Et ce qui aiderait certainement à mettre ce fauve dans de bonnes dispositions, comme pour n'importe quel animal, c'était la nourriture. Alors, elles s'étaient retrouvées près du fleuve qui traversait la Forêt. Apparemment, les flobais étaient très friands de poisson...
Et cela s'avéra vite vrai. À peine s'étaient-elles retrouvées que la créature volante se lança dans une scéance de pêche effrénée. Amusée, Ralia s'installa sur la berge, en attendant que le ventre de sa compagne se remplisse de façons satisfaisante, se retenant de rire à l'entente des exclamations joyeuses qui fusaient dans son esprit. Au moins, elle pouvait se dire qu'elle avait réussi à mettre sa compagne de bonne humeur. Vraiment, ofrir sa nourriture préférée à un animal était vraiment le meilleur moyen de devenir sa meilleure amie !
Soudain, sa compagne vint se poser à ses côtés, les yeux rivés sur un bateau qui approchait, visiblement méfiante. Passant une main qu'elle voulait rassurante dans les poils qui commençaient à se hérisser. Visiblement, quelque chose ne lui plaisait pas...
Elle suivit des yeux ce sur quoi le regard de la créature s'était posé. Un bateau approchait à contre-courant. Mais cela n'avait rien d'exceptionnel, à cet endroit. Enfin, c'était ce qu'elle pensait. Au fur et à mesure que le moyen de transport approchait, l'animal se tendait. Et la pauvre Ralia, son gabarit ne correspondant pas à celui de sa compagne, avait bien du mal à la rassurer.
Le bateau était désormais assez proche pour que Ralia reconnaisse ce qui lui semblait être un bâtiment de pêcheurs. C'est alors que l'explication de la méfiance de Cristaline lui parvint :
- ça sent le sang. Et la mort.
- C'est normal, voyons. C'est un bateau de pêcheur.
- Pas d'odeur de poisson. Juste du sang. Et de la peur.
De la peur ? Voilà qui était étrange. Un pêcheur n'était pas censé avoir peur de faire son métier... Alors, elle se leva, observant avec au moins autant d'attention que sa compagne. Elle ne se permettrait pas de prendre de décision hâtive, cette fois. Elle avait fini par apprendre : tous les hommes qu'elle rencontrait n'étaient pas forcément des braconniers... Néanmoins, la méfiance de sa compagne finit par éveiller la sienne, et elle était déterminée à en avoir le coeur net. Mais d'abord, elle laisserait le bateau approcher, et tenterait de voir ce qu'elle pourrait de ce qu'il s'y passait lorsqu'il la dépasserait. Ensuite... Il faudrait aviser. La force et les ailes de Cristaline l'aideraient à vite rattraper l'embarcation en cas de besoin. Mais elle doutait sincèrement de devoir en arriver là. Pour elle, il s'agissait simplement d'une perturbation, dont Cristaline n'avait pas l'habitude, rien de plus. Comme elle se trompait !
Aradin : «Vite Rick ! Dépêchez-vous ! Ou je vais mettre le feu à ce bateau de merde !» Il était entrain de perdre patience.
Rick : «Pas la peine de crier ! Je ne suis pas sourd ! Petit con.» Et tel un véritable professionnel, le marin arrivera sans le moindre problème à poser l'ancre à même la rive.
Aradin : «Enfin ! La liberté !» Il sautera par-dessus bord, tombant de manière élégante à même le sol et par la suite, il lèvera les bras vers les cieux. «Aaaah ! Me voilà dans mon élément.» D'un geste rapide, il fera un signe au capitaine en souriant bêtement. «Bon Rick ! Je compte sur toi pour rester ici, je reviens vite avec le criminel. Tu peux compter sur moi.»
Rick : «Tant que tu me payes, je ne partirai pas ! Bonne chance, Aradin.» Il sortira de sa poche une petite bouteille de bourbon et prendra un gorgeon de la bouteille alcoolisée. «Petit con...»
