Newt avait connaissance depuis des années de cette maison, du fait qu'il en ait hérité. Mais il n'y avait jamais mis les pieds. Il avait toujours évité dans la zone avec Nivom. Et aujourd'hui, Newt pensait à cette mère qu'il n'avait jamais pu connaitre. D'une humeur massacrante, il avait congédier Deirdre le matin même, et Odin ne l'avait pas approché, préférant rester avec la femme de main de l'héritier.
Newt regardait la mer, perché sur le rocher extérieur de Nivom, le dragon dormant au sol, apparemment imperturbable face à l'humeur désagréable de son éternel compagnon. Dans la main de Newt, cette lettre qu'il avait conservé des années auprès de lui, où sa mère lui expliquait qui elle était, sa magie à elle, elle y racontait son dragon à elle, Vif-Argent. Newt jeta un coup d'oeil à Nivom, bien plus petit que le grand dragon argenté de sa mère. oh il était de mauvaise foi et cette fois-ci, même Nivom ne pouvait supporter cela, faisant chuter Newt de son rocher d'un coup de queue violent. Le dragon blanc, parfaitement réveillé, grognant envers l'humain à ses côtés. Newt rendit les armes : il n'avait aucun interet à se battre avec Nivom. Le grand dragon blanc attrapa brusquement le jeune héritier et s'envola avec lui.
- Nivom lache moi ! Repose moi !
L'animal ne bougeait pas et permit seulement à Newt de bien s'installer sur son dos. Le jeune homme glissa la lettre dans sa veste et se laissant guider par son ami. Nivom ne vola pas longtemps, moins d'une demi heure et se posa sur une grande plage vide, a l'exception d'une maison qui ne semblait pas abandonnée le moins du monde.
- On fait quoi ici ? Allez on rentre mon grand !
Nivom lâcha un rigissement vers son compagnon qui se retrouva contraint de descendre et d'aller voir. Ca ressemblait à l'endroit où sa mère vivait... Pourquoi l'y avoir emmené ?
Un bruissement se fit entendre à l'extérieur de la petite maison. Un bruit qu'elle ne connaissait que trop bien, lui rappelant des souvenirs nichés au fin fond. Cela ne pouvait être que le froissement des ailes contre l'air qu'elle percevait, comme pouvait ainsi le faire le dragon de sa mère. Cela était pourtant impensable, ce dernier avait lui aussi disparut depuis la mort de cette dernière.
« Vif-Argent » Sortant précipitamment de la maison, Lysianthis se trouva alors paralysés face à ceux qui étaient venus près de la maison. Ce dragon, ce n'était pas Vif-Argent, mais Nivom, le dragon que sa mère a laissé à son demi-frère. Lys le connaissait de deux part, la lettre de sa mère lui en parlait, et évidement... Qui ne connaissait pas le dragon du fils du Gouverneur ?
Une première rencontre, qu'elle avait pourtant imaginée une bonne centaine de fois. En venant même, à avoir préparé son discours, au mot près, pour lui expliquer la situation dans laquelle ils sont confrontés. Oui, Lysianthis pensait réellement être prête pour ce moment... Alors pourquoi ? Pourquoi rien ne lui vient à l'esprit actuellement ? Pourquoi n'arrive t-elle pas à lui dire, tout ce qu'elle avait prévu ? S'en trouvant presque ridicule devant lui. Non... La demoiselle redoutait simplement que son corps la trahisse, et décide de lui-même de fuir devant le grand brun. La peur du rejet, du mépris, et d'un nouvel abandon était trop présent en elle. « Je... » Son cœur se sera dans sa poitrine. Lui procurant alors une sensation des plus désagréable. Non. Il fallait qu'elle se contienne, qu'elle ne laisse pas ses sentiments l'envahir. Depuis bien trop longtemps, elle avait attendu ce moment. Il fallait qu'elle fasse preuve de retenue, qu'elle garde le contrôle et qu'enfin...
Non. Elle n'y parvenait pas. Elle allait pourtant lui devoir des explications maintenant qu'il l'avait vu sortir de cette maison qui était pourtant sienne par héritage. Vivement, elle se retourna et commença à fuir, telle une voleuse, pour ne pas être rattrapée. Peut-être laissera t-il tomber l'affaire.
Le jeune homme observait la maison, qui avait l'air plus qu'entretenue. Nivom leva brusquement les oreilles vers l'avant, attentif. Il avait entendu du bruit et Newt se montra plus attentif, la main sur la garde de son épée. Finalement, la porte s'ouvrit et une jeune femme, plus jeune que Newt, sortit avec un air enjoué qui disparut aussitôt son regard se posa sur le dragon blanc. Elle semblait déçue. Le brun la détailla et quelque chose le dérangeait. Ce sentiment de déjà vu. Elle avait de long cheveux blanc, des yeux améthystes. Alors quoi, pourquoi ce sentiment de familiarité. La mauvaise humeur de Newt s'envola et il eut l'impression d'un poids sur les épaules.
Nivom huma l'air et s'approcha d'un pas mais la jeune fille s'enfuit en courant. Newt, par réflexe, s'élança à la suite de la jeune fille. Plus grand, plus entrainé à n'en pas douter, le jeune homme la rattrapa sans mal.
