Tu avais au moins patienté deux jours avant de retourner à la guilde, sans doute pour éviter les allers-retours inutiles et pour ne pas avoir l’air insistante. Tu étais pourtant particulièrement pressée de savoir si oui, ou non, la vieille dame avait réussi à mettre la main sur un autre aventurier pour la mission sur laquelle tu t’étais inscrite. Finalement, lorsque tu t’étais présentée au comptoir de la guilde, en milieu de matinée, tu avais été aussitôt reconnue par cette femme et elle avait alors pris le temps de te donner quelques instructions. A l’entendre, elle n’avait pas eu de mal du tout à trouver quelqu’un et puisque la quête était plutôt urgente, il fallait que tu sois dés le lendemain matin, très tôt à la forteresse pour rencontrer là-bas « celle » - puisque visiblement, à l’écouter, il s’agissait d’une femme – qui te servirais d’équipière pour ce travail.

Les informations de la vieille dame en tête, tu étais rentrée directement. Tu étais maintenant pressée par le temps et c’est donc tout naturellement que tu avais commencé à te préparer. Ta nuit allait être courte puisque tu devais partir tôt, très tôt, pour espérer être à la forteresse à temps. Heureusement, la route jusque là-bas n’était pas bien difficile et au final, dés le lendemain, tu avais rejoint l’endroit sans le moindre souci. Tu n’étais toutefois pas particulièrement à l’aise, encore moins détendue. Certes, cette quête paraissait simple en apparence … mais la dernière fois que tu t’étais aventurée hors de la Capitale pour une chose simple, il t’était arrivée quelques bricoles. Sans gravité, oui. Mais tout de même. Tu essayais de te rassurer en te disant que depuis, tu avais appris quelques petites choses, et que de toutes façons, tu ne serais pas seule. Si tu en croyais la bonne femme de la Guilde, l’aventurière qui t’accompagnerais avait de l’expérience, tu espérais donc pouvoir t’appuyer un peu sur elle, de façon discrète évidemment, pour mener cette toute première mission à bien.

La dernière fois que tu avais mis les pieds dans cette adorable petite ville … tu avais six ans, tout au plus. Tu n’en avais plus aucun souvenir, ou presque, du coup, même si l’endroit était loin d’être aussi grand que la Capitale, par exemple – dans laquelle tu te repérais sans soucis – tu avais eu un peu de mal à trouver le lieu du rendez-vous indiqué par la vieillarde. Il s’agissait en réalité d’une taverne située non loin des nombreux commerces de la ville et ayant la particularité d’avoir une devanture décorée des « œuvres » un peu étranges de son propriétaire. Tu n’avais pas pris la peine d’entrer à l’intérieur et tu avais pris le parti de te poser contre le muret, non loin de la porte pour guetter l’arrivée de l’aventurière dont … tu ne connaissais même pas l’apparence physique.

Les minutes passent. Tu étais … presque pile à l’heure, à une petite, toute minute près. Tu n’appelais donc pas ça du retard. Assise sur le petit muret orné de mousse, tu observes autour de toi pour tenter de reconnaître, ou du moins de détecter l’aventurière qui est censée te rejoindre ici. Rien. Rien de rien. Du moins, jusqu’à ce qu’une femme ne finisse par se poster devant toi. « Oh … euh … » Le lieu de rendez-vous, c’était l’auberge. Maintenant qu’elle te fait la remarque, maintenant que tu y penses, c’est vrai : tu aurais pu songer à rentrer. Heureusement, lorsque tu lèves les yeux vers elle pour l’observer, tu captes un sourire. Elle connait ton prénom, mais ça, ce n’est guère étonnant, surtout que de ton côté, tu ne tardes pas à la reconnaître non plus. Pourtant, tu en vois des gens, et si tu ne retiens pas toujours les noms et les identités, tu oublies rarement un visage. « Je vous connais. » Tu quittes le muret pour te remettre sur tes jambes. La connaitre ? Le mot est fort. Mais tu l’as déjà vu à la taverne, ça c’est certain. « Mes excuses, je pensais qu’attendre ici serait plus simple. »

