Le retour au port. Ma surveillance s’alléger maintenant qu’Aube devait travailler. Plus de liberté, moins de responsabilité, même si je n’oubliais pas la mission que l’on m’avait confié. Retrouver mon livre. Un livre précis. J’en avais retrouvé un d’ailleurs. Ou plutôt, la guilde en avait retrouvé un pour moi. Comme quoi, je n’avais pas le besoin de tout trouver par moi-même. Même si cela avait pris du temps avant que quelqu’un n’accepte de le chercher à ma place. Mais, je ne l’avais toujours pas lu. Celui-ci me donnait moins envie que les autres. Pour une raison simple. Lorsque l’on m’avait donné le livre, une mise en garde avait été dite. Le livre aspirer les gens à l’intérieur. Du moins, les deux aventuriers qui l’avaient ouvert.

Ce n’est pas que j’avais peur de rentrer dans le livre, c’est que le peu que j’en savais, ne me donnais pas véritablement envie de savoir ce qu’il y avait dedans. Et pourquoi j’étais venue au port pour ça ? Tout simplement pour aller boire et peut-être revoir Sammael. Comme elle l’avait dit, j’avais envoyé un message à la caserne, espérant qu’elle le reçoive à temps. Et surtout, qu’elle ne serait pas de service ce soir-là. Le message était simple. Je serais sur les quais, à l’heure du repas près d’une taverne se nommant « la vague de Mantabu ». Une taverne qui avait l’air plutôt agréable pour le peu que j’en avais vu. Et qui laissé la possibilité de boire en extérieur.

Lentement, je me posais devant celle-ci avec un verre de bière. J’étais habillée avec ma tenue d’aventurière, un pantalon souple noir, suffisamment serrée pour ne pas gêner mes mouvements et éviter toute perte d’équilibre, et un haut léger, légèrement moulant, m’évitant ainsi d’être gêner par mes déplacements. Noir et violet, les deux couleurs que j’aimais. À ma ceinture était accroché mon Wasashi et, j’avais même pris mes objets magiques au cas où le livre me réserver une mauvaise surprise.

Me posant à même le sol, j’ouvris le livre, j’avais un petit moment devant moi, la fin d’après-midi approchant, et j’allais en profiter. Prenant une gorgée, je me plongeais dans ma lecture.

Plongée dans ma lecture, je ne vis pas le temps passer. Profitant au passage de la bière que j’avais acheté, j’avançais rapidement dans ma lecture. Ce livre était moins intéressant que les autres. Enfin non, pas moins intéressant. Mais je me rendis compte à ce moment-là que ma vie n’avait pas était aussi tranquille qu’actuellement. Je lisais lentement, sans plaisir. Pour la première fois, je n’étais pas heureuse de lire mon passé. Je fis une pause de quelques minutes, m’étirant et m’installant plus confortablement à une table, reprenant une bière. Et après avoirs pris quelques gorgées, je repris ma lecture.

L’histoire avait commencé comme tous les autres, par une présentation. De ma personne apparemment. Tout semblait correspondre pour dire que la personne qui l’avait écrit, c’était moi. Il y a plus de 400 ans. Sauf que l’histoire qui était racontée était bien plus sombre que dans les précédents livres. La vie que j’avais menée à ce moment-là était mouvementé et pleine de sang. Et je ne parvenais pas à savoir si il s’agissait là du livre d’une criminelle ou d’autre chose. Les souvenirs ne remontaient pas assez loin. Une voix se fit entendre en face de moi, me faisant lever les yeux. Un sourire apparus sur mon visage. C’était Sammael qui était arrivée sans faire de bruit, s’installant en face de moi sans que je ne la remarque. La fin de journée était arrivée et ma seconde bière presque finie. Fermant le livre, je le posais sur la table.

- Nah t’inquiète, j’avais de quoi m’occuper.

Et mes yeux s’ouvrirent en grand. Elle sortit de son sac un vêtement. Pour moi, en cadeau, pour se faire pardonner de l’attente. Rouge. Inattendu. Lentement, j’attrapais le vêtement et le dépliais. Un kimono rouge à motif floral délicatement placé. Sans prendre de place, il semblait léger et la texture était douce. Je regardais Sammael. Elle s’était faite belle, j’en étais certaine. Il y avait très peu de chance que sa tenue actuelle soit celle qu’elle porter au travail. Très peu de chance. Tout ça pour juste venir me voir.

