Il devait récupérer des noisettes. Plein de noisettes pour divers plats à préparer dans les prochaines semaines. Rien de bien compliqué de base et il aurait pu tout simplement en acheter directement à des fournisseurs, mais dans un souci de fraîcheur et qualité des produits il avait souhaité les récupérer par lui-même. On lui avait assuré que le coin où il se trouvait actuellement était parfaitement sûr au niveau des créatures du coin, au pire des cas ses familiers actuels pouvaient parfaitement gérer la situation. Vraiment, à la base ça devait être une simple promenade de santé si on regarde bien.
Lui, un arbre, un sac pour récupérer son butin, deux familiers avec lui pour récolter, la belle vie. Vraiment. Il y avait lui, Cannelle sa rarwük qui lui servait plus de monture pour venir jusque là et de moyen de défense en cas de souci et Citrouille sa rouplume qui avait une bonne capacité de ramassage de produit sans les manger quand cela l’intéressait. Bref, une bonne équipe. Il avait même pris des chaussures sans lacet suite à sa mésaventure dans le pommier qui l’avait bloqué un petit temps. Vraiment. Tout était fait pour bien aller.
Il était au milieu de plusieurs noisetiers avec une bonne récolte, il avait pu voir un sanglier un peu plus loin, mais qui ne ce n’était pas approcher à cause de la proximité avec ses familiers et pas un chat niveau humain. Il pouvait littéralement ne pleuvoir de son bonheur sans gêner personne, sans même réfléchir que c’était l’eau qui avait causé le souci de la dernière fois et que possiblement ça allait recommencer.
C’est exactement ce qui arriva. Même si sa pluie n’avait aucun effet sur son corps à lui, ce n’était pas le cas de son environnement. Et là, il en payait le prix. Parce qu’à la base il avait voulu récolter les noisettes avec son récolte sans mort, même si ça prenait du temps ça signifiait qu’il n’avait pas à monter dans les arbres, mais il était tombé plus tôt sur des érables et avait utilisé son objet de pouvoir dessus pour récupérer de quoi faire du sirop d’érable plus tard. Plusieurs bocaux en verre rangés joyeusement dans son sac sans fond. Cela avait pris pas mal de temps et vu ce qu’il lui restait de temps pour être efficace dans la récolte il valait mieux qu’il procède manuellement à la fin de ses récoltes.
Donc, à l’aide d’une corde pour s’assurer cette fois, il avait grimpé en toute sécurité dans le premier arbre et en soi tout avait très bien commencé. Vraiment ça avait été un jeu d’enfant qui lui avait fait prendre un peu trop la confiance sur le second arbre à récolter. Il fit un peu moins attention à l’attache de sa corde et dans sa montée il glisse sur le bois humide, sur la mousse humide sur le bois pour être plus précis. Une peu comme la dernière fois il s'emmêle dans les cordages au lieu de son lacet, mais cette fois son sac sans fond tomba au sol.
Alors, certes, ses deux familiers étaient dressés et pas mal intelligents, aucun des deux ne semblait savoir comment fouiller dans ledit sac pour attraper une lame pour sortir Faolan de son emmêlement de corde et chacun de ses mouvements semblait juste le piéger un peu plus. La grêle commença à remplacer la pluie face à l’appréhension de cette situation. Le seul côté rassurant c’était qu’il n’était pas totalement seul et que c’était un lieu assez commun pour les récoltes de base, même s’il n’avait vu personne jusqu’à présent. Il tentait de garder au maximum son calme, mais Cannelle paniquait de plus en plus de voir son propriétaire pris au piège. Ressentir ce genre d’émotion à travers elle n’était pas des plus agréables.
— Cannelle, vas juste chercher des secours. Tout va bien.
