— Oh ! Tu as encore le temps de trouver chaussure à ton pied pour un mariage, la précipitation ce n’est vraiment pas une bonne chose de toute manière.
Voilà, dire quelque chose de bateau est la meilleure façon de faire passer le malaise. Ou l’épaissir aussi. Dans un cas ou dans l’autre, le blond avait décidé de faire comme si de rien n’était. Da faire comme si ce point ne l’avait pas perturber. Comme si tout allait toujours bien dans cette conversation. Melta, lui ne dit rien et regarde simplement les deux plus âgés sans rien comprendre à ce qu’ils font avait de reprendre son repas sans un mot. Du moment que personne n’était en colère contre lui tout allait bien pour l’enfant.
Faolan fit plus attention quand elle parla de son personnel et un grand sourire se fit sur son visage, beaucoup plus franc qu’un peu plutôt. Il y avait une certaine fierté en lui face aux paroles de son amie, c’est un peu stupide, mais savoir que d’autres personnes, comme ces parents, avaient pu être d’aussi bon serviteur pour des nobles et avoir ce genre de considération lui faisait plaisir. Autant pour Fedora qui avait autour d’elle des gens qui avaient l’air sincères pour l’aimer comme l’était, autant pour sa propre fratrie qui aurait peut-être, eux, le droit à ce genre de traitement de leur côté aussi.
— Ta famille est bonne pour toi alors et Gaspard fait de très bons plats. Je me demande ce que tu pouvais bien avoir comme caprice enfant.
Puis soudain il y eut une autre question qui lui vient en tête, quelque chose d’un peu stupide peut-être, mais quel âge pouvait bien avoir Fedora ? Est-ce qu’elle avait continuer de grandir une fois que sa magie la bloquer dans sa forme de poupée ? Est-ce qu’il y a eu un élément déclencheur ? Les questions lui brûlent les lèvres, mais il n’a pas envie de revenir encore et encore sur le pouvoir qui pèse autant à la jeune femme.
De plus, elle se lève de sa chaise et annonce qu’elle va mettre sa robe et le laisse là, son assiette terminée certes, mais là tout de même. Melta se met à rire pour une raison que Faolan n’est pas certain de comprendre, son assiette à lui aussi vide. Dans un soupir faussement las, surtout amuser, il prit l’enfant dans ses bras et sorti de table et chercha les cuisines. Il lui fallut un peu de temps et l’aide du cuisinier des lieux qui était lui-même sortis de ces dernières pour vérifier que tout se passait bien à la base pour le repas.
S’en suivis une discussion plus que passionner sur les cuissons de poisson, les sauces et liaisons de ces dernières, ainsi que les marinades de saison suivant le temps qu’on disposait avant de faire telle ou telle préparation. Une discussion dont on ne va pas s’amuser à mettre tous les détails, juste à retenir que ce genre de discussion n’intéresse pas vraiment un enfant aussi jeune que Melta et qu’assez rapidement, alors que la cuisson en papillote, avec une sauce blanche à la ciboulette, était abordée, l’enfant exigea de revoir Fedora. Gaspard sembla assez amuser de la situation et indiqua la chambre de Fedora pour la rejoindre. Le père de famille suivie les directives avec assez de facilité, une fois qu’on lui donne les directives se retrouver dans une maison de noble n’est pas si compliquer que cela. Il frappa doucement à la porte qu’il pensa être la bonne et demanda.
— Fedora ? Heu… On est là du coup. Désolé pour l’attente, je me suis un peu emporté dans ma discussion avec Gaspard et… hum… Est-ce qu’on peut rentrer ou tu as besoin de plus de temps pour te préparer ?