- Attends !
Il attrapa son poignet et la força à lui faire face. Il y avait un truc chez cette fille qui frappait Newt, il ne savait pas quoi.
- Qui es-tu ?
Il était intrigué, son humeur massacrante envolée. Qui était cette fille dans la maison de sa mère ?
« Lysianthis. Je m'appelle, Lysianthis. » La jeune demoiselle prit une profonde inspiration. Ce qu'elle s'apprête à sortir par la suite ne lui était pas évident, mais elle devait faire confiance à sa mère. Cette dernière voulait que sa fille retrouve son frère, c'est bien qu'elle avait confiance en ce dernier. Mais allait-il seulement la croire ? Après tout, le fils du gouverneur devait avoir de nombreuses tentatives de personne, essayant de s'approcher de lui pour avoir les faveur de son père. Voire, de ce dernier en lui-même pour ce qui allait advenir dans un futur proche. « Cette maison, est celle de ma mère. » Lys emmena les choses de manière subtile, préférant dans un premier temps ne pas lui annoncer leur fraternité. Lui devait maintenant l'avoir comprit, mais elle fit mine de ne pas savoir que lui aussi, était le fils de celle qui vivait là avant. Ainsi, il avait les cartes en main pour l'annoncer de lui-même, ou au contraire s'esquiver.
La demoiselle se présenta sous le nom de Lysianthis, nomù inconnu à Newt, mais qu'il trouva joli. Elle semblait d'ailleurs tout autant troublée que lui, quoiqu'un peu moins peut-être. Elle savait, et pas lui. Quand elle lui annonça que cette maison était celle de sa mère, Newt la lâcha, fronçant les sourcils.
- Cette maison est celle de ma mère, elle me l'a léguée...
Pourtant, Lysianthis était sûre d'elle ça se sentait. Il y avait autre chose. Le jeune homme se tourna vers Nivom, peut être qu'il s'était planté de maison, qui sait ? Les dragons ont bonnes mémoires. Et Nivom avait rejoins ce groupe, cette petite famille à la naissance du bambin qu'était Newt. Ils avaient vécu une semaine ici et Newt avait ensuite était confié à son père. A son arrivée, Nivom avait défié Vif-Argent et avait vaincu l'argenté grâce à sa vitesse, mais il respectait son ainé. Cette maison, le dragon blanc la connaissait bien. Il s'approcha de la jeune femme qui ne semblait pas effrayé le moins du monde par la présence d'un dragon.
Et cela surprit le dragonnier. En général les gens qui découvrent un dragon sont surpris, impressionnés. Mais pas elle. Pourquoi ? La maison de sa mère... Newt ne voulait pas comprendre, il ne voulait pas réaliser ce que cela impliquait.
- ... qui était ta mère ? fut la seule question qu'il pu poser à cet instant, dans sa peur de comprendre.
Dans un premier temps, elle sembla ignorer la question du brun. S'approchant du dragon et posant délicatement sa main sur le museau de ce dernier. « Il est presque devenu aussi fort que Vif-Argent. Si j'ai bon souvenir de sa carrure. » Lysianthis avait toujours eu cette facilité d'approche avec le dragon de sa mère, lui donnant plus d'assurance pour approcher celui de Newt. Son regard se tourna de nouveau vers ce dernier, souriant doucement. L'une de ses mains vint attraper celle du dragonnier, qu'elle incita ainsi à la suivre... Sans réellement lui laisser le choix en fait. « Viens avec moi. » Se dirigeant vers la maison, il semblerait qu'une petite idée lui trotte en tête. Était-elle bonne ? Peut-être pas... L'homme allait déjà être bouleversé par le fait de découvrir sa nouvelle identité de frère, mais en plus de cela, elle le fit rentrer dans la maison de sa mère.
Lui lâchant la main sur le seuil de la porte, elle pénétra dans une petite pièce aménagée de manière simple, mais coquette. Lys alla se saisir d'un portrait qui trônait sur la cheminée, et l'apporta à Newt. Dessus, une femme, brune aux reflets bleus, souriante, fraiche comme la rose, tenant dans ses bras une enfant lui ressemblant tout autant. « Vous vous ressemblez... Elle était magnifique tu ne trouves pas ? » L'enfant à ses cotés, avait le même regard que Lysianthis, mais non sa couleur de chevelure, qui sur le portrait était comme celle de sa mère. « Valkah, c'est le nom de ta mère n'est-ce pas ? Et l'enfant à ses cotés, c'est son autre enfant... Entre autre... » Petit moment d'hésitation, son regard se baissa, contemplant le portrait pour ainsi éviter de voir la réaction de Newt. « Moi. »
Lysianthis esquiva sa question et s'approcha de Nivom. Le dragon inspira l'odeur et ne put nier qu'elle était semblable à celle de Valkha. Il dressa les oreilles quand la demoiselle parla de Vif-Argent. Le dragon blanc l'avait connu quelques mois seulement mais il s'était vite entendu avec son congénère et avec sa dragonnière. Valkha avait pris soin de Nivom quand ce dernier avait débarqué chez elle en sentant l'arrivée de cet être auquel il serait lié toute la vie de l'humain durant. C'était comme un appel profond et certain auquel le dragon blanc n'avait pu résister.
