-Faites place !

Le sergent de garde beugle à l’attention d’un duo de recrue en plein milieu de la voie. Ils s’écartent en deux larges enjambées alors que la première voiture entre dans l’enceinte de la Forteresse de la garde. Derrière elle, deux autres voitures et leur attelage font suite, terminant le convoi et venant se ranger à côté de la première, sur le côté de la place centrale. Les moins au courant des gardes du Blizzard lancent des regards intrigués dans la direction de ces véhicules tandis que les hommes de garde referment les portes sans s’inquiéter de ce qu’ils se passent puisqu’ils ont été prévenus le matin même de cette arrivée. Le calendrier n’était pas particulièrement fixé en raison d’un autre voyage dont la durée pouvait varier du simple au double. A côté du cocher de la première voiture, l’agent de la commission Stock saute au sol avant d’ouvrir la portière, laissant place à la stature autoritaire du Ministère des Armes Nicholodéon Furi. Emmitouflé dans une large cape doublée pour combattre la fraîcheur du Nord, le ministre termine une fine cigarette avant de l’écraser dans l’étui prévu à cet effet, lorgnant autour de lui, un mince sourire aux lèvres.

Combien d’années se sont passées depuis qu’il a mis les pieds pour la dernière fois en ces lieux ? Il n’est pas allé au Blizzard du temps du capitaine Von Andrasil alors que la constitution du Génie avait été initiée par son ancien mentor, le lieutenant Lomar. Cela fait donc un certain moment. Rien que la vue de quelques endroits lui font remonter de lointains souvenirs du temps où il n’était qu’un apprenti de la garde, apprenant le métier sur le tas en compagnie des hommes de rang. C’était il y a une éternité et même si Furi n’est pas homme à se morfondre dans la nostalgie, il faut toujours se souvenir d’où l’on vient pour rester fidèle à soi-même. Il aurait souhaité revenir plus tôt, mais ses responsabilités et ses devoirs sont autant des chaînes que des commandements. Derrière lui, les voitures s’ouvrent, laissant sortir des membres de la commission, des sacs de documents sur l’épaule, prêt à un marathon administratif avec les services locaux du Blizzard.

Puis, il finit par le voir. Venant à lui, le Capitaine Harald Brive semble toujours être l’homme charismatique de ces souvenirs, lors de ces exceptionnels passages à la Capitale, notamment lorsque l’Etat-Major l’a promu au rang de Capitaine. Le genre d’homme qui inspire la confiance et pour qui on pourrait aller au feu car il serait homme à guider en première ligne ces hommes, pas pour la gloire, mais pour le salut de son peuple. Des hommes comme il en faut, encore plus aujourd’hui. Mais si c’est l’image qu’il peut inspirer, Le ministre des Armes n’est autant pas homme à donner sa confiance sur des apparences. L’époque est trouble et il encore davantage important d’avoir les bons éléments aux bons endroits et d’avoir en confiance en leur capacité. C’est un peu l’un des objectifs de cette visite du Ministère des Armes. Jaugez Harald Brive. Jaugez le Protecteur du Nord.

Furi s’approche du Capitaine Brave et effectue un salut militaire auquel le capitaine répond, après un très bref instant de surprise. Les officiers de la garde s’attendent toujours à respecter un protocole bien différent du protocole militaire en ce qui concerne les entretiens avec les ministères où même la famille royale. Même s’il est devenu ministre, Furi traîne quarante années dans la garde dans ces frusques. On ne saurait se priver du petit plaisir de se rappeler cette époque lointaine. C’est aussi une façon de mettre en avant le côté militaire de la visite et non pas la dimension politique que l’on pourrait facilement associer à un Ministre. Il s’agira de parler vrai et pas de faire des ronds de jambes pour se mettre en valeur aux détriments de l’importance des sujets à aborder.

