En venant ainsi à ce rendez-vous, je ne m'étais nullement mis en tête un déroulement des plus euphoriques, mais plutôt signant un aboutissement de notre relation. Je ne peux dissimuler, que je suis bien heureuse de mettre fourvoyée, profitant alors pleinement de ce moment partagé avec celui que j'aime. Cette chanson représentée aussi bien parfaitement ce que je pouvais être capable pour mon cher et tendre, et ainsi mon désir exprimé. Car à l'évidence, nul trésor ne pourrait valoir ce qu'il représente à mes yeux, car il est, et restera ce que j'ai de plus précieux et de plus cher à mon cœur. Mon seul souhait et de le garder près de moi, de danser avec lui, et quoi qu'il puisse arriver, il pourrait toujours compter sur mon soutient et ma présence. A l'évidence, si j'avais su sa mésaventure, j'aurais moi aussi braver cette tempête pour tenter de le retrouver. Qu'importe les dangers et les risques encourus, Red vaut pour moi, tous les sacrifices. Il ne suffit qu'à voir le bonheur s'exprimant dans mes iris lorsque je le regarde, pour savoir qu'il était mon tout.

A la fin de notre petite danse, il semblerait que nous ayons convaincus notre assemblée, qui se mit à nous applaudir. Tout comme Red, je jouais le jeu sans y trouver le moindre gène. D'autant plus que l'intention fut rapidement happée par ce dénommé Gueulfor, riant pleinement de son inaptitude à se stabiliser et de s’être ainsi époumoner durant la fin de cette chanson. S'il avait pu danser avec nous, je pense qu'il l''aurait certainement fait. L'avantage aura aussi été que ce petit amusement, nous aura permis de nous réchauffer de nouveau, mon corps s'enflammant d'autant plus lorsque Red me rendit mon baiser avec ardeur. Le bout de mes lèvres ne subissait pas la morsure du froid, ses baisers agissant tel un baume contre moi. Il en est de même pour ma main, qui trouvait en celle de mon amour, un foyer confortant et d'une douce chaleur. Ceci dit, le bout de mon nez vint quant à lui à se refroidir, lorsque tombait de nouveau les quelques flocons poudreux. Une chose toute à fait normal durant ces solstices d'hiver. Bien malgré le fait que je ne suis guère de ceux qui apprécies le froid et son mordant, je dois confesser... Ce moment était magique, et je l'aimais tout ainsi.

Il ne fait nul doute que mon Red semblait y prendre lui aussi bien du plaisir, lorsqu'il vint sournoisement à me faire trébucher dans la neige et rouler avec lui. Un rire amusé ne put se contenir entre mes lèvres, me faisant moi aussi joueuse et laissais ainsi de coté la saveur glacée de la neige. Nous amusant ainsi quelques instants, un moment court toutefois pour éviter d'attraper du mal.

Venant à reprendre mon bras, il me m'apportait une proposition quant à la suite de notre soirée, que j'approuvais. De toute évidence, il était bien trop tard pour rejoindre le portail et rentrer chez nous à présent. Peut-être pourrions nous, profiter de cette soirée, et nous trouver par la suite un endroit où nous pourrions dormir. Je suppose que les auberges ne doivent pas être ce qui manquent ici, mais je n'avais encore nullement envie de trouver le sommeil. Un mois... Cela fait un mois, même bien plus, que j'attends cet instant. Alors non, je ne voulais pas encore me résoudre à fermer mes paupières et clore cette journée. Mon regard tourne autours de nous, cherchant un point qui puisse nous être accessible. Des bâtiments en hauteur, l'on pouvait aisément en trouver. Mais mon intention semble être happée par une battisse un peu plus loin, venant alors à tirer mon partenaire en sa direction.

" J'ai peut-être une idée. "

Entrainant mon compère vers ce qui semblait être une sorte de grange, je le regarde malicieusement en posant un doigts sur mes lèvres pour lui intimer d'être discret. Je ne savais si nous avions le droit d'être ici, mais nous ne comptions rien dérober ni même créer le moindre mal. Notre passage serait bref, et même si la nuit passe, nous partirions dès les premières lueurs de l'aube. La porte en vieux bois grinça légèrement lorsque nous l'ouvrons, mais à l'intérieur, nulles âmes qui vivent. Seulement des bottes de pailles, et quelques outils. De nouveau, je lui tire la main jusqu'à une échelle, menant à une parcelle qui a été posée en hauteur. Je pris les devant, pour vérifier la stabilité du planché, car de toutes évidences, cette grange n'était pas de première jeunesse, mais le bois paraissait solide. Il était toutefois préférable de s'en assurer, et je compte bien plus sur Red pour me rattraper si besoin y est, que moi je n'aurais pu le faire à l'inverse.

Jaugeant l’aplomb du bois, j’intime à Red de me rejoindre. Ce n'était pas très grand, et nous avions à peine de quoi nous redresser. Mais un lit de paille s'offrait à nous, et une large embouchure ouverte dans le mur nous permettait de mirer l'horizon, tout en étant protéger par le toit au dessus de nos têtes. Je vint à m'asseoir vers cette embrasure, laissant ainsi mes jambes dans le vide. Lorsque mon bien aimé vint à s'asseoir à mes cotés, ma tête se glisse sur son épaule, mon regard tourné vers l'horizon étoilé. Ma queue vint se poser sur mes jambes, dépassant ainsi sur celle de Red. A d"faut de posséder des moufles pour réchauffer mes mains, je pouvais au moins les faire glisser dans ma fourrure et apporter ainsi un peu de chaleur. Un petit moment de silence pour apprécier ce paysage enneigé, ces montagnes, cette ville, ces flocons tombant. De nouveau, une fine buée sortit de mes lèvres.

" Comme je te l'ai dit, je viens du même milieu que toi. Mais ma famille ne ressemblait aucunement à la tienne, mon père était plutôt le genre d'homme ressemblant à celui qui à causer du tord sur la tienne. Il n'aimait pas grand monde, à dire vrai, il n'aimait personne. Et ne vivait que pour l'argent et son rang. Il avait une certaine fierté.. "

Mon regard se tourne vers Red, mes lèvres se redressant doucement dans un sourire qui se voulait pourtant faux.

" Dès ma naissance, il ne m'a jamais aimé comme un père. Si je peux dire, il me détestais, en me voyait comme une honte pour notre nom. Une fille, avec des oreilles et une queue animale, c'était un énorme coup pour lui, qui ne souhaitait avoir qu'un fils. Mais je n'ai jamais souffert de ne pas avoir d'affection de sa part, quelque chose que l'on n'a pas connu, ne peut pas nous manquer. "

De nouveau, mes pupilles se tournent vers le paysage, ma main se tendant vers l'avant pour saisir un flocon y tombant dans le creux.

" Son autre déception, fut que je n'étais pas le fille docile qu'il aurait souhaité. Il voulait faire de moi, quelque chose que je ne suis pas. Je crois qu'en réalité, je n'ai jamais été faite pour ce milieu. Alors mon attitude et ma capacité à lui tenir tête, venait parfois à le mettre hors de lui et il... "

Ma main se referme, toujours tendue vers l'horizon, mon poings se serrant. Ramenant alors cette dernière contre ma poitrine, me mordant l'intérieur des joues pour tenter de contenir un tremblement. Mais cela m'échappe, venant de nouveau à chercher une sécurité en me pressant doucement contre lui.

Retour aux sources

Il est déjà rare que j’aie froid mais alors en présence de mon aimée, on pouvait considérer cela comme impossible. Il faut dire que cette femme me mettait littéralement le feu au corps et au cœur. Et il faut dire que je ne fais rien pour refroidir l’ambiance si ce n’est nous faire rouler dans la neige tous les deux comme deux gamins à peine sortis de l’adolescence. Oh qu’il était bon de se comporter comme un enfant surtout avec cette jeune femme à mes côtés. Cela me faisait presque oublier les tracas de cette journée enfin tracas. Finalement il y a du bien dans cette histoire qui avait largement mal commencé. Des choses avaient été dite des deux côtés et rien ne pourrait les effacer et puis il y avait maintenant mon esprit qui était apaisé par la présence de ma féline. Les flocons se remirent à tomber et je proposer de nous trouver un endroit de préférence en hauteur.  

