Deirdre, fermant la dernière de ses malles, regarda par la fenêtre de la petite chambre une dernière fois. Ces quatre murs vides et froids le seraient encore plus sans sa présence, mais rien ne changerait après son départ de la maison Lavalle, elle en était sûre ; après tout, elle était quelqu'un de discret. Depuis le décès de M. Lavalle, elle n'avait plus personne à escorter. Elle était juste un poids mort. Il était donc temps de partir.
Elle avait définitivement l'esprit ailleurs depuis quelques jours. L'idée d'occuper un rôle aussi prestigieux que celui qu'elle allait remplir occupait tout l'espace. Elle ne pensait à rien, à part aux prochains jours et aux changements qui allaient bientôt s'opérer. Elle n'en revenait toujours pas que la famille du Gouverneur lui fasse assez confiance pour veiller à la sécurité de leur fils : c'était aussi une lourde responsabilité, qui n'acceptait pas la moindre erreur. Cette dernière perspective était effrayante, mais également excitante. Et elle venait avec la promesse de vivre sous le toit le plus luxueux du Port, le manoir du Gouverneur lui-même.
C'est d'un pas résolu qu'elle traversa les rues du Grand Port, traînant sa malle en cuir derrière elle d'une main, et maintenant fermement la cage contenant Barnabé de l'autre.
Tout le monde connaissait la demeure du Gouverneur, elle surplombait fièrement la ville et la mer, testament de l'importance de ses occupants. Deirdre savait qu'il y vivait seul avec son fils, et avait rencontré l'homme seulement une fois, au moment de sceller leur accord.
Un seul adjectif lui venait en tête pour décrire la propriété : imposante. En taille, et en prestige. Elle était définitivement bien entretenue ; comment est-ce qu'on maintenant un tel manoir en état ? Avec beaucoup d'argent, probablement.
Elle gravit les marches menant à la porte principale, le port de sa valise se faisant pénible, puis frappa deux grands coups à la porte. Un serviteur bien habillé ne tarda pas à lui ouvrir.
- Bonjour, Mademoiselle. Vous êtes ?
- Bonjour, répondit Deirdre, qui ne savait pas si elle devait être contente ou inquiète de se faire appeler "mademoiselle". Je suis la nouvelle garde du corps de Newt d'Arpheos, et je suis supposée emménager aujourd'hui.
- Ah, oui. Suivez-moi, je vous prie.
Le domestique s'écarta pour que Deirdre puisse passer, et la guida aussitôt au premier étage, lui offrant par la même occasion une rapide visite du manoir. Elle logerait au même étage que le personnel; le Gouverneur et son fils habitaient dans une autre aile du manoir, lui expliqua-t-on. Il lui confia les clés de sa chambre, et elle eut à peine le temps de poser ses malles dans la suite spacieuse qui lui était réservée qu'il était déjà de retour.
Ils descendirent tous les deux et traversèrent des salles que Deirdre ne put retenir, croisant occasionnellement quelques servants. Il y avait beaucoup moins de monde qu'elle avait imaginé en venant ici. Peut-être qu'une partie du personnel était absent, ou que le Gouverneur se contentait de peu de main d'oeuvre. Le servant la guida jusqu'à une pièce lumineuse, possédant de larges fenêtres qui donnaient sur une vue imprenable du Grand Port. Il lui fit signe de s'asseoir sur l'un des fauteuils.
- Le fils du Gouverneur pourra vous recevoir d'ici peu. En attendant, vous pouvez patienter ici.
Il s'éclipsa par l'une des portes qui donnaient sur le hall d'entrée, laissant Deirdre seule à nouveau. Elle se hasarda à observer les moindres détails de la pièce dans laquelle elle se trouvait, jetant de fréquents coups d'oeil autour d'elle au cas où quelqu'un arrivait.
Newt était resté couché un moment après l'expédition de la tour, epuisé. Son père lui avait formellement interdit d'aller voler, aussi Nivom avait du voler seul pour se dégourdir les pattes, et Newt avait du se remettre à l'équitation. Les trajets a cheval ne le dérangeaient pas, mais voler était tout autre. Et un matin, alors qu'il lisait sur son lit, son père frappa à la porte et le convoqua pour discuter. Newt ferma son livre et le posa à côté d'Odin, son lumios, qui dormait paisiblement.