- Oui… il est très beau.

J’étais émue, regrettant de ne pas pouvoir mettre le cadeau tout de suite.

- Je le mets dès que je peux, j’ai pas encore pris de chambre.

Appelant une serveuse j’ajoutais.

- Je prends une chambre, tu veux un truc à boire ou à manger ? Je paye pour ce soir.

Je souriais, oui, c’était moi qui avais invitée, et cela ne me dérangeais pas de payer. Pour une fois, j’avais les moyens pour rincer sans me poser de question, et je comptais bien en profiter.

- Yeah pas de soucis, j’ai eu un peu d’argent en plus récemment.

Je souriais toujours alors qu’elle commandait à boire et à manger. Je choisis de prendre une friture de Coq de Léral accompagnée de l’habituel Lumineer’s afin de faire passer le tout. Sans oublier la chambre. La serveuse repartie en souriant alors que Sammael me posait une question.

- Ouais, j’ai enfin fini une partie du travail que j’avais à faire du coup j’ai pu obtenir quelques jours.

D’ailleurs, la suite du travail était plus compliquée puisque je devais prendre rendez-vous avec le capitaine Al Rakija pour étudier le livre. Mais c’était encore une autre histoire. Mon sourire s’agrandit alors que je rajoutais.

- Du coup ! j’ai deux trois jours devant moi sans avoir à bosser !

C’est juste après que la serveuse revînt avec les bières et la clé de la chambre. J’hochais la tête en la remerciant et me levais à mon tour le kimono toujours en main.

- J’arrive tout de suite, je vais l’essayer. Tu veux que je pose ton sac en haut au passage ?

À la réponse positive, j’attrapais son sac et le mien avant de me diriger vers l’intérieur de l’auberge d’un pas dansant en sifflotant. Non, je ne voulais pas attendre avant d’essayer son cadeau. Elle qui avait pensé à moi, je me devais de faire honneur à ce qu’elle m’avait offert. D’un pas rapide, je grimpais les escaliers quatre à quatre. La porte sur la gauche. Rien de plus facile. Mais ce fus la deuxième portes au final. Sur la gauche bien entendue.

Refermant la porte derrière moi, je posais les sacs dans un coin, accompagnée de mon arme. Je n’en avais plus besoin, la lecture du livre n’avait pas été dangereuse au final. Peut-être que la sécurité avait sauté. Ou bien, parce que j’en étais la propriétaire, elle ne c’était pas déclenché. Je n’en savais rien. Rapidement, je me déshabillais et dépliais le kimono. Je pris quelques instants pour le regarder avant de l’enfiler et c’est maladroitement que je l’attachais. Tournant sur moi-même j’essayais de voir le résultat sans réussite puis, haussant les épaules je rouvris la porte. Il était à ma taille, c’est tout ce qui comptait.

Je refermais la porte derrière moi et redescendis rapidement les escaliers en sautillant. Il était parfait, à ma taille, tout était bon. Et d’une douceur incroyable. Sortant pieds nue de l’auberge, je retournais voir Sammael et me posais devant elle.

- Alors, il me va comment ?

Je souriais en tournant sur moi-même afin qu’elle voie bien le résultat de son cadeau. J’espérais que c’était ce qu’elle attendait.

Il m’allait à merveille. Je rougis légèrement sous le compliment. C’était rare. Le monde des aventuriers était plutôt brut, avec peu de délicatesse. Mais ce soir, tout était tranquille. Une petite bière, une compagnie douce et agréable. Rien de tel pour passer une bonne soirée. Attrapant ma bière, je m’assis et trinquais avec Sammael. La soirée commençait tout juste et je pris tranquillement quelques gorgées. La question qui suivit changeait totalement de sujet. Mais la femme en face de moi ne savait pas à quel point ce sujet était personnelle et en soit, cela ne me posais pas réellement de problème. Ce livre n’avait aucune importance dans ma vie et ne révélait rien en dehors d’action sombre et pour le moins stupide. Du moins pour ce que j’en avais lu pour le moment.

- C’est un très vieux livre d’y a 400 ans qui raconterais apparemment un passage de ma vie.

Je souriais en reprenant une gorgée, juste avec cette phrase, je pouvais soulever de nombreuse autres questions et je décidais de répondre au moins à la raison de l’existence de se livre.