Si tu avais stressé tout le long de la route pour venir jusqu’ici, au final, cette jeune femme avait l’air relativement sympathique. Loin de te presser plus que cela, ou même de te prendre de haut, elle semblait disposée à accepter le fait que tu n’étais qu’une débutante. Du moins, c’est l’impression qu’elle te donnais, là, maintenant, avec son sourire encourageant. Tu te décides cependant à être un peu professionnelle, et au lieu d’engager une discussion banale comme tu aurais pu le faire quelques jours auparavant encore, tu prends le parti de te concentrer sur cette fameuse quête. D’après ce que tu en savais, il allait falloir aller dans les montagnes, dans des grottes … tu te félicitais presque d’avoir fait un peu d’escalade ces derniers jours. Tu t’étais habillée en conséquence, bien que, tu doutais fortement que tes tenues soient les plus adaptées au monde. Ça viendrait. Il allait falloir que tu t’équipes, peu à peu. « Je doute d’avoir assez d’équipement pour partir directement … en réalité, j’attendais votre expertise. Excusez mon manque flagrant d’expérience ce n’est que ma première quête pour la guilde. » Il fallait bien commencer quelque part. Et si tu avais fait l’effort d’apprendre quelques petites choses avant de signer en tant qu’aventurière pour obtenir ta plaque … tu avais évidemment de grosses lacunes. « Je n’ai sur moi qu’un couteau. Ne serait-il pas utile de trouver un peu d’équipement avant de rejoindre les grottes ? » Au moins une corde te paraissait essentielle. Pour le reste, tu t’en remettais volontiers à l’aventurière.

Mh. Une chose est sûre … elle est bien plus directe que toi. C’est vrai que tu conserves cette façon polie de t’adresser aux autres. Une habitude que tu as prise avec le temps, parce qu’on ne s’adresse pas n’importe comment aux clients, c’est ton père qui te l’a appris. Tu vouvoies les gens. Toujours. Et parles correctement, clairement, avec un ton qui se veut toujours relativement doux, délicat. Cette attitude te sied habituellement à merveille … mais effectivement, c’est peut-être un peu trop pompeux. Ça n’allait pas être simple de changer ça, si vraiment c’était un problème, d’ailleurs. Il s’agissait tout de même de bien des années d’éducation. « Bien … Velvet, veuillez m’ex--… » Non, Terry. C’est encore bien trop. Tu dois être claire. Tu dois être concise. Plus familière, donc. « Pardon. » Parfait. Il y a du mieux, toutes mes félicitations, tu apprends vite.

Tu oses faire part de tes idées, propositions à ton équipière du moment. Visiblement, tu n’es pas dans le faux. Elle t’observe un moment, s’arrête un instant sur la lame accrochée à ta ceinture et évidemment, les remarques et questions ne tardent pas à tomber. « Je ne sais pas cuisiner. » … Oui, bon, d’accord, là n’était pas le propos, mais tout de même. Il fallait que tu le précises, ça avait été plus fort que toi sur le moment. « Mais je n’ai jamais blessé personne avec une telle arme, si telle est votre question. Ni même … un animal d’ailleurs. » Tu allais être honnête évidemment. Tu ne voyais pas l’intérêt de mentir sur ce genre de chose, même si tu passais maintenant pour encore plus débutant et inexpérimentée que tu ne l’étais déjà. Maintenant que tu y pensais, rien que la perspective de faire couler la moindre goutte de sang avec cette arme te faisais frissonner. Il allait falloir que ça change. Un beau jour, ça finirait par arriver, tu n’aurais pas d’autre choix, surtout si tu voulais rester en vie et éviter d’être blessée, toi. « Euh … » En face, Velvet à détacher son arme de sa ceinture. La lame est encore rangée dans son fourreau, mais la jeune femme est désormais face à toi dans une posture qui immédiatement te parais menaçante. Tu as en réalité à peine le temps de réagir, déjà, elle se rue sur toi et le moins que l’on puisse dire c’est que, elle, elle ne fait pas semblant. Derek était évidemment moins agressif que ça quand il prenait le temps de s’entraîner avec toi. D’ailleurs, il l’avait fait, la veille. Ça changeait du tout au tout et voyant Velvet, maintenant, tu te rendais compte d’à quel point ton oncle pouvait te ménager, parfois … Cependant, ça n’entache en rien tes réflexes. Si durant bien longtemps, tu n’avais plus tenté le moindre entraînement, tes jeunes années avaient été riches en apprentissage sans que tu ne t’en rendes forcément plus compte que ça. Ton oncle avait toujours été un bon combattant a mains nues et lorsque tu n’étais qu’une enfant, il avait pris le temps de t’enseigner pas mal de choses. Des choses que tu n’avais jamais réutilisés, jusqu’à maintenant. C’est donc dans un réflexe plus que maladroit que tu lèves les mains pour venir attraper le poignet de l’aventurière … tu te rends compte bien trop tard que tu viens déjà de faire une erreur. Si tu es privée de tes deux mains, et de ta liberté de mouvement, ce n’est pas son cas. Elle pourrait bien te tuer, si tel était son désir. Tu n’as même pas eu l’idée d’attraper ton arme. « J’ai bien cru que vous alliez vraiment me frapper. » … Au fond, peut-être que c’était le cas.

