Mère me chiffonne depuis de nombreuses semaines pour que je me reprenne un nouveau garde du corps pour mes sorties publics et autres car d’après elle ma capacité à me défendre était faible et je ne devais pas me rabaisser à cela si ma fonction me permettait d’en avoir un, cela sous entendait, tu es quelqu’un d’important pour la politique du royaume, tu dois avoir ton chien fou derrière ton dos et de préférence présentant bien pour les cérémonies. D’ailleurs je pense que je vais aussi me prendre un assistant, bon une assistante serait mieux mais je connais mal mes capacités de concentration si une jolie femme se pointe devant mon nez à longueur de journée, je vais essayer de me choisir une vieille expérimentée de l’âge à Mère, ça m'éviterait tout débordement.
J’avais préparé donc quelques jours plus tôt une offre d’emploi au sein du ministère, j’avais mentionné quelques points spécifiques, comme la discrétion, pas de casier judiciaire, quelques notions au combat même si quelqu’un de la Garde m’arrangerait le mieux surtout pour le port d’armes, il suffirait de demander à la ministre des Armées pour me détacher un de ses collaborateurs, moyennant certainement service, ce n’était que ça de toute façon la politique et tout le monde dénigrait mon ministère donc à quoi bon…
Mon cabinet se trouvait proche du palais pour que ce soit le plus facile pour rejoindre les conseils de ministre avec la famille royale mais l’essentiel de notre activité se déroulait dans notre bâtiment spécifique évitant de déranger le Roi et la Reine dans la vie quotidienne, il y avait l’équivalent d’une centaine de mètres à traverser mais c’était largement suffisant pour être tranquille et surtout le public avait plus de possibilités à nous parler que de franchir le haut portail sévèrement garder. Mon bureau se trouvait au deuxième étage de ce bâtiment, j’avais peut-être facilement trois cents mètres carrés d’espace dont un appartement privé au cas où même si je dormais le plus souvent dans ma propre demeure à une dizaine de minutes de marche d’ici. L’agencement de mon service était simple, on ouvrait la porte pour tomber sur un grand salon d’une centaine de mètres carrés, avec le bureau d’une première secrétaire qui faisait l’accueil du public qui ne venait jamais d’ailleurs, il y avait un coin détente dans le renforcement pour la salle d’attente, un autre espace dans un coin pour le bureau de mon futur assistant, une pièce de stockage pour les archives. Dans l’angle mon bureau qui donne directement par une porte cachée à mon appartement mais peu de gens savent, j’aimerai garder ce lieu secret tout de même.
Mon bureau avait d’énormes bibliothèques au mur, une centaine de livres que j’avais récupéré ici et là ainsi que ceux que m’a laissé mon successeur. Plus de la moitié de la pièce avait des fenêtres, ce qui donnait beaucoup de luminosité dans celui-ci, quelques fleurs et plantes par-ci, par là, l'emblème de ma famille dans un coin et mon énorme bureau au milieu au bois massif. Ce qu’on pouvait retenir c’est que le bois choisi était clair, les quelques pans de murs visibles sont peints en bleu et les fauteuils sont de couleurs noirs, quand la personne rentre, elle pouvait ressentir toute la sérénité des lieux et pouvait même voir mon service à thé dans le coin, de toute façon, on retrouvait cette même ambiance dans tout mon étage.
Mais ma secrétaire tape à la porte, un candidat était là, un certain Steelheart, je lui dis alors que je vais aller le chercher qu’elle ne se donne pas la peine. La femme d’une soixantaine d’année avait toujours travaillé ici à ce ministère et connaissait toutes les ficelles et m’avait beaucoup aidé à mes débuts, Miss Priestly Miranda était un cadeau du ciel.
Je me lève alors de mon siège, vérifiant une dernière fois ma tenue quand je finis de ranger mes affaires. Un pantalon en pince noir avec une belle chemise blanche au col mao avec un bouton d’ouvert, ma chemise était cintrée et rentrée dans mon pantalon avec une ceinture pour habiller tout ça. Etant en plein dans mes dossiers, je m’étais accrochée mes cheveux en arrière, laissant quelques mèches tombées sur mon visage et avait gardé mes lunettes, signe de ma fatigue de m’occuper encore de ça alors que j’avais vraiment autre chose à faire.
Je passe alors le pas de la porte et appelle le candidat.
- Monsieur Steelheart, vous pouvez venir s’il vous plaît.
J’attendis qu’il soit à ma hauteur pour l’inviter à rentrer.
Je m'étais rendu quelques jours auparavant au bureau de Viktor pour lui signifier mon intention d'être affecté ailleurs. Je n'ai même pas eu droit à une réponse orale, il s'est juste contenté d'un signe de la tête. Je l'avais déçu, il voulait que je continue à bosser pour lui jusqu'à la fin de sa carrière ? Je ne sais pas tellement, mais le fait est qu'il était contrarié et cela se sentait. Pourtant je le savais, cette annonce, elle était faite pour moi. J'avais lu les critères demandés et avait conclu que ce sont des qualités qui m'étaient imputables. La discrétion, je peux rester immobile sans parler, et mon pouvoir me permet d'être également discret pour pas me faire voir. Pour ce qui est de mon casier judiciaire, il est vierge, heureusement en tant que garde royal. Et pour ce qui est des aptitudes au combat, je pense pouvoir donner du fil à retordre à n'importe quel membre de la garde royal. Je suis pas le plus fort, ni le plus intelligent, mais je pense quand même avoir les qualités nécessaires pour assurer la protection de la ministre de la culture. Après avoir survécu à l'autre folle avec ces tentacules qui a essayé de me noyer, je pense que j'ai largement le niveau pour assurer la sécurité de Madame la Ministre. Je ne savais pas grand chose sur elle. Elle était ministre de la culture, elle était appréciée et souriante, et elle avait à cœur de bien faire son travail. C'était une qualité rare d'ailleurs d'être apprécié dans les rumeurs, d'habitude elles ne font pas un portrait avantageux des nobles. Autant de raison qui ont fait que j'ai souhaité postulé à ce poste.
Je m'étais présenté à l'heure du rendez vous avec quinze minutes d'avances. Bien que l'exactitude soit la politesse des rois, arrivé en avance c'est quand même mieux. J'avais fais un effort vestimentaire tout de même. J'avais la tenue de cérémonie des gardes royaux, ceux que l'on porte lorsqu'on assure la sécurité de différents événements au sein du palais. C'était une tenue d'apparat uniquement, son utilité était seulement symbolique. Il convenait de donner une bonne image aux invités de la garde royale. Ainsi vêtu nous nous marrions mieux avec le décor luxueux. Je suis arrivé droit comme un i devant la demoiselle de l'accueil. Elle était fort occupée et je décidais de patienté tranquillement à coté qu'elle daigne m'adresser la parole. Son travail est prioritaire sur l'arrivée des nouveaux candidats, je peux aisément le concevoir. La femme sembla enfin remarqué ma présence et elle prévint sa supérieure que j'étais arrivé. C'était assez étrange. D'habitude les secrétaires nous invite à les suivre jusqu'au bureau du ministre, mais là c'était l'inverse. La ministre pris la place de la secrétaire et me demandait d'approcher. C'était un indice sur sa manière de diriger le personnel. Une peau de vache aurait demandé à la secrétaire de m'amener dans son bureau. C'est de bonne augure pour moi, je sais que je ne pourrais pas resté longtemps au côté d'une personne que je méprise. Lorsque Madame la Ministre me fit entrer, je ne me fis pas prier. La voir se rabaisser à m'ouvrir une porte me portait peine. C'était à son personnel de faire cela, et déranger la Ministre en plein travail c'était tout de même pas ma tasse de thé. Elle me fit avancer vers son bureau. Debout à côté de la chaise, je fis un salut militaire correcte avant d'ajouter.
"Garde Royal Lancelot Steelhearth dit Galaad, pour vous servir Madame la Ministre."