Elle s'enferme dans sa chambre et si Faolan a pu voir plusieurs facettes de cette petite poupée, en voici une qu'il n'a définitivement pas encore vu - et espérons-le qu'il n'aura jamais l'occasion de voir - on parle du côté frustrée de la demoiselle! Elle est rarement dans cet état, elle a rarement l'occasion de se frustrer sur quelque chose! Ses états d'âme les plus habituels sont la joie, la peur et la tristesse! La frustration? Même pour elle cela fait longtemps! Il faut dire aussi qu'il faut des conditions bien spéciales pour que cela arrive : généralement cela arrivait lorsqu'elle faisait des caprices étant plus jeune, lorsqu'elle n'avait pas ce qu'elle voulait, il faut dire qu'à l'époque elle était une enfant gâtée! Son grand-père lui accordait absolument tout ce qu'elle désirait, ce n'était pas souvent avouons-le - Fedora n'a étrangement jamais été très exigeante - mais il arrivait parfois qu'elle se comporte comme n'importe quel enfant et les crises étaient parfois assez intense malheureusement.
Ce n'est pas la même chose aujourd'hui bien-entendu, elle ne veut rien de spéciale - ou alors elle n'en a aucune conscience - mais elle est frustrée contre elle-même! Frustrée de sa stupidité, de son comportement, de son incompréhension... Comment agir alors qu'elle ne comprend pas elle-même les causes de son attitude? Personne ne lui a jamais dis que c'était si difficile de se faire un ami! Il y a tant de faux pas qu'il faut absolument éviter et, vu son naturel énergique et absolument pas prudent, elle a l'impression de tenter de marcher sur des oeufs sans les briser alors qu'elle chausse des sabots! Difficile donc... Elle s'assied sur son lit un instant, prenant le temps de souffler - façon de parler - et de se reprendre en main. *Du calme... Tout va bien se passer! Il n'est pas parti... Enfin je crois...* Et revoici Fedora paniquée! Elle est partie, l'abandonnant à table sans même une réelle explication! Est-ce que cela a insulté le jeune cuisinier? Est-ce qu'il s'en est offusqué? Est-ce que Melta et lui sont partis suite à cette injure inadmissible? Elle ouvre de grands yeux, doit-elle aller voir? Sans doute mais elle ne s'est même pas changée! Va-t-il croire qu'elle se moque de lui s'il est toujours là et qu'elle réapparait avec cette même vieille robe rapiécée? Pourquoi est-ce si dur de savoir que faire?
Elle prend sa tête entre ses mains, elle pourrait se l'arracher si elle n'était pas attachée à son corps! Ah mais, ce n'est pas le cas c'est vrai et voici que la jeune fille tient sa tête à bout de bras - et de chaines - heureusement il n'est pas là pour voir cela! Soudain, un cognement à la porte lui fait pousser un petit cri de surprise alors qu'elle lâche sa tête qui pend mollement le long de son corps! Faolan qui demande s'il peut entrer? "Juste une minute!" Parvient-elle à articuler presque calmement... Bon en réalité elle doit sonner affreusement paniquée mais, elle doute qu'il ouvre la porte sans autorisation! Au moins il n'est pas partie mais elle, qu'a-t-elle fait excepté se morfondre? Rien! Elle est loin d'être prête! Se levant rapidement après avoir replacée sa tête correctement, elle fonce vers sa garde robe! C'est un véritable balais aérien qui débute alors qu'elle lance les vêtements se trouvant dedans à la recherche de ses robes... *Idiote!* Se dit-elle alors qu'un petit amas de linge git au sol, ses robes ne sont pas là justement pour ne pas les mêler parmi le reste, elles sont dans le dressing! Un demi-tour rapide alors qu'elle se dirige vers la porte en enlevant la robe qu'elle porte, la laissant tomber mollement sur le sol! Faites que Faolan n'ouvre pas la porte, il va penser qu'elle fait exprès de s'afficher en sous-vêtements!
