeuré? Aucun des jardiniers ne semblait partager cette peur de la propriétaire des lieux... Peut-être que les cuistots en savent plus que les autres? Après tout, vu le temps qu'elle semble passer à se nourrir, ils sont sans doute ceux ayant le plus d'interactions avec elle ce qui, honnêtement, ne me rassure pas. Après tout, il serait déplaisant qu'elle se retrouve dans une situation délicate alors que je suis bloqué dans ce satané jardin sans la moindre chance de lui venir en aide...

    "Aucun infirmerie non... En tout cas, s'il y en a véritablement une Hug ne l'a pas mentionné." Dis-je pensif. Malheureusement impossible de dire exactement ce qu'il se passe ici ni ce qui est réellement arrivé à ce pauvre gars. Le mieux ce serait de trouver un moyen de lui poser directement la question mais je doute que ce soit si simple et, si jamais il ne se montre pas durant l'heure des bains, j'ai peur que ce ne soit une disparition de plus à mettre sur la liste de celles sur lesquelles on enquête déjà... Je soupire doucement en réfléchissant à un plan d'action, même si ce pauvre type n'apparaît pas ce soir, d'autres pourraient en parler ce qui me donnerait une occasion d'entrer dans la conversation. Si personne n'en fait mention par contre, on va avoir un réel problème : un homme qui revient dans cet état, voir qui disparait, et personne qui n'en dit rien, cela signifierait que tout le personnel est conscient qu'il se passe quelque chose d'anormal mais que personne ne le signale. Autrement dit, ils seraient tous au mieux complices, au pire victime de peut-être pire encore! Qu'est-ce qui peut pousser des hommes à garder le silence après tout? Je l'ignore et je pense que c'est sans doute trop horrible pour que l'on puisse vouloir le savoir!

    "Bon, essaie de voir si tu retrouves la demoiselle et ce qu'elle peut t'apprendre, moi j'vais m'occuper de me mêler aux hommes et de voir si quelqu'un fait référence à l'accident de ton commis... Enola... Sois prudente d'accord? Il se passe définitivement quelque chose de réellement inquiétant ici et je doute que les choses se passent bien si on nous surprend en train de fouiner..." Dis-je finalement avant de prendre, moi aussi une assiette sur le plateau, nécessaire pour faire illusion. "On se retrouve ce soir pour discuter de la suite du plan..." Conclues-je en lui faisant un signe de tête, tournant les talons pour rejoindre les autres membres de l'équipe avec laquelle j'ai travaillé aujourd'hui.
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    Re: [DDN][Assignation] La saveur de l'interdit
    Dim 7 Aoû 2022 - 18:57 #
    La saveur de l’interdit
    ft. Valentino Rivolti


    Son collègue de la garde l’écoutait parler d’un ton très songeur. Il devait être en train de mettre à profit son expérience dans les enquêtes de terrain en tant que lieutenant, mais Enola ne pouvait percer les méandres de sa réflexion. Il lui restait étranger, bien que une certaine lueur d’attachement la prenait en voyant son visage familier. Bien que fermé sur lui-même, il restait l’être en lequel Enola avait de loin le plus confiance, et son air de supérieur hiérarchique qui l’agaçait au début était devenu son principal point d’encrage dans ce nouvel environnement. L’assentiment d’Enola envers son collègue commençait doucement à évoluer.

    « Aucune infirmerie, non … En tout cas, s’il y en a véritablement une Hug ne l’a pas mentionné »

    Enola s’était faite la même réflexion. Elle aurait espéré que Valentino, qui avait passé sa journée à l’extérieur, avait eu la chance de la repérer, mais ce n’était donc pas le cas. Restait donc soit à ce qu’il continue ses observations en extérieur à la recherche de l’infirmerie, soit qu’elle en glisse deux mots à cette Iélénah lorsqu’elles se recroiseraient, soit qu’elle se blesse délibérément pour y être amenée, mais cette dernière possibilité restait un recours ultime.

    « Bon, essaie de voir si tu retrouves la demoiselle et ce qu’elle peut t’apprendre, moi j’vais m’occuper de me mêler aux hommes et de voir si quelqu’un fait référence à l’accident de ton commis… »

    Enola hocha la tête, respectant les ordres de celui qui gardait une aura de hiérarchie bienveillante, bien qu’ils étaient légitimement sur un plan d’égalité sur ce travail. Elle voulait réfléchir à la suite de son plan d’action pour s’approcher de la boulangère mais Valentino avait autre chose à dire.

