Maita Phore

Je rentrais dans la maison, trempée, il pleuvait des cordes. Les mains pleines d’herbe, je me précipitais vers la cuisine et allumer un feu pour mettre de l’eau à chauffer. Allumant les cristaux de lumière, je commençais à trier les herbes que j’avais ramassées. Trempée aussi. Farfouillant, je mis de côté des herbes contre la fièvre. L’eau commença à bouillir et je les jetais dedans. Un remède simple et efficace. Dans ma tête, je comptais le temps tout en préparant un pichet et une tasse. Je repoussais un Pinplume tentant de me piquer des herbes. Non, ce n’était pas pour lui, celle-ci, j’allais les préparer juste après.

Lorsque le temps fut passé, je retirer le récipient et remplis mon pichet de son contenu. Puis, gardant la tasse en main, le pichet dans l’autre, je courus vers le salon près de la cheminée. Sur le canapé, ma mère était là, sous une tonne de couette, tremblante et pleine de transpiration. Attrapant un tissu sur le sol, je lui essuyé doucement le front avant de la réveille. Je me forçais à sourire. La maladie s’aggravait et avec ce temps, impossible de ramener quelqu’un de compétent pour la soigner. Remplissant la tasse, je redressais ma mère avant de lui porter la tasse à la bouche.

- Bois, ça va t’faire du bien.

Je la fis boire, mais elle ne parvint pas à avaler. Je n’avais plus qu’une solution. Je la rallongeais doucement avant de poser mes mains sur elle. Activant mon pouvoir, une douce lumière apparaissant au niveau de mes mains, je tentais de la guérir. Une guérison qui ne vint pas. Ma mère mourut entre mes mains. Hurlant de tristesse, ma tête tombant sur son corps, je me mis à pleurer.

Je me réveillais brutalement, me redressant dans mon lit, la transpiration coulant dans mon dos. Encore ce cauchemar, un cauchemar ravivant de douloureux souvenir. Celle de mes erreurs passées. Oui, ce que je ne savais pas à l’époque. C’est que mon pouvoir puisait dans l’énergie de mon patient. Jusqu’à le mener à la mort si je ne faisais pas attention. Une larme coula le long de ma joue alors que je me levais, enfilant rapidement quelques vêtements. Je sortis de la chambre, évitant de justesse de marcher sur un Kuri Kuri dormant au milieu. Attrapant un petit cristal de lumière, je descendis les escaliers avant de sortir de la maison.

Lentement, je me dirigeais vers l’arrière de la maison, jusqu’à me retrouver devant une pierre sur laquelle était inscrite le nom de ma mère. Doucement, je m’agenouillais devant pour me recueillir. Oui, je l’avais tuée. Et derrière, j’avais pris sa place, son métier, comblant mes connaissances à l’aide du peu de livre que nous possédions. Puis, sur le tas, utilisant mon pouvoir pour combler les lacunes. Je repensais à ma sœur, qui n’était pas venu me voir depuis si longtemps, et mon père aussi, depuis encore plus longtemps. Je savais même pas si il était au courant de la mort de maman. Sans doute s’en fichait-il. Mais je ne comptais pas bouger. C’était un endroit où l’on pouvait me retrouver, un endroit où j’étais bien. Le seul endroit qu’il me rester. Et il y avait beaucoup trop de familiers dépendant de moi pour que je me permette de partir.