- J’ai quelques problèmes de mémoires assez récurent pour tout ce qui date un peu, du coup j’ai pris le temps de raconter ce que je faisais à l’époque.

Mon visage se renfrogna légèrement alors que j’ajoutais.

- Même si c’est pas forcément bien glorieux.

Je repris une gorgée alors que la serveuse arrivait avec nos plats et les déposait sur la table avant d’aller prendre d’autres commande. Quelques personnes commençaient à arriver. Le travail commencé véritablement pour elle, alors que l’après-midi avait été plutôt tranquille, le soir lui serait agité. Et au vu de la vue magnifique que le lieu offrait, cela ne m’étonnais pas. Silencieuse, observant Sammael, je me demandais si elle aller poser plus de questions au sujet du livre ou pas.

Intérieurement je soupirais. Elle ne me croyait pas. Chose normale en soit. Mon pouvoir était suffisamment particulier pour étonner plus d’une personne. Et surtout, on ne pouvait pas le voir, impossible de vérifier si je disais la vérité ou non. Pour quelqu’un qui contrôler le feu, prouver son pouvoir était une chose simple. Pour moi, c’était impossible. Alors que je m’apprêtais à répondre, elle enchaîna. Elle me croyait, plus ou moins, prenant en considération que j’étais sérieuse. Pour une fois. Lentement, j’hochais la tête pour confirmer et repris une gorgée de bière. La suite ne tarda pas à arriver. Ce fut un véritable déluge de question.

J’en avalais ma bière de travers sous le nombre. Je m’attendais a ce qu’elle m’en pose, mais pas autant. Pas d’un seul coup. Toussant, écoutant Sammael parler encore et encore sans s’arrêter, sans même me laisser le temps de répondre. Jusqu’à ce qu’elle décide qu’elle en ais posé suffisamment. Du moins, pour le moment. Je souris en posant ma bière sur la table.

- Que je sache, non je ne peux pas mourir de vieillesse, ce qui me fait actuellement, un peu plus de 500 ans. Et oui, j’oublie absolument tout. Le constat actuel montre que ma mémoire remonte à 5 ans au plus loin. Tout ce qui est plus vieux disparaît de ma mémoire.

Je souris pour la rassurer.

- Mais ne t’inquiète pas, je n’oublie rien de ce qui se passe avant, et même si j’oublie le jour de notre rencontre, cela ne me fera pas t’oublier.

Oui, je n’allais pas l’oublier, du moins tant que l’on continuait à se fréquenter. Au moins une fois tous les cinq ans, c’était le minimum pour être certain de ne pas oublier quelqu’un.

- Pour ce qui est des livres… Pour le moment, j’en ais retrouvé quatre en comptant celui-ci, dont un que je dois donner au capitaine Al Rakija pour ses recherches. Apparemment, il en reste une bonne cinquantaine à trouver.

J’éclatais de rire. La tâche paraissait impossible. Surtout que je n’étais pas certaine que tous les livres avaient survécue. N’y de vouloir savoir tout ce que j’avais fait. Au vu du livre que j’étais en train de lire, certaines choses que j’avais oubliées ne me dérangeaient pas. Non, loin de là, j’étais même heureuse d’avoir oublié certaines choses. Lentement je repris une gorgée de bière. Posant ma bière sur la table, je me penchais un peu en avant un sourire malicieux sur les lèvres.

- Mais un peu à mon tour. Ca te fait quel âge toi ? Et tu tiens quel rôle à la garde ?

Oui, il n’y avait pas qu’elle qui avait le droit de poser des questions. Moi aussi j’étais curieuse, je voulais en savoir un peu plus sur Sammael. Même un tout petit peu m’allait parfaitement.

Je terminais de parler en observant la rose. Pensive. Réfléchissant sans doute avec tout ce que j’avais dit. J’espérais que mes révélations n’allaient pas changer l’opinion qu’elle avait de moi. Du moins pas en négatif. Pour moi, ce n’était qu’un détail, mais, je comprenais parfaitement que cela pouvait rebuter plus d’une personne. J’étais vieille. Et surtout, j’allais survivre à tout le monde sans avoir pris une seule ride entre temps. Je ris avec elle à sa première remarque en lâchant.

- Tu étais bien trop partante pour que j’aie la moindre honte.