- Vif-Argent...
Il était perdu et ne réagit pas plus quand la demoiselle l'entraina dans la maison. Il reprit quelque peu ses esprits en observant la maison. Il n'en avait aucun souvenir, cela n'est pas surprenant. Elle ne lui disait rien mais ne lui semblait pas hostile pour autant. Lysianthis lui présenta une image qu'il saisit et observa. Le même regard que Lysianthis pour l'enfant mais Newt croisa le regard de la femme : le même que lui, qu'il avait croisé plein de fois dans le miroir. Cette femme lui ressemblait il n'y avait aucun doute la dessus, si Newt avait hérité de la stature de son père, il avait indéniablement des traits communs avec cette femme.
- Valkah, c'est le nom de ta mère n'est-ce pas ?
Il hocha la tête, la réalisation tombait d'elle même. Et avant que la jeune femme n'ai prononcé la vérité, Newt avait compris.
- Je suis ton frère.
Ce n'était pas une question, il se disait les choses. Il regardait Lysianthis, réfléchissait. Grandir enfant unique et découvrir qu'on est le frère ainé de quelqu'un, c'est un choc. Newt regarda l'image et se souvint d'un truc, relevant une manche de sa tunique, il dévoilant une trace de naissance, une tâche un peu plus foncée sur sa peau qui ressemblait étonnement à un petit dragon. Ce que Newt ne savait pas, c'est que tous les héritiers de ce pouvoir et leurs enfants, souvent uniques, portaient. Lysianthis était particulière car justement, elle était la seconde héritier d'un Pouvoir du Dragon. Sans doute Lysianthis avait-elle la même...
Remettant sa manche en place, la jeune fille s'éloigna du brun, gardant le portrait dans ses mains. Le replaçant sur le dessus de la petite cheminée, son regard évita toujours celui de Newt. Avait-elle honte ? Était-elle gênée de cette évidence ?
« Maman m'a tout expliqué dans une lettre, ne lui en veut pas si elle ne t'a rien dit... Elle voulait me laisser le temps d'aller à toi. Au départ je n'ai rien fait, et puis, en grandissant j'ai commencé à me renseigner sur toi. Et je ne voyais pas quelqu'un comme moi, débarquer dans ta vie alors que tu possèdes un rang tel que le tiens. » D'autant plus, qu'elle n'avait trouvé nulle ligne dans l'histoire de Newt D'Orpheos, une trace, même quelconque de Valkah. Non, aux yeux de tous, il était le fil légitime du gouverneur et de feu, son épouse. Lysianthis ne comptait pas semer la zizanie dans le Royaume, en annonçant tout haut que cela n'est que mensonge. Non, elle comptait bien garder son secret pour ne pas appliquer des soucis inutiles à son frère. « Je ne t'en demande rien, que tu le saches me suffit. » Subtil mensonge. Newt avait le choix à présent, pouvant très bien s'en retourner et repartir. Lysianthis en aurait le coeur meurtrit, mais elle l'accepterait. Après tout, ils ont vécu tant d'années l'un sans l'autre. Pourtant, elle en ressentait ce besoin, et aussi stupide que cela puisse être, elle était déjà attachée à son frère.
Lysianthis releva sa propre manche et dévoila la même trace. Peut-être cette particularité d'être la seconde héritière d'un Pouvoir du Dragon avait causé sa faiblesse physique, nul ne le sait et sans doute ne le saura jamais. Newt acceptait doucement toutes les informations venant à lui. Cette marque, liée à son pouvoir, il l'avait croisé dans un livre sans s'y arrêter mais elle attestait des choses irrémédiable. Newt avait une petite soeur. Il passa une main dans sa tignasse brune, légèrement perdu.
- C'est... c'est pas possible... Je... Woaw.
Il était bouche bée, il lui fallait assimiler complètement l'information et ses implications. Déjà, il avait quelqu'un qu'il devait protéger. C'est le premier sentimet qui s'était réveillé en lui, cet instinct qu'il avait eut avec Athéas et parfois avec Aeron, les gamins de son parrain. Aujourd'hui le jeune héritier du grand port semblait promis à la jeune princesse d'Aryon, chose qu'il avait quelque part du mal à accepter. Son père lui avait longtemps expliqué les conséquences de son sang de bâtard. Le secret sur sa mère ne devait pas être su. Mais avec une petite soeur...
Agité par ses réflexions, le brun se gratta nerveusement la nuque en repassant une main dans ses cheveux. Il ne pouvait dévoiler au monde qu'il avait une soeur, ce serait rejeter l'autorité du gouverneur. Et il ne voulait pas faire du tord à son père, ni à Lysianthis. Il commença à faire les cent pas, agité.
- Tu vis ou ? Tu fais quoi dans la vie ?
Il avait besoin d'en savoir plus sur elle, car elle semblait en savoir plus sur lui. Mais dans la tête du jeune homme se dessinait une impasse quant à l'idée de profiter du temps avec cette soeur découverte tout en profitant de sa vie. Et ce n'était pas l'envie qui lui en manquait...
