D’aucun dirait sans doute que la vision d’une jeune Adilys sans ses armes dans les rues de la ville était chose rare et c’était une triste réalité. Elle ne s’en séparait jamais. Après tout ses deux épées, aussi imposantes soient-elles été certainement les biens les précieux de la jeune garde et si dans sa prime jeunesse elle s’y était accroché comme un nouveau-né a son doudou, elle avait finit par apprendre -et comprendre- qu’en dehors de ses tours de garde, il était mieux vu de se promener avec un matériel plus petit et moins agressif. Son Nodachi était donc resté parfaitement emballé sur le bord de son lit et seul son katana trônait dans son dos, chaudement couvert par son fourreau habituel.
Riley ne mit pas longtemps a trouver un endroit qui attira son regard, principalement parce qu’elle avait rayé de sa liste les lieux principaux où elle croiserait des gardes. Pas qu’elle cherche a fuir ses frères d’armes mais sa réserve était toujours plus forte que sa volonté et comme dit, cette fois, cette soirée, ne serait qu’uniquement pour elle. Elle poussa donc avec douceur l’entrée d’une taverne a la porte épurée et délicate, qui avait pour réputation d’accueillir une clientèle d’assez bonne qualité, sans parler de leur plat qui étaient, parait-il, délectable. Ce n’était clairement pas le genre d’endroit que la jeune fréquentait habituellement. Cependant lorsqu’elle poussa la porte et que le carillon émit un petit son, elle ne se sentit pas angoissée comme elle pouvait l’être en temps normal. La taverne était certes pleine a craquer et même si quelques regards s’arrêtèrent sur la jeune femme, cela n’avait rien à voir avec les endroits que fréquentaient habituellement les gardes et où, dès lors qu’elle faisait son entrée, les chuchotis venaient perturber sa tranquillité.
Son regard opalin se fraya un chemin dans la foule. Il était drôle de voir a quel point Riley faisait tâche dans la foule. Trop grande, trop pâle, trop blanche. La soie noire et luisante de sa robe de combat n’arrangeait certainement pas sa pâleur candide, ni l’impression de grandeur qui émanait toujours d’elle. Pourtant, elle se sentait encore à l’aise. Alors d’un pas calme et toujours incertain elle avança de quelques enjambés a la recherche d’une petite place qu’elle pourrait occuper. Malheureusement, ce ne fut pas chose aisée et elle dut esquiver mille et un soulard avant d’enfin réussir a trouver chaussure a son pied. Une place dans le fond, venait de se libérer et en soit il semblait que l’homme qui y était installé venait de voir son vis-à-vis s’en aller.
Bien qu’elle eut l’habitude d’aborder des inconnus, ce n’était définitivement pas une chose qu’elle aimait faire mais elle avait bien conscience que si elle ne se dépêchait pas, elle finirait par devoir quitter des lieux faute de place où s’installer et plus encore que de parler a un inconnu, elle ne voulait pas avoir a finir sa soirée dans l’un des lieux fréquentés par les siens.
- La place est prise ?
Comme bien souvent elle s’était approchée en silence et avait du se faire violence pour que sa voix passe au-dessus des autres afin que l’homme l’entende et ne la fasse pas répéter dix fois.
- Pardonnez ma demande mais vous possédez la seule place encore libre de la taverne. C’était possiblement la première fois, qu’elle déblatérait autant de mot pour une seule personne lors d’une première rencontre. Par habitude, elle resta droite comme un i, le regard fuyant, dans l’attente d’une réponse qu’elle espérait positive.
Jusqu’au moment où quelqu’un m’interpella. Je levais les yeux vers la femme aux cheveux blanc qui ne me regardais même pas, enfin pas vraiment. Attendant ma réponse. Je pris une petite seconde pour l’observer, notant les détails sur son visage. Des cheveux cour et blanc, des yeux bleus contrastant étonnement avec une peau pale et des trait fin. Je souris, il lui manquer un peu d’assurance pour être attirante. La comme ça, elle ne montrait que l’apparence d’une femme ne sachant pas véritablement ce qu’elle voulait.
- Bien sûr, la place est libre n’hésitez pas à vous installer.
Oui, je n’allais pas non plus prendre l’unique place libre du lieu juste pour avoir la paix. De plus, j’étais en terrain inconnu, à la capitale, dans un lieu où je ne connaissais pas la population. Mais surtout un lieu où la population ne me connaissait pas. Sortant rarement de la ville aquatique sauf pour les entretiens importants, j’avais la chance de pouvoir encore me promener incognito dans ce genre d’endroit. Terminant ma bière j’appelais une serveuse afin d’avoir une nouvelle boisson. La même.
- Vous voulez quelque chose à boire au passage ?
Question logique, elle était ici, c’était soit pour boire, soit pour manger, mais l’on rester rarement juste pour regarder les gens discuter entre eux. Sauf si on s’ennuyait vraiment dans la vie. Certes, cela pouvait occuper de longues heures. Il suffisait de voir les deux hommes devant nous pour le comprendre, en train de se chamailler depuis une bonne dizaine de minutes au sujet d’une casserole percée qui aurait fui sur un chien. Mais bon, je doutais que cela soit la raison de la présence de la femme aux cheveux blancs en ce lieu.
- Merci. Finit-elle par lâcher a son attention, posant enfin réellement son regard sur lui.
Même si la jeune femme n'en avait pas l'air, elle aimait observer les gens qui lui faisait face qu'il soit amis, ennemis ou de simple inconnu. Oui, c'était définitivement quelqu'un qui se plaisait à deviner à qui elle avait à faire et elle était plutôt douée dans ce domaine bien que personne ne soit au courant. A défaut d'avoir une mauvaise mémoire des visages, elle avait une capacité d'analyse plutôt bien développée. Prise de cours par la question de son vis-a-vis elle stoppa le fil de ses pensées pour se tourner vers la serveuse qui l'attendait avec un grand sourire.
