Désireuse de trouver une tranquillité bien mériter, loin de la bêtise humaine et de toute ses sources d'ennuie dut à mon pouvoir, j’étais alors venue dans la forêt pour me nourrir en paix. Mais le destin en avait décider autrement quand je mettais retrouver à devoir courser une jeune fille du nom de Hel puis à devoir plonger dans la rivière pour la secourir. Je souris en me remémorant notre dégringolade depuis le sommet de la cascade avant que je ne parvienne enfin à l’extirper de l'eau et que l'on soit forcé de « s'expliquer » avec un Grognours en chasse. Cependant il y avait plus d'arbre que ça à l’époque, me dit-je en faisant tourner mon regard, mais par suite de cette histoire j’étais revenu une bonne dizaine de fois en ce lieu apaisant. Ce qui expliquer qu’autrefois la végétation dense qui pousser au plus près du torrent avait laisser place à une clairière, point de clarté dans ce chao végétal, comme si la forêt s’était reculait pour montrer un respect mériter à la majestueuse cascade. Je ris malgré moi, tous ses arbres avaient été délicieux.
Il s'agissait là de mon sanctuaire, mon lieu de paix où je pouvais manger ce que je voulais sans craindre qu'un maudit garde ou un marchand enquiquinant ne viennent me les briser pour avoir mangé tel ou tel chose qu'il ne fallait pas. Au fil de mes venus, j'avais même découvert que la cascade cachait en réalité une grotte. Plusieurs fois, ne voulant pas regagner la ville et ce rassemblement d'individus plus détestable les uns que les autres, j’avais passé la nuit derrière le torrent vertical. Peut-être en serait-il de même ce soir, me dit-je en regardant le soleil qui avait atteint son zénith il y a peu, mais pour l’instant j'avais plus urgent à m'occuper.
J'avais faim ! Comme toujours… Et cet endroit, pour moi et ma malédiction, fourmillaient de choses à manger. Il y avait les arbres bien sûr, la forêt regorgeant de certains vieux de plusieurs siècle -faisant d'eux des mets de choix- mais pas seulement. La rivière abritait de nombreuse espèce de poisson attiraient par les remous de la cascade et de nombreux animaux terrestre venaient dans ce coin pour se désaltérer, rappelant une fois de plus à ma mémoire ce souvenir du Grognours que j'avais pu dévorer en entier lors de ma première venue. Qu'elle délicieux souvenir ! Et puis il y avait la grotte caché, large de trois mètres pour dix bon mètre de profondeur, il faut dire que je l'avais déjà bien rallongé en engloutissant la terre et la roche qui composait ses parois. Bon sur quoi porter mon choix ?
Alors que j’hésitais encore, les mains dans les poches comme à mon habitude, le regard tourner vers le fleuve, l'entrée se manifesta d'elle-même sous la forme d'une variété de mérou qui surgit de l'eau un instant. A table ! Le poisson disparaissait de nouveau dans l'eau lorsque ma langue jaillit de ma gueule pour le suivre dans le torrent. L’instant d’après il fut arraché à son habitat, maintenu hors de ce dernier, mon appendice enroulait autour de sa queue. Je regarda quelque seconde ma proie se débattre en vain avant d'ouvrir en plein ma gueule, dévoilant une ouverture de 60 bon centimètre et parsemée de trois rangée de croc, dans laquelle l’énorme poisson disparut en une bouché. Toujours aussi bon ! Mais… Trop peu ! Mon estomac en veut toujours plus !
Fouillant le lieu du regard, je fini par me dirigeait vers l'un des rares rocher subsistant encore au sein de la clairière. Deux fois plus grand que moi pour trois fois plus large, je me souvins l'avoir ignorer volontairement. La roche avait cette absence de goût qu'avait la salade ou le riz pour les gens normaux, mais il fallait avouer que pour combler le trou éternel qui composait ma faim cela était plutôt efficace. Ouvrant de nouveau ma gueule, j'infligea au rocher une marque de morsure qui aurait fait pâlir de jalousie un grand requin blanc. Je savoura un instant la douce sensation de la pierre se brisant entre mes dents puis je croqua une nouvelle fois dedans. Puis une autre, et une autre, et une autre… Peu à peu le rocher disparaissait.
Sur quoi se porterais mon choix ensuite ?
Ayant choisi la voie de l'eau pour recommencer à voyager, je me retrouve à nager dans les rivières qui parcourent le royaume, effrayant occasionnellement un pêcheur de temps à autres. Revoir Rubis m'a fait le plus grand bien; j'avais perdu la main à force de rester avec elle, et le manque ne m'a pas aidée à convaincre les inconnues que je croisais sur mon chemin. Je devrais recommencer à m'y prendre plus délicatement.