Devant l'impassibilité de ce dernier, et sa longue réflexion, la demoiselle s’agaça quelque peu. Un mécontentement, qui cacha une certaine tristesse. Ses poings se serrèrent, et ses yeux commencèrent à briller par ce trouble en elle. « Je ne suis pas stupide, j'ai conscience du fait que je suis un poids pour toi, pour ce que tu es et ce que tu vas être. C'est en grande partie pour cette raison que je ne voulais pas intervenir dans ta vie. Mais tu sais, je me fiche de ce que les autres puissent savoir ou non. Ils n'ont d'ailleurs, pas de raison d'être au courant. » Oui, elle lui suggéra bien cette possibilité de ne mettre personne au courant de cette situation. Ainsi, lui aura son rang protégé, et pour elle, personne ne se servira du lien qu'elle a envers l'héritier pour lui nuire. « Ou bien... Jusqu'à présent tu ne connaissais nullement mon existence... Alors... » Elle pouvait de nouveau se faire petite, et disparaitre. Une idée qui ne lui plaisait pas réellement, mais entre eux deux, il avait plus à perdre si cela venait à ce savoir qu'elle. C'était donc à lui de prendre la décision. Lysianthis se trouva nerveuse à l'attende de la décision que le dragonnier puisse prendre. Titillant ses doigts, le regard baissé, attendant le verdict, s'il peut toutefois être prit maintenant.
Il arrêta sa marche, le temps d'écouter sa petite soeur. Ainsi elle était aventurière, et elle n'avait aucun point fixe. Il fronça les sourcils ; il était hors de question pour lui qu'elle reste ainsi à la rue, alors qu'il vivait dans l'immense maison du gouverneur, bien trop grande pour lui. Les choses s'enclenchaient doucement dans son esprit. Il hocha la tête, pensif. La guilde des aventuriers, au moins il était sur que sa soeur aient un salaire. Il en avait déjà rencontré, ils n'étaient pas des gens méchants.
La jeune fille sembla s'agacer des réflexions de son ainé, si bien qu'elle dit à voix haute ce que lui n'imaginait pas de la sorte. Etre un problème pour lui, non. Un problème pour son rang, peut-etre mais il était hors de question qu'elle pense cela, alors que cela ne lui avait pas vraiment effleuré l'esprit. Il se dirigea brusquement vers elle et se posta devant elle. Il était bien plus grand, et l'age ne faisait pas tout. Il prit délicatement son visage entre ses mais quand elle évoqua subtilement l'idée de redisparaitre de sa vie. Ses yeux noirs dans les siens, Newt parla d'une voix douce :
- Je refuse que tu penses être un problème pour moi. Tu le sais déjà, mais je suis un enfant qu'on dirait batard, mi noble mi garde. Je n'ai pas le sang bleu et pourtant... Tu dois avoir eut vent des rumeurs sur mon compte...
Les rumeurs sur son potentiel mariage avec Athéas n'étaient pas tarie, d'ailleurs il se demandaient si elles le seraient un jour. Il esquissa un petit sourire :
- J'ai une petite soeur... c'est génial. Et ce n'est certainement pas un problème. Il est hors de question que je t'abandonne, tu m'entends ? Je m'arrangerais avec mon père pour que tu sois sa pupille, tu pourras vivre avec moi si tu le désire ! Nous on saura, les autres je m'en moque... Mais je compte pas te lâcher. C'est hors de question.
Il avait les yeux qui brillaient. Les choses se clarifiait dans son esprit et il se dit que la vie lui tendait la main et que s'il ne saisissait pas cette chance, il le regretterait. Il fit un sourire à cette petite soeur cachée, et peut être en voulait-il a sa mère de ne lui avoir jamais évoqué dans cette lettre qu'il avait un être sur qui il se devait de veiller, car c'étai là le role d'un frère à ses yeux.
Si Aragon d'Arphéos faisait de Lysianthis sa pupille officiel, comme lui était pupille du roi, alors les rumeurs pourraient coulaient qu'elles ne changeraient rien à la situation et lui, petit égoiste, pourrait profiter de sa soeur.
« Newt... merci. » Au fond d'elle, Lysianthis savait que Newt approuverait son rôle de grand frère. Bien qu'elle puisse en avoir douté, et ça elle n'aurait certainement pas due. Sa mère savait ce qu'elle faisait, bien qu'elle ne l'ait pas élevé, elle connaissait sa chaire et son sang. Son cœur fut alors, levé d'un poids immense. Laissant alors, larmoyer sur ses joues, quelques gouttes salées tombant en cadence. De manière prompte, la jeune soeur passa ses bras autours de son nouveau frère, qu'elle enlaça contre elle. Depuis le temps qu'elle attendait ce moment, même si elle l'avait repoussé durant des années... Ces retrouvailles n'en furent pas pour autant désagréables, mais plus qu'appréciable. Le visage enfouit contre le torse du dragonnier, elle sembla toutefois pensive à ce qui a été dit. C'est à ce moment qu'elle sentit, qu'elle n'était plus seule. Non, la jeune fille avait une personne à qui se raccrocher, et s'il savait le pauvre, à quel point ce mot pouvait être faible. Oui, ils allaient rattraper le temps perdus ensemble... Bien que... « En revanche... » Lys desserra son étreinte, et se décala légèrement du brun. « Pour ce qui est de ta proposition vis-à-vis de vivre avec toi et le Gouverneur... Je ne peux pas... Enfin du moins pas maintenant. Ça ferait beaucoup de changement d'un coup et je ne me m'y sentirais pas à l'aise. » La peur de le vexer se faisait ressentir, elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle veuille garder ses distances. Là n'est pas son but.