- Oui euh... De l'eau-de-vie. La plus fruitée que vous ayez s'il vous plait. Ca aussi c'était une particularité de la jeune femme, tout ce qui était fruité et sucré attirait irrémédiablement son attention et devenait son pêché-mignon. - Une bouteille tant qu'à faire. Puis après avoir offert un sourire quelque peu gêné à la serveuse elle passa une main sur son visage avant de s'étirer et de poser à nouveau son regard sur le roux.
Le silence se voulait dérangeant et même si d'habitude elle s'y complaisait parfaitement, le lieu n'y était absolument pas propice, aussi, pour une rare fois elle fut la première à ouvrir la bouche.
- Vous n'êtes pas d'ici. Si cela pouvait effectivement sembler être une question, c'était tout de même plus proche de l'affirmation. Quelques choses paraissaient ne pas coller avec lui aux yeux de Riley. Que ce soit ses vêtements qui semblaient être ceux de n'importe quel citoyens, sa posture qui elle se voulait aussi droite que celle d'un roi ou cette boucle d'oreille qui pendait à son oreille et qui n'était définitivement pas courante à la capitale, rien ne semblait s'imbriquer. Bien au contraire. Si sa carrure pouvait laisser supposer qu'il aurait pu être un combattant, elle était convaincu qu'il ne faisait partie d'aucun escadron présent sur la capitale. Peut-être un garde d'une autre grande ville ? Possible mais elle n'y croyait guère, sa peau était bien trop lisse pour qu'il ait pu être garde à son âge. Une nouvelle fois, le cour de ses pensées fut interrompu par la boisson tant attendu qui fut posée devant elle et la bière devant l'homme.
Sans vraiment attendre et après avoir remerciée la jeune femme, elle débouchonna la bouteille et se servit un verre qu'elle bu d'une traite. Puis s'en servit un nouveau dans lequel elle ne bu qu'une petite gorgée.
- Si besoin, servez-vous. Il y en a suffisamment pour deux. Puis son regard se détourna de lui. Elle n'était pas venu pour analyser un quelconque inconnu qu'elle ne recroiserait sans aucun doute jamais, elle était venu ici pour se détendre et il serait bon qu'elle s'y emploi plutôt qu'à flatter ses mauvaises habitudes.
- En effet.
J’allais rajouter quelque chose mais je fus interrompu par la serveuse et les boissons. Je la remerciais en payant les consommations et bus une gorgée de ma bière. La femme elle sembler vouloir oublier quelque chose, ou se détendre. À la vitesse ou elle buvait, elle risquer de ne pas faire long feu. Je souris.
- Je vais donc goûter avec plaisir.
Je pris un verre que je remplis tranquillement avant de boire une gorgée. Sucrée, piquant sur les lèvres. Je sentis la chaleur de l’alcool m’envahir au fur et à mesure qu’il descendait dans mon corps.
- Pas mauvais du tout.
Oui, il était bon cette alcool. Même si chez moi j’en possédais de bien meilleurs. Mais je doutais que dans une taverne comme celle-ci, ceux-ci soient disponibles. Et au prix qu’il fallait payer pour les avoirs, je ne compter pas consommer ce genre d’alcool dans un tel lieu. Je revins donc au sujet qui me posais question.
- Comment avez-vous su que je n’étais pas d’ici ?
Oui, autant le savoir pour les prochaines fois où je voudrais me fondre dans la masse. Autant à la ville aquatique, cela m’était presque impossible. Je passais beaucoup trop de temps dans les rues pour passer inaperçu. Il y aurait forcément quelqu’un qui me reconnaîtrait. Mais, à la capitale, c’était une autre histoire et je n’y mettais pas suffisamment les pieds pour connaître la façon locale de s’habiller afin d’aller en taverne. Je regardais donc attentivement la femme aux cheveux blancs en attendant sa réponse. Pour quelqu’un possédant des yeux fuyant, elle faisait des remarques bien pertinentes, il était facile de voir à sa façon de se tenir qu’elle était entraînée à se battre. Sans doute était-elle même efficace. Bien plus que moi. Elle était du coin, il n’y avait pas de doute là-dessus. Peut-être une aventurière même si au vu de la quantité d’alcool qu’elle venait de commander elle devait avoir un travail plus stable que celui-ci. Pour le moment, elle était un mystère qui aller sans doute occuper une partie de ma soirée. Ce qui n’était pas plus mal puisque je n’avais rien d’autre à faire actuellement. Lentement, je continuais de boire dans le verre de liqueur, laissant ma bière sur la table. Pour le moment.
Son sourire se fit un peu plus franc lorsqu’il lui demanda comment elle avait su. Elle ne savait pas vraiment comment le lui expliquer mais elle savait. Riley recula son dos jusqu’à l’appuyer contre le dossier puis elle croisa ses longues jambes sous la table.
- Vos vêtements et votre maintiens ne sont pas en adéquation. Vous avez une boucle d’oreille aussi. Ce qui n’est pas commun de la part des personnes vivant à la capitale. Elle enroula ses doigts fins et gantés autour du verre qu’elle approcha ensuite de ses lèvres. - Et vous ne connaissez pas cet alcool qui y est pourtant populaire, surtout auprès de la gente féminine. Puis elle bu une longue gorgée, appréciant les arômes pétillant qui explosaient sur son palais.