Curieuse, je lève la tête dès que j'entends un peu d'agitation près les rives, espionnant les personnes et autres animaux que je trouve avant de me faire repérer et de disparaître. Mon don est déjà fatiguant, et nager à contre-courant n'aide pas. Je dois régulièrement faire des pauses, mais profiter un peu de la nature apaisante ne m'a jamais dérangé. Je mange la plupart des poissons comestibles que je croise, fournissant l'énergie nécessaire à mes tentacules. Justement, un beau mérou nage paisiblement à quelques mètres de moi. Il va me repérer dans pas longtemps. Il va reprendre un peu d'air puis replonge, marquant le signal pour que je l'attrape. Sauf qu'un truc bizarre plonge également et attrape ma proie d'un mouvement habile... Ça pour de la chance. Je reste à l'écart quelques secondes pour ne pas être remarquée, puis sors la tête de l'eau jusqu'au nez pour observer le responsable. Une femme, à la dégaine originale, c'est tout. Le truc qui a pêché le poisson doit être dû à son pouvoir. Pouvoir qu'elle a rapidement fait de me montrer, en se mettant à manger... Un rocher. Un aspect monstrueux, une langue beaucoup trop longue et un appétit d'ogre... Elle me fait penser à mon propre don. Je sens ici la possibilité de m'amuser.
Je me rapproche de la rive et fais disparaître mes tentacules et mes écailles en sortant de l'eau pour éviter qu'ils soient vus. La femme aux cheveux bleus est elle aussi tatouée, ce qui me fait sourire. À présent nue dans l'herbe, mes longs cheveux cachent mes seins et le tentacule noir passe sur mon épaule avant d'entourer mon bras. Je frissonne tandis que les gouttes froides vont au contact de ma peau suite à la disparition des écailles. La différence d'isolation se fait ressentir. J'interpelle la jeune femme alors qu'elle dévore son caillou.
Je me demande bien où va tout ça. C'est vrai, autant de "nourriture" dans un corps si mince, il y a de quoi se poser des questions. En vrai, je commence à en avoir marre du poisson, s'il y a un village pas loin ça m'arrangerait. Oh... J'irai rechercher mes vêtements plus tard.
Je marche vers la dame, curieuse de voir les traces de dents sur la pierre.
-Le monstre ! T'aurais pu commencer par ça, je peux bouffer que le poisson, moi...
Bordel de merde ! On ne peut jamais avoir la paix ! Faisant volte-face dans l’instant, la bouche encore occuper par les gravât que je mâchais sans mal, je posa le regard sur la femme nue qui avançait vers moi. Mais d’où elle sortait celle-là encore ? Du fleuve ? Son absence d’habit me ramena malgré moi plusieurs semaines en arrière, lors de ma première rencontre avec la garde nommé Sue. Cela allait-il devenir une habitude de voir des femme nue sortir de l’eau ? Instinctivement ma main, qui se trouvait toujours dans ma poche, se referma sur le pendentif qui s’y trouvait tandis que je me détaillais la nouvelle arrivante.
Un peu plus petite que moi, elle avait de ses corps svelte et harmonieux que l’on s’attendais à trouver chez la noblesse -et il fallait dire qu’elle me laissait l’admirait- le tout encadrés d’une longue chevelure brune-noir dégringolant en cascade jusqu’à ses cuisses. Il y avait dans ses yeux d’un rouge semblable aux miens et à son sourire, une assurance certaine, comme celle du prédateur se tenant prêt à bondir. Mais ce ne fut pas son manque de vêtement ou son arrivé furtive qui fit naitre en moi une irritation certaine.
-Tu sais ce qu’il te dit le « Monstre » ? Crachais-je, croquant le morceau de roche qui tourner dans ma bouche pour ponctuer mes propos, diffusant un fort bruit de craquement caractéristique, Des poissons il y en a partout, tu as qu’à retourner barbotés !
Mais pour qui elle se prenait celle-là ?! Bien que je ne sois pas de nature à me faire des amis, préférant d’ordinaire repousser les gens, je n’avais jamais été du genre à chercher les ennuies. Mais il fallait dire que son entrée en matière m’avait déjà bien enragé. Elle m’avait appelé le « Monstre ». Alors soit elle connaissais mon histoire -peut-être était-ce même une garde- soit ce fut spontané pour elle en me voyant manger le rocher, mais dans un cas comme dans l’autre elle avait choisi la mauvaise personne à emmerder !
