Néanmoins, cela faisait désormais plusieurs jours qu’une demande de contrat ne semblait pas trouver preneur. Naël n’y avait attaché aucune attention jusqu’à ce que sa curiosité ait raison de lui. Il s’était alors approché du tableau pour lire le contenu de la missive, et un léger sourire s’était affiché sur son visage. Il comprenait mieux. La demande venait d’une inconnue, et cette dernière semblait avoir besoin de feuilles et de sève de Grandalue. Déjà… la plante ne poussait que sur les sommets pendant la période chaude, ce qui impliquait de longues randonnées et de la quasi-escalade pour avoir la chance d’en croiser. Mais plus compliqué, encore, c’était que la commanditaire souhaitait venir. Les aventuriers s’embarrassaient rarement de citoyens lorsqu’il s’agissait de demandes un peu complexes. Aucune surprise à ce que la quête soit restée sans réponse.
Mais Naël s’ennuyait un peu, et il fallait avouer que les matériaux récupérables sur la Grandalue étaient aussi nombreux que monnayables. La tige, les pétales, les fleurs… Tous les composants de la plante avaient des vertus ou médicinales ou colorantes. Et ces deux caractéristiques étaient particulièrement prisées. La récompense était relativement faible, aussi Naël savait qu’il pourrait négocier d’en rapporter bon nombre pour lui. Il fallait bien vivre après tout… et l’expédition serait loin d’être facile pour quelqu’un qui n’avait pas l’habitude, ce qui risquait de le retarder…
Il finit néanmoins par répondre. Le message prévoyait une rencontre directement au domicile du commanditaire, au petit matin. Cette dernière devait déjà attendre depuis un certain temps, aussi Naël se promit d’y aller dès le lendemain. Il passa donc sa journée à effectuer ses préparatifs. Tenues et couvertures chaudes, cordages, rations de nourriture… En soit-ce n’était ni la première, ni la dernière fois qu’il se ruait dans ces contrées, et n’était donc pas spécialement inquiet. Il suffisait d’être prudent, et tout se passait généralement bien. Néanmoins, avec une âme inexpérimentée à ces côtés… ça pouvait être plus compliqué. Peut-être allait-il simplement lui proposer et la convaincre de le laisser y aller seul. Après tout, il n’était pas un simple mercenaire inconnu, et la guilde avait bonne réputation.
Le jour venu, Naël se dirigea dans le labyrinthe de ruelle de la forteresse jusqu’à l’adresse indiquée. Heureusement, il connaissait plutôt bien les lieux, ses chapardages l’ayant mené un peu partout dans la ville de glace. La maison ne payait pas de mine, et les volets semblaient clos. Son occupante dormait peut-être encore ? L’aventurier toqua doucement, puis un peu plus fermement, avant de finir par lancer.
« Bonjour ! Je suis un aventurier de la guilde, je viens par rapport à votre annonce ! »