La taverne était bruyante. Trop bruyante. Et en soit c’était bien une chose que l’ont pouvait attendre de ce genre d’endroit mais lorsque Riley avait repéré ce lieu elle n’aurait jamais pensée un seul instant qu’il puisse être bondé à ce point. Étonnamment, elle avait pour une fois choisit un lieu populaire. Enfin, la n’était pas la question et elle poursuivit donc.
- Pour tout vous dire. Je suis née ici et je connais plutôt bien les us et coutumes de la capitale. Force est de constater que malgré elle, a force de déambuler dans les rues suite à ses nombreux tours de garde elle avait finit par savoir remarquer les changements de tendance qui changeaient d’ailleurs beaucoup trop vite à son goût. Heureusement pour elle, elle n’avait aucunement besoin de s’occuper de ce genre de futilité aux vues de son rang. Et cela lui convenait plutôt bien. Si elle avait été une noble, il ne faisait aucun doute quant au fait qu’elle aurait sans douté été la risée de tout ce beau monde.
- Riley Adilys. Dit-elle finalement en passant sa main par dessus la table. Quitte à passer une soirée en sa compagnie, autant faire plus ample connaissance. Même si elle n’était pas du genre loquace, l’alcool qui commençait déjà à détendre son esprit lui permettait de passer un peu plus outre les barrière qu’elle se fixait toujours inconsciemment. De plus elle avait déjà fait bien des entorses à ses habitudes, autant continuer sur cette lancée.
- Morgan T’hoi.
Une présentation simple, je ne comptais pas montrer mon appartenance à la noblesse. Encore moins dire ce que je faisais réellement. Du moins pas tout de suite, cela ne la concernait pas et surtout elle n’avait pas montré l’intérêt de savoir mon rôle dans la société. Lâchant ça main, j’attrapais mon verre et repris une gorgée tranquillement. Je ne compter pas boire trop, loin de là. Juste faire passer la soirée en discutant et en observant ce qu’il y avait autour de moi. Je repris la parole tranquillement.
- Pour revenir aux us et coutume de la capitale, quels sont tels en ce moment ?
Oui, si elle me donnait suffisamment d’information, je pourrais évaluer les différences avec la ville aquatique, faire en sorte que le domaine don je m’occupais puisse avoir encore plus d’originalité pour attirer des visiteurs. Des gens prêts à dépenser leurs argents chez moi. Et à revenir régulièrement. Oui, la ville aquatique était trop souvent oubliée des personnes des autres villes. Seul le port avait une relation particulière avec la ville aquatique. Laissant tomber l’activité de la salle, je regardais la dénommer Riley en attendant sa réponse. En espérant que les informations qu’elle me donnerait, si elle accepter de les partager, soient intéressante. La soirée avancée peu à peu, les gens buvaient autour de nous et il était de plus en plus difficile de se faire entendre, mais je tacher d’ignorer tous ces détails. Je rajoutais.
- Et d’après vous, d’où est-ce que je viens ?
Oui, cela aussi m’intéressait particulièrement, histoire de savoir ce que je laissais transparaître à une inconnue. Les hommes à la ville aquatique n’étaient pas les plus douées pour ça et je compter bien en apprendre le plus possible même dans un lieu aussi peu approprié qu’une taverne bourrer d’alcoolique.
Les us et coutumes actuels de la capitale ? Finissant de boire elle reposa le verre presque vide devant elle tout en gardant le silence. Elle ne savait pas, du moins pas précisément. Elle était loin d’être l’une de ces femmes qui savaient parfaitement répondre à ce genre de question ou qui arrivait, par on ne sait quelle sorcellerie, à être à la pointe de la mode. Malgré le silence qui tomba entre eux, la garde ne reprit pas la parole et termina son breuvage avant de se resservir. Il fallait qu’elle passe en revu tous les nobles qu’elle avait vu ces derniers mois afin de se faire une idée.
D’ou est-ce qu’il venait ? C’était une très bonne question. Mais une question compliquée. Jusqu’à maintenant elle n’avait pratiquement jamais quitté la capitale et s’était contentée d’établir ces jugements grâces aux personnes d’autres horizon qu’elle avait pu croiser lors de mission ou tout simplement dans les rues de la capitale. La blanche de pipa mot et laissa son regard caresser celui de Morgan, dévalant ensuite sur son nez, ses lèvres, son cou, ses épaules. Il avait un physique parfaitement atypique. Des cheveux rouges pouvant s’apparenter à du roux bien qu’il soit beaucoup plus vif, une peau laiteuse presque autant si ce n’est plus que celle de la garde et des yeux mordorés perçant comme jamais elle n’avait encore eut l’occasion d’en voir. C’était un homme beau c’était indéniable et sa carrure ne faisait que parfaire un tableau déjà magnifique. Mais là n’était pas la question. Déposant son coude sur la table avant de boire une énième gorgée, elle ouvrit enfin la bouche.
- Vous ne vous adressez pas à la bonne personne à ce sujet. Je suis loin d’être quelqu’un au fait de ce genre de chose. Mais je puis vous dire qu’ils ne portent pas de boucle d’oreille et que leur peau est bien moins clair que la votre. Les femmes ont aussi de plus en plus tendance à porter des pantalons et les hommes et bien… Ils deviennent plus coquet. Elle marqua un temps d’arrêt. Coquet n’était pas vraiment le mot adéquat, ils prenaient simplement plus soin d’eux. - Les coupes courtes ne sont aussi plus d’actualité et bon nombre d’entre eux arborent une coupe similaire, vous vous en rendrez vite compte. Puis elle détourna les yeux, observant la foule alors que ses joues commençaient déjà à rosir sous l’effet de l’alcool. Il passa quelques secondes avant qu’elle ne viennent les reposer sur lui.
