Peu importe au final. Elle était aux portes de la capitale. C’était sa nouvelle vie qui commençait ici, dans cet endroit à la fois inquiétant et excitant. Sans demander son reste, elle s’élança dans la foule des gens. Cependant, avancer à l’aveuglette, ce n’était jamais la meilleure des solutions, à bien y penser, elle était perdue non ? Elle n’avait même pas pensé à demander une carte de la ville. C’était tout de même un comble pour une future aventurière. Il faudrait qu’elle y pense. Á l’occasion sans doute. Pour l’heure, n’était-ce pas son estomac qui venait de faire un refus de tous les diables ? Depuis quand n’avait-elle pas englouti un vrai repas ? … Certainement au moins quelques heures.
C’était ce qu’elle attendait pour se lancer à la recherche d’un bon endroit pour vaincre la fin. Elle déambula donc dans les alentours mais rien ne semblait aussi appétissant que les enseignes dont elle se souvenait, chez elle. Peut-être qu’à la guilde, quelqu’un pourrait plus judicieusement la conseiller ? Mais comment reconnaître un aventurier d’un simple citoyen ? Si ces voyages lui avaient bien appris quelque chose, c’était qu’on ne pouvait pas se fier à l’apparence … Mais oui, c’était ça la solution ! Il fallait donc se servir de son nez !
Ah. Visiblement, aujourd’hui ce serait la vue qui lui ferait défaut. A tous les coups, c’était parce qu’elle avait pensé que l’habit ne faisait pas le moine. Mais bon, déjà, les parfums plus puissants lui parvenaient. Étrangement, peu de personnes semblaient armées – ou alors c’était vraiment bien dissimulé – dans les rues de la capitale. Á vu de nez (lol), il n’y avait personne qui … Ah, cette odeur ! Du fer, elle en était quasiment certaine. Aventurier ou garde ? Elle allait bientôt le découvrir. En s’approchant, elle espérait que la personne lui prêterait attention. Elle se voyait mal aborder chaque passant pendant des heures. Après tout, il fallait qu’elle mange, et vite !
- Excusez-moi ! Je recherche la guilde des aventuriers, pourriez-vous m’indiquer le chemin s'il vous plait ?
En attendant une réponse, elle attendit patiemment, impossible de savoir à qui elle avait à faire avec juste une odeur … Quoique, plutôt musqué, elle était presque certaine que c’était un homme. Est-ce que la personne l’avait bien entendue ? En vérité, elle pouvait très bien retrouver la vue dès maintenant pour s’en assurer, il fallait juste attendre qu’un éclair de lucidité la traverse.
Pourtant, Atheas avait disparu. Et il avait lâché un soupir de maladresse lorsqu'aucune chevelure aussi ébène que la sienne n'arpentait les rues de la vie. Elle avait de toute évidence profité de son pouvoir pour lui fausser compagnie. Qui plus est, tant qu'à perdre la princesse pour se joindre à quelqu'un de séduisant, cela n'aurait pas été tant dérangeant. Mais non, aujourd'hui tout portait à croire que Lucy lui en voulait terriblement. Car le temps qu'il cherche au loin la demoiselle, l'homme qui avait happé son regard quelques minutes auparavant, avait lui aussi disparu de sa vue.
Résigné d’avoir tout perdu, Owain avait tout de même dû graduer la situation. Quelle était la personne la plus nécessaire de rechercher. Du moins, comme si l’inconnu pouvait être placé au même niveau d’importance que la princesse. Les bras ballants, le garde commença à arpenter diverses ruelles à la recherche de la demoiselle, bien désespéré. Chaque figure qu’il croisait, Owain était obligé de les dévisager avec crainte, si une personne lui était connu, il était fort possible qu’il soit tomber sur la princesse métamorphosée. Dans le cas contraire, il pariait quand même sur son regard, faussement intimidant pour la faire sortir de ces traits qui ne lui appartenaient pas.
Et dans sa recherche, Owain ne s’attendait pas à être abordé. Il avait imaginé durant un très cours instant, Atheas qui viendrait le narguer avec désinvolture. Mais qu’importe la manière dont il la regardait, elle ne semblait pas y réagir. D’autant plus qu’il avait face à lui, une parfaite inconnue.