    « Enola … Soit prudente, d’accord ? Il se passe définitivement quelque chose de réellement inquiétant ici et je doute que les choses se passent bien si on nous surprend en train de fouiner … »

    Elle était quelque peu confuse. Peut-être qu’elle faisait démonstration de trop de zèle dans le cadre de cette première enquête à son actif. Mais les observations dont elle avait pu faire étalage aujourd’hui étaient purement le fait de la chance qui l’avait mise au centre névralgique de cet établissement, s’il devait y en avoir un. Elle prenait soin de respecter les maîtres mots de l’assignation en enquête qu’elle avait appris à l’académie : rester discrète, curieuse et tout transmettre au plus proche de la réalité à la base. Mais un rappel est toujours à prendre au sérieux.

    « On se retrouve ce soir pour discuter de la suite du plan », annonça-t-il avant de rejoindre les autres jardiniers. Enola aurait voulu lui partager la suite de son plan d’action, mais il avait disparu, alors elle prit quelque chose à manger et retourna aux cuisines.

    *  *  *

    Celles-ci étaient particulièrement différentes lorsqu’elles étaient habitées des travailleurs qui les faisaient vivre de lorsqu’elles étaient inertes, des piles de vaisselles brinquebalantes entreposées autour du lieu de plonge et un vide silencieux pesant sur l’atmosphère. Une fois l’heure de la fin de la journée avait retenti, les cuisiniers avaient manifestement déserté leur lieu de travail, sans doute pour se reposer dans leurs quartiers. Enola aurait pu prendre complètement possession des lieux mais les avertissements de son collègue et la voix tonitruante de Gousto qui résonnaient dans son esprit la coinçaient à l’entrée, observant avec une attention timide les lieux qu’elle reconnaissait mal, inutilisés. Elle prit quelques minutes pour déguster son assiette dans un coin de la pièce, accompagnant cette dernière dans son silence. Peut-être Valentino allait-il arriver à trouver quelques informations durant son repas avec ses collègues jardiniers, mais elle restait là, la solitude et la tranquillité rechargeant l’énergie qu’elle n’avait pas aperçu perdre cet après-midi, engagée dans le rythme de son travail à la plonge. L’horloge tournait, elle allait finir par être fatiguée à force de se plonger en elle-même assommée par le vide autour d’elle, alors elle se remit au travail.

    Elle s’occupa de finir la plonge, puis elle rangea tous les ustensiles de cuisine à où elle croyait les avoir vus être rangés. Elle s’occupa ensuite des surfaces, passant le chiffon sur toutes les surfaces de travail, puis pris un balais pour nettoyer au mieux toutes les surfaces au sol qui étaient bien salies de toute la nourriture qui avait pu tomber durant la journée. Son regard s’arrêta sur la porte menant au garde manger. Elle n’avait eu aucune information sur ce qu’elle devait faire pour nettoyer la cuisine de la part de son supérieur, après tout, et était donc en droit de se dire qu’il fallait qu’elle le nettoie, elle aussi … mais cette pensée s’entrechoquait avec les propos de Valentino lui soulignant l’importance de la prudence dans ces endroits, ce qui l’empêchait donc de s’approcher de cet endroit dans lequel était entreposé les produits dangereux et sur lesquels elle avait des soupçons. Mais à la fois, elle aurait été bien trop bête de ne pas le faire alors qu’elle en avait l’occasion, seule dans cette grande cuisine, si dès le lendemain elle n’avait plus la chance d’être de ménage après la journée de travail.

    Cette dernière pensée l’emporta, et elle ouvrit le garde manger avec le plus possible de discrétion, contrôlant tous ses mouvements pour ne pas faire de bruit dans l’utilisation de cette lourde porte, et elle rentrait dans la petite pièce humide et fraîche. Elle pouvait voir ce qu’elle faisait grâce à une petite ouverture en haut du mur qui laissait péniblement passer un rayon de soleil. S’étalaient les fromages venant de toutes les contrées d’Aryon, les salades les plus fraîches des environs, mais également des tonneaux de bois fermés dont se dégageaient des odeurs qui ne présageaient pas de bonne nourriture, puisqu’elles étaient soit acides, soit moisies. Enola avait la curiosité d’y glisser une feuille de salade pour y voir si cette dernière allait fondre, mais elle se reprit : elle était simplement là pour passer un coup de balais.