Mais il devait comprendre, lui a été élevé ainsi depuis son enfance. Elle en revanche, c'est vue élevée dans un foyer clos, sans très peu de personne avec qui converser. Alors vivre avec le Gouverneur... Elle en serait ridicule. La vie en société est encore peu aisée pour elle, faisant souvent preuve de grande maladresse. Une facette de sa personnalité, qu'il allait sûrement apprendre à connaître. Qui plus est, elle n'était pas encore capable de gérer cette masse d'énergie en elle, qui sait si elle en sera un jour capable. Alors, emmener une telle menace auprès du Gouverneur, serait inconscient de sa part. « Si tu me le permets, je pourrai rester ici. De manière licite tout du moins... Ainsi tu pourras venir me voir quand tu le souhaiteras. Après tout, c'est chez toi ici. » Une solution temporaire, peut-être qu'un jour, elle changera d'avis.
Son visage était devenu plus paisible, et souriant envers son frère. Ils avaient tellement de choses à rattraper, et elle, tellement de questions à lui poser. Et bien oui, beaucoup de choses se racontent sur Newt D'Arpheos. Mais Lysianthis n'a connu que des "on dit" et des rumeurs. Au moins maintenant, elle pourrait converser avec son frère et connaitre les réels détails de sa vie.
Il eut une seconde de flottement avant que Lysianthis ne se jette dans les bras de Newt. Le jeune homme serra son étreinte autour de la jeune femme. Il posa son menton sur le sommet de sa tête. Elle enfouit son visage contre lui et il profita de son de l'instant pour fermer les yeux. Il manqua de lâcher un grognement quand elle reprit la parole pour refuser - décliner serait un meilleur mot - sa proposition de vivre avec lui.
Il la laissa se décoller de lui, presque à contre cœur. Il n'avait jamais eut de vraie relation avec son père, là il avait envie d'avoir une vraie contact avec sa soeur. Elle déclina, mais les raisons semblaient on ne peut plus légitime, si bien que Newt hocha la tête dans un soupir.
- Soit, on fait comme tu le sens. En tout cas tu peux vivre ici autant de temps que tu veux. J'aurais pas du hérité de cette maison... Même si la raison maintenant semble évidente.
Il passa sa main dans sa tignasse brune avec un demi sourire. Dehors, Nivom lâcha un grognement, sans doute en avait-il assez de partagé celui qui avec le temps était devenu son frère, humain. Newt soupira une seconde avant de sortir.
- Je crois qu'il est jaloux. Tu veux peut-être qu'on te dépose quelque part ? demanda-t-il à sa petite soeur.
Il se doutait qu'à avoir côtoyé sa mère, Lys avait forcément fréquenté plus grand que Nivom, Vif-Argent n'ayant pas de retard de croissance. Sans doute avait-elle même l'habitude de monter à dos de dragon ? Sa mère utilisait-elle une selle comme lui ? Les questions se bousculaient dans sa tête et il n'arrivait pas à les mettre en ordre pour les poser. Nivom frotta son museau contre son dragonnier avec ce léger ronron qu'il savait faire, comme une marque de possessivité. Newt sourit à sa soeur, savoir si elle était partante pour faire un tour.
Lysianthis ne côtoyait son frère que depuis peu, et pourtant elle parvenait déjà à détailler les traits de son visage. Lisant ainsi, une certaine déception vis-à-vis de son refus... Oui, il avait les mêmes mimiques que pouvait avoir Valkah, et sans grande surprise par la même, celles de sa sœur. C'est assez amusant finalement, ils ont grandi dans un milieu, et une manière différente, et pourtant la ressemblance se faisait déjà présente. « Je ne dis pas que je ne reviendrais pas sur ta proposition... Peut-être un peu plus tard. J'aimerais d'abord que l'on prenne le temps de se connaître. » Un sourire sur ses lèvres qui se voulait rassurant, car son frère devait savoir que, bien malgré le fait qu'ils ne vivent ensemble, leur lien était à présent fait. Si tout deux c'étaient acceptés, alors ils ne le perdront pas, et pourront se voir plusieurs fois s'ils le souhaitent.