« La guide des aventuriers ? »
Il pose un temps, comme pour évaluer. Questionner cette brune inconnue sur ses réelles intentions, car s’il s’agissait de la princesse, Owain espérait qu’elle craquerait avant qu’il tombe totalement dans le panneau. Mais étrangement, dans le cas le plus probable d’une parfaite citoyenne perdue dans la capitale, le garde se voyait mal ignorer une demande.
« Normalement par-là. »
De part un grand geste du bras, il avait indiqué la ruelle qui se perdait sur la droite.
« Quoiqu’en vrai… ça doit marcher aussi par là. »
Plutôt un murmure qu’une réelle indication lorsque son regard se pose sur la route la en face. C’était peut-être grâce à ses capacités d’indication qu’il avait atterri au palais finalement.
Aussitôt, les arômes si particuliers de fer s’estompèrent pour laisser place à ceux – plus traditionnels – de la ville. Il faut dire qu’en pleine capitale, les odeurs étaient déjà très vivaces et, avec un meilleur nez, cela peut-être rapidement un calvaire ! Heureusement pour elle qu’elle avait vite trouver quelqu’un pour lui indiquer son chemin. Chemin dont il ne semblait pas tout à fait sûr d’ailleurs, à bien le regarder.
- Vous êtes sûr ? Parce que, j’ai pas l’impression que les deux chemins mènent au même endroit …
Mais bon, elle n’était pas d’ici et ne connaissait rien à la capitale. C’était bien pour ça qu’elle devait rapidement trouver la guilde d’ailleurs. Obtenir une carte et ensuite – ou probablement même avant – faire la liste de tous les meilleurs établissements de la ville. Le principal, c’était quand même de savoir où bien mangé, non ?
Mais bon, tout ce cheminement de pensée ne l’emmenait pas à l’endroit qu’elle désirait. Elle observa plus attentivement son interlocuteur. Plutôt grand, l’air assez fier, il avait néanmoins l’expression du visage troublé, et Esther doutait que ce soit sa question qui provoque un tel émoi. Surement attendait-il quelque chose, ou quelqu’un. Par conséquent, elle n’allait pas l’embêter plus que ça.
Elle observa le second chemin qu’il avait indiqué – le seul qu’elle avait vu – et l’analysa, pensive. Cela ressemblait à une ligne très longue et très droite. Ne dit-on pas que la ligne droite est le meilleur chemin vers son but ? Au pire, cela ne faisait que retarder légèrement l’heure de son repas, au pire, elle serait grognon en arrivant à la guilde. Pas de bol !
- Bon, alors j’essaie par là … Je crois. Dit-elle en faisant quelques pas. Ah et au fait, merci … Euh ?
Tiens, c’est vrai ça, elle ne s’était pas présentée. D’ailleurs, est-ce qu’elle avait vraiment besoin de connaître son nom, peut-être bien qu’elle ne le recroiserait plus jamais … Mais elle était polie, et son père lui avait appris à toujours bien remercier les gens personnellement alors.
Alors suite à sa remarque, Owain se retourna pour observer plus en détails les deux chemins qu'il lui avait indiqué. Si le premier semblait bifurquer d'un côté sur la fin, le second semblait droit comme un piquet, sans réelle perspective de suite tant il paraissait sans fin.
« Hum...»
Perdu dans ses esprits, un quart pensif sur le chemin qui pourrait être le bon, tandis que le reste réfléchissait à ce qu'il pourrait bien faire d'Atheas une fois qu'il remettrait la main dessus. Dans un sens, il remarquait la grandeur du plus long chemin, celui finalement qu'il avait emprunté auparavant lorsqu'il y réfléchissait bien. Si il ne s'y trompait pas, le plus long amenait directement au palais lorsqu'on lui suivait jusqu'à la fin. Hors de souvenir, la guilde n'en était pas aussi proche.
« Owain.»
Il plisse les yeux en observant le premier chemin indiqué, comme la brune semblait plutôt se diriger vers le second.
« Il y a plus de chance que ce soit par-là en fait.»
Corrigea-t-il avec bien plus d'assurance qu'auparavant, indiquant d'un coup de menton la ruelle de droite.
« Tant que je vous ai sous la main, vous n'auriez pas vue une fichue gamine à la longue chevelure ébène ? Yeux marrons, plutôt mignonne et sans doute grande comme ça. »
Il indiqua la taille estimée avec de grands gestes, en se basant sur sa propre taille.