Elle l’aurait fait. Evidemment. A quoi est-ce que tu t’attendais, sérieusement ? Il n’y a qu’à poser les yeux sur Velvet pour comprendre qu’elle n’est pas franchement du genre à plaisanter … Ce n’est ni Derek, ni Marc-Antoine, tu ne peux pas vraiment te permettre de prendre ses mots ou ses actes à la légère. « Mh. » Un son. Même pas un mot. Par précaution, tu recules encore d’un pas. Peut-être effectivement que n’est pas assez prudente. Après tout, tu n’es pas si mauvaise lorsque tu y mets du tiens. Au contraire. Tu apprends même relativement vite en règle générale. Enfin, peu importe Terry, mettons ça sur le compte de l’effet de surprise qui semble dangereusement bien fonctionner sur toi.

« Et bien … j’avoue que j’ose espérer que nous n’aurons pas à nous battre. » C’est que tu as des bases mais des bases seulement. Et de petites bases, en plus. Tu n’es pas de taille à affronter un monstre, quel qu’il soit. Ni même un homme d’ailleurs, tu n’es pas certaine que tu pourrais avoir le dessus. « Mon oncle m’a appris à me servir d’un arc, et … d’une épée, enfin, juste un peu pour l’épée. » L’arc, ça passait. Mais tu n’avais pas d’arc, présentement. Ni d’épée d’ailleurs. Tu n’avais de toutes façons pas grand-chose en équipement et il allait falloir que l’aventurière fasse avec. « J’ai fait de l’escalade. Je ne pourrais pas gravir une montagne mais … je m’en sors. » Et c’était à peu près tout.

Tu finis par te laisser entraîner par Velvet. Vous n’aviez pas énormément d’équipement, c’était clair. Toi, encore moins qu’elle. La pierre, selon vos quelques informations, se trouvaient dans une grotte, au fin fond des montagnes il t’apparaissait important d’avoir au moins de la corde ainsi que de la lumière. Les boutiques de la ville avaient été utiles pour ça. Tu avais laissé le soin à Velvet de choisir de la corde tandis que de ton côté, tu avais consenti à dépenser les quelques cristaux que tu avais sur toi afin d’acheter une source de lumière, en l’occurrence, une lampe magique qui te serais de toute manière toujours bien utile à l’avenir. Une fois cela fait, vous étiez revenues toutes les deux vers la sortie de la ville sans perdre plus de temps que nécessaire. Maintenant, c’était direction les grottes.

HRP:

Prête ? Oui. Et non. Si la route jusqu’à la fameuse grotte avait été plutôt calme et avait servie à te détendre un peu, à te faire prendre un peu de confiance en toi … maintenant que tu étais à l’entrée de ce gouffre sombre, ce n’était clairement plus la même chose. L’endroit était en effet bien loin de t’inspirer confiance et tu te félicitais déjà d’avoir dépenser quelques cristaux dans une source de lumière puisque vous n’auriez de toutes façons pas pu faire sans, c’était évident. Tu sers la pierre lumineuse dans ta main, tentant de voir quelque chose à l’intérieur, sans succès. « C’est vrai … certains hommes aiment visiblement la facilité. » Même pas le courage d’aller traîner au fin fond d’un trou dans la montagne pour faire briller les yeux de sa belle avec son joli caillou. Certains principes se perdaient tiens … c’est ce que répétait sans cesse ton père.