- Votre peau est terriblement pâle, vos yeux sont clairs. J’imagine donc que vous n’êtes pas originaire du port. Bien souvent les gens venant de ce lieu on la peau basanée. Elle se recula sur sa chaise et appuya son dos contre le dossier. - Vous venez de me dire que vous ne venez pas non plus de la capitale ce qui nous laisse donc le village perché ainsi que la ville aquatique. Riley soupira longuement. - Malheureusement je ne me suis jamais rendu ni dans l’un, ni dans l’autre alors je dois avouer que je serais bien incapable de vous donner avec certitude une réponse. Ses lèvres entrouvertes accueillir le nectar. Elle qui n’était d’habitude pas bavarde, devait bien remercier la boisson de délier sa langue. Cependant son visage était toujours neutre bien que coloré et c’est toujours dans un silence brisé par les cris bruyants des autres client qu’elle attendit la réponse de l’intéressé.
- Impressionnant… C’est impressionnant de voir la différence d’habitude qu’il peut avoir entre deux villes alors que nous appartenons tous au même royaume.
Je faisais bien attention à ne pas trop boire, l’alcool était fort, j’avais pu remarquer au visage de ma collègue de table improvisé que chez elle, l’alcool commencer déjà à faire effet. Peut-être que j’allais en apprendre un peu plus sur la ville. Les nobles du palais étaient bien sympathiques. Mais bien trop éloigné de la population pour m’être réellement utile. La plupart ne pensaient qu’à leurs petites affaires et ne prêter que peu d’attention au peuple. Tout le contraire de ce que j’essayais d’instaurer à la ville aquatique. Pour moi le peuple était tout dans une ville, et améliorer son existence au prix de certains sacrifices était nécessaire. Pour le bien commun. C’était là notre projet dans la ville et j’étais soutenu par la royauté là-dedans.
- Et pour vous, le mieux c’est de se conformer à un style vestimentaire et de suivre les autres ? Ou de pouvoir s’habiller comme on le veut sans que personne ne juge un style vestimentaire risible par rapport à un autre ?
Une question peut-être bien compliquée dans une soirée comme celle-là. Peut-être un peu hors sujet aussi. Mais c’était un sujet qui m’intéressait particulièrement et ce pour plusieurs raisons. La principale étant que j’encourageais la population à vivre comme elle le souhaiter, à faire en sorte de s’accepter et de profiter. Une tâche quasiment impossible à l’heure actuelle. Surtout lorsque l’on se rend compte qu’une partie des personnes présente essaye simplement de profiter des autres. Par la position politique, par les avantages commerciaux ou d’autres moyens stupide. Moi-même je le faisais pour atteindre mes objectifs. Sans aucun remords, mais encore une fois, c’était pour le bien de ma ville. Regardant à nouveau la jeune femme après avoir repris une gorgée je rajoutais.
- Vous n’êtes pas obligée de répondre, mais je vous avoue que n’étant pas habitué à l’ambiance de la capitale, c’est un sujet qui m’intéresse. Surtout lorsque certaines personnes me dévisagent comme les deux hommes que vous pouvez voir au fond de la salle.
Oui, deux hommes qui me fixaient depuis un moment. Mais il ne me semblait pas les avoirs croisé un jour. Si cela se trouver, ils étaient juste complétement perdu, fixant le vide. Mais de par ma position, je devais rester un minimum vigilant. Et encore, si cela se trouver, ce n’était même pas moi qui étais visé, mais Riley qui devait attirer bien des regards sur son passage.
La question suivante attira un peu plus son attention, la plongeant dans le mutisme. Que préférait-elle ? Elle ne savait pas. On ne lui demandait pas souvent son avis, encore moins sur ce genre de sujet. Elle ne pouvait pas répondre du tac au tac comme d’autre auraient pu le faire avec aisance. Alors pour toute réponse, elle prit une gorgée du breuvage et finit son troisième verre. Aussi surprenant que cela pouvait paraître, à mesure que l’alcool la détendait elle voyait la brume dans son esprit s’estomper, elle se sentait un peu plus lucide. Possiblement parce qu’en l’instant elle oubliait enfin tout ce qui occupait constamment ses pensées. Tout les problèmes liés à la garde, toutes les manœuvres de combat. Ce soir, elle n’était que Riley, la fille un peu atypique qui discute avec un homme tout aussi atypique et qui ne se doute pas un seul instant qu’elle puisse être garde de la capitale.
Alors qu’elle allait enfin prendre la parole, ses yeux suivirent ceux de Morgan et se posèrent sur les deux hommes. Si au début elle pensa que c’était là deux gardes, elle du se rendre à l’évidence que ce n’était pas le cas. Du moins, elle le supposait et elle l’espérait. Mais la mémoire physionomique de Riley était plus que défaillante, aussi, quand bien même ils auraient été ses frères d’armes, elle ne s’en serait pas souvenu à moins de leur avoir déjà adressé la parole. Ce qui ne semblait pas être le cas. Les fixant encore un moment, elle s’en détourna et retourna de nouveau son attention sur le jeune homme.