Une présentation des plus solennelles j'en conviens, mais je tenais à montrer que j'étais quelqu'un d'appliquer et que je prenais cet entretien d'embauche très au sérieux. Je restais debout, droit comme un i tant que la Ministre ne m'autorisait pas à m'asseoir. C'était une règle de courtoisie des plus basiques, et en tant qu'aspirant garde du corps, les bonnes manières ça s'appliquait dès l'entretien d'embauche. Voulant finir sur une touche plus personnelle et légèrement moins solennelle, je me suis permis d'ajouter à la fin de ma phrase.
"Je vous remercie d'avoir pris le temps de lire ma candidature."
Mon regard jamais fuyant, toujours planté dans les yeux de mon interlocutrice, je ne voulais pas avoir un regard fuyant. On m'a toujours dit que les hommes ça se regarde dans les yeux, et encore plus quand il s'agit d'un supérieur. Ce n'est pas pour défier l'autre, c'est plutôt pour prouver qu'un regard sans faille mène sa mission à bien du début à la fin.
Le jeune homme était venu avec sa tenue de cérémonie de Garde Royal, je me rappelle encore quand la Reine a voulu une tenue pareille pour les diverses cérémonies, plus petite, je me disais que moi aussi j’aurai bien voulu porter un uniforme de la sorte mais Mère m’a dit que mon avenir sera tout autre et finalement elle avait eu raison, je ne me voyais pas commandant ou autre grade du genre pour aboyer des ordres à tout va, consultante pour l’armée pourquoi pas mais nous n’étions pas en guerre donc j’ai pris un autre chemin étudiant l’Histoire de notre Royaume et c’était beaucoup intéressant il faut dire.
Pendant que je le suivais jusqu'à mon bureau, je prie la peine de l’observer. Il était grand, un regard rouge vif qui pourrait en faire peur plus d’un, c’était un bon plan pour lui car si il pouvait maîtriser Mère de ses yeux, j’aurai peut-être le mérite d’être tranquille par contre, je me rappelais plus qu’il avait droit à une liberté capillaire de la sorte mais on va dire que ça fait son charme et il aura le mérité de se démarquer à mes côtés. Oui je pensais déjà à comment ce bras droit en quelque sorte se marierait avec moi dans le paysage et j’étais plutôt satisfaite maintenant voyons comment il se débrouille dans la parole.
Il avait fait un magnifique salut militaire, j’étais toujours épaté de la manière dont il arrivait à bouger leur main jusqu’à leur tempe sans faire aucun bruit, le geste était rapide, net, il a dû en faire des centaines pour arriver à cette perfection, j’ai lu vite fais ses rapports de service, il y avait rien de particulier à signaler, il voulait certainement évoluer ou sortir du train-train habituel du métier de Garde Royal. Dans mes souvenirs, il fallait des faits remarquables pour prendre du grade et si malheureusement on partait de simple garde, arriver au stade de capitaine ou j’en passe, il y avait un gouffre, on verra si il fait ça pour redorer son CV et je trouve que ce n’était pas une mauvaise chose.
- Voyons voyons, c’est moi qui cherche du personnel, je dois aussi accomplir ma part du marché.
Je fais un signe de la main pour qu’il puisse s’asseoir sur le fauteuil situé en face de moi. Il ne détachait jamais son regard du mien à mon plus grand plaisir, ce n’était pas signe d’un excès de confiance certains mais plus un signe de respect de sa part, de toute façon au fur et à mesure de mon entretien, j’activerai mon pouvoir pour connaître ses véritables intentions.
- Prenez place Monsieur Steelheart.
J’ouvre son dossier devant moi, on pouvait trouver le formulaire qu’il m’avait retourné mais aussi un dossier avec l’entête de la Garde Royale, signe que j’avais aussi fait des recherches sur lui, je connaissais la plupart de son parcours mais aussi son soi-disant différent avec son responsable Viktor, les renseignements étaient quelque chose de crucial et je voulais voir sa réaction sur le dossier que j’ai pu établir, j’avais fait de même avec les autres candidats mais le feeling n’était pas passé en quelque sorte malgré qu’il soit parfait eux-aussi sur le papier.
- Donc racontez moi quelque chose qui n’est pas sur tous les papiers qui se trouvent ici dans ce dossier.
Une question ouverte, il pouvait parler de tout, je voulais quelqu’un qui avait de la discussion surtout si je dois passer des heures à passer avec lui sinon j’aurai pris clairement un automate pour faire ce job mais ce n’était pas mon attention, je voulais que cette future relation soit bénéfique aux deux et pour cela, je lui adresse un sourire chaleureux pour l'inviter à parler comme bon lui semble.
Dans le bureau de la Ministre, je la détaillé attentivement. C'était la première fois que nous échangions plus qu'un simple "Bonjour". Je ne voulais pas loupé mon entretien et c'est pour ça que j'écoutais attentivement ses dires. Une fois qu'elle me l'eut permis, je m'asseyais en face d'elle près à répondre à toutes ces questions. Je m'étais préparé à tout type de questions je dois l'avouer, mais certainement pas à une question aussi ouverte. Elle me donnait la parole très ouvertement sans avoir à passer par une question précise. Je pouvais dire tout ce que bon me semblait ? Très bien, faisons ainsi. La seule chose qui prévalait avant tout, c'était la vérité. C'est pour cela que je me permis d'être un peu plus pointu sur son raisonnement. Les jambes droites et parallèle, les mains posées à plat sur la table, je répondis franchement à la question de la ministre.
"Et bien sachant que cela doit être un rapport assez détaillé sur toutes les informations qu'à pu recueillir la garde, je suppose que la seule information qui vous soit inconnue dans ce dossier, c'est ma motivation pour ce poste."
Un esprit analytique, voilà ce qui me caractérisais. J'avais clairement reformulé la question implicite qui m'était posé. Je connaissais ce genre de dossier. On y connaissait mon nom, mon prénom, mon aptitude, mes faits d'armes, ma mentalité, mon passé, et s'il y avait une filiation connue. Il n'y avait rien de particulièrement intéressant à insister dessus. Même si mon père avait été capitaine pendant de nombreuses années, il n'était pas question que j'use de l'aspect filial pour parvenir à convaincre la Ministre. Je veux briller par moi même et sans avoir à devoir ma place à qui que ce soit. Probablement d'ailleurs qu'il n'apprécierait pas mon changement de branche, considérant la protection des ministres comme étant une planque. Des balivernes, avec mont tempérament protecteur de base, je me sentais plus utile à protéger directement les hautes instances du royaume plutôt qu'à faire le piquet à attendre le temps passe.
"Dans ce cas, pour répondre à votre question, sachez que ma principale motivation demeure dans l'intérêt du travail. Je pense que le travail que vous proposez est bien moins routinier que le travail de garde royal. Je le pense également plus adapté à mon tempérament. Patrouiller n'est en soi pas un problème, mais être affecté à la sécurité d'une personne est selon moi plus intéressant."
J'avais été franc, peut être s'attendait elle à ce que je fasse du faillotage à dire à quel point ce serait un honneur pour moi de la servir mais je ne tenais pas à mentir. Je ne connais pas cette ministre, je ne connais que des rumeurs la concernant. Dire que c'est quelqu'un que j'admire serait malhonnête. Je ne connaissais rien d'elle. Je pense au contraire que rester franc sera à mon avantage. Si j'ai le poste, nous allons devoir passer de longs moments ensemble et je tenais à me montrer le plus franc possible. La confiance née de l'absence de mensonge, et Viktor est bien placé pour le savoir lui. Mais assez parlé de ce traître, reprenons notre réponse là où nous l'avions laissé. Je repris une inspiration et finalement j'ajoutais à ma précédente phrase.