Esther revint donc sur ses pas délaissant le chemin qu’elle voulait emprunter de base. Il semblait bien plus sûr de cette route que de l’autre après tout, et par conséquent, son entrée à la guilde ne serait plus qu’une formalité. Tiens, est-ce qu’il y avait des heures d’ouverture ou était-ce au tout venant toute la journée ? Voilà des informations utiles pour une fois. Mais dont elle ne disposait pas, bien entendu.
- Par là donc.
Ce chemin ne ressemblait donc en rien à une ligne droite, mais si elle suivait ce chemin, elle finirait bien par retomber sur ses pattes, et c’était déjà une bonne chose. Alors qu’elle s’apprêtait à reprendre la route, Owain la héla une autre fois. Ah, c’était donc bien une personne qui troublait son interlocuteur. Malheureusement pour lui, elle n’avait pas le moins du monde fait attention aux gens, seulement à la nourriture, elle était donc incapable de l’aider … Quoique.
- Hmm. Ca ne me dit rien, mais si tu veux, j’ai un bon moyen de la retrouver ! Au fait, moi, c'est Esther.
Esther lui sourit avant de dévoiler qu’elle possédait un don digne d’un chien de chasse. Enfin, pour cela, encore fallait-il qu’il ait quelque chose qui lui appartienne. C'était un échange de bon procédé, non ?
- Tu as quelque chose qui posséderait son odeur ?
« Vraiment ? »
Owain ne put évincer ce sourire sincère de ses lèvres, si cette Esther disposait effectivement d’un bon moyen pour retrouver la princesse, d’une part, il ne l’oublierait jamais et d’une autre, il lui devait une fière chandelle ! Du moins, s’ils se revoyaient, ce qui pouvait être une chose assez difficile, à moins qu’elle projette de kidnapper ou d’assassiner la cadette Renmyrth. Pourtant, lorsqu’elle évoqua ensuite les conditions pour cette merveilleuse idée, son rictus s’affaissa instinctivement.
« Bah… »
Il réfléchit un court instant, fouille dans les quelques poches de ses vêtements. Il était prêt à répondre au qui-vive, car pour lui, il était impossible qu’il possède quelque chose d’Atheas à cet instant précis. Mais sans doute guidé par un semblant de désespoir, Owain avait tenté de chercher quelque chose qui pourrait répondre à ce simple critère d’odeur. D’une de ses poches, il en ressort un genre de tissu carré qui, au vu de la couleur et de son riche caractère, ne lui appartenait pas vraiment.
« Peut-être ça, mais je pense que mon odeur à du clairement dominer la sienne. »
Et il lui tend le mouchoir sans réelle croyance sur le résultat.
Un léger picotement, un peu comme une démangeaison désagréable vint lui chatouiller les narines, signe que son sens était modifié et qu’elle allait bientôt être soumise à une myriade d’odeurs. Espérons qu’elles soient encore agréables, sinon la pauvre ne donnerait pas cher de sa peau. Bizarrement, son acuité visuelle était demeurée inchangée. Elle entendait également toujours … Etrange.
Finalement, Owain lui tendit une sorte de mouchoir brodé, si elle avait fait attention, elle aurait certainement reconnue les armoiries, mais ce n’était pas le cas. Au lieu de ça, elle renifla quelques fois, le nez levé en direction du jeune homme pour écarter son odeur, et décelé plus facilement quelque chose qui n’y ressemblait pas. Ensuite, elle porta le bout de tissus plus près de son nez, sans pour autant le coller dessus. Elle prit quelques minutes pour rechercher, sur le bout de tissus, des traces d’un parfum autre. Et, soudain, une note plus subtile, plus élégante et agréable se glissa dans son nez. Elle dût se concentrer pour en capter les subtilités cependant. Finalement, elle leva le nez en l’air pour renifler les alentours. C’était léger, mais c’était bien là, prenant la direction opposée. Avec un air victorieux, elle se tourna vers Owain en déballant tout ce qu’elle venait de découvrir.
- …
Ah. En fait non. C’était donc ça cette fois. Elle n’était plus capable de parler. Elle haussa les épaules et entreprit de mimer, le plus simplement possible. Elle pointa le mouchoir, son nez, et la direction que l’odeur suivait. Heureusement, les bâtiments alentours avaient empêché le vent de balayer l’odeur et les traces semblaient encore fraîches. Il fallait se dépêcher. Elle lui prit alors le poignet et le traina derrière elle, le nez levé.