- Il est bien possible que ce soit notre duo qui attire l’attention. Comme je vous l’ai dis, la norme est de mise à la capitale. Cependant elle continua de les surveiller du coin de l’œil, habitude de garde sans doute. Puis elle poursuivit après s’être resservit. - La deuxième option. Elle répondait finalement à sa question. Par une réponse qui lui semblait logique mais qui ne serait probablement jamais la bonne réponse. - Mais malgré ça, les gens continueront de se conformer. Parce que l’humain est grégaire et qu’il a besoin de ressentir son appartenance à un groupe. Même ceux qui se revendiquent solitaire, se conforment malgré eux. Une mode, peu importe laquelle vous choisissez, vous fera obligatoirement adhérer à un groupe que vous le vouliez ou non. Même si vous allez à contre courant, d’autre irons avec vous, ce qui fera de vous une nouvelle mode. Elle avait exprimé ses pensées de la façon exacte dont elle voyait les choses. Même elle, qui n’avait rien à faire de la mode et se tenait en tenue de combat qu’il neige ou qu’il vente, savait qu’elle appartenait à un groupe. Lequel elle ne savait pas, mais il existant. - Je vous le répète. Je ne suis pas une des meilleures personnes a qui poser ce genre de question. Elle sourit et tira doucement sur le tissus d’un de ses gants. - Regardez ma tenue. Je n’ai pas la possibilité de suivre aucun genre. Si vous voulez plus d’information, vous devriez vous tourner vers les nobles. Eux ont certainement de meilleures informations à vous offrir.
Si Morgan voulait être un peu plus au fait des modes et coutumes de la capitale, il n’avait définitivement pas choisit la bonne interlocutrice. La jeune garde détourna une nouvelle fois les yeux pour les poser sur les deux hommes qui semblaient avoir changés de table pour en prendre une plus proche, elle fronça alors les sourcils, légèrement, de manière presque imperceptible.
- Je ne sais pas lequel de nous deux les intrigues le plus, mais ils se sont rapprochés. C’était presque un murmure, une mise en garde. Elle ne savait pas ce qu’ils avaient en tête, mais une chose était sûre, elle n’aimait franchement pas ça.
- Je pense au contraire que votre avis est plus intéressant que celui de la plupart des nobles à qui j’ai posé la question.
Je soupirais, la serveuse passa devant nous et je l’appeler.
- Excusez-moi, auriez-vous un pichet d’eau ?
Souriante elle confirma la possibilité d’avoir de l’eau et je commander un pichet. Je ne comptais pas la boire, non, loin de là, j’avais d’autre objectif et suffisamment à boire sur la table. Je commander ce pichet en prévention des deux hommes qui se rapprocher peu à peu. Aussi discrètement qu’un grognours se cachant en plein milieu de la place marchande. Je soupirais en croisant le regard d’un des deux hommes, il était là pour moi, pour quelle raison, je n’en savais rien. Je devais faire avec et en rentrant, j’allais encore me faire engueuler pour être sorti sans garde du corps. Sans regarder Riley, je lâchais.
- Je pense qu’ils sont là pour moi vous devriez être tranquille ne vous en fait pas.
J’avais senti sa méfiance envers les deux hommes et je pris un air tranquille. Oui, l’air de quelqu’un qui en a absolument rien à faire de ce qu’il se passait. Je n’avais pas envie de me battre, mais je savais me défendre à main nue, c’était même ma spécialité. Autant tenir une épée n’était pas dans mes préférences, autant lorsqu’il s’agissait de mettre un bon crochet, ça, je savais le faire correctement. Mais avant de songer à tout ça, je voulais savoir qui ils étaient et pourquoi ils étaient là. Peut-être que tout cela n’était qu’un malentendu, mais j’en doutais fortement. Il y avait des manières bien plus simple d’aborder quelqu’un. Un reflet de métal apparus dans la main gauche et je lâchais en murmurant.
- Un couteau dans la main gauche de celui de droite…
Il devait donc être gaucher, et pas très discret. Même si l’erreur était humaine, il aurait pu faire un effort. Je soupirais en attrapant ma bière et rebu une gorgée. La fin de soirée allé être désagréable je le sentais bien venir.
Ses yeux d’opale passèrent alors sur sa bouteille, loin d’être vide et qu’elle n’était absolument pas prête à abandonner. Alors pendant qu’il parlait elle se resservit deux verres qu’elle avala l’un après l’autre après avoir reposé la bouteille le plus loin possible d’eux à contre cœur. Il ne manquait plus qu’ils fassent leur effet et elle serait sans aucun doute bien pompette. C’était toujours mieux que rien. Puis qu’entendait-il par « tranquille » ? Pensait-il vraiment qu’elle allait le laisser dans une panade pareil. Ce n’était vraiment pas dans les manières de la garde. Son métier était avant tout de protéger les gens qui vivaient à la capitale et même si elle n’était pas de service ce soir, elle ferait son travail.
D’un geste discret, comme si elle tentait de se gratter l’épaule, elle vérifia que son katana était bien en place. Amèrement, elle regretta de ne pas avoir emporté son autre arme. Celle qu’elle maniait avec le plus de dextérité. Pas qu’elle soit mauvaise avec l’autre mais vu sa taille, cela donnait l’impression qu’elle battait avec un couteau de poche. Un couteau très tranchant certes. Une fois qu’elle fut assurée de la présence de son équipement, la blanche glissa une main dans ses cheveux et défit le foulard noir qui y trônait depuis sa seconde naissance. Calmement, elle l’enroula autour de sa main.
- J’ai vu. Lui répondit-elle calmement après avoir jeté un coup d’œil discret à l’homme qu’il lui avait désigné. - Nous devrions sortir. Proposa-t-elle ensuite. Le lieu confiné ne la gênait pas vraiment, c’était plutôt la population autour. Elle ne voulait pas que dans cette agression un innocent soit blessé sans compter que son pouvoir, s’il venait à être utilisé, déclencherait sans aucun doute une panique générale et que cela ne ferait que l’entraver dans ses éventuelles actions. Voyant qu’il ne répondait pas immédiatement elle reprit la parole. - Quand nous en aurons finit avec ça, il faudra vraiment que vous m’expliquiez l’intérêt de changer de boisson lorsque des personnes veulent s’en prendre à vous. Enfin un peu éméchée, sa langue commençait a se délier.