C’est finalement toi qui ouvres la marche, tu as la lumière, c’est donc tout à fait normal et pour ça, tu dissimules tes craintes du mieux que tu le peux avant de t’avancer dans la grotte. A l’intérieur, il fait plus frais qu’à l’extérieur, comme si la roche humide conservait une certaine température ici, une atmosphère bien différente de celle de l’extérieur. Suivant le conseil de Velvet, tu tâches de faire attention où tu mets les pieds, tu évites aussi de toucher les murs de chaque côté, cependant, tu observes bien tout ce qui se trouve autour de toi. Ici, il n’y a que de sombres rochers. Pas de pierre qui brille. Pas même le moindre petit éclat de quelque chose de précieux. « C’est sans doute au fond de la grotte. » Evidemment, ce serait bien trop facile, sinon. L’homme amoureux était censé prouver son amour en bravant un certain danger pour récupérer cette pierre … forcément, cette dernière n’allait pas simplement se trouver par terre à l’entrée. « Tu … Tu as déjà vu une de ces fameuses pierres de cœur, toi ? » En ce qui te concernait, jamais. Evidemment. Bien trop précieux. Trop rare, aussi, sans doute. Trop cher. Trop tout. « On devrait continuer d’avancer, je pense que ça ne sert à rien de traîner par ici, il n’y a rien regarde … » Effectivement. Rien que de la roche. Du vulgaire caillou. « Peut-être qu’on aurait dû penser à une pioche, un truc comme ça, non ? »

HRP:

Peut-être qu’au final … cette quête allait bel et bien être un peu plus compliquée que ce que tu avais imaginé à la base. Tu te souvenais encore de Marc-Antoine en train de te donner l’affiche en te disant de rester prudente, tout de même. Maintenant, tu comprenais pourquoi. Cette grotte sombre, froide et humide n’avait rien de bien rassurant. En plus, que ce soit toi, ou Velvet malgré son expérience, vous n’aviez – visiblement – pas la moindre idée de l’endroit précis où pouvais se trouver cette fameuse pierre. Tu supposais que c’était vers le fond … mais c’était évidemment sans grande conviction si bien que tu continuais d’observer les parois et même le plafond rocheux afin de ne vraiment rien rater, au cas où. « Mauve … » Tu ne voyais vraiment rien de mauve dans les parages. Noir. Brun. Gris. C’était à peu près là toute la gamme de couleurs qui parsemaient l’endroit. Tout en continuant d’avancer un peu, tu t’es retournée, tu observes Velvet en train de faire une forme de cœur avec ses doigts pour illustrer son propos concernant le caillou … et évidemment, pendant ce temps, tu ne regardes pas où tu vas. Tu entends l’avertissement de ton équipière, mais tu l’entends bien trop tard. Tu sens ton pied glisser dans le vide et dans la panique tu lâches la pierre qui roule sur le sol et qui s’éteint en perdant le contact de ta peau. De ton côté, tu as beau essayer de t’agripper, rien n’y fait. Tu chutes et tu glisses dans la crevasse, le long de la roche qui vient entailler ta peau par endroit, qui abîme tes doigts alors tu tentes d’arrêter la glissade en vain. Tu finis par atterrir lourdement sur un sol glacé, dur et humide en contrebas et sonnée, tu prends quelques secondes, secouant la tête pour reprendre un peu tes esprits. Tu n’y vois rien. Absolument rien. C’est le noir total … « Velvet ! Tu m’entends ? Tu es là ? » Ne pas paniquer Terry, surtout, ne pas paniquer. Pourquoi c’était toujours pour toi, les chutes ?

HRP:

Si tu sens tous tes membres … mh. Tu prends le temps de vérifier, de bouger les jambes, les bras, les doigts. Tes doigts sont douloureux, tu ne sais pas à quel point ils sont abîmés, mais ça fait mal. « Ça va. Enfin je crois. » Tu es entière. Tu as évidemment mal partout, tu va être couverte de bleus et d’égratignure, merci les cailloux coupants, mais tu n’as rien de cassé, rien de grave. Ce qui t’inquiète en réalité, là maintenant tout de suite, c’est le noir total, le manque de lumière qui t’angoisses fortement. Tu ne sais pas où tu es, et encore moins ce qui se trouve autour de toi. Et ce dernier point est probablement le pire de tous. Tu as beau lever la tête … tu entends bien la voix de Velvet qui provient de là-haut, mais tu ne vois rien.