Un soupir contenu, rapidement essoufflé par l’observation de ses gestes. À vrai dire, Owain aurait pu en rire tant la situation était amusante. Parmi toutes les solutions possibles et inimaginables, jamais il n’aurait pensé être tombé sur une sorte de chien de chasse. Du moins, si ce reniflage avait des résultats autre que sa propre personne.
« Alors ? »
La prise le fit sursauter un tiers de second, simple réflexe qui le fit reculer, empêchant Esther de le tirer dans l’immédiat, avant qu’Owain se rende compte qu’elle cherchait juste à l’aider.
« Tu as trouvé quelque chose ? »
Questionna-t-il avant de la suivre dans ses mouvements. Sans doute serait-il un poil impressionné si ses capacités lui permettaient, sans la moindre once d’erreur, de retrouver une personne manquante. Il garda le rythme auprès de la brune, avant de se rendre compte d’un point qui pouvait peut-être s’avérer problématique.
« Ça serait peut-être plus simple pour toi si tu me disais où elle se situerait, non ? »
Parce qu’après tout, confiant de ses capacités, si Owain disposait d’un bon périmètre tout en sachant qu’Atheas s’y trouvait, même en cas de métamorphose soudaine, il n’avait aucun doute sur le fait qu’il puisse la retrouver avec un peu d’effort.
« La guilde t’est sans doute plus importante. »
Pas plus important qu’être certain que la princesse Renmyrth soit en bonne surveillance, mais comme le garde ignorait tout de cette demoiselle, il ne pouvait pas vraiment se permettre qu’elle s’y retrouve nez à nez. Bien qu’elle avait l’air fort sympathique.
Plus simple, oui et non. Elle avait un pouvoir qui lui permettait de traquer, pas un pouvoir de divination ! Elle leva les yeux au ciel en exprimant un soupir muet. Elle n’était pas une grande bavarde mais c’était vrai que dans ce cas de figure, il lui était compliqué de se faire comprendre. A croire qu’il n’avait jamais communiquer autrement que par la parole, pourtant, il y a tellement de chose à prendre en compte lorsqu’on s’adresse à quelqu’un.
Mais pour le moment, il devrait se contenter encore quelques minutes de son mutisme. Si elle se remettait à parler maintenant, elle ne serait plus capable de suivre l’odeur. Elle s’arrêta donc et regarda Owain bien en face. Elle pointa à nouveau sa gorge et fit signe qu’elle était incapable de répondre. Après une longue seconde, elle haussa les épaules. Elle ne pouvait pas faire mieux pour qu’il comprenne. De plus, la guilde était sa priorité, il avait raison, et si elle le guidait encore, elle risquait de se perdre et de perdre les précieuses indications qu’il lui avait données jusqu’ici. La jeune femme pesa le pour et le contre et ralentit significativement l’allure. Si l’odeur se faisait plus forte, c’est que celle qu’il cherchait n’était plus si loin, il parviendrait certainement à la retrouver d’ici peu.
Esther renifla une dernière fois l’odeur du mouchoir, afin d’être sûre qu’elle suivait toujours le même arôme avant de le tendre à son interlocuteur pour le lui rendre. Elle n’allait tout de même pas le garder indéfiniment, cela ne lui servait à rien. Et puis un tissu aussi fin, elle n’oserait jamais s’en servir.
Finalement, elle s’arrêta sur une petite place. Le chemin inverse était imprimé dans sa mémoire à court terme et elle s’échinait à se rappeler par où elle était passée pour le retour. D’un autre côté, elle était certaine qu’elle était sur l bonne piste, la personne ne devait pas être loin. Aussi, elle se décida à mettre fin à son utilisation de son pouvoir. Elle soupira silencieusement et attendit que ses sens se calment. Et, enfin, elle put dire à ce gars tout ce qu’elle avait été forcée de taire.
- Je ne pouvais pas parler, sinon, je n’aurai pas pu sentir la trace de ton tissu. Enfin, c’est compliqué. Dit-elle simplement avec un nouveau mouvement d'épaule. Je pense que la personne que tu cherches n’est pas loin, tu as raison, je ne devrais pas plus m’éloigner, sinon, je ne retrouverai pas mon chemin. Cette ville est bien trop grande !
C'est vrai quoi, quelle idée de faire une capitale aussi compliquée et partant dans tous les sens, comment pouvait-on aimer vivre dans ce dédale ? Si elle n'était pas aussi motivée à rejoindre la guilde, elle serait sans doute repartie aussi sec sur les routes. D'ailleurs, elle doutait de rester bien longtemps en ville...