- Aux vues des rumeurs sur... Bref, ça ne m'étonnerait pas que Grimvor vous force la main haha ! Mais j'ai décidé de t'engager un garde du corps.
- Pardon ?! Un garde du corps ? Oh pitié père, j'ai déjà le garde du corps le plus puissant d'Aryon ! fit le jeune homme en désignant sa fenêtre donnant sur l'abri du dragon blanc.
- Nivom n'a pas pu te suivre dans la tour.
- Je sais me défendre. Je n'ai pas besoin que l'on me garde ! Je suis grand, je suis un adulte.
- Et tu es mon unique héritier Newt. Je veux garantir ta sécurité. J'ai trouvé une jeune fille, un ami de Monsieur Lavalle me l'a conseillé, vu qu'il est décédé il y a peu, la demoiselle cherchait du travail.
Newt haussa un sourcil. Une femme ? Oh qu'il ne doutait pas de la force des femmes, Aniel, Ellie et Arwen étaient de parfaits exemples de dames pouvant le battre au combat, mais pour le défendre ? Les trois femmes étaient des cas rares. Alors une femme qui avait escorté Lavalle, que ferait-elle si on s'en prenait au jeune homme ? Surtout que Nivom, a cause de leur lien, ne restait jamais bien loin. Il soupira et leva les mains, se rendant. Après tout, il y trouverait peut-être son compte, il était vite seul au Port, si ça se trouve, elle serait sympa !
Quand, le lendemain, alors qu'il planchait sur des papiers à transmettre à la capitale, on lui annonça l'arrivée de la demoiselle, le jeune homme hésita quant à sa réaction. Il verrait bien. Son père le devança dans les escaliers, tout heureux d'avoir trouvé de la compagnie à son fils chéri. Il entra dans le salon ou attendait Deirdre avant Newt :
- Bienvenue Mademoiselle de Nievel ! Voici mon fils, Newt. Comme je vous l'ai déjà expliqué, votre tâche principale de veiller à sa sécurité. J'espère que l'on vous a bien installé ! Prenez votre journée, vous pourrez visiter la propriété ahah. Bien, je vous laisse faire connaissance, s'exclama Aragon d'Arphéos.
Derrière ses airs d'homme sévère, il était aussi gentil que son gamin et très jovial. Deirdre lui ayant fait bonne impression, le voici enchanté ! Il quitta la pièce, laissant les deux jeunes gens seuls. Newt la jaugea un instant : elle avait du charisme et une belle allure. Et elle était mignonne. Il passa une main dans sa tignasse brune et se gratta la nuque :
- On m'a appris que tu devais me surveiller. J'avoue que je m'attendais à pire, fit-il avec un sourire. Bon alors, parle moi un peu de toi !
Il s'assit dans un fauteuil, lui désignant celui d'en face pour l'inviter à s'asseoir. Il ne la vouvoyait pas, comptait bien a ce qu'elle le tutoie et par dessus tout, il ne comptait pas en faire sa garde du corps. En revanche, une aide précieuse, c'était à considérer.
De ce qu'elle avait vu des nobles du Grand Port jusqu'à présent, elle s'attendait à un fils à papa guindé, habillé sur son trente-et-un et prompt à faire des courbettes. C'est donc avec une certaine surprise qu'elle vit un jeune homme tout à fait normal faire son apparition dans le grand salon. C'est donc à ça que ressemblait le fameux Newt.
- Merci encore de me faire confiance, répondit-elle avec un sourire après avoir salué père et fils d'une poignée de main.
Ledit fils était un peu plus jeune qu'elle, d'une carrure athlétique, avec des cheveux noirs de jais. Il avait la prestance d'un combattant ; elle ne doutait pas un instant qu'il était capable de se défendre seul. C'était une surprise... Elle s'attendait à un fils à papa sans défense, pas à un guerrier. Cependant, cela ne la surprenait pas outre mesure que son père veuille engager quelqu'un pour le surveiller : pendant son service avec M. Lavalle, elle avait appris que remplir ce rôle consistait à bien plus que de simplement se tenir à côté de son employeur comme une statue.