Lentement, je commençais à manger en l’écoutant parlé. Le coq était cuit à point, parfait, accompagné de quelques pommes de terre, il y avait largement de quoi me remplir le ventre. Elle était une Valkyrie, un grade qui ne me disait rien et cela semble se voir sur mon visage puisque Sammael prit le temps de m’expliquer. Une unité d’élite composée uniquement de femme. Ce qui voulait dire que Sammael était forte. Sans aucun doute puisqu’elle en faisait partie. Levant ma fourchette vers le ciel, une patate au bout je repris la parole impressionnée.


- J’avoue c’est cool comme principe ! Mais du coup, si tu fais partie d’un régiment d’élites, tu peux te permettre de sortir comme ça sans que ça pose de problème ?

Je mis la patate dans ma bouche en continuant.

- Je pensais que les unités d’élite passé leurs temps sur le terrain ou à s’entraîner, un peu comme chez les aventuriers ou les plus forts passe leurs temps sur le terrain.

Oui, ce qui était loin d’être mon cas. Même si je savais que mon niveau était loin d’être bas, j’étais aussi loin d’être excellente. Je passais bien trop de temps dans les tavernes pour ça. Mais, c’était un choix de vie et l’avantage d’être aventurière, c’était d’être libre de faire ce que l’on voulait. A contrario de la garde où l’on était obligé d’obéir à son supérieur. Je n’arrivais donc pas à imaginer un régiment d’élites laissant la possibilité d’aller picoler le soir sans problème. À moins que le niveau de base du régiment soit très élevé et que les supérieurs plutôt enclins à laisser leurs soldats se divertir.

Elle bossait beaucoup, mais avait du temps pour se reposer. Elle avait donc un bon supérieur respectant suffisamment ses soldats pour les laisser vivre leurs vies. Souriant à sa remarque je répondis.

- Oh non je me plains pas.

Tranquillement je continuais de manger en réfléchissant à la question qu’elle me posait. Oui, cela me prenait du temps. Mais je n’étais pas travailleuse. Loin de là, je profitais du moindre moment pour vivre ma vie et m’amuser. Au plus grand désespoir de ceux pour qui je travaillais. Mais, mon travail était fait. Dans les temps à chaque fois. Et efficacement. Prenant une gorgée de bière je répondis.

- Oh j’aime prendre mon temps, c’est pas comme si les livres allaient s’échapper et que j’avais une date de fin pour mes recherches. Du coup je me presse pas plus que ça et je prends les missions suivant ce que je veux faire après.

Oui, je n’étais pas dans le besoin pour un certain nombre de raisons. Déjà parce que je vivais chez Aube, ce qui m’évitait de payer un logement et parfois même la bouffe. De grandes économies qui m’avaient permis d’augmenter mon train de vie. Mais aussi, parce que de temps en temps je passais au palais. Et même si je n’en profitais pas, le soutient était là. Mais ça, je ne pouvais pas le dire à Sammael. La Reine elle-même m’avait demandé de garder le silence à ce sujet. Pour éviter que je ne devienne une cible. Et cela m’arrangeait énormément puisque je pouvais garder une vie acceptable à mon goût.

- Mais quel que soit le boulot que j’ai, je trouverais toujours un moment pour faire ce que je veux à côté.

Je souriais et repris une gorgée de bière alors qu’elle me proposa de goûter son repas.

- Si si j’aime bien, mais j’ai un faible pour la viande, mais je veux bien goûter.

Souriante, je me levais légèrement tendant la tête par-dessus la table. Elle leva sa fourchette et mit le morceau de poisson dans ma bouche. Me rasseyant, je pris le temps de mâcher un peu avant d’avaler.

- C’est pas mal du tout ce que t’as pris.

Le petit gout de citron allait parfaitement avec le goût prononcé du mantabu. Dans un coin de ma tête, je notais le repas afin de pouvoir en prendre plus tard. Riant doucement à la question de ma compagne du soir je repris une gorgée de bière en lâchant.

- Vas-y vas-y ça me pose pas de soucis.

Et immédiatement, elle enchaîna. Effectivement, elle s’en posait des questions. Certaine même auquel je n’avais jamais réfléchis. Comment je voyais le temps passer ? Une excellente question. EN soit, je m’en foutais, je vivais au jour le jour, sans véritablement penser à la suite. Je n’avais rien dans le futur actuellement. Seul était présent le passé. Lentement, après elle, je pris la parole.