Son regard se tourna vers l’extérieur, s'amusant de cette jalousie que pouvait ressentir Nivom. La jeune fille savait les dragons possessifs envers leurs dragonniers, et celui-là n'en faisait pas exception. Elle sortit donc avec Newt pour le retrouver, prenant plus le temps de le détailler. Un blanc immaculé, une carrure des plus imposante... En réalité, elle l'avait déjà aperçu. Qui, vivant dans le coin, n'aurait pas vu passer au-dessus de leur tête cet imposant animal ? « Nivom peut voler en combien de temps jusqu'à la capital ? Non pas que je doute de ses capacités, mais je pense qu'il n'arriverait pas à battre Vif-Argent en qualité de rapidité. » En réalité, elle n'en savait rien. Mais le son de sa voix, et son petit sourire malin, résonnèrent plutôt comme une taquinerie envers le dragon, une mise à l'épreuve... Il n'y a pas de raison, c'est le dragon de son frère donc celui-là aussi allait devoir se faire aux boutades de la demoiselle.
Elle avait tant de questions à poser à son frère, concernant... Aller, tout le monde en parle, son mariage. Mais aussi, ce qu'il a pu vivre jusqu'à présent, ses divers péripéties et les accomplissements de Nivom. Mais maintenant une chose était certaine, ils avaient tout leur temps pour faire connaissance, ne précipitons pas les choses... Juste, savourer paisiblement ce nouveau lien qui ce créé doucement... Mais qui est pourtant déjà si fort.
Newt se détendit quand Lys évoqua un possible retour sur ses dires. Plus tard peut-etre, une fois qu'il auraient appris à se connaitre. Newt était impérial sur le coup : il voulait les choses tout de suite mais la demoiselle avait raison, il valait mieux prendre le temps. Lui se promettait intérieurement d'en parler a son père et de le convaincre. Il voulait des petits enfants, Newt lui offrait une seconde fille, sans doute cela compenserait ? En sortant, Nivom dressa les oreilles vers les deux humains, frottant son museau contre l'épaule de Newt. Lys le détailla et il fut évident qu'elle comparait le dragon blanc au gris de sa mère. Quand elle évoqua la vitesse de l'ainé du dragon nacré, ce dernier plaqua ses oreilles en arrière, piqué au vif. Il lâcha un grognement que Newt traduisit comme s'ils parlaient ensemble :
- Je crois qu'il a déjà affronter Vif-Argent et que justement il avait gagné grâce à sa vitesse, fit le dragonnier avant d'étouffer un rire. Nivom fait le trajet du Port à la Capital en moins de deux heures quad il le veut. Quand on prend notre temps on le fait en maximum cinq heures.
Nivom décolla et se mit à faire des loopings agiles dans les airs, belle démonstration de sa souplesse, avant de revenir près des deux humains.
- Tu sais les dragons ont toujours cet esprit de combattant, ils se défient pour affirmer leur force. Je pense que je n'aurais pas Nivom s'il n'avait pas battu Vif-Argent !
A la remarque de son dragonnier, Nivom étendit un peu ses ailes et redressa le cou, fier. Ce combat contre l'agenté alors qu'il avait tout juste une dizaine d'année et ien quatre mètres de long de moins était la seule vraie fierté du dragon blanc. Il était parvenu à battre Vif-Argent par sa vitesse, rien par la force. Il n'avait pas battu le dragon de bronze que lui et Newt avait rencontré dans le grand nord et ne préférait pas s'en souvenir, ses cicatrices toujours visibles sur la jointure de son aile.
Newt observa son dragon faire le fier un instant et se recentra sur sa petite soeur. Elle semblait avide de lui poser une question :
- Vas y dis moi, je vois bien que tu veux me demander un truc, fit-il avec un sourire en grattant Nivom sous le menton, en faisant la créature la plus docile du royaume.
Newt, sans pour autant s'en rendre compte, commençait à savoir décoder les moindre signe de sa cadette. Oui, une... Voire plusieurs questions pouvaient la tarauder. Un léger sourire revint sur ses lèvres, bien qu'il ne soit un peu gêné. « Et bien... Beaucoup de choses se disent à ton sujet... Et surtout vis-à-vis de la princesse. Tu vas donc te marier ? » Les deux pieds dans le plat. Autant en venir directement au fait, plutôt que de tourner longtemps autours du pot. Il était tout de même important pour Lysianthis de savoir quelles sont les éléments clés de sa vie... Et entre autres... un mariage semblait tout de même important. Surtout auprès d'une personne de la haute royauté... Cela fera de lui, un futur roi ? Rien qu'en imaginant ça, Lysianthis semblait bien plus mal à l'aise. « Mais j'y pense... Si c'est vrai... ça veut dire que tu vas devenir prince ?? Et donc à l'avenir le Roi d'Aryon !! Tu ne vas donc pas seulement être le Gouverneur du Port... Mais du royaume tout entier !!! C'est... une bonne chose je suppose. Je te souhaite d'être heureux. » C'était sincère. Mais il est vrai que son frère et elle, ont emprunté des chemins bien différents. Lui, dans la lumière, elle, dans l'obscurité. Newt se devait de faire bonne figure de part son rang, quant à Lys, elle a grandi dans l'idée de devoir rester à l'écart de toute autre personne. Néanmoins, à ces derniers mots, la demoiselle semblait légèrement s'emballer. Ses yeux pétillants, comme si son frère avait accomplit un miracle. Oui, elle était en admiration devant lui, comment ne pas l'être.