Après avoir bien regarder autour de lui, le détective s’engouffra dans la forêt avec une mine sérieuse, rien ne semblait pouvoir le déconcentrer. Son seul objectif était de capturer vif ou mort Léorio et de ramener la pauvre pêcheuse prise en otage en vie à son mari.
- Eh, attends !
- Braconnier.
- Raison de plus pour ne pas t'approcher !
Peine perdue ! Le flobais n'écoutait plus, pensant probablement être capable de défier le braconnier par elle-même... Mais Ralia n'était ni un poisson ni un oiseau, elle ne pouvait donc pas les suivre. Pestant, elle suivit l'embarcation en sautant de branche en branche. La forme blanche du flobais, qui survolait le bateau, lui permettait de le garder plus facilement en vue. Elle fut néanmoins soulagée de remarquer que sa compagne restait systématiquement à une altitude suffisante pour qu'aucun humain présent sur le bateau ne puisse l'atteindre. Il n'y avait plus qu'à espérer que le braconnier, si c'en était bien un, ne disposait pas d'arme de jet...
Elle suivait le bateau depuis un moment, lorsqu'il accosta, sans qu'aucun de ses occupants n'aie blessé Cristaline. Heureusement. Dans le cas contraire, Ralia aurait étripé quiconque aurait posé un pied sur la terre ferme. Enfin, s'il s'agissait bien d'un braconnier, elle pouvait toujours le faire...
Alors, elle suivit l'homme depuis les arbres, cherchant avant tout à savoir si Cristaline avait raison ou si elle avait simplement dit un mot sans savoir ce qu'il voulait dire. D'autant plus qu'en fréquentant Ralia, "braconnier" était un mot qu'on pouvait souvent entendre...
Gênée par les arbres qui l'empêchaient de voler facilement, sa compagne finit par s'envoler vers d'autres cieux. Reviendrait-elle un jour ? Certainement. Le même jour ? Peut-être, mais cela n'était pas certain... Dans tous les cas, Ralia continuait à surveiller l'homme. Pour l'instant, il ne faisait rien de suspect.
Enfin, il semblait tout de même faire attention à ne pas être suivi... C'était une chance que Ralia se trouve dans les branches. Les humains ne pensaient que rarement à regarder au-dessus d'eux... Et si elle ne faisait pas trop bouger les branches, elle ne serait pas repérée. Les sens des humains étant atrophiés, elle n'avait même pas besoin de faire attention à la direction du vent : en effet, un humain était incapable de détecter son odeur. Et puis, conséquence du temps qu'elle y passait, elle sentait la forêt. Aucun problème, donc, de ce côté. Elle pourrait donc tranquillement l'observer lorsqu'il serait certain de ne pas être vu.
Ce fut à ce moment qu'elle remarqua qu'il n'était pas seul. Zut. Manipuler un homme seul n'était pas trop difficile pour elle, mais plusieurs personnes... Qu'elle ne connaissait pas, en prime... Elle remarqua alors qu'il s'agissait d'une femme. Super... Ne pouvait-elle pas partir, celle-là ?
D'un autre côté... C'était étrange. Elle semblait vouloir partir. Une prisonnière ? Pour quoi faire ?
Toujours sans qu'elle ne comprenne quoi que ce soit, le criminel, car ce ne pouvait être que cela, rapidement, mit fin à la vie de sa "proie"... Une fois de plus, quel en était l'intérêt ? Néanmoins, Ralia sut qu'elle aurait bientôt sa réponse... Si elle surmontait son dégoût et restait là, sans le quitter des yeux. Qu'allait-il faire ensuite ? Un meurtrier chercherait avant tout à cacher le corps, n'est-ce pas ?
Une fois de plus, il la surprit. De là où elle se trouvait, Ralia ne pouvait pas voir tous les détails, mais il semblait préparer quelque chose... Attendait-il quelqu'un ? Cherchait-il à faire une mise en scène ? Certainement... Et si Ralia descendait de son arbre maintenant, elle casserait tout, involontairement. Alors, qu'elle le veuille ou non, elle était piégée dans son arbre. Après tout, elle avait affaire à un criminel. Si elle le dérangeait, elle n'avait aucun mal à imaginer subir le même sort que l'autre femme...
