Je réajuste mon casque ainsi que mon armure dont les couleurs de la capitale sont flamboyants, je mets un pieds devant l'autre et commence à marcher.
Quelques minutes plus tard, j'arrive à ma destination et je remplace un collègue. Il m'informe qu'il n'y a rien à signaler et mon tour arrive. Autour de moi, c'est l'enfer. DES POMMES, DES POMMES PAR CENTAINES. Des vertes, des rouges, des jaunes, des mûres, des pas mûres. Par ailleurs, j'aperçois l'une d'entre elle dont un ver s'est judicieusement logé à l'intérieur être par la suite dévoré par une personne dont j'ignore tout. Je sais où se trouve cette maudite pomme. Elle est à 400 mètres à 4 heures de ma position. Je ferme les yeux, et naturellement l'image mentale devient on ne peut plus forte. Cette personne inconnue est sur le point de croquer l'endroit où il y a l'insecte. Ah, elle s'est arrêtée. Probablement interpellé pendant qu'elle mangeait sa pomme de Rang E. Ma sueur qui s'était accumulée à cause de cette tension se dissipe soudainement par le soulagement de voir que l'acte ignoble a été stoppé.
Peut-être que cette personne à remarqué la présence de l’intrus dans sa pomme ?
*Croc*
Ou pas. Le crime a été accompli et la personne à avalé un ver sans que jamais elle ne le sache. Sauf moi, évidemment. Je pleure intérieurement pour cette pauvre victime. En tant que garde, il était de mon devoir de la protéger ! Mais difficile de parcourir 400 mètres en moins de 30 secondes quand on porte une armure de demi plaque. Remarque, même sans, ça semblait impossible.
Je continue mon tour de garde, les échoppes affluent, des enfants jouent, un couple se dispute, les commerçants crient pour vendre leur produit. Et il y a ceux que je considère comme des criminels qui mangent des pommes.
J'ai chaud, et mon nez commence à piquer. Les arômes des produits environnants peine à couvrir celle que je reçois grâce à mon 'don'. Des histoires de pommes dégueulasses manger, j'en ai une ribambelle à raconter, rien qu'après deux heures de patrouille.
Chose positive, rien d'anormal à détecter. Une journée 'paisible' s'annonce et je pourrais vider ma peine et mon dégoût ce soir dans la taverne.
Pendant mon tour, je croise finalement un ou bien une collègue. Difficile à dire lorsqu'on porte une armure. Dans tout les cas, je salue la personne. Elle est aussi grande que moi. Naturellement je lui demande.
"Pas de pommeblème ?"
Ah, lapsus. Faut dire que y a que ça qui trotte dans mon esprit depuis deux heures. Vivement la fin de service.
Mais il ne se passait rien. Tant mieux hein. Au moins elle n’avait pas de problème à régler. Rien du tout. S’en était presque ennuyant. Elle qui avait enfin été mutée à la capitale, elle espérait avoir quelque chose à faire. Elle arriva auprès d’un collègue qu’elle salua alors qu’il lui parler. Pas de pommeblème. Lui, y devait avoir faim. Un sourire apparus sur le visage de Thépa, caché par le casque.
- Rien de rien
Lentement, elle regarda autour d’elle afin de surveiller les alentours. Toujours rien. Tant mieux, elle avait donc un peu de temps pour discuter avant de faire demi-tour pour reprendre sa ronde.
- Et toi de ton côté ça s’passe ?
Même question hein, il fallait se tenir au courant au cas où. Mais il avait l’air plutôt détendue donc il ne devait rien se passer. Au loin, des cries éclatèrent. Peut-être que quelque chose allait se passer. Peut-être. Tendant l’oreille. Thépa essaye de voir si il fallait intervenir ou pas.
Je maudis ma chance, et je prie Lucy pour que ce ne soit rien de grave. Et par là j'entends, quelque chose qui ne m'oblige pas à courir dans cette armure. Elle est bien l'armure, mais faut avouer que pour attraper une personne qui fuit, elle est pas pratique. Je serais bien mieux dans une tenue de fermier pour courser un voleur.
Fin bon, on est peut-être lent à cause de notre armure, mais on a le nombre qui compense.
"Et bien, il faut y aller."
Je me prépare mentalement, et ces mots servaient plus pour moi que pour ma collègue qui a été alerté par les cris. Je m'y dirige donc aussi rapidement que je peux à l'aide mon armure massif.
Et enfin, je vois le spectacle. Une horreur insoutenable se profilait devant moi. J'en ai même retirer mon casque pour remarquer avec plus d'ampleur les dégâts. Ces cris, n'avaient absolument rien d'anodin. Je grimace et je serre le poing. La frustration me gagne de plus en plus au fur et à mesure que le temps passe. J'avale lourdement ma salive et finalement...
"Impossible..." M'exclamais-je.
Une bande de chat avait ravagé les échoppes de commerce. Ils étaient aisément une dizaine, peut-être même plus. Je pouvais voir dans le recoin de ma vision l'un d'entre eux s'enfuir avec un bout de viande. Un autre avec du poisson. Trois autres avaient griffés un marchand qui avait tenté de défendre ses biens.