Car ils sont nombreux. Empyrée tout d’abord. Le Ministre en revient. Et s’il y a encore peu de temps, le Blizzard était la force militaire la plus septentrionale du monde civilisé, Empyrée a modifié radicalement cette vision des choses. Autre point majeur, si publiquement, l’affaire a semblé se passer de façon totalement naturelle, la mise à l’écart du Commandant Höls est un véritable séisme dans l’institution militaire qui implique de nombreuses remises en question. De ces deux problématiques doit découler une nouvelle vision de la mise en œuvre de la sécurité nationale. Si Furi a craint qu’un tel jour survienne dans l’avenir du Royaume, il n’aurait jamais cru que ça aurait été de son vivant. Ce n’est pas plus mal, car ainsi sa vision des choses a davantage de poids qu’auparavant.

Mais tout cela sera discuté en temps et en œuvre en plus d’apprendre à connaître l’homme derrière l’officier. Dans un premier temps, il s’agit de se faire de l’air. Furi désigne ces subalternes qui s’alignent derrière lui.

-Voici les représentants des différents services de la commission. Ceux-ci pourront se mettre en relation avec vos services pour tous ce qui concerne les problèmes de logistiques, de recrutements, de formation et de plans de carrière. Autant faire un état des lieux complet de la situation du Blizzard pour faire remonter aux autorités compétentes.

Qui sont la Couronne dans l’idée, la première ministre dans le principe, mais la trésorière royale dans les faits. Toute est question de budget à un moment donné.

Grande journée aujourd'hui. 

L'organisation de cette dite journée s'est articulée pour l'arrivée d'une des personnes les plus importantes du pays. Le Capitaine du Nord en avait déjà quelques raisons du pourquoi, mais c'était également pour lui une première rencontre, dans la perspective de centraliser un maximum d'informations et de mobiliser des buts communs. En lien avec l'armée, en lien avec le gouvernement, en lien avec le Nord et le pays tout entier, dans le cas d'aujourd'hui. Mais fallait-il vraiment présenter l'invité ? Bien sûr que non. Homme d'une stature si imposante que personne ne peut en rester indifférent à sa présence. Dépassant l'âge même de certaines constructions qui embrassent la météo hostile du pays, un regard emplit d'un passé que peu de gens ont pu voir dans leur existence. Furi est un morceau de l'histoire de la Garde. Considérable, et qui laissera quoi qu'il arrive son nom en lettre de glace dans les steppes enneigées du Blizzard. 

Un des soldats viendra annoncer sa venue alors que le Brun était encore une fois devant sa carte clouée au mur de son bureau, parlant d'une voix haute de ses pensées, notée par son greffier. Pesant le pour et le contre sur le périmètre à couvrir et les moyens à mettre en place, que ça soit en lien avec le Génie ou l'Académie pour rendre tout ceci réalisable. Son projet de protéger le nord, de rendre le bourg bien plus vivable, d'apprivoiser enfin son environnement. Il conclut donc ce moment en congédiant son scribe et prend une grande inspiration avant de sortir de son bureau. D'une fourrure anthracite sur les épaules, dans une cacophonie métallique émise par son armure, il retrouve l'extérieur pour en apercevoir doucement le cortège s'approcher. 

« Toujours de très belles entrées. » Qu'il pense à voix haute. 

Commence ainsi le début progressif d'une rencontre de plusieurs foules, les soldats récupérant les affaires mais échangeant également sur le rôle de chacun, avec évidemment le soutien du pôle administratif qui s'est positionné dès l'annonce de leur arrivée. Un mal nécessaire, mais ce qu'il retrouve alors face à lui, c'est finalement la simplicité du ministre lui-même, qu'il n'a encore aujourd'hui jamais oublié son cœur de soldat avec le salut militaire bien connu, répondu aussitôt de la même manière par le Kirin. Quatre décennies à l'armée. Qui peut s'en vanter d'avoir contribué autant pour Aryon, aujourd'hui ? 

Toisant doucement tout ce beau monde qui vient pour une mise à jour qui ne fera que du bien pour le Bastion, il lève la main afin de faire un mouvement circulaire, l'index levé, afin d'ordonner silencieusement à ses hommes de s'activer car la météo commence déjà à s'agiter. Récupérer les affaires, désharnacher les montures pour qu'ils se reposent, etc. Puis de l'autre côté, il regarde donc le rang qui s'aligne face aux présentations du Ministre des Armes. De l'autre côté, plusieurs personnes s'alignent derrière le capitaine également. 