Deux heures plus tard... Arrivée de Rick et d'Aradin sur le rivage...
Après avoir accosté sur la terre ferme, le renard s'était plongé au cœur de la forêt pour trouver le braconnier et son otage. Il avait beau agir de manière calme et réfléchi durant sa marche rapide, une chose particulière viendra le hanter tout le long de la traversée... Sa crainte se fondait uniquement sur la survie de la jeune femme, il avait réussi à sauver l’aventurière au grand port, mais rien ne pouvait prédire la survie de cette pauvre pêcheuse. Le blondinet était tout simplement terrifié à l'idée d'échouer, de la retrouver morte et que ce salaud de braconnier puisse s'échapper loin des lieux sans être traduit par la justice. Cependant, il finira par trouver des traces de pas assez singulière à même le sol, suivant discrètement ses dernières sur une longue distance, le détective finira par tomber sur un lieu assez dégager, là où quelques arbres majestueux trônaient fièrement en ce lieu paisible. Au départ méfiant, le détective baissera sa garde en voyant le corps inerte d'une femme contre le sol. En s'approchant de plus près et la prenant dans ses bras, il se rendra rapidement compte que l’otage a été froidement assassiner... Ainsi, une intense colère animera son cœur et des larmes de tristesse viendront chuter sur le visage de la défunte. Prenant clairement cette action barbare comme un acte de guerre, Aradin hurlera ses paroles glaçante au criminel, il n'avait plus à rien à perdre désormais ! Ce sale chien allait nourrir les vers...
Aradin : «LEORIOOOO !!! JE VAIS T'ARRACHER LE COEUR DE MES PROPRES MAINS !!!» Laissant ses émotions prendre le dessus, la colère, la peur et le stresse viendront envahir tel un poison son être, venant ainsi provoquer l'activation de son pouvoir bestial. De se fait, son cœur se mettra à battre tel un tambour au sentier de la guerre ! Tout son organisme se mettra à croître de manière exponentielle ! Son magnifique costard s'effilochera à vue d’œil sous la poussée musculaire ; une fourrure sombre et doré se parsèmera sur sa chaire et son visage pourtant si humain, se transformera lentement sous l’égide d'un primate cornu avide de violence et de sang.
Léorio Gusto : «Tu peux toujours essayer !!! PAUVRE CONNARD!!!» Se réjouissant de la tournure des événements, le braconnier attendait le bon moment pour bondir sur le détective, mais un bruit peu rassurant viendra l'alerter sur la situation. «Hein ?» Sortant la tête de sa cachette, le criminel restera tétaniser sur la scène défilant sous ses yeux... La transformation du détective ne lui disait rien de bon... Son instinct de survie lui hurlait de déguerpir, mais son orgueil mal placé le sommera de ne pas tourner le dos à son adversaire. «Tu crois me faire peur, HEIN ?» Sortant sa lame fétiche de sa poche, cet idiot cru bon de foncer tête baissée sur le monstre, mais tout espoir était déjà peine perdu puisque le renard avait terminé sa transformation complète en sarugard Alpha. Il était temps pour le braconnier de payer pour ses crimes et cela par la mort ! «Je vais te crever !» Il tentera avec une certaine dextérité de taillader le bras gauche du primate, sauf qu'il se prendra de plein fouets une méchante droite du gorille l'envoyant valdinguer contre un arbre. Agacé par cette déculotté, le braconnier usera de sa botte secrète, son don qu'il gardait en cas d’extrême recours «sa langue fouet épée» un pouvoir étrange usant de cette partie du corps comme d'un fouet élastique et tranchant, une arme imprévisible au corps à corps. Et faisant mine d'être dans l'incapacité de se mouvoir, il piégera le primate s'étant rapproché trop près de lui par une attaque surprise. Bien évidement cet acte fourbe marchera à la perfection, la langue fouet viendra déchirer un morceau de chair du primate sans la moindre difficulté, toutefois, la réaction étrange de la créature cornue pétrifiera de peur le braconnier... Il savait qu'à partir de cet instant, sa vie allait s'achever ici...