Oui tout ceci ne signifiait qu'une seule chose... Cette horde de chat, nous allions devoir leur COURIR après..! Quelle horreur, quelle infamie, je quitte mon boulot. Pas envie de courser des chats. C'est trop chiant, euuh difficile je veux dire. Et en plus, si on les attrape, on en fait quoi ? On les tue ? Mais c'est horrible, on va être juger par les citoyens ! J'avale ma salive lourdement, et je pose un regard interrogateur sur ma collègue, enfin si elle m'a suivit. Je ferais, ce qu'elle fera, histoire de pas trop me mouiller.
- Va voir si y’a des blessés ou de la casse importante. Je ramène ces deux là.
J’avais enfermé les deux chats dans mes boucliers et tranquillement, les ramener vers moi. Des pauvres bêtes qui n’avaient rien demandé à part se nourrir, maigre, énergique. Mais ce qui était étrange c’était la masse de chat présente. Peut-être que quelqu’un les contrôlait. Mais ce serait impossible à savoir. Non, ce qu’il fallait voir, c’est si le commerçant avait vexé quelqu’un un peu avant. Peut-être une vengeance, qui sait. Ou alors il avait simplement oublié de prier Lucy et la chance n’était plus de son côté. Relâchant les deux chats, je les attrapais avec rapidité par la peau du cou. Tenant toujours leurs repas, je rejoignis mon collègue.
- Quelqu’un peut nous expliquer calmement ce qui s’est passé ici ?
Les chats c’étaient dispersés, repartant dans les rues. Je doutais que ce soit une attaque de quelqu’un de précis. Juste un rassemblant de dalleux cherchant de la bouffe. Mais habituellement ceux-ci préféraient les poubelles ou la nourriture de leurs maîtres. Les deux que je tenais semblaient abandonnées et avaient abandonné la résistance, se laissant porter, la nourriture toujours dans leurs bouches. Une scène bien stupide que de voir une femme en armure complète portant deux chats fautif de ce qui semblait être un carnage.
Néanmoins, je peux remarquer qu'un stand de pomme était tombé, et ça, ça me fait plaisir. Enfin, un peu.
Je note les dégâts, et je repère un chat assommé. Mais le propriétaire, ou plutôt la propriétaire à l'air de s'en vouloir d'en être venu à de telle extrémité. Une amoureuse des chats donc. Bref, rien de si grave, une fois le constat fait.
Finalement, ma collègue arrive vers moi et elle pose une question qui correspond à notre boulot, savoir ce qui s'est passé. Un marchand arrive, en se grattant l'arrière du crâne, explicitant les circonstances.
"Et bien, on faisait notre travail, quand shoudain, une horde de chat est arrivé. Z'étaient fashile une vingtaine. Ils ont déboulés tels des furies et ont commencé à monter sur nos stands, et à prendre nos produits. Penshez bien qu'on s'est pas laisshé faire. On les a repousshé. Mais certain d'entre eux se shont enfuis avec nos marchandishes. S'il vous plaît, faites ce pour quoi vous êtes payé, et faite en sorte que ça se reproduishe plus !"
En somme, c'est pas naturel. Tout simplement parce que les chats sont des animaux relativement solitaire. Donc une horde de chat, c'est pas quelque chose qu'on entend habituellement. De plus, l'instinct naturel d'un animal fait qu'il ne va pas s'attaquer à plus grand que lui. Or, ici on a visiblement un élément contre nature. Un chat qui vole parce qu'affamé, ça se tient, plusieurs chats ensemble, y a anguille sous roche. J'observe ma collègue d'un œil vif.
"Un type capable de manipuler les chats ?" Proposais-je. J'attends de voir son avis. Peut-être qu'elle a d'autre idée après avoir entendu le témoignage du marchand.
- Bien, nous allons enquêter sur ce qu’il c’est passé et trouver le responsable si il y en a un.
Je m’éloignais de quelques mètres et formais un nouveau bouclier en forme de cube dans lequel je mis les deux chats. Les deux seules preuves de ce qu’il c’était passer mais, à leurs comportements déboussolés, il n’y avait plus aucune influence sur eux. Je regardais mon collègue.
- Ouais, c’est possible que ce soit ça. Mais on a aucune chance de le trouver là. Je pense qu’il faut en parler à nos supérieurs à la limite pour qu’ils prennent une décision sur ce genre d’évènements.
Oui, je n’étais pas qualifiée pour ça. Et je comptais pas non plus trop me mouiller sur ce qui pouvait être simplement un accident. C’était aux supérieurs d’agir sur une enquête pareille. Mais je voulais l’avis de mon collègue, au cas où il aurait une idée de génie pour retrouver un potentiel malfaiteur qui n’était peut-être même pas sur la place marchande. Ce qui signifier quitter notre poste et donc risquer une réprimande derrière. Un sujet compliqué. La fin de la patrouille se passa tranquillement. Sans forcer et le contre rendue fut rapide, l'affaire classé, une meute de chat n'était rien d'important dans la capitale après tout.
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