    Elle sortir du garde manger avec l’air de quelqu’un qui avait fait son travail et qui n’avait rien à se reprocher, déposa le balais dans un coin et se servit de la serpillière pour revoir ce sol briller (ce qu’il ne fit pas malgré ses efforts modérés) et elle prit le trajet des appartements du personnel. Peut-être qu’elle allait y croiser Valentino à nouveau, ou peut-être même cette Iélénah, mais elle se demandait surtout comment était l’ambiance entre les employés lorsque la journée prenait fin.


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    Re: [DDN][Assignation] La saveur de l'interdit
    Lun 8 Aoû 2022 - 17:53 #
    La saveur de l'interdit.
    Bon, j'ai dis à ma collègue de se montrer prudente, de ne pas prendre de risque, de rester discrète mais sérieusement, c'est pas le genre de chose qui va nous permettre d'avoir des informations! Je rejoins les jardiniers qui m'accueille assez sympathiquement. J'dois dire que pour le coup, ils me semblent pas être de mauvais bougres, peut-être que j'vais pouvoir me servir de leur esprit de camaraderie pour avoir les informations qui me sont nécessaire à débloquer la situation? J'vais pas mentir, j'suis pas le meilleur quand ça parle d'infiltration, j'ai plutôt tendance à foncer dans le tas sans spécialement réfléchir aux conséquences. Après tout, c'est toujours plus simple d'avoir des informations en prenant quelqu'un sur le fait qu'en posant des questions sortie du fond du cul des méandres de ma réflexion mais, j'peux pas me permettre de faire cela! J'pourrais si j'étais seule, j'ai pas spécialement de scrupule à mettre mon intégrité ou ma vie en jeu mais, j'ai une collègue avec moi et j'veux pas risquer que mes actions aient des conséquences désastreuses sur elle.

    Alors? Ça se passe bien?

    "Parfaitement monsieur! Alice et moi discutions de notre première journée de travaille, il est vrai qu'on ne savait pas réellement à quoi s'attendre. Personnellement, mes employeurs habituels sont renommés mais, il n'ont pas forcément la grandeur ou l'appétit de Madame Conchita." Dis-je en souriant et l'homme hoche la tête, compréhensif.

    Au départ ça peut être épuisant mais on s'y fait tu verras! Au moins la nourriture est bonne quand le service termine! Madame s'entoure toujours des meilleurs chefs.

    "Effectivement! De plus je suis rassuré de savoir qu'en cas de soucis, nous avons accès à une infirmerie! Alice m'a dit qu'un commis a fait un malaise et qu'il a immédiatement été conduit à l'infirmerie. C'est plaisant de voir que le petit personnel est aussi bien traité!"

    Changement radicale dans l'attitude de mon "collègue" jardinier qui se gratte l'arrière de la tête. Ah ouai l'infirmerie... Effectivement c'est agréable... Bon, si on terminait le repas? Après faudra profiter de notre temps aux bains tu vas voir, c'est divin!

    Je ne dis rien mais je comprends bien qu'il y a un problème, plus personne ne reparle ni du commis, ni de la fameuse infirmerie. C'est inquiétant mais cela me pousse également à savoir que ce ne doit pas être une bonne chose d'être emmené là-bas. Au bout d'un moment, l'ambiance revient au beau fixe, à croire que quand personne ne pense à cela ou à l'accident du commis, tout le monde est de meilleur humeur. Non, c'est autre chose en réalité! J'ai l'impression que mon confrère des jardins avait peur, comme si simplement parler de cela pouvait être dangereux. Au fond, c'est peut-être possible, j'ignore combien d'oreilles indiscrètes peuvent se cacher et quelles pourraient être les conséquences de cette discussion. Je passe le temps qu'il reste avec mes collègues, au moment des bains je ne vois aucune trace du fameux commis ayant disparu durant un petit temps et personne n'en parle, ni les cuisiniers, ni les autres. Dans un tel cas, moi-même ne fait pas de remarques. Je prends ensuite congé, affirmant retourner à ma chambre et c'est effectivement ce que je fais, attendant en réalité d'entendre Enola revenir dans la sienne. Sur le qui vive, je reste dans cette pièce qui m'a été attribuée, prêt à sortir dès que ma collègue reviendra afin de discuter avec elle de la suite. Ce sera sans doute risqué mais, je pense qu'il vaut mieux profiter de la soirée pour explorer le manoir voir même tenter de voir ce que fait exactement la maîtresse des lieux.
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    Re: [DDN][Assignation] La saveur de l'interdit
    Ven 12 Aoû 2022 - 20:30 #
    La saveur de l’interdit
    ft. Valentino Rivolti