Elle arrive finalement devant les trois robe : la noir et rouge très belle mais plus classique, celle au corset blanc dont la jupe est un peu courte à son goût et finalement celle qu'elle a choisie de porter pour rencontrer son père : la noire! Le corset est superbe, la traine est longue et même si malheureusement, elle trouve toujours l'avant un peu court puisque la jupe s'arrête à ses genoux et laisse donc voir une partie de ses jambes de poupée, elle la trouve particulièrement belle! Elle l'enfile tant bien que mal, c'est difficile en fait de mettre cela seule! Et elle se rend compte surtout d'une chose : impossible de serrer le corset sans aide! Elle regarde la porte, définitivement elle n'a pas le choix! S'avançant vers cette dernière, elle l'ouvre et se tourne immédiatement pour se mettre dos au jeune homme. "Peux-tu m'aider?" Demande-t-elle visiblement gênée... Et lorsque cela est fait, elle s'écarte directement pour s'enfoncer un peu plus dans la chambre, se tournant vers lui en regardant le sol de peur de lire une réaction sur son visage. Elle se moque de l'état de sa chambre qui ne sied définitivement pas à une jeune fille de son rang, elle se fiche de son lit défait par ses mouvement dessus alors qu'elle se maudissait elle-même, elle se fiche des armoire ouverte laissant un aperçu sur ses tenues ou autre sous-vêtements pas franchement bien rangés, une seule chose compte présentement... "Alors... Tu aimes ma robe?" Demande-t-elle sans jamais le regarder, définitivement à court de mot pour une rare fois.
— Attends, je te ferme ça et je regarde correctement ensuite.
Puis, avec un geste reflétant des années de savoir-faire il termina de noué le dos de la robe et se permis même que ajustement pour mettre le tissu bien en place de partout. On apprenait à géré tout les postes, même une fois spécialisé, de là où il venait en famille, en même temps ce n’était pas comme s’il y avait beaucoup de monde pour réalisé toutes les taches du domaine et en cas de maladie il fallait pouvoir remplacer facilement sans engager des extras.
Il regarda un moment la robe, il voulait vraiment donner une réponse sincère, la gentillesse n’est pas ce que son amie souhaite tout de suite, c’est de la sincérité. C’est ainsi qu’il le voit en tout cas, c’est tout de même la robe pour rencontre son père pour la première fois. D’un seul coup il y a un coup de pression qui retombe sur ses épaules d’une manière assez énorme. Melta de son côté tourne autour de Fedora avec un grand enthousiasme, mais semble attendre que son père répondre pour parler aussi.
— La robe en elle-même est très jolie, elle donne très bien sur toi et te met en valeur. Je sais que j’aurais mis une touche de couleur en plus, mais ça, c’est un gout personnel et ma mère m’a toujours dit que j’étais un désastre pour donner des conseils pour améliorer une tenue.
Un rire sortit de sa bouche en rappel des dires de sa génitrice qui s’était arraché bien des cheveux pour tenter de lui apprendre à accorder les couleurs correctement entre elles au niveau des vêtements. Parce qu’autant il savait y faire pour rendre un plat appétissant, autant les vêtements ce n’était pas cela, heureusement qu’il ne tentait rien d’extravagant pour lui-même. Melta se mis à babiller sans fin que Fedora était joli et une princesse fée. Cette rencontre avait beau sentir le sapin à certains moments, il y avait tout de même plus de positif que de moment gênant.
— Tu vas faire un carton pour ta première impression avec ton père.
Que cela soit en positif ou négatif, dans tous les cas le cuisinier sentait que cette tenue allait faire plus que le travail, puis il donnait une impression d’assurance de son point de vue.
— En plus tu sembles à l’aise dedans, vraiment, c’est une bonne chose.
Parce que bien sûr, il y avait le côté pratique qui venait dans son esprit. Si ça avait été la robe la plus belle du royaume, mais qu’elle avait été tout sauf confortable, cela ne servait absolument à rien, en tout cas de son point de vue, comme toujours. Il rendit aussi compte que vus qu’il avait raccompagné Fedora, mangé avec elle et donné son avis sur sa robe, il allait être l’heure de se dire au revoir.
— Au fait, il faudra qu’on s’écrive, même si je ne suis pas régulier sur mes réponses parce que mon courrier n’arrive pas toujours tout de suite entre mes mains tout de suite vu que je voyage pas mal, mais ça arrive toujours. Si ça te tente, je vais te mettre les adresses qui me servent de boite à lettres temps que je n’ai pas mon propre oiseau pour transmettre le courrier directement.
