Il fait beau, les beaux jours sont de retour la ville baigne dans la lumière, mais plus le soleil brille, plus les ombres grandissent. Dans cette havre de paix qu'est la capitale, les complots se multiplient pendant que les gardes s'assagissent. Les gens comme moi, attiré par la richesse et l'appât du gain, par l'opulence de la noblesse aveugler par une ville et un pays en paix, qui ne prête pas attention au rats des bas-fond qui se regroupent et s'unissent. Pour une même cause, ou parfois juste pour trouver un but, c'est gens là, bien que caché dans l'ombre des grandes tours lumineuses de la cité, attendent leur heure. Tous ces parais, exclus, rejetés de la société, ils attendent leur vengeance, ils attendent leur heure de gloire ! Excédé par la haute société qui vivent dans l'abondance et l'opulence des grands palais, les rats, un jour sortirons de l'ombre !
Déambulant dans les rues de la ville, en tenue de citoyen lambda, sans masque ni tenue, inaperçue, j'observe la masse humaine qui grouille de commerce en étale pour profiter des maigre miettes que toute cette richesses veut bien leur donner. Certain se complaise dans cette vie médiocre, mais moi, je veux plus, partit d'en bas, je veux tout. Moi et ceux qui me suivent, nous avons nos buts, mais un se rejoint à chaque fois et c'est celui de prendre à tous ces nobliaux leur bien pour les voir sombrer dans la ruine.
Mais, suite à divers échecs par le passé, surtout à la ville du port, mon équipe est réduite et nous avions dû nous cacher de la capitale quelque temps pour nous reconstruire. Aujourd'hui, j'observe, je calcule, je compte. Combien de garde y a-t-il par patrouille, qu'elles sont les maisons les plus luxurieuses, quel magasin semble faire le plus de clientèle, qu'elles sont leurs failles à chacune ? Notre grand retour ne doit pas être précipité, mais bien calculé.
Longues sont mes heures de préparation, dur sont mes calcules. Mais c'est ce qui fait notre force. Cependant, cette journée n'allait pas être comme les autres, car alors que j'observais une patrouille de soldat fringuant et bien trop fier, une jeune femme, passant auprès d'eux se fit gratuitement insulté.
- Eh toi là, poufiasse, qu'est-ce que tu fous encore dans cette ville ? On ne veut plus de toi ici !
- Fait gaffe elle pourrait manger ta main, ta femme, tes enfants... Haha peut-être ta maison tout entière !
- Aller tire-toi espèce de monstre, avant que l'envie de t'achever ne nous démange !
Ainsi le petit contingent de garde continua sa route tout en continuant de proliférer des insultes. La personne voyait probablement rouge et par pur instinct je m'approchais d'elle, lui murmura à l'oreille.
- S'en prendre à eux au beau milieu de la place commerçante ne te conduira à rien si c'est à ça que tu penses.
Lui jetant un regard accueillant suivi d'un sourire amical, je lui propose de s'éloigner un peu d'un geste de la tête. Il est vrai qu'elle avait l'air affamé, mais ce qui m'interpelle, c'est ce que les gardes ont dit à son sujet. Manger une maison ? Autant manger une main ou des gens... je l'aurais simplement prise pour une cannibale et me serais demandé pourquoi une telle personne se balade librement en ville... Où bien cela cachait bien autre chose. Ma curiosité me poussa à creuser, aussi je ne pus m'empêcher de lui proposer quelque chose.
- Tu as l'air affamé. Je connais une taverne pas très loin où on ne risque pas de croiser de gardes... Où du moins pas de ce genre. Tu m'as l'air un peu perdu et surtout sur les nerfs. Que dirais-tu de becter un truc avec moi, un illustre inconnu.
Maudissant une fois de plus ma malédiction, je errer donc dans cette ville dans laquelle je devais tout de même revenir régulièrement pour d'éventuels boulot. Je songeais à quitter la rue principale, afin de trouver un lieu où manger sans m'attirer d'ennuie, lorsque j’aperçut un groupe de ses maudits gardes sur mon chemin qui me montraient du doigts en rigolant. Avec ma faim grandissante, ce n’était nullement le moment de me chercher des poux.
- Eh toi là, poufiasse, qu'est-ce que tu fous encore dans cette ville ? On ne veut plus de toi ici !
- Fait gaffe elle pourrait manger ta main, ta femme, tes enfants... Haha peut-être ta maison tout entière !