    En refaisant le tour du bâtiment, Enola se surprit à chercher du coin de l'oeil les lierres dont son collègue lui avait parlé, qui pourraient les amener à l'étage tant convoité. Il avait trouvé un moyen pour accéder aux appartements de la maîtresse de ces lieux mais avait-il également pu trouver un moyen de s’échapper de cet endroit et peut-être comprendre cette interdiction formelle de quitter l’enceinte de la propriété. Elle était concentrée sur ces réflexions et arriva rapidement à l’entrée de l’espace dédié au personnel. En ouvrant la petite porte en bois, elle éprouvait une légère surprise à la vue de l’animation des lieux. Ceux-ci restaient des lieux de vie et non pas de uniquement de passage et les voix vives, les altercations entre certains et les ricanements d’autres qu’elle entendait quelque part la changeait de l’atmosphère pesante et silencieuse dans laquelle elle était, alors seule dans la cuisine. Les visages qu’elle croisait n’avaient également rien à voir avec ce dont elle avait fait témoignage durant la journée. Autrefois sérieux et graves, ils étaient maintenant légers, amicaux, presque entreprenants alors que certains se rapprochaient soudainement d’Enola, curieux d’observer la nouvelle recrue, demandant si elle était encore vivante à l’intérieur. La jeune garde ne répondait pas et essayait de se frayer un chemin au milieu des inconnus, dans ces couloirs trop étroits pour le nombre de personnes les empruntant en espérant retrouver son appartement.

    Sur le trajet, une main l’arrêta. C’était celle de Iélénah, habitant pour sa part dans le premier tiers du long couloir dans une chambre qu’elle partageait visiblement avec une autre jeune femme. Cette dernière laissa passer un visage fin et un léger mouvement de la main à destination d’Enola, qui lui répondit cordialement, et disparut. Encore dans le couloir, les deux jeunes femmes reprirent leur discussion entamée précédemment. Iélénah était une personne particulièrement douce de visage, de voix, de gestes. Tout dans son aura dégageait un air maternel, qui laissait Enola un peu sans voix et lui faisait ouvrir son cœur facilement.

    « Alors tu t’en es sortie ?
    - Euh …. oui, je crois. J’ai fini la plonge, passé un coup sur les surfaces et sur le sol (Enola prenait bien garde de faire référence à son passage dans le garde-manger)
    - Ça va, Gousto n’est pas le plus à cheval sur le ménage, il le reprend de toute manière le matin avec la saucière, alors qu’ils se mettent d’accord sur l’assaisonnement des plats.
    - Je ne me serais pas dit que le rôle de saucière était aussi important dans une cuisine !
    - Détrompe-toi, ici, c’est l’assaisonnement qui est le plus important pour que les plats que l’on serve aient toujours des goûts différents. D’ailleurs, je pense que celui d’aujourd’hui n’a pas été digne du palais de madame Conchita, puisqu’elle a rouspété Gousto, pour en dire le moins. Mais toi, ça a allé à la plonge ? Pas trop dur ?
    - Je pense m’en être sortie. J’ai été un peu la cible des regards du chef à un moment, si je me souviens bien, mais c’était pas si terrible …
    - Oui … »

    Elle avait soudain pris un air incertain, presque inquiet.

    « Fais attention, il vaut tout de même mieux qu’il ne te repère pas …
    - Merci pour le conseil. Dis moi j’ai une petite question, tu sais où se trouve l’infirmerie ? Un des commis y a été envoyé, et j’ai l’impression que mon voyage jusqu’ici m’a un peu mis le genoux en miettes. Or, monsieur Hug ne me l’a pas montrée lorsqu’il m’a fait faire le tour des lieux … »

    Iélénah prit un court instant avant de répondre, trahissant une légère appréhension sur ce qu’elle allait dire.