Pourtant, les paroles libératrices du jeune homme se font entendre... Enfin, elle sont élogieuse mais sur la robe dans un premier temps! Le coeur de la poupée rate un battement : la robe est belle! Elle fait bien sur elle? C'est horrible! Elle sait que c'est ce qu'elle a demandé, après tout elle a demandé si il aimait la robe! Pourtant, elle avait sans doute un petit espoir sans oser l'avouer qu'il dirait qu'elle était belle dans cette robe et non pas uniquement que la robe en elle-même est belle! Enfin, au moins la robe est plaisante, il est normale qu'elle attire plus le regard que la poupée qui se trouve dedans! Si elle permet au moins d'éviter que son père ne se focalise sur les énormes crocs de la demoiselle alors, c'est déjà une sorte de petite victoire non?
Le rire du jeune cuisinier la sort cependant de sa spirale sombre dans laquelle elle s'imagine déjà comme un horrible monstre gâchant la beauté de la robe! Elle relève les yeux vers lui et sourit doucement alors que Melta tourne autours d'elle en affirmant qu'elle est belle! Au moins l'enfant trouve aisément les mots pour réchauffer le coeur de la jeune noble! Peut-être est-ce cela qu'il faut pour parler à Fedora? Une âme d'enfant! Finalement, une affirmation : elle va faire un carton! Si elle pouvait rougir elle l'aurait sans doute fait, certes ce n'est pas un compliment direct mais, c'est exactement ce dont elle avait besoin : un encouragement sincère! Elle s'approche donc du jeune homme pour lui offrir un énième câlin qu'elle apprécie tellement.
"Merci Faolan!" Dit-elle avant de s'écarter pour offrir le même traitement à l'adorable bambin. "Merci à toi aussi Melta! Tu es adorable!" Affirme-t-elle sans aucun doute à ce propos! Très vite le cuisinier revient à l'esprit pratique et la poupée met sa main devant ses lèvres pour rire doucement. Définitivement il est spéciale! C'est bien la seule personne qu'elle connaisse à parler de l'aspect pratique plutôt que de la beauté quand une femme lui montre des vêtements! Après, c'est peut-être parce qu'il ne voit pas la demoiselle comme une femme vu son apparence? Non! Elle ne doit pas se remettre dans un mauvais état d'esprit! Faolan est son ami et il est sans aucun doute la première personne à lui montrer tant d'attention depuis longtemps! Il est juste... Lui! D'ailleurs, il lui donne les adresses pour le contacter qu'elle accepte avec joie, promettant de lui écrire au plus vite! Mais la joie est de courte durée cependant car soudainement, un battement se fait entendre à la porte.
"Lady Sanward! Je suis navré de vous interrompre sir Faolan et vous même mais monsieur De Tradussin arrivera sous peu."
Un grand mouvement, imitant un soupire échappe à la demoiselle! Elle n'apprécie pas forcément cet homme, c'est l'ancien partenaire de feux son grand-père malheureusement, il ne prenait pas la mère de la demoiselle au sérieux alors, inutile de dire ce qu'il pense de la poupée... Malheureusement, elle ne peut pas échapper à son devoir de noble. "Je suis navrée Faolan... Il m'aurait fait plaisir d'encore passer du temps avec toi mais, c'est l'ancien partenaire de mon grand-père et je dois le recevoir pour discuter de l'avenir des affaires de la famille Sanward... Je t'écrirai! Et je n'oublies pas ta promesse! Tu viendras avec moi au grand port pas vrai?" Lui demande-t-elle pleine d'espoir. C'est ainsi que Wilfred et elle-même le raccompagne lui ainsi que le petit Melta jusqu'à la porte et, après une dernière étreinte à l'enfant, elle les regarde s'éloigner jusqu'à ce que le majordome ne dépose une main sur son épaule.
"Il faut vous préparez mademoiselle!" "Certes Wilfred... Certes!" Répond-t-elle sans la moindre motivation avant de retourner dans sa demeure pour s'apprêter à recevoir monsieur De Tradussin.