Euh, pardon ?
AÏE.
C'est pas son jour. Elle a quelque peu manqué son atterrissage. Pourtant, elle le connait cette arbre. Elle y monte depuis des années afin de s'y détendre. C'est en quelque sorte son perchoir, son petit coin paradis, au calme, assez éloigné de la ville pour rencontrer peu de monde mais assez proche pour ne pas marcher trop longtemps. Elle aime cet endroit. Elle sait par où grimper et redescendre. Mais cette fois, elle était un trop sur la gauche, frôlant l'immense racine qui sortait de terre. Mais ça avait suffit à ce qu'elle se torde légèrement la cheville. La douleur fut vive mais heureusement de courte durée. Rien de bien important en somme. C'est le genre de chose qui peut arriver tous les jours, à n'importe qui, même sur un terrain plat.
Après quelques secondes à se plaindre suivit de quelques minutes à attendre afin de pouvoir se déplacer sans forcer, Eden entama sa route jusque dans la ville. Comme d'habitude, elle observzit du coin de l'œil tout ce qui l'entourait, comme si elle découvrait chaque jours un nouvel endroit. Pourtant, on ne peut pas dire qu'elle quitte souvent la ville... Elle ne se rend pratiquement jamais dans un autre village. C'est sans doute pour cela qu'elle cherche toujours quelque chose de nouveaux dans ce qu'elle a l'habitude de voir. Malheureusement, elle est rarement satisfaite à ce niveau-là. Pourtant, ce n'est pas les nouvelles têtes qui manquent à la capitale.
Soupire.
Elle continue d'avancer, cessant de faire attention à ce qui l'entoure. Ce n'est pas qu'elle presse le pas mais elle se faufilait cependant à travers les gens tel un serpent, comme si elle souhaitait fuir quelqu'un sans paraître trop suspecte. Il n'en était rien. Elle voulait juste rentrer. Une envie soudaine, elle qui est pourtant dehors les trois-quart du temps. Elle a cette étrange impression, comme s'il allait lui arriver quelque chose si elle s'attardait trop ici.
C'est finalement ça qui va déclencher son nouvel "incident".
AÏE.
Ce n'est vraiment pas son jour de chance. Sa cheville refait des siennes et elle manque une nouvelle chute. Sauf qu'elle s'est vraiment fait mal cette-fois. Se redresser est un peu pénible. Elle grimace.
▬De pire en pire. grogna-t-elle entre ses dents.
Depuis ce matin, elle ne cesse d'avoir de petits problèmes. Rien de bien grave mais tout de même. C'est son jour de malchance.
Au final, non pas bredouille mais presque déçu. Les dires n’étaient pas totalement faux, mais Tala devait être arrivée après la guerre tant, les arbres semblaient dénudés des mets promis. Par terre, quelques cadavres de fruits explosés dont plus rien ne pouvait être récupéré. Elle lâcha un soupir avant de se contenter du peu qu’il restait en bon état, accroché sur quelques arbres. Son panier bien vide, la sorcière n’avait pour ainsi dire, plus rien à faire à l’extérieur de la capitale. C’est alors que sur ses pas de retour, à quelques mètres d’elle, mais bien assez éloigné, une jeune fille fonça pleinement dans un arbre. Le sourcil relevé, Tala se questionna sur le genre de demoiselle qui pouvait ainsi ignorer un tel obstacle.
De loin, chacune des demoiselles avançait à leur propre rythme. Les deux semblaient s’aventurer vers une destination similaire, après tout, la capitale était la ville-là plus proche de leur position. Durant sa marche, Tala prit l’un des fruits qu’elle venait de récupérer, souffla dessus avant d’y croquer à pleine dent. De toute façon, elle n’en avait récupéré que trop peu pour en faire un plat cuisiner, autant qu’ils servent à quelques choses maintenant. Avançant simplement d’une démarche constante, elle termina son fruit une fois les portes de la capitale passée.
Quant à la demoiselle aperçue plutôt, elle semblait toujours là. Toujours devant Tala avec cette chevelure noire qui se faufilait dans la foule de la rue principale. Elle avait une certaine aisance pour circuler parmi le peuple, un don que Tala avait perdu en quittant la guilde des aventuriers. Sans doute que les missions, lui manquait un peu, ces activités quotidiennes qui lui faisaient découvrir de nouveaux mondes et de nouvelles personnes. Des personnes bien plus chaleureuses qu’aujourd’hui. Et alors qu’elle s’approchait de sa ruelle, son regard toujours porté sur cette jeune inconnue, la sorcière s’arrêta net lorsque celle-ci tomba au sol sans la moindre raison.
Tala s’inquiéta, parce que tout lui paru soudainement très étrange. Déjà le fait de se prendre un arbre -parce que c’est grand un arbre- et maintenant, le fait qu’elle s’effondre sans la moindre raison. Alors que Tala était dans son champ de vision arrière. La sorcière s’imaginait déjà que son regard, lui aussi, était capable d’apporter malchance à autrui, à son plus grand désarroi. À moins que cette chevelure ébène eût déjà été maudite par sa personne à la demande d’un client. La main libre de tout poids s’éleva à sa bouche, l’ongle entre ses dents qu’elle cherchait à mordiller instinctivement. Et tandis que la logique aurait voulu qu’elle disparaisse, certainement source de ces problèmes. Tala s’avança dans la foule pour s’approcher de la jeune demoiselle afin d’observer son visage.
« Tout va bien ? Tu ne t’es pas fait mal ? »
Lui demanda-t-elle tandis que son regard d’émeraude observât ses traits sous toutes les coutures. Tala ne lui proposa pas sa main pour l’aider à se relever, de peur qu’une once de malchance voyage dans ce contact. Souvenirs actifs, son visage semblait lui être totalement inconnu.
« Je veux dire, ici ou avec l’arbre tout à l’heure ? »
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