-Dégage d’ici ! Scandais-je en étendant mon sourire au maximum, faisant exprès d’exposer mes deux rangées de dents supplémentaires et en sortant ma langue de trente bons centimètres pour me lécher les lèvres, a moins que tu désire que je change de régime alimentaire !
L’idée de manger de l’humain m’écœurais toujours autant, mais cela, cette enquiquineuse n’avait nullement besoin de le savoir. J’osais espérer qu’après cette démonstration, que se soit avec mes dents ou ma langue, l’effraierait assez pour la faire fuir, comme c’était le cas en général avec les gens qui me cherchait des poux. Mais il y avait quelque chose chez elle qui m’hérissais la nuque, était-ce se regard qui semblait empreint d’une certaine folie ? A moins que se soit se sourire imperturbable ?
Mais elle continuait d’avancer inexorablement. Qui était donc cette femme ?
Elle tente de m'intimider avec sa dentition en me demandant de rebrousser chemin, comme si j'allais bien sagement retourner nager. Sans m'inquiéter le moins du monde, je m'arrête à côté d'elle et contemple le rocher qui lui a servi de repas, un sourire amusé aux lèvres - à savoir, le même que je porte en permanence. La différence est que cette fois, dans ma tête, il y a de l'amusement. C'est son pouvoir qui m'amuse.
Cette femme me rend curieuse. Je porte à nouveau mon regard à elle, et regarde son corps de haut en bas, puis de bas en haut. Peu déplaisant... Je m'arrête au niveau de ses seins, laissant échapper un léger rire du nez en remarquant qu'elle a encore moins de poitrine que moi. Rien de dérangeant, toutes les tailles me conviennent...
Est-il approprié de lui dire qu'elle est à croquer? Je ne voudrais pas qu'elle se mange elle-même. Cette fois, je vais faire l'effort de m'armer de patience et d'y aller doucement... J'ai bien l'intention de me la mettre sous la dent.
Mais je n’étais pas du genre à me sentir effrayé ou même déstabiliser par si peu, et ceux même lorsqu'elle me fit sa réflexion déplacer, dans la plus simple légèreté, sur la gloire d'être un monstre. Bon j'avoue que j'enrageais déjà avant, mais sa réflexion sur le cannibalisme mit le feu à mon esprit, mes poings se serrant dans mes poches. Je n’étais pas un monstre sans cœur ! Et puis d'abord c’était qui elle pour me parler de tout ça ? Est-ce qu'elle savait ce que c’était une vie de solitude imposer par la crainte des gens de son pouvoir ? Est-ce qu’elle savait ce que c’était l'horreur d'une vie à êtres insulter de cannibale et être emmerder à vue ? Je pouvais me tromper, bien sûr, mais j’en douter fortement. Mais je crois que je fini de péter un plomb en voyant son regard courir le long de mon corps, plus particulièrement lorsque je la surprise à se moquer furtivement de ma poitrine.
Elle venait d'appuyer sur mes deux points les plus sensible : Le cannibalisme et ma poitrine. Il en avait fallu moins pour que je manque de craquer et que j'arrache la tête de la dénommé Cariphona pour de bon. Ce fut justement pour éviter de reproduire l’épisode « Carciphona » que je me tourna vers le rocher -qui m'arrivait à peine aux tibias à présent- pour me défouler à grand coup de dent.
-Les gens comme toi vous êtes tous les mêmes ! Crachais-je avant de morde une grosse bouchée dans la caillasse, vous parlez sans savoir ! Un nouveau coup de dent. Vous ne savez pas ce que c'est d’être traité de monstre ! Un nouveau coup de dent. Ce que c’est d'être fuie ! Un nouveau coup de dent. D’êtres regarder soit craint comme une créature monstrueuse, soit comme une bête de foire…
A ce coup de dents ci, lorsque mes dents rongèrent profondément la pierre de nouveau, je sentie un claquement caractéristique. Le truc avec les rochers c'est un peu comme avec les icebergs, on voit la partie en surface mais on ne voit rien de ce qu'il y a dessous. Et là, le rocher s’était légèrement soulevé à ma dernière morsure, ça voulait dire qu’à présent il n’était pas plus gros d'un grand chien. J'y vit l’occasion de tester ma théorie sans utiliser mes dents. Pitié Destin ! Faite que je ne frappe pas une frêle jeune femme ordinaire juste trop connue pour réaliser le danger… Quand je remonta la tête, au point où à chaque fois précédente je l'avais redescendu, cette fois ci je fis jaillir ma langue pour enrouler le petit rocher, et dans le même instant j’effectua une rotation avec ma tête. Ma « masse de fortune » décrivit une trajectoire en cloche, remontant rapidement, pour redescendre tout aussi vite en direction de la tête de l'enquiquineuse.
