C’est qu’il se moque presque de moi et mes doutes… Il a raison sur le fond, je ne pourrais pas continuer à courir partout lorsque mon ventre sera gros mais j’ai un peu de temps devant moi… Je me demande comment il me voit dans quelques mois. Ce n’est pas comme si j'étais du genre à me laisser dorloter à ne rien faire. Bien au contraire, il faudra que je soit vraiment au plus mal pour m’obliger à rester à la maison comme une loque. Dévorant mon plat, je pointe ma fourchette vers lui.
Je ne sais pas ce qui te passe par la tête mais ne rêves pas !
S’il croit que je vais m’avouer vaincu aussi facilement. S’il compte sur moi pour venir me jeter dans ses bras pour me dorloter. Je ne nie pas une attirance purement physique pour lui mais de là à me mettre autant à sa merci. Mais avant même d’envisager les mois à venir, il faut que je décide si je garde ce bébé. Et pour prendre cette décision, j’aimerai connaître son avis sur cette situation et l’avenir qu’il souhaite pour notre bébé. Avenir relativement proche puisqu’il me parle d’élever à deux notre enfant comme une vrai famille. Une vrai famille… Est-ce que c’est une façon déguisée de me demander de devenir sa femme ? De m’enchainer à lui jusqu’à la fin de nos vies ? Comment pourrais-je ne serait-ce qu’envisager ça ! On est juste amant, des amants d’une nuit seulement… Le sang me monte aux oreilles et mes oreilles se dressent bien droites alors que ma colère explose.
Qu’est-ce que tu veux alors ?! Soit clair bordel ! Si tu veux que je devienne ta femme, dis-le ! Il n’y a rien entre nous, juste une terrible envie de sexe et un bébé que tu m’as volontairement collé dans le bide !
Maintenant debout, les poings posés sur la table et la chaise renversée, je le fixe en attendant une réponse de sa part. Ce bébé est certe un lien fort entre lui et moi mais rien ne l’autorise à me demander ça !
Qu’est-ce que tu veux ? Une femme dans ton lit ? Une femme qui attend gentiment que tu rentres ?! Je suis une combattante, Ryuji ! Pas une femme de maison !
Les poings serrés, je me mords la langue attendant une réponse. Réponse qui pourrait devenir violente selon ce qu’il aura le culot de répondre. Je ne me satisferait pas de demie-réponses, je veux qu’il soit clair avec moi et lui-même sur ce qu’il veut pour cet enfant. Malgré mon agressivité, il se terre dans un silence de plomb. Silence qui dure jusqu'à l'heure où il me faut décider de retourner à la Caserne a pied sous la pluie ou dormir avec lui... Bien qu'en colère à cause de son silence, je ne suis pas idiote au point de prendre le risque de tomber malade et décide de passer la nuit chez lui...