« Vôtre contribution nous fera sans le moindre doute un grand bien à notre Bastion. Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue dans notre régiment, en espérant que vous passerez un agréable séjour. Monsieur le Ministre, c'est un honneur et un plaisir de vous recevoir. Mes hommes les dirigeront vers les lieux qui leur permettront de faire les évaluations nécessaires à notre amélioration. Voici mon personnel administratif, le gestionnaire de stock, le responsable logistique, nos instructeurs, et nos chargés de recrutement. Une salle de réunion a été spécialement aménagée pour les recevoir. Quant à nous, je vous demanderais sans vouloir vous commander, Monsieur le Ministre, de bien vouloir me suivre. »

Passant l'immense double battants de La Forteresse, ils retrouvent rapidement le grand hall d'entrée. Aucune visite n'est donc nécessaire en vue de la personne accueillie aujourd'hui. A moins que l'homme en question présente des trous de mémoire à cause des outrages du temps. En montant les grands escaliers qui montent au premier deuxième étage, Harald Brive s'approche d'une porte massive gardée par deux soldats qui retirent leur hallebardes après un salut militaire, puis d'une révérence face à Furi. 

Nous ouvrant sur la salle de guerre. 

Pour lui, c'était l'endroit idéal pour aborder leurs sujets du jour, un en particulier : Le monde de l'autre côté de la Frontière. Cela a été un choc pour tous les habitants du Nord. C'est un mythe brisé, et pas mal de choses ont chamboulé leur quotidien, c'est donc l'occasion d'établir une stratégie de protection adaptée à la situation, dans le cas où le pire n'arrive. Une grande pièce arborant une immense table rectangulaire sur un sol dallé de pierres, nappée par la carte d'Aryon, mais aussi une partie de la frontière, le reste évidemment de ce monde inconnu non cartographié. Des pièces sur la table ; un Kirin cabrant sur ses pattes arrière pour symboliser le Capitaine, Un d'hippogriffe déployant ses ailes pour le lieutenant suivi de ses pions, un Grognours rugissant pour son lieutenant, suivi également de ses pions, l'engrenage du Génie au cœur du Bastion. Les murs sont décorés d'épées, de haches, de boucliers, une grande cheminée où dégage déjà un immense foyer de flammes pour chauffer la salle. Le plafond est tapissé par la bannière du blizzard. Proche de la cheminée, des fauteuils, une table basse où sont posés dessus deux verres de thé dégageant une fumée odorante, florale. Deux suivantes s'approchent du grand Brun pour le défaire de sa fourrure avant de faire de même avec le Ministre. A cela, il l'invite à s'asseoir afin de profiter d'une petite accalmie et de repos salvateur avant de commencer les hostilités.  

« Avez-vous fait bonne route ? Comment se porte la Couronne en ces temps très singuliers ? »

Des formules de politesse pour engager une conversation cordiale, mais également pour témoigner tout le respect de son aîné. Peut-être aussi pour savoir si des commandements de la couronne sont à transmettre à sa personne. Car il n'est là que pour ça finalement en tant que Capitaine. Écouter les ordres, et les appliquer.

A nouveau, les souvenirs ressurgissent.
Cette fois-ci, les lieux lui rappellent certains moments très précis de sa carrière. Si la Forteresse est dotée d’un certain nombre de salles pouvant parfaitement accueillir des officiers supérieurs en vue d’une réunion stratégique, il a toujours été laissé au choix des Capitaines de décider de l’utilité de chacune d’entre elles lors de leur mandat respectif. Si la salle de guerre a toujours porté ce nom, du temps où Nicholodéon n’était qu’un jeune homme, le capitaine en fonction s’en servait uniquement pour les promotions militaires et les décorations militaires. Il disait régulièrement que le terme “guerre” ne se prêtait pas à la situation du Royaume à cette époque, mais que les décorés d’aujourd’hui pouvaient être ceux qui mènerait la guerre de demain. C’est ici, entouré de ces camarades, que Nicholodéon Furi eut pour la première fois les honneurs. Pas une décoration parmi les plus prestigieuses, mais juste quelque chose qui n’a de valeur qu’aux yeux des membres du Blizzard. Parce que ces murs étaient sa maison et que ces occupants étaient sa famille, ce fut une des plus belles récompenses qui lui a été donnée au cours de sa longue carrière dans la garde.