Elle prit place sur le siège en face de Newt, encore légèrement déstabilisée par la familiarité avec laquelle il s'adressait à elle. C'était différent de la distance qu'elle avait pu avoir avec son ancien employeur.
- A pire ? s'enquit Deirdre avec un sourire. Comme quoi par exemple ? Elle se tint droite sur son fauteuil, continuant sur les présentations : Je m'appelle Deirdre, enchantée. J'étais au service d'un des amis de votre père avant de venir ici. Et avant ça... j'étais principalement sur les routes. Cela doit faire cinq ou six ans que j'habite au Port, maintenant. Elle jeta un bref coup d'oeil autour d'elle. Je dois dire que votre manoir est très impressionnant... Il me faudra un peu de temps pour m'habituer, conclut-t-elle en souriant.
Elle l'avait vouvoyé par instinct, son esprit méfiant n'arrivant pas à croire qu'il était aussi amical sans raison. Elle ne savait jamais sur quel pied danser avec ces nobles. Peut-être était-ce juste une façon de la mettre à l'aise, et qu'il n'y avait aucune raison d'être prudente... mais tout de même.
Newt écoutait, attentif et penché en avant. Ca l'interessait, il aimait rencontrer de nouvelles têtes et surtout que la demoiselle semblait fort sympathique, à ne pas lui en déplaire !
- Eh bien j'aurais pu avoir une garde faisant ma taille, le double de ma carrure, et une compagnie digne des plus grand béhémots. Je te jure, il y a bien pire ! Et moi, c'est Newt, monsieur d'Arphéos, c'est mon père, tu peux me tutoyer, sauf si à la limite on est en déplacement très professionnel, fit-il avec un sourire.
Elle avait vécu un moment au port, c'était un bon point qu'elle connaisse la ville et qu'elle ait parcouru le royaume. Elle pourrait l'accompagner si Nivom l'acceptait. Et a en juger le caractère de la demoiselle, ça ne poserait pas de problème.
- Tu t'y fera au manoir, ne t'inquiète pas, même moi je le trouve trop grand. Et ça fait 24 ans que je vis ici ahah ! Bon, tu connais déjà la ville, c'est un plus et ça m'évitera de te faire visiter !
Il réfléchit quelques secondes. Non vraiment, la compagnie de la jeune femme pourrait se révélé agréable, il n'en doutait pas. Et elle pourrait l'assister sur plusieurs choses, notamment ses tâches administratives et politiques. Odin n'était pas la meilleure des aides en terme de rangement de papier ! Mais avant de lui confier la moindre tâche, le brun avait une priorité.
- Je pense savoir pourquoi mon père t'a engagé, mais je pense que tu ne pourras pas y faire grand chose. Suis moi !
Il se leva et lui fit signe de la suivre. Il passa le hall et la porte d'entrée ; le soleil brillait gentiment, aussi Newt fit le tour de la bâtisse pour arriver aux écuries. Sans surprise, son compagnon dormait sur le rocher dominant l'écurie, faisant briller ses écailles nacrées au soleil. Le toit ouvrant de son abri était fermé aussi le dragon blanc prenait le soleil dehors. Newt se tourna vers Deirdre.
- Voici Nivom. Ne t'inquiète pas, il est gentil. Je suppose que tu l'a déjà vu voler dans le grand port, mais voila, il vit ici et c'est mon compagnon de toujours.
Le dragon blanc dressa une oreille avant de lever la tête et d'observer les deux visiteur. Il poussa Newt gentiment de son museau et observa Deirdre, attentif. Les habitants du port savaient qu'un dragon vivait dans leur mur et avec les années, ils en étaient rassuré, sa présence étant dissuasive en cas de pépin en ville ou même à l'extérieur de la ville, et il pourrait lutter seul face à de nombreuses bêtes rodant dans le coin, sur terre ou en mer.