- Je sais pas, j’y es jamais trop réfléchis. Cinq ans, c’est long, j’ai le temps de voir des trucs et d’en faire à côté. Je profite de chaque jour pour avoir le plus de souvenir possible. Même si l’alcool m’aide pas trop des fois sur ça.

Je ris doucement avant de continuer.

- Mais ouais, pour moi, cinq ans c’est long, c’est toute ma vie vue que je me souviens pas du reste.

Lentement, je repris une gorgée. Avalant doucement ma bière puis, je continuais de parler.

- Mais, je dirais pas que j’aime mon pouvoir ou que je le déteste. J’ai oublié beaucoup de choses, et je pense que parfois c’est pas plus mal. Mais j’ai du aussi oublier des choses importantes. Je pense plutôt, que j’ai accepté mon pouvoir et que je fais avec. J’ai pas le choix de toute façon.

Je souris en la regardant, penchant légèrement la tête sur la droite et ajoutais.

- ET puis, si j’avais pas mon pouvoir, je ne t’aurais jamais rencontrée !

Je souriais doucement en soulevant à nouveau ma chope. Presque vide, heureusement, Sammael avait intelligemment commandé de nouvelles bières. Terminant ma chope, je redressais la tête.

- À moi du coup !

Je repris un ton enjoué comme à mon habitude, profitant dans la soirée pour en apprendre plus sur la jeune femme aux cheveux rose.

- Du coup toi tu préfères le poisson comme repas ? Et ton pouvoir, il est plus utile que le mien ? Ou toi aussi t’as pas eu de chance ? Tu l’aime bien ? Et du coup, t’es dispo comment suivant t’es horaires de taff ?

Des questions un peu au hasard mais, toutes m’intéressais, j’aimais connaître les gens avec qui je passais du temps. Et Sammael en faisait partie. Tranquillement, en attendant les réponses, je terminais mon repas.

Le repas était fini, je pris une grande gorgée de bière pour faire passer le tout correctement et posais ma chope dans un soupir de satisfaction. Décidément, cette taverne était parfaite. Un endroit où dormir, de bon repas, une belle vue et à boire. Et en plus, il y avait Sammael. Et une chose était certaine, c’est que la jeune femme aimait manger. Et elle aimait son pouvoir. Quelle chance, elle semblait avoir un pouvoir utile dans son métier. Tout le contraire de moi qui avait du m’équiper avec des objets pour pouvoir faire des quêtes plus dangereuses. Et survivre face aux monstres. Depuis la tour en ruine, j’avais pas mal investi en objet afin de devenir plus forte, améliorant ainsi mes compétences de combat. Même si je n’étais pas une professionnelle, je savais que je pouvais me débrouiller et être utile en cas de besoin. C’était l’essentiel pour moi.

- C’est pratique ça une supérieur qui arrange les horaires en cas de besoin.

J’hochais la tête en l’écoutant. Oui, m’installer au port, c’était une option qui donner envie et me permettrais de prendre mon indépendance. Je souris en prenant une gorgée supplémentaire.

- Yeah, mais j’ai encore des trucs à finir à la capitale, j’en ais pour un moment. Je te dirais le jour où j’peux bouger. De toute façon, niveau travail ça change rien pour moi vue que la guilde est aussi ici.

Je ris, oui, le boulot normal ne changeait pas pour moi si je changeais de ville. L’avantage d’être aventurière. Mais, je ne pouvais pas encore bouger. Que ce soit la Reine ou Aube, aucune des deux n’accepterait que je m’installe ici. Pour le moment. Mais, cela pouvait s’arranger un peu plus tard, je l’espérais. Une fois que j’aurais fini ce que j’avais à faire, cela devrait être bon.

- Après si t’as des bons coins à me conseiller dans la ville pas trop chère je veux bien, histoire que je regarde un peu à l’avance parce qu'acheter la taverne ça risque d'être un peu chère pour moi.

Je ris, je ne prenais aucun engagement, mais, cela ne m’empêchais pas de regarder un peu ce qu’il y avait au cas où. Dans tous les cas la ville était sympathique et un cadre bien plus accueillant que la capitale.

Je ris. Oui, je payais tout, mais ça me faisais plaisir. Elle m’offrait des cadeaux, moi j’offrais la soirée. Chacun sa façon de faire, même si au final, ce que j’offrais était sûrement moins important que le magnifique vêtement qu’elle m’avait trouvé. Je terminais ma bière en écoutant sa proposition.

