Arya doit se rendre en salle des professeurs car on lui a laissé des dossiers dans des casiers. Devant l’un d’eux se trouve une femme, qu’elle prend pour un homme puis une femme à nouveau. Elle est assez énervée par sa journée. On a changé son créneau et elle a en plus appris qu’il tombait juste après un cours assez éreintant pour les élèves. Elle demande d’un ton sec à la personne de se décaler
Arya n’aimait pas se rendre dans la salle commune des instructeurs, pour la simple raison qu’elle n’était pas instructrice mais institutrice et la nuance était forte, au sein de la garde. Elle était très loin de leur univers, qui tournait autour de la discipline, la précision des coups portés, la puissance. A côté, son rôle semblait à des années lumières : enseigner les matières telles que les mathématiques et le français aux jeunes n’ayant pas eu la chance d’aller à l’école. Elle leur apprenait aussi un peu de géographie, ce qui leur servirait probablement le plus lors de leur carrière professionnelle déjà toute tracée. Par conséquent, à chaque fois qu’elle se rendait dans cette salle, ce n’était pas des collègues qu’elle y rencontrait. Cependant, il était nécessaire qu’elle s’y rende de temps à autres, notamment quand on lui déposait des dossiers à aller chercher là bas : son emploi du temps, des détails sur ses cours. Parfois on osait même lui dire ce qu’elle devrait aborder dans certaines leçons, souvent de la politique. Elle avait souvent l’impression que c’était un peu de propagande qu’on lui demandait de faire.
La jeune professeure était déjà énervée de sa journée. On avait encore déplacé un de ses cours, cette fois-ci du jour au lendemain. Cela était d’autant plus énervant qu’il tomberait juste après un entraînement dont ses élèves revenaient toujours totalement morts de fatigue, une certaine instructrice qui ne leur faisait clairement pas de cadeau. Cela n’arrangeait en rien son affaire puisqu’il était alors impossible de rassembler le peu de concentration qu’il leur restait pour leur apprendre les choses de la vie, mentales et non physiques.
Elle débarqua dans la salle telle une furie. Heureusement, on allait très rarement lui parler, puisqu’elle ne faisait pas partie des leurs. De la même façon, la jeune femme n’avait que rarement des altercations avec les autres, donc personne ne vint la déranger dans sa mauvaise humeur matinale. C’était sans compter sur son état de quasi-rage. Elle n’avait probablement pas pris son café du matin… et en s’approchant des étagères en bois où étaient rangés les différents papiers avec des compartiments personnels, dont un pour elle, elle dut se confronter à une femme qui se tenait debout là. Sans même réfléchir, Arya lui lança un « Excusez-moi. » presque tranchant.
« Vous me gênez, là. »
Ce jour ne resterait pas comme celui où son intelligence brillait au plus fort. Quelle idée d’agresser un garde.
L’estomac vide et étant particulièrement irritable à cause d’une nuit agitée, tu n’avais pas pu t’empêcher de lui donner un coup de genou dans l’entre-jambe avant de le faire passer par-dessus ton épaule, l'envoyant plus loin. Après un grognement profond, en guise d’avertissement, lui montrant les dents comme l’aurait fait une bête sauvage, tu t’en allais comme si de rien n’était.
À hauteur des casiers, alors que tu sortais tout le tas de paperasse, ta correspondance et un truc à grignoter, une blondinette décida d’ajouter son grain de sel à ta colère matinale – même si, toi, tu étais incapable de discerner cette couleur qui lui étaient si caractéristiques. Tu n’avais pas apprécié comment cette petiote te parlait, mais tu optais pour passer outre et, ce, uniquement parce qu’elle était mignonne. C’était l’enseignante des matières générales et, retenant un grognement, tu fermas brusquement la porte de ton casier, te penchant pour la dévisager à une distance où tu pourrais la voir bien, malgré ton handicap visuel ; plongeant ton regard bicolore et sauvage en elle, malgré la neutralité de ton expression faciale, tu demeuras silencieux un court instant. Aussitôt, tu lui tournas le dos, avec l’arrogance d’un prédateur qui daignait pardonner la vie à une éventuelle proie, et allas prendre place dans un coin où tu pourrais te réveiller et grailler un peu.
Lâchant le tout négligemment sur la table et posant les pieds sur cette dernière, lorsque tu fus assis, tu ouvris un paquet de viande sèche, parcourant la paperasse du regard avec agacement. Mâchouillant un bout de viande, tu poussas du revers de la main les travaux des recrues et autres papiers dont tu n’avais pas envie de t’occuper dans l’immédiat. Tes collègues savaient qu’il ne fallait pas te parler ou te tourner autour le matin, surtout quand tu n’avais rien mangé. Si tu ne t’entendais pas avec tous tes homologues, il y en avait quelques-uns qui étaient supportables, voire sympathiques. L’un d’eux, un septuagénaire qui avait travaillé avec ton père, était aux petits soins avec toi. Il t’avait connu dans ton enfance, il t’avait également eu comme élève et il savait ce que tu valais, comment te traiter.
Sans un mot, le vieil homme, toujours costaud et assez en forme pour son âge, vint déposer une gourde pleine de thé au lait avec des épices et un petit panier avec des fruits sur tes affaires. Tu n’étais pas fan du thé, c’était plus fade que le café, mais celui que l’épouse de cet homme préparait était délicieux – surtout, parce qu’elle ajoutait du miel et n’était pas radine avec la liqueur.