Nivom était tout petit quand il avait battu Vif-Argent. Petit et agile, âgé d'une dizaine d'année, il faisait la moitié de sa taille et avait été comme un moustique pour l'argenté. Le grand dragon gris s'était fatigué et Valkha avait elle-même arbitré pour laisser la victoire au nacré. Le pauvre Vif-Argent avait bougé, déçu de ne pas être le chouchou de sa dragonnière, mais il s'en était remis en voyant que le pauvre bébé Nivom n'arrivait pas encore à parfaitement cracher ses flammes. Nivom frotta son museau contre Lys, qui semblait peinée de retourner dans ses souvenir. Newt changea les idées de sa cadette avec sa question...
Il regrettait déjà. Sa petite soeur hésita un instant et lança la bombe : le mariage. Newt se frappa presque le front, laissant sa main masqué son regard quand la jeune fille s'emballa. Nivom lâcha un bruit semblable à un rire et Newt le foudroya du regard. Le dragon blanc battit de la queue pour cacher son humeur taquine tandis que Newt passait une main dans sa tignasse tandis que sa soeur énumérait les privilèges à épouser la princesse.
- En gros... Ouais, ça donnerait ça. Pour ce mariage.... Comment dire... C'est juste une rumeur. Je ne sais pas d'où ça sort d'ailleurs, mais je n'ai jamais demandé la main d'Athéas Renmyrth. J'veux dire... On se connait depuis des années, depuis qu'on est gosse, 'fin, le roi c'est mon parrain, c'est presque un père ! C'est... soupira-t-il après sa tirade. Je suis ridicule hein ? dit-il avec un sourire en coin, se grattant la nuque d'un air gêné.
Il secoua la tête et s'appuya un instant sur le cou de Nivom d'une main. Il lança un regard vers Lysianthis.
- Tu veux pas avoir une vie politique et moi une vie d'aventurier ? Non en fait, je pourrais pas, enfin, ce serait pas cool de refourguer toutes ces responsabilités ou quoi. Le mariage fait parti de la politique, enfin, je crois.
Lui voulait vivre avec un grand amour. Il ne voulait pas se marier pour le fait de se marier. Oh Athéas était loin d'être hideuse, elle était même jolie, mais le jeune homme ne l'aimait pas comme on aime une femme. Il se tourna vers sa soeur :
- Et toi alors ? Tu n'as personne ?
Autant lui lancer la question délicate. Il se doutait qu'il n'y échapperait pas longtemps cependant.
Son frère retourna alors, d'une certaine manière, la question à sa cadette. Lys prit une petite moue, signe de réflexion et le regarda. « Non... Enfin je ne crois pas... Comment sait-on si l'on est avec quelqu'un ? » Cette question pourrait causer bien des éclats de rire et des moqueries en tout genre. Mais nous vous avons prévenu, Lys n'est réellement pas douée pour tout ce qui est relationnel. Alors oui... Elle ne serait pas capable de reconnaitre une relation amoureuse pour le moment. La faute au fait d'être restée longtemps isolée, et coupée du reste du monde. Au final, sa mère et sa nourrice ont fait cela pour la protéger, mais elle s'en retrouve à présent démunie.
Un haussement d'épaules suivit ses propos. Qu'importe, elle ne voulait pas importuner son frère avec ses questions ridicules. Sans lui laisser le temps de répondre, elle prit sa main dans la sienne. Et l'entraina avec elle. « J'aimerais te montrer quelque chose. » La chevelure d'argent invita ainsi le dragonnier à la suivre à l'arrière de la maison. Là, elle s’arrêta devant une monticule de pierre, ornée d'une petite croix en bois. Dessus, était gravée le nom de Valkha Dargon. Un autre monticule se trouvait juste à coté, avec le nom de Vif-Argent. « J'ai fais ça, en souvenir de maman et de son dragon. Puisqu'il n'y a pas de tombe, je viens me recueillir ici en leurs mémoires. » Lysianthis s’arrêta un moment, lâcha la main de son frère et vint s'agenouiller près d'eux. Souriant doucement. « Elle me disait toujours, que si je voulais aller aider d'autres personnes, il fallait déjà que je parvienne à être maitre de ma propre vie. Sinon l'on ne peut réellement y prétendre... je pense que ça vaut aussi pour toi. Si tu n'es pas maitre de tes propres décisions, comment veux tu espérer plus tard gouverner quoi que ce soit ? »
Sa soeur semblait un peu désarçonné avec les relations sociales, pour autant il ne lui en tint pas rigueur. A sa question, Newt prit une seconde pour réfléchir.
- C'est quand... T'as une place privilégié avec quelqu'un qui n'est pas de ta famille, pour qui te ressens de l'amour et pour qui tu voudrais tout sacrifer. Je pourrais pas t'en dire plus, j'en ai pas vécu d'avantage.
C'était vrai. Newt n'avait eut, depuis l'adolescence, que des aventures. Lys l'entraina avec elle derrière la maison, où il y avait un autel au nom de sa mère et de Vif-Argent. Sa mère était décédée car le dragon avait succombé au combat. Si cette règle, ce pacte, n'existait pas, elle serait peut-être toujours en vie... Le jeune homme écouta Lysianthis calmement.
- Si tu n'es pas maitre de tes propres décisions, comment veux tu espérer plus tard gouverner quoi que ce soit ?