    « Je suis sûre que ton genoux va bien, je ne me fais pas de souci. Tu es venue d’où ?
    - Euh … de chez ma mère, à la recherche d’un travail, elle habite dans le sud du pays.
    - Ça doit faire un certain trajet, effectivement. Moi je viens de la capitale ! J’ai entendu parler de ce travail chez madame Conchita chez d’autres boulangers chez qui j’ai pu travailler. »

    Elle se mit alors à raconter à Enola qu’elle avait eu la chance de travailler chez les meilleurs boulangers, que certains avaient travaillé dans cette demeure et insistaient sur le caractère formateur d’un séjour sur le domaine, lorsque l’on travaille dans la cuisine en général. Enola souligna la stratégie d’évitement de sa question mais décida de ne pas insister. De toute manière, la colocataire sortait de la chambre, un petit sac dans une main et une serviette dans l’autre, et interrompit son amie en annonçant l’heure des bains des femmes. Enola était conviée et elle accepta avec joie. Elle n’avait toujours pas fait d’overdose de trempage dans l’eau jusqu’ici et aimait à être insérée dans un groupe dans lequel elle allait en apprendre plus sur les lieux. Elle les suivit donc et s’arrêta sa chambre pour attraper ses affaires de bain.


    Valentino RivoltiLa Garde
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    Re: [DDN][Assignation] La saveur de l'interdit
    Lun 22 Aoû 2022 - 20:21 #
    La saveur de l'interdit.
    L'heure du bain des femmes... Cela me rappel des souvenirs! Fut un temps, durant lequel j'aurais pu tenter d'approcher discrètement de ce lieu interdit pour jeter un oeil discret mais intéressé, jeme rappel encore l'académie et les claques - plutôt les coups de poings - de Zahria et Erina alors que je m'étais fait prendre en train de les espionner avec ce vieux Harald qui m'affirmait que je l'avais mérité... Que de bons souvenirs! Mais les choses ont changés aujourd'hui, je suis lieutenant, en couple, et ne peux plus réellement me permettre ce genre d'incartade et surtout, c'est pas le moment ni l'endroit! Vu ce qu'il se passe ici, je dois absolument me concentrer sur la mission. J'entends la porte de la chambre voisine s'ouvrir, sans doute ma consoeur vient-elle chercher des affaires pour profiter des bains en compagnies des autres employées de la demeure. L'heure donc de sortir de ma propre chambre pour la tenir au courant des prochaines heures et de ce que j'ai prévu de faire.

    Je sors donc de ma piaule pour tomber directement sur Enola qui vient effectivement de venir chercher une serviette. Petit signe de tête pour la saluer, regard discret à droite et à gauche m'assurant que personne ne me remarque ou ne fait attention à moi... C'est correct, la plupart des gars présents ici parlent déjà entre eux, des petits groupements se forment et visiblement, personne ne fait spécialement attention aux autres du moins, au premier abord. Il convient tout de même de rester vague, faire semblant de rien, au pire on croira que je lui file un rencard, au mieux notre conversation sera parfaitement anodine et discrète mais dans tous les cas, personne ne devrait pouvoir avoir d'informations sur ce que j'ai en tête excepté bien-entendu Enola.

    "J'comptes retourner dans le jardin, l'endroit n'est pas interdit d'accès d'après ce qu'à dit Hug. Y a un endroit magnifique proche des balcons, j'suis sûr que ça vaut le coup d'aller voir par là pour regarder le ciel étoilé..." Dis-je en souriant doucement. Un moyen de lui faire savoir que je comptes effectivement utiliser le lierre pour grimper au balcon et explorer l'étage, ce sera plus discret que de se promener directement dans le manoir et avec un peu de chance, on pourra se déplacer suffisamment discrètement pour ne pas attirer l'attention. En réalité, le plus simple serait sans doute d'utiliser mon pouvoir pour être sûr de ne pas être vu, un scorpion peut aisément se dissimuler et se déplacer sans se faire voir en plus de pouvoir facilement grimer à presque n'importe quelle surface cependant, si je me transforme, j'écarte indirectement la jeune femme de notre enquête, il serait simple pour moi d'agir mais elle ne pourrait pas suivre et, puisque je ne lui ai pas communiqué mes capacités - n'en ayant pas réellement eu l'occasion - je préfère m'abstenir pour l'instant, gardant cet as dans ma manche le cas échéant. "Bref, je ne te retiens pas plus longtemps. J'espère te voir plus tard!"