La proposition eut un accueil favorable. Nous allions donc chercher un peu où passer le reste de notre soirée. Ce serait dommage de juste passer notre nuit dans une auberge est tentant mais c’est bancal : C’est juste chose normal et qui ne sort pas de l’ordinaire, tout le monde pouvait dire qu’il s’était endormi dans les draps d’une taverne où d’un refuge de la ville. Pour nous, pour marquer le coup, je voulais autre chose. Un truc rien qu’à nous ! Un peu comme lors de notre premier rendez-vous, ou nous avions passé la nuit l’un contre l’autre en haut de ce bâtiment qui nous donnait vue sur tout le grand-port. Il fallait marquer cette soirée, d’abord parce qu’elle le valait et ensuite parce que nous ne nous étions pas revus depuis un moment. Plus d’un mois sans la voir, hors de question de terminer la journée sur simplement une nuit dans un lit. Et mon amoureuse était visiblement du même avis que moi.  

La voilà qu’elle m’entraine dans une sorte de grange abandonnée. Elle me demande de faire le moins de bruit possible comme si j’allais crier sur tous les toits que nous entrions dans un édifice dont nous n'étions pas les propriétaires. Je vois dans ces yeux, une envie de jouer, une envie que je partage avec elle. Après tout, si personne ne nous prend sur le fait, il n’y a pas de mal et même dans le cas contraire nous aurions joué les pauvres ou les saltimbanques qui recherchaient juste un endroit où finir la nuit, ce qui était littéralement le cas en réalité. Donc il n’y aurait aucun mensonge. De plus fallait-il encore que l’on nous découvre. Après tout si nous étions discrets aucune raison de se faire attraper. A l’intérieur, pas âme qui vive, même pas un rongeur. Néanmoins prudence est mère de sureté, nous nous faufilions comme deux souris...style comme dans le petit conte pour enfant de Bernard et Bianca. Là devant nous une échelle et c’est ma compagne qui prend les devants décidant de monter sur la petite plateforme, je dois avouer que j’aime beaucoup cette situation ou j’ai vu sur une partie de ce corps que j’aime tant.  

Une fois la stabilité assurée et l’obstacle franchi. J'ai l’autorisation de grimper à mon tour, ce que je fais sans aucun souci retrouvant ma bien-aimée devant une embrasure de grande amplitude. A terre, le foin nous fournirait un lit plus que convenable pour une nuit de tendresse et de promesse mais l’heure n’était pas encore venue de se remettre aux fourneaux. Pour l’heure, je m’installe à ces côtés laissant à mon tour mes jambes tombés dans le vide. Je m’accole à ma tendre. L’appendice animalier de la jeune femme pleine de poils se pose alors sur mes genoux. En voilà une bonne idée, je sais qu’elle est très sensible de ce côté-là et c’est pour cela quand ce jour de solstice. Passant mes mains en dessous de la fourrure, cette dernière me servira de moufle. Bien que je doute qu’elle y reste longtemps. Le silence est roi durant plusieurs minutes, les mots ne servaient à rien, nous avions juste besoin de la compagnie de l’un et de l’autre.  

C’est alors que Lulla brise la nuit de ses paroles. Confirmant d’une part qu’elle venait bien de la noblesse. Chose dont nous avions déjà parlé alors que la buée cachait en partie nous corps. La différence notable étant que mes parents et les siens ou du moins son père était l’exacte contraire. Un homme ne vivant que pour l’argent et son titre, voilà qui est triste surtout quand vous aviez une enfant come l’hybride. Les tournent ses lentilles fendues vers moi et malgré son sourire, je ressens sa douleur. Toutefois, j’attends, je préfère attendre la fin de son récit ou du moins l’endroit où elle aura décidé de s’arrêter. Visiblement ce dernier avait été en mauvais terme avec ma reine parce qu’elle était une fille et surtout à cause de ses oreilles et de sa queue qu’elle doit à son pouvoir hybridation. Et cela n’a pour moi n’y queue ni tête. Cela faisait partit du charme de ma chérie. En tout cas, pour ma part, j’aime cette partie d’elle. D’ailleurs, voilà que je caresse doucement son pelage. Je le fais doucement, sans brusquerie.  

Sa dernière phrase laisser en suspens ne laissait aucun doute sur ce qu’il se passait chez elle et savoir cela me mettait dans une rage profonde. Comment ce type, même s’il était le père de cette dernière avait osé poser la main sur elle. Je l’entour alors de mes bras cherchant à la fois à la réchauffer de par ma propre température mais également à l’enfermer contre mon torse pour lui transmettre le plus d’apaisement possible.

“Nous avons effectivement eu une enfance totalement différente et pourtant qui nous à mener vers la même destination. Tu as grandi seuls avec ta mère et un père absent émotionnellement tandis que moi j’ai perdu les miens jeunes avant d’en retrouver des nouveaux.”

Puis je me souvenais une nouvelle fois de ses mots dans le bar.

“Puis nous sommes tous les deux rentrer dans la guilde où nous avons tous les deux trouver notre place là-bas. Ensuite, nous nous sommes trouvés, toi et moi, ma chère et tendre. Et si un jour, nous avons la chance de former une famille, je te promets de vous chérir toi et notre ou nos enfants jusqu’à ce que je meure de vieillesse. Puisque je t’ai promis de toujours revenir à tes côtés.”

Alors que je déblatérais mon discours j’en vins à penser que j’allais peut-être un peu vite. Après tout, je lui parlais déjà, d’un hypothétique avenir à deux et surtout d’avoir des enfants à nous. Il est fort probable qu’encore une fois je vais trop vite en besogne et pourtant alors que cette perceptive me semblait lointaine, il y a encore plusieurs semaines, elle semble maintenant réalisable. Pour autant, avoir des bambins maintenant ne serait-il pas une erreur alors que nous étions aux prémices de nos amours ?  

“Pour ma part, tu le sais, j’aime tout de toi, y compris ta partie hybride, bien que tu n’aies pas besoin de cela pour l’être, cela te rend unique en ce monde. Je t’aime Lulla, pas seulement une partie de toi et pour reprendre une de nos phrases de tout alors : Je veux être ton passé, ton présent et ton futur.”

Je vais de nouveau chercher ses lèvres, chaudes douceurs givrés.

Codage par Libella sur Graphiorum

Les bras confortant de Red, m'apportèrent une douce chaleur, et non pas seulement physique. Sa présence m'apaise et me rassure, je me sens ainsi protéger contre lui, des dangers environnants, mais aussi des émotions négatives qui peuvent ainsi m'assaillir. Je lui devais de me confier à lui, et ce même avec la difficulté que cela prend sur moi. Après tout, il est le premier envers qui je me confesse. Qui plus est, lui aussi était parvenu à me livrer son passé, bien malgré la douleur que cela lui procure. Nous voulions un avenir ensemble ? Il fallait que ces non-dits sortent, et que l'on parvienne à se mettre à nu l'un envers l'autre. Je pense qu'il est primordial de partager nos joies comme nos peines, pour évoluer ensemble, main dans la main. Mais j'ai peur moi aussi... Peur que son regard change en apprenant ce que je pouvais être réellement.

Il avait raison, nos histoires sont différentes, nos chemins étaient totalement opposés. Mais malgré ça, nous nous sommes rencontrés, et je n'ai eu plus belle rencontre que celle avec mon bien aimé. Je remercie Lucy de l'avoir mis sur ma route, car à présent, je vis un bonheur parfait à ses cotés. Toutefois, mon regard se lève vers lui lorsqu'il évoque de nouveau une famille que l'on pourrait construire ensemble. Il avait déjà évoqué une progéniture de nous deux durant les sources, mais cela se fit bien plus précis. Encore une fois, je repense aux charmants bambins de la renarde, je m'étais même demandé à quoi pourrait ressembler les nôtres... En tous les cas, je n'avais nulle raison de douter de ses paroles. Mon cœur se soulage quand il vint à me parler de cet avenir, de sa protection, de son amour... Jusqu’à notre plus vieil âge. Il en revenait à notre promesse, et je le remercie du regard.