"Toujours dans une optique d'être au maximum franc avec vous, je ne peux occulter les deux raisons plus "personnelles" de ma demande pour être à votre service. Le premier le plus évident est que le prestige du poste me permettra d'évoluer plus rapidement au sein de la garde royale. Car bien qu'affectée à votre sécurité, je pourrais toujours gravir les échelons de la garde tout en continuant de vous servir si vous retenez ma candidature. Pour ce qui est de l'autre raison, elle doit être mentionné dans ce rapport. J'ai eu un différent avec l'un de mes supérieurs directes. Et dans l'optique que cela ne prenne pas des proportions indépendantes de notre volonté, je pense qu'il est préférable pour moi de changer de supérieur directe afin d'éviter d'envenimer la situation."
Je ne souhaitais pas faire davantage de commentaires sur mon différent avec Viktor. Nous en sommes venu à faire un duel honorable qui a pris de l'ampleur. Nous n'avons pas eu le temps de vraiment reparler de cet incident lui et moi, et bien que je sache que je me suis laissé emporté par la colère, j'avais tout de même l'impression que ce duel nous avait permis à tous les deux de nous remettre sur un plan d'égalité. Il avait abusé de ma confiance pour me faire faire n'importe quoi à sa place, et j'estimais que ce duel et sa fin logique n'était que pure compensation pour le préjudice subi. J'étais un adepte de la justice expéditive et il n'y avait là selon moi aucun coup que Viktor n'avait pas amplement mérité. Tant d'oisiveté de sa part l'a rendu faible et si cela lui a donné une raison de retourner à l'entrainement, je pense même que ces coups lui ont rendu service. Je terminais donc ma présentation par une phrase plus directe.
"Je pense également correspondre aux critères que vous demandiez dans votre offre d'emploi. C'est pour cela que j'ai décidé de poser ma candidature pour ce poste."
J'étais rester solennel du début à la fin. C'était un entretien d'embauche, en temps normal j'aurai peut être voulu finir sur une phrase plus légère comme par exemple mon habileté à m'adapter à toutes les situations. J'aurai cité l'exemple de ma colocation avec Yv, elle qui a enchaînés plusieurs dizaines de coloc avant de tomber sur moi. Depuis bien qu'elle soit bizarre nous étions en colocation. C'était pas une preuve que je suis capable de m'adapter à tout sérieusement ? Je demeurais impassible, je sais que cela me déshumanisait un peu, mais je tenais à montrer que je pouvais être sérieux. Pour ce qui est de l'aspect plus humain, je ne manquerai pas de lui montrer si notre entretien se passe bien. Pour l'instant je me tenais prêt, et toujours sans détourner mon regard du sien, j'attendais qu'elle me demande plus d'explications sur un point donné ou qu'elle passe à une autre question. Mon regard demeurait fixé dans ses yeux.
Le Garde n’attendit pas des heures à me répondre, on pourrait même croire qu’il avait étudié la gestuelle du corps pour un entretien, le non-verbal était quelque chose de si révélateur et chez lui on pouvait voir toute la confiance d’un homme qui pensait être à sa place ici-même. Un léger sourire se fit apparaître quand il commence à parler en toute franchise. Il n’a jamais été déstabilisé et il doit bien savoir que si il est ici c’est que tous les écrits que j’ai pu lire ne me font pas peur, loin de là, le service RH de l’armée avait fait un excellent travaillant, compilant toutes les informations nécessaires mais les écrits ne reflètent pas toujours la réalité et pour l’instant, j’ai toujours l’image que j’avais de lui et ça me plaisait de savoir un jeune aussi droit dans ses bottes.
- C’est exact, les quelques lignes disponible dans le formulaire ne permettent pas de savoir votre motivation d’où l’entretien.
Un hochement de tête pour l’inviter à continuer, je pose mes avants-bras sur la table, mains croisées, pouces relevées, j’adopte une attitude positive, ne lui faisons pas peur dès le début. J’écoute avec attention son exposé,sa motivation est la gratification de son travail et aussi de changer de hiérarchie, il est toujours difficile dans le corps armée de fuir un supérieur qu’on n’apprécie peu et démissionné est impossible, je lui offrais une nouvelle chance et surtout une vie plus agréable, je n’étais pas un démon mais ma mère oui…
- Oui c’est vrai, sur le papier tout correspond c’est pour cela que j’ai voulu vous rencontrer et ses quelques lignes avec ce Viktor ne m’ont pas plus effrayé que ça.
Redressant alors mon buste, j’attrape alors la fiche de poste que j’avais écrite pour le potentiel élu et finit par lire les grandes lignes.
- Donc je vais vous expliquer rapidement à quoi consiste le travail, il est vrai que vous n’allez plus faire le piquet devant une porte, enfin du moins ça sera moi la porte en quelque sorte.
Je relève alors la tête dans sa direction, je connaissais la fiche par coeur, j’ai mis des heures à l’écrire pour qu’elle soit claire, c’était comme un contrat qui me liera avec mon garde du corps autant qu’il soit précis.
- En gros, vous m’accompagnerez à mes apparitions publiques, on pourra changer cette uniforme même si il est très beau je le conçois mais j’aimerai qu’il ne soit plus rattaché à la Garde Royale, ne vous inquiétez pas j’ai l’autorisation de le faire. Vous ne serez pas mon assistant personnel non plus, finalement vous n’aurez pas tant de boulot que ça mais du coup, je pense que je vais profiter pour sortir plus souvent, diminuant mes heures de présence ici quand j’aurai trouvé un assistant. Vous gagnez plus de temps libre et je vous laisse vos créneaux d'entraînement avec vos camarades.
C’était le marché avec la Garde Royale, il fallait qu’il effectue ses deux heures d'entraînement quotidien et quelques évènements particuliers, je pourrai disposer de lui l’après-midi essentiellement ce qui m’arrangerait grandement mais j’entendis du bruit dans le salon, la voix de Miranda et aussi une autre voix bien familière. La porte s’ouvre avec trombe et une femme de la cinquantaine passe la porte. Elle faisait ma taille, une longue chevelure rousse, on se demandait comment elle pouvait être ma mère tant qu’on ne percevait pas la différence d’âge ainsi que la couleur de cheveux si différente. Je me redresse d’un bond, essayant de garder mon calme.
- Mère, vous ai-je déjà dit de prendre rendez-vous pour me voir et encore plus si je suis occupée.
Je lui montre du regard mon rendez-vous, elle savait très bien ce que je faisais depuis quelques jours, ma superbe compagne de recrutement, j’avais réussi à esquiver les autres fois mais cette fois-ci, je n’ai pas réussi à esquiver son intrusion. Elle finit par s’approcher de mon bureau, toisant du regard le garde.
- Hum, je vois c’est ton rendez-vous… J’espère que jeune homme que ces cheveux ne sont qu’une teinture, ce bleu criard est insupportable à ma vue.
La délicatesse de ma mère est sans pareille et je l’invite à partir mais elle finit par s’asseoir sur un fauteuil dans mon petit salon propre à mon bureau.
- Allez finis cette entretien rapidement, ce n’est pas lui qu’il te faut, je t’ai trouvé le Garde parfait et beaucoup plus présentable.
Je finis alors par retomber dans mon siège, Mère était insupportable et Lancelot vient d’apercevoir la tâche ingrate qu’il l’incombera, supporter également cette horrible mégère qui prends tout le monde de haut...
Elle m'expliquait plus en détail mes missions, ses mots étaient précis et j'admirais la sementique de sa phrase. Elle commençait par l'aspect qui pourrait potentiellement me déranger, à savoir l'uniforme, puis finir par l'aspect plus plaisant, à savoir le temps libre. A vrai dire, l'uniforme d'apparat de la garde royale ne me convenait guère. Il était absolument pas pratique en cas d'intervention, les couturiers ayant planché sur le sujet voulant quelque chose davantage tourné vers l'allure plutôt que vers le pratique. Lorsque elle me dit que l'uniforme allait être changé je souriais intérieurement, je voulais rester sérieux le temps de cet entretien et ajouté un "merci" en plein milieu aurait coupé l'harmonie de sa phrase. Les conditions du contrats m'étaient donc plus que favorable. Je m'attendais à une surveillance H24, la Ministre ne semblait pas avoir besoin de plus d'une demi journée. Mon nouveau poste me semblait tellement avantageux que je commençais déjà ma phrase de remerciement n'arrivant pas à cacher mon sourire cette fois-ci
"Je serais honoré d'accepter ce poste, toutes les conditions m'ont l'air ..."
Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'une furie arriva dans le bureau. Je reconnaissais madame De Lys. Il me semble que c'était la mère de la Ministre. Comment dire, c'était le jour et la nuit ces deux là. J'étais habitué aux remarques désobligeantes des nobles, donc je ne relevais même pas son insulte envers mes cheveux. Et pour info, c'est ma couleur naturelle, je peux mes les teindre en noir si ça peut lui faire plaisir mais de toute façon l'avis de Madame De Lys ne m'intéresse pas plus que ça. Elle me snobe royalement et snobe également sa fille qui lui demande de quitter la pièce. Quand elle me dit que je ne suis pas l'homme de la situation, je ne peux m'empêcher de l'imaginer se faire attaquer par une nuée de tissenuit. Bon, et bien il est temps de mettre en pratique le poste que je souhaite avoir. Je me redresse et m'approche de la mère de la ministre. Celle-ci me regarde avec un air furax, furieuse que je me tienne devant elle.
"Vous avez entendu Madame la Ministre, je vais vous demander de quitter la pièce de vous même je vous prie !"
"Et si je refuse ? Que vas tu faire ? Je connais très bien tes supérieurs et je vais te faire muter aux nettoyages des latrines si tu t'avises encore une fois de me prendre de haut."
"La seule supérieure directe que je vois présente dans cette pièce, c'est Madame la Ministre. Et elle vous a demandé de sortir. On peut faire ça de deux façons, soit vous le faites vous même, soit je vous ferais sortir !"
"Quel effronté ! Tu sais qui je suis ? Tu sais ce qui t'arriveras si tu me brusques trop ?"
"Et je suis prêt à en affronter les conséquences. Mais vous êtes vous prêtes à cela ? Moi je me ferais au pire affecter aux "latrines" comme vous dites. Vous par contre, avez vous connaissances des conséquences que cela engendrera quand vous serez évacué de la pièce manu-militari et que la rumeur aura fait le tour du palais ? Vous avez plus à perdre que moi dans l'histoire. Et tant que vous serez dans ce bureau, celle qui détient l'autorité en ces lieux c'est votre fille. Et sauf contre ordre de sa part, je vais vous demander de quitter la pièce."
Si la matriarche De Lys avait des arbalètes à la place des yeux, je crois que j'aurai subi une sacrée salve. Je n'avais que très peu d'intérêt à obéir aux ordres de la Matriarche Lys. Seul Haru avait une légitimité à donner des ordres ici. Et si la ministre a réclamé que sa mère parte, alors je me ferais une joie de faire appliquer son ordre. J'ai davantage de respect pour Haru que pour sa mère de toute façon. La mère de la ministre ne semblait plus avoir le même aplomb que lorsqu'elle est entrée, son regard n'arrêtait pas de fuir vers sa fille. Sans doute espérait elle un coup de main de sa part pour légitimer sa position. Après quelques secondes d'hésitation, la mère se tourna vers sa fiche !
"Allez dis quelques choses ! Retiens ton chien !"
Je souris en coin à cette appellation. Combien de fois on m'avait appelé comme ça, cela ne m'atteignais plus du tout. Je restais alerte à ce que me demandait la Ministre. Sa parole ferait loi, si elle veut revenir sur son ordre je laisserais la matriarche tranquille, sinon, je me ferais un plaisir de lui montrer où se trouve la porte. De gré, ou de force.
Mère avait la manie de se mêler de mes affaires, la recherche d’un garde était déjà de ce fait si en plus je devais me coltiner un de ses sbires, ça en était fini de moi, j’aimais mon temps libre ainsi que mes faits et gestes ne soient pas reportés à ma chère mère, d’ailleurs je vais devoir rajouter cette petite ligne dans le contrat, je ne pense pas que ça ferait peur à Monsieur Steelheart mais j’aimerai que certains points de ma vie privée le reste, Miranda est muette comme carpe, je veux retrouver cette même rigueur surtout des rumeurs comme celles-là pour nuire ma carrière.
Désemparée, j’essaye de trouver une solution depuis mon fauteuil, je pourrai utiliser la manière forte mais une énième dispute devant en plus un futur employé n’était pas de mise ni de me laisser faire d’ailleurs mais Mère est si envahissante et même au palais on avait peur d’elle, elle a beau dire qu’elle était la fille de la Ministre et j’en passe mais je n’étais ni Princesse, ni Reine et j’ai eu ce poste par mes propres moyens même si mon éducation ainsi que les précepteurs qu’elle a bien voulu payé y est pour quelque chose, le poste, je me suis battue pour l’avoir face à des vieux qui se prennaient bien meilleurs que moi.
Elle devenait désagréable, elle méprisait carrément mon entretien, c’était un garde pas un animal qu’on pouvait chasser car Madame avait décidé, je m’apprêtais à me lever quand je vois Lancelot bougé, qu’est-ce qu’il allait faire, pas lui mettre son poing dans la figure, il a eu des mots avec son supérieur, il y avait certes cette histoire de combat mais si j’ai bien compris ça c’est fait dans les règles de l’art, justement c’est lui de lui-même qui a décidé de changer de poste pour éviter d'envenimer la situation alors pourquoi s’emporter maintenant ? Il était maintenant à son niveau, la dépassant de presque deux têtes mais d’un ton qui se veut calme, il lui demande simplement de partir alors que ma mère continue d’aboyer à mon plus grand désarroi.
Le garde n’avait pas encore le poste qu’il prenait son rôle à coeur, cette requête n’était qu hypothétique, peut-être il voit même ça comme un test, je ne savais pas trop quoi en penser mais me servir de Mère comme cobaye, je me serai bien passée de ce moment délicat. Lancelot ne démordait toujours pas et j’ai eu là l’idée parfaite, j’ai enfin trouvé le garde du corps contre ma mère, beaucoup auraient rentrer la queue entre les jambes contre une matriarche pareille, elle avait le don de faire peur, moi je la connaissais depuis des années, elle use de stratagèmes peu orthodoxes, de relations et j’en passe mais je sais que face au ministre des Armées, elle ne pourra rien faire pour enlever mon Lancelot.
Je me redresse à mon tour, me dirigeant vers cette mascarade et pose la main sur l’épaule de mon futur collaborateur.
- Monsieur Steelheart est mon nouveau garde du corps comme tu me l’a demandé de trouver et mon nouveau collaborateur prends très à coeur à suivre mes directives.
Ma main quitte son épaule et je me dirige vers Mère, posant une main raisonnable dans son dos.
- Donc soit on utilise la force pour te faire sortir ou soit tu respecte enfin le poste que j’ai et va sortir dans le calme, je passerai prendre le thé avec toi et Père dans les prochains jours.
- Tu crois vraiment que ça va se passer comme ça, ton chien va voir ce qu’il en coûte de me mettre à la porte.
Elle avait dit la phrase de trop, je m’emporte légèrement tout en restant profesionnelle, une DU LYS ne s’emporte jamais même si que prendre sa tête pour la cogner contre un mur était tentant, je lui explique alors une énième fois la chose.
- Alors Monsieur Steelheart n’a rien fait, il ne suit que mes ordres alors si tu as un problème, c’est avec moi et si tu continues, je vais demander qu’on retire ton accès au bâtiment des Ministres donc soit raisonnable sinon tu sais que je vais finir par gagner.
Furieuse, je la vois partir du bureau en laissant la porte ouverte ainsi que la porte principale. Miranda me regarde d’un air désespéré mais elle avait l’habitude des sautes d’humeur de Mère et elle finit par se lever pour fermer la porte pour ensuite me retrouver.