— Mange et arrête de grogner, saleté. lança-t-il, t’ébouriffant les cheveux. Il n’avait pas été désagréable, malgré le ton ambigu qu’il avait employé, non. Avec une pointe d'humour, il poursuivit, sans attendre le moindre retour de ta part - tu l'écoutais, c'était déjà bien : Tu devrais plutôt arriver en retard qu’être de mauvais poil. Tes recrues risquent de morfler encore plus, Yvlavmir. Et, essaye de ne pas trop torturer tes recrues ce matin, tu veux ? Ce n'est pas que ça ne me fait pas rire qu'ils se tapissent à l’infirmerie pour t'échapper, mais... sois indulgent : ce sont des gamins.
Il t’adressa un léger sourire avant de retourner au boulot.
Ce n’était pas une simple connaissance, ce vieux était ce qui ressemblait le plus à un ami. Plus tard, tu iras certainement lui parler et lui rendre la gourde ainsi que le panier – vides. Il ne tiendrait pas rigueur de ton absence de réponse orale ou de conversation : il te fallait du temps pour démarrer et il était encore tôt. Le remerciant silencieusement, tu baissas le regard vers la gourde et t’empressas de boire son contenu – du moins, une partie, avant de t’attaquer aux fruits et, de nouveau, à ta viande sèche.
Ce n’était, certainement, pas le moment de t’emmerder.
Ça reviendra à mettre la main dans la gamelle d’un chien…
Et tu risquais de mordre le pauvre malheureux qui oserait le faire.
- HRP:
- Heya !
Désolée du retard et de ne pas faire trop avancer la situation. Je pensais que te grogner dessus était mieux que te rentrer dans le lard, étant plus hautain, et, donc, qui ferait plus "chier" ton perso. Si quelque chose te dérange ou n'est pas clair, fais le moi savoir et je le changerais. Je ne me suis pas relue, alors, il se pourrait qu'il y ait toujours des coquilles.
Je n'ai pas trouvé d'images pour la tenue d'Yv, mais il porte un short noir arrivant à la mi-cuisse, sa brassière noire et ses rangers, en plus du ras de cou habituel - qui cache sa cicatrice. Il n'a pas attaché ses cheveux, aujourd'hui.
Si tu as des questions, pareil : miaule-moi o/
En espérant que le post soit potable et te plaise~♪
Ses yeux étaient vairons, fait rare. Heureusement que l’éducation permettait à Arya de ne pas en être choquée, ainsi, elle ne se décontenança pas lorsque le garde se pencha sur elle pour la fixer un certain moment, assez gênant pour la professeure. Elle eut le temps de se dire, à tour de rôle, qu’elle s’était trompée sur le genre de son interlocuteur, puis de se corriger à nouveau sur ce personnage très androgyne. A vrai dire, peu lui importait, alors autant considérer que c’était un homme, ou au moins un garçon manqué. Et puis il partit, dans un mutisme hautain qui ne manqua pas d’énerver de plus belle la belle blonde, que son humeur rendait un peu moins sympathique et sociable qu’à l’accoutumée. Rageuse, elle ouvrit la porte de son casier d’un coup sec, en commençant à y attraper la myriade de papiers qui l’y attendaient : elle n’allait pas les chercher bien souvent, il était vrai.
La jeune institutrice s’apprêtait à quitter la salle du même pas décidé qu’elle y était entrée, lorsque la scène qui se déroulait non loin d’elle attira toute son attention. Non pas qu’elle s’intéresse beaucoup à la vie de ses collègues, mais une chose dans le discours de ce vieil homme qu’elle ne connaissait pas du tout avait fait tiquer Arya. Cette chose, toute simple, c’était un nom : Yvlavmir. Et bien qu’elle n’ait jamais rencontré la personne jusqu’à maintenant – même si on pouvait dire que c’était chose faite – elle avait bien sûr entendu parler de lui, de part ses élèves qui s’en plaignaient constamment. C’était lui, la source de son malheur récent. Ce saligaud lui rendait en permanence des recrues vidées de toute leur énergie vitale, à peine capable d’écrire deux mots de suite sans bailler, voire s’allonger sur la table !
Quitte à avoir mal commencé cet échange, autant continuer. Arya avait pas mal de choses à lui dire, à cette brute ! Aussitôt son ami disparu dans le reste de la caserne, tu posas la masse de papiers que tu portais dans un bruit sourd sur la table où se trouvait ce joli petit panier garni.
« Yvlavmir, c’est bien ça ? »
Malheureusement, elle ne connaissait pas son prénom, tant pis pour la politesse. Elle lui laissait presque le bénéfice du doute dans sa question. Après tout, elle n’allait pas s’en prendre à un innocent… Mais vu la tête du bestiau, il était grandement possible que ce soit de lui qu’on lui avait parlé jusqu’à présent. Elle ne prit même pas la peine de s’asseoir, le toisant de toute sa hauteur.
« Il faut que nous parlions, vous et moi. » jeta-t-elle d’un ton sec.
La fille des Evergarden n’était pas connue pour perdre souvent son sang froid, mais c’était l’accumulation de plusieurs semaines à devoir supporter les conséquences des actes de son confrère qui avaient mis ses nerfs en pelote, et elle comptait bien régler la situation. De toute façon, elle n’allait pas se faire prier pour lui sortir ses quatre vérités, Arya n’étant pas non plus réputée pour avoir sa langue dans sa poche. Quand elle avait une idée en tête, elle l’exprimait, sans possibilité d’équivoque.
« Mes élèves passent le temps de se plaindre de vous lors de mes cours. Ils sont tout le temps morts de fatigue. C’est. un. problème. » articula-t-elle, désireuse de bien se faire comprendre.
La bataille pouvait commencer.