" Oui mais... Je... Red, mon passé ne s'arrête pas seulement à ça. Je me dois de te parler d'autre chose, même si j'ai peur que ton regard ne vienne à changer une fois les choses ainsi dites. Je n'ai pas toujours été celle que tu as devant toi... Je ne suis pas... Si innocente que certains puissent croire... Enfin... En réalité... Je pense que tu as le droit de savoir, ce que je peux être aussi réellement. Si tu souhaites être mon futur, si tu souhaites que cet avenir soit réalisable, je me dois te dire ce que je cache. Car je tiens moi aussi à être la plus transparente possible envers toi... Et partager, si tu me le permets, ce fardeau que je porte et qui m'empêche de me projeter sur un avenir. Je te demanderais simplement de me laisser parler jusqu'au bout, je préfère que tout soit dit assez rapidement, ce serait plus simple pour moi, du moins... Je suppose. "

Mes mots furent lourds, laissant sous entendre que ce que j'allais venir à lui dire, me pèse réellement. Mais si lui était parvenu à me confier ses émois, je pouvais en faire tout autant. A regret, je me défait de l'emprise de ses bras. Pourquoi ? Peut-être par peur qu'il ne vienne lui-même à me rejeter lorsque je lui aurais avouer mon secret ? Mon regard se baisse sur mes mains qui jouaient nerveusement avec ma fourrure.

" Tu l'auras compris, mon père usait de moyens haïssables pour apporter le respect dans notre famille. Autant envers ma mère, qu'envers moi. L'union de mes parents n'a jamais été fondée sur un amour, mais sur un arrangement entre leur famille. Chose que ma mère n'a pas osé refouler, ne voulant pas décevoir les siens. Elle a essayé d'aimer mon père... Vraiment. Mais ce dernier ne lui apporté rien, si ce n'est des coups portés. Quand ils m'ont eu, j'ai été à la fois pour elle une bénédiction, mais aussi un fardeau. Ho, son amour pour moi était vrai, elle était toujours présente pour moi et me défendait quoi qu'il puisse arriver. Mais elle savait qu'à présent, elle ne pourrait plus s'enfuir de peur que mon père obtienne ma garde. Et malgré la peur qu'elle éprouvait envers lui, il lui était impensable de me laisser seul avec le tortionnaire. Le plus abject dans tout ça, c'est que de nombreuses personnes savaient ce qu'il se passait sous notre toit. Mais personne n'intervenait, car mon père avait bien trop d'influence, et d'argent aussi. Mais en grandissant, j'ai développé un caractère qui me faisait tenir tête à mon géniteur, et ce, qu'importent les retombées. Je m'opposais à lui et lui tenais tête, d'autant plus lorsqu'il trouvait enfin une utilité au fait d'avoir une fille. Sans mon consentement, il a offert ma main à une autre personne. Ce mariage aurait pu rapporter gros pour son entreprise, encore une fois, il ne voyait que l'argent. Je n'ai jamais rencontré l'homme pour lequel j'étais destinée, et je ne le voulais pas. Peut-être qu'il était très gentil, mais... Je ne voulais pas que les choses se passent ainsi. Pas de cette manière... Et ne pas suivre le même chemin que ma mère. Se moquant de mon refus, mais malgré ça, j'ai continué à lui tenir tête. Encore et encore... Jusqu'au jour où j'ai... "

Ma gorge se serrait, mes mots se coincent. Je vécus de nouveau ce moment de ma vie, qui fut un traumatisme sur mon passé, jouant sur mon présent.

" Une discutions entre lui et ma mère concernant ce mariage, à bien mal tourné. Il c'est retourné contre elle, mais cette fois, j'avais bien peur qu'elle ne pourrait en ressortir seule. Alors je me suis interposée, j'ai pris sa défense... Je ne me souviens plus de ce qui a été fait, c'est un peu... Un trou noir. Lorsque j'ai repris pleinement connaissance, je me trouvais au dessus de lui. J'étais couverte de sang, mais ce n'était pas le mien. Mes griffes baignées dans son plasma et son visage... Son visage me hante à chaque fois que je ferme les paupières. Bien sûr, il n'est pas... Il n'est pas mort, mais cette défiguration lui aura tout coûté. Suite à ça, ma mère m'a demandé de fuir... Et je ne l'ai plus revu depuis ce jour, et je ne serais dire ce qu'elle ait devenu. Je n'ai actuellement, plus rien de ma famille. "

Ce visage, qu'il dut se rappeler lorsque nous étions tout deux sous le contrôle de Brume. Mes mains tremblent, je les relève doucement, comme pour ce jour où je les vis couvertes de sang.

" Il a fait des erreurs, certes. Mais je doute qu'il méritait vraiment cela... J'ai été ce jour-là, le monstre qu'il m'a toujours accusé d'être. J'aurais dû être capable de me contrôler, de m’arrêter au bon moment, mais je n'ai pas trouvé cette force. Mon instinct animal a pris le dessus, et a été plu fort que moi. C'était la première fois que je me trouve confronter à cette animosité en moi, et je la sens toujours actuellement. Si je me trouve confrontée à quelque chose qui me dépasse... A quelque chose qui me mette hors de moi, tu ne parviendrais plus à me reconnaître. J'ai toujours eu cette peur en moi de recommencer, de blesser ceux que j'aime... Chose que je ne pourrais jamais me pardonner si je venais à le faire envers toi. Ou bien même... Envers cette famille que nous pourrions construire à l'avenir. "

Je souffle, mes mains tremblant de plus belle.

" Tu es le premier en qui je me confesse, et j'aimerais que cela ne vienne pas à se savoir. Mais ton regard compte bien plus pour moi que tous les autres, et j'ai peur que cela ne vienne à altérer l'opinion que tu as de moi. C'est... Je ne t'ai jamais menti sur ma personne, ou jouer un jeu sur ce que je suis vraiment. J'ai toujours été telle que je suis en ta présence. Crois moi... Mais si tu tiens réellement à construire cet avenir à mes côtés, il est important que tu saches ce que j'ai fait... Je suppose. Je sais que je vais devoir apprendre à vivre avec, mais... je ne veux pas que cela te fasse perdre cet attachement que tu éprouves pour moi. J'ai peur Red, peur de faire du mal inconsciemment, peur de revoir de nouveau mon père, peur de te perdre... Alors, si tu ne t'en sens plus capable... Si tu penses que je ne peux être celle qui puisse t'accompagner sur ce chemin, je t'en prie, fait le moi savoir de suite. "

Retour aux sources

La Jeune femme commence son histoire, visiblement, ce qu’elle avait à me dire était gravissime vu son langage non verbal. De plus, ses mots sont assez durs, utiliser le mot fardeau comme cela...enfin j’en ai fait de même juste avant. Et si pour moi, le pire était à présent passé, ce n’était le cas pour ma charmante compagne. Elle m’avait écouté, conseillé et réconforté...je devais en faire autant voire plus car je ne pouvais supporter de la voire comme cela dépérir par ce souvenir. Surtout que ce dernier était visiblement poignant. Elle me raconte son histoire et celle de sa mère, cette dernière avait été vendu par des fiançailles pour de nouveau la cupidité de certains. Je connais assez bien cette réalité et j’en parlerai à celle que je chérie juste après mais pour l’instant je l’écoute avec un silence impérieux car elle se livre. Un mariage sans amour, une promesse de mariage pour une jeune gamine qui n’avait rien à dire. Décidément c’était effectivement le contraire de mes parents.

Survint alors peut-être ce qui avait dû être sa plus dure épreuve, elle avait défiguré son père après un âpre et sanglant choc. Je n’imagine même pas sa terreur en découvrant ce qu’elle avait fait à son géniteur. Bien que celui-ci avait subi des attaques, j’étais sûr que cela la hantait, je l’avais vu dans la cabane. Homme cadavérique avec les traces de griffes sur le visage. Alors voilà dont d’où sortait le cauchemar. La jeune femme se blâme d’être un monstre, de ne pas s’avoir se contrôler ! Allant jusqu’à évoquer la possibilité de faire du mal à une hypothétique engeance de nos deux êtres

“Tout d’abord Lulla, je suis heureux que tu me confies tout cela, cela ne doit pas être facile de me parler de ça. Même si je suis ton compagnon. Je comprends que tu ais peur ou as eu peur de ma réaction. Ce que tu me raconte là est terrible...Mais pas dans le sens que tu penses. Déjà je suis énervé parce que tu as subi, un père qui te molestait alors que la seule vocation d’un père c’est d’aimer ses enfants, fils ou filles sans distinction. Ensuite, je ne suis pas surpris de cette histoire de mariage arrangé avec ta mère. Je sais d’expérience qu’elle n’est pas la première à avoir fait l’objet d’un tel troc”

Je prends mon temps essayant de peser chaque parole pour ne pas paraitre trop compassant et trop distant. Essayant d’être le plus simple et surtout en restant moi-même.

“Quant à ton mariage, je suis heureux qu’il ne se soit pas réalisé quand bien même ce qui est arrivé à ton paternel. Je ne peux imaginer le choc que tu as dû subir lorsque tu es revenue à toi. Ton instinct comme tu l’as nommée à pris le dessus pour une bonne raison, car il est là pour te protéger. Vas-tu blâmer un loup qui tue un braconnier pour protéger un membre de sa famille ? Pour ma part, non, pour ma part je soutiendrais que ce que ce dernier a fait était juste et même si cela semble cruel, je ne pleurerais pas ce chasseur. Je ne dis pas que ce qu’il est arrivé à ton père est juste mais vu ce que tu me dis et comment tu me l’a décrit, je pense qu’il s’était fait assez d’ennemie pour qu’un jour ou l’autre quelqu’un mette une cible dans son dos.”

Je prends alors les mains de la demoiselle qui tremble comme une feuille avant l’arriver du vent du nord.

“Tu n’es pas un monstre Lulla, tu es simplement une femme d’instinct et c’est une des qualités que j’admire le plus chez toi. En plus de ton sex appeal hors nome...Pour être sérieux, je ne pense pas que tu me feras du mal à moi ou même à notre futur car je vois dans tes yeux que tu ne le supporteras pas. Je vois dans leur éclat cet amour que tu me portes à moi et à notre futur commun. Je n’ai donc aucune crainte sur le fait que tu te contrôles. Et je suis même plutôt heureux de t’entendre parler d’une “famille”. Un jour prochain, j’aimerais en fondé une avec toi. Et je sais que ce don que ton père a vu comme une tare, te servira à protéger notre ou nos enfants. Je te le clame donc haut et fort mon amour. J’aimais tu ne pourras me faire de mal, tu ne pourras que me combler davantage au fil du temps passer à tes côtés. “

Je lui fais doucement tourner la tête dans ma direction.

“En effet, je ne pense pas que tu peux m’accompagner sur mon chemin : Je pense que tu es la SEULE que je veux à mes côtés. Quant à ton père, si un jour tu le recroisais alors je serais à tes côtés pour t’épauler, tu pourrais alors le regarder droite dans les yeux et lui tendre ton majeur devant son nez car tu auras réussi là où lui aura échoué. A avoir un homme qui t’aime non pas par obligation mais par choix. Je serais ton pilier durant chaque épreuve et la main qui t’aidera à passer tous les obstacles. Je serais derrière chacun de tes pas et chacun de tes gestes.”

Je me mords la lèvre intérieure jugeant que de mon côté je pouvais peut-être rajouter des blancs à mon histoire.

“Tu sais, Je comprends d’autant plus cette histoire de mariage que j’ai moi-même été fiancé depuis ma naissance à une fille à l’un des amis de mon père. Promesse qui a été rompu par ce dernier après la déchéance de ma famille. Je pensais alors réellement ne plus j’aimais aimer quelqu’un qui vienne de ce milieu. Car cela m’aurait ramené trop de mauvais souvenir. Mais je vois que Lucy, aime nous jouer des tours car en plus de te mettre sur ton chemin cette dernière nous offre peut-être en cette soirée, la possibilité de faire la paix avec nos deux passer et si pas d’au moins faire en sorte que l’on se connaissent d’avantage et cela ne me rend que plus heureux.”

Lâchant ses mains je viens donner le tempo sur le bois.

“J'irai où tu iras, mon pays sera toi
J'irai où tu iras qu'importe la place
Qu'importe l'endroit

Je veux des cocotiers des plages
Et des palmiers sous le vent
Le feu du soleil au visage
Et le bleu des océans
Je veux des chameaux des mirages
Et des déserts envoûtants
Des caravanes et des voyages comme sur les dépliants

Va pour tes cocotiers tes rivages
Va pour tes lagons tout bleu balançant
J'habite où l'amour est un village
Là où l'on m'attend

J'irai où tu iras, mon pays sera toi
J'irai où tu iras qu'importe la place
Qu'importe l'endroit

Prends tes clic et tes clac et tes rêves et ta vie
Tes mots, tes tabernacles et ta langue d'ici
L'escampette et la poudre et la fille de l'air
Montre-moi tes édens, montre-moi tes enfers
Tes nord et puis tes sud et tes zestes d'ouest”

Je passe alors ma main dans ses cheveux et je la regarde dans les yeux approchant mon visage pour venir l'embrasser d'un baiser qui se veut enflammer.

Codage par Libella sur Graphiorum

Il semblerait que ni lui, ni moi n'ayons quoi que ce soit à cacher à l'autre concernant les briefs de notre passé. Notre couple venait de passer un cap, nous confortant dans cette confiance mutuelle que l'on s'accorde. Il y a de cela quelques heures, je ne me serais nullement douté que la journée se terminerait ainsi. Et même si nous venions à parler de choses peu agréables, pour l'un, comme pour l'autre, partager ainsi ses émois et son fardeau nous allonge, voire nous apaise et nous conforte en l'avenir. Red n'avait pas non plus une histoire des plus enchanteresse, la mienne n'allait pas égailler la continuité de cette soirée... Et pourtant, il a su m'écouter et rester modéré face à mon récit. Ce dont j'avais besoin en réalité, car s’apitoyer sur mon sort ne m'aurait été d'aucuns recourts. Chose que j'ai aussi appliquée lorsque ce dernier m'avait évoqué ses propres frustrations, nous pouvions tout deux être une épaule pour pleurer... Mais notre but étant de relever l'autre, et non de le laisser à terre. À quoi bon une main tendue, si elle n'a pas le force et la résolution de vous hisser au dela de vos peurs ? Cette main, Red me la tend, comme je l'ai fait pour lui... Et cela eut pour effet immédiat de calmer les tremblements de mon corps.  

Il m'évoque en premier lieu, de ne pas être étonné de cette culture d'un mariage arrangé. Avec évidence, s'il venait du même milieu que moi, ce fait était assez courant dans les familles telles que les nôtres. Pour autant, la sienne ne l'a forcément pas contraint à quelque chose qui serait hors de son désir, si toutefois, il venait à s'y opposer... Je suppose donc, qu'il dut développer des sentiments réels pour une personne dans le passé ? Pourquoi pas, il n'y a aucun mal à ne pas être la première à être venue enflammer son cœur. J'espère simplement parvenir à le garder, et à ce que jamais, cette flamme animant notre amour ne vienne à se consumer. Car cet homme, je l'aime... Ô oui, je l'aime et j'en suis de surcroit plus assurée à ce jour après cette frayeur de l'avoir perdu. Et comment en douter lorsqu'il vint à m'apaiser, me calmer, me conforter sur le fait qu'il ne pouvait me mirer comme un monstre ? Ce malicieux parvint même à étirer un léger sourire amusé sur mes lèvres lorsqu'il évoquait mon sex-appeal, il n'y a vraiment que lui qui parvint à me faire rire dans un tel moment.    

Ses paroles étaient fondées, et éveillaient en moi cette nouvelle certitude. Jamais je ne pourrais causer du tord à mon bien-aimé, et bien encore à notre probable futur... Probable... Non, c'est un futur certain. Je ne suis pas de celles, qui se contente simplement d'hypothèses ou d'insignifiantes prédictions. Nous sommes tout deux des aventuriers, et lorsque nous partons en mission confiée, il est évident que nous y allons dans le but de la réussir. L'échec, même s'il est possible, est pour nous inenvisageable. Alors ce futur que nous voulions construire, est lui aussi une aventure que nous voulions aborder et affronter ensemble. Je n'émis d'ailleurs, aucun doute lorsqu'il me dicte rester à mes côtés, qu'importent les obstacles que nous pourrions rencontrer sur notre chemin. Mon pilier... Oui, Red était le portant de mes émois, de mon affection... Mais je ne me laisserais pas simplement porter par lui sans moi aussi, être le sien. J'ai peur d'être un monstre ? D'avoir un instinct parfois trop prenant ? Il fallait que je mette cela en avantage, pour protéger ceux que j'aime.    

Il parvint à trouver les mots justes, les gestes confortant, pour m'aider à dissiper cette peur en moi. Ma main vint à serrer la sienne, mon regard dans le sien brille par quelques larmes venant à monter. Mais cela n'était nullement dû à la peur, ou le chagrin. Non, c'était une libération, et la joie d'avoir pu partager ce fardeau avec lui, pour y trouver un homme qui m'aimerait malgré tout.

Un aveu se fit, je ne me suis pas trompé. Lui aussi avait été fiancé, mais depuis sa naissance, donc hors d'une véritable volonté. Pourtant... Ne plus jamais pouvoir aimer ? C'était donc une personne dont il a réellement porté de l'amour. En soi, une pensée qui ne me dérange nullement, mais je suppose que leur relation devait être assez importante à ses yeux pour que ce dernier en vienne à douter de pouvoir un jour réapprendre à aimer et être aimé. Chose qui évidement, n'est plus d’actualité, puisque cet amour entre nous est bel et bien présent. Une probable jalousie aurait dû naître en moi, en imaginant qu'il puisse encore avoir des sentiments pour cette dernière, mais je ne pense nullement à cela. Je suis plutôt heureuse, voire chanceuse d'être celle qui lui aurait permis d'ouvrir son cœur de nouveau. Alors ses paroles, sans même qu'il ne puisse s'en rendre compte, viennent de nouveau à enflammer mon désir de construire mon avenir auprès de cet homme.    

Rompant le fil de mes pensées, ses mains lâchèrent les miennes pour battre en rythme sur le bois. Entamant le chantonnement d'une chanson dont je ne connaissais le tempo ni les paroles, mais parvint tout de même à me faire de nouveau sourire par ses mots. Le bout de ma queue venant lui aussi à bouger en rythme de sa chanson, appréciant sa mélodie...Bien que ça conclusion n'en fit que meilleure, de part ce baiser qu'il venait à poser sur mes lèvres. Mon corps et mon âme se laissèrent aller complétement dans l'euphorie du moment, mes mains se posant alors sur le torse de mon bien-aimé et donnant ainsi plus de pression à notre enlacement. Je ne cherchais pas de nouveau une relation charnelle entre nos deux corps, je voulais simplement me blottir contre lui, savourer ce moment. Et trouver au creux de ses bras, ce confort, ce cocon sécurisant que j'aime tant. Simplement, entendre son cœur battre aux sons des tambours, faisant ainsi vibrer sa poitrine. Il n'y avait plus besoin de paroles, même si je n'avais qu'une envie, le remercier de venir ainsi alléger mes épaules... Est-ce nécessaire ? Je me trouve ainsi lovée contre lui, mon visage apaisé et reprenant des couleurs plus pêchu... Du moins... Autant que cela puisse être possible avec le froid ambiant. Je vins doucement et en même temps, avec une pointe de malice à appuyer sur ses épaules pour le faire tomber à la renverse, venant ainsi à me positionner au-dessus de lui. Tel un félin jouant avec sa proie... En un sens, ce n'était pas seulement une impression.    

" Aujourd'hui j'ai fais la grave erreur de douter de notre histoire, et je m'en veux terriblement... Je te fais la promesse, que quoi qu'il arrive, jamais plus je ne douterais de l'amour que tu me portes. J'ai confiance en toi, j'ai confiance en nous... Jamais je ne te ferais du mal, ni à toi ni à... Ce que nous pourrions construire. Tu m'as appris à aimer, et je suis heureuse d'être celle qui aura permis à ton cœur de battre de nouveau.  "  

Mes mains glissant le long de ses bras jusqu'à saisirirent les siennes, mon visage se penchant en avant pour venir gouter ses lèvres, un baiser qui se veut prolonger sous de longues minutes. Nos deux corps allonger sur le lit de paille, cette dernière eut au moins pour vertus de nous apporter un minimum de chaleur. Malgré ça, un frisson parcours mon échine. Un vent frai s'engouffre dans la grange, avec évidence, le lieu n'est nullement isolé. Heureusement que ma robe était dotée d'un col assez molletonné pour pouvoir y dissimuler le bout de mon nez lorsque l'envie me prend, même si cette dernière étant ouverte des deux cotés sur le bas laissant ainsi voir mes jambes, n'étaient pas des plus chaudes. Mais la maligne panthère c'était évidement vêtue de bas chaud remontant jusqu'au mi-cuisse, et cache dans ses bottines, une paire de chaussette épaisse rouge avec de petits motifs verts. Mais, ce qui pouvait réellement m'apporter le plus de chaleur et de confort, reste bien évidemment la chaleur corporel de mon partenaire, ici présent.

Relâchant mon emprise sur lui, je lui intime gentiment de venir s'allonger avec moi près d'une botte de paille, venant alors tel un chaton, me lover contre lui. Ma tête se posant au creux de sa nuque, mes bras entourant sa taille, et mon corps enlacer contre le sien. Profitant simplement et purement de ce moment.

Toutefois, un petit son vint à attirer mon intention. Un bruissement se fit entendre dans l'une des bottes de paille face à nous, mais cela ne présageant rien de très gros. Intriguée, je relève mon regard vers Red et redresse mon buste pour voir de quoi il s'agit. Quelques brins de pailles s'agite, la petite masse se rapproche mais reste en fourbe sous les brins. Oreilles dressées sur le haut de mon crâne, un léger sourire se pose sur mon visage, ayant reconnu l'odeur de notre petit curieux. Non pas une odeur familière, mais simplement ayant perçu de quoi il pouvait s'agir. Et rapidement, nous purent voir un petit museau sortir de la paille, doté d'une paire de moustache. Un minet blanc, avec quelques tâches marrons et noirs s'avançait curieusement vers ses colocataires du moment. Il ne semblait pas très vieux, mais en revanche il était très curieux et non craintif de venir jusqu'à nous.

" J'ai l'impression que nous avons réveillé quelqu'un... "  

La petite boule de poils se met à minauder, et monte sans aucun gènes sur nous. Son ronronnement éveille le mien, se frottant ainsi de l'un à l'autre, jusqu'à ce que sa petite truffe semble sentir quelque chose qui puisse l'intéresser dans le sac de Red, venant à s'en approcher avec appétence.

Avec évidence, la petite boule de poils était loin d'être mal tombée avec nous. Et cette dernière devait parfaitement le ressentir puisqu'elle n'éprouve nulles craintes à venir se cajoler contre Red et moi-même. Cela dans un ronronnement apaisant et quelque peu partagé avec la même consonance que moi... Chose qui pourrait déstabiliser les personnes à mes côtés, mais avec tous ces bons moments partagés aux côtés de mon bien-aimé, il devait en avoir l'habitude à présent. Toujours est-il que le petit animal semblait assez entreprenant, et allait par la suite frotter son museau contre la joue de l'aventurier. Petit malin, lui aussi avait besoin de chaleur humaine, et il remarque bien qu'entre nous deux, Red était celui qui émanait le plus de chaleur. Pour autant, ce petit moment câlin se rompit lorsqu'il sentit quelque chose de plus intéressant, venant alors à s'intéresser au sac posé juste à côté de lui. Sans aucun gène, il commence à farfouiller dedans du bout de la patte. Oui, notre nouvel ami ne semblait être de ce qui connaisse la patience ou quémander poliment. Il veut quelque chose ? Il se sert. Une attitude qui me fit doucement rigoler, car de toutes évidences avec nous, il ne risquait pas de réprimande, et je pense que ce petit malin l'a remarqué.

Red comprit de suite la demande de la boule de poils, et s'en amusait à son tour. S'amuser, était très bien, mais ce n'était plus de l'amusement qui semblait ébranler le chaton, mais clairement la faim. Pour cette raison, il trépignait d'impatience lorsque les mains de l'aventurier venaient à chercher de quoi le rassasier. Une exquise odeur de viande lui chatouille les narines, et je dois avouer... À moi aussi. Je ne pus donc refuser la proposition de mon chéri, en prenant à mon tour un morceau entre mes doigts, que je porte ainsi jusqu'à mes lèvres pour le savourer. La petite boule de poils elle, s'affaissa près de la nourriture déposée pour la manger goulûment. Nos deux regards dirigés vers l'animal, je soupçonnais mon partenaire d'avoir la même idée que moi... Honnêtement, l'animal ne pouvait certainement pas mieux tomber... Car ni Red, ni moi, nous pouvions rester stoïques devant une petite créature sans défense. D'autant plus que nous sommes en pleine saison froide, et la maigreur de l'animal démontre qu'il ne peut se nourrir à sa guise. Parviendrait-il seulement à passer l'hiver, ainsi tout seul ? J'avoue, je cherchais aussi un prétexte pour me donner plus de facilité dans cette décision. Mon regard se levait vers Red, avec un petit brin de malice cachant ainsi une certaine demande. Je pense qu'il n'y a nul besoin de mots, il dût comprendre rapidement ce que mon regard recèle.  

Ma main caresse le dos de l'animal, qui, venant de terminer de manger, s'étire de tout son long. Voyant qu'un plaid vint à nous entourer, il prit ses aises et commence à patouiller la couverture, annonçant un prochain sommeil sous cette dernière.

- Il semblerait que nous allons devoir partager notre couche avec lui pour cette nuit.  

Terminant à mon tour de manger ma part, je m'allonge aux cotés de mon chéri, venant à caler mon dos contre son torse. Le plaid, et la chaleur corporelle de ce dernier, m'apportent ainsi tout le confort nécessaire pour une nuit douce et agréable. Bien sûr, cela ne vaut nullement la couche de la maison de l'aventurier, mais tant que je suis au creux de ses bras, aucune importance. Ma tête se tourne vers celle de mon cher et tendre, déposant un baiser sur ses lèvres pour lui souhaiter une bonne nuit. Le chaton quant à lui, se lova contre mon bas ventre en venant à se faufiler sous la couverture.


Les premières lueurs du soleil viennent à me chatouiller le bout du visage. Il ne devait pas être tard, mais ainsi à l'extérieur, même si nous étions dans une grange, nous pouvions constater le lever du soleil au-delà des montagnes. Je me retourne vers mon amour, qui lui était encore plongé dans son sommeil, me permettant ainsi de l'observer, un fin sourire se dessinant sur mon visage, attendrit. J'ai réellement de la chance, de pouvoir ainsi me réveiller à ses côtés... Si cela pouvait être à chaque fois possible... Je ne voulus pas le réveiller, mais le laisser se reposer encore un peu, après tout, nous avions eu notre lot d'émotions hier, peut-être qu'à présent, il est glissé dans de beaux rêves. Toutefois, je remarque qu'il manque quelque chose, ou devrais-je dire, quelqu'un. Le cherchant du regard, je constatais qu'il n'était plus parmi nous... Serait-il partit après avoir passé cette nuit au chaud ?

Doucement, je me glisse hors de la couverture, prenant soins de ne pas troubler le sommeil de Red. Et vint à descendre de notre perchoir pour ensuite me diriger vers la sortie. Au contact de l'extérieur, le bout de mon nez se lève vers ce ciel blanc, faiblement éclairé. La neige tombant avec bien plus d'entrain que la veille, glissant ainsi sur ma chevelure et mes vêtements. Les paumes de mes mains se relèvent, pour tenter de saisir les flocons tombant ainsi sur moi. Bien que je tremblais quelque peu par le froid, c'était toutefois magnifique à voir. Je sentis alors quelque chose se frotter à mes jambes, baissant ainsi le regard pour constater que notre ami était revenu... Mais avec un cadeau. Puisque Red lui avait offert de la nourriture, il voulait certainement en faire de même. Mais seriez-vous étonné, si je vous disais que ce qui se trouve dans la mâchoire du malicieux, c'était autre qu'une saucisse ? Une chose est sûre, il ne l'avait pas trouvé par hasard, d'autant plus qu'au vu de son fumé, elle était encore tiède.  

Je le pris dans mes bras pour tenter de constater sa fourberie, lorsque j'entendis des pas arriver vers moi dans une allure quelque peu pressée. Un homme, s’arrêtant ainsi à moins de deux mètres de moi, essoufflé, et dont le rouge de son visage laisse envisager une course effrénée pour lui...

- C'est... C'est votre... Animal ?!

Ne répondant pas de suite, je penche la tête sur le coté en gardant serré contre moi, la boule de poils qui devait bien avoir comprit sa bêtise. En somme, elle devait avoir trouver sa nourriture dans l'assiette de cet homme, ce qui pourrait expliquer l'agitation de ce dernier. Toutefois, je ne compris pas tellement l’excitation de ce dernier... Vraiment ? Prendre la peine de courser ainsi, un chat pour une nourriture qui de toute façon, ne pourrait plus être consommée ? Je ne compris pas de suite, qu'il était aigre d'une certaine colère, pensant simplement que ce soit sa petite course qui colore ainsi son visage. Restant positionnée sur ma place, tandis que ce dernier avance un peu plus près en gardant son regard rivé sur le petit malheureux qui se fit plus petit dans mes bras. Bien qu'en le voyant ainsi s'approcher de moi, son dos vint à se courber et ses poils se dresser, un grognement émanant de lui.

- Cette sale bête a volé mon petit déjeuner ! Il mériterait une leçon... Ou un dédommagement !

Je n'aimais pas ce ton employé, venant à mon tour à froncer les sourcils. N'avait-il rien de mieux à faire que de vouloir corriger cette petite boule de poils ? Je suppose qu'il se sert aussi de ce prétexte, pour que l'on vienne à compenser sa perte ainsi que les dommages et intéret que cela entraîne... Avec certainement un peu d'abus pour profiter de la situation.

- Je vais vais chercher ce qu'il vous faut.  

- Vous êtes comme lui ! Vous allez vous enfuir vous aussi !

Faisant de nouveau un pas vers moi, cette fois bien trop près... Ma queue se mit à fouetter l'air, tandis que mon regard se durcit, affichant des pupilles félines de plus indélicates. Le grognement émanant ne venait plus cette fois, du petit animal. Je n'aurais fait aucun mal à cet homme, bien évidemment, je voulais seulement lui intimer de ne pas s'approcher plus près. Ce qu'il dut comprendre en venant à se stopper à quelques centimètres de moi.

Retour aux sources

ailes largement ouvertes sur l’océan qui s’écoule en dessous de moi. Quand je regarde l’horizon, ce dernier est parsemé de point brun, jaune ou vert. Probablement des îles lointaines abandonnés de l’homme. Dans l’immensité blanche des nuages, je vire, je fais des pirouettes et la gaité me prends. J’adore la sensation de vitesse que cela procure le vent violent sur mes écailles. Puis soudain, une ombre approche, les nuages se font noir et sous mes pattes l’eau se met à bouiller de rage...Des geysers d’eau salée s’expulsent me barrant le passage. Véritable labyrinthe en trois dimensions, j’ai du mal à m’en sortir et finalement quand le pire est passé...

Je me réveille légèrement en sueur mais surtout je suis seule. Ma bien-aimée n’est plus à mes côtés. Ainsi m’avait-elle abandonné, la situation d’hier avait-elle fini par nous rattraper ? Et bien non, en reprenant mes esprits j’entends la voix d’un homme en bas de l’échelle. Tiens que se passe-t'il ici ? Je me lève sans bruit pour d’abord observer la scène en hauteur. De ce que je peux voir, il y un porcelet qui essaye d’obtenir de ma tendre un dédommagement. Pour quelle raison ? Parce que nous avions dormis dans son étable ? Je ne pense pas que cela l’aurait dérangé et surtout qu’on aurait payé si besoin sans rien rajouter. Nous ici, le ton est vindicatif et surtout avec un fort acharnement.

Et alors que l’hybride allait faire un pas vers moi, voilà qui l’a traite de voleuse. Et visiblement, il n’y a pas que chez moi que cela ne passe pas au vu de la réaction de ma féline panthère. A moins que ce ne soit l’approche brutal de ce sanglier humain qui la mette en garde. Sa réaction, son instinct d’animal avait pris le dessus. Je vois dans sa posture, ma propre panthère Bagheera et cela m’amuse au plus haut point. Certains se serrait jeter entre l’homme et la femme...mais ce ne fut pas mon cas. Je descendis les quelques marches de bois sur le regard méduser du voler. Voir une nouvelle personne débarquer changeait complétement la donne à sa demande...pour le pire comme pour le meilleur, ne sachant pas si j’étais de passage ou simplement un autre baroudeur.

“Vous tombez à pique...cette chose m’a volé mon repas...Aidez-moi à corriger ce gredin...et...et je parlerai de vous en bien. Ainsi, plus de quête et donc plus d’argent.”

Je regarde ma compagne sur ses gardes la petite boule de poils toujours dans ses bras. Le buffet dans la gueule. Ah je comprenais maintenant, ce dernier avait dérobé la nourriture du dodu pour la ramener ici. Ce dernier semblait déjà regretter son geste ou plutôt que cela ne retombe sur ses parents de la nuit. Le voilà les oreilles vers l’arrière légèrement. Je lui retire la viande de la bouche en passant calmement à côté de lui et contrairement à ce que l’on pourrait croire, je ne donnai pas la saucisse à son ancien propriétaire. Je fis rapidement deux boules de neiges de taille presque identique et plaça la nourriture pour former le nez de celui-ci réalisant ainsi un bonhomme de neige qui ressemblait à une cinquantaine de flocon près aux boeuf devant nous.

“A force de mentir voyez-vous votre nez va ressembler à cela...certes ce chapardeur a commis une faute en prenant ce qui ne lui appartenait pas...mais est-ce réellement une raison de le courser. Moi je pense plutôt que c’est juste un prétexte pour soutirer de l’argent ou des faveurs...”

Je regarde la femme et lui fait un clin d’œil espérant que cette dernière joue le jeu.

“Oh et pour information, ce n’est pas un chat, voyez-vous c’est notre fils, malheureusement, il ne contrôle pas encore son pouvoir d’hybridation. Vous ne voulez pas que nous tapions notre fils pour un malheureux bout viande ? Ou alors seriez-vous de ses gens qui use de la force sur des enfants ?”

“Je... Non voyons...frapper un enfant, enfin un chat qui est un enfant...”

Je dois avouer qu’intérieurement j’étais mort de rire aux vues du malaise que j’avais créé chez mon interlocuteur et que dire de sa tête lorsque Lulla viendrait elle aussi se joindre à la danse.

Codage par Libella sur Graphiorum

Heureusement que l'homme ne venait à regarder mon visage, à ce même instant où Red lui annonce notre parentalité envers la boule de poil, évitant ainsi de voir mon air légèrement hébété. Mon regard croisait celui du petit animal qui quant à lui, ne semblait pas vraiment comprendre ce qui venait de se dire. Ses petites moustaches relevés, démontraient toutefois que sa curiosité fut piquée sur la suite des évènements. Le fait de voir Red aussi souple et surtout aussi aisé et placide devant celui qui l'avait coursé, le met en confiance. Comme tout animal, voir ses maîtres impassible face à quelque chose qui semble pour lui, être un danger, lui permet ainsi de comprendre qu'il n'avait rien à craindre. Oui, car je supposais que pour être revenu auprès de nous, qui plus est avec cette nourriture, il devait à présent nous considérer comme tel. L'animal choisit ses maîtres, et non l'inverse... Un peu comme Red et moi qui nous sommes choisi mutuellement, et non par la force des choses. Cela peut paraître benêt et tout à fait conforme pour des personnes se mettant en couple... Mais après tout, nous venions tout deux de nous avouer notre appartenance de notre jeunesse, cela ayant pu engendrer des mariages non consentit sans notre liberté actuelle.

Je compris néanmoins cette fourberie de ma moitié, ce dernier m'ayant prévenu avant propos par un clin d’œil. Je sers alors d'autant plus le petit animal contre moi, venant à frotter ma joue contre la sienne.

- Il faut avouer que sa transformation est parfaite, mais malgré ça, l'on remarque tout de même quelques similitudes. Ne trouvez vous pas qu'il a les yeux de sa mère ?  

Dis-je en posant la bouille de l'animal près de la mienne, affichant un léger sourire. L'homme se grattait l'arrière de la tête, signe qu'il devait se trouver bien moindre et surtout écraser par la nouvelle. D'un air pantois et béat, ses lèvres s'ouvrent et se referment sans trop savoir quoi dire face à cela.

- Mais je n'en suis pas si étonné ! Je vois bien dans son regard que cette boule de poil n'est pas un simple animal, si c'était le cas je ne me serais pas laissé chaparder si facilement ma nourriture.

- ... Sans aucuns doutes.  

Là en revanche, je dus lutter intérieurement pour contenir mon amusement face à la situation. Me pinçant alors les lèvres pour éviter toutes brimades de ma part, mais aussi gâcher ainsi notre petit jeu. Il faut toutefois avouer, qu'il était divertissant de voir ainsi cet homme, gonfler le torse et tenter de s'assurer par lui-même qu'il était capable de maitriser un simple animal. Si cela pouvait sauver sa fierté mais aussi sa propre estime de lui... Laissons le s'enfoncer dans cette illusion, nous n'avions rien à y perdre. Toujours est-il qu'il ne semblait pas vouloir bouger de sa place, sa fourchette toujours en main, regardant avec dépit son déjeuner ainsi moqué sur le bonhomme de neige. Je fis rouler mes yeux en l'air, comprenant que ce dernier ne viendrait pas à nous laisser tranquille tant qu'il n'aurait pas eu compensation. Après tout... Nous devions rectifier l'erreur de notre fils. M'approchant alors de Red, je plaçais notre simulée progéniture dans ses bras, et retournais à l'intérieur de la grange pour y chercher mes affaires. Ma main farfouillant dans mon sac pour y sortir quelque pièces, juste assez pour réparer le préjudice. Ce que l'homme acceptait alors, de toutes évidence. Son regard se posant sur le chaton, il s’abordait vers Red en secouant son gros doigts sous le nez du moustachu.

- Que je ne t'y reprenne plus petit chenapan.

Me glissant derrière mon bien-aimé, je glissais mon bras dans le sien, venant ainsi à me presser contre son épaule. L'homme se reculait de quelque pas, sa raclant la gorge et remontait son regard vers celui de Red.

- Hum... Vous... Vous avez une charmante petite famille.

Je reconnus de par son ton, une légère pirouette pour tenter de faire oublier son ton vindicatif de toute à l'heure. Surement honteux de s’être montré ainsi hostile envers une femme et son enfant. Il avait beau être un benêt, il n'était ni dangereux, ni bien méchant. Ce dernier prit alors ses dispositions, allant certainement retourner sa rasseoir à l'auberge d'où il était venu, se commander un nouveau repas.

Attendant qu'il soit assez loin, je ne pus contenir plus longtemps un rire qui s'échappait ainsi de mes lèvres. Non vraiment, jamais je n'aurais crus que l'on parvienne si aisément à berner cet homme par ces sottises.

- Et bien je suppose, que nous serions de bien mauvais parents si nous laissions notre fils ici. Qui plus est, j'ai l'impression qu'il ne semble pas vouloir nous lâcher.  

Ce que semblait confirmer le petit animal, venant de nouveau à frotter sa joue contre celle de Red. Un signe pour les chats, d'appartenance mais aussi d'une certaine manière, de marquer son territoire. Il n'était pas sot, et avait bien constater que nous avions de quoi le nourrir... Alors pour nous laisser ainsi filer ente ses griffes ? Lâchant alors le bras de mon chéri, je me postais devant lui en arquant un sourcil, accusant sur mon visage un air faussement outragé. Quelque peu manqué par ce léger rictus sur mes lèvres.

- Juste une chose, n'espère pas faire passer tous chats du Royaume pour nos enfants... On va terminer par nous regarder assez bizarrement à force.  

Par là, je ne pensais pas du tout aux on-dit des commérages concernant le nombre de petites bêtes et par ce fait... Leur procréation ! Mon esprit se voulut plus innocent que cette pensée, venant simplement à imaginer innocemment. Reprenant alors un air plus doux, je m’immisce sur la pointe des pieds, dérobant un baiser à mon amour. Un baiser qui se voulut sous les faveurs d'une branche de gui attachée sur la porte de la grange, mais aussi sous cette pluie de flocon qui venait à se poser sur nos cheveux et nos vêtements. Le chaton entre nous, miaulant amusé.