- Miranda pouvez-vous préparer le thé, je crois qu’on a besoin de remontant puis si vous pouvez ramener un dossier collaborateur, je dois discuter des derniers détails avec Monsieur Steelheart.
Fatiguée je retourne à mon fauteuil, ça ne serait que moi, je me serai jetée dedans mais il était encore là et je devais encore garder une certaine image mais l’envie ne manquait pas. Je l’invite à s’asseoir.
- Donc reprenons, avez-vous des questions ou des points que je dois approfondir ?
Je m'arrête un instant, réfléchissant à la manière de lui dire les choses, à demi-mots.
- Encore désolée pour ma Mère et je vous remercie pour l'intervention, elle n'est pas facile.
Je ponctue alors ma phrase d'un simple sourire.
Je comprenais très bien le dilemme de la Ministre de la culture, quand le professionnel et le personnel s’emboîte l'un dans l'autre, c'est toujours compliqué. J'avais vécu cette situation quand je suis entré dans la garde royale. On ne cessait de me comparer à mon père, et le peu de temps durant lequel il est resté dans la garde, j'avais le droit d'être uniquement "Le fils d'Eolas". Briller de ses propres ailes est difficile quand un parent masque le soleil. Heureusement pour Haru, son parent à elle n'occupait pas de grosses fonctions comparés à elle. La femme aux pointes blondes avait l'avantage d'avoir un meilleur statut que sa mère donc la sorcière ne pouvait pas l'attaquer sur ce point là. J'allais devoir garder un œil sur cette dernière tout de même, il ne faut pas qu'elle vienne troubler la paix de sa fille. Lorsque cette dernière demandait un thé à Miranda, je ne pus m'empêcher de noter ça dans le coin de ma tête. Haru semble plus thé que café, détail peut être pour le moment, mais je me devais de connaitre les goûts et les appétences de la femme que j'allais servir. Lorsqu'elle s'est rassise, je l'imita. Toujours attendre que la personne la plus importante de la pièce s'assoit en premier. Ce sont des conventions nobles que je me devais de respecter. Elle me demandait si j'avais des questions et de l'excuser pour cette interruption. Je me suis permis du coup de répondre sur un ton plus décontracté.
"En réalité je n'en ai qu'une, appart votre mère, avez vous connaissance d'une autre personne qui souhaite vous nuire à l'heure actuelle ?"
Une petite touche d'humour évidemment malgré le sérieux de ma question. elle n'était pas si impressionnante que cela la matriarche du Lys. Je n'ai rien à craindre d'elle, plus de son carnet de relation. Mais la Ministre n'était pas en reste également dans le carnet de relation, et je pense que mon nouveau statut de garde du corps sollicitera l'indulgence de mes supérieurs directes. De toute façon, la seule personne qu'il m'importait vraiment de satisfaire concernant mon travail c'est Haru Du Lys. Elle me donnait l'occasion de faire mes preuves et je ne comptais pas la décevoir. Une fois ma question posée, je vis Miranda apporter un service à thé et commencer à servir la ministre afin de me proposer une tasse. J'acceptais volontiers, je n'étais pas du tout thé à la base, mais j'étais tellement ravi que l'issue de l'entretien me soit favorable que j'aurai bien accepté n'importe quoi. J'attendais que la ministre prenne une première gorgée pour le faire à mon tour. Ces protocoles ne me dérangeaient vraiment pas. Je les ai appliqués depuis tout jeune avec mon père qui a tenu à nous les inculquer jeune. Une fois cette petite pause, je complétais la fin de ma question ainsi.
"Il y a également autre chose qui m'interroge. Sur votre offre d'emploi il était mentionné que le candidat devait savoir faire preuve de discrétion. Le sens étant large, j'aimerai savoir s'il y avait un sens précis à cette discrétion que vous attendez de ma part."
Une question un peu implicite dans ma question. Je sais que le pouvoir intéresse énormément de monde et qu'il y a souvent des affaires qui sont faites dans le dos. Je veux savoir si ce qu'elle attend de moi c'est un rôle uniquement de garde du corps ou également de gros bras. Non pas que cela me dérange, mais je voulais vraiment savoir dans quoi je m'engage auprès de la Ministre de la culture. Je pense pas qu'elle soit du genre à tremper dans ce genre de chose mais j'ai appris à me méfier des apparences. La belle ministre avait une réputation d'être une personne franche et droite, c'est ce qui me plait, mais peut être que la réalité est autre. Dans tous les cas, je préférai une révélation directe plutôt qu'une découverte par moi même pour la suite.
"Je vous remercie de votre confiance, et je ferais tout ce qui est nécessaire pour que mon travail vous satisfasse."
Lancelot se met plus à l’aise avec moi, mon altercation avec ma mère a eu le don de mettre une sacrée pagaille et donner une autre image de moi, comment garder une certaine autorité si on n’arrive même pas à se faire respecter par ses propres parents mais bon c’est bien connu, Mère sera toujours au-dessus de moi quoi qu’il advienne. Le Garde me fait part de ses interrogations qui ne portent que sur la furie de toute à l’heure, face à cette question, je pus que sourire et lui explique alors ma vision des choses.
- Non je n’ai que cette nuisance on va dire et c’est grandement suffisant.
Je mimais des guillemets autour de nuisance, on ne va pas l’appeler parasite non plus.
- Même si la qualifier de nuisance est très péjoratif, c’est surtout une mère qui veut se montrer encore indispensable, elle aboie beaucoup mais ne vous inquiétez pas pour votre poste, elle ne peut vraiment rien faire contre vous sur ce point.
Par contre, lui pourrir la vie indirectement, elle le pourrait si elle le voulait mais son orgueil lui dictera de ne rien faire, on verra ça au prochain round et au pire je ferai intervenir Père qui était l’opposé de sa femme, je me suis toujours demandée comment ils font pour vivre ensemble mais je ne veux pas savoir les raisons obscures de ce mariage.
La dernière question de Galaad concerne l’aspect discrétion du poste, je pense que ce n’était pas le moment de sortir le papier sur la confidentialité annexé au contrat mais l’envie ne manquait, je vais me contenter d’expliquer au sens large.
- On va certainement passer beaucoup de temps ensemble ainsi lors de gala et autres mondanités du genre. Qui dit gala dit soirée dansante et j’en passe, vous comprendrez très rapidement mes préférences à ce genre d’évènement et je vous demanderai donc de ne pas rendre compte de mes activités en dehors, voici le genre de discrétion que je demande qui se résume surtout à de la confidentialité et respect de vie privée.
Je dis ça d’un sérieux sans faille, comment expliquer de manière sereine que j’adorai faire la cour à diverses personnes lors de ces soirées, femmes mais aussi hommes si le coeur m’en dit. Ma famille m’a toujours reproché mon manque de stabilité et si Mère choisit mon garde fou, il sera là aussi pour espionner les moindres faits et gestes. J’ai vérifié des centaines de fois le dossier de Lancelot, je ne vois aucun signe que ma mère le connaisse ou tire les ficelles quelques parts, les autres candidats étaient achetables mais lui, je me fais aucun soucis, c’était quelqu’un de droit et j’ai eu la preuve il y a quelques minutes.
Miranda rapporte le thé, j’étais une grande amatrice mais peut-être pas tout le monde et dans le dossier malgré qu’il soit complet ne précise pas les goûts alimentaires de mon nouveau collaborateur. C’était mon thé préféré, il était fait par Lerin Castalion, il avait le don de mélanger toutes les saveurs, son thé n°11, il recherche encore un nom pour celui-ci, il faudrait que je lui demande la prochaine fois.
- Je pense qu’il n’y aura pas de soucis sur ce point, vous me convenez déjà.
Je repose ma tasse sur la table et curieuse j’active mon pouvoir, mes yeux changent discrètement de couleur, une couleur plus ambrée.