Aradin : «Ahaha...» Amusé par cette tentative futile, un rire sinistre s'échappera de la gorge du gorille qui touchait vaguement sa nouvelle blessure d'un air moqueur. Avant d’abattre la sentence, le monstre posera un léger regard sur le corps sans vie de la jeune femme, puis, sous le joug d'une colère libératrice, une avalanche de coups mortels viendra emporter le scélérat vers le royaume des morts. Durant plus d'une minute cette peine sera appliquée...
Enfin, elle fut rapidement sortie de ses pensées par la transformation qui s'opérait au pied de l'arbre. Toute sa colère, son dégoût, s'évaporèrent, lorsqu'elle découvrit la magnifique créature qui apparaissait sous ses yeux. Fascinée, elle garda les yeux fixés dessus, pendant une durée qu'elle n'aurait su déterminer. Mais, lorsque le mastodonte commença à faire preuve de violence, elle se força à se secouer. Elle devait agir, calmer le jeu, elle le savait. Alors, discrètement, elle descnedit de l'arbre, puis, lorsqu'elle autorisa les belligérants, ou plutôt l'agresseur, sa victime, à terre, ne pouvant pas vraiment bouger, à la voir, elle récupéra le couteau tombé au sol pendant l'assaut. Simple mesure de précaution...
Puis elle s'approcha de la créature, ne pouvant s'empêcher d'être fascinée. À ce moment, elle avait complètement oublié qu'il s'agissait à l'origine d'un humain. Complètement submergée par sa fascination pour les créatures magiques qui s'exposaient dans toute leur splendeur, ce fut sans exprimer la moindre appréhension qu'elle s'avança et vint passer la main dans la fourrure épaisse, alors qu'elle murmurait, de la voix apaisante qu'elle réservait aux animaux :
- Du calme... Ne le tue pas, il n'en vaut pas la peine. Je te promets de l'empêcher d'agir à l'avenir, d'accord ? Merci pour l'avoir affaibli, la suite, on s'en charge.
Puis, s'éloignant, elle déclara, s'adressant à quelqu'un de visiblement absent :
- Cristaline, tu n'es pas loin, je le sens ! C'est quand tu veux ! J'ai besoin d'aide, là !
Evidemment, il fallait s'y attendre... Sa compagne ne se montra pas. Alors qu'elle s'approchait du braconnier, Ralia râlait :
- Evidemment, celle-là, toujours pareil! Toujours là quand on n'a pas besoin d'elle, mais quand c'est le cas, il n'y a plus personne... Vous ! Pas un geste !
Et elle pointa le couteau vers son propriétaire, son visage ne montrant plus aucune trace d'admiration, de sympathie ou d'admiration. Elle méprisait cet homme et était déterminée à le livrer à la Garde, et cela se voyait. De toutes façons, elle savait qu'il était inutile de le cacher, puisque cela servait ses intérêts : qu'il la voie comme une menace, et il serait probablement plus docile. D'autant plus... Qu'elle se savait capable de le blesser gravement. Après tout, elle était certes armée, mais gardait sa botte secrète, une arme qu'elle maîtrisait à la perfection, et qui était très facile à dissimuler... En cas de refus de coopérer, elle s'en servirait... Sauf si Cristaline décidait de finalement obéir, mais Ralia ne se faisait pas d'illusions. Ce Flobais avait la fâcheuse tendance de n'obéir à personne.
Léorio : «Je... Je... Emmenez-moi en prison... Loin de se... De se... Monstre...» Il n'osait même plus lever la tête, il tremblait comme une feuille sur place, telle était sa punition pour avoir osé réveiller la colère bestiale du détective...