    Retour dans ma chambre, je m'allume une clope en me couchant sur le lit, regardant le plafond en silence. Impossible d'aller dans le jardin sans attirer un minimum l'attention temps qu'il y a des gens dans le couloir. J'attends donc la fin du bain des femmes et que le calme revienne dans la demeure. Quand enfin le silence se fait, je me lève et sort discrètement. Un regard à droite, un autre à gauche, personne! Parfait, je me déplace donc vers l'extérieur pour rejoindre le lierre que j'ai indiqué à ma collègue pour la suite des opérations.
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    Re: [DDN][Assignation] La saveur de l'interdit
    Jeu 25 Aoû 2022 - 9:42 #
    La saveur de l’interdit
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    Valentino sortit de nulle part, lui proposant, entre les lignes, une exploration des lieux.

    « J'comptes retourner dans le jardin, l'endroit n'est pas interdit d'accès d'après ce qu'à dit Hug. Y a un endroit magnifique proche des balcons, j'suis sûr que ça vaut le coup d'aller voir par là pour regarder le ciel étoilé ... »

    Enola comprit parfaitement qu’il était loin de lui proposer de profiter de la sérénité des lieux, mais bien de monter à l’étage de la maison la nuit afin de voir ce qu’il s’y passe, ce que Hug voulait leur cacher. Elle hocha la tête, ne souhaitant pas trahir leur couverture devant la boulangère et sa colocataire, qui les regardaient du coin de l’oeil en attendant le départ pour les bains.

    « Bref, je ne te retiens pas plus longtemps, finit-il. J’espère te revoir plus tard! »

    Et il ferma la porte. Les deux jeunes femmes pouffaient, pensant sans doute elles aussi que le nouveau flirtait avec la nouvelle. Beurk. Mais Enola n’avait plus qu’à rentrer dans leur jeu, comme précédemment. À contrecœur, elle faisait semblant de rougir et glissant ses cheveux derrière ses oreilles. Elle avait déjà fait mieux en jeu d’actrice, mais ça fonctionnait. Elle récupéra sa serviette et son savon l’air de vouloir changer de sujet et lança la marche vers les bains, suivie de près par ses nouvelles amies.

    * * *

    Après une douche peu méritée par Enola qui s’était peu salie durant la journée, elles se glissèrent dans les bains, qui n’étaient pas prisés par tout le monde car le gros des troupes était sorti directement à la suite de la douche. Enola était accompagnée de ses amies, elle-même peu embarrassée par la proximité des bains dont elle avait pris l’habitude en allant aux sources chaudes de la Forteresse. De plus, elle n’était pas intéressée par la vision des corps nus de ses collègues, ce que celles-ci comprirent rapidement, se laissant aller. Ielenah reprit la conversation précédente, favorisée par la proximité des bains.

    « Tu sais Enola, je n’aimerais pas qu’il t’arrive quelque chose de mauvais par ici, et nous savons que cet endroit peut-être un peu effrayant … (sa colocataire hocha la tête) mais il vaut mieux que tu fasses comme tu es commandée et que tu respecte bien ce qui est dit. Il vaut mieux éviter de se faire repérer par ici. »

    Elle se tournait vers son amie qui hocha à nouveau la tête, silencieuse. Elles avaient toutes les deux un air las, fatigué, désolé, mais restaient discrètes sur ce qui les rendaient malheureuse. Pour Enola, c’était le moment pour les faire parler et peut-être comprendre ce qui se passait ici.

    « Pourquoi est-ce que tu me dis ça ? Est-ce que Hug ou Conchita sont si terribles? », demanda Enola d’un air trop léger.

    Malheureusement, la question n’eut pas l’effet escompté et eut pour effet d’énerver quelque peu Iélénah qui ne voulait pas s’étaler plus que ça sur les mystères de l’endroit.

    « Je te dis de faire profil bas, c’est tout, et c’est plutôt simple. J’aimerais éviter que les velléités aventureuses d’un des nôtres ait un impact sur le reste du groupe, c’est tout. Ici on est solidaires les uns des autres et on fait ce qui nous est demandé. Maintenant arrête d’essayer d’en savoir plus. (elle changea subitement de ton) Et d’ailleurs raconte moi plus sur toi : comment est-ce que tu t’es retrouvée ici ? »

    Enola, un peu secouée et surtout surprise par la réponse sèche de sa nouvelle amie, eut un moment de réflexion avant d’inventer quelque chose sur sa mère, le besoin de trouver un travail … elle était perturbée par cette discussion inhabituelle, et commençait à croire que Iélénah n’allait pas être une source d’informations pour son enquête. Elle rentra dans son jeu pour le reste du bain se sépara de ses nouvelles amies à la sortie du bain pour rejoindre discrètement Valentino dehors.

