Elle remet sa cape sur ses épaules, cachant son corps du mieux qu'elle peut! Une solution toute simple fait son chemin dans son esprit : s'isoler! Vu le comportement des personnes présentes sur le navire, nul doute qu'ils vont s'arrêter rapidement sur l'île, rejoindre les premiers cabanons ou autres "lieux aménagés" pour faire Lucy seule sait quoi! Heureusement, elle ne doit pas se nourrir, n'a pas spécialement besoin de dormir, peut supporter le froid comme la chaleur. Si elle évite les installations, elle devrait pouvoir s'isoler et reprendre ses esprits, elle doute que toute l'île puisse être sous l'effet de l'enchantement, elle l'espère du moins! Après tout, excepté elle et peut-être l'homme qu'elle a éconduit, sans doute les autres passagers étaient conscients de ce dans quoi ils s'engageaient et ne chercherons donc pas à fuir cette situation, autrement dit, inutile d'enchanter toute l'île quand on peut uniquement enchanter des bâtiments en ayant conscience que tout le monde va les utiliser.
Forte de cette certitude, elle se dirige vers le pont, le but quitter le navire et s'éloigner rapidement, éviter les regards, ne s'adresser à personne, faire profile bas jusqu'à trouver un endroit isolé... Elle descend du navire quand une voix forte se fait entendre, proche, trop pour que ce ne lui soit pas adressé : Pourquoi? Elle regrette presque immédiatement sa décision mais, tout en dissimulant son visage, elle se tourne pour se retrouver nez à nez avec le dragueur rencontré précédemment. Mais c'est pas vrai! Il ne veut pas lâcher prise celui-là? Et puis, c'est quoi exactement cette question? Pourquoi quoi? Encore une fois, son éloquence est réellement impressionnante... Elle pourrait bien-sûr l'ignorer, se contenter de le laisser là avec sa question stupide mais, déjà des regards se tournent vers elle et, la dernière chose qu'elle désire, c'est attirer l'attention. "Pas ici! Suis-moi!" Répond-elle à contre cœur avant de s'avancer sans lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit. S'il le veut vraiment, il la suivra et sinon, elle se débarrassera de lui du moins, elle l'espère.
Elle passe le petit ponton servant de quai ainsi que la cabane d'accueille sans s'y arrêter, nul besoin de se ralentir dans ses déplacement. Plus loin elle s'éloignera de cette situation, mieux ce sera. Rapidement, elle remarque qu'effectivement, des cabanons ont étés aménagés, cette île qui semble déserte de l'extérieur ne l'est clairement pas! Inutile de perdre du temps ici cependant, elle continue sa route, s'éloignant de tout cela pour s'enfoncer plus profondément dans la jungle qui entoure ce "campement" de luxure dans lequel elle ne veut définitivement pas mettre les pieds... Une fois assez loin, toujours suivi par l'homme, elle s'arrête d'un coup. Sa première action est de retirer une nouvelle fois sa cape, encore sous l'effet de l'enchantement du navire, elle ressent une chaleur qu'elle ne devrait pas ressentir. Qu'importe, cela finira par lui passer, elle l'espère du moins, cela fait, elle se tourne d'un coup vers l'homme et le pousse violemment de ses deux mains, directement au niveau de ses pectoraux sans prévenir, se moquant de le faire choir ou non, elle doit juste laisser sortir sa frustration.
"Qu'est-ce qui ne va pas chez toi? Tu ne peux pas juste lâcher prise? Et puis cette manière d'attirer l'attention sur moi? Tu crois franchement qu'étant morte j'ai besoin d'être exposée ainsi aux yeux de tout le monde? Tu sais qu'un cadavre qui marche a de grandes chances de se faire attaquer comme un monstre? Espèce d'idiot! Et puis c'est quoi cette question stupide? Pourquoi? Pourquoi quoi exactement?" Vocifère-t-elle avec énervement en faisant les cents pas de droite à gauche.
Je ne sais même pas pourquoi est vraiment le mot qui est sorti en premier. Son agacement est compréhensible, même si elle ne comprend pas ma détresse l’est tout autant.
Pourquoi est-elle en vie et pas mes camarades ? Pourquoi est-ce que je dois la rencontrer alors qu’elle touche autant de points sensibles avec sa simple existence ?
— Non, je ne peux pas lâcher prise. Tu es genre l’ensemble de mes fantômes sous le nez qui bouge alors, non, lâcher prise est tout sauf une option.
Après, je ne sais pas, j’ai voulu croire que son accoutrement était à cause d’un lendemain de soirée, une excentricité, un pouvoir étrange, il y a tellement de tout là tout de suite.
— Je m’en branle de ce que tu cherches exactement. Enfin, pas totalement parce que je suis curieux de comprendre de ce que je fais sur cette merde sans raison, mais bref. J’ai besoin de comprendre pourquoi tu es en vie.
C’est merdique dit ainsi et je m’en rends bien compte. Je ne suis pas con à ce point là pour ne pas me rendre compte de cela. Même si le doute est permis sans le moindre souci.
— Pour ce qui est d’être attaqué par des créatures je peux te servir de défense sans souci. Juste… Hum…
Je me frotte les cheveux et tape en rythme le pied gauche d’agacement au sol. J’ai l’impression d’être un putain de gosse qui va expliquer un truc débile, mais on est plus à cela près en vrai et je stoppe mes mouvements nerveux après un soupir.
— J’ai besoin de tenter de savoir si des gens de mon escouade pouvaient revenir comme toi. S’il revenait, il se souviendrait de leur mort et…
Résoudre le mystère de leurs morts des années avant.
— Bref. Je me doute que ce n’est pas ce que tu vas forcément répondre directement et sans mensonge, surtout après notre magnifique premier échange.
J’avais besoin de faire le point sur tout cela avant de vraiment répondre, parce qu’au final ce n’était pas une réponse ce que je lui donne, juste un détour dégueulasse sur le sujet.
— Ouais, donc, pourquoi tu avais besoin de descendre là ? Est-ce que tu es vraiment là pour quelque chose de précis et quoi ?
Ce n’est pas mieux en question, mais ça aussi j’ai besoin de comprendre.
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