Tala Saw

_ Tala, première enfant d’un couple d’initiés du culte de Lucy avait été perçu comme une bénédiction de la déesse. Eux qui avaient durant longtemps cherché à former une famille dès plus complète étaient pour ainsi dire, comblés de joie lorsqu’elle apparut. Du moins, telle était leur perception au zénith de sa vie, car plus son existence fleurissait, plus leur malheur grandissait. Ce n’était pas évident dans un premier temps, mais pourtant, il n’y avait pas d’autre réelle raison. Pourquoi est-ce qu’au final la malchance s’était abattue sur la famille Saw ? Eux qui avaient toujours été bons et adorateur de la déesse, il n’y avait bien aucune raison à ce retournement de veste, si ce n’était la naissance de Tala.

Durant longtemps, le couple avait prié de manière bien plus assidue, souhaitant comprendre ou bien même se faire pardonner s’ils avaient commis une quelconque erreur qui avait fâché la déesse au point de les abandonner de toute potentielle chance. Mais rien n’y faisait. Pour ainsi dire, tout empirait.

Alors, lors de la douzième années de demoiselle (cela varie en fonction de l’âge de sa sœur lorsqu’elle arrivera.), le couple Saw attendant un second enfant, prirent la (absolument pas) rude décision de l’abandonner. Ils étaient bien trop effrayés à l’idée que Tala puisse apporter malchance à leur second enfant qui méritait une véritable vie.

Une nuit, alors que l’enfant dormait d’un sommeil profond, le couple l’avait déposé aux portes d’un orphelinat avant de déménager pour que Tala ne puisse pas les retrouver. Enfant charmante qui aurait rapidement pu trouver une nouvelle famille, du moins si celle-ci ne revenait jamais dans l’idée que l’enfant était maudite.


_ Alors, si personne ne l’acceptait, qu’elle était rejetée de toute part. Tala avait bien compris que le mieux pour elle était de ne plus faire confiance à personne. Aucune famille, aucune personne dans cette capitale ne semblait la prendre d’intérêt tant la peur d’une malchance soudaine vienne frapper la descendance. Mais à son âge, il n’existait pas énormément de façon de subvenir à ses besoins les plus nécessaires. Seize ans, c’était l’âge qu’elle venait d’avoir quand une nouvelle possibilité s’ouvrit à elle. Il n’existait pas trois mille solutions de toute manière, la guilde des aventuriers était le seul endroit où elle aurait pu signer.

Tala bien jeune, n’exécutait pas de mission très compliquée. Juste les plus simples qui ne l’obligeaient pas à quitter la ville durant de trop longue journée. Puis cette nouveauté la réjouissait, aucun de ses camarades de mission ne la jugeait, elle faisait un travail assez moyen, mais se débrouillait toujours avec espoir. Après tout, elle ne pouvait faire un pas de travers, il s’agissait là de sa seule source de revenue. Mais la déesse Lucy n’avait jamais très apprécié Tala, et cela, depuis sa naissance. Chacun de ses rêves finissait toujours par se briser.

Un jour ou l’autre.

Sans doute qu’elle avait oublié la vérité. Où était le problème dans sa vie et dans tous ces rejets qu’elle avait vécu. La guilde des aventuriers était un bon format pour elle, du moins, tant qu’elle n’effectuait pas de mission en continue avec des individus identiques. Tant qu’elle ne restait pas l’ensemble de ses journées assise au même endroit à attendre une mission qui lui correspondait. Tant que… Tout le contraire de ses décisions bien enfantines.

Une fois, deux fois, trois fois.

Des accidents qui finissent par se produire dans les missions où elle se trouve. Même, dans celle où elle n’était pas, simplement, parce que Tala avait passé de nombreuses journées à discuter, à échanger avec d’autres aventuriers dans la guilde. Cela avait bien pris de nombreuses années afin que les gens se rendent à l’évidence. Son pouvoir n’était pas qu’une forme active comme elle l’avait énoncé. Non. Il y avait quelque chose d’autre, un élément qu’elle avait évincé.

Tala le chat noir.

Vingt-deux ans, et elle n’était plus acceptée dans les locaux de la guilde. Six années qu’elle avait partagées en tant qu’aventurière, pour qu’elle ne soit finalement plus acceptée dans aucune mission.  


_ Bien qu’elle fût de retour à la case départ, Tala était un peu plus vieille. Plus mature. Plus terre-à-terre face à ses capacités. Qu’il ne servait à rien de tenter de cacher l’existence de son pouvoir, qu’elle était là simplement pour faire tomber autrui. Pour ainsi dire, elle avait même accepté le fait qu’elle serait toujours seule, toujours rejetée. Que c’était de cette façon que sa vie devait se dérouler, que la véritable malédiction dans son pouvoir était sa propre existence.

Peut-être bien qu’au fond, sa naissance n’était qu’une punition à l’encontre de ses parents. Mais que ces derniers avaient réussi à la contourner simplement en s’en débarrassant. Tala, elle, ne pouvait pas s’en débarrasser. Alors, elle avait eu le temps de réfléchir. De très longs mois pour ainsi dire. Si sa réputation semblait se développer un peu plus dans les quartiers de la capitale, elle n’avait cas y jouer. Certains savaient, ils en avaient même été témoins. Si l’existence de Tala portait la poisse, ses mots étaient en avaient aussi le pouvoir. Elle serait sorcière. Sorcière de la capitale, simplement payée pour maudire les gens. Elle n’avait pourtant jamais apprécié entraîner la malchance, elle n’avait pas envie de faire du mal et encore moins blesser des gens par l’intermédiaire de son pouvoir. Mais de toute évidence, Tala n’avait pas d’autres options pour vivre. Que dans le pire des cas, elle n’échangerait jamais trop longtemps avec ses cibles au point de les maudire avec force.