    « Me voilà. Je n’ai pas fait de découverte particulière depuis la dernière fois à part le fait que les membres du personnels sont très secrets sur ce qui peut se passer dans les parages. Difficile de leur sortir les vers du nez. »


    Valentino RivoltiLa Garde
    Valentino Rivolti
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    Re: [DDN][Assignation] La saveur de l'interdit
    Lun 12 Sep 2022 - 22:00 #
    La saveur de l'interdit.
    Direction le jardin, j'sais pas trop combien de temps cela prendra pour que ma collègue me rejoigne mais c'est pas spécialement important. De toute manière, l'endroit est relativement désert, on va pas se mentir, vu comment ça travaille durant la journée, j'me doute que les employés de la demeure ne font pas la fête jusqu'au petit matin. Sans doute qu'ils doivent plus être dans une routine de boulot-repos-dodo et on reprend le lendemain? Pas réellement une vie que j'ai envie de vivre personnellement donc, si on peut trouver les infos dont on a besoin et partir ensuite, cela me convient largement. En attendant ma collègue, j'profite de l'air frais, faut avouer que l'endroit est magnifique, au moins sur ce point j'ai pas dis de conneries, les jardiniers prennent soin de l'endroit ça se voit, j'sais pas si c'est par respect pour la maîtresse des lieux, par peur d'elle ou simplement par passion mais ce sont des bons travailleurs c'est une certitude. J'm'allume quand même une clope - j'veillerai a pas laissé de cendre ni à foutre le feu - ça m'apaise et ça m'aide à réfléchir, ce foutu lierre sera sans doute assez solide pour ma partenaire mais moi, j'suis sans aucun doute trop lourd pour m'en servir pour grimper. Heureusement, j'ai tout de même ma petite botte secrète comme on dit.

    Finalement Enola - ou plutôt Alice ici - se montre enfin, première vérification rapide pour m'assurer qu'elle n'a pas été suivie, ce serait le comble que notre couverture soit grillée parce qu'on n'est pas assez prudent mais non, la voie est libre au moins, on va pouvoir agir un peu plus librement. D'abord faire le point : d'après elle les autres employés sont pas réellement du genre bavard. J'soupire, c'est chiant mais attendu. J'suppose que le cas échéant, cela aurait été trop simple? Ce serait dommage d'avoir de la chance pour une fois quand même. "Ouai, j'ai remarqué ça. Silence total et ambiance légèrement merdique quand j'ai parlé du commis emmené à l'infirmerie, de toute évidence, il y a un truc anormal avec ce lieu et, sans doute cette barraque en réalité. Les gens sont bien sympas quand il est question de discussion normale ou de boulot mais dès qu'on pose des questions un peu gênante, ça devient plus lourd... Bon, une seule solution du coup : s'infiltrer et faire des recherches."

    J'désigne alors le lierre derrière moi d'un mouvement de pouce. "Ça devrait être assez solide pour toi grimper, en ce qui me concerne, j'vais sans doute être trop lourd mais mon pouvoir me permettra aisément de te suivre t'en fais pas!" Dis-je avec un grand sourire. "Passe devant mais soit prudente, on sait pas si Hug ou des gardes privés font pas des rondes à l'étage. Quoi qu'il arrive, faut pas se faire prendre temps qu'on ne sait pas ce qui arrive aux employés disparus." Je la laisse donc passer, il me faut un petit instant pour me transformer totalement en scorpion, ma forme hybride est plus rapide mais sans doute plus lourde que ma forme humaine donc, impensable. Au moins, les scorpions sont d'excellents grimpeur, arriver jusqu'au balcon est on ne peut plus simple. Personne en vue, je reprend forme humaine - ce qui me demande de nouveau quelque minutes - me transformant pour la première fois devant la donzelle. "Jusqu'ici tout va bien. Quoi qu'il arrive maintenant, on reste ensemble. Il faut trouver cette fameuse "infirmerie" pour peu qu'elle existe." Dis-je en murmurant avant d'hocher la tête, lui demandant silencieusement si elle est prête.
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    Re: [DDN][Assignation] La saveur de l'interdit
    Dim 30 Oct 2022 - 15:19 #
    La saveur de l’interdit
    ft. Valentino Rivolti