Cependant, aussi insupportable, soit-il, la brune ne semblait pas vouloir lui répondre. Une légèrement moue dessinée sur son visage, mordillant quelque peu sa lèvre inférieure. Ce n’est qu’en lui jetant un regard furtif qu’Owain comprit. Esther indiqua sa gorge, en vérité, elle ne semblait pas vouloir ignorer ses paroles. Pour une raison ou une autre, elle paraissait être dans l’incapacité de lui révéler verbalement, la direction d’Atheas. Peut-être qu’en échange de son odorat pointu, elle se retrouvait dénuée de la parole. Et si c’était le cas, tout devenait beaucoup plus censé.
« Oh. »
S’exclama-t-il simplement, pour lui indiquer qu’il venait de comprendre où était le souci dans son absence de réponse. Mais le plus grand souci, malgré cette compréhension, si Esther était incapable de lui indiquer ce qu’il convoitait, alors cela signifierait qu’elle serait obligée de se retrouver face à la princesse ? Un rictus d’appréhension tandis qu’elle renifla de plus belle le mouchoir avant de le rendre au garde.
À son tour, Owain s’arrêta. Surpris par les événements, il ne comprenait pas l’arrêt soudain de la demoiselle, même si au fond, c’était bien ce qu’il désirait. Mais la surprise fut bien plus profonde lorsque des paroles s’échappèrent finalement de sa bouche. Owain comprenait bien les contrecoups existant de certains pouvoir, encore plus lorsque la représentation était formée par le « gagner quelque chose, pour en perdre une autre. » Et il se contenta d’acquiescer.
« Donc elle est tout proche d’ici ? »
Les yeux tout ronds, Owain observa les alentours et les ruelles qui s’ouvraient à lui.
« Tu me sauves la vie, tu ne t’imagines pas ô combien ! »
Sur ses simples mots, il reprit son trop avant de se retourner une dernière fois vers elle.
« Comme tu dis, bien trop grande… avec bien trop de possibilités. Si tu reviens sur nos pas, suis mes indications et il ne devrait pas y avoir de soucis, j’espère que tu trouveras rapidement la guide ! »
Et il entra dans une ruelle, le pas léger et rapide. Owain devait se dépêcher, même si Atheas devait se trouver dans les environs, elle pouvait s’échapper avec une telle facilité que ça en était presque plus amusant avec le temps.
Fort heureusement, elle ne s’était pas privée assez longtemps de la parole que pour avoir une voix rauque et plus grave. Quoiqu’il en soit, cette petite aventure dans les rue de la capitale touchait enfin à sa fin et, après avoir indiqué le chemin à suivre au garde, la jeune femme l’observa forcer l’allure dans la direction qu’elle avait indiquer, elle agita la main, même s’il semblait fort pressé et qu’elle doutait qu’il ne lui prête encore la moindre attention.
- Bon courage ! A la prochaine et merci encore.
Et sur ces mots, elle reprit le chemin inverse à vitesse réduite, observant bien mieux le chemin qu’elle empruntait, les bâtiments autour d’elle pour pouvoir garder une carte mentale à chaque fois qu’elle reviendrait à la guilde. Elle devrait certainement de temps à autre et déjà, cette idée ne l’enchantait guère. Mais, sans doute que lorsqu’elle aurait trouver ses repères, et surtout, de bons restos, cet avis changerait. Après tout, c’était surement à cause du dépaysement total qu’elle ressentait ça. D’ailleurs, elle se demandait si Ophillia s’en était sortie, peut-être se retrouveraient-elles devant les portes de la guilde. Cette idée plus joyeuse la fit presser l’allure.
Elle suivit la ruelle indiquer par Owain et après une quinzaine de minute, elle y était. La guilde se présenta devant elle, grand bâtiment avec énormément de passage. C’était impressionnant mais elle n’allait certainement pas se laisser faire. Ici, elle comptait bien se faire une place. Pendant quelques minutes, elle resta pensive, elle se demandait à quoi rimerait sa vie une fois inscrite dans les registres de la guilde. Mais, maintenant qu’elle avait fait tout ce chemin, elle n’allait pas faire machine arrière. Elle jeta un coup d’œil. Pas de trace de son amie. A l’intérieur peut-être ? Elle respira un grand coup et poussa la lourde porte. Sa nouvelle vie commençait ici.
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