Regarde toi Lulla... Une queue et des oreilles de chien ! Tu n'es pas une femme, mais un animal ! Qui voudrait un jour de toi ? Tu n'es qu'une bête curieuse. Des mots cruels, et dénaturé de bon sens lorsque l'on sait que celui qui les récite, est le père en lui-même de la personne qu'il juge. En somme, mon propre père. Ce dernier n'avait jamais fait la différence en ma véritable nature qui est celle d'une panthère, de celle d'un canidé. En réalité, il ne c'était jamais intéressée à mon cas... Mon hybridité n'est malgré tout, pas en cause. Si j'avais été un homme, cela aurait certainement pu changer la donne. Je suis née dans une famille, qui ne crois qu'au potentiel masculin pour perpétuer une entreprise familiale, bien qu'en était honnête... Je suis assez ravie de ne pas en avoir hérité. Tout cela n'est toutefois que du passé, et bien heureusement, je n'avais plus à attendre ce genre de propos à mon égard. Et pourtant, il peut parfois arriver que les fantômes de notre passé ne viennent à ressurgir... Les hybrides ne sont pas ce qui prolifèrent le plus en ce Royaume, toutefois j'ai pu tout de même en rencontrer quelques-uns. Dont cette Renarde du nom de Aube, cette dernière me confortant dans le fait d'accepter notre nature. Elle-même, qui était accompagnée de deux magnifiques petits, porteurs aussi d'un gène animalier. Je ne le cache pas, j'ai été intriguée par ses enfants, et pas seulement sur le fait que ces derniers étaient à moitiés félins. Elle m'avait questionné sur mon potentiel avenir avec Red, et sur ce moment, je n'en doutais nullement. En venant même, à me poser une question sur cet avenir que nous pourrions partager nous aussi... Oui, je le désirais aussi.

Pourtant, les choses ne se passèrent pas comme espérée. Il y a plus d'un mois de ça, Red et moi devions nous retrouver aux sources, mais jamais il ne reviendra. Depuis ce jour, je tentais de dissimuler ma peine et ce chagrin qui commençait à me ronger. Participant à quelques quêtes, dont une qu'il devait honorer, mais ne voulant qu'il ait d'ennuis, j'ai pris sa place. Peut-être suis-je trop idiote... Mais j'avais cette petite voix en moi, qui me soufflait pourtant de ne pas l'abandonner. Même si de part les apparences, c'était plutôt l'inverse qui était en train de se faire. C'était d'autant plus déstabilisant, par le fait qu'il ne me donne plus signe de vie depuis que nous avons partagé ensemble ce plaisir charnel. Avant cela, nous nous retrouvions toujours, alors pourquoi cela a t-il changé quelque chose ? Cela, serait-il réellement une coïncidence ? Et quand est-il de ce que cet homme aux sources m'avait raconté ? Sur le fait que Red semblait s’accommoder de la présence d'autres personnes ? Bien que ce qui nous était antérieur n'est guère d'importance pour moi, pour ce que je ressens pour lui... Je craignais faire moi de même parti d'une aventure passée. Pourtant encore une fois, c'était une crainte qui ne restait réellement en moi. Je ne saurais trop l'expliquer, mais j'avais envers lui, une confiance que rien ne semblait pouvoir ternir.

- Lulla, j'ai une lettre pour toi. On te la déposer il y a trois jours. Il est vrai que je n'étais pas venue à la guilde de manière quotidienne ces jours-ci, mais je ne m'attendais pas tellement à ce que l'on dépose une missive pour moi. Mon coeur bondissa dans ma poitrine lorsque je reconnus de suite l'écriture de cette lettre, elle venait bel et bien de Red. J'aurais pu hésiter à la lire, de peur de voir apparaître des mots que mon coeur ne pourrait tolérer. Mais qu'importent les mots, je n'éprouve aucun dédain, mais plutôt un soulagement de voir que Red était de nouveau ici. Mais parfois, il est bien difficile de s'exprimer sur un bout de papier, et sa lettre fut assez brève. Il me promettait des explications, et me donne de nouveau rendez-vous aux sources dans... Aujourd'hui. Évidement, si j'avais pu voir la lettre plus tôt, j'aurais eu le temps de m'y préparer. Mais nul temps de douter, de me poser des questions, c'était avec évidence que je répondrais favorable à sa requête. Je suppose que certaines ne seraient pas revenus ainsi vers leur compagnon après un tel abandon, mais pour ma part, je voulais réellement le revoir.

Bien que le rendez-vous soit dans plusieurs heures, et le fait que j'ai accès aux portails de téléportation, je savais que je ne parviendrais à y être à l'heure convenue. Je me hâte toutefois du mieux que je le pouvais, et je ne peux mentir... Mon visage se voulant souriant et heureux d'aller à sa rencontre. Je suis soulagée, qu'il ne m'ait pas oublié, qu'importe ce qu'il aura à me dire, au moins, je le reverrais... dans l'espoir toutefois, que ce ne soit pas pour une dernière.

Le temps passe et défile, me voilà rendue à la forteresse. Je grimace en sentant ce froid mordant sur moi, toutefois il en faudrait bien plus pour m’arrêter. Red devait m'attendre, je n'étais pas du tout en avance. Et d'ailleurs je ne le vis pas devant le bâtiment... Serais-ce ce mauvais rêve qui recommence de nouveau ? Ou pensait-il me trouver à l'intérieur puisque nous devions nous retrouver plus tôt ? Je ne pouvais attendre plus longtemps, et je voulais en avoir le coeur sûr. C'est non sans une certaine appréhension, que je rentre à mon tour dans la battisse et me met en condition pour entrée dans la zone des sources chaudes. Munie d'une serviette autours de mon corps, mes yeux félins eurent du mal à discerner les silhouettes dans la brume que provoque le contraste entre l'air et l'eau chaude. Je ne vis personne, si ce n'est... Si, il y avait bien quelqu'un de l'autre coté. Je ne pouvais voir que son dos et sa chevelure, qui d'apparence ne ressemble pas à celle de Red. Pourtant, il en faudrait bien plus pour tromper mon flair de félin, reconnaissant parfaitement l'odeur de l'homme qui a partagé sa nuit avec moi. Doucement, je m'approche de lui dans son dos, m’arrêtant à quelques mètres de lui. C'était Red, j'en étais certaine... Et pourtant ? - ... Red. Qu'allait-il se passer à présent ? Je ne savais que trop comment je devais réagir face à lui. Attendant une réaction de sa part, qu'il se retourne... Voir son visage.

Retour aux sources

Voilà un peu plus d’un moins que je suis revenu vivant de mon aventure périlleuse dans les îles, vivant mais changer...je me regarde dans la glace dans ma petite salle de bain...Cela fait un moi, mais il m’est toujours difficile de me reconnaitre...c’est vrai le changement que j’ai subi n’est pas un changement de forme physique total, j’ai toujours mon corps plutôt musclé et mon grand gabarit. Ce qui à changer par contre c’est mes cheveux qui sont passés d’un bleu roi à un bleu foncé, chose qui avait particulièrement choqué ma sœur lors de notre rencontre puisque nous partagions ce gène en commun. Il y avait aussi cette balafre sur mon visage allant qu’une joue à l’autre, résultat d’un combat contre un grosnounours et un loup des tempêtes pour savoir lequel des deux allaient reporter le contrôle total de la terre entouré par les flots. Au moins mes yeux rouges, eux, non pas changé et ça c’est une bonne chose, je peux au moins dire que c’est bel et bien moi.  

Voilà un peu plus d’un moins que je n’ai pas transmis de nouvelle à celle que je considérais depuis nos différents échanges comme ma compagne...un mois, que je ne savais pas quoi lui écrire, un mois à me poser des questions qui restaient sans réponse. Allait-elle vouloir encore de moi avec mes changements ? Viendrait-elle seulement alors que j’aurais dû la retrouver il y a plusieurs semaines aux sources chaudes ? Chose que je lui avais proposé après une nuit de câlin et de tendresse charnelle ! Décidément, mon avenir n’avait jamais été des plus incertain...En réalité, il n’y avait pas vraiment grand-chose à faire, si ce n’est d’essayé d’arranger les choses car tel était mon envie et mon besoin. Je me mentirais à moi-même si je disais que cela ne me ferait absolument rien si elle me laissait tomber...que du contraire, la jeune femme éveillait en moi une douce chaleur, une étincelle de vie et un volcan de désir. C’est donc avec une plume que je couchais simplement ma demande. Celle de me retrouver aux sources chaudes, je lui précisai au passage que je comptais lui fournir des explications quant à ma non vue.  

Quatre jours plus tard, me voilà devant le bâtiment indiqué dans la missive que j’avais le jour suivant l’écriture laisser à la guilde. Endroit où j’appris également que la demoiselle avait réalisé une mission en mon nom car je n’avais été présent au rendez-vous. Ainsi donc l’hybride avait pris ma place mais qu’elle pouvait donc bien en être la raison ? Très certainement, pour que cela ne me retombe pas directement sur la face...y-avait-il donc de l’espoir que cette dernière même toujours ? A cette même guilde, j’eus droit à des regards interrogateurs...Il faut dire que je me présentais avec un visage légèrement remodeler. La standardiste semblait sur le point de crier au scandale mais après des vérifications longues et une histoire racontée. Cette dernière acceptait enfin de remettre le parchemin à ma dulcinée quand celle-ci pointerai le bout de son nez.  

J’attends d’abord à l’extérieur, la demoiselle est en retard mais je ne peux l’en blâmer surtout après ce que moi je lui ai fait. Finalement je décide de l’attendre à l’intérieur, je retrouve le même réceptionniste qui lui forcément ne me reconnait pas et qui a l’air tout étonné quand je demande si une hybride panthère des neiges est par le plus grand des hasards déjà passé de l’autre côté. Réponse négative...je m’installe alors dans un des canapés en attendant mon heure...les minutes passent et défiles...l’inquiétude se lit sur mon visage...peut-être n’a-t ’elle tout simplement pas reçu mon message à temps, il faut dire que nous ne passions pas tout notre temps à la capitale et il y avait toujours la possibilité qu’elle ne désire tout simplement plus me revoir. Je m’avance, une nouvelle fois vers le propriétaire des bains.

“Voici, deux tickets...le second est pour mon amie...je vous en ai fait la description tout à l’heure, une demoiselle avec des oreilles et une queue de panthère. “

La réponse du l’homme fut presque incompréhensible. Mais je pus repérer quelques mots. “je vois de qui il s’agit.”

Je me décide finalement à rentrer dans l’espace de déshabillement, je place mes affaires dans un panier et décide de franchir le pas. La vapeur des sources chaudes fait que l’on ne distingue pas réellement qui est déjà présent, du moins ça c’est en théorie, pour ma part, je peux vous dire que j’étais complétement seul. Je prends rapidement une douche pour éliminer le peu de sueur et les crasses de la journée et j’entre dans l’eau après avoir laissé ma serviette sur le côté. L'eau est d’une température exquise mais à peine avais-je eu le temps de faire quelques mètres avant d’entendre mon nom. Cette voix remplit mon cœur de bonheur et en même temps d’une incurable inquiétude. Je me retourne lentement découvrant, un spectacle qui me laisse bouche-bée. Mon amante, se trouve-là devant moi et je vois bien à sa mine déconfite que mon physique la laisse pantois.  

Je m’avance vers elle, l’eau jusqu’à la taille...mais plus je me rapproche et plus mes pas de font lourd...ma main se tend irrémédiablement vers sa joue où je dépose celle-ci avec doucement.  

“Lulla...je...”

Les mots me manquent bien évidement...son contact m’avait tellement manqué que je pourrais en tomber fesse contre terre. Pourtant c’est mon coeur qui prend le pas sur ma tête.

“Tu es venu...je suis si heureux, si tu savais…”

Une larme coule alors le long de ma joue, le trop plein d'émotion est si intense que je n'ai pu retenir cette perle qui finira sa course dans un ploc. Je m'attendais bien sûr à plusieurs types de réaction dont une possible baffle qui me ramènerait directement sur terre.

Codage par Libella sur Graphiorum

Un brouillard contrastant entre l'air ambiant assez frais, et la source chaude ne permit pas de voir avec aisance en ces lieux. Mais nous étions seuls, je ne sentais nulle autre présence. Posant alors ma serviette sur le bord du bassin, je descendis dans l'eau pour m'approcher, non sans une certaine appréhension, de celui que je reconnus comme étant l'élu de mon coeur. Pour autant, je me stoppa à quelques mètres de lui, venant doucement à le nommer.

Un sentiment de confusion s'empara de moi lors de son approche, me permettant ainsi de mieux discerner son visage. Sa chevelure n'était pas la seule qui avait subit une évolution depuis notre dernier rendez-vous. Bien que je reconnus parfaitement ses traits, certains avaient changé... D'autant plus marqué par cette balafre traversant son visage, qui de première vue, ne semblait pas bien ancienne. De toute évidence, cela devait forcément remonter aux dernières semaines passées, puisqu'il n'en était pas pourvu, il y a un peu près un mois de cela. Je pouvais constater au plus près de lui, que cette blessure devait être l’œuvre d'une griffe d'une proportion costaude. Étant certainement des mieux placées pour connaître les dégâts que pouvaient provoquer des serres sur la chaire, d'autant plus sur un visage. Je compris donc que des événements passés, ont du chambouler cet homme se trouvant face à moi. Peut-être expliquant cette si longue absence... Pour autant, je ne parvins pas à bouger de ma place, le laissant lui, venir à moi. Mon visage resta neutre, voire probablement fermé face au siens. Dépourvus d'émotions et d'empathie, comme pouvait être celle que j'étais avant que nous ne venions à nous mettre ensemble. Un recul dans notre relation, si cette dernière est toujours officielle... Sa main venant à se poser sur ma joue, ne parvint à ranimer ces émotions en moi. J'étais comme... Figée, stoïque... Glacée, pourtant dans cette eau qui se voulait si chaude. Mes pupilles restant plongées dans les siennes, semblèrent vides et absentes à toute ivresse de l'instant de le retrouver. *Est-ce la seule chose qui a changé Red ?* Des pensées que je ne parvins à faire ressortir de vive voix. Probablement, avais-je peur de la réponse.

Une réaction  de sa part, vint à éveiller une partie en moi. Voyant cette perle naître au coin de ses yeux, glissant sur sa joue pour ainsi se mêler à la source. Cet homme face à moi, étant en proie à de la culpabilité, des remords, je pouvais lire cela sur son visage. Mais aussi, ce regard luisant indiquant ce bonheur qu'il pouvait éprouver d'être de nouveau avec moi... Du moins, je l'imagine. - Ces larmes... Enfin, un son sortant d'entre mes lèvres. Léger, mais quelque peu glaçant et piquant à son égard. Mes pupilles ne lâchant pas les siennes. - Elles ont déjà coulé lorsque je t'attendais ici. Assez sèchement je l'avoue, probablement trop. J'avais peur de redevenir cette personne avide de sentiment que je pouvais l'être avant, mais une trahison peut avoir le don de changer beaucoup de monde. Cependant, je n'y crus pas... Pas lui... Il y avait eu quelque chose, un incident fortuit de sa part.

Tout ce fit confus en mon esprit. Notre dernière rencontre, ces moments passés chez lui, et par la suite, ce rendez vous où je me retrouve seule, cette révélation quant aux aventures passées de Red. Bien que encore une fois, son passé n'aurait guère d'incidence sur nous. Il y avait en moi, simplement cette peur de n'être aussi qu'une aventure. Ma main vint alors rejoindre la sienne, toujours sur mon visage, la serrant légèrement. Une étreinte trahissant mes émotions qui sont belles et bien présentes vis-à-vis de lui, malgré les apparences. Mes paupières se fermant, je penche doucement ma tête sur sa main, comme pour apprécier cette caresse sur mon visage que j'aurais voulu avoir plus tôt que cela.

Il y avait toutefois, plus important que mon cœur qui c'était vu affliger une souffrance. Je ne perdis pas le nord, constatant le changement de Red, ainsi que sa blessure. Il était là, et je ne savais ce qu'il avait du subir pour arriver à ces traits changés. De nouveau, mes paupières s'ouvrirent sur lui, mon regard bien moins aigre qu'il ne l'était juste avant. - Je suis venue, car je voulais savoir comment tu allais. Une certaine inquiétude se fit ressentir dans ma voix. Ma main desserrant la sienne, remontant doucement le long de son bras, de ses épaules, de sa nuque pour ensuite effleurer son visage. Un geste qui se fit avec tendresse, ayant une certaine résonance sur nos caresses passées. Effleurerant cette balafre sur sa peau. - Elle te fait mal ? As tu été blessé autre part ? En l'état, je pense que les blessures de Red sont surement plus grave que notre histoire vacillant. Qu'il veuille me garder ou non près de lui, cela ne peut m’empêcher de m’inquiéter pour lui. D'autres auraient certainement demander de suite pourquoi cette blessure était présente, et surtout comment. Pourquoi aussi, il avait été absent. Il aurait pu me rendre des comptes sous mon questionnement, mais je ne le fit pas. Etait-ce vraiment le plus important pour le moment ? Voulant simplement m'assurer, que sur le moment présent, il ne présente aucune faiblesse suite à un incident passé.

Retour aux sources

Ma main déposée ainsi sur sa joue était un geste de tendresse et de joie mais ma compagne en resta de glace. Je la sens distante comme lors de notre première rencontre autour du feu de camp lorsque nous étions en mission. Mon regard croise le sien et je n’y vois pas la joie de me retrouver, en fait elle ressemble à une statue de pierre, sans âme et sans amour. Franchement à quoi est-ce que je m’attendais ? A ce qu’elle me retombe littéralement dans les bras ? Décidément, j’étais assez pathétique, je dois bien l’avouer...j’étais amoureux de cette hybride et pourtant j’avais probablement gâché toutes mes chances avec cette dernière et même si cela n’était pas de mon fait seul, il était normal qu’elle ne me le pardonne pas. Comme une feuille morte, que le vent d'hiver emporte, Je vole à la dérive, je vogue vers d'autres rives jamais je n'aurais pu croire, que j'en arriverais là...

A ces pensées, une larme coule...est-ce que mon histoire avec la jeune femme va se terminer ici ? C’est ce qui semblerait...surtout qu’elle me lance une remarque cinglante...cette dernière fait très mal mais une nouvelle fois, je ne peux lui en vouloir de vouloir mettre un terme à notre relation. A ses mots mais épaules s’affaissent, il n’y a quasiment plus d’espoir et mon muscle cardiaque se comprime car il a déjà une idée de ce qu’il va passer. Qui plus est quoi lui répondre ? Que j’étais désolé ? Je pense que cela n’est pas suffisant, j’avais envie de hurler mais mon corps ne bougeait plus. Complétement liquéfié par ce qu’il présentait...une seconde larme commençait à faire son apparition...Est-ce que tout allait changer dans ma vie d’un claquement de doigt, j’avais perdu mon physique de naissance, une partie de ma mémoire sur ce que j’avais vécu sur l’île et maintenant voilà que ma bien-aimée allait elle aussi me laisser. Décidément ce naufrage allait me faire perdre bien plus que du temps...

“Je…”

Et soudain sa main prend la mienne...l’heure des adieux ? Non, cela n’est plus inhabité par l’absence d’émotion, sa paume c’est contracté à notre contact. Puis, sa tête s’incline. Et la caresse à lieu mais cette fois pour les deux...les impressions négatives se mélange alors avec celle que je pensais perdue à jamais. J’ai de nouveau un trop plein d’émotion mais cette fois, je ne veux pas les faire sortir même s’il est fort probable que mes yeux s’étaient mis à rougir. Ces yeux se réouvre et je reconnais le regard compatissant de mon aimante. En y réfléchissant, j’ai l’impression d’être un idiot, si elle avait simplement voulu ne plus me revoir alors elle ne serait probablement pas là ou alors elle avait juste envie de savoir pourquoi je n’avais pas fait d’acte de présence comme convenu.

L’effleurement s’estompe un instant, mais reviens bien vite...voilà qu’elle remonte de mon épaule jusqu’à ma cicatrice...et là encore, je suis encore surpris par sa demande. J’aurais pour ma part directement demandé la raison pour laquelle j’avais été mis de côté...du moins c’est ce que je pense...mais je ne suis pas dans cette situation puisque c’est bel et bien le contraire qui s’est passé. Ma première réaction fut tout simplement de déposer un baisé sur cette main qui me rappelait à elle. Soirée passée sur un balcon, nuit câline et sensuelle...Mais je me repris car je lui devais bien des réponses.

“Non, plus maintenant...au début, j’ai plutôt dégusté...j’en ai également une au niveau des basses côtes que j’ai dû cautériser la plaie avec un bout de bois en flamme...mais là aussi la douleur n’est plus présente.”

Mais est-ce réellement important ? Mes blessures physiques étaient guéries...et pour moi, il y avait plus important que cette cicatrice...qui parcourait de gauche à droite mon visage. Reprends la parole de suite avec cette même voix coupable et peinée.

“Mais là où cela me fait le plus mal c’est actuellement ici...comme toi j’imagine...”

Je lui attrape doucement sa main libre la posant sur mon torse, là où se trouve mon cœur qui ne battait que pour cette dernière. Je sais que cette dernière peut facilement détecter mes mensonges et je veux qu’elle comprenne que je ne lui mente aucunement. Mon battement est alors irrégulier : l’effleurement de nos deux peaux après autant de temps est tout simplement insoutenable. J’ai une terrible envie de la serrer fort contre moi et de lâcher en boucle que je l’aime mais voilà notre histoire n’est plus aussi simple, il y en a t’il seulement encore une. Pour autant, mon cœur ne veut pas perdre espoir pas après les gestes et les mots de ma belle hybride.

“ Lulla...Je sais que je t’ai déçu...que je t’ai abandonné alors que nous avions rendez-vous...Je sais qu’il est possible que jamais tu ne me pardonne ce qui s’apparenté à une traitrise surtout que tu n’as pas eu de nouvelle depuis...et que maintenant que je suis là, je ne suis plus physiquement le même...La seule chose que te promettre c’est que je t’aime autant voire plus qu’avant et que je verrais tout pour qu’un jour tu puisses m’aimer de nouveau...”

Codage par Libella sur Graphiorum

Malgré le fait qu'il m'assure que sa blessure ne lui faisait plus aucun mal, je crains qu'il ne le dise seulement pour ne pas me chagriner plus que je ne le suis. Bien qu'en l’effleurant ainsi du bout de mes doigts, je pouvais sentir qu'elle c'était bien cicatrisée... Cela n’empêche toutefois pas, un certains frémissement s'éprendre de moi, lorsque je me mis à imaginer la douleur qu'il a du ressentir sur le moment.  Mon regard se baisse à la même allure que son récit, posant alors mes pupilles félines sur son torse. Ce torse qui m'avait tant réchauffer et fit frémir, il y a plus d'un mois de ça. Et aujourd'hui encore, il ne me laisse de marbre, me laissant ainsi songeuse. Je pus en effet constater, ces autres marques qui c'étaient ainsi ajoutées sur son corps. Ce ne devait pas être beau à voir lorsque les blessures ont été causées... Mal prise en main, elles auraient bien pu lui être fatales. Fatale... Rien que le fait d’échafauder cette hypothèse, mon regard se trouble, mon corps manque de perdre pieds. Sa main venant à saisir la mienne, me fit reprendre mes esprits rapidement. Je ne cherche pas à m'opposer à son geste, et me laisse ainsi guider en toute confiance. Ma paume embrasse ainsi sa peau, sentant les battements de son coeur sous cette poitrine qui me semblait plus fragile par son esprit. L'homme que j'avais face à moi, était brisé. Il me serait si facile de lui nuire dans cet état de faiblesse, de l'abattre et le faire se repentir des maux qu'il m'a causé. Mais si je faisais ça, se serait totalement renier la femme que je suis réellement. Je ne peux pour autant affirmer, que je suis le genre de personne à ne pouvoir faire de mal, ni l'imaginer. Mais le jour où je pourrais penser à blesser Red de ma propre volonté, alors c'est moi qu'il faudrait abattre.  

Je l'écoute alors commencer à se confier à moi, sans pour autant en venir à s'expliquer sur le pourquoi il m'avait ainsi laissé. Dans un sens, si je voulais tellement le savoir, je lui en aurais de suite posé la question. Ce qui m'importe à présent, était son état actuel. Il était vivant, c'est tout ce qui compte... Vivant, mais pourtant blessé de l'intérieur. Bien évidement que je viendrais à m'intéresser à ce qu'il avait pu vivre pour en arriver là, pour se voir ainsi changer. Il fallait simplement, que je me calme. Car si d'apparence je semblais si stoïque, un véritable volcan bouillonne en moi. Je ne suis pas certaine que ce soit de la colère... Non, c'était plutôt... Une peur, une angoisse grandissante en moi. Je ne pus contenir mon corps qui se mit à trembler au fur et à mesure de ses paroles. Ma main sur son visage s'abaisse à faible allure, tandis que celle sur son torse en vint à se serrer contre lui. Je ne parviens pas à trouver les mots, et pourtant, ils s’entremêlent sur le bout de ma langue. C'est assez confus en réalité, je ne sais pas réellement ce que je devais dire. Le laissant ainsi parler, alors qu'en mon fort intérieur, j'avais envie de lui dire qu'il se trompait. Du moins... Pas sur la totalité de ses paroles... - Tu sais... Rares sont les personnes avec qui je parviens à m'ouvrir. Du mal, on m'en a déjà fait. Abuser de ma confiance et de ma personne aussi... Et même si à chaque coup bas je suis parvenue à me relever, je ne pensais pas que j'aurais du mener ce combat avec toi. Mes mots commencèrent à se nouer dans ma gorge, je ne parvenais plus à entrouvrir mes lèvres. Mes deux mains se posant contre lui, je fis de nouveau un pas pour m'approcher de lui. Mon front se posant avec douceur sur son torse, appréciant cette chaleur contre moi. - Mais je l'ai fait, je ne voulais perdre cette confiance que j'avais... Que j'ai pour toi. Pour autant, je ne pourrais réapprendre à t'aimer...

- Red. Me repoussant de lui, mes iris vinrent de nouveau à se plonger dans les siennes. Cette fois, mon visage laissait paraître plus d'émotions, mais peut-être pas celles escomptées. Quelques larmes se cachaient dans le coin de mes yeux, tentant de ne pas céder à se lâcher prise. Cependant, la peine ne fut pas le seul ressentit que l'on pouvait lire sur mon visage, mais probablement aussi, un sentiment de colère. D'incompréhension... - Tu me l'as déjà dit... Tu m'as déjà confié ton amour lorsque nous étions chez toi. Mais cela n'a pas empêché... Peut être même que cela se reproduira une nouvelle fois... La prochaine fois ? Cette colère me brulait la poitrine, je n'avais vraiment pas pour habitude de me laisser tenter vers cette animosité. Pour autant, je crois que la colère était simplement animée par la peur... La tristesse et l'appréhension de l'avenir. - J'ai... J'ai eu peur. Et j'ai toujours peur... Et je suis complétement perdue... Je te retrouve changé, blessé... Tu aurais même pu... Mon corps tremble comme une feuille, comme prit par le froid dans cette eau pourtant si chaude. Mes poings se serrent, mon visage se baisse pour tenter de dissimuler par quelques mèches de cheveux, les larmes commençant à couler. - Ne pas revenir. Je suis fatigué, je ne suis plus rien... Rien, qu'un cœur blessé. Cela ne concernant pas seulement notre couple, mais aussi par le fait que j'ai cru ainsi, ne jamais le revoir... Qu'il disparaisse pour toujours, dans une issue qui lui aurait été fatale.

Retour aux sources

Sa main sur mon cœur, je suis sûr qu’elle ressent le conflit qui est en moi. Quant à moi, il est évident que je vois le sien. Nous sommes tous les deux dans le même bateau et celui-ci tangue dangereusement. Pour autant, je n’ai pas envie que celui-ci se retourne et chavire, je veux que celui-ci tienne bien les vagues, qui tienne bien les flots. Mes yeux s’embrouillent de larmes mais je les contiens, pour mon bien et pour le sien. Je vois et ressens les vibrations de son corps comme si c’étaient les miennes. Je sens aussi sa main sur mon visage qui se laisse aller doucement alors que celle sur mon muscle elle se contracte. Pour être sincère, je n’ai qu’une envie c’est de la prendre entre mes bras et la serrer le plus fort possible et ses paroles ne me m’aide aucunement à cela. C’est parole font écho en moi comme le chant des oiseaux en pleine montagne...elle ne pouvait donc réapprendre à m’aimer ? Est-ce réellement la fin de notre amour ? Et Pourtant elle avait posé sa tête sur mon torse et elle avait encore confiance en mon être...Mais je ne répondis rien, en vrai je n’eus simplement pas le temps.

La voilà qui s’écarte de moi et prononce mon nom, le son de sa voix me fait tellement me sentir bien et pourtant je sais que les choses qui sont dites ne seront pas forcement agréable pour nous deux. Le regard qu’elle me porte en est la preuve, mélange de peur, de colère et de tristesse. Son regard me désarme totalement car je sais que je suis responsable de tous ses sentiments et de ce qui se passe à ce jour. Je suis comme un gamin pris sur le fait après avoir fait une bêtise : penaud et complétement à sa merci. Avec de simple mot, elle aurait pu tout simplement m’achever et me laisser là errant au désespoir. Ses mots comme des épées transperce mon armure et atteigne mon âme et cela venait à se reproduire et si la prochaine fois, je n’étais tout simplement plus là ? Pire et si c’était la demoiselle qui disparaissait sous mes yeux ? Et si jamais c’est elle qui ne me revenait pas ? Je la sens m’échapper au fur et à mesure de la conversation et pour moi c’est juste insupportable. Je ne peux ne me mettre à sa place et j’espère ne jamais m’y retrouver...j’ai peut-être vécu ce traumatisme en personne mais elle a vécu le sien quasiment au même moment et pourtant, elle l’avait en partie vaincu en se présentant devant moi.  

Alors comme lors de sortie dans les bois, je fis la seule chose qui me semblait logique...je rattrapais son menton, l’obligeant à relever la tête et je l’embrassais, les larmes me coulant des yeux comme lors de notre premier baiser. Dans cette cabane maudite où je lui avais avoué mes sentiments les plus profond. Je retirais alors lentement ma bouche.

“Mais je suis là. Malgré le changement physique, je suis là mon aimée…"

Les larmes perlèrent alors sur mes joues telle la rosée du matin sur les feuilles des plantes. Tandis que j'essayais de faire partir les siennes d'une caresse sur ses pommettes.

"Tu sais, quand j’étais perdu sur mon île, après mon naufrage, aux portes de la mort, le morceau de bois entre mes côtes…”

Je fis descendre sa main droite sur la cicatrice qui ne me faisait plus mal physiquement. Non pas pour lui dire que j'ai subit un traumatisme mais pour lui montrer simplement que malgré la marque j'étais belle et bien guéris. Que maintenant, j'étais là et vivant.

“Je ne pensais qu’à une chose...revenir près de toi car je savais que ma place était ici, près de toi, à tes côtés et nulle part ailleurs. Je n’ose pas imaginer ce que tu ressens actuellement...la colère que tu dois ressentir contre moi et ta tristesse. Lulla, je ne peux te promettre que dans le futur il ne m’arrivera rien, nous en étions déjà conscients lorsque que nous avions commencé à sortir ensemble. Mais sache qu’alors que je restais là, immobile dans le sable pensant mon heure arrivée, c’est toi qui m’as sauvé. Toi, mon aimée, toi celle qui anime ma vie...toi qui fait battre mon cœur. Je ne peux m’imaginer vivre sans ta présence à mes côtés...”

Ce que je ne lui dis pas, c’est que dans le cas où elle me laisserait seul ici, rompant notre lien, alors c’est que j’aurais préféré y rester sur mon bout de terre au milieu de l’océan. Je ne le dis pas car je n’avais aucunement envie qu’elle reste avec moi par culpabilité ou par peur. Si elle voulait rester avec moi, cela serait uniquement par amour...un amour envers et contre tout, un amour qui m’avait permis de tenir et de me faire venir en vie jusqu’ici. Un amour qui avait pu repousser la faucheuse pourtant 1 mois avant au-dessus de ma tête.  

“Peu importe ce qui arrivera, peu importe les défis que nous devrons affronter...je refuse de vivre ma vie sans toi ou alors ce ne serait tout simplement pas une vie. Lulla sache que je n'ai qu'une loi : Oui toujours, je reviendrai toujours vers toi. C’est la seule chose que je peux te promettre...”

Je pris alors les deux mains de l'hybride les joignant devant ma bouche sur lesquelles je déposais un baiser.

Codage par Libella sur Graphiorum

Mon corps transit par la peur et la colère, ne parvenait plus à se mouvoir et ce malgré ma propre volonté. Je voulais pourtant relever mon regard vers le sien, confronter mes iris aux siennes, mais cela en devenait trop pour mes frêles épaules. Peut-être ai-je ainsi placé bien trop d'espoirs en lui... Peut-être que je n'aurais pas du autant me reposer sur notre amour. Pourtant... Qu'est-ce que l'amour si ce n'est pas le fait de pouvoir compter l'un sur l'autre ? Si nous ne pouvions espérer construire un avenir ensemble ? Ai-je été trop sotte, au point de me fourvoyer dans nos intentions ? Bien trop de questionnement ne viennent à s’entremêler dans mon esprit, me donnant ainsi l'impression d'être en proie à mes propres démons. Je n'avais encore jamais éprouver un amour si fort avant lui, je ne savais pas si ma réaction était normale, ou si je ne devrais me mettre dans un tel état. D'ailleurs, je n'aurais peut-être pas du tout simplement venir... Mais là encore, c'est une idée que je réfute. Car dans un sens, j'éprouve tout de même un certain bonheur de le voir ainsi vivant. Changé, mais vivant. C'est tout ce que j'espérais, le reste passait en second plan. La colère que j'exprime à présent, n'était simplement qu'un relâchement de toutes ces émotions accumulées durant ce dernier mois. Car il ne passait pas une journée sans que je ne vienne à me demander s'il se portait bien.. S'il pouvait lui aussi penser à nous... Une pression qui se libère de moi, probablement de manière un peu trop brutale face à lui. Je remarque bien son désarrois face à moi, et sa peine qu'il partage avec la mienne. Ce qu'il avait traversé, était d'autant plus terrible que mes propres émois.

Ce qu'il fit alors par la suite, semblait un écho à ce que nous avions vécus dans cette cabane. Mais cette fois ma peur n'était pas celle de revoir mon géniteur, mais bel et bien celle de perdre celui que j'aime. Mes paupières se ferment pour apprécier la douceur de ce baiser, un baiser... Que j'avais tant espéré depuis que j'imaginais l'avoir perdu. Un baiser, se rompant un peu trop prestement à mon gout, mais sa parole confortait mon coeur. Ouvrant de nouveau mon regard sur lui, je suivis par mes yeux perçant, ses larmes coulant le long de ses joues, venant à se mêler aux sources. Accompagnées par les miennes, mon visage retrouvait toutefois une couleur plus tranquille, l'aigreur étant balayé par l'effleurement de ses doigts sur mes joues.

La parole qui s'en suivit, vint à légèrement me faire grimacer. Imaginant de nouveau, que j'aurais pu le perdre pour de bon. Mes dents vinrent à mordre l'intérieur de ma joue par la frustration, de n'avoir rien pu faire pour lui à ce moment. Le laissant guider ma main sur sa cicatrice, cette maudite qui dû lui apporter tant de souffrance... Attentive à ses dires, mon visage semble s'apaiser, ou peut-être se figer de nouveau dans un état inébranlable. Et pourtant, à l'intérieur de moi je chavire, toutes les émotions en moi se mêlant, semblaient à présent se dénouer pour trouver une porte de sortie. Ses mots résonnèrent en moi, bien qu'ils furent à la fois tranchant et réconfortant. Il ne pouvait me promettre un avenir paisible, mais il pouvait me promettre son amour... C'est tout ce qui m'importe. Même si je souhaite avec évidence, qu'aucun mal ne lui arrive, nous ne pouvons hélas nous préserver de tout. Pourtant j'ai tendance à me complaire dans l'idée, que toutes les épreuves, aussi durs soient-elles, peuvent nous rapprocher.

Plus il parlait, plus ma gorge venait à se nouer par les émotions. Pourtant, les  vacillements de mon corps semblaient s’être calmés, et mon visage plus paisible malgré les maigres larmes qui restaient sur mes joues. Du coin de mes lèvres, un léger sourire parvint à se dessiner, bien que quelque peu pincé. Gardant ainsi mes mains jointes dans les siennes, proche de la douceur de ses lèvres.

- Lorsque je t'évoquais le fait que je ne pourrais réapprendre à t'aimer, c'est tout simplement parce que je n'ai jamais cessé de le faire. Que tu sois près de moi, ou que l'on soit séparé par un océan, mon amour te sera toujours porté.

Mes prunelles se baissèrent de nouveau, ma voix semblant quelque peu brisé par cette afflue d'émotions en moi. Je savais parfaitement que nous ne pouvions nous préserver d'évènement incongrus à notre encontre, telle est la vie d'aventuriers. Mais je pris toutefois à coeur cette promesse qu'il me fait, il pourrait toujours revenir vers moi... Je serais toujours là, à attendre son retour. Comme pour ce jour...

- Je n'ai pas besoin que tu me promettes quelques chose que tu ne peux pas... Je sais que ni toi, ni moi ne pouvons savoir de quoi sera fait demain. Ce que je souhaite, c'est seulement prendre ta main, et t'avoir auprès de moi. Seulement...

Malgré le fait que mes paroles se voulurent réconfortantes et et affectueuse, je reste écartée de lui, toujours dans un état troublé entre la joie de le revoir, et une incertitude en moi. Mes mains vinrent à lâcher les siennes, retombant dans l'eau fumante des sources. Ce petite sourire qui avait commencé à naître sur mes lèvres, laissa sa place à un petit rictus pincé. Je semblais me retenir de dire quelque chose, mais les choses semblaient ainsi bien lancée entre nous.. Autant déballer tout ce que je pouvais avoir sur le coeur.

- Je ne suis pas la première avec laquelle tu es venu ici n'est-ce pas ? Suis-je seulement la seule à qui tu fasses ce genre de promesses ? Enfin je... Je n'accorde pas d'importances à tes histoires passées. Mais je ne veux pas en faire partie, comme d'autres l'ont surement été pour toi... Je ne le supporterais pas... Serais tu capable de t'engager véritablement auprès de quelqu'un ? Tu...

Loin de moi l'envie, ni l'idée, de poser en ce lieu une scène que l'on pourrait qualifier de jalousie. Ce n'était nullement le cas... Je cherchais simplement à me protéger, car je savais que je souffrirais d'autant plus s'il venait à tromper ma personne. Bien que dans un sens... Je suis probablement trop idiote de penser ça... Mais je préfère encore qu'il ne parte avec une autre, plutôt qu'il en vienne affronter la mort au cour d'un périple. Je sais qu'il venait de vivre un évènement terrible et terrifiant, mais c'était aussi peut -être pour nous, l'occasion de tout mettre à plat. Un soupir sortant de mes lèvres, ma tête se secoua négativement. Détournant le regard, je me tournais doucement dos à lui, penchant ma tête sur le coté. Avant de commencer à m'en aller.

- Je suis heureuse de te voir en vie Red. Vraiment.

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Alors que je la tenais par les mimines, j’avais l’impression qu’elle se détendait, un léger sourire apparut mais celui-ci semblait forcer, presque faux. Et que dire des larmes qui descendaient le long de ses joues et de sa peau que j’aimais temps. Mon cœur s’emballa à ses mots, ainsi ses sentiments pour moi étaient intacts et cela ne pouvait bien sûr que me faire plaisir. Mes battements de cœur repartirent à la hausse me donnant un teint un peu plus rosi peut-être même que mes lèvres dessinèrent deux fentes vers le haut mais ceux-ci n’étaient probablement pas visible. Sa phrase, une promesse tant espérer. Je repensais alors à ce qu’elle m’avait dit. Peut-être que Lucy m’avait envoyé les penser de ma compagne pour me tenir éveiller pour ne pas que je sombre. Enfin cela n’était que des suppositions ou plutôt des souhaits. Néanmoins, je pouvais y croire, du moins je voulais y croire.

Soudain elle baisse de nouveau la tête. Effectivement nous ne pouvons savoir ce que l’avenir nous réserve. Nous risquons un jour de partir en mission l’un sans l’autre et de possiblement ne pas revenir. Ça nous le savons tous les deux, il est difficile de prédire la vie d’un aventurier certains vivent assez vieux pour prendre leur retraite, d’autres meurent jeunes ou dans la fleur de l’âge. Il est facile de perdre la vie dans une quête ou même durant un voyage. La voilà qui s’écarte légèrement de moi, ces mains lâchent les miennes et juste cela me fait mal. Car la sensation, ne nos mains conjointes me manquaient déjà. Je vois que quelque chose la turlupine mais je dois dire que je ne m’attendais pas à ce qu’elle aborde le sujet de mes anciennes conquêtes. Je dois dire qu’effectivement, j’étais déjà venu ici avec une personne après lui avoir avouer mes sentiments dans le bois brumeux et illusoire de Brume. Pourtant devrais-je tout lui dire ? Est-ce que c’était pour cela qu’elle ne faisait plus confiance malgré notre amour qui était encore visible ? Et puis, il y avait aussi la question de l’engagement. Est-il seulement possible pour moi de n’aimer qu’une personne ? Idiot, la réponse était pourtant évidente ? Le temps de ma réaction fut probablement long puisque la jeune femme c’était déjà retourné et avait commencé à marcher vers la sortie du bassin.

Allais-je donc laisser sonner le clairon sur cette incertitude ? N’avais-je donc pas plus d’ambition pour notre avenir à tous les deux ? Mon corps et mon cœur répondirent à l’unisson pour ma tête. Mes jambes firent deux grandes enjambés et mes bras se refermèrent autour de la jeune femme. L’empêchant alors d’aller plus loin.

“Je suis heureux, Lulla, je suis heureux de t’entendre dire que tu m’aimes toujours, j’avais peur que le fait que je ne sois pas venu à notre rendez-vous nous écarte à jamais l’un de l’autre. Je t’aime et cela ne changera jamais. J’ai senti ton amour alors que j’étais seul, je l’ai senti car je sais qu’il est vrai et le mien également.”

C’est le cas, j’en suis sûr maintenant si j’ai pu revenir c’est que la jeune femme priait pour moi dans son cœur, le fait d’ailleurs qu’elle est prise ma mission, en est d’ailleurs la preuve. Je sais que je lui ai manqué mais je sais aussi que mon impuissance à revenir ne lui a pas laisser de cicatrice externe mais interne. Elle a dû douter, elle s'est demandé si elle n’était qu’une fille de plus dans le lit d’un tombeur sans scrupule. Je suis d’ailleurs à la fois compréhensif et déçu : forcément qu’elle devait se poser cette question mais cela ne prouvait-il pas qu’elle n’avait pas confiance en moi ? Pourtant, je n’avais jamais commis d’impaire envers elle...avais-je l’air si dévergondé pour qu’elle se pose autant de question sur mon compte. Mais il faut dire que la dernière fois que l’on s’était vu nous avions fait l’amour et que nous nous étions plus revus. J’enlève, l’un de mes bras venant emmêler les doigts d’une de mes mains aux siens.

“Alors reste...je ne veux pas te voir partir, je ne le supporterai pas...je ne peux vivre en sachant que je t’aurais fait souffrir…”

Mais doigts toujours dans les siens, je les ferme un peu fort avant de les desserrés, mon désir de la garder est irrémédiablement puissant et cela à un effet immédiat sur mon corps qui se crispe légèrement. J’espère juste ne pas lui avoir fait trop mal car c’est la dernière chose que je veux. La blesser et de loin sans faux ma plus grande crainte en ce moment...cela et la voir continuer à marcher inexorablement vers la sortie. Le contact avec sa peau avait chez moi, un effet immédiat car malgré le contexte peu enclin à ce genre de chose, le sang commença à affluer vers un certain endroit sur vu la proximité physique de nos corps. Mais je gardais le tout sous contrôle puis que je le disais juste avant, ce n’était absolument pas le moment pour se mettre au garde à vous.

“Je ne vais pas te mentir Lulla, je suis effectivement avec quelqu’un ici. Nous étions ivres, du moins nous étions bien portés niveau alcool. Nous sommes rentrés dans les sources chaudes et nous avons continué à boire jusqu’au trou noir. Nous nous sommes réveillées que le lendemain, j’étais allongés dans le coin opposé à ma camarade de la veille. Elle m’a elle m’aime assurer que rien ne c’était passé entre nous. Nous avons juste trop bus. Je ne dis pas que ne n’ai jamais fait d’erreur dans ma vie. Par contre, je n’ai jamais fait de promesse de ce genre à d’autre, tu es la seule et cela depuis un moment avec qui j’ai envie de partagé ma vie et tous les moments qui peut y avoir dans celle-ci. Tu es la seul avec qui j’ai envie de construire un avenir à deux...”

Une fois encore mon corps agit de lui-même venant déposer un baiser embrassé sur le cou nu de celle que je considérais dans mon ma poitrine comme ma seule et unique bien-aimée. Décidément, j’aimais cette femme et je ferai n’importe quoi pour la garder ne serait-ce que quelques heures, minutes, secondes près de moi.

Codage par Libella sur Graphiorum

Mon coeur s'alourdit lorsque je pris la direction de la sortie, laissant derrière moi, l'homme que j'aime. Une partie de moi me hurle de ne pas faire ça, de me retourner et de faire face à ce dernier. Mais l'autre partie semble l'emporter... Et m'emmener vers un chemin que je ne souhaite pourtant emprunter. Du moins, jusqu'à ce que nos deux corps ne viennent à de nouveau se trouver embrasser l'un contre l'autre. M'obligeant ainsi, à m’arrêter, et à l'écouter. Des mots qui vinrent de nouveau à ébranler mon cœur, et faire vibrer mon corps. Lui aussi avait eu peur que notre amour ne soit éteins, et se trouve rassuré de savoir que ce n'était nullement le cas. Sa main vint à se glisser dans la mienne, me demandant de rester avec lui. Je me crispe légèrement, et je le sens faire de même, ne sachant que trop quoi répondre. Hésitante, et pourtant cela semblait sonner comme une évidence. Mes lèvres tremblent, tandis que je me mords l'intérieur de la joue. Ma main ne semble pas réceptive à la sienne, mais ce dernier vint à écluser mes doigts un peu trop ardemment me procurant une légère douleur. Pour autant, ce n'était rien comparée à ce que je ressentais, et cela eu plutôt pour effet, de me faire comprendre sa peur et son affolement de me voir lui tourner le dos.

- Red, je...

Mon léger murmure ne se fit pas entendre, ce dernier venant à m'apporter une explication quant à mes craintes envers lui, et une aventure qui m'était tombée à l'oreille. En vérité, ce qui m'importe réellement fut ces derniers mots, et un fin sourire qu'il ne pouvait percevoir de par notre position, se dessine sur mes lèvres. Une brise de légèreté, d'amour, j'étais heureuse de l'entendre dire cela. Sentant la pulpe de ses lèvres se embrasser mon cou, j’eus pour réflexe de le tendre légèrement pour en apprécier toutes les saveurs.

- Non, tu te trompes. Je n'ai pas besoin que tu te justifies, ce qui c'est déroulé ici m'importe peu en réalité. Si tu me dis qu'il ne s'est rien passé, je te crois.

C'est vrai. Là où d'autres auraient pu demander des comptes, pour ma part, cela n'avait guère d'importance. En étant tout à fait honnête, mon manque de confiance ne semble pas se retourner vers Red, mais contre ma propre personne. Il y a en moi, cette incertitude de ne pas parvenir à garder, et à combler l'homme que j'aime. Ma réaction n'est probablement pas la bonne, à vouloir ainsi me protéger, et me renfermer dans ma coquille. La peur d'avoir mal, la peur de se voir rejeter, préférant alors encore m'isoler que d'avoir à affronter cela. Ma main se sert dans la sienne suite à ces pensées, car mon âme et mon corps était bien trop attachés à cet homme pour pouvoir balayer mes sentiments ainsi. Ma tête bascula doucement en arrière, venant trouver appuie contre son torse, mon dos exerçant une légère pression sur lui, bien que mon regard resta fixé sur l'avant. Mes lèvres s'entrouvrirent plusieurs fois, avant qu'enfin, un son ne décide de sortir de ces dernières.

- J'admet que ton absence injustifiée m'a beaucoup fait imaginer des choses, parfois complétement insensée. Au fond, je me doutais que quelque chose n'était pas normal. Mais te savoir en danger... ou pire... Alors lorsque l'on m'a dit que tu... Pouvais voir d'autre personne. Je crois que me raccrocher à cette idée me permettait au moins de me dire que tu étais en vie, même si ce n'est pas auprès de moi.

Je ne sais pas si j'étais réellement honnête avec moi-même en disant cela. Mais encore une fois, la vie de Red m'importe bien plus que mon obsession à vouloir construire un avenir avec lui. Avec ou sans moi, tant que ce dernier vivait, et jouissait de son existence, je ne pouvais prétendre à l'y contraindre. C'est peut-être ça aussi l'amour, savoir se mettre en second plan pour respecter les besoins et les envies de l'autre. Ou bien, suis-je simplement trop sotte... Red semblait mener seul se combat pour me garder auprès de lui, tandis que ma personne s'en détache. Moi aussi... Moi aussi je devrais me battre pour cela, et ne pas le laisser seul à tenter de renouer et sauver notre couple. Ma main toujours dans la sienne, ma deuxième se relève doucement pour venir étreindre son bras toujours autours de moi. Cette fois mes iris se relève vers son visage, cherchant avec assurance et appuie son regard.

- Je tiens tout de même à revenir sur une chose Red. Ce que je disais est faux... Je ne peux pas accepter, que tu ne peux me promettre qu'il ne puisse rien t'arriver. Car tu m'as aussi fait une promesse, celle de m'emmener découvrir les plaines près de ton village natal. Tu m'as parlé de cette colline, sur laquelle nos pourrions contempler les champs. Tu m'as parlé de ses couleurs différentes en chaque saison... Je me rappelle que l'été et le printemps sont tes préférées... Alors non, je ne te permet pas de rompre cette promesse.

Cette fois, le ton donné n'avait rien d'impassible ou de calme. Mes mots sortirent avec ébullition et agitations, comme des réprimandes, laissant entendre quelque sanglots. Il y avait peut-être, une sorte de déchainement, un ton monté bien trop haut. Ma tête se baisse pour se dissimuler parmi les mèches tombantes sur mon visage, cachant ainsi les larmes que yeux firent céder. Si jusqu'à présent elles se voulaient un minimum contrôlées, cette fois je ne pus contenir ce déversement. Ma main se sert d'autant plus fort dans la sienne, tandis que mon bras prenait appuie sur le sien, comme pour me retenir et ne pas me laisser tomber sous le poids de l'émotion.

- Alors quoi qu'il puisse arriver, lorsque tu tombes, je veux que tu te relèves. Car je ne te permet pas de me laisser Red Shadowrunner, sinon.. Sinon je te promet que je te suivrais, et que je te le ferais regretter. Car moi aussi je veux construire cet avenir avec toi, et je ferais tout pour que cela soit possible... et ça le sera.

Sur ces mots, un mélange de larmes et d'un rire nerveux se firent sentir. Je me voulais ironique, pour tenter de dédramatiser mes propos, et pourtant j'y songeais réellement. Je ne voulais vivre sans lui, car à présent, il fait partit de moi... Mais il semblerait que la panthère dissimulée en moi, veut à présent se faire entendre. La Lulla réservée et peu sûr d'elle, avait disparut, pour laisser place à cette femme, prête à se battre pour l'homme qu'elle aime, et le garder auprès d'elle.

Retour aux sources

La voilà bloquer par mes bras et cela est d’autant mieux que je ne peux me résoudre à la voir me tourner le dos comme cela. Je lui expliquais alors cette affaire qui pour moi était un obstacle à notre relation. A savoir l’affaire des sources chaudes avec la dénommée Ivara. Une fois mes explications terminées, la jeune femme qui ne me regardait toujours pas. Je lui déposais un baiser dans le cou pour ponctuer mes dire à savoir qu’elle était la seule avec qui je voulais imaginer une vie à deux. Et cela c’était réellement ce que je pensais. Elle était mon amour, mon tout, celle qui me compléterait. En clair, la femme de ma vie...pourtant c’était encore loin d’être gagné. Pourtant le geste de la jeune femme me tendant son cou alors que je lui déposais le dit baiser ne pouvait que me rendre confiant car cela prouvait qu’elle avait encore une affection toute particulière pour moi.

“Toi, tu n’en as peut-être pas besoin mais moi oui, je ne veux rien te cacher. Je veux être avec toi, le plus transparent possible. “

L’arrière de son crâne vint alors se poser sur mon torse. Est-ce que finalement la jeune femme se détendait ? Pas sûr ! La jeune femme c’était donc bien imaginé des choses. Honte à moi de l’avoir laisser croire cela...avais-je seulement un jour arrêté de penser à elle ? Non, mais il est vrai que si alors qu’elle m’attendait, le gérant lui avait parlé de cette étrangère prenant un bain avec son compagnon...je suppose qu’il est normal de ne pas faire confiance. Comment aurais-je réagi si dans le cas inverse, j’avais appris que Lulla avait passé du temps en compagnie d’un autre homme dans des bains mixes pour ensuite ne plus me donner de nouvelle ? J’aurais probablement noyer une partie de mon chagrin dans la rage et la bière. Comme je l’ai déjà dit, je n’étais même pas sûr que je lui accorderais une seconde chance, je ne serais probablement même pas venu. Evitant ainsi une probable souffrance. Elle avait eu ce courage et j’en étais heureux car j’avais pu m’expliquer. Sur le pourquoi de mon absence.

“Je te comprends, du moins j’imagine...en vie avec une autre ou mort...le choix serait aussi vite fait de mon côté...”

Véridique, tout comme la jeune femme, je me serais dit que cela voudrait mieux qu’elle partage sa vie avec un autre que devoir la voir revenir entre quatre planches. Un frisson me parcourut l’échine et cela n’était pas dû à la petite brise qui venait de passer mais bien à cause de la vision que je venais d'avoir. Une image totalement déplaisante qui réchauffa mon corps de la plus mauvaise des manières. Non, décidément...l’hybride comptait trop à mes yeux pour que je puisse vouloir qui lui arrive du mal même en cas de trahison, de disgrâce. Celle que je considérais malgré tout cela encore comme ma compagne revint sur des mots alors énoncés plutôt. Et je dois dire que même dans cette situation ces derniers m’arrachèrent un sourire. Pourtant le ton de la jeune femme n’avait rien de joyeux...seulement voilà ceux-ci impliquaient tout simplement un fait qui ne pouvait que me réchauffer le cœur. Je ne pus même pas répondre qu’elle enchaina de suite alors que ses larmes jusqu’à lors légères tombèrent en torrent.

Je retirais mon bras de sa poitrine. Pour la faire se retourner de force vers moi. J’avais besoin de voir son visage...j’avais besoin de voir ses yeux, j’avais besoin de voir sa bouche, j’avais besoin de la voir. Elle qui pour le coup me semblait si fragile et si forte à la fois. Son corps frêle et muscler, son ossature timide et ses appendices vibrants. J’emmenais sa main toujours dans la mienne jusqu’à mes lèvres embrassant tendrement sa main et ses doigts avant de déposer ma bouche dessus et de mordiller cette partie de son anatomie.

“Alors tu t’en souviens ? Effectivement, la plus belle des saisons à cette endroit c’est le printemps...mais cela m’importe peu d’y retourner si je ne suis pas avec toi...j’ai besoin de toi. Je ne romprai pas ma promesse mon aimée. Je veux revoir le monde à tes côtés car ta présence met indispensable pour encore l’apprécier. Si je tombe, je me relèverai, car j’ai une raison de rester en vie et tu es cette raison Lulla...tu es celle qui me fait vivre et je t’en remercie pour cela.”

Alors que je continue de mettre mes babines sur sa peau, je me déplace remontant mes lèvres brulantes. D’abord, ses bras puis ses épaules...son cou nu et enfin je vins chercher ce dont j’avais le plus envie. Posant ma bouche contre la sienne, venant chercher sans la moindre explication son orifice buccale. Bizarrement, je savais qu’elle n’allait pas tenter de me repousser. Du moins c’était surtout une espérance et dans le cas où j’avais raison et où elle répondrait à ce dernier alors le baiser n’en serait que plus affamé car cela faisait plus d’un mois que j’avais de faire ce geste d’amour avec ma belle.

"Je suis là, me voilà, j'aimais ne pourrais vivre sans toi"

Codage par Libella sur Graphiorum

D'ordinaire, il est bien difficile de discerner mes émois. Mon visage impassible, laisse souvent place à mes appendices animaliers pour exprimer mes états d'âmes. Seules les personnes qui en connaissent leurs mouvements et leurs codes, pourraient deviner si je me sens ainsi joyeuse, triste, en colère ou même morose. Pourtant, à cette heure, n'importe qui pourrait déceler mon malaise et mon chagrin. Mon corps trahissant ma retenue en venant à s'ébranler contre celui que j'aime, et pourtant dans un sens... Je me sentais soulagée de le sentir ainsi contre moi. Durant tout ce mois, je me suis plusieurs fois demandée si nous allions de nous retrouver, et si nos épidermes allaient retrouver cette sensation si accorte de ce contact. Cet homme, je l'aime, à un point que je ne pensais possible avant de connaître cette affection. Vivre sans lui me serait impossible, alors oui... Je le clame haut et fort, la mort ne serait certainement rien comparée à ma rage s'il venait à me laisser. Il semblerait que la Lulla si calme et si pondérée, ait trouvé cette limite qu'il vaut mieux ne pas franchir. Pour autant, j'ai confiance et lui, et je sais que je n'aurais nul besoin de me mettre dans un tel état. Il n'y en aura nullement besoin, car Red et moi n'étions qu'à la prémisse de notre histoire. Et rien ni personne ne viendrait à me dissuader de vivre ma vie à ses cotés... Personne. Hormis évidement, lui. Il a les cartes en main, mais aussi mon coeur. S'il le souhaite, il pourrait le brûler, l'oppresser, le meurtrir de la pire des manières. Et avec indigence, je dois avouer que je ne pourrais lutter contre mon bien-aimé.    

Mes oreilles félines abattues, ma queue figée contre mes jambes, la léoparde que je suis se sent pourtant comme une petite souris entre ses bras. J'ai dû faire face à la pire des visions sous mon regard, celle de perdre Red. Et s'il n'était jamais revenu de son périple ? S'il y avait trouvé une fin des plus innommable ? Cette pensée me fit tellement de peine, que je m'en mordis l'intérieur de la joue. Je ne pouvais vraiment pas avoir de telles pensées, et j'espère réellement ne jamais plus avoir à imaginer une telle chose.

Son bras vint à se dérober sous moi, venant à me faire tourner en sa direction. Une nouvelle fois face à lui, complètement à nue de mes émotions. Dans un sens, j'avais honte de m'être laissée ainsi importée... En ais-je réellement le droit ? Lui qui avait vécu une expérience si douloureuse, et moi qui venait à remuer ce couteau dans la plaie. Il me fallait simplement un peu de temps... Nous avions chacun notre manière d'accuser le coup, et je savais que devant lui, je pouvais montrer mes faiblesses. Les choses auraient probablement été différentes avec une autre personne, mais Red était celui que je ne songerais jamais à perdre. Cela m'avait fait un peu de bien de relâcher toute cette pression accumulée durant tout ce temps, même si ce n'était peut-être pas de la manière escomptée par mon bien aimé. Ce dernier vient d'ailleurs à épouser ses lèvres sur mes doigts, ses petits mordillements me ramenant bien plus à l'état d'une petite souris entre les griffes de ce félin. Cette pensée, me fit légèrement sourire derrière mes larmes.

Un sourire, qui resta présent sur la commissure de mes lèvres lorsqu'il vint à approuver son désir de tenir sa promesse. Et surtout, m'approuver qu'il se relèverait, quoi qu'il puisse advenir. Mes pupilles plongées dans les siennes, je le remercie gracieusement d'un regard soupirent. C'était tout ce que je voulais entendre de lui, de ses lèvres. Des malicieuses qui viennent alors à gouter ma peau et non plus seulement sur ma main, longeant ainsi mes bras, mes épaules, ma nuque... Cette avancée si langoureuse me fit frémir. Les tremblements de mon corps ne sont à présents plus seulement dus à mes émois, mais aussi à ce vertige qu'il me procure. Il me fait chavirer et perdre la tête, c'est le moins que l'on puisse dire. Pourtant, mon désir ne répondit pas au sien lorsqu'il vint à poser ses lèvres sur les miennes, mais ne venant toutefois pas à m'écarter de lui. Rompant se baiser pour me faire de nouveau sourire d'allégresse pour cette nouvelle parole, mes mains montèrent ainsi vers son visage que je pris entre mes paumes, caressant doucement sa peau.

- Je suis là, à tes cotés. Je n'attendais que toi...

Cette fois, se furent mes lèvres qui vinrent à chercher les siennes. Mes paupières closes, je savoure ce baiser que je voulais cette fois plus savoureux et libérateur de toute cette frustration. Donnant un élan à ce baiser fougueux entre nous en venant à nicher mon corps nu contre le sien. Jusqu'à présent, j'avais été bien trop accablée pour considérer l'homme que j'aime. Mais à présent, je me délecte de la chaleur de sa peau contre la mienne. Je profite de cet instant, et relève doucement mon regard vers le sien en venant à libérer nos lèvres. Quelques larmes étaient encore présentes en ruisselant sur mes joues, mais cette fois... Ce n'était plus la tristesse qui les anime, mais bel et bien la joie et l'amour.

- Tu m'as tellement manqué mon amour. Et je n'oublierais jamais l'un des moments que nous avions pu passer ensemble... Chacun d'eux restent gravés en moi, et les prochains le resteront tout autant. Nous avons encore beaucoup de choses à découvrir l'un l'autre, et je tiens si tu me le permet, à connaitre ton passé, et partager ton présent et ton futur.

Cette phrase semblait sonner de manière assez solennelle, mais je me rend compte aussi, que j'aurais pu le perdre sans vraiment connaître son vécu. Quelle piètre éprise je pouvais faire, si je ne connaissais pas autant l'élu de mon cœur.

- Je pourrais d'ailleurs commencer, car il y a une chose que tu devrais savoir de moi... Je dois t'avouer...

Un petit regard malicieux, je me dresse doucement pour venir à me pencher près de son oreille, murmurant ainsi.

- J'ai toujours eu un faible pour les balafrés.

Voilà que je me voulais maligne à présent, mais c'était en quelque sorte aussi pour détendre cette atmosphère qui avait été bien trop oppressante jusqu'à présent. Les larmes avaient assez coulé, nous avions certainement tout deux assez souffert de cette si longue absence... Red était là, bien en vie devant moi, et ces promesses que nous nous sommes ainsi dites, me suffisaient amplement. Je n'avais pas besoin de plus de sa part, j'ai toute confiance en lui. Mes bras vinrent à entourer son cou, que je serra d'autant plus contre moi. Mon nez ainsi niché contre sa nuque que j'embrasse, remontant doucement pour mordiller son oreille, me délectant du gout de sa peau et de son odeur. Je l'aime... Tellement, que je n'ai plus envie de le lâcher.

Retour aux sources

La voilà face à moi. Son corps est si frêle, si petit comparer à moi. J’ai envie de l’avoir dans mes bras, de la serrer, de la garder près de moi pour qu’elle ne s’échappe plus. Je me souviens encore de mes lèvres sur sa nuque lorsque nous étions chez moi. C’est d’ailleurs, ce qui me pousse à le refaire partant de son bras jusqu’à son cou avant d’atteindre ses lèvres. Je sens son corps de tendre sous mes baisers mais elle ne répondit pas à ce moment. Je dois dire que je ne sais pas quoi trop penser...une fois elle est réceptive et l’instant d’après c’est comme si ma présence ne lui faisait ni chaud ni froid. Pourtant encore une fois, son humeur change, elle sourit lorsque je fini de lui dire que je ne pourrais vivre sans elle.

Voilà que les positions sont inversées, c’est maintenant la jeune femme qui à ma tête entre ses paumes. Celle-ci passe alors ses doigts sur mes joues et vint m’embrasser. Cette fois, c’est donc elle qui vint apposer les siennes sur les miennes et le moi que l’on puisse dire c’est que pour ma part, je ne peux lui résister. J’ai déjà lutté bien longtemps avant de me laisser aller. Le baiser s’enflamma d’un coup devenant plus présent plus fougueux. La colère, la tristesse et l’incertitude de nos deux esprits étaient passés aux oubliettes, il ne restait plus que nous. Mon torse et la poitrine de la jeune femme entre en contact et le monde à l’air de s’embrasser. Pourtant, la neige commence à faire son apparition. Jusque-là la météo avait été clémente, il est vrai que nous avancions dans la saison et même l’altitude se faisant, je suppose qu’il n’est pas rare que des flocons viennent se perdre ici. Pourtant, je n’ai pas froid, je suis au contraire absolument bouillant. Surtout après sa tirade...comment résister face à une telle promesse. Elle voulait tout connaitre de moi mais une chose était sûre si dans le passer elle n’avait pour l’instant fait que quelques apparitions ceux-ci étaient des moments que je n’oublierais jamais.  

“Toi aussi, tu m’as manqué mon aimée. Si seulement tu savais combien j’ai pu penser à toi durant ses dernières semaines, il n’y a pas un jour où je n’ai pas espéré de nouveau t’embrasser. Sache que je ne te cacherai jamais rien, tu es mon présent et mon future quant à mon passé...et à partir du moment où ceux-ci ne concernent pas notre rencontre et mes moments passés avec toi. Il n’a aucune importance. “

Mais l’inverse est vrai également. Je veux connaitre aussi la moindre parcelle de son être et cela passait forcément par connaitre son enfance et vu sa réaction à la cabane ce dernier ne devait pas être des plus fleuris.  Je ne l’avais sorti de sa transe qu’en l’embrassant et en lui déclarant mon amour. Lorsqu’elle était encore sous le joug des illusions, elle avait été tétanisée par ses visions. Autant dire que je devrais probablement me montrer compréhensive par rapport à ce qu’elle pourrait un jour me révéler. Mais je sais qu’à nous nous deux, nous pouvions tout surmonter. Si nous étions à deux, nous pourrions abattre un fenrir sans le moindre souci car l’hybride et moi étions fait pour rester ensemble à jamais. D’ailleurs, c’est la jeune femme qui ouvre le bal sur la confidence. Elle approche ses lèvres de mon oreille et … me lance alors une bombe. D’ailleurs la pression jusqu’ici avait été tellement intense que j’explose de rire.  

“Ah oui ? Moi qui me disais justement que j’allais probablement perdre quelque point, quoi que je suppose que ça fait plus héro...enfin j’espère que celle-ci te suffiront.”

Lulla passe alors ses bras autour de mon cou. Son baiser sur le haut de mon corps n’a pour effet que de transformer en volcan comme elle seul sait le faire. Je la serre alors à mon tour pour ne pas la revoir partir. Il sera dorénavant dure de me séparer de ma moitié. Je plonge mes yeux dans les siens gravant son image bien présente dans mon esprit, je ne veux simplement plus perdre de temps sur des futilités. Je sais que je l’aime et je sais que je veux l’avoir à chaque instant dans ma vie. Elle est l’air que je respire, le vent sur ma peau, l’eau que je bois et le feu qui me réchauffe. Elle est mon monde et mon univers et ce soir dans cette eau chaude, je compte bien lui prouver mon envie, mon désire et mon amour.

Je recule doucement vers le milieu du bassin avec cette dernière dans mes bras et lentement je me laisse glisser dans l’eau l’entrainant avec moi dans ce délassement. Cela faisait un moment que nous étions début et le contact de mon tronc avec l’eau d’une température parfaite ne fit qu’accentuer ce moment de bonheur.  

“Je te dirais tout ce que tu veux savoir sur moi...mais là tout de suite ma douce et séduisante amie, je te veux. Je veux tes lèvres, je veux ta peau, je te veux toi entière contre moi. Je t’aime Lulla, je t’aime et cela ne changera jamais. “

Sur ces mots mes lèvres retrouvent les siennes avec force et rage. Sous la surface, mon ardeur se fait sentir au contact bien trop attendu. Je n’ai malheureusement plus la force de le contenir. A quoi bon ? Je l’aime, elle, son corps, son être, son âme. Mes baisers se font petit à petit plutôt insistant, en vrai je ne sais pas si cette fois elle sera réceptive à mes attentions. Il est peut-être trop tôt pour cela. Pourtant j’en ai besoin, mon envie est plus forte que mon esprit. Ce combat est de mon côté déjà perdu d’avance, c’est donc à la demoiselle de voir si mes avances sont actualités ou pas. En sachant que dans tous les cas, je ne pourrais lui en tenir rigueur. Rigueur qui si on regardait sous l’eau serait bien visible.  

Codage par Libella sur Graphiorum

Mon corps se détendit, chacun de mes muscles se décontractent par l’apaisement de la situation. Même mon visage qui durant ces dernières minutes, se voulait crispé, retrouve un air docile et agréable, ainsi qu'une teinte péché comme le plus souvent sur mon minois. Mes lèvres gardèrent en leur coin, ce petit rictus bienheureux de voir que notre engagement se veut toujours présent entre Red et moi. Même s'il est vrai, durant quelques instants, j'eus songé à m'échapper d'ici, laissant Red derrière moi... Mon corps aurait certes prit ce retrait, mais mon âme et mon cœur, eux, auraient toujours été présents auprès de lui. Je ne suis pas certaine, que les jours auraient pu s'écouler paisiblement sans que l'un de nous ne vienne à revenir vers l’autre... Qu'importe les décisions prises, bonnes ou mauvaises, quelques choses me fait présumer que nos chemins viendront toujours à se retrouver. Red me l'a dit par lui-même, il reviendrait toujours vers moi. Et cela vaut évidemment, pour ma part aussi. C'est ainsi je suppose, lorsque deux êtres sont liés, ils peuvent ainsi prendre toutes les directions souhaitées, leurs routes termineront toujours par la même embouchure. Mais en ce moment présent, je suis bien heureuse que mon aimé m'ait rattrapé, et ainsi permis de nous concilier en ce lieu qui se veut propice à un à tête à tête passionnel.  

Mon bien-aimé me confesse avoir songé à moi durant ces semaines passées, chose qui fut évidemment partagée. Un léger frissonnement s'éprit de moi lorsqu'il m'affirme vouloir continuer sa route à mes côtés, son futur. Bien que je n'avais nul besoin d'en douter, l'entendre me le dire me procure un sentiment de bien-être. Pour autant, son passé avait toutefois de l'importance à mes yeux, je voulais connaître l'homme que j'aime... Son chemin parcourut, sa famille, et ses moindres désirs. Bien que je ne suis pas une personne des plus intrusives, il pourra me parler seulement de ce qu'il désire. Jamais je ne viendrais à lui ôter les mots de la bouche, ma présence à ses côtés se veut apaisante et rassurante, et non oppressante et angoissante. Cela vaut pourtant pour ma part aussi, il est naturel, je suppose, qu'il en vienne aussi à me connaître. Si pendant fort longtemps mon passé avait été quelque chose que j'avais du mal à assumer, j'ai à ce jour trouvé des personnes qui m'ont aidé à prendre de l'assurance. Red en faisait évidemment partit, et j'avais toute confiance en lui.

De manière assez malicieuse et maligne, je lui avoue préférer les hommes ayant été marqués par les périples. En réalité, ce n'est pas forcément quelque chose qui m'amadoue réellement. Toutefois, est-ce peut-être par amour, mais je trouve que cela lui donne un petit charme en plus. Il c'est battu pour rester en vie, et pour me revenir... Alors oui, cette cicatrice, je l'aime, car elle est témoin de son désir de vivre, et de sa force de vaincre. Bien qu'il me trotte tout de même à l'esprit que cela peut aussi être dû à une absurdité de sa part, en se fourvoyant dans une situation complexe qu'il aurait pu aussi éviter... Restons sur notre première idée, et ne venons pas gâcher ce moment de complicité entre nous.    

- Tu seras toujours parfait à mes yeux. Mais ceci-dit... Il est vrai que je m'en contenterais, car je n'ai pas besoin d'un héro à mes cotés. Je souhaite simplement te garder aurpès de moi, t'aimer très fort et t'embrasser. 

Pourtant, je ne suis non plus de celles qui ne voudraient pas que leur moitié reste impassible face à une situation injuste, dans la peur de se voir blesser. Parfois, nous nous devons de jouer les braves pour venir en aide aux autres... Red est une personne courageuse et preux, je le sais bien, et je préfère cela à un lâche fermant les yeux sur une situation qui pourrait apporter préjudice à une autre personne. Nous sommes tout deux attentifs aux autres, un point commun qui aura aussi joué dans notre rapprochement... Je l'aime aussi pour ça.

L'un contre l'autre, je le suis doucement en venant à glisser dans l'eau chaude des sources. Cette dernière nous protégeant du froid extérieur, et cela était grandement appréciable pour une personne telle que moi qui ne tolère que bien peu le froid. Je suis plutôt de celles, qui apprécie un confort agréable et chauffé d'un foyer, se prélassant devant un habitacle fumeux d'une cheminée, avec un potage chaud entre ses mains. Outre ce fait, je ne sais réellement ce qui venait à embraser une partie de moi... Est-ce l'eau chaude qui venait à totalement recouvrir mon corps à présent, ou la déclaration de l'homme que j'aime qui venait à me murmurer son amour et son désir. Même s'il ne c'était exprimé, j'avais bien évidement ressentit par notre proximité ce désir et cette envie qui l'anime. Bien que mon corps de femme n'en montre aucun signe visible, il suffisait simplement de regarder l'éclat dans mon regard, et la pression que mes mains exercent sur lui, pour interpréter le fait qu'il en était de même pour moi. Mes lèvres cette fois, répondirent aux siennes, s'élançant dans ce baiser passionné et bouillonnant. Il est certains que les sources durent se réchauffer un peu plus par le flamboiement de nos deux corps, rendant les choses d'autant plus agréable.

- Je te désire aussi Red, j'ai attendu ce moment si longtemps. Maintenant, mes attentes risquent d'être plus grandes...

Le son de ma voix sonna quelque peu comme un défi envers mon partenaire, mais après tout... Près d'une quarantaine de jours se sont écoulés depuis notre dernier tête-à-tête... Alors mon corps était à présent bien plus demandeur. Mes bras toujours autour de sa nuque, mon corps pressé sur le sien et engloutit par l'eau des sources, le bruit d'une porte vint toutefois à me faire tourner la tête vers une silhouette s'avançant dans la brume. Je reconnus la silhouette de l'homme qui gardait en gérance les sources chaudes de la forteresse, mais ne me tourna pas pour autant entièrement vers lui. Restant ainsi accrochée à Red, une oreille toutefois tendue vers notre interlocuteur qui se raclât la gorge.

- Pardonnez mon intrusion, je venais voir si vous vouliez que je vous apporte quelque chose en particulier ? Nous avons des collations... Nous avons des fruits frais... Peut-être que vous voudriez que je vous ramène un tapis et une plume ?

Une collation ? À vrai dire pour le moment... Je n'avais nullement envie de manger quoi que ce soit, que cela soit des fruits, ou bien même une salade au vinaigre. Mon seul appétit actuellement, est celui de vouloir consommer mon amant, mon bien-aimé. Restant ainsi collé à lui, mon regard se tourne toutefois vers lui avec une certaine exclamation dans mes yeux, surlignant mon étonnement. Car la fin de cette phrase lui semblait être directement destinée, sans pour autant que je ne comprenne le clin d’œil de cette conversation. Encore une fois, mon coté ingénue semble ressurgir de ma personne, m'adressant alors à mon aventurier.  

- Une plume ?

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A ces dire, je serai parfait ses yeux peu importait mon physique mais je me demande au fond de moi si c’est réellement le cas. M'aurait-elle aimé si j’avais été chauve et largement en surpoids ? Pas si sûr mais ça déclaration a le don de me faire sourire car je sais que c’est vrai, tout comme moi je l’aimerais si elle devait elle aussi avoir une cicatrice visible quelque part sur son corps. Je l’imagine bien avec une griffe sur le haut du front ou encore avec une petite cicatrice sur ce cou que j’aimais temps. Néanmoins, je dois bien avouer que si elle pouvait rester tel quel le plus longtemps possible je ne m’en plaindrais aucunement. Surtout que la demoiselle ainsi faite, a le don de me faire monter en pression. Pa s de besoin, non plus de héro...il faut dire que les héros meurent assez vite généralement et pourtant je sais que si nos vies étaient en jeu, je ferai en sorte qu’elle vive plutôt que l’inverse mais je sais que cela est réciproque. Nous sommes faits ainsi, aider notre prochain est dans notre ADN tout comme notre amour. Nous n’arrivons pas à aimer une personne à moitié, nous l’aimons entière et pour la vie.  

Nous glissons lentement de la vapeur à l’eau. Cette dernière évidement plus chaude que si nous étions restés debout. Commence alors à nous entourer, le liquide s’insinue partout où il peut et pourtant il a du mal à franchir le peu d’espace que nous relâchions la jeune femme et moi. Ma température corporelle augmentait mais nul doute que ce n’était pas l’œuvre de ma chère et tendre mais bien de l’hybride coller contre moi. Répondant avec fougue à mes baisers, elle réveillait en moi les souvenirs de notre nuit dans ma demeure. Nuit d’amour et de passion, ni de tendresse et de câlins, une nuit sans fin où nous avions fini essoufflés, épuisé par non pas une mais deux séances de sport intenses. Aujourd’hui, mon désir et mon envie refessait surface comme un volcan endormit se réveillait d’une sieste de plusieurs centaines d’années. La pression de son corps contre le mien se fait plus forte et je suis sûr qu’elle sent mon appétit prendre forme sous la surface. Pas d’artifice juste un manque dû à notre trop longue séparation, manque qui aurait bien sûr aurait été là même si elle n’était partie que depuis quelques secondes.  

Sauf que voilà, j’entends la porte des bains coulisser...étrange en sachant que le prix gagner était un bain privé et donc à tous les coups sans dérangement. Mais ce n’est pas un inconnu qui arrive, c’est le propriétaire qui nous demande si nous voulions quelques mets et surtout si nous voulions une plume ou un tapis. Bien que derrière, le rideau de brume, je suis sûr qu’il sent mon regard insistant, en effet c’est exactement les mêmes affaires que j’avais commandé après ma beuverie avec Inaros, objet qui n’avait finalement pas servis tellement nous étions pleins. Lulla à tourner son regard vers moi et son regard interrogateur est des plus précis...elle ne comprend donc pas à quoi pouvait servir une plume surtout dans notre situation. J'aime ce côté innocent chez elle, mais si j’avais déjà eu droit à son côté malicieux. Et si nous faisions un peu son éducation de ce côté-là ?

“La plume, me parait une bonne idée...”

“Oh et je me suis permis d’avance de vous servir du thé, il parait que c’est bon pour tout ce qui est régulation sanguine.”

L’homme disparait et réapparait avec ledit objet qu’il dépose sur le bord du bassin. Lulla toujours accrocher à mon cou, je me déplace aisément en nageant. Venant boire l’élixir chaud, même si entre nous, je n’avais pas besoin de ses vertus, le fait était que j’avais la gorge sèche après son discours qui m’était probablement directement adressé. Le gérant disparait alors comme il est venu, avec le sourire aux lèvres après tout, il se doute de comment va finir cette histoire. Il n’était pas idiot et ce n’est pas la première fois qu’un couple ou que deux personnes se retrouvent seules dans ce genre de situation.  

“En effet, une plume crois-moi, je suis sûr que tu vas adorer cela.”

Gardant ma douce dans mes bras je passe alors la pointe de la plume sur les formes de la demoiselle, sur le cou, les bras, son buste. Les mouvements son félin et taquin, le but n’est pas de la faire rire comme avec un chatouillement. Non, le but est le plaisir, la montée d’adrénaline et d’envie. Bien que je me doute au fond de moi qu’il n’y a pas vraiment besoin cela. Je pousse quand même le vis un peu plus, venant placer la plumette au niveau de sa colonne vertébrale alors que je presse son corps contre le mien agrippant par la même le bas de son bassin. Collant ainsi ma chair contre sa peau. Ce contact, ne mis que le feu aux poudres. La plume était maintenant loin de nous, jeter sans ménagement tendit que je prenais ma compagne à bras le corps.  



J’embrassais ma lady qui était toujours jonchée sur moi après ce moment de symbiose entre nos deux corps. Je la regardais dans les yeux, magiques diamants que voilà. Mes doigts passèrent sur ses lèvres. Je pris conscience alors de ce qui se jouait ici, bien plus qu’avant. La jeune femme était prête à entendre mon passé...mes erreurs et je voulais entendre les siennes.  

“Tu sais...en réalité Red n’est pas mon nom de naissance...en Réalité, le premier nom que l’on m’ait donné c’est celui d’Aryan. J’ai changé de prénom à la suite de la mort de mes parents biologiques...c’est notre maitre d’arme et notre servante qui nous on recueillit ma sœur et moi à la mort de mon père et de ma mère. “

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L'intrusions du gérant nous stoppait un instant dans notre élan passionné, mais ne le freinait pas pour autant. Je ne vis pas cet échange de regard entre eux, qui dû se faire insistant, passant simplement mes iris sur mon partenaire en le questionnant sur l'utilité d'une plume pour ce moment présent. Ne venant pas à répondre dans un premier temps, et acceptant l'offre proposée par l'homme, je faisais toutefois confiance à son imagination, et curieuse de découvrir ce qu'il pouvait ainsi avoir derrière la tête. Quelque chose en moi me dit toutefois que j'allais apprécier cette nouvelle découverte... En réalité, tout le serait avec Red, puisque c'est avec lui que je venais à m'ouvrir et surtout à me laisser ainsi à nue devant lui. Mon amour ne vaudrait rien si je n'avais ni la fois, ni l'assurance que je lui accorde. Pour cette raison, je me contente de me laisser ainsi aller avec lui, sans demander plus de précision sur cette malicieuse idée qui lui trottait derrière la tête. D'ailleurs, le gérant emmenait bien rapidement la plume qu'il déposait au bord du bassin, ainsi qu'un élixir chaud pour nous abreuver. Une autre idée judicieuse, car la vapeur bien que très agréable, venait toutefois à nous apporter une sensation de soif qui elle, ne l'était pas. Alors si nous voulions profiter pleinement de ce moment, autant mettre toutes le conditions en accords.

Avant que le gérant ne quitte les lieux, je lève mon minois vers lui avec une petite idée en tête. Boire, c'était bien, mais je ne serais en effet pas contre quelques petits mets à nous mettre de cotés.

- Pourriez-vous aussi nous emmener des brochettes de dango ?

L'homme me regarde assez étonnement, il faut croire que ma demande était quelque peu anodine. Il lui a surtout était demandé des chocolats, des fraises, ou autres mets plus propices à ce genre d'instant. Mais encore une fois, je diffère quelque peu. Sa dextre vint à gratter l'arrière de sa tête, réfléchissant un instant puis disparut quelques minutes avant de nous ramener les brochettes de ces friandises de plusieurs colories.

Ma main suivit le mouvement de Red, en se saisissant à mon tour d'une coupelle et m'en abreuve, exerçant une légère grimace lorsque je remarque cette pointe d'alcool assez forte. Je ne suis pas de celles qui s'en privent, bien au contraire et Red le sait très bien de part notre premier rendez vous dans une taverne, mais j'ai toutefois des papilles plus développées qui parfois... Me restreint dans ce que je peux aimer. Mais qu'importe, pour l'instant présent, ce n'était pas vraiment la boisson qui préoccupe mes pensées. Mon corps contre mon bien-aimé, se voulut toujours pressant et bouillonnant contre lui. Cette petite parenthèse n'avait pas atténué la soif que je ressentais envers lui... Au contraire. D'autant plus que ce dernier éveilla une nouvelle sensation en moi, en venant à effleurer ma peau de cette plume. Une caresse délicieuse, qui me fit fermer un instant les paupières pour en apprécier toutes les saveurs. Mon corps tremble, et ce, malgré la chaleur qui règne ici. Il tremble de désir, d'envie, d'une ébullition montante en moi. Une ardeur partagée, car rapidement, la plume se mit à voler sur le coté, devenant ainsi la prochaine témoin de notre amour.


Ses doigts glissant sur mes lèvres, clôturant ainsi ce doux moment partagé. Je ne serais dire si cela est dû au temps qui c'est écoulé depuis la dernière fois, le manque que j'ai ressenti pour lui durant tout ce temps, sa nouvelle enveloppe charnelle ou bien même le cadre de ce lieu... Mais j'avais l'impression que cet ébat était beaucoup plus intense que notre première nuit. Entre nous, je pense que cela est en particulier dû à sa longue absence et ce désir de l'avoir près de moi qui grandissait de jour en jour. Bien que... J'espère ne plus avoir à revivre un tel moment. Il y avait toutefois un avantage dans tout cela, je sais à présent que quoi qu'il arrive, notre amour sera toujours présent. Je ne dois plus douter de ce lien entre nous, bien trop puissant pour être brisé si aisèment. Pardonne moi Red, pardonne moi d'avoir douté, pardonne moi d'avoir voulut baisser les bras si facilement... D'évidence, cela ne se produira plus. Et même si ses mots ne purent sortir de mes lèvres, mes yeux parlèrent pour moi. Cet homme, je ferais mon possible et me battrais telle la panthère que je suis pour le garder auprès de moi.

Il est venu à présent, le temps des révélations. Nous nous faisons suffisamment confiance pour nous ouvrir l'un à l'autre. Même si les épreuves passées ne compte plus à présent, il me semble toutefois important de se connaître l'un l'autre... Ainsi, si des démons du passé viennent à s’ heurter de nouveau à nous, nous pourrions nous soutenir mutuellement. Son histoire deviendrait mienne, et mon passé serait sien. Red commença la confession, me donnant un détail qui me sembla toutefois avoir une certaine importance. Un maître d'arme et une servante ? Se pourrait-il que Red vienne de ce même milieu que moi ? Car de toute évidence, ce genre de personnel n'est pas engagé par une famille lambda... Je ne pus alors que constater qu'il venait d'une famille Noble, comme celle dont je pouvais descendre. La différence étant que la mienne, n'était pas défunte. Lui et sa sœur eurent beaucoup de chance d'avoir ainsi étaient accueillis dans un nouveau foyer. Toutefois, une question me taraude sur le bout de la langue, et n'étant pas de celle qui parvenait à garder pour elle ce qui lui passe par la tête...

- A l'évidence, tu viens donc du même milieu que moi. Pour autant, je ne suis pas certaine que le personnel de ma famille aurait agit ainsi envers moi. Vous avez eu beaucoup de chance ta soeur et toi.

Me détachant de lui, je retourne près du bord du bassin pour m'adosser contre le muret, et piquer l'une des brochettes de Dango en prenant une bouchée. J'aimais beaucoup ce genre de friandise, celles de mon enfance. C'était assez ironique, quant on sait que lors de notre dernier rendez vous, je ne connaissais pas de simple met telles que des pommes d'amour. Mon bras se tendit doucement vers lui, offrant la brochette à mon partenaire pour que je lui fasse découvrir cette douceur. Un léger sourire, ma tête se penchait doucement sur le coté, de manière assez curieuse.

- Je vois, mais pourquoi avoir changer ton nom ? Tu voulais dissimuler ton identité ?

Je ne cherche pas à éviter de lui parler de la mort de ses parents, ma nature franche et directe pourrait toute à fait en venir à lui demander les causes de ce drame. Même sans pour autant vouloir le blesser dans un mauvais souvenir, mais j'ai parfois tendance à m'emporter sur ma curiosité. Néanmoins, cette première question me semble pour le moment, plus importante. Et en somme, cela peut aussi en venir à devoir m'expliquer ce qui c'était passé.

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Alors que pour ma part, j’accepte qu’il nous apporte la plume, ma chérie demande des brochettes de dango. C’est vrai que mon ventre émet quelques gargouillements internes mais rien de bien loquace. A moins que ces bruits ne soit le résultat de la présence de la jeune femme contre mon corps ce qui pourrais dès lors être des petits papillons dans mes tripes. Enfin quoiqu’il en soit, me voilà en train de jouer avec ma bien-aimée et une plume. D’ailleurs j’ai beaucoup de chance car ma compagne ne semble pas pour le coup intéresser par le comment du pourquoi. Où peut-être fait-elle exprès de ne pas m’en parler pour ne pas briser ce moment d’allégresse. Je lui en suis d’autant plus redevable qu’elle semble cette fois totalement réceptive à mon désir charnel et à mon désir tout cours.

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Comment expliquer ce que je ressentais après ce moment ? Un calme olympien, une sérénité à tout épreuve et surtout une joie immense. Cette parenthèse de tendresse n’en avait été que plus délicieuse. La faute au temps qui s’était écoulé depuis la dernière fois et peut-être dû à la frustration de chacun face à cette attente sans réponse et sans nouvelle. Du coup, pas étonnant qu’après les mots d’amours venait l’acte en lui-même. Celui aussi explosif que langoureux me faisait encore trembler. Mon amour pour cette hybride, ne faisait que croitre de d’heure en heure, de minute en minute, de seconde en seconde. Oh comme il était loin le temps du Red solitaire. Je n’ai qu’une envie, revivre ce moment encore et encore et je ne parle pas de la longue discutions juste avant. Même si celle-ci me confortait dans ce que je savais : à savoir que l’hybride était la meilleure chose qui m’étais arrivé dans la vie.

Je me sens suffisamment bien pour lui révéler un bout de mon passer à savoir que mon nom actuel n’est pas celui que l’on m’a donné à la naissance mais bien un nom choisis des années après pour une autre raison. Il est vrai que j’ai du mal avec ces moments-là mais je sens que je peux lui faire confiance. Qu’elle ne me jugera pas comme on jugerait une personne lambda en la prenant en pitié. C’était véritablement l’un des pires regardes celui des “Pauvres choses”. Non, certes cela m’avait et me fait toujours mal de revivre ces moments mais je sais que je peux les partager avec Lulla. Ma tendre avec qui je me sens sur un nuage doux comme du coton. Je laisse bien sûr d’autre indice comme le fait que j’ai eu des gens à mon service, du moins au service de mes parents. Un maître d’arme et une nourrice qui faisait office de servante également. Et les révélations vont bon train puisque la jeune femme m’avoue venir du même monde que moi ! Mon amoureuse serait une noble ? Ou du moins elle l’était avant de devenir une aventurière ? Cela est un choc même si je ne le montre pas. Il est difficile de croire que sous ses bouts de fourrure la jeune femme est subie une existence stricte, enfin je suppose que je suis mal placé pour en refaire la remarque puisque moi-même je n’étais pas un modèle du genre Peut-être cela expliquait-il aussi qu’elle n’ait jamais pu sortir auparavant comme elle me l’avait avoué lors de notre premier rendez-vous.

La voilà qui se détache de moi...est-ce que cela est un problème de savoir que j’ai fait partit de la noblesse ? Non, visiblement c’est juste un autre type de fringale qui vient assaillir la demoiselle. D’ailleurs elle semble décider de partager avec moi ces substances nourrissantes...que j’accepte volontiers. Ce genre de chose est tout simplement un délice même si je préfère les lèvres de la femme. Celle-ci revient alors sur ma décision de me faire appeler par mon prénom actuel. C’est vrai que cela avait été fait arbitrairement sans une réelle prise de considération de ma part. Les seules personnes à me nommer ainsi était ceux qui me connaissait d’avant, ma famille, de très vieille connaissance perdu de vue et enfin mon amour.

“Pas mon identité...mon passé plutôt...ma famille est d’une lignée très ancienne. Du coup, j’avais peur que l’on me juge sur le drame qui s’était passé à l’époque.”

Je pris ses mains dans les miennes...me souvenant des mois de la saison froide où nous mangions des châtaignes grillés aux bois, où nous allions acheter en ville des macarons et des sucres d’orges.

“En réalité, si l’on a perdu notre titre, c’est à cause de moi, lorsque j’étais gamin, je me bagarrais souvent avec le fils d’un autre noble mais une fois, je l’ai cogné plus fort que d’habitude. Le problème, c’est que le père de l’enfant avait des vus sur notre terrain...de fil en aiguille nous avons perdu l’appuis de nos pairs, ensuite nos biens furent confisquer ou vendu pour payer des dettes sorties de nulle part. Peu après, mes parents ont succombé à une étrange maladie. Il ne restait donc plus que Léliana et moi...”

Voilà en gros les lignes de mon enfance. Oh il y avait eu des moments heureux mais ceux-là restaient les plus marquant de mon passé de bambin. Je regarde alors ma douce dans les yeux. J’ai dans mon regard ce sentiment de culpabilité qui ne m’a jamais quitté. Je ne pleure pas mais je suppose que les souvenirs douloureux se voient tout de même sur mon visage qui se veut le plus tempéré possible.

“Quant à Breanne et Lairsen...ils nous ont adoptés et je les considère comme mes parents. Lili, elle n’a très peu de souvenir de cette époque, c’était encore un nourrisson quand tout cela est arrivé. “

Codage par Libella sur Graphiorum

Attentive au récit de Red, je ne laisse toutefois percevoir aucune signe sur mon visage, d'une quelconque émotion pouvant le traverser. Concentrée sur ses mots, et me forgeant ainsi une opinion dans mon esprit. Mes iris se levèrent alors vers lui, de manière étonnées.

- Je ne te savais pas si présomptueux. Es-tu vraiment assez orgueilleux pour croire que ce soit vraiment ton acte qui ait engrené la situation ?

Des mots qui purent paraître crus, voire même assez durs et acariâtres ainsi dictés. Pour autant, si Red me connait réellement, il doit parfaitement savoir que cela n'en est rien venant de moi. Il s'agit simplement de cette manière bien à moi de parler assez franchement, et de dire les choses sans imaginer un instant qu'elles puissent être blessantes. Loin de moi l'idée de vouloir lui planter le couteau dans le dos, et d'appuyer là où sa faisait mal. D'ailleurs, ces termes sortirent d'une locution tout à fait posée, neutre, calme et à la fois réfléchie. Mon but n'était pas d'argumenter ni de l'incriminer, mais je ne voyais non plus l’intérêt de rentrer dans un gens de consolation. Je ne suis pas d'avis à penser, que ce serait l'aider que de vouloir lui proposer mon épaule pour se larmoyer. D'autant plus, que je suis presque certaine qu'il ne le ferait pas. Je ne suis pas dupe, je vois bien dans son regard, cette peine qui devait le hanter depuis toutes ses années. Mais ce donnerait-il seulement le droit de la laisser s'extérioriser ? Avec évidence, je serais à ses cotés pour vaincre ses douleurs du passé, mais avant cela, il fallait qu'il fasse face à une autre acceptation. Car son histoire, n'avait pour moi aucun sens, et je lui fis rapidement part de mon point de vu. Mes mains dans les siennes, mon regard se fige dans le sien scrupuleusement.

- Red, imagine un instant que tu ne sois plus ce petit garçon. Imagine qu'il s'agit de ton propre fils, te viendrait-il à l'esprit de laisser croire qu'il puisse être l'auteur de tout ces maux ? Ca ne te paraît pas complétement insensé ? Qu'une dispute de deux petits garçons, puissent avoir autant de conséquences ?  

Mes mains serrèrent doucement les siennes, quant un léger sourire se dessina sur le coin de mes lèvres. Un sourire, qui se voulait confiant, car je suis certaine que Red n'est en rien responsable de ce qui est arrivé à sa famille. Il fallait toutefois, que je parvienne à le lui faire comprendre sans pour autant lui emmener les choses de manière frontale.

- As tu seulement tenté de voir toutes ses choses sous un autre regard, et plus seulement par les yeux de cet enfant accablé ? Tu n'es plus ce gamin à présent, tu ne peux plus penser comme tu le faisais de ce temps là.  

Mon regard se lève, comme si je cherchais à percevoir quelque chose au dessus de son épaule. Ce petit sourire sur mes lèvres, disparut suivant un léger soupir. Cela n'était en rien contre son récit, ni même par le fait d'un lacement de la situation. Non, c'était simplement dans un élan réflexion, me demandant comme lui emmener le reste des choses. Doucement, je le tire contre moi, et recul dans le bassin jusqu'à me retrouver dos à la parois. Lachant ses main, je me retourne alors et dans un élan, vint à m'asseoir sur le bord du bassin. Ma queue venant à s'enrouler autours de ma taille. Toisant ainsi mon bien aimé du regard, je l'incite à me redonner ses mains, posant ces dernières jointent contre mes cuisses.

- Laisse moi me permettre de te dire comment moi je vois les choses. Ce petit garçon, à mon regard n'y est pour rien. Qu'importe ses faits et gestes, cette personne qui en voulait à ta famille, aurait trouvé un tout autre moyen pour parvenir à ses fins. Tu n'étais qu'un simple prétexte, une sorte de... Pantin, si j'ose dire. Mais moi aussi j'ai connu ce milieu, et ce genre de personne. Si elles ont décidé de déverser leur venin sur nous, alors on ne peut y réchapper. Même si cela ne se serait jamais produit, rien n'aurait changé. La plus part des personnes ne sont pas dignes de confiance, et vous tournent le dos rapidement si elles ne vous jugent plus digne de leur rang. Seul l'argent et la fierté comptent... Bien plus que l'amitié ou l'amour.

Silencieusement, je me mords l'intérieure des lèvres. N'osant avouer que pour ma part, ma famille se trouvait de l'autre coté de la sienne. En réalité, les agissements de la personne qui à trainer à terre sa famille, pouvait parfaitement correspondre aux agissements de mon propre père. De toute évidence, il ne devait pas être mêlé à cette histoire, mais il en aurait été tout à fait capable. Nous venons du même milieu, mais de deux familles complétement différentes.  

- Toutefois, je ne suis pas certaine non plus, que déverser une haine contre cette personne soit nécessaire. Au fond, c'est assez triste... Les personnes comme ça, ne savent pas ce qu'est l'amour, ni même la famille. Il ne mérite pas qu'on puisse leur accorder de l'importance...

Je m'étonne moi-même, de m'être autant emporté dans mon discours. Il n'est vraiment pas courant, si ce n'est rare, que je vienne à autant débiter. Il faut croire que la peine de Red soit tout de même parvenue à m'atteindre malgré sa retenue, et je ne pouvais le laisser penser ainsi. Des paroles franches, valent peut être mieux qu'une proposition à déverser ses larmes... Bien qu'il en soit toute à fait autoriser, pour laisser sortir une bonne fois pour toute, sa frustration et sa peine. Si tel serait le cas, je serais là pour le soutenir.

L'une de mes mains lâcha la sienne, remontant le long de son bras, son épaule, et caressant sa joue et replaçant l'une de ses mèches de cheveux. Me penchant alors doucement vers lui, pour m'accorder la meilleure des gourmandises, ses lèvres. Mon corps tremble légèrement d'être ainsi sortit de l'eau chaude, et à présent confronter aux froids ambiant. Bien que la vapeur chaude, permettait d'éviter de geler sur place. Je me relève alors, et marche jusqu'à un petit meuble où fut plié des serviettes, me saisissant de l'une d'elle et posant sur mes épaules, l'éponge de couleur rouge et blanche. Frictionnant la serviette sur moi pour m'apporter un minima de chaleur. Ma dextre en tendit une en direction de Red, l'incitant à me rejoindre. Après tout, cela faisant assez longtemps que nous nous prélassions dans l'eau des sources, notre peau allait finir par sa ramollir bien assez malgré le fait que ce soit appréciable. De nouveau, je lui accorde un sourire amoureux, penchant légèrement ma tête sur le coté.

- Alors ce petit garçon, laisse le en paix, préoccupe toi bien plus de l'homme que tu es devenu. Un homme qui a un avenir à tracer, sans qu'il n'ait besoin de refouler ses peines du passé.

Un avenir, que je voulais suivre à ses cotés... Non, pas seulement le suivre, mais le construire avec lui.

Retour aux sources

La punchline de la jeune femme m’envoie directement dans les cordes ! Oh je sais qu’elle ne pense pas à mal, l’hybride expose son opinion de manière directe et franche. Autant dire qu’elle était d’un naturel débordant où d’autres m’auraient simplement pris dans les bras pour réconforter le gamin rester bloquer à cette époque. Je dois vous avouer que ces paroles font mal à entendre surtout quand on vous demande si c’est parce que vous êtes orgueilleux...C’est vrai que me sens responsable de ce qui nous été arrivé. Ce qui a permis au noble adverse de faire basculer ma famille dans l’oubli et bien c’est théoriquement moi. Oh je sais bien, que cela n’était pas entièrement de mon ressort et que les requins auraient probablement un jour où l’autre fait en sorte que cela arrive. Je n’ai pas le temps de répondre mes mains dans les siennes, elle revient à la charge me demandant d’imaginer avoir un fils dans la même situation que je l’avais été.  

Déjà la première étape : imaginer une fille ou un fils...je dois dire que jusqu’à aujourd’hui cette idée ne m’avait fait qu’effleurer passant en coup de vent devant bien d’autre chose. Un enfant issu de mon union et de celle de... Lulla évidement. Car je m’imaginais mal avoir une progéniture avec qui que ce soit d’autre ! L’hybride étant la seule que je voyais comme une possible mère et donc femme. Voilà que l’idée d’une union plus symbolique fait son irruption dans mon esprit. Fleur, gâteaux, cérémonie tout y passe...mais je reprends bien vite mes idées, nous ne parlions pas de ça. Ensuite il fallait m’imaginer la même histoire et savoir ce que moi j’en penserai en tant que père. Est-ce que je rejetterais la faute sur mes enfants certainement pas. C’est peut-être pour ça que jusqu’au bout mais parents mon dis qu’ils m’aimaient et qu’ils ne m’en voulaient pas ? Alors pourquoi aujourd’hui encore ce souvenir me ronge ?  

Je n’ai toujours pas le temps d’en placer une. Mon aimé continue de me marteler avec douceur que je dois voir cela de l’extérieur, de penser comme un adulte et non comme un gamin. Les mots sont encore dure mais il semble faire écho à une envie bien encrer en moi. Celui d’être finalement en paix avec cette histoire. Doucement la jeune femme me tire vers le bord de la source, elle saute pour finalement s’asseoir sur les limites du bassin. Reprenant mes mains pour les mettre sur ses cuisses qui me font toujours envie. Cette fois elle a un avantage certain c’est que je dois lever les yeux pour la regarder...je suis donc un peu à sa merci. Être en hauteur est un avantage certain pour celui qui domine les autres et c’est certainement son instinct de prédatrice qui l’avait fait agir. Je n’étais rien de plus qu’un jouet trimballer de gauche à droite au fil de ses arguments crus mes véridiques.  

Les mots font encore une fois mal surtout dans la bouche de mon amoureuse. Je sais qu’elle fait cela pour mon bien mais il n’est jamais simple de se faire traiter de pantin. Je ne lui en tiens pas rigueur, en vrai, le seul que je blâme dans l’histoire c’est moi et ma stupide réflexion de l’époque. Effectivement, encore aujourd’hui, les choses se serait passer exactement pareil avec ou sans moi. Oh j’aurais peut-être vécu quelques années de plus choyer par mes parents biologiques mais nous aurions dû probablement vendre la propriété ou nos biens pour continuer à vivre. Après tout, notre famille avait décliné avec le temps grignotant notre fortune petit à petit. Elle me parle ensuite de ce noble et du fait qu’il ne fallait pas lui en vouloir et de plutôt le plaindre car il ne connaissait probablement que le désir de l’appât du gain et rien d’autre. Bizarrement, j’avais l’impression que ma chérie parlait d’expérience...du moins à ce que je pouvais pressentir mais elle m’en parlerait une fois qu’elle serait prête.  

Ma déesse sort alors de l’eau, non sans me donner d’abord un baiser. Ses lèvres pulpeuses et charnus on raison de la moindre parcelle de résistance de ma part. Je n’ai pas encore eu le droit à la parole mais je compte bien me rattraper par la suite car j’ai tout de même des choses à dire. Pour l’instant je m’endrape de la serviette rouge et blanche que me tend ma moitié alors que je sors à mon tour de l’eau. Je me frotte vigoureusement et j’en profite également pour étreindre ma belle la séchant pendant que je lui dépose quelques baisers encore mouiller dans le cou.  

“Tu sais...c’est vrai c’était peut-être de l’orgueil à l’époque mais je n’ai jamais réussi à me détacher de ce sentiment de culpabilité. Comme tu l’as fait remarquer, cela n’a fait que déclencher, ce n’était qu’un prétexte mais je m’en suis toujours voulu que ma sœur n’a pu connaitre nos parents que quelques mois. Léliana est avec toi, ce que j’ai de plus chère en ce monde...c’est mon sang comme toi tu es mon cœur.”

Une fois nos corps secs j’avance jusque dans le vestiaire, je suppose que la jeune femme est avec moi. Je la vois mal repartir dans l’eau alors que l’on venait de se sécher. Je continue donc à parler alors que j’enfile mon sous-vêtement.

“Il est évidant que si nous avions un fils, je ne lui en tiendrais pas rigueur. Je veux dire, ce n’est pas de sa faute s’il y a des vautours autour de nous et qu’il nous arrive des soucis. Un enfant ne devrait jamais à avoir à subir ce genre de complexe.”

M’exprimant ainsi je me maudis, moi et mes années de souffrance invisible. Voilà que la jeune femme en quelques minutes venait de me dégager d’un sentiment de presque deux décennies. Je jure intérieurement contre moi allant même à me traiter mentalement d’idiot. Une larme s’annonce mais je la refoule...inutile de pleurer pour cela. Fierté masculine possible...Je regarde ma tendre et là je sais qu’elle ne me jugera pas, pas après toutes ces vérités que l’on sait dit plutôt.  

“Lulla...comment ais-je pu être aussi aveugle tout ce temps ? Je me suis fourvoyé depuis si longtemps que j’ai l’impression d’avoir perdu une part de moi-même. “

Je m’assieds sur le banc qui sépare les différentes sections, ma tête entre mes mains. Finalement, l’une ou l’autre larme arrive à passer mon barrage et même si ce n’est pas en torrent celle-ci est la voix que ma frustration à choisit de s’évacuer. A ce moment, je n’ai besoin que d’une chose : Sa présence, ses mots, son être. Je me lève donc pour venir me lover derrière elle mes bras entourant son corps et ma tête enfuit dans sa nuque. Je reste comme cela quelques secondes, peut-être une minute respirant son odeur. Je me détache ensuite d’elle avec un petit sourire.  

“Merci à toi … mon âme est un peu plus en paix alors que mon cœur lui ne fait que t’appartenir de plus en plus.”

Je finis de m’habiller et je lui propose mon bras pour une sortie dans la ville.  

Codage par Libella sur Graphiorum

Au fond de moi, j’espérais ne pas avoir trop dur dans mes paroles, et ne pas avoir blessé Red un peu trop brutalement... Bien que je sois d'un naturel très douce, ma franchise et ma façon bien à moi de voir les choses, ne plait pas toujours à tous. Mon aventurier serait bien le dernier que je voudrais offenser ou blesser, je m'en voudrais tellement de le contrarier alors que mon intention était toute autre. Toutefois, je me laisse emporter par mon discours, ne le laissant pas s'exprimer sur chacun de mes propos. Je crois simplement, que je me trouve indignée par le fait qu'il se sente ainsi coupable du sort de sa famille. Avec évidence, je ne pouvais lui laisser une telle idée dans la tête. Il fallait un petit électrochoc pour lui faire comprendre qu'il se fourvoyait réellement... Cela faisant bien trop longtemps qu'il s'imaginait être l’initiateur du sort de ses parents... Il fallait que cela cesse. Alors de ma manière, je lui administre mon point de vu, ma façon de voir les choses. Peut-être que je ne le devrais pas... Et simplement écouter silencieusement ses plaintes. Serais-ce véritablement de l'amour ? Il me serait impossible de voir mon bien aimé souffrir, aussi bien physiquement que moralement, en restant ainsi muette et bras croisé. Je l'ai déjà confié, pour lui, je me battrais. Et ce, même si ce devait être contre lui-même.

En quittant l'eau, je me pinçais l'intérieure des joues, n'osant me retourner pour affronter de nouveau son regard. Non pas par peur d'y trouver de la colère, mais de la lassitude et du chagrin par mon discours blessant. Pour autant, peut-être que ce n'était pas non plus une mauvaise chose, que de le blesser de manière infime dans son égo pour qu'il se permette de se poser les bonnes questions ? Une inquiétude qui s'envola, lorsque mon bien aimé revient à mes cotés, me frictionnant affectueusement pour m'aider à me sécher avant que je n'attrape froid. Un doux ronronnement s'échappa de ma gorge, lorsqu'il vint de nouveau à poser ses lèvres sur ma peau. Malgré l'air frisquet, ses baisers me procurèrent une sensation de chaleur des plus agréables. Une sensation dont je ne pourrais me lasser, c'est certains. Mon sourire revint se dissimuler sur le coin de mes lèvres, lorsqu'il m'évoqua sa peine pour sa petite soeur... Pourquoi en sourire ? Car c'est assez touchant de le voir si intentionné envers cette dernière, et d'autant plus lorsqu'il ajouta que moi de même, je faisais partie intégrante de lui.

Il était temps à présent de regagner les vestiaires et de retrouver nos affaires. Cette petite escapade aux sources aura eu bien des vertus pour nous, et je ne parle pas seulement des bienfaits qu'elle aurait procurer sur notre corps. Suivant Red, je lui tourne le dos dans le vestibule pour reprendre mes vêtements et commencer à me rhabiller, gardant l'une de mes oreilles tournée avec attention vers lui. Me replongeant dans mes sous-vêtements, je m'apprête à enfiler mon haut lorsque je me freine suite à une remarque de mon chéri. Si nous avions un fils. Évidemment, cela faisait résonance avec ma comparaison de toute à l'heure, pour lui permettre ainsi de voir les choses autrement. Pour autant, je n'avais jamais évoqué le fait que cet enfant nous sois commun. Ce qui de toute évidence, est complétement stupide... Bien sûr que si Red devait avoir une progéniture, j'espérais en être la porteuse. Une idée qui m'avait d'autant plus traversée l'esprit lorsque j'avais fait la rencontre de cette renarde avec ses deux petits chatons. Alors pourquoi est-ce que cela venait à ma titiller ? En réalité, je ne crois pas que ce soit le fait d'évoquer un avenir ensemble avec un bambin, mais tout simplement le fait qu'il en parle ainsi sans montrer le moindre signe de trouble. Cela me touche vraiment... Qui plus est, sa manière de penser semble se réformer. Je suis encore plus heureuse de voir que mes mots lui avaient permis de se poser en réflexion, et de voir les choses différemment. Ce n'est pas de sa faute. Clairement exprimé de ses lèvres, était déjà une belle victoire.

Mon haut glissant sur moi, j'enfilais ensuite ma robe et levais mes bras pour faire ressortir mes longs cheveux que je fis retomber en cascade derrière mon dos. Les prochains propos de Red, affirmèrent ce que je redoutais. Il était blessé de par ma réflexion, mais aussi de la sienne... Blessé, parce qu'il venait de comprendre s’être trompé en se pensant ainsi le fautif. Donc dans un sens, c'était aussi une bonne chose que de rentrer dans cette acceptation. Cela ne voulant pour autant dire que je sois de nouveau en accord avec lui, perdre une part de son humanité ? Bien que ce soit possible, mais encore une fois, je voyais les choses autrement, et tout à ma façon. Son chagrin parvint à franchir mon être pour me faire partager son sentiment de confusion. S'il était heureux, je l'étais aussi, mais s'il se trouvait affecté, je le serais également. L'amour c'est aussi ça... Partagé une empathie l'un envers l'autre, ressentant les émois de son partenaire. Je n'aimais pas le voir ainsi, mais Red devait passer par ce chemin d'acceptation pour y trouver le bonheur.

De nouveau, il vint à m'étreindre et se rapprochement me fit d'autant plus ressentir cette accablement sur ses épaules. Ma tête vacillait doucement en arrière, s'appuyant contre lui, mais restant silencieuse pour laisser son chagrin sortir. Il avait besoin de ça, je le sais parfaitement, et c'était tout à fait normal. Une position que nous arborions durant quelques minutes, le laissant ainsi à ses pensées. Jusqu'à ce que ce dernier ne vienne de lui-même à rompre cette étreinte, et s'éloigner de moi pour me tendre son bras en surlignant ce moment d'une parole qui me touche.

- Je ne serais dire si tu as perdu une part de ton humanité lors de ce drame, mais une chose est sûre, elle fait de nouveau partie de toi.

Sur ses mots, ma dextre se posait avec douceur sur sa poitrine, au niveau de son cœur. Je ne pouvais lui mentir en lui affirmant qu'il n'avait jamais perdu cette part de lui, comment pourrais-je le savoir ? Mais je ne peux qu'affirmer mes dires, Red était entier à mes yeux, et ce parce qu'il venait aussi d'accepter son passé. Signant alors ma parole avec un baiser furtif et malicieux que je vole à ses lèvres, je saisis par la suite son bras et me dirige avec lui vers la sortie de la zone thermale. Il devait être assez tard, car lorsque nous passions devant le bureau de l'homme chargeait des lieux, ce dernier semblait s’être endormit sur son fauteuil, bras croisé, et tête baissée. Un ronflement sonore se faisait entendre dans la pièce, ce qui m'amusait quelque peu. Mon regard se lève sur Red pour partager ma plaisance, et l'entraine avec moi hors de la pièce.

Une fois à l'extérieur, ma gaieté s'envola soudainement pour que j'enfouisse rapidement le bout de mon nez dans mon col montant. Le contraste avec les sources chaudes, et l'air ambiant de la forteresse était saisissant. Après tout, nous nous trouvons dans les montagnes... Et je ne m'étais pas aperçue que la neige était autant tombée, recouvrant le sol d'un épais manteau de poudreuse. Me calant d'autant plus contre Red, pour y trouver un minima de chaleur de part cette pression entre nous. Même si la température ne m'était pas favorable, il fallait avouer que c'était tout de même enchanteur. Nos pas laissèrent ainsi le tracé de nos chaussures dans la neige, ainsi proches l'une de l'autre. Mon bout de nez se relève de nouveau vers lui, laissant une buée s'échapper de mes lèvres.

- Ma mère me disait souvent qu'il y avait des choses contre lesquelles on ne peut réchapper. Ne t'en veux pas à toi-même de t'être ainsi jugé durant tout ce temps, je pense que j'aurais pu en faire de même à ta place. Mais il y a certaine chose que l'on ne peut résoudre seul. Je te suis reconnaissante de t'être confié à moi, Red.

Sur ces mots, je relève doucement la pointe de mes pieds pour déposer un baiser glacé sur ses lèvres. Suivie d'un petit sourire confiant. Il lui faudrait peut-être encore un peu de temps pour accepter tout ça, et se remettre vraiment. Mais une chose est certaine, je serais là pour l'y aider. Toutefois, je le sentais encore peiné, et je voulus lui changer les idées. C'est en voyant un homme faisant de la musique dans la rue pour tenter de se faire un peu d'argent, qu'une idée me vint à l'esprit. Ma main prit la sienne, puis je l'entraîne gaiement près du musicien, autours duquel, une petite dizaine de personne nous comprit, c'était positionné autours de lui. Un homme titubant et un peu ivre, chopine à la main, dansait, si l'on peut dire ainsi, sur les airs qui s'envolent. Le musicien se mit un jouer un petit air folklorique dont la consonance me rappel une chanson que je connaissais... Mais semblerait-il que cela soit aussi le cas pour Red, que j'entendis fredonner la chanson entre ses lèvres. Voulant lui redonner le sourire, je vins à mon tour à le rejoindre dans cette mélodie qui accompagne la musique, sans me soucier des regards autours de nous.


Prenant ses mains dans les miennes, nous partagions ce moment de magie sous la neige tombant avec douceur. L'entrainant dans la danse folklorique qui accompagne nos paroles. Les quelques personnes autours de nous, nous regardant amusées et tapant des mains en rythme, tandis que le musicien semblait augmenter le son de son instrument, entrainé lui aussi par notre danse. L'homme ivre, tentait lui aussi de chantonner en tapant du pieds.


Partager enfin ce dernier couplet avec mon aimé.


Nous terminions notre récital et cette petite danse sous les applaudissements amusés des passants, un large sourire présent sur mes lèvres envers mon cher et tendre. L'homme éméché tenait parfaitement la dernière note de la chanson, criant à tel point que les regards se tournent à présent vers lui. Jusqu'à ce que ce dernier, tombe sur son fessier à la renverse et proclame un rire général. Lui comprit, s'amuse de sa petite chute. En voyant ce dernier rire, je fis de même en venant à relever mon regard vers Red, déposant un nouveau baiser sur ses lèvres.

Retour aux sources

Elle se laisse faire alors que l’on reste quelques minutes en communion. Je l’apprécie pour ce geste qui même si pour la plupart des gens est naturel, ne l’ai pas pour moi. J’ai l’habitude de faire le fier tout en étant le plus vrai possible. Pourtant j’ai toujours eu du mal à exprimer mes peurs et mes doutes. Je suppose que c’était pour moi, un moyen de ne pas perdre pied face à cette tragédie qui m’avait touché de plein fouette alors que j’étais un bambin. Finalement c’est moi qui mets fin à l’enlacement après avoir pu m’apaiser contre sa peau. Son odeur est littéralement un calmant à ce moment-là alors que ce dernier a plus l’habitude de me mettre en ébullition. C’est peut-être ça qui vous dit que vous aimez la personne, elle était celle qui réglait vos humeurs. En tout cas, une chose est sure, mon cœur est plus calme et mon esprit peut être soulager après ce tsunami de conscience. Je prenais sa phrase non comme argent-comptant mais plutôt avec des pincettes. La partie que j’avais perdue est revenu maintenant que j’avais compris que je n’étais pas le fautif ? Pas forcément pourtant, je me dis que finalement, si j’avais tant de mal c’était peut-être qu’elle n’était tout simplement pas disparut mais que je l’avais juste enfuis pour une raison quelconque.

La jeune hybride me vole un baiser que j’aurais bien volontiers prolongé mais je n’en ai malheureusement pas le temps. Nous voilà dans la pièce principale des termes, l’entrée. D’ici même moi j’entendais les bruits que le propriétaire qui visiblement a fini sa journée et a commencé sa nuit faisait. On aurait très bien pu faire la fête que celui-ci ne se serait probablement éveiller que le lendemain ne pouvant constater que les dégâts. Heureusement pour lui nous avions choisi la plus simple et la plus naturelle des fins, simplement sortir par la porte de devant. A l’extérieur les flocons tombaient et la couche de neige s’était accumulé. Laissant sur le sol une trainer de poudre blanche. L’air ambiant bien plus froide que prévu. Mon souffle fait apparaitre un nuage de vapeur qui s’évapore en quelques instants dans la nuit fraichement installée. Ma panthère se rapproche et cela me fait sourire car alors que son animal d’hybridation est une créature de l’hiver, la jeune femme ne supporte aucunement le froid malgré ses appendices bestiaux. Et cela est très cocasse.

Ma douce revient alors sur mes déboires. Elle se veut rassurante me livrant même une phrase de sa mère. Tiens, la jeune femme se livrerait-elle également un peu. Jusqu’à maintenant, elle ne m’avait pas trop parler de sa famille. Je savais juste qu’elle avait été élevée sans pouvoir sortir de chez elle et de son propre aveu, elle venait du même milieu que moi. C’est étrange de voir que finalement, le monde est quand même petit. Moi qui pensais ne jamais tomber amoureux d’une personne venant du même standing que moi. Voilà que je me suis complétement fourvoyer pour le coup et je dois dire que c’est pour mon plus grand bonheur. Car j’ai trouvé en Lulla, une femme qui me rend heureux et que j’ai envie de voir faire partit de ma vie. Je l’ai déjà d’ailleurs signalé tout à l’heure en parlant d’un probable fils. Je ne voyais pour ma part personne d’autre avec qui j’aurais pu envisager ce serait-ce que l’idée d’une telle situation.

La voilà qui m’entraine vers un musicien et un petit groupe. L’artiste entame une nouvelle chanson. Celle-ci m’est complétement familière. C’est une ballade folklorique parlant de deux amants que rien n’arrêtait. Un chant d’antan mais qui appelait mon être à lui répondre. Je me mis à siffler dans un premier temps l’air pour accompagner l’ivrogne et le troubadour.

“J’affronterai les tempêtes
Sans peur des vents déchainées
J’éviterai tous les récifs
Si tu voulais m’aimer
Aucun soleil ou froid du nord
Ne pourra plus m’arrêter
Si me promettais ton cœur
Alors”

La demoiselle m’emmène alors au centre de la ronde pour une danse. Cela me rappelle fort notre premier rendez-vous. Ou nous avions passé de nombreux moments à se divertir sur des airs plus limpides que les autres. Le brayard se joint à la chansonnette tandis que pour ma part, je regarde dans les yeux ma compagne qui me ravis au plus haut point. Au diable, les soucis et les questions. Ce soir, je compte bien profiter de mon aimée et lui faire passer une nouvelle soirée pleine de promesse, de rire et d’émerveillement. Je continue ma partie de chanson répondant ainsi à mon interprète féminine

“Mais je t’offrirai des trésors
Je chanterai à pleine voix
Je te protègerai des coups du sort
Si tu restais près de moi”

Pour enfin chanter à l’unisson.

" T'aimer très fort et t'embrasser
Danser toute la nuit
Car pour le pire et le meilleur
Nous serons toujours unis
J'affronterai toutes les tempêtes
Sans peur des vents déchaînés
J'éviterai tous les récifs
Si tu voulais m'aimer”

Voilà que les applaudissements fusent alors que l’ivrogne tient la note haute de fin. Je salue comme si c’était un spectacle prévu les voyeurs. Un boum se fait entendre c’est ce dernier qui est tombé à la renverse. Ce dernier n’en semble pas le moi du monde offusquer. Il en rit même. Ce qui fait éclater le monde autour de lui.

Le musicien se retourne vers son compère.

“Toujours aussi trébuchante cette fin n’est pas Gueulfor?”

Sourire aux lèvres, la jeune femme vint me reprendre les mienne et cette fois-ci je ne la relâche pas que du contraire. Je lui rends un baiser enflammé sous le rire et les murmure des passants qui sont heureux de voir une telle scène d’amour en pleine rue. Je lance quelques cristaux à nos deux fugaces amis avant de prendre la main de la jeune femme, je la fais courir un peu, la faisant virevolter et danser sous les flocons qui réapparut comme par hasard. Donnant un peu plus de féerie à ce moment.

Je vais même jusqu’à pousser un peu le vis en la faisant tomber dans la neige. Avec moi, roulant bien sûr avec cette dernière me retrouvant sur le dos. Je l’aide toutefois bien vite à se relever pour ne pas prendre froid alors que nous venions du chaud. Que faire dans cette nuit. Je lui prends le bras cherchant un point de vue en hauteur.

“Et si nous prenions un peu de hauteur, je suis sûr que le point de vue sur la ville doit être magnifique. Essayons de trouver un endroit, un peu plus élevé que les autres. Et je te bercerai de mot doux et d’histoire et puis comme ça tu pourras peut-être me parler de ton passé à toi, si tu veux.”

Codage par Libella sur Graphiorum