- Pour tout vous avouez si en plus ma mère vous n’apprécie pas est un plus, non pas que je me serre de vous comme vendetta auprès de ma famille mais vous êtes totalement qualifié pour ce poste et servons-nous de cette entente pour nos intérêts personnels, je vous promets une carrière professionnelle plus intéressante et moi la paix, je pense que c’est un bon compromis.
Lors de mon petit discours, j’ai pu observer ses réactions grâce à mon pouvoir qui interprète les émotions, je fus amusée de voir qu’il ne semblait pas appréciée le thé plus que ça quand il le buvait et je trouvais que c’était un bon moyen de le taquiner pour finir cet entretien.
- Sinon, si vous préférez le café ou une autre boisson, n’hésitez pas à demander, ne vous forcez pas pour moi même si votre intention est tout à fait louable.
Elle me promettait dès lors une carrière professionnelle plus intéressante, et elle gagnait en sérénité. Il est clair que j'avais énormément de reconnaissance pour la demoiselle qui me tirerai de mon quotidien par des missions autres. C'est vrai, l'ennui de mes précédentes missions semblait déjà être un lointain souvenir. Je pourrais bientôt demander à passer lieutenant tout en conservant mon titre de garde du corps de la Ministre. J'avais tout à gagner à accepter et finalement je me dis que l'intervention de la mère Du Lys a été une aubaine. Cela m'a permis de montrer que j'étais capable de m'imposer face à une personnalité particulièrement turbulente. Je n'avais aucun réel respect pour ces nobles qui pensaient qu'il suffit de revendiquer le droit au respect pour l'obtenir. Le respect, ça se gagne, et ça se gagne en agissant honorablement. Haru était une personne qui inspirait le respect, sans avoir à faire prévaloir son statut, c'était donc un honneur pour moi de la servir. Quand elle me fit la réflexion sur le thé, je restais un moment interdit. Elle avait le pouvoir de lire dans ma tête ? J'étais resté stoïque, je n'étais pas du genre à protester et j'avais acquis ce que certains appelé une "poker-face". Impossible qu'elle ait vu autrement que par le biais d'une capacité. Je souris à cette allusion. Inutile de rester impassible si elle savait lire mes émotions.
"C'est une capacité des plus intéressantes. Cela doit vous être particulièrement utile dans ce milieu professionnel. "
Et voilà, je retournais dans mes travers pragmatiques. En deux phrases j'avais fais deux échos. Le premier écho concernait le fait que j'avais compris qu'elle avait la capacité de lire les émotions voir même les pensées. Et la deuxième était une référence à l'utilité de son aptitude. Elle pouvait voir avec ça si les gens étaient dignes de confiance ou pas. Elle me sondait peut être depuis le début de l'entretien, une chance que mes pensées soient tout à fait honorable, j'aurai pu me retrouver bien bête. Il fallait l'avouer, la Ministre avait raison sur un point, on avait tous les deux à gagner dans cette collaboration et je pense qu'il n'y a pas de raison de se trahir tant que l'on a des intérêts communs. Haru pouvait bien avoir à faire à n'importe qui, sa capacité de détection était tout de même un premier rempart pour déceler les menaces, et si cela ne suffit pas désormais, ce sera à moi de la protéger de cette menace. J'étais prêt à mettre Galaad à son service.
"Pour ce qui est du thé, je ne suis pas très thé comme vous l'avez deviné, mais je dois avouer que celui-ci est plutôt bon. Simple curiosité, votre aptitude est de lire dans les pensées ou bien de ressentir les émotions des gens ?"
J'avais parlé directement, je n'y allais pas par quatre chemins. C'était étrange d'ailleurs que j'aille si spontanément, mais je sentais que la confiance s'installait entre nous deux donc je me suis permis cette question. En réalité, c'était plus sa réaction que je cherchais à voir plutôt qu'une réponse à cette question. Allait elle me répondre ? Botter en touche ? Garder l'information pour elle ? J'aime bien savoir à quel genre de personne j'ai à faire. Il me tardait déjà d'assurer sa sécurité, ce n'était pas une femme des plus banales et je pense que notre relation professionnel sera des plus fructueuses. Et dans le but que son pouvoir confirme que mes intentions sont louables, je me permis de conclure ma phrase par une parole des plus sincères.
"Ce sera un honneur pour moi d'être à votre service Madame la Ministre."
Ma réflexion sur le thé semble l’étonner, d’abord il se fige par ce petit élément que je relève dans la plus grande simplicité. Avec l’étude de son dossier et l’étude de son corps, je n’avais pas forcément besoin d’utiliser mon pouvoir pour connaître ses intentions, pas qu’il était déchiffrable facilement mais j’ai tellement pris le temps d’étudier mon pouvoir que j’ai fini aussi par étudier les faits et gestes de chacun. Le goût était quelque chose qui était difficile à interpréter, même si des pupilles dilatées ou quelques grimaces permettait de deviner, cette fois-ci, il ne fit rien, il avait bu son thé d’un trait tel un automate ce qui m’avait légèrement interpellé d’où l’activation de mon pouvoir.
Mais ce qui est encore plus remarquable, c’est la manière de dire les choses, je n’avais pas à faire à un rustre, passant par divers chemins pour me faire dire telle ou telle chose, je pourrai prétendre de rien, faire semblant de ne pas comprendre la question mais sa tête en disait long, il savait que quelque chose cloche, que je n’aurai pas dû deviner si simplement et un sourire apparaît sur son visage, signe qu’il se permet de se détendre avec moi.
- On dit que la faiblesse humaine est d’avoir des curiosités d’apprendre ce qu’on ne devrait pas savoir mais je préfère qu’on définisse la curiosité comme la gourmandise de l’esprit après à vous de voir comment définir la chose.
Me redressant correctement sur mon fauteuil pour me mettre plus à l’aise, croisant une jambe l’une sur l’autre, les mains sur les cuisses, je m’éloigne un peu de ce bureau pour me laisser un peu d’espace, non pas que je veux imposer entre lui mais pour être plus à l’aise.
- Donc oui il est vrai que ma capacité m’aide dans certains cas, je ne lis pas directement les pensées des personnes sondées mais j’ai quelques années derrière moi maintenant et j’arrive de mieux en mieux à interpréter les signes que je visualise. La politique et la noblesse est un monde de requins, il faut bien avoir quelques avantages si on veut rester dans le jeu, vous ne pensez pas ?
Je rigolais intérieurement quand il parle d’honneur de me servir, on dirait un vassal qui ferait tout pour sa Reine, j’avais encore du mal avec cette idée et je préférais être plus clair sur ce point.
- Je ne suis pas une Reine ou Princesse vous savez, je suis votre nouvel employeur, je ne suis pas dans le corps d’armée, je ne connais pas la notion d’honneur ou assimilé. Je veux un travail bien fait et sincère. Nous aurons un contrat qui nous lie avec chacun des obligations et des devoirs même si mes obligations sont essentiellement de garder votre intégrité propre.
Miranda tombait à pic avec un dossier complet avec tous les documents nécessaire, je me redresse machinalement et passe de l’autre côté du bureau pour arriver au niveau de ma secrétaire.
- Merci bien Miranda, j’en ai bientôt fini avec Monsieur Steelheart.
Je la vois regarder notre nouveau collègue de la tête aux pieds et un léger sourire apparaît sur son visage, je ne savais pas trop quoi en penser mais elle détestait que je la sonde donc je ne le fis pas, c’était un arrangement entre nous, elle m’a dit qu’elle ne souhaitait pas être un sujet d’expérimentation et que j’avais qu’à poser la question directement, elle avait un certain caractère mais c’était pour ça que je l’avais gardé quand j’ai pris la relève.