Heureusement, sa longue carrière l’a entraîné à ne pas trop se perdre dans des souvenirs d’une époque révolue. Le Ministre soupire à la question du Capitaine.

-J’ai beau passer mes journées à faire en sorte que le Ministère et la Commission soient les plus performants possibles, mes services n’ont toujours pas retrouvé le passe de téléportation associé à mon poste. Et les services responsables du réseau de portail sont encore plus intransigeants que mes propres services, ces dires. Il refuse catégoriquement de me laisser passer en l’absence de ce passe et je suis contraint de voyager pendant plusieurs jours quand je pourrais le faire en seulement quelques heures.

Il aimerait bien que cette incongruité administrative cesse rapidement, mais plusieurs archivistes ont déjà abandonné et ce serait un fâcheux constat d'échec que d’en acheter un soi-même. Il est de le Ministre des Armes, enfin. La Reine doit-elle aussi montrer son passe nominatif pour visiter son Royaume ? Devra t-on menacer la sécurité du pays en empêchant tous les gardes sans passe de traverser le pays magiquement pour le défendre contre un ennemi mortel ? Un peu de sérieux. Voilà bien un sujet que le Ministre ne manquera pas de soulever lors d’un Conseil des Ministres, mais ceci n’est pas le problème direct du Capitaine.

-En ce qui concerne la Couronne…

Comment décrire sans trahir la situation du Couple Royal qui ne partage pas tout le temps ces pensées, en cette période bien singulière comme l’a indiqué le Capitaine Brive, surtout en ce qui concerne les troubles aux sommets même de la hiérarchie militaire. Si la salle de guerre semble murmurer à l’oreille du Ministre que les regards sont portés vers le Nord, là où la fourrure et le gigantisme du Fenrir a laissé place à une fourmilière humaine abhorrant la magie et la suppliant avec une très grande efficacité, la trahison du Commandant Höls est particulièrement douloureuse. Ayant participé aux délibérations qui ont conduit Arban Höls à la retraite anticipée, Furi est donc dans le secret, mais le narratif officiel est bien différent et le ministre est soudain plutôt curieux de la nature des informations à disposition du Capitaine. Entre les rumeurs et des canaux de communications transverses, il pourrait connaître l’envers du narratif officiel alors que le Ministère des Armes n’a pas communiqué aux Capitaines sur le fond de cette affaire. Furi comptait le faire lui-même.

-....Le départ du Commandant Höls arrive au plus mauvais moment et cela se ressent. Si l'événement a permis au Roi de prendre sa part de responsabilité en suppléant au départ du Commandant, je ne saurais dire si sa Majesté s’en trouve affaibli, surtout aux regards de la découverte de notre voisin.

Se repositionnant dans son fauteuil, Nick lance un regard perçant vers Harald, se lissant une pointe de sa moustache d’un geste pensif.

-Je ne sais pas si vous avez servi par le passé avec Arban Höls… Quel est votre ressenti sur cette affaire ? Et je vous prie de parler franchement. Cet événement est suffisamment fâcheux pour que l’on retienne pour soi la moindre réflexion.

Derrière l’invitation à jouer franc-jeu et pour l’ensemble du séjour de Furi à la Forteresse, il y a une notion de test qui rentre en jeu. Car si le Commandant Höls a été reconnu coupable d’actes de trahison envers sa fonction, rien ne dit que ce soit un cas isolé. Et derrière les bonnes manières de Brive, Furi s’en voudrait éternellement de ne pas voir le loup dans la bergerie.

Furi a un mince sourire et se permet une critique qui peut paraître dure sur le coup, mais qui ne se veut pas plus hostile que ça. Le ministre a bien compris le sens de l’interrogation du Capitaine de la Forteresse.

-Vous avez si peu confiance dans le roi pour vouloir un nouveau commandement si promptement ?