Sans attendre son approbation elle se leva de table, s’étirant un long moment sans tourner le dos à leurs futurs assaillants, avec un peu de chance, aucun d’eux n’avait encore remarqué qu’elle possédait elle aussi une arme et sans aucun doute beaucoup plus redoutable qu’un ridicule couteau. Elle posa ensuite à la foi sa main sur sa hanche et ses iris sur Morgan. Pour autant, elle ne baissait pas sa garde mais attendait une quelconque réaction du roux.
- Nous sortons quelques instants, mon amie ne se sent pas très bien pour le moment, je vous ramène le pichet juste après.
Mensonge, tout ceci n’était qu’un mensonge, mais je n’en laissais rien paraître, souriant à la serveuse qui accepta de me laisser sortir avec. La remerciant, je regardais ma compagne du moment.
- Vous comprendrez bien assez tôt mon intérêt à changer de boisson dans ce genre de situation.
Mon sourire ne me quittait pas, j’étais confiant en mes capacités pour me défendre, encore plus face à quelqu’un armé d’un couteau. Oui, les personnes armées se concentrer uniquement sur leurs armes, pouvant blesser mortellement. Négligeant le reste. Cela devenait une ouverture pour quelqu’un comme moi qui ne savait que se battre à main nue, et même si ce n’était pas ma spécialité, de loin. Je savais parfaitement me défendre. Mon garde du corps n’avait aucune pitié sur ce côté-là, partant du principe qu’il ne pourrait pas me protéger face à tout, je devais savoir le faire par moi-même. Et cela allait sans doute me sauver la vie ce soir.
Ce qui m’inquiétait un peu plus, c’était l’état de Riley, qui comptait apparemment me suivre, dans cette aventure périlleuse. Avec la quantité d’alcool qu’elle avait ingurgité, je doutais qu’elle ait encore la totalité de ses moyens, et se battre n’était pas forcément une chose facile. Seul, j’aurais pu fuir, disparaître rapidement, ou bien simplement les mettre à terre en attendant l’arrivée de la garde. Avec ma position, je pouvais facilement m’en sortir et de toute façon, je n’étais pas en tords. Malheureusement, j’avais le don pour me faire des ennemis dont je ne connaissais même pas le nom. À croire que réussir n’attirait que des ennuis. En tout cas, la femme était calme et c’était le principal. Sur son visage il n’y avait aucun signe de paniques ou d’inquiétudes au vu de la situation à venir.
- Venez, je vous expliquerez tout ça une fois dehors.
Le pichet à la main, je partis en direction de la porte, sans regarder si elle me suivait. Si jamais elle décider finalement de rester à table, cela arrangerais sans doute tout le monde mais, d’un autre côté, si elle me suivait, je gagnais un allié et surtout un témoin des événements. Et ça, c’était important. Surtout qu’elle ne semblait pas avoir froid aux yeux. J’étais certain que les deux hommes n’allaient rien tenter à l’intérieur maintenant que je me dirigeais vers la sortie. Il ne me restait plus qu’à ouvrir la porte et à me préparer pour la suite. Quelques secondes suffiraient pour ça. Pas d’armes à sortir, de l’eau à disposition. Tout était déjà prêt ou presque mais je préférais ne pas trop me faire remarquer. L’utilisation de la magie en ville n’était pas forcément bien vue, surtout lorsqu’il s‘agissait de se battre avec.
- Excusez moi, il semblerait que j’ai quelques peu abusée de la boisson… Dit-elle tout en s’inclinant, rangeant l’arme dans l’ombre de sa jambe afin que leur assaillant ne perçoive pas sa présence. Ce qu’elle voulait, c’est qu’à leur yeux, elle ressemble simplement à une compagnie pour le roux. Une femme qui n’était là que pour le divertir par sa beauté et ses tenues légère. Ainsi elle deviendrait sans doute l’atout le plus redoutable qu’ils auraient sous la main. Une fois qu’il eut payer la jeune femme, Riley lui lança un regard perplexe. Non définitivement, elle ne voyait pas en quoi un pichet d’eau allait les tirer d’affaire. Enfin, son visage souriant était serein, alors elle supposa qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter.
Sans se faire prier elle le suivit vers la sortie après avoir lancé une dernière œillade dans son dos. Eux aussi c’étaient levés, aussi discrètement qu’ils l’avaient pu -autrement dit pas beaucoup – et marchaient sur leur trace. Riley passa son arme devant elle, toujours l’air de rien et poursuivit sa route sur les talons du jeune homme.
Si elle avait su que cette soirée se passerait comme ça… Enfin… Qui aurait bien pu prévoir un tel revirement de situation ? Personne sans aucun doute. Mais mise à part sa pauvre bouteille, abandonnée sur un coin de table, elle n’en était pas mécontente. Si elle pouvait décompresser un peu en se défoulant sur des gens qui le méritait, cela ne serait surement pas vu comme un outrage. Non ? Après tout, elle était garde et il était de son devoir de protéger tout être vivant qui était menacé. Qui serait-elle si elle avait laissé Morgan seul avec pour seul prétexte qu’elle n’était pas de service. La jeune garde ne préférait pas y penser et plus encore elle n’avait pas le temps puisque l’air frais venait de caresser son visage.
Ils étaient enfin dehors et croisa les bras tout en regardant Morgan.