-... Comme tu est en train de faire maintenant !
Bon il est vraie que cette dernière partie, la bouche ouverte et la langue tendue, n'avais pas du êtres des plus compréhensible. Mais peu importe, il était temps de voir ce qu'il en était, et au pire… il ne fallait pas me chercher !
Dommage qu'elle soit autant à côté de la plaque concernant ma nature. J'hésite à lui montrer... Une image vaut mieux que milles phrases, mais je trouve un certain plaisir à garder secret mon don, pour l'instant. Elle, en revanche, ne tarde pas à me faire une démonstration de force. Je dois avouer que je ne m'y attendais pas tellement... Quelle agressivité! J'adore ça. Le comportement animal est si beau. Ça fait du bien de céder à ses pulsions, pas vrai?
Pour éviter de mourir bêtement sous le gros caillou, mes réflexes se chargent de me faire reculer d'un pas, de justesse, pour que la masse caresse mes cheveux en frôlant mon torse, m'offrant une pointe de cette délicieuse adrénaline.
Je crains que dans son état, elle fasse passer ses émotions avant la raison. Quelle maladie que ces ressentis subjectifs! J'en toucherai deux mots aux dieux, le jour où ils seront à l'écoute.
Je réfléchis à la situation de la jeune femme qui me fait face. Se réfugie-t-elle ici, dans la nature, afin de se cacher des autres? Quelle tristesse de gâcher ainsi sa puissance en se laissant dominer par des paroles nues d'intérêt.
Et je me retrouve à donner des leçons de vie à des gens plus fripés que moi. Ces gens m'inspirent presque la pitié, incapables de tirer le plein potentiel de leur vie. Le jour où elle comprendra réellement le sens de tout cela, elle me sera reconnaissante. Faut-il encore qu'elle me donne un minimum de crédit... Mais si elle recommence à se montrer dangereuse, je lui montrerai par la pratique comment les forts se font écouter. On n'apprend pas mieux qu'en échouant.
Le souvenir de ma jeunesse parmi les fidèles du dévoreur, le dégout dans le regard des autres membres de la garde, le jour où j’avais dévoré par accident les doigts de ce lieutenant… Qu’est qu’elle en savait, bordel ?! Je revoyais les visages écœurés de mes semblable et leurs yeux exprimant la haine. Je ne voulais pas de tout ça ! De cette puissance. De cette malédiction… D’êtres craint… La solitude n’était pas une vie pour moi. J’en avais à peine conscience, mais alors que j’écoutais ce flot de parole, je trainais vers moi le rocher sur le sol avec ma langue, dessinant un sillon sur dans la terre. Il n’y avait rien de stratégique dans cette attitude, on aurait pu l’apparenter qui mordait son poing de frustration ou un type dans une taverne crispant les poings de rage.
-Mais bordel tu va la fermer ta gueule !
Encore une fois je parler avec ma langue hors de ma bouche, mais je faisais au mieux pour que mes mots soit fort et distinct. Mais ce n’est que lorsque le venin de l’enquiquineuse s’attaqua aux raisons de mon isolement en se lieu, que ma rage s’exprima a nouveau avec intensité. Il est vrai que je détester tout ses gens qui me jugeait et d’autant plus ses maudits gardes, mais je ne reprochais à personne ma malédiction. Les gens lambadas n’avaient pas à subir mes maux ! Ce n’était pas faire de faiblesse que de venir ici, plutôt que de craqué et de dévorer l’étable d’un marchand. C’est ce que m’avais transmis Argosh…
Réalisant véritablement que j’avais trainer le rocher que lorsqu’il fut deux mètres derrière moi, je m’autorisa à m’emporter. Une fois de plus la masse improviser se leva du sol pour décrire une courbe, rien de plus rapide que le précèdent assaut. Mais cette fois-ci s’en n’en n’était pas vraiment un… Plus un pur élan de colère. La trajectoire en cloche ne se terminer même pas sur la femme, allant s’écraser seulement, à un peu moins d’un mètre devant les pieds de cette dernière. Elle fit tout de même preuve de ses réflexes, d’un pas nonchalant en arrière. Ça m’énervait encore plus !
-A qu’elle moment tu t’es dit que j’avais envie de t’écouter ?! Crachais-je toujours la langue tendue, je n’ai que faire de tes croyances de grande malade !