- C'est une question politique. Faire des alliances, associer les villes. C'est plus complexe que juste choisir et...
Le jeune homme s'arrêta brutalement. De l'autre côté de la maison, Nivom venait de percevoir un son et le lien entre eux avait avertit Newt. Sauf que ce son n'était pas normal. Le jeune homme rejoignit rapidement son compagnon qui observait fixement un point. Newt actionna le pouvoir contenu dans sa chevalière pour acquérir les sens de Nivom et repéra rapidement qui leur rendait visite. Une femme semblait-il, qui était armée. Et vu son odeur, dangereuse. Newt retira le pouvoir de la chevalière, dont les yeux rougeoyant en rubis s'éteignirent. Il se tourna vers la jeune femme :
- Reste là, j'arrive. Et rentre à l'intérieur.
Même si elle était aventurière, le jeune homme avait reconnu la personne. Cette femme était déjà venue au Port clamant que le Gouverneur et son fils n'étaient pas digne de diriger la ville. Le jeune homme, agile, grimpa sur l'immense dragon blanc. Nivom décolla en un battement d'aile et leur visiteuse sortie de sa cachette. Avec un baton, elle matérialisa une copie de Nivom, un grand dragon factice de lumière qui l'emmena à la suite du dragonnier. Lui qui avait prévu de faire diversion pour l'éloigner...
- J'espère que t'es chaud mon grand !
Nivom vira brusquement à gauche avant de cracher ses flammes vers le dragon de lumière qui ne prit le moindre dégats. Newt lança son propre feu vers la femme.
- Tu ne mérites pas ta vie ! Tu ferais mieux de mourrir comme ta mère, espèce de batard !
Nivom fondit tout seul vers elle, prêt à attaquer. Elle s'enfuit et le dragon blanc la coursa, poussé par Newt. Le combat poursuite aérien s'accéléra de seconde en seconde et Nivom rattrapa bientot la forme de lumière. Il lâcha une puissante gerbe de flammes mais, prise dans le feu du dragon, la femme lança un ultime sort. Une intense lumière envahit le ciel et le point d'impact, assommant les deux survivants du combat. Son corps à elle disparut dans les flammes. Nivom chuta, Newt avec lui, et l'impact du dragon au sol éjecta le dragonnier.
Encore en vie, ce sort avait échoué... Seules leurs apparences respectives avaient changé... Nivom, auparavant grand et blanc nacré était désormais sombre, plus petit aussi. Newt, encore sonné et donc innerte au sol, vit également son apparence transformée.
« Quoi ? Non attends ! Qu'est ce qu'il se passe ?! » Tentant de rattraper son frère, ce dernier fut toutefois bien plus rapide, escalada son dragon d'un bond et décolla. Les bras de la jeune fille se joignirent devant son visage pour se protéger de la bourrasque de vent et de sable laissés derrière le noble animal. Elle n'eut alors, plus que ses yeux pour insister impuissante, à cette attaque aérienne dans laquelle il se lançait. Un dragon de lumière fit son apparition, mais du bas de la scène, l'on ne pouvait en voir les détails. Des gerbes de feux et de lumière éclatèrent en pleins ciel, démontrant la violence de ce combat. La jeune fille courut du mieux qu'elle le pouvait pour tenter de les suivre d'en bas, ne voulant pas lâcher son frère des yeux. Elle venait à peine de le retrouver, et ne voulait pas qu'on le lui reprenne... Mais de sa place, elle ne pouvait rien faire... Ne pouvait pas lui venir en aide. Comme cela en avait été pour sa mère. Cette sensation d'impuissance est terrible...
Une nouvelle gerbe de lumière se fit percevoir, beaucoup plus éclatante que toutes les autres. Au point que cela vint même éblouir le rivage. Les paupières de Lys se fermèrent pour se protéger de cet éclat, et les ré-ouvrient lorsque cela semblait terminer. Quelque chose tomba alors du ciel, en totale chute libre. « GRAND-FRERE ! » La demoiselle n'avait hélas, aucune possibilité pour amortir leur chute, et dû elle-même s'écarter rapidement pour ne pas être dessous. Se jetant au sol pour éviter la masse retombant, le sable fut de nouveau soulevé par le choc brutal. Lysianthis ne perdit toutefois pas une seconde pour se relever, et accourut vers... Vers qui ? Son corps se stoppa. Ce dragon... Ce n'était pas Nivom ?! Et le dragonnier à coté... Non plus son grand-frère. Son regard scruta les hauteurs, il n'y avait pourtant personne d'autre... Newt et Nivom n'étaient plus dans les airs. Ils ne seraient pas parti ainsi ? Son esprit était embrouillé, mais quelque chose la rappela vers l'homme tombé à terre.
S'approchant de lui, elle s'accroupit et posa sa tête sur ses cuisses pour lui surélever la tête. Son regard détailla le corps de ce dernier, et fut happé par la marque sur son bras, cette même marque de naissance que Newt. C'est impossible... Et pourtant...« Grand-frère ?! » Il y avait de quoi être confus... Mais elle resta toutefois prudente aux réactions de l'homme, attendant que ce dernier montre un signe.