- Aller tire-toi espèce de monstre, avant que l'envie de t'achever ne nous démange !
Ils eurent au moins le mérite de me faire stopper ma marche, les mains toujours dans les poches, je posai sur eux un regard lourd de sens. Qu'est que j'aurais voulu prendre le temps de tous les démolir, les uns après les autres, mais mon estomac m’exhortait à une toute autre activité. Je resta donc là, sous leur pluie d'insulte, les écoutant à peine tandis que j'imaginais engloutir leurs armures. Que cela aurait été plaisant ! Mais pas aussi plaisant que la vision de leurs sales gueules s’éloignant, ce dont j’accompagna de mon majeure levé bien haut à leurs intentions.
J’allais reprendre mon chemin, ainsi que ma quête culinaire, lorsque je pus j’entendis une voix masculine directement dans mon oreille :
- S'en prendre à eux au beau milieu de la place commerçante ne te conduira à rien si c'est à ça que tu penses.
Je sursauta fit volte-face pour dévisageait l'homme qui avait pris place derrière moi. Déjà pouvait-il s'avéré heureux que je ne lui ai pas croqué la tête par réflexe. Je grimaça tout de même à l'idée de manger de l'humain, prenant du recul j'examina l’individu qui ne semblait pas connaître la personne qu'il avait approché. L'homme aux yeux rouge, qui semblait reflétait les miens comme deux rubis jumeaux, me présenter un grand sourire qui se voulait accueillant. Tout chez lui transpirait la confiance en soi, il risquer de tomber de haut… D'un mouvement de tête il semblait vouloir me proposer de faire un bout de chemin à ses côtés.
- Tu as l'air affamé. Je connais une taverne pas très loin où on ne risque pas de croiser de gardes... Ou du moins pas de ce genre. Tu m'as l'air un peu perdu et surtout sur les nerfs. Que dirais-tu de becter un truc avec moi, un illustre inconnu.
Voilà qu'il se montrait entreprenant. Je plissa les yeux. Que me voulait-il ? Me draguait-il ? Si c’était le cas il allait repartir la queue entre les jambes. Est-ce que j'étais affamé ? Je souris malgré moi. De toute évidence il n'avait pas la moindre idée de la personne à qui il s'adressait. Les tavernes, ses lieux où les gens normaux aimaient se rassembler, tel des bancs de poissons puant et grouillant, nourrissant la stupidité humaine. La surprise passée, et l’individu scrutai de haut de en bas, je ne désirais plus qu'avoir la paix.
C'est alors qu’à côté de nous la porte d'un commerce s'ouvrit, laissant sortir un boucher qui posa dans la rue un bac remplie de reste non apte à la consommation – des os principalement- avant de retourner dans sa boutique. Qu'elle merveilleux timing ! Continuant à défier l’homme du regard je fis jaillir ma langue tentaculaire qui alla s’enroulée autour du sceau du déchets. Je fis exprès d'ouvrir ma bouche au maximum, dévoilant mes trois rangées de dents ainsi qu'une ouverture suffisamment grande pour faire qu’une bouchée d'un gros chat, avant d'attirer dans celle-ci le bac et son contenu. Que ce soit le sceau de métal ou les os de bœuf, tout disparut dans ma bouche avant d’être broyé sans le moindre mal. A aucun moment je quitta l’étranger du regard, le défiant de soutenir ce spectacle. Avec un peu de chance il prendrait ses jambes à son coup et me foutrais la paix !
-Affamé ? Me faite pas rire, vous ne savez pas à qui vous parlez, lui dis-je alors que quelque débris d'os tournait encore dans ma bouche, si vous avez quelque chose à me dire, crachez les morceaux. J'ai d'autre préoccupation pour l'instant.
La porte du commerce d’ouvrir ce nouveau sur le boucher, le visage empreint d'une incompréhension certaine tandis qu'il devait se demander où était passer ses déchets. Je ne pus réprimer un sourire face à ce spectacle, tandis que face à moi le mystérieux jeune homme semblait avoir pris racine.
Bordel, il ne pouvait pas me foutre la paix, comme tous les autres…
La jeune femme ne semblait cependant pas de quelqu'un de très patient ni très douée avec les mots. J'ai bien peur que si je tente une approche trop amicale avec elle, elle se ferme à moi par suspicion. Je devais alors être plus direct, lui montrer des choses concrètes. Je sortis une petite bourse que je fis sauter en l'air et retomber dans ma main plusieurs fois et répondit à mon interlocutrice.