Pour qui elle se prenait avec ses 3 kilos tout mouillé pour me donner des leçons ! Bon, il est vrai que je me douter que pour faire preuve d’une telle confiance elle devait avoir un certain nombre de surprise en réserve, ou au moins un pouvoir utile. Mais qui elle était pour jugeait, à sa manière tordue, ma condition de « Monstre ». Hurlant ma rage j’assura ma prise sur le rocher -alléger d’un bon quart de sa masse initial- toujours là où il avait frappé le sol en dernier, puis je sauta. Usant de mon inertie et du léger contrepoids offert, mais surtout de la force de mon appendice, ce fut à mon tour de m’élevés en une trajectoire en cloche. Je rétracta ma langue dans ma gueule lors de la descente pied en avant, rajoutant une impulsion bien vue. Ça, c’était un assaut rapide !
D’ordinaire, j’aurais sans doute pris la peine d’assimiler à ce moment de la roche ou au moins de dégainait une arme. Mais suite à des évènements récents j’avais une peur bleue de « m’emporter dans la colère ». Mais l’idée ce coup-ci, était de simplement lui asséner un coup au torse, et pourquoi pas de la mettre au sol. Peut-être qu’après çà elle me foutrait la paix !
Mais alors que mon pied allait atteindre son torse, je réalisa que j’aurais peut-être du prendre cette femme aux airs dégénéré, plus au sérieux…
Je sors déjà discrètement deux tentacules de mon dos alors qu'elle attaque une deuxième fois avec son gros caillou... Dans le vide? Cela ne m'a pas empêchée de reculer par réflexe. Je m'apprête à réagir lorsqu'elle s'envole sans prévenir, la langue toujours enroulée autour du rocher, je n'ai pas beaucoup de temps pour réagir. Déjà, je revêt ma robe d'écailles intégrale, l'un des tentacules prend appui sur le sol juste derrière mes pieds pour encaisser le recul et m'assurer une bonne stabilité lors de la parade. Le deuxième se raidit au-dessus de ma tête, prêt à recevoir le coup. De justesse encore, il bloque un coup de pied violent, l'arrêtant à quelques centimètres à peine de mon visage tout en s'enroulant autour de la jambe. Décidément, j'ai trouvé une sacrée sauvage...
Les écailles du tentacule autour de sa jambe se hérissent, de sorte à ce qu'elle se charcute la jambe si elle tentait de tirer avec plus de force que prévu. Et si elle se laissait intelligemment faire, elle se retrouverait pendue par le pied. Un troisième bras marin émerge de mon dos, écailles hérissées également, prêt à servir si elle fait des bêtises.
Je fais bien attention à ne pas trop approcher sa bouche. Vu l'aisance avec laquelle elle mâche la roche, je n'ai pas envie de me faire croquer un tentacule. Pour en avoir fait l'expérience il y a peu de temps, la sensation du membre sectionné est... Très désagréable.
La tarée-psychopathe-nudiste était bien plus que çà finalement. Je pouvais déjà voir trois de ses appendices, me faisant assez penser à ma propre langue mais en plus épais et… écailleux ? Depuis mon point de vue surélevé -et retournée- je put constater que je n’aurais put guère la mettre au sol lors de mon assaut, l’un de ses tentacules était fermement planter dans le sol. Tandis qu’un second dansait derrière sa propriétaire, a la manière d’un serpent fixant sans proie, je pouvais déjà sentir le troisième à ma cheville qui se… Durcie ? Hérisse ? Voilà qui ne m’arrangeait pas, surtout qu’elle ne semblait pas décidée à me laisser lui « faire la bise ».
-Essaie toujours, j’avoue que je suis curieuse de savoir s’il y en a un, crachais-je tout de même, pour répondre à sa remarque.
Derrière cette assurance de surface, je devais bien avouer que ma colère s’était quelque peu éteinte. Il faut dire qu’en plus de regretter mon assaut guidé par la rage, je me sentais plutôt ridicule ainsi : la tète en bas, une jambe et un bras pendant, et une main dans la poche, ce dernier détail tenant principalement du fait que je me démenés pour faire un nœud autour de mon poignet avec mon pendentif. Plutôt grotesque, non ? Comment j’allais sortir de là, moi ? Après de léger mouvement de ma jambe piéger je réalisai vite que continuer dans cette voit me couterais un pied… Bordel ! Bon, il est vrai que je comprenais mieux toute ses divagations sur les « monstre » avec des trucs pareilles dans le dos elle avait déjà dut y gouter à ce surnom. D’ailleurs y en avait-il que trois ?