- Je ne comprend toujours pas. Dit-elle en lui lançant un vague regard. - Mais j’espère que vous savez ce que vous faites. Ajouta-t-elle rapidement tout en faisant un signe de tête en direction de la porte d’entrée qui venait de s’ouvrir sur les deux hommes. Elle attrapa alors Morgan avec force pour le mettre en face d’elle. - Excusez moi, mais nous ne sommes pas censé savoir que nous sommes suivit et rester devant la taverne ne serait certainement pas la meilleure des idées. Glissant ensuite son bras sur le sien, elle amorça un mouvement de marche. - Trouvez un lieu à l’abri des regards qui vous convienne et faites au moins semblant de passer un bon moment. Ils seront trop sot pour se douter de quoi que ce soit. Tout en continuant d’avancer, elle le laissa guider la marche et ne quitta son bras qu’une fois qu’il s’arrêta. Regardant autour d’elle, elle soupira. Une impasse sérieusement ? Qu’elle idée… Enfin, au moins ici, il n’y aurait pas de victime collatérale.
- Vous avez enfin finit de cavaler ? Lança une voix rieuse dans son dos. Lentement, elle fit volte face et croisa les bras dans son dos, restant dans l’ombre de Morgan, comme l’aurait fait toute bonne femme n’ayant jamais combattue. Ils étaient là et semblaient animés par une certaine excitation. Riley, elle, lança un regard a l’homme qui l’accompagnait avant de murmurer. - Dire que je devais me détendre ce soir. Vous prenez lequel ?
C’est donc au hasard que je l’emmenais dans les ruelles de la capitale, jusqu’à m’arrêter dans une impasse. Rater, mauvais endroit maintenant on avait plus le choix. Je me retournais tranquillement alors que l’un des deux parler d’une voix rieuse. Posant le pichet d’eau à terre je répondis à la jeune femme.
- Je vous paierais une bouteille quand on en aura fini avec eux histoire de compenser tout ça. Je vais prendre celui de droite.
Oui, je connaissais l’arme de l’homme à droite. Un couteau. Lentement, ils s’approchèrent et il sorti son arme. Une petite lame de dix centimètres, simple et efficace lorsque l’on s’en servait bien.
- Bien, désolé pour vous, mais il va vous falloir mourir ce soir.
Je fronçais les sourcils, ce n’était même pas pour l’argent que nous étions agressés, non, il s’agissait là d’un assassinat. Soit Riley était visée et dans ce cas-là je me retrouvais mêler à quelques choses que je ne voulais pas, soit c’était moi la cible, ce qui était plus probable. Mais la véritable question était qui pouvait bien être le commanditaire ? Je ne me souvenais pas m’être fait un ennemi suffisamment grand pour engager des assassins. Profitant de l’obscurité, j’agitais ma main gauche pour faire léviter l’eau dans le pichet et la monter dans le ciel. Au-dessus de moi.
- Qui vous envoie ?
Une question pour gagner un peu de temps, mais je n’eus qu’un sourire en réponse alors que le mien avait disparu. Concentré, je fis avancer l’eau avant de la faire tomber brusquement sur l’homme qui s’avancer l’arme au poing. Il était proche de moi lorsque l’eau lui arriva en plein visage le prenant par surprise. Mon poing vola à la suite par le bas, frappant son poignet et faisant voler l’arme. Un grognement sourd se fit entendre alors que le second vint lui aussi à notre rencontre. De mon autre main, je frapper le menton de celui qui m’avait attaqué en premier avant qu’il ne se remette en position le sonnant au passage. Maintenant, il fallait se préparer à l’attaque du suivant.
Dans un premier temps, la garde avait supposée que cette agression était menée par le vol et l’envie. Mais lorsque l’homme ouvrit la bouche, elle comprit qu’il n’en était rien. Au contraire, il semblait que cela soit parfaitement calculé et pire encore qu’elle ne soit qu’un dommage collatéral – Dans l’hypothèse ou elle n’aurait su se défendre -. Malheureusement pour eux, la jeune femme n’était absolument pas décidée à mourir, pas aujourd’hui du moins et son compagnon de galère non plus. Du moins c’est ce qu’elle pensa lorsqu’elle le vit activer son pouvoir. Tout devenait tout de suite plus clair, que cela soit le pichet d’eau ou son assurance certaine.
Profitant des paroles du roux, elle se recula. D’un point de vu extérieur cela pouvait sans doute ressembler à de la peur mais il n’en était rien. En vérité, elle ne voulait simplement pas gêner les mouvements de son acolyte, ni les siens. Cette ruelle exigu n’était d’ailleurs certainement pas le meilleur coin pour une bagarre mais elle ne pouvait pas le lui reprocher et ils étaient toujours mieux ici que dans la taverne.
En un rien de temps, Morgan eut raison du premier des deux hommes. Il était doué c’était indéniable et elle ne parlait pas uniquement de son pouvoir. L’idée de s’en servir comme effet de surprise était bonne et sa maîtrise du combat à mains nues tout autant. Aussi surprenant que cela pouvait paraître Riley commençait un peu à s’amuser, sans compter l’alcool qui inhiber sa timidité, elle aurait presque pu dire qu’elle passait un bon moment. Cependant, l’instant n’était pas aux réjouissances et maintenant à terre, leur premier assaillant laissait place au second. Rapidement elle se recula dans l’ombre de la ruelle, nouant avec une dextérité déconcertante son bandeau autour de ses yeux.