Toutefois, le primate cornu un peu agacé de la tournure des événements, tiendra spécialement à montrer son mécontentement en s'attaquant à un pauvre arbre tout près de leur position. Le pauvre ancien de la forêt subira le courroux du gorille, il perdra sous les assauts répéter du géant cornu un morceau de sa chevelure verdoyante, ainsi d'une portion des fruits qu'il gardait jalousement en sa possession. Une fois avoir crée un véritable boucan de l'autre monde, le primate frappera avec fureur ses pectoraux robustes en hurlant comme un sauvage ayant évacué toute sa rage. Après s'être bien défoulé, il ramassera et mangera les nombreux cadeaux fruités du vénérable tronc, avant de porter son intérêt sur la demoiselle aux cheveux pourpre. Ainsi, il s'approcha tout doucement de sa position en gonflant ses pectoraux dans le simple but de l’intimidé, si jamais elle venait à faire un bruit agaçant ou si elle venait à tourner le dos au primate, elle sera perçue comme une nuisance et sera immédiatement prise pour cible par le cornu, mais si son courage lui permettait de rester vaillante face à cet étrange respectable, elle recevra à ses pieds un délicieux fruit en guise de cadeau.
Gardant néanmoins le criminel dans son champ de vision, elle tenta autre chose. Du moins, ce fut son intention. Mais la créature semblait savoir comment se calmer d'elle-même. Logique, après tout, personne ne connaît mieux quelqu'un que ce quelqu'un lui-même. Et cela valait aussi pour les animaux. Evidemment.
Pendant que la créature s'attaquait à un arbre, Ralia saisit cette occasion pour retourner un regard méprisant vers l'humain pitoyable :
- Un monstre ? Parlez pour vous ! Il est juste... Je ne sais pas vraiment, mais je dirais frustré parce que je lui ai volé sa proie. Estimez-vous-en heureux. D'un autre côté...
Elle tourna un regard songeur vers le géant. Après tout, qu'est-ce qui la retenait de... Non. Elle n'avait tout simplement pas le droit d'encourager les crimes. Mais elle pouvait néanmoins se permettre une menace :
- Peut-être que pour qu'il se calme, il faudrait que je le laisse faire ce qu'il veut de vous.
Puis, sans rien dire de plus, elle fit un pas de côté, laissant la voie libre à l'animal. Néanmoins, s'il tentait de s'attaquer à l'humain, elle le stopperait. Actuellement, il ne semblait absolument pas dangereux, ce serait donc lâche de s'attaquer à lui dans une telle situation. Mais elle n'avait aucun scrupule à lui infliger la peur de sa vie.
S'assurant d'un coup d'oeil que le futur prisonnier restait à sa place, elle imita l'animal sans y penser, s'approchant de lui en même temps qu'il s'approchait d'elle. Elle avait noté son manège avec les fruits, donc, dans une démarche d'apaisement, elle en récupéra un qu'elle lui offrit :
- Tout va bien, d'accord ? Je suis désolée si je t'ai contrarié, voici, j'espère que ça suffira à me faire pardonner.
Il était indispensable qu'il se calme : même s'ils avaient probablement déjà fui, des animaux plus petits et inofensifs vivaient dans le coin. Quant à carrément endormir le "monstre", elle n'était pas sûre que ses léchettes soient assez puissantes pour y parvenir. D'un autre côté... Peut-être pourraient-elles lui permettre d'au moins le calmer ? Quoi qu'il en soit, elle préfèrerait utiliser des méthodes plus classiques. Il lui fallait d'abord voir si son cadeau fonctionnerait. Généralement, la nourriture était le meilleur moyen de devenir le meilleur ami d'un animal, aussi était-elle assez confiante. Ou était-ce de l'imprudence ? Probablement un peu des deux.
- Vous êtes folle...
- Je sais. Et ce n'est certainement pas vous qui y changerez quoi que ce soit.
Après tout, la dernière fois qu'elle s'était approchée avec autant de confiance d'un warg endormi, elle avait failli y rester. Néanmoins, rien ne pouvait entacher sa motivation. Pour aider un animal, cela ne la dérangerait pas de ne pas y survivre. À condition, évidemment, que son sacrifice soit utile.
Aradin : «HOUHOU!» L'immense gorille frappera à deux reprises ses pectoraux massifs tout en posant son regard inquisiteur sur le braconnier. S'armant d'une petite branche à côté de lui, le gorille ira donner deux bons coups sur la tête du brigand, de manière à le mettre hors d'état de nuire sur une période indéterminée...