- Ouais déjà que juste en visitant on tape pas mal dans les stocks alors si elle était à moi…. Mais bonne idée ! Je vais payer je reviens !

Sans attendre, je me levais attrapant ma bourse de cristaux pour aller payer notre consommation. Toujours pied nu, sans aucune gène, je traversais la salle et déboursais la somme sans poser de question. Ce n’était pas gratuit loin de là. Mais en cette belle soirée, je ne comptais pas l’argent que je dépensais. Surtout lorsqu’il s’agissait de faire plaisir à la rose. Je profitais de la soirée, sans faire attention à ce genre de détails, prenant d’abord en compte le confort et la vue qui s’offrait à nous. Sans attendre plus longtemps, je revins vers la table en sautillant. Sammael toujours assise attendant que je sois prête. Rapidement, je passais derrière elle et penchais la tête, déposant mes lèvres sur son cou déposant un léger baisé et murmurais.

- Laisse-moi payer, c’est mon cadeau personnel.

Je me redressais doucement en souriant attendant qu’elle se lève je continuais de parler.

- Du coup, toi qui connaît mieux le grand port que moi, tu conseilles d’aller par où sur les quais pour voir quelque chose d’intéressant ?

Oui, c’était là le côté intéressant du moment, j’avais le droit à une visite guidé en compagnie de ma belle. De celle qui allait dormir avec moi. La seule personne qui pouvait dormir avec moi d’ailleurs puisque je refusais tous les autres, préférant même dormir sur le sol plutôt que de partager mon lit avec quelqu’un.

Elle se leva et m’enlaça, prévenant que la prochaine fois, elle réserverait et payerait en avance. Je fronçais les sourcils m’apprêtant à protester, mais elle m’en empêcha en m’embrassant. Sans attendre, elle m’attrapa la main pour m’emmener dans une rue annexe à la taverne et je répondis à sa question en souriant.

- Je sais pas, j’aime bien être pied nu et je trouvais que ça aller mieux avec la tenue.

Je ris légèrement en l’écoutant parler. Des économies. Oui j’en avais. Sans doute caché un peu partout. J’en avais oublié la plupart, mais j’avais de l’argent. Suffisamment à mon goût même si je ne connaissais pas les prix actuels.

- Ouais j’ai quelques économies qui traine faudra que je regarde précisément combien j’ai. J’ai pas l’habitude de compter mon argent.

Compter l’argent, si fatigant. J’avais plutôt tendance à dépenser ce que je gagner pendant mes missions sans vraiment faire attention aux chiffres. Hochant négativement la tête je lâchais.

- Nah j’ai rien à la capitale. Rien qui ne me plait pour loger ou qui m’appartienne. C’est pas une ville super sympa au final.

60 cristaux clairs l’appartement. Cher très cher. C’était là un grand nombre de missions sans jamais boire pour pouvoir se payer un appartement pareil. Mais, c’était tentant. Me grattant la tête, je pris le temps de réfléchir sur ce que je voulais. La vue sur les quais, c’était quelque chose de sympathique, mais en soit, ce n’est pas forcément ce que je recherchais. Non, ce que je voulais, c’était un appartement confortable et si possible, dans un quartier agréable. Agréable dans le sens où je n’aurais pas à traverser la ville pour aller faire la fête. C’était un des gros soucis que j’avais à la capitale, soucis que j’avais réglés en dormant régulièrement dehors. Mais comme je n’avais pas de logement dans ces moments-là, cela ne posait pas de problème. Là, si j’achetais un logement, je préférais encore pouvoir rentrer le soir. Lentement, je partageais ma pensée.

- Je sais pas trop si je veux sur les quais. Je connais pas bien les quartiers de la ville, mais j’aimerais un truc confortable dans un quartier qui bouge un peu. Genre si je peux rentrer le soir après avoir bu c’est bien.

Je ris doucement en la regardant et me posais contre elle.

- Tu dois vraiment me prendre pour une alcoolique quand je dis ce genre de trucs. Mais si tu connais un peu la ville, je suis preneuse de quelques conseils pour un truc du genre.

Si ce quartier rentrer dans les critères que j’avais dit juste avant, cela m’allait très bien, le coin était un peu cher, mais bien sympathique. Au pire, je demanderais un petit service à des amis pour m’avancer l’argent s’il m’en manquait. Mais déjà, il faudrait que je réunisse mon argent pour compter tout ce que j’avais et voir mon budget final.