Le familier semblait avoir une hésitation à exécuter l’action, mais la présence de Citrouille juste à côté du cuisinier qui semblait renifler la corde pour trouver une solution et surtout rester à côté de lui la rassura et elle partit rapidement. Dans ce genre de moment, il était assez content de ne jamais se déplacer seul et de ne pas avoir pris les enfants avec lui. Il prit une grande inspiration et chercha un moment s’il était possible d’avoir une position plus confortable que lui à moitié sur une branche et le corps retenu par des cordes comme s’il était un simple pantin. Peut-être que ça ferait rire Fedora après coup. Lui en tout cas ne se faisait pas bien d’inquiétude, il était relativement en sécurité, même si le sanglier qui rôdait s’approchait de là où il se trouvait. En hauteur, il avait peu de raison de paniquer. Il espérait simplement que les secours ne seraient pas trop longs parce que c’était tout sauf confortable comme moment.
Mais elle ne se doutait pas de ce qui se passerait par la suite. Sa route croisa celle d'un rarwük visiblement paniqué.
- Qu'est-ce qui se passe ?
Elle n'eut pas le temps de lui administrer une caresse rassurante que l'animal repartit dans la direction opposée, adoptant le comportement universel des animaux voulant qu'on les suive. Alors, elle s'exécuta. On lui avait dit de ne pas grimper aux arbres, pas de ne pas aider les animaux qu'elle rencontrait, non ? Et puis, elle n'avait plus mal. Alors, il ne devrait pas y avoir de problème.
Le duo finit par arriver au pied d'un arbre. Ralia remarqua rapidement le sac. Ah. Elle leva les yeux. En effet, un humain s'y trouvait bloqué. Elle hésita. Evidemment, il était tentant de grimper, mais... Elle était encore censée être convalescente. Egalement, peu lui importait le sort d'un humain. Mais... Son guide semblait inquiet. Rha, que faire ? Certes, elle était indisciplinée, mais au point de faire exactement l'opposé de ce qu'on lui demandait ? L'oserait-elle ?
Finalement, elle soupira.
- Je sens que je vais le regretter.
Puis elle grimpa, tentant autant que possible de ne pas utiliser son bras blessé. Alors, oui, elle était agile, avait l'habitude des arbres, mais avec un appui en moins, la difficulté augmentait. D'autant plus qu'avec ses chaussures, ses pieds ne pouvaient pas lui permettre de s'accrocher. Alors, la montée fut bien plus lente que d'habitude. Mais elle finit par y arriver.
Assurant son appui, elle s'approcha de l'homme, sans le saluer, de toutes façons, elle n'avait jamais vraiment compris l'intérêt de ces mots inutiles. Elle se mit plutôt à étudier la situation. Elle tira un peu sur la corde pour tester sa résistance... Bien présente.
- Mais comment vous avez fait votre compte ?
Elle n'écouta pas vraiment l'éventuelle réponse, alors qu'elle récupérait sa petite lame. Tiens, elle était encore là, elle ? Elle avait dû oublier de l'enlever de ses affaires lorsqu'elle ne sortait pas... Enfin, c'était une bonne chose. Sans lame, elle n'aurait probablement rien pu faire.
- Surtout, ne bougez pas.
Il ne manquerait plus qu'il se blesse en remuant un peu trop. Puis, d'un coup précis, elle trancha la corde, retenant l'homme de son bras valide au cas où il perde l'équilibre. Maintenant, venait la question de descendre. Pouvait-elle se permettre de sauter, avec son chargement ? Finalement, elle décida de le lâcher, après s'être assurée qu'il soit stable, et de lui poser directement la question :
- Vous saurez descendre ?
— Heu… Souci de lacets…
Bon, c’était un souci de cordage dans son ensemble, mais merde, il a glissé et… voilà. Juste voilà. C’était arrivé et maintenant il était là comme un con a ne pas savoir de comment vraiment l’expliqué en vrai. Est-ce que cela s’explique de base comme situation de toute manière ?
— Je serais plus sage qu’une image.
Littéralement quand elle lui demande de ne pas bouger il aimerait simplement lui répondre que c’est bien le souci de base d’être coincé, mais mettre de mauvaise humeur son sauveur en lui répondant trop sèchement est une pure idée de merde. Il a souvent des idées de merdes, mais clairement il ne voulait pas gérer ses familiers s’énervant de la situation en prime. Déjà que Cannelle c’était mis à grogner et avec cela l’air commencer à se charger de l’ambiance pesante des éclairs. Il faut du calme, de la sérénité, une émotion positive et un début de pluie qui tombe sur le blond et son familier pour que tout se passe mieux. Citrouille n’aime pas cette douche improvisée, mais ce n’est point la question là tout de suite.