Léorio : «NON ATTENDS !!! JE...» BAM ! BAM ! *Bruit de branche s'écrasant sur la tête du criminel.*
Après avoir accompli avec brio cette tâche, le primate traînera le bandit inerte à même le sol, tout en prenant avec sa main libre le corps de la triste défunte, mais juste avant de rebrousser chemin, le gorille fera un signe de tête à sa nouvelle protégée, exprimant ainsi un message on ne peut plus clair à comprendre... Indiquant avec une certaine force de caractère de le suivre.
Néanmoins, elle ne put maintenir cette image de calme lorsqu'il se saisit de ses cheveux. À ce moment, elle ne put retenir une certaine appréhension. En effet, elle était fière de sa chevelure, et la voir ainsi dans la main d'une créature si immense... Elle pouvait facilement l'imaginer arracher ces mèches sans même le vouloir.
Néanmoins, tout cela fut oublié lorsqu'elle remarqua une certaine... Nostalgie ? Tristesse ? Dans ses yeux. Quelle que fut cette émotion, elle n'était pas positive, et Ralia se devait d'agir. Comment ? Aucune idée. Hésitante, elle approcha la main de l'immense visage, qu'elle caresserait doucement s'il l'y autorisait.
- Je... Je ne sais pas ce que... Bref, s'il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour t'aider, j'aimerais le savoir...
Puis ce qui suivit la laissa sans voi pendant une fraction de seconde. Sérieusement ? Il assommait le criminel, comme ça ? La surprise passée, Ralia tenta de s'interposer :
- Non ! Pas comme ça !
Ayant visiblement entendu son cri, Cristaline, qui ne se trouvait visiblement pas loin, fit irruption et tenta d'attaquer le primate... Avant d'être attirée par le poisson que Ralia avait brandi et qu'elle lança dans la direction opposée. La petite silhouette du poisson disparut au loin, vite suivi par celle, bien plus imposante, du flobais attiré par ce mets de choix.
Une fois sa compagne disparue, elle soupira. Décidemment, gérer deux mastodontes à la fois, c'était trop pour elle. Mais elle n'avait pas le choix.
- Désolée, Monsieur le... Euh... Désolée. Elle a dû croire que j'étais en danger.
Oui, elle ne savait pas comment le qualifier, encore moins devant lui. Alors, elle se contenterait de ne pas le qualifier du tout. Voilà. C'était décidé.
Lorsqu'il lui indiqua de le suivre, elle s'empressa de s'exécuter. Hors de question de contrarier un tel mastodonte, qui sait ce qu'il pourrait infliger à sa chère forêt s'il s'énervait une fois de plus ? D'autant plus que, si c'était sa faute, elle ne pourrait pas se le pardonner... Oui, clairement, l'objectif à présent était de rester dans ses bonnes grâces.
Où les emmenait-il tous ? Elle savait que, quoi qu'il arrive, elle ne pouvait que continuer à suivre, afin de ne pas prendre le risque de contrarier celui qui, par défaut, était devenu le chef de leur petit groupe. Néanmoins, dès qu'elle le put, elle se permit une objection :
- Euh, par contre... Est-ce que c'était bien nécessaire de l'assommer ? Je voulais juste le livrer à la Garde, qui sait, s'ils veulent lui poser des questions, comment il pourrait répondre, maintenant ?
Elle s'accorda un temps de réflexion, avant de lancer :
- D'un autre côté... C'est vrai qu'il sera plus facile à transporter comme ça. Et je pourrais toujours envoyer Cristaline chercher de l'eau pour le réveiller une fois arrivés si nécessaire...
Le primate comprenait-il tout ce qu'elle racontait en langage humain depuis maintenant un moment ? Probablement pas. Mais, d'une certaine manière, cela la rassurait de le croire. Et puis, même s'il ne comprenait pas les mots, lui parler d'une voix calme pourrait aider à s'assurer qu'il n'enrage pas, n'est-ce pas ? C'était en tous cas son avis... Ou ce qu'elle voulait croire.