- Oh, d'accord. J'essaierai de vous... de te tutoyer, si j'y arrive. Ce n'est pas dans mes habitudes, donc ne sois pas surpris si je te vouvoie de temps en temps. Simple réflexe, précisa-t-elle en souriant.
Le jeune homme semblait vouloir la traiter comme une égale, ce qui était nouveau aux yeux de Deirdre, et un peu suspect. Elle qui avait tendance à croire qu'il y avait baleine sous gravillon à la moindre chose inhabituelle... Mais à bien y penser, il venait de dire qu'il avait vécu dans le manoir depuis sa naissance. Et en étant l'héritier unique de son père, il ne devait pas côtoyer beaucoup de gens. Les gens de pouvoir, de par leur destinée, étaient souvent des personnes solitaires. Est-ce que c'était le cas de Newt ? Le temps le lui dirait probablement.
Elle emboîta le pas de l'héritier, perplexe quand à ce qu'il voulait lui montrer. A bien y penser, ce type avait un dragon. Tout le monde au Port en parlait, et seuls quelques chanceux avaient l'occasion de l'apercevoir régulièrement. Est-ce que ça allait être le dragon ?
Comme s'il avait lu dans ses pensées, Newt l'amena jusqu'à une écurie, puis ils s'approchèrent d'un rocher sur lequel dormait paresseusement la créature la plus imposante que Deirdre ait jamais vue.
- Je... Je n'en ai jamais vu un de si près, balbutia-t-elle. Par Lucy, c'est... incroyable !
Les écailles de la créature miroitaient gentiment au soleil, et Deirdre pouvait percevoir n'importe quel détail de l'anatomie de l'imposante créature, la façon dont les puissants muscles bougeaient sous la peau, le souffle sortant de ses naseaux effleurant la main de son maître. Elle tourna la tête vers Newt, sortant de sa fascination un moment pour demander :
- Est-ce que je peux le toucher ?
Voir un dragon quand on est pas Newt, c'est impressionant. Voir un dragon de près, ça l'est encore plus. Pour Newt, rien de plus banal, Nivom n'a pas plus d'attraits fantastiques d'un cheval ; il y est trop habitué. Pourtant, le dragon blanc, malgré sa "petite" taille par rapport à son espèce est une créature de prestance : ses muscles développé saillent sous la peau et les écailles. Ses dents sont taillées, entretenue et montrent bien qu'elles peuvent vous couper un bras. Les pics sur son corps témoignent de la dangerosité de l'animal. Mais pour Newt, Nivom est un animal banal, presque comme un chien. Il reconnait le danger mais il a toute confiance en son compagnon.
Il observe Deirdre qui, elle, observe le dragon sous toute ses coutures, impressionnée, tandis que Nivom l'observe d'un oeil scrutateur avant d'échanger un regard avec Newt pour savoir s'il s'agissait la d'une menace ou non. Le lézard ailé se dressa sur ses pattes, dominant largement les deux humains de ses deux mètres cinquante de haut sur son rocher, avant de descendre du promontoire avec souplesse tandis que Deirdre demande à Newt si elle peut toucher l'animal. Le jeune homme lui prend la main et la tend à plat vers Nivom, comme on tend la main vers un cheval.
- Je pense pas qu'il sera contre. Laisse le te sentir et après tu pourras le toucher.
Nivom dresse une oreille et tend le cou vers la main de la jeune femme, y projetant un souffle chaud. Il dresse les deux oreilles et vint de lui-même coller le bout de son museau dans la main de la jeune femme. Newt sourit et se recule d'un pas avant de contourner Nivom et d'attraper la selle du dragon.
- Tu comprend bien, qu'en terme de défense, je pense pas avoir besoin de vraiment plus, fit-il vers la jeune femme en mettant la selle spéciale sur le dos du dragon et en attachant les sangles. Mais une aide humaine n'est jamais à négliger.
Nivom tourne la tête vers la selle et pousse Newt de son museau tandis que le dragonnier revient au niveau de sa tête. Le dragon blanc s'ébroue et étire ses ailes : si il a sa selle sur le dos, c'est qu'ils vont bientôt aller voler. Newt, avec une révérence exagéré vers Deirdre, lui proposa :
- Puis-je proposer à mademoiselle un baptême de l'air ? De toute façon, sache que si tu dois m'accompagner dans certains déplacement, tu n'auras pas d'autres choix que d'y gouter tot ou tard !
