Le meilleur ami de l'Homme
Feat Arya Evergarden
Chaud. Il fait chaud dans les draps de ton lit. Tu te réveilles, te découvres, tentes de te rendormir, sentant que la fatigue est toujours présente. Mais tu n'y parviens pas et ce même si tu te tournes dans tous les sens pour tenter de retrouver le sommeil. C'est la pire chose qui soit, surtout pour toi : Être fatiguée et ne pas parvenir à dormir. Tempis, c'est très certainement un signe, un moyen de t'annoncer que tu dois te lever.
Tu prends donc ton courage à deux mains. Se laver, s'habiller, se coiffer, aller manger. T'avais rien de prévu aujourd'hui, si ce n'est t'occuper des chevaux. La routine en somme, même s'il faut avouer que tu as souvent l'occasion de te rendre en ville. D'ailleurs, t'aurais très certainement pu le faire aujourd'hui aussi. Rien qu'à la chaleur que tu ressens grâce aux rayons du soleil qui carressent ta peau, tu devines aisément qu'il faut un temps parfait dehors. Soleil, chaleur, tout juste ce qu'il faut de brise. Le genre de temps que l'on voudrait avoir le plus souvent possible. Oui, t'aurais pu en profiter pour aller rendre visite à tes parents à la capitale mais tu préfères passer du temps avec tes chevaux.
Comme le temps s'y prête à merveille, tu fais sortir toutes les bêtes de leur écurie, afin que chacune puisse profiter de longues heures de liberté. Ils n'y manquent pas, la plupart n'ayant pas perdu de temps pour galoper à travers le grand pré. Après avoir adresser un doux sourire dans le vide, satisfaite de ce que tu entendais, tu retourne une dernekre fois à l'écurie afin d'aller chercher le dernier cheval en ta possession. Le tien plus exactement, celui dont n'est pas prête de te séparer, celui que tu connais depuis qu'il est un poulain.
Mais à ton retour, tu sens que tu n'es pas seule. Tu l'entends mais surtout, tu le ressens. T'es assez surprise sur le coup. Tu n'avais pas souvenir d'avoir eut un rendez-vous où d'avoir entendu parler d'une quelconque visite. Sûrement quelqu'un qui passe par-là.
« Puis-je vous aider ? » demandes-tu alors, ton cheval à tes côtés.
C’était une belle journée. Heureusement d’ailleurs, car la commande qu’on avait donné à l’artiste-peintre aurait été bien plus compliquée à réaliser s’il lui avait fallu attendre le beau temps pour une durée indéterminée. Cette mission était la suivante : peindre une série de paysages pour un village avoisinant la Capitale. La demande avait été formulée par des nobles qui voulaient pouvoir accrocher ces œuvres dans une toute nouvelle maison de campagne qu’ils venaient de faire construire aux alentours de ce lieu, qu’Arya avait d’ailleurs aussi eut à mettre sur toile un peu plus tôt dans la semaine.
La tâche aurait pu être fastidieuse si elle ne s’était pas permise d’aller acheter un nouvel objet magique : un sac sans fond. Elle n’aurait jamais pu imaginer à quel point cela lui changerait la vie, pouvant à présent se balader avec l’entièreté de son matériel de peinture sur le dos. De plus, cela ne pesait rien du tout ! C’était plutôt incroyable.
Elle avait déjà réussi à trouver deux endroits sympathiques ou elle reviendrait plus tard mais en cherchait un troisième, quelque chose de naturel… Lorsqu’elle tomba sur un pré s’étendant sur plusieurs hectares. La jeune femme eut tout juste le temps de penser qu’il ne manquait que les chevaux pour que la scène soit parfaite quand plusieurs d’entre eux déboulèrent juste devant elle avec une impatience qui témoignait bien de la météo de ces derniers jours, bien différente de celle de maintenant.
Heureuse de sa trouvaille, et ne souhaitant pas perdre de temps pour réaliser son travail, elle posa son sac à terre et s’apprêtait à sortir ses pinceaux et ses cadres lorsqu’on vint l’interrompre. Concentrée sur sa recherche, accroupie, elle fut surprise par la voix d’une femme du même âge qu’elle. Arya se releva promptement et lui fit un grand sourire, en répondant :
« Oh, désolée ! Je suis peintre, je m’appelle Arya Evergarden. »
La belle blonde n’avait pas réalisé qu’elle se trouvait sur une propriété privée, si tel était bien le cas, et elle se sentit un peu embarrassée. Par réflexe, elle chercha les yeux de son interlocutrice afin de s’excuser à nouveau, mais eut un petit temps d’arrêt en remarquant que cette dernière ne la regardait pas vraiment de ses yeux bleus, si clairs. Pourtant, Arya avait l’impression que cette dernière savait exactement où elle se trouvait mais quelque chose n’allait pas, et bien qu’elle n’en ait jamais vu auparavant, les livres avaient appris à l’artiste ce qu’était la cécité. Ce qu’on ne lui avait pas appris, c’était ce qu’il fallait faire ou dire dans ce cas-là. Dans le doute, elle fit mine de ne pas avoir remarqué et reprit sur sa lancée.
« Je vous prie de m’excuser d’avoir pénétré ici, je ne pensais pas me trouver chez quelqu’un... »
Le cheval se trouvant aux côtés de la femme aux cheveux blancs et magnifiques semblait, lui aussi, impatient de se détendre les jambes. Par réflexe, Arya s’approcha alors. La dernière fois qu’elle avait touché un cheval, elle devait avoir pas plus de huit ans.