    Alors que le soleil commençait à se coucher sur la propriété des Conchita, Enola entreprit de monter sur la façade du bâtiment, suivant les invectives de son collègue. Elle eut un dernier regard vers les jardins bien ordonnés qui s'étalaient derrière elle. Ceux-ci avaient l'avantage de lui permettre en un coup d'oeil de vérifier que personne ne soit en train de l'observer pour pouvoir ensuite la dénoncer aux maîtres de maison. Elle se rendit compte également de la disparition soudaine de son compagnon, dont elle croyait tout de même sentir la présence. Elle faisait confiance au lieutenant de la garde, mais était étonnée qu'il ne l'eut pas prévenue de sa capacité de se rendre invisible. Peu lui importait puisqu'elle avait été envoyée là pour enquêter sur les disparitions, pas au sujet des manières des lieutenants.

    Elle s'agrippa une première fois au lierre, qui semblait en effet avoir décidé de s'implanter dans ces murs il y a très très longtemps tellement il était épais et tellement ses feuilles travaillaient la pierre pour la rendre poreuse. Enola monta, insérant ses souliers dans les légères fentes séparant les pierres. Elle redoutait de faire tomber de la poussière de pierre jusqu'au sol et ainsi de laisser des indices de son passage mais il était trop tard pour le regretter, étant arrivée à la moitié du parcours. Alors, confiante sur la solidité de la végétation, elle termina sa course en glissant une petite tête dans la maison, puis, une fois qu'elle ne voyait aucune âme en passage, elle entra dans le couloir.

    Celui-ci était un grand couloir sombre, tout étant fait de bois d'un marron foncé, du parquais aux murs jusqu'aux meubles. Tout y était large : l'espace, les meubles, les luminaires, les peintures. Enola voulut avancer pour mieux voir mais un bruit de légers craquements et de chair en mouvement la fit presque tressaillir. Elle tourna la tête et vit son collègue se recomposer et se refigurer devant elle, alors que sa peau passait d'une coque marronnée à une vraie peau humaine et que ses yeux se remettaient en place sur son visage. Elle était à la fois dégoûtée par ce qu'elle voyait tout en en étant captive, ce qui l'empêchait de simplement détourner le regard. C'était donc cela son pouvoir : le lieutenant pouvait se transformer en cafard.

    « Jusqu'ici tout va bien. Quoi qu'il arrive maintenant on reste ensemble, murmura-t-il d'un ton sérieux mais amical. Il faut trouver cette fameuse infirmerie pour peu qu'elle existe. »

    Essayant peu ou prou d'agir normalement et de ne pas révéler son dégoût pour la nature du pouvoir de son supérieur, elle hocha la tête.

    Ils commencèrent à avancer à pas feutrés, n'entendant rien qui puisse leur donner envie de se cacher subitement. Enola n'avait pas entendu parler de domestiques travaillant la nuit, pouvant faire des patrouilles durant la nuit mais elle restait sur ses gardes. Ils étaient visiblement dans le couloir des portraits, alors que de gigantesques peintures à l'huile s'alignaient des deux côtés du long couloir. Chacune représentaient un personnage au teint jaunâtre, bien habillé, des hommes et des femmes, parfois des enfants. Ils avaient tous choisi un contexte différent pour la création de leur portrait : un escalier grandiose, une fenêtre donnant sur le jardin, la maison de famille, un bateau pour symboliser le travail de marchand ...

    Enola s'arrêta devant le tableau représentant une femme aux joues creuses et jaunes, se tenant dans une robe de velours couleur bordeaux. Faiblement éclairée par la lumière duveteuse et capricieuse des bougies posées entre chaque tableau, celui-ci présentait exactement le même jardin, que l'on apercevait dans le cadre de la fenêtre derrière la dame qui se tenait là fièrement. Enola tourna la tête vers l'ouverture par laquelle ils étaient rentrés. C'était là que le portrait avait été peint. En des dizaines, peut-être des centaines d'années, les buissons et autres pots n'avaient pas changé d'un centimètre, n'avaient pris aucun signe d'usure. Ce jardin avait été resté stoïque, comme figé dans le temps.

    En comparaison, la maison avait bien vieilli. La pierre blanche et immaculée qui avait été immortalisée sur les peintures était désormais couverte d'un lierre robuste, comme si les jardiniers prenaient immensément plus de temps et engageaient immensément plus de travail dans l'apparence des jardins que dans celle de la maison en elle-même : pourquoi ?

    Enola se glissa cette réflexion au fond de sa poche et suivit son acolyte au bout du couloir.


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