Tu entends alors ton équipière qui s’affaire là-haut. Ça résonne contre les parois rocheuses. Quant à toi, tu évites de bouger plus que de raison. Tu promènes tes mains devant toi, comme pour t’assurer qu’il n’y a rien de dangereux juste sous ton nez. Tes doigts ne rencontrent que le vide et la roche … une roche qui par endroit te parait étrangement plus douce et plus lisse. Tu ne sais pas ce que c’est. Mais c’est juste très différent de là-haut, comme si c’était poli, usé par l’eau et le temps, tu n’en sais trop rien. « Attends ! » Dans le noir, tu essaies de te redresser, de te mettre debout. Laissant tes craintes de côté, tu as maintenant une idée. « Est-ce que tu as la lampe ? Tu l’as retrouvée ? » Tu étais pratiquement certaine qu’elle n’était pas là, pourtant tu cherches quand même au sol, au cas où, autour de toi, tâtonnant. « Il me faut de la lumière, je veux voir ce qu’il y a en bas ! » Si ça se trouve, tu n’avais pas tout perdu avec cette chute.

HRP:

Les minutes passent, et tu te sens un peu plus « à l’aise » dans la pénombre.  Si tu n’y vois toujours rien, tes yeux y sont habitués désormais et tu as de moins en moins l’impression d’être complètement égarée ou cernée par les ténèbres. Tu te permets même de bouger un peu en attendant que là-haut, l’aventurière ne finisse par remettre la main sur ta lampe magique. Tu te doutes bien que la tâche n’est pas aisée, toujours à cause du manque de lumière, alors, tu restes patiente et silencieuse malgré le sentiment de peur qui persiste là, au creux de ton estomac. Enfin, alors que tes doigts continuent d’explorer la roche sans que tu ne puisses rien y voir, la voix de Velvet te parviens de nouveau. Elle a trouvé la lampe, visiblement et ne tarde pas à te l’envoyer. Il te faut un petit moment pour enfin mettre la main dessus, puis pour comprendre qu’elle est enroulée dans une étoffe avec précaution. Lorsque tu l’empoignes, elle se met à éclairer l’endroit et tu prends enfin quelques repères. Tu es tombée dans une espèce de caverne plus ou moins large et tu repères bien vite une ou deux galeries dans le fond dont tu ne te préoccupes pas pour le moment.

Pour l’heure, tu te concentres sur ce que tu avais trouvé précédemment, cette pierre plus douce que tu retrouve d’ailleurs bien vite puisqu’elle scintille à la lueur de ta lampe. C’est une pierre rouge particulièrement jolie qui ne manque pas de t’attirer et de fasciner tes yeux. Si l’appât du gain ne fonctionne généralement pas sur toi, cette pierre précieuse semble t’appeler à elle et te pousse évidemment à approcher, puis à sortir ton couteau pour gratter la roche autour. Le travail est lent. La roche est particulièrement dure même si la lame de ton couteau parvient à l’entamer à la faire s’effriter par endroit. Tu en oublierais presque Velvet. Ou la corde qu’elle t’avais pourtant demandé t’attacher à toi, juste au cas où. Tu es bien trop occupée à t’acharner sur le fameux rubis que tu t’es mise en tête de récupérer. D’ailleurs, après quelques longues minutes, tu t’impatiente encore, tes coups de couteau dans la roche sont moins précis, et tu en viens à forcer sur la pierre avec ta main. Elle bouge. Légèrement. Mais elle n’est pas encore prête à se détacher de la roche. « Velvet … je pense que je suis sur la bonne voie. La roche à l’air différente ici … » Et Lucy sait que tu n’es clairement pas une experte dans le domaine, c’est simplement une constatation. Et puis. Il y a ce rubis. Une pierre précieuse. Il n’y avait rien là-haut. « En plus, il y a des galeries. Tu penses que tu peux installer une corde et descendre ? Qu’on puisse remonter par-là ensuite. » Tu pensais sincèrement avoir plus de chance ici que là-haut pour dénicher cette fameuse pierre.

Légèrement essoufflée, tu finis par reculer un peu et par laisser le rubis de côté pour t’asseoir au sol. Tu fixes tout d’abord le trou. « Velvet ? » Et puis, tu baisses les yeux … pour remarquer l’état de tes jambes. De l’une de tes jambes en particulier. Si effectivement, tu avais bel et bien ressenti quelques douleurs en glissant, puis en tombant, tu t’étais imaginé que ce n’était que des coups, et que ça n’occasionnerait rien de plus que des bleus. Erreur. L’une des roches coupantes avait visiblement réussi à entailler ta peau au passage, ce n’était pas particulièrement étendu, et probablement pas bien profond mais oui, ça saignait et il allait bien falloir y faire quelque chose. « Je me suis coupée … tu as quelque chose pour soigner ça avec toi ? » Il allait bien falloir qu’elle descende au final.

HRP: