Mishuki Sato

J'étais sur le chemin de retour pour rentrer chez moi après avoir accompli une petite quête qui consistait à escorter le client de la capitale à un petit village des plaines. C'était enrichissant. En rentrant j'ai repéré un coin sympa: une petite colline dans les plaines avec quelques arbres. J'en ai profité pour m'y rendre et m'adossé contre un tronc et soufflé un peu en profitant du paysage. C'était un espace très fleuri, on pouvait voir au loin un village et juste derrière, l'océan qui reflétait le coucher du soleil. Je me perdais peu à peu dans mes pensées... des pensées qui retraçaient les grandes lignes de ma vie.

J'étais issu d'une petite famille au sein de la capitale. Ma mère étant morte à mon accouchement, j'ai vécu avec ma sœur ayant 10 ans de plus que moi ainsi que mon père, membre de la garde royale. À cause de ces fonctions, il n'était pas souvent au foyer donc ma sœur s'occupait beaucoup de moi.

J'ai pu aller à l'école pour apprendre les bases telles que lire et écrire ainsi que le minimum de ce qu'il y avait à connaître sur ce monde. J'avais toujours été moqué et mis à l'écart sans comprendre pourquoi mais ça ne m'affectait pas tant que ça, ma sœur était toujours là pour moi c'est le principal. Son rêve était de devenir aventurière et elle savait déjà pas mal de choses sur le sujet. À nos heures perdues, elle me faisait apprendre le bestiaire de notre monde, la carte du royaume ainsi que de la capitale et un tas d'autres choses. Elle avait réussi à me faire transmettre son rêve, moi aussi je voulais devenir aventurier.

Jusqu'à mes 10 ans, j'avais appris ce qu'on pouvait savoir à propos de notre monde en matière de survie et de comment être un bon aventurier à travers des ouvrages. Pendant ce temps, ma sœur était devenue aventurière. Malgré qu'elle était moins présente au domicile, j'attendais toujours son retour avec impatience. Je ne me lassais pas de ce sourire éclatant à chaque fois qu'elle revenait, me racontant ce qu'elle a vécu durant ces missions. À ce moment-là, je regardais beaucoup ma sœur s'entraîner au combat. Elle était douée. Chaque fois qu'elle s’exerçait, elle me demandait de la rejoindre. Malgré que mon pouvoir ne s'était pas manifesté à cette période, j'acceptais toujours. Malheureusement j'étais assez faiblard et je perdais tout le temps.

4 ans plus tard, des nobles que ma sœur semblait connaître étaient venus à la maison. Elle semblait triste malgré son sourire habituel et m'avait dit de ne pas m'en faire, qu'elle allait revenir bientôt. Avant de partir, elle m'avait offert deux fils rouges avec une bille jaune à chaque extrémité, j'étais tout content. Le lendemain, mon père était revenu en panique me demandant si ma sœur était là. Je lui avais donc expliqué la situation et il s'est effondré. Au final il a cessé d'être de la garde royale et ce n'est qu'après que j'ai compris qu'elle n'allait jamais revenir.

Jusqu'à mes 18 ans, mon père me forçait à m'entraîner tous les jours. Il me frappait et m'accusait presque tous les jours en disant que la disparition de ma sœur était de ma faute et que je devais devenir plus fort. Durant ces 4 ans, il m'a entraîné tous les jours sans relâche au combat et à la stratégie militaire pour que je le surpasse. J'utilisais beaucoup un tachi comme arme de prédilection mais il me faisait utiliser le maximum d'armes possible. J'ai appris à manier un minimum un certain nombre d'armes. C'est pendant cette période que j'ai éveillé mon pouvoir. D'après mon père il était similaire à celui de ma mère.

Après ces 4 années d'entraînement intensif, j'ai enfin réussi à battre mon père lors d'un match. Il m'a offert l'arme que j'ai encore aujourd'hui auquel j'ai accroché le seul souvenir qui me reste de ma chère sœur. C'est aussi le seul moment où mon père m'a félicité et m'a pris dans ces bras. Peu de temps après, je me suis retrouvé seul chez moi. J'ai appris plus tard que mon père a été arrêté par des gardes et qu'il a été condamné à l'exil sans en connaître la raison. Après tous ces événements je suis devenu aventurier et je n'ai cessé de travailler dur jusqu'à aujourd'hui.

Revenant à moi-même et m'étirant un peu, je décidais de reprendre la route pour retourner à la capitale. Il me restait tellement de choses à faire. Je dois devenir plus fort et lever l'incompréhension sur certains événements. Père... sœur... je ne vous décevrai pas.        
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