Voir la corde tranchée fait un peu mal au cœur à Faolan. Encore une dépense qui aurait pu être évitée s’il avait été plus prudent. Plus adroit. Juste douer pour ne pas se retrouver dans des catastrophes. Il répond à la dernière question de la demoiselle avec un hochement de tête. Plus sur et surtout s’il se foire au moins il aurait possiblement un peu moins honte. C’est en tout cas ce qu’il pense en descendant un peu gauchement et terminant sa descente en plein son cul rencontrant le sol. Il aura mal à l’arrière train un petit moment, mais rien de casser et au moins il n’est plus coincé.
— Merci pour l’aide, j’ai… hum… foiré en beauté ma récolte de noisette.
Tout en disant cela Citrouille lui fait tomber sur le crâne sans la moindre délicatesse un bon nombre de noisettes qu’elle avait décidé de continuer à récolte pendant ce temps. Ce n’est absolument pas agréable et il voit avec horreur certains des projectiles partir sur sa sauveuse qu’il regarde avec de grands yeux ahuris. La situation le dépasse et il ne sait même pas comment réagir vraiment.
— Désolé… Citrouille arrête tu…
Et le familier se stop, mais uniquement pour sauter en plein sur le visage de sa sauveuse comme plateforme d’atterrissage avant de sauter sur Cannelle puis retourner dans l’arbre tout heureuse de son action. C’est vrai, il est entouré d’enfant, même avec ses familiers.
Enfin. Elle n'arriverait à rien en s'accablant elle-même de reproches. Au lieu de cela, elle observa l'homme descendre maladroitement... Mais efficacement. Il ne semblait pas s'être blessé, c'était déjà cela de gagné. Elle le suivit donc, rejoignant le sol d'un bond agile... Puis ne put s'empêcher d'éclater de rire au spectacle de la facétie suivante du familier. En voilà un qui semblait avoir le même a-priori qu'elle au sujet des humains !
L'air de rien, elle récupéra l'un des projectiles lui tombant dessus, ignorant complètement les autres alors qu'elle semblait étudier sa prise... Avant de la laisser tomber quelques secondes plus tard dans le panier destiné à rassembler le fruit de la récolte.
- Nan, en fait, je n'y connais rien aux plantes.
À l'exception de certaines plantes toxiques, desquelles elle savait devoir éloigner un potentiel animal qui voudrait y goûter. Mais elle avait conscience que cette connaissance restait limitée... Et s'en moquait. Après tout, on ne pouvait pas tout savoir. Elle connaissait tous les animaux existants, qu'elle les ait rencontrés ou non, il lui fallait donc bien, par compensation, tout ignorer de certains autres domaines... Qui se révélaient nombreux. Mais ils ne l'intéressaient pas, alors elle ne se torturait pas l'esprit pour si peu.
Elle fut sortie de ses pensées par une boule de fourrure qui lui donna envie d'éternuer... Avant de disparaître aussi vite. Elle observa, attendrie, l'animal qui semblait s'en donner à coeur joie.
- En tous cas, cette demoiselle semble heureuse, ça fait plaisir à voir. Et elle aime grimper aux arbres, c'est encore mieux !
Elle l'observa encore un peu, avant de conclure que la demoiselle familier ne semblait pas intéressée par une interaction qui l'obligerait à redescendre. Alors, elle se concentra sur le deuxième familier, lui tendant la main pour lui laisser la possibilité de refuser le contact, ne pensant absolument pas à demander l'autorisation de toucher son familier au propriétaire. Après tout, cela était inutile, l'animal devait bien savoir ce qu'il voulait, non ? Si elle était rejetée, elle n'insisterait pas. Autrement... Que l'homme tente seulement de les séparer avant que l'animal décide de mettre fin aux câlins !