-Bon, ben vas-y raconte, c’est quoi ton histoire ? Dis-je en la fixant du mieux que je pouvais dans les yeux, les vêtements c’est trop cher et toi et tes trois potes vous voulez menez une révolution ?
Je tachais de montrer aucune émotion, le regard plaquait sur elle je me cachais derrière mes airs désinvoltes. J’étais enfin parvenu à faire ce foutue nœud d’une main, autour de mon poignet, et mon cerveau, en réalité, faisais tourner à toute vitesse toutes les solutions qui pouvaient s’offrir à moi. Il me fallait juste gagner du temps. Et puis, pourquoi pas l’écouter, elle avait l’air de savoir de quoi elle parler finalement.
Je sentais que j’allais devoir, dans un futur proche, faire un choix entre une migraine, un pied en moins ou une rencontre avec cette enfoirée de destin.
Je vais rester attentive à ce qu'elle pourrait faire, c'est le manque de précaution qui m'a mise en défaut contre Lancelot. La différence ici, c'est qu'elle semble prête à tuer pour bien peu. Il n'y a donc pas de raison d'arrêter le combat en criant victoire prématurément.
Et le recrutement continue. Ce n'est pas trop le moment, mais si elle revient un jour vers moi, j'ose espérer qu'elle sera également ouverte aux plaisirs charnels...
Je fais passer le tentacule libre dans son dos, puis tente rapidement d'enrouler le bout autour de son cou et de sa nuque sans trop l'étrangler, de sorte à pouvoir l'empêcher de mordre quoi que ce soit. Si elle ne réussit pas à se bouger in extremis avant l'étreinte, elle sentira que si elle veut jouer aux plus fortes, je n'aurai qu'à serrer un peu pour que le bord de mes écailles lui ouvre la gorge.
Il y a deux stades à passer dans son cas. D'abord, accepter qu'elle doit s'imposer pour prendre le contrôle de son destin, ensuite, avoir la détermination et l'ambition nécessaires à ce travail.
Je peux au moins lui faire passer le premier stade.
-Tu à l’air d’en tenir une sacrée couche, si tu pense que j’ai envie de rejoindre quelqu’un comme toi ! Mange moi si tu veux, mais je compte bien te bouffer d’abord…
J’avais sortie la main que j’avais dans ma poche, et à présent mes deux bras pendaient vers le sol quand je vis le second tentacule s’approchait de ma tête. Il fallait que je bouge ! Ma langue jaillit, mais n’alla pas loin, elle s’enroula autour de mon haut qu’elle arracha sans mal avant de le tiré dans ma gueule. Alors que s’était à mon tour d’exhibé ma poitrine, je pris le temps de faire le plus grand sourire possible à la jeune femme, c’était partie !
J’envoya mes mains vers le haut quand la magie de mon pendentif -a présent solidement attachés à mon poignet- s’activa. La consistance de mon corps empruntant celle du tissu qui avait composé mon haut, cela me permit de faire preuve d’une souplesse hors du commun suite à l’impulsion initial, pliant mon dos d’une manière d’ordinaire impossible, mes jambes restèrent « droite » épargnant à ma cheville des blessures plus que superficielle. Ma mâchoire se referma sur le tentacule, au plus proche de mon pied possible. Délicieux !
Tout c’était passer si vite ! Et ce fut sans doute mon assimilation la plus courte que j’avais jamais pratiquer, car ainsi était le pouvoir de mon pendentif : sitôt que j’avalais de la matière organique je reprenais ma consistance normale. Parvenant à ramener mes pieds sous moi, je parvins à me réceptionner accroupie -dos à la femme- grimaçant tout de même sous la légère douleur de ma cheville. Je ne devais pas perdre de temps ! Je devais agir vite et profiter de l’effet de surprise. Je fis volte-face et m’élança pour parcourir en trois enjambé rapide les deux mètre qui nous séparé.
Je dégaina ma dague dans le même mouvement visant directement le visage de la femme. Profitant de la feinte, je lâcha même la dague à 50cm de son front, m’accroupissant soudainement sur sa gauche après l’avoir dépassé. Ma gueule s’ouvrit à fond, dévoilant le chao abyssale qu’était ma mâchoire tranchante, puis j’élança la tête en avant.
J’espérer avoir était assez rapide… Ma mâchoire allait se refermer à la base de ses trois membres tentaculaires, plus qu’une seconde…
Son sourire m'agaçait !