Retour aux sources

Je dois avouer que quand la demoiselle rentra dans mon jeu, je dû me retenir d’éclater de rire. Surtout lorsqu’elle lui demande s’il ne voyait pas la ressemblance aux niveaux de leurs yeux. Le pire ce fut que le pauvre bougre s’engouffra dans ce mensonge pour trouver une excuse à sa forme très peu olympique. Que dire, des types comme cela on en trouve dans toutes les tavernes et auberges du royaumes. Trop peu sûr d’eux pour avoir du charisme et trop bedonnant pour pouvoir faire un cent mètre sans s’écrouler sur le sol. Enfin passons son physique pas très charmant et revenons à ce qui nous intéresse. Car il semble que ce dernier crois dure comme fer à notre histoire et qu’il faut se montrer convaincant après tout, le chat, Lulla et moi formions une charmante famille n’est-ce pas ?

D’ailleurs le père reçu dans les mains son fils à boule de poils car le chaparder ne bougeait toujours pas. Et bien on peut dire ce que l’on veut même les rapaces c’est quand même tenace. Et tant que l’on y est, il ne veut pas qu’un veille homme passe par sa cheminée cette nuit pour y mettre des cadeaux sous le sapin quand même ! Qui plus est je l’imaginais bien lui essayer de soutirer de l’argent ou de la nourriture à cet homme probablement vêtu de rouge et de blanc. Bref tout cela pour dire que je préférais de loin partager de la nourriture devant un bon feu avec des marrons grillés et avec quelques décorations rappelant la saison froide. C’est la jeune dame qui m’y fin au débat en lui donnant cristaux pour en finir avec cette histoire. L’homme visiblement moins farouche qu’il ne l’était après avoir entendu que ledit chat était en réalité un garçon avait maintenant retrouvé plus d’élégance et surtout un certain sens des pratiques.

L’homme finit par partir non sans nous adresser une dernière petite phrase qui me fit sourire. Il est possible que cette “famille” s’agrandisse un jour ou l’autre et cela sera alors un accomplissement de plus dans nos vies à moi et à ma bien-aimée mais nous avions encore le temps pour cela. Et lorsque que l’homme ne fut plus en vue, nous ne pûmes retenir d’exploser de rire.

Le félin se fit alors à me frotter le visage, mon fils voulait probablement me dire qu’à partir de maintenant il était sous notre garde et qu’il allait falloir le nourrir convenablement et jouer avec comme avec un véritable petit humain en sommes. De toute façon, maintenant qu’il était avec nous, il n’y avait aucun doute qu’il ne partirait plus. Il avait trouvé des gens pour s’occuper de lui et un chat pouvait fort être têtu. Et puis, je ne suis pas du genre à laisser une petite bouille pareil dehors sans rien faire. Le matou venait donc d’être officiellement adopté.

L’hybride s’adresse une nouvelle fois à moi. Je souris à sa demande et je souris. Surtout après ce baiser si délicieux.

“En effet, le petit a l’air d’avoir trouvé une famille qui lui convient. Et puis sincèrement je me vois mal refuser à notre enfant un toit et de la nourriture. Je suppose donc que je vais le rependre chez moi ! Il jouera avec Tempête comme ça !”

Je marque un temps de pause pour réfléchir à la suite.

“Très bien, je ne ferai donc passer que la moitié des chats du royaume pour nos enfants ! C’est bien la moitié non ? En vrai, je pense qu’il va déjà nous prendre pas mal d’énergie et peut-être qu’un jour, il aura un petit frère ou une petite sœur qui sait...animal, humain ou hybride qui sait.”

Je marque bien les mots de ma dernière phrase...oui encore une fois, je suis sûr de vouloir un enfant avec ma douce. Un enfant non pas adopté mais bien qui serait l’union de nos deux êtres. Un bébé qui serait l’assemblage de nos moitiés.

“Bien il va lui falloir lui trouver un nom...”

Je le prends le soulèvement vers le ciel et celui-ci bouge alors doucement essayant d’attraper les minuscules cristaux de glace qui tombe du ciel. Je me tourne vers ma tendre avec le sourire.

“Que dirais-tu de Flocon ? Cela résume assez bien notre petit weekend non ?”

Le chat orriante ses oreilles et miaule à l’annonce de son appellation, remuant sa queue de plaisir et ronronnant sous les caresses maintenant revenu à bras. Il se frotte ainsi à nos deux personnes. Bon visiblement maintenant nous n’avions plus le choix. C’était bel et bien acté surtout que vu nos visages conquiert et bien il n’y avait pas de doute quant à la finalité de tout ceci. Je le ramènerai donc dans ma maison au bord de la plage.

Je me retourne alors vers la demi-panthère

"Tu sais que je t'aime ?"

Codage par Libella sur Graphiorum

Notre petit jeu avait été bien distrayant, j'avoue que par moi-même, je n'aurais imaginer un tel scénario. Il semblerait que mon cher conjoint et moi, ayons des capacités en tant qu'acteur... Mais notre petite boule de poils ne se trouvait pas en reste. En tous les cas, aucun de nous deux ne parvint à retenir cette explosion de rire suite à ce petit manège, qui l'aurait pu ? Bien que je ne sois certaine que cela aurait pu fonctionner avec une personne plus maligne... Nous étions tomber sur un sacré personnage, cela va de soit. De toute évidence, il fallait tout de même être un peu étroit pour se donner la peine de courser un petit félin pour un simple morceau de déjeuner. Au moins, ce passage nous laissera un bon souvenir de nôtre rencontre avec ce chat... En soi... je doute que cette histoire se termine ainsi. Le petit animal semblait en tout point indiquer, qu'il voulait rester avec nous, chose que ni Red, ni moi, ne pourrions lui refuser. C'est à supposer qu'il pourrait former un sacré duo avec la jeune Tempête, elle qui se trouve déjà être une véritable chipie, et ce chaton un petit fripon... Je ne donnais pas cher de la demeure de mon conjoint. Mais par ailleurs, ne vaut-il pas mieux un foyer où la vie se faire ressentir ? Certes, il y aura quelques petites catastrophes de temps à autre, mais au moins, la vie ne sera morose.

Suite à une légère réflexion, Red m'arrache de nouveau un sourire amusé quant à sa remarque sur notre affiliation avec la moitié des félins d'Aryon. Secouant doucement ma tête, accompagnée d'un souffle égayé. Il n'y avait vraiment que lui pour avoir de telles idées, et c'était d'autant plus un raison qui faisait que mon amour était si profond pour lui. Un amour, qui pourrait se concrétiser par l'union de nos sang et de nos chaires, comme ce dernier pouvait l'indiquer. A ses mots, mon sourire s’estompe et mes oreilles se redressent sur le haut de mon crâne, il semblerait que cette idée ne vienne à s’ancrer de plus en plus en nos esprits. Bien que je ne me sente prête pour l'instant, je dois avouer être touchée par son envie de vouloir construire cet avenir avec moi. Évidemment, il en était de même pour ce que je souhaitais, et ce, qu'importe si celui qui sera cette moitié de nous, sera humain ou hybride. Le coin de mes lèvres vint de nouveau à soulever, mais cette fois, pour déterminer sur les traits de mon visage, un air plus paisible, et surtout touché par cette idée de perspective qui s'ouvre devant nous.  

J'accorde un regard bienveillant, et un hochement de tête pour signifier mon accord quant au nom trouvé pour le félin. En effet, Flocon lui allait à merveille, et ce dernier ne semblait pas réfractaire à cette idée. De toute évidence, tant que nous le gardions avec nous, cela va s'en dire qu'il aurait pu accepter n'importe quoi. Marquant alors, sa nouvelle vie pour ce petit ronronnement et venant frotter ses joues contre les nôtres. A se demander ainsi... Qui a adopté l'autre.

Mon intention revint vers mon bien-aimé, me proclamant de nouveau son amour.

- Je le sais. Et je t'aime aussi, de tout mon coeur.  

Venant doucement à me dresser contre lui, je dépose mes lèvres sur les siennes pour partager ensemble un baiser glacé. Malgré la température ambiante, ses lèvres restèrent douces et chaudes, un véritable plaisir pour les miennes qui commençaient toutefois à devenir violacées par le froid. Il était temps pour nous à présent, de regagner nos foyers.

- Accepterais-tu que je reste quelques jours avec toi ? Après tout ce temps passé l'un sans l'autre... ça me ferait plaisir de rester un peu à tes cotés.  

Une réponse qui se voulut évidente, marquant ainsi ce moment passé à la forteresse. Moi qui était venue ici, dans l'idée de repartir seule... Nous repartions tout deux, main dans la main, accompagné d'un nouveau compagnon. Notre amour en ressortait ainsi, plus fort que jamais.