- En effet, je ne sais pas à quel point tu peux l'être. Au final nous ne nous connaissons pas encore. Mais je sais déjà au premier regard certaine chose sur toi. Tu vois cette bourse ? Je te l'ai subtilisé quand je me suis faufilé derrière toi, elle est bien vide. Tu ne dois pas rouler sur l'or et tes habits ne semblent pas crier richesse. De plus, tu sembles mal vue par nos bons gardiens de la cité. Tu sembles déjà t'être fait un nom parmi eux... Et cela doit être difficile maintenant de t'en sortir seul.
Je fais un temps de pause pour jeter sa bourse dans les mains, tout en affichant un air plus sérieux. Maintenant nous allions rentrer dans le vif du sujet, nous allions parler affaire.
- Je suis le genre de personne... qui peut t'apporter beaucoup de choses... Et tu peux m'apporter beaucoup de choses. De la richesse, du chaos, de la gloire, une vengeance... une famille. Si cependant tu es aptes à nous rejoindre et digne. Sache que je te trouve très intéressante, ton pouvoir et très beau et peut être très puissant entre de bonne main. Si tu veux du concret, je suis prêt à te l'offrir, mais pour ça il faut que tu sois prêt à m'écouter.
Ma main du soudain jaillir de sa confortable poche, lorsque l'homme me jetait mon bien, que j'attrapa au vol sans le moindre mal. Je la soupesa, réalisant vite que mes faibles économies étaient toujours bien à leurs place, avant de la raccrocher de nouveau aux côtés de ma dague. Il y avait à présent sur le visage de l’individu un sérieux nouveau, un de ceux que l'on retrouve chez un marchand avare où un escroc habile choisissant sa prochaine cible.
Mon estomac se montrant discret, sans doute calé pour un temps par mon dernier repas, j’écoute la tirade aux airs de marchandage. De ses négociations obscures, qui grouille par légion, dans les coins les plus obscurs des basses ruelles de ce monde. Je fini par percer les non-dits bien cacher parmi les divagations de l'homme, qui semblait de toute évidence vouloir me recruter pour quelques desseins obscurs qui aurait servi ses plans. Bien que je ne sois pas dupe je dû bien reconnaître, que ce fut la première fois que ma malédiction fut qualifiée de belle. Utile, sans doute voulait-il dire.
Richesse, chao et gloire… Il n'y a bien que dans le quatrième, la vengeance, que je pus en partir me retrouvée dans ses paroles. Bien que le chao, souvent accompagne mes pas, s’était rarement par envie que celui-ci s’exprimait dans mes actions. Quant à la famille… Alors qu’en pensé je retrouvais mes années dans la garde, quand je marchais encore aux côtés d'Argosh, j'en vint en me demandait ce que pouvais signifier ce mot. Moi qui depuis toujours ne comptais que sur moi, le concept de famille était assez abstrait ; à quoi bon compter sur des gens, ses derniers le plus souvent vous poignardant dans le dos. Cependant je ne pris pas la peine de l'interrompre, tout de même intrigué -en partie- par les croyances de l'homme.
-Il y a dans vos yeux, cette étincelle particulière qu'on trouve chez les prédateurs. Comme tous avant vous, vous attendez quelque chose de moi. Ma patience tient encore un peu, allez y continuer, mais j’espère pour vous que cela vaudra se temps perdu.
Je mettais exprimer d'un ton bien plus dur que je ne l'aurais cru. Mais bon, c’était tout à fait moi. Ma faim ne tarderait pas à se manifester de nouveau, et mon humeur se détériorerai au fur à mesure que celle-ci gonfle en mon seins. Je tenais tout de même à connaître le fond de cette histoire qui avait su éveiller ma curiosité.
Qui pouvait bien être, cet homme mystérieux ?
- Bien. J'ai un travail à te proposer. Je fais partie... d'un groupuscule qui opère dans la ville et qui aime bien... dérober les objets de valeurs ainsi que les richesses monétaires de la noblesse de cette ville et des marchants à succès. C'est un métier dangereux, mais nous sommes les meilleurs dans notre domaine. Considère ma proposition comme un honneur à la hauteur du potentiel de tes talents. Même si je suis sûr que tu es encore pleine de surprise !
Cherchant dans ma veste une simple carte de jeu, je lui affiche un sourire comploteur avant de lui la tendre.