Elle se relève d'un coup, un peu trop vite à mon goût, elle est vraiment très souple la gonzesse. J'essaye de relever mon tentacule à temps sans desserrer l'étreinte, ce qui fût mon erreur. L'inertie de son corps m'empêche de me retirer assez rapidement, et alors que j'essaye de la lâcher in extremis, sa mâchoire se referme d'un coup sec sur mon tentacule, en arrachant sans difficulté un bout. Pour ne pas finir avec ses preuves de souplesse, elle retomber au sol bien sur ses appuis. Pourquoi faut-il que tous ceux contre qui je me bats aient de quoi contrer mes écailles? Je serre les dents sans pouvoir retenir un grognement de douleur, le genre de chose que j'espérais éviter en faisant ce tatouage. Bon, raison supplémentaire pour la faire morfler.
A-t-elle deviné qu'il ne servait à rien de fuir face à moi? Aucune idée, mais ça me semble tout aussi inconscient, voire pire, de tenter une approche au corps-à-corps. Avant qu'elle n'arrive à portée de main, le dernier tentacule que j'avais sorti, déjà prêt à servir, lui fauche violemment les genoux en l'attrapant. je n'ai pas pris la peine de rabattre les écailles, ça lui fera quelques coupures en bonus. Elle a eu le temps de dégainer un couteau pour me le lancer au visage, je ferme juste les yeux par réflexe et la lame ricoche simplement sur mon front écaillé sans faire le moindre dégât.
Si le fauchage était réussi, le tentacule reprendrait rapidement de la hauteur et faire un mouvement ample, un arc de cercle au-dessus de moi pour éclater la fille au sol, tête la première pour lui faire manger l'herbe. Le même geste qu'elle a fait avec la pierre dans sa langue, sauf que c'est elle la pierre, ici.
Le tentacule blessé disparaît dans mon dos et celui qui me servait de base stable enchaîne en frappant la nuque de la bleue dès qu'elle est au sol, la clouant sur place pour l'empêcher de nuire. Les écailles se hérissent également, ainsi elle se couperait au cou si elle bougeait.
Ce serait dommage de la rendre moins attirante.
-J’te boufferais la gueeee…
Lors de l’impact de ma tète avec le sol j’eut las présence d’esprit d’ouvrir la gueule pour croquer un morceau, bien que cela ne diminua en rien l’effet de l’impact. Le foyer de douleur qui consumait ma jambe s’était vue rejoint par un second beaucoup plus ardent à l’intérieur de mon crane alors que des étoiles apparaissait devant mes yeux. Etendue sur le sol, totalement sonné, je reconnus tout de même la sensation caractéristique de mon corps qui prenait la consistance de la roche que j’avais ingéré. Cela ne calma nullement la douleur déjà présente, mais me permit de beaucoup mieux supporter la présence du tentacule enroulait autour de mes jambes ainsi que de ne pas souffrir du membre tranchant qui vint se poser sur ma nuque -hormis la pression qui me retint au sol. Reprenant peu à peu toute ma conscience, malgré ma migraine récente, je me fis la réflexion que là, « j’étais vraiment dans la merde ».
-Tu ne veux pas me démolir… ? C’est bon tu à gagner. Viens là que je t’embrasse…
Ces mots avaient été prononcés avec toute mon insolence habituelle tandis que je remis mon corps de roche, dans la veine tentative de me dégager. Mon incapacité à m’arracher de la situation fit renaitre la rage dans mon esprit, ainsi que dans ma voix, alors que je me mis à m’agiter avec d’avantage de hargne.
-… Et que je t’arrache la gueule ! Je vais te bouffer ! Te bouffer !!
Mais derrière cette colère, plus ridicule que véritablement efficace, je me rendais bien compte de ma situation… Au fond elle n’avait jamais véritablement été en danger, et je la soupçonnés d’en êtres consciente. Aux vues de la manière avec laquelle ma dague avait rebondi sur son front tout laisser à penser que la seule arme à ma disposition rester mes dents. Et comment aurais-je put l’utiliser sur une humaine ? Tandis qu’elle ne semblait pas se limiter à de pareille contrainte…
Bordel, comment j’allais me sortir de là, moi…
Pas besoin de passer plus de temps à ça. Je lui ai donné toutes les clés, à présent seul le temps pourra faire grandir les graines que j'ai semé. La vie lui donnera encore des preuves de la véracité mes paroles, à foison, comme elle l'a toujours fait. Maintenant, cette fille aura les yeux suffisamment ouverts pour voir ces preuves. Plus qu'à espérer qu'elle en fasse quelque chose.
J'aurais bien ajouté une invitation à copuler, comme à mon habitude, mais je ne la sens pas d'humeur à se faire plaisir. Je lui aurais bien demandé son nom également, mais je doute qu'elle me réponde sérieusement.