Je me place à côté de Lancelot à sa droite, il était encore assis et ouvre le document devant lui, un contrat de trois pages avec l’en-tête de mon ministère, un livre ouvert avec un sablier comme symbole, une annexe sur la confidentialité et une dernière feuille avec l’en-tête de l’armée pour son détachement auprès de mon service. Miranda avait rempli tous les papiers avec le nom du Garde, son affectation et tout le reste, le tout imprimer en trois exemplaire. Je me penche légèrement pointant du doigt quelques lignes quand je survole rapidement le document pour les points importants.
- Je vous laisse le loisir de lire ici, je peux vous laisser tranquille ou vous pouvez le rapporter avec vous et revenir demain, je le signerai après.
Je me redresse et m’éloigne légèrement, j’avoue m’être un peu trop rapprochée, on dit qu’il faut garder au moins un bon mètre d’espace vital mais sans le vouloir je m’étais mise plus près que je le voulais, j’étais à l’aise avec lui et mon subconscient me disait peut-être que je pouvais avoir totalement confiance...
La ministre s'est approchée, une proximité que je trouvais étrange. D'habitude les nobles restent loin des gardes. Il y a un accord tacite qui est de laisser un bon mètre d'écart entre chacun. D'où le fait de tendre le bras pour donner un document, que le noble attrape à bout de bras également. Mais là, elle avait brisé la distance sciemment. C'est alors que j'ai compris sa façon de faire. Elle n'était pas du tout dans le protocole en réalité, et il n'y avait pas de gène de sa part de s'approcher de moi. Bon j'avais l'habitude avec Yv qui était une personne réellement sans gène à déambuler nue dans notre colocation. Mais c'était fascinant. Je voyais en fait en elle ce que je n'arrivais pas à imaginer chez moi, une forme de liberté assumée qui ne se soucis pas du regard des gens. Dur de faire tomber les barrières que mon père s'était efforcé de forger pendant autant d'année. Il n'y avait pas grand chose à faire contre ça, je ne suis que ce que mon père a crée. Cette pensée m'attristait mais me rendait fier. Un jour je le surpasserai. Mais revenons à nos moutons. Elle m'explique le découpage des pages. Il n'y en a que trois, cela ne devrait pas être bien long. Je dis donc à la Ministre :
"Si cela ne vous dérange pas, j'aimerais le lire dès maintenant, il n'y a que trois pages, une annexe et une feuille de détachement, je pense pouvoir vous donner ma réponse après lecture."
Après son accord, je me plongeais dans la lecture du règlement. Les clauses ne concernaient pas que mes devoirs, mais aussi ceux de la ministre. C'était étrange, d'habitude sur les contrats, il n'y avait que mes obligations, je n'avais pas de règles concernant mon supérieur hiérarchique. Je trouvais cela très avantageux. Les trois pages me semblaient plutôt avantageux et j'ai même relu une seconde fois rapidement pour être sûr que je n'avais pas mal lu. Non, c'était quasiment un contrat d'égalité, c'était assez troublant. Moi qui avait l'habitude d'avoir des relations verticales, là c'était une relation diagonale presque horizontale. Elle avait autant de devoir que moi, c'était assez gênant même. Si c'est sa volonté cependant je ne vois pas ce que j'ai à redire. Je lisais ensuite la partie confidentialité. Je me demandais même pourquoi je devais le lire, à partir du moment où je suis au service de quelqu'un, je ne parlerais de rien qui puisse le nuire à qui que ce soit. Mais je m'attelais à le lire tout de même par acquis de conscience. Le troisième concernait mon avis de détachement, cette dernière me fit sourire. En signant ce papier je mettais fin à mon calvaire auprès de Viktor. Une fois fini, je me permis d'attirer l'attention de la demoiselle qui n'était peut être pas resté à attendre que je finisse. Mon interrogation du début était la seule chose qui m'empêchait de signer directement. Je pris donc la parole avec clarté pour éclaircir cette situation.
"J'ai lu attentivement les termes du contrat, et je suis prêt à le signer. Cependant, je souhaite d'abord revenir sur une de vos phrases précédentes qui m'a un peu interpellé."Je marquais une pause, ravalant ma salive, avant de continuer. "Voilà, vous avez parlé d'honneur, disant que vous ne connaissez pas cette notion. C'est une notion qui a une grande valeur à mon sens. Quand j'accepte d'être au service d'une personne, ce n'est pas parce qu'un contrat me lie à cette personne. Je n'ai jamais été très paperasse. C'est parce que j'estime qu'elle est suffisamment honorable pour que je me mette à son service. C'est vrai, vous n'êtes ni reine ni princesse, mais vous avez fait ce qui vous semblez juste dans un moment où il aurait été plus simple d'abdiquer. En plus de montrer une force de caractère, vous acceptez de me donner ma chance malgré que je sois dans une situation non-favorable vis à vis de mon supérieur directe. Vous me donnez la possibilité d'entrer à votre service malgré tout. Je veux bien croire que votre pouvoir puisse vous aider à jauger les personnes, mais pour moi vous agissez de façon honorable. Mon travail sera sans faille, soyez en assuré. Malgré ma haute estime de l'honneur, voulez vous toujours de moi pour garde du corps ? Si oui, je serais ravi de signer dès maintenant mon contrat."
Si elle avait activé son pouvoir durant ma phrase, elle aurait pu voir qu'il n'y avait pas un seul mot de faux. J'étais sincère et je sais que beaucoup de personnes ont horreur des personnes trop portés sur l'honneur. C'est quelque choses d'importants pour moi, et à défaut d'avoir ceci marqué sur mon dossier militaire, je voulais faire en sorte qu'il n'y ait pas de surprise. Je veux jouer franc jeu avec elle, nous allons passer de long moments ensemble pour le boulot, je ne veux pas qu'elle ait une image erronée de moi.
Je le laissais donc faire, il en avait pour par pour longtemps après tout puis c’était le blabla habituel qu’on pouvait trouver au début, je finis par m’asseoir de nouveau sur mon bureau, rangeant quelques dossiers pendant que je finissais ma tasse de thé fort délicieuse.
- Je vous en prie, faites comme vous semble j’avais calé un long rendez-vous pour ça.
Cela dura quelques minutes et celui-ci m’interpelle délicatement à nouveau pour me signifier qu’il avait finir de tout lire mais un point le chagrinait et montrait donc ouverte à la discussion. J’étais son futur employeur et je ne demandais pas qu’il se rabaisse à ne pas dire ce qu’il pense enfin il y avait toujours la manière de faire même si régner en tyran ou capitaine forcené ne tentait peu. Les coudes posés sur mon beau, les doigts qui se touchent en clocher proche de ma bouche, je prie le temps de l’écouter attentivement. Il se voulait sincère et le sujet semblait le tenir à coeur, peut-être inconsciemment je l’avais froissée, je sais que les militaires avaient un sens de l’honneur important mais pour moi c’était toujours aussi abstrait, personne ne savait quoi faire quand un proche était impliqué, est-ce que si j’étais la garde du corps de la princesse, si je devais choisir entre mon frère et elle, je choisirai le sens de l’honneur et sauver la princesse et non mon frère ? Un militaire aurait fait comme il le dit si bien son devoir, son honneur était en jeu mais moi, la personne qui partage mon sang, avec qui j’ai vécu, partager des choses c’est mon frère pas la princesse qui est né avec une noble naissance mais est-ce que sa vie vaut de sacrifier tant d’autres ? C’est risibile venant de ma part alors que je suis en train d’embaucher un garde du corps, je veux juste une stature fiable derrière moi qui pourrait gérer certains types de problèmes que je ne pouvais pas faire, les détraqués en tout genre et j’en passe, les mots ne blessent pas autant que les poings quand notre adversaire ne veut pas entendre raison, puis tout le monde le sait, un mot n’a jamais arrêté un couteau qui se dresse contre soi et Lancelot sera là pour ça, il doit me protéger de sa lame et non de son propre corps.