- Cette carte te permettra de nous trouver et de prouver que je t'y envois. C'est un simple as de Pique à tes yeux, mais elle représente bien plus. Grâce a elle... Tu pourras nous trouver dans les ténèbres de la ville, dans les profondeurs de ses entrailles. Dans l'atrium, le point culminant des égouts de la ville. Si tu es bien sûr intéressé, parce que je te propose... Prenant une légère pause, je décide enfin de lui parler un peu du... travail. J'aurais besoin des talents particuliers pour un travail. Un client à moi aimerait récupérer un objet de valeur entreposé dans une des villas de la ville, cependant le propriétaire de la-dite villa a engagé plusieurs gardes pour protéger sa "relique". Une femme capable comme toi... Avec un certain différent avec les gardes, pourrait être intéressé non ? Sache que la paye sera répartie équitablement entre chacun de nous, même si tu ne fais pas encore, et je dis bien encore, partie de la bande.
Lui faisant un dernier clin d'oeil, je m'en vais alors en tournant les talons, lui faisant un salut de la main.
-Je t'attendrais à l'atrium, chère partenaire, si toutefois tu souhaites en être un !
Continuant dans la ruelle, je me sens satisfait de cette rencontre, même si au fond je sais que j'ai pris des risques pour mon identité et pour l'intégrité de notre cachette. Si elle avait envie, elle pourrait tout balancer aux gardes, et nous serions compromis. Mais que serait la vie de voleur sans quelque risque ! Je ne pouvais pas laisser un tel potentiel sans aller. J'avais un bon pressentiment, que cette jeune demoiselle et moi, allions bientôt nous revoir, en attendant, j'avais un casse à planifier.
Pas que tout ça me faisait peur, juste que je connaissais des manière plus facile et plus excitante de mourir quand je me serais lassé de cette vie. Maugréant mentalement, je me força à rester positive et à penser à mon entrée récente dans la guilde des aventurier qui était cesser donner un sens à cette malédiction. Et bien que mon animosité avec les gardes -à très bon titre- était sans doute un bon argument du côté du mystérieux individus, j'avais toujours en tête les précepte d’Argosh… La garde m’avait rejeté, mais mon esprit partageait encore en partie leurs idéologie de Sûreté.
Soudain il me tendit quelque chose, d’abord méfiante, je regarda simplement la carte tendu, un as de pique. Je fini par lui prendre des mains en utilisant ma langue, attitude que je prenais parfois quand j'avais espoir de mettre mal à l'aise un interlocuteur et mettre fin à une discutions -chose qu’il ne sembla même pas remarquer- et emmener la carte devant mes yeux tandis que j’écoute ses paroles. Une carte sérieuse ?! Pour les trouver ? WAAAAOOUU ils n’avaient pas trouver plus mystérieux. A mes yeux tous ces abrutis se regroupant tel des bancs de poisson puant dans les bas-fonds à rêver d'un jour faire tomber ceux d'en haut, n'était pas moins illuminé que c’est illuminé de religieux ; les dés sont pipés dès le départ. Le Destin nous hait, c'est tout.
-Si j'avais voulu éclater du garde, je l’aurais fait tout à l'heure, dit-je après avoir mit la langue dans mes mains après que l’homme est fini sa tirade sur son « travail » et mon « potentiel », je pense surtout que vous avez besoins de moi. Et moi je n’ai pas besoin de vous. Les gens comme vous sont pas bien différent des gardes ou encore des nobles. Vous vous cachez toujours derrière de soi-disant principe ou ligne de conduite, mais dans le fond vous êtes tous les mêmes rats en attente de toujours plus.
Devant ses yeux j’écrasa la carte qu'il m'avait donné dans la main. Mais cela n'eut même pas l'air de le gêner, il ria même en me faisant un clin d'œil, avant de tourner des talons et le dire :
-Je t'attendrais à l'atrium, chère partenaire, si toutefois tu souhaites en être un !
Je le regarda s'éloigné. Tout ce qu'il m'inspirait c’était du dégoût. Bon il fallait bien l’avouer, les idées de voir des nobles pleurait leurs bien si précieux ou celle de corriger des gardes étaient idée assez plaisante. Mais je n’étais pas stupide au point de prendre le risque de mourir de faim en geôle, et puis d'abord je n'avais besoin de personne pour faire ce que je voulais ! Je regarda de nouveau la carte froissé dans ma main puis j'entreprit de la mettre dans ma gueule.
Allez savoir pourquoi… J'enfonça le bout de carton dans ma poche.