Je fais lentement disparaître mes tentacules en la libérant, restant un moment sur place, prête à réagir si elle avait la bêtise d'encore me sauter dessus. Peut-être aime-t-elle la douleur? Ce ne serait pas pour me déplaire... Mais nous verrons tous ces détails à notre prochaine rencontre s'il y en a une.
Bon, je commence à avoir faim avec toutes ces conneries... Je ne vais pas tarder à aller me chercher à manger. Je vais laisse tomber mon envie d'autre chose que du poisson pour l'instant, ça prendrait trop de temps d'aller rechercher mes vêtements puis de trouver quelque chose. Mmmh... Qu'est-ce que j'aimerais bien goûter? Je suis sûre que certaines bêtes dangereuses doivent avoir un très bon goût insoupçonné! J'irai voir dans la bibliothèque quelques bestiaires ou autres livres animaliers, j'y trouverai certainement des animaux qu'il me tardera de chasser.
Chacun de ses mots agissait comme une aiguille en traversant mon esprit, çà, plus la migraine, c’était de trop. Cependant la colère sourde fini tout de même pas se calmer, me battant avec moins d’ardeur, mon cerveau retrouver une attitude réfléchit en tournant la situation dans tout les sens. En vain ! Encore ! Quand je regardais cette femme c’était comme de me regarder dans un miroir déformant… Est-ce que j’aurais fini ainsi si Argosh ne m’avais pas recueilli ? Cela me dégouter ! Mais cette force… Je ne faisais pas le poids, pas de cette situation en tout cas, j’étais simplement… écraser. C’était comme de me retrouver à la place de se lapin, qui après avoir tenter de m’échapper, se retrouver inexorablement trainer jusqu’à ma gueule. Mais alors que la rage me passait, la sensation du poids oppressant qui quitter ma nuque et mes jambes n’eut pas l’effet attendu, ma colère s’embrassa avec une ardeur nouvelle.
Grognant sous la douleur de mon crane et de mes jambes, alourdie par mon corps de roche, j’usa de ma puissante langue pour me relever en vitesse. Enfin vitesse… Aussi vite que je le pouvais dans mon état. A cette instant « Karlyanne » n’était plus là, je n’étais plus qu’une colère sourde et meurtrie. Je m’élança gueule en avant vers la femme qui semblait avoir sous-estimer l’animal qu’elle avait chassé. Enfin m’élança… Je boita plutôt.
Il n’y avait rien de réfléchit là-dedans. Avec le recul c’était même carrément stupide. Mais une chose était sûr, à cette instant je n’écouter plus rien : ni cette femme, ni ma raison. Et même moi n’aurais pas put affirmer que je n’allais pas utiliser mes dents… Je voulais utiliser mes dents ! Lui arraché son air suffisant !
-Je ne veux pas de tes leçons !
Tout ce que je me souviens de cette journée ensuite… La fraicheur de l’eau, le choc de la roche puis… plus rien. Plus rien a par ce gout amère d’une défaite et une question qui me suivit jusqu’à mon retour dans la capitale : « A quoi bon ne pas êtres un monstre, si les monstre vous écrase ? ».
Quitte à plonger dans l'eau juste après pour repartir, autant lui offrir un peu de spectacle. Je sors les huit tentacules d'un coup, s'arquant autour de mon corps, ma forme complète est dévoilée. Attendant simplement qu'elle soit trop proche pour s'en sortir, les tentacules foncent en coeur vers la bleue. Un par jambe, un par bras, un à la taille et un sur sa langue si elle tente de s'en servir, ainsi elle ne pourrait pas me mordre. Elle se retrouverait aussi rapidement immobilisée, étendue comme une étoile de mer, je pourrais l'écarteler si l'envie me prenait. Le reste des tentacules s'en allaient au sol pour faire une base stable, aidant mes jambes à porter tout ça.
Fallait que ça sorte. Bon, il est temps de l'envoyer dormir pour de bon, je n'ai pas envie de perdre mon temps ici. D'un mouvement rendu très aisé par la force combinée des bras désossés, je l'envoie voler jusque dans la rivière, ainsi elle utiliserait le peu de force qu'il lui reste pour remonter sur la rive.
Une fois fait, je marche moi aussi jusque là, et plonge dans l'eau avant de repartir rapidement vers mon pseudo-campement. Je suis contente de cette journée! C'est toujours plaisant d'agrandir son entourage. Comment pourrais-je en être sûre? D'aucune façon, mais j'ai un bon pressentiment. À présent, à la bouffe...
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