Non. Bien sûr que non. Il y a toujours eu un roi comme il y a toujours un commandant. Il faudrait mettre le nez dans les archives royales poussiéreuses pour retrouver le moment où le roi à repris les fonctions de Commandant. Si ce jour a déjà existé dans l’histoire du royaume, c’est dire ô combien la situation actuelle a le don de perturber tous les repères de la hiérarchie militaire et du palais royal. Pour le peuple, bien sûr qu’il doit s'interroger, mais la confiance dans le couple royale est suffisamment forte pour balayer les éventuelles inquiétudes. Même au milieu d’un pays en ruine, avec le soutien des Remnyrth, le peuple tiendrait bon. Surement. Cette foi en leur souverain est assurément la plus grande force de résilience du peuple d’Aryon. Le Ministre ne laisse pas le temps au Capitaine d’envisager la moindre défense car il n’y en a pas besoin.

-Il est encore trop tôt pour en être absolument sûr, mais la prise du poste par le Roi semble avoir profondément métamorphosé son niveau d’implication dans les affaires du royaume. En ces temps troublés où même sa Majesté ne peut pas compter sur le Commandant de la Garde, Grimvor semble avoir pris ses responsabilités vis-à-vis de sa Majesté pour être l’homme de confiance dont il a besoin à ce poste à responsabilité. Évidemment, on peut se douter que la solution d’un remplacement est envisagée, mais aucun nom ne filtre. La situation serait mal choisie. il faut de la stabilité le temps que ça se tasse. Avoir trois responsables en quelques lunes, ça n’inspire pas la plus grande des confiances. Et puis, encore faut-il avoir des candidats. Les officiers supérieurs ne sont pas si nombreux…

Nicholodéon coule un regard en coin au Capitaine Brive qui, de par son grade, fait partie des candidats potentiels, sous-entendant peut-être que la question innocente pourrait être perçue comme une tentative discrète de tâter le terrain de sa popularité. C’est important, des hommes et des femmes avec de l’ambition, mais il est tout aussi important de ne pas brûler les étapes en ne voyant que son cas particulier et pas la globalité des forces qui gravitent autour de cette décision majeure. Difficile de savoir si la question est innocente, mais le ministre compte laisser le capitaine dans une situation de doute permanent quant à ses interprétations. Si la réponse à sa question n’a laissé transparaître aucune indication digne d’alerter sa vigilance, ça ne veut rien dire. Tout homme est capable de mentir ou d’omettre de véritablement donner son avis. Mais le sujet d’Empyrée arrive et c’est un tout autre morceau.

Furi a un petit soupir, son regard plongeant dans l’âtre se remémorant son voyage chez ces mystérieux voisins.

-Vous avez probablement appris que j’ai accompagné sa Majesté le Prince Aeron en visite officielle chez ces gens d’Empyrée. Les premiers contacts sont plutôt… positifs. Le Prince Aeron a attiré toute l’attention et il semble ne pas avoir échappé aux grandes familles de ce pays que le Prince est célibataire. Si la solution envisagée par nos voisins pour résoudre les éventuels problèmes passent par le mariage politique, c’est en quelque sorte assez rassurant. Toutefois…

Nicholodéon marque une pause avant de reprendre.

…Il semblerait qu’il existe des dissensions au sein de la société Empyréenne, notamment sur la question de la magie. J’ai vu des gens s’évanouir devant une manifestation bénigne de la magie. Des personnalités révoltés par l’évocation même de ce sujet. La magie étant un fondement de notre société, je crains que la cohabitation soit extrêmement difficile dans ces conditions et le temps nécessaire pour résoudre ce problème semble bien grand. A côté de ça, j’ai le sentiment que les Empyréens nous cachent des choses. Il ne faut pas oublier qu’ils sont à l’origine du déplacement du Fenrir. Même si nous n’avons jamais tenté une pareille entreprise, je doute que jamais nos capacités militaires aient été suffisamment importantes pour obtenir une telle réussite. Et ceci sans magie.

Il est important d’englober les générations précédentes dans cette dernière analyse, il ne faudrait pas accuser le Capitaine Brive et ces troupes ne pas être à la hauteur, là n’est pas la question.

-Sur ce point et sur Empyrée, j’imagine que ces nouvelles ont particulièrement affecté votre garnison de part sa proximité immédiate avec ce pays. Comment se portent les troupes ?