Je finis par lever de ma chaise, certainement la dernière fois et m’assoit de son côté de bureau sur le second siège de libre, on avait l’air de parler de choses plus sérieuses et une planche qui nous sépare donnait encore cette allure d’entretien qu’il s’apprêtait à signer avec moi son contrat, indirectement nous allions être plus proche, avec Miranda c’était une relation patron - secrétaire mais avec lui ça sera tout autre. Bon je ne compte pas raconter mes peurs, mes amourettes et tout genre, ce n’était pas ma nounou, ni mon chauffeur mais juste un collaborateur un peu baraqué avec un magnifique costume, faut que je trouve le tailleur royal et qu’il s’arrange directement avec Lancelot pour l’aspect pratique.
- Si je vous ai froissé, je m’en vois désolée, ce n’était guère mon intention.
Toujours aussi souriante pendant tout le long de l’entretien, j’essayais de lui faire comprendre que j’étais ouverte esprit et tout l’opposé de ma tendre mère.
- On dit que mesure la valeur d’un homme au respect de ces engagements, vous êtes un homme valeureux Monsieur Steelhearth, chacun cherche à évoluer, chacun cherche d’avoir le meilleur parti dans une situation, c’est tout à fait humain, vous pouvez penser que vous profiter la situation mais peut-être que c’est beaucoup pour vous d’un coup, je ne fonctionne pas du tout comme l’armée, j’ai d’autres fonctionnements et je ne compte pas vous exploitez car vous serez à moi. Je veux gagner votre reconnaissance par mes actes même si je pense que j’ai déjà marqué quelques points.
Je lui fis un petit clin d’oeil taquin et reprends.
- Donc comme on dit dans certains évènements, pour le meilleur mais également le pire ? Je pense que notre collaboration peut aboutir à quelque chose d’intéressant puis aider les jeunes est quelque chose qui me tient à coeur, vous verrez que j’ai un certain talent pour ça.
J’ai trouvé quelques jours plutôt une certaine Fraülein, une jeune femme maltraitée qui a été laissé limite pour morte dans la rue et je ne pouvais la laisser dans de telles conditions, enfin c’est encore une autre histoire tout ça.
Tendant une main chaleureuse dans sa direction.
- Je serai ravie que vous rejoignez notre équipe Monsieur Steelhearth.
Cela évité de creuser un fossé entre elle et moi. Je fus touché par cet intention. Je voyais en elle l'avenir de la politique de ce royaume. Oui, je n'étais pas des plus joueurs habituellement, mais je mettrais bien une pièce sur elle. Je parie qu'elle arrivera à faire de grandes choses, avec un comportement comme le sien. Elle dit qu'elle peut m'aider à atteindre mes objectifs, moi je dis que je peux l'aider à la prévenir du danger. Je m'assurerais personnellement de sa sécurité. Je ne sais pas ce qu'elle entend par "un talent pour aider les jeunes", mais je prend ça pour un compliment. Je me lève de ma chaise et saisit sa main tout en conservant un regard droit dans les yeux
"Je suis ravi de rejoindre votre équipe, Madame la ministre."
Je me retournais ensuite vers le contrat et signez les différentes pages du contrat. Une opportunité pareille, seul un fou pourrait la refuser. La ministre a bien démontré qu'elle était quelqu'un d'honorable et donc je n'avais pas besoin de beaucoup réfléchir. J'aurai hésité si j'avais eu en face de moi Arya. Non, j'aurai refusé carrément même. Je ne sais pas ce qu'elle a en tête celle là mais ce n'est rien de vraiment glorieux. Et puis bon, j'étais suffisamment intelligent pour ne pas me mettre au service d'une personne qui me ferait agir de façon déshonorable. Lorsque le contrat fut rempli je le présentais à la ministre pour lui montrer que j'avais signé le contrat, et aussi s'il y avait besoin qu'elle le signe à son tour. Je me doutais bien qu'après Miranda devrait revenir, j'allais apprendre à la connaitre elle aussi. Bon vu qu'elle n'est pas très fan de la mère d'Haru, je pense que le courant va très bien passé avec elle aussi. Cette pensée me provoqua une petit sourire en coin. C'est alors que je repris la parole auprès de la Ministre.
"Quand est ce qu'on commence ?"
Né prêt, c'était une expression qui m'allait plutôt bien. J'étais déjà impatient de commencer mon travail. Je savais que cela ne commencerait peut être pas dès demain avec le temps de faire la paperasse pour mon transfert, les modalités etc... J'espérais ne pas avoir trop de délais avant de commencer, maintenant que je sais que je suis pris dans un job de rêve, la garde ne me fait plus autant rêver. Je serais tellement content d'envoyer ça à la tronche de Viktor lui qui m'a promis de me faire vivre un enfer sous son commandement. Je me suis promis de le faire avec suffisamment de retenu, mais une chose est sûre je saurais fêter ça avec ma coloc Yv ! Distribution de malbouffe en vue !
Comme depuis le début de l’entretien, Lancelot me regarde droit dans les yeux quand il me serre la main, j’aimais ça chez lui, quelqu’un de confiant, fier, honnête et sincère, si nous avions le moindre différent, il m’en fera part et moi également, je n’avais pas les barettes sur les épaules pour l’empêcher de parler, juste une accolade sur la chemise comme signe d’appartenance au gouvernement mais ce n’était pas en soit un grade militaire comme tel, il a bien compris que je le laisserai parler.
- J’en suis enchantée alors.
Il se retourne et signe le contrat sur le bureau, il manquait que ma signature et contourne mon bureau pour ouvrir un tiroir spécifique, je m’étais habituée à toujours signé mes documents de la même plume rendant plus authentique les divers papiers que je signais, on ne pourra pas falsifier la forme de mes lettres ainsi, ma plume ayant déjà plusieurs années, elle avait prit une certaine spécifique permettant d’accentuer telle ou telle lettre, faisant chauffer la cire couleur d’or en même temps, j’attrape dans un petit coffre en bois avec un mécanisme de blocage ou se trouvait mon sceau spécifique. Pour l’occasion, j’avais rajouté un Lys en plus du sablier et du livre ouvert. Je signe tous les documents, paraphe avec un tampon et appose mon sceau.
Quand tout cela finit, il me demande quand il commence, il était déjà pressé et je le comprends puis ce sourire qui s’affiche sur le visage était rafraîchissant, il semblait heureux de la tournure des évènements et c’était de même pour moi.
- Administrativement parlant dans trois jours, après celà vous allez devoir passer chez le tailleur pour votre uniforme, Miranda vous prendra rendez-vous dès que possible, on pourra se revoir alors à cette date pour parler agenda et organisation propre de votre temps partiel.
J’allais devoir préparer un planning précis, je ne veux pas me permettre de le déranger aux derniers moments et je sais qu’à cette époque de l’année, de nombreux évènements vont naître et j’aurai besoin de lui de nombreux soirs.
- Miranda va finir les formalités administratives et quelqu’un vous déposera vos documents à votre logement mais si vous avez le moindre soucis, n’hésitez pas à passer directement au bureau dans la journée, ça serait un plaisir.
Je lève la tête vers l’horloge, le temps est passé relativement vite, je ne voulais pas le jeter à la porte mais je crois que nous avions tout maintenant et il restait que la paperasse à faire, fléau de notre époque et surtout je dois aller voir ce cher Viktor pour lui dire que je lui vole sa chère recrue.
- Je vous laisse encore quelques jours de répit Monsieur Steelhearth et après ça serait trop tard.
Me dirigeant vers la porte, je l’invite gentiment à me suivre vers la sortie du bureau, m’arrêtant devant le poste de Miranda qui lui demande alors ses disponibilités pour le rendez-vous avec le tailleur.
- Bon je crois que tout est bon pour nous, on se revoit donc trois jours, je vous souhaite une excellente fin de journée, je vous autorise à fêter ça dignement, vous avez trois jours pour vous en remettre.
Je lui adresse un dernier sourire conciliant et lui adresse un dernier salut.
FIN DU RP