Elle résista à l'envie de reculer en sentant le souffle chaud de la créature effleurer son bras et faire frémir quelques-uns de ses cheveux, gardant une façade décente face à Newt, qui était aussi celui qu'elle était censée protéger. Bien qu'il devenait de plus de plus évident que le jeune homme était déjà parfaitement en sécurité, avec ou sans garde du corps.
- Tu comprends bien, qu'en terme de défense, je pense pas avoir besoin de vraiment plus. Mais une aide humaine n'est jamais à négliger.
- Je vois ça, répondit Deirdre, toujours fascinée par le dragon. Ton père a sûrement autre chose en tête que de la protection pure. Tu dois être très occupé ; mon ancien employeur l'était aussi. Je me chargeais de toutes sortes de choses. De la paperasse, des trajets que son emploi du temps de noble ne lui permettait pas de faire... des choses comme ça. Comme tu le dis, une aide n'est jamais de refus.
Newt finit d'attacher une selle impressionnante sur le dos de Nivom. Elle n'y prêta que peu d'attention, imaginant qu'elle était là pour qu'il l'utilise. Enfin, avant qu'il ne lui propose d'aller faire un tour dans les airs.
- Hein ? Elle le regarda avec un air ahuri, puis de nouveau le dragon, puis Newt. C'est autorisé ? fut la première réaction qui lui vint à l'esprit. Elle pensait que ce privilège était réservé au jeune homme et à personne d'autre... Mais maintenant, elle ne pouvait pas refuser. Avec grand plaisir, alors.
Elle monta maladroitement sur le dos de Nivom, essayant de trouver son équilibre et une posture correcte, sans résultats concluants. Monter sur le dos d'un dragon ne faisait pas partie de son programme lorsqu'elle s'était levée ce matin-là.
Deirdre était raisonnable : elle se doutait que Newt n'avait pas besoin de sa protection, mais il n'y avait aucun homme infaillible. Oui, la jeune femme pourrait aider Newt en terme de paperasse, de messages, de tâches diverses. Puis elle lui tiendrait compagnie et pourrait l'assister pendant ces looooongues fêtes mondaines ou Newt se tournait souvent les pouces.
- Mon père n'a pas tord sur un point : Nivom ne peut pas me suivre partout. C'est là que tu deviens mon garde du corps en tant que telle. Sinon, tu peux te considérer comme ma femme de main, voyons ça comme ça.
Quand le jeune homme proposa à Deirdre de monter sur le dragon blanc, cette dernière afficha un air presque perdu, sous l'effet du choc.
- Hein ? C'est autorisé ? fit la jeune femme, surprise.
Newt éclata de rire et aida la jeune femme à se mettre en selle en lui calant les pieds dans les étriers. Il avait mis sur Nivom la selle à deux places qu'il avait conçu et qui permettait la même stabilité que sur un cheval, à pas grand chose près. Il indiqua à la jeune femme où se tenir, et il monta ensuite derrière elle, attrapant les sangles qui permettait de diriger Nivom. Le dragon se redressa, faisant toute sa hauteur, en étirant ses ailes. Au signal de Newt, le dragon bondit sur son rocher et s'envola sans mal.
- Accroche toi un peu.
Ils prirent de la hauteur, jusqu'à supplanter le manoir et une grande partie de la ville. Nivom prit l'initiative de voler doucement vers la mer, stable dans le ciel.
- Profite de la vue, peu de gens en Aryon peuvent se vanter de l'avoir vu !
Le vent doux de la saison chaude en approche rendait la balade agréable, Nivom avait l'habitude de balader des non-initiés au vol, aussi il se contentait de planer et de profiter du soleil sur ses écailles. Ils descendirent vers la mer, volant à raz les vagues avant de reprendre de la hauteur et de surplomber la ville de nouveau.
- Alors ? fit Newt à la jeune femme.
Ce vol testait un peu le courage de la jeune femme : soit elle en profitait, soit elle tremblait.
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