- Chacun son tour… Murmura-t-elle sur un ton amusé à l’oreille de Morgan lorsqu’elle passa à ses côté sans qu’il puisse la voir. Concentrant son pouvoir autour d’elle, elle se ressemblait plus qu’à une masse fumeuse, noirâtre et informe qu’il était clairement difficile de distinguer dans la noirceur du lieu. Toujours en silence, elle se plaça dans le dos du second, allongeant son pouvoir pour l’y plonger sans vergogne. Si le roux ne pouvait sans doute plus les voir, elle voyait parfaitement sa cible et se reteint de rire lorsque l’homme commença à s’agiter, envoyant des coups dans le vide devant lui avec sans doute l’espoir de l’atteindre.
Il n’y eut qu’un bruit, de métal, d’une épée qui quitte son fourreau plus exactement. Puis d’un mouvement las elle défit le bandeau et rendit la vue à son agresseur, lequel se retrouvait avec une lame pressée contre la gorge. Avec un petit sourire elle s’adressa ensuite à son compagnon d’infortune.
- Il sera sans doute plus utile conscient, vous ne croyez pas ? Elle tourna ensuite son regard d’opale vers l’homme qu’elle maintenait contre elle à la seule force de sa lame. C’était aussi l’un des avantages du katana. Il suffisait d’un mauvais mouvement pour entailler la chair en profondeur et presque sans douleur. L’homme devait d’ailleurs le savoir puisqu’il s’était presque arrêté de respirer. - Bien, qui vous envoie ? Qui visiez vous ? Ensuite elle se tut et attendit une réponse.
- Oui, mais je doute qu’il nous révèlent quoi que ce soit.
Laissant l’homme à terre je m’approchais pour observer celui qui était encore conscient. Un assassin de bas calibre, il suffisait de voir son ventre à bière pour le comprendre. C’était le premier essaie, celui qui permettait de juger l’adversaire. Ou simplement, nous étions sous-estimé. Ce qui était possible. La ville aquatique n’était pas un lieu dangereux. Savoir se battre n’avait aucune réelle utilité. Mais moi, j’utilisais mes entraînements comme moyen de détente après les journées difficile. Manque de chance pour eux. Très peu de gens étaient aux courants que je savais me battre, encore moins sans arme. L’homme souriait. Et, à ma grande surprise, il répondit.
- Le gouverneur, Helmex ne pardonneras pas ce qu’il fait.
Je fronçais les sourcils, c’était donc bien moi qui étais visé, mais je n’avais jamais entendu parler de Helmex. Nul part, dans aucun livre, aucune rumeur, aucun rapport. Rien, aucune information ne me venait à l’esprit. Néanmoins, l’information était sérieuse. J’étais la cible. Et ce n’étaient pas que deux personnes qui allaient m’aggresser.
- Qui est Helmex ?
- Le seul Dieu qui existe, l’unique et le véritable !
Je soupirais, on pouvait sentir que l’homme allait commencer sont délire, il recommencer d’ailleurs à parler de son dieu, la puissance et les combats. Pour des merdes comme eux, c’était un dieu bien compliqué à vénérer. Mais je doutais que tous les fervents de ce dieu soient de cet acabit. Regardant Riley comme si de rien était, je lâchais.
- Bien, on les emmène à la garde maintenant? Ou vous avez un autre plan en tête ?
Oui, au vu de son efficacités au combat, peut-être avait-elle une autre solution en tête. À la capitale, il ne devait pas être bien difficile de croiser une patrouille de la garde pour leur refiler le dossier. De toute façon, j’avais de quoi prouver mon identité sur moi afin de régler les problèmes les plus urgents, la suite ferait l’objet d’une enquête mais, ce n’était pas mon travail. Dans un coin de ma tête, je notais que désormais, je ne pouvais plus sortir sans garde du corps tant que l’affaire complète ne serait pas résolu.
Contre toute attente elle n’eut aucunement besoin de faire usage de la force. Au contraire, l’homme semblait presque content d’évoquer la raison de cette agression. Ce qu’elle s’expliquait moins par ailleurs c’était le nom de ce dieu « Helmex ». Elle l’avait entendu à plusieurs reprises à une certaine période mais rien n’était jamais allé jusque là et surtout aucune autres religions n’en était arrivée à une tel extrémité alors pourquoi? Ses questions auraient pu en rester là mais Morgan piqua au vif sa curiosité. Comme elle, il venait de s’interroger sur ce dieu au nom improbable mais à aucun moment il ne s’était demandé de quel gouverneur il parlait. Alors le regard de la jeune femme se détacha de son prisonnier pour se poser sur le roux. Qui pouvait-il donc être ?
Leur échange se poursuivit un moment et Riley prit grand soin de noter chaque parole qu’ils prononçaient tous les deux. Bien vite leur agresseur se mit à déblatérer, beaucoup trop à son goût. Elle aurait presque pu prendre le temps d’une micro sieste si ce n’était pas elle qui devait l’entraver.
Morgan la tira finalement de sa rêverie et sa réaction ne se fit pas attendre. Dans un long soupire elle relâcha la gorge de l’homme avant de lui asséner un coup net et ferme à l’arrière de la nuque. Il s’écroula alors lourdement sur le sol et la blanche put enfin ranger son arme dans son dos, se tortillant un instant afin de rattacher correctement le fourreau.
- Une patrouille doit être dans les parages. Dit-elle simplement en se penchant pour attraper le poids mort par le col, le traînant ensuite dans son sillage. - Prenez l’autre. Lui lança-t-elle. Même si elle en était capable, elle n’avait pas franchement envie de traîner les deux corps. Enfin elle quitta la ruelle, cherchant du regard une quelconque patrouille qui passait par là. Naturellement les gens les regardaient interloqués, terrifié ou amusé pour d’autres. Riley, elle, s’en fichait bien. Elle se contentait de regarder si Morgan la suivait ou non.
Enfin une patrouille leur tomba dessus, pas de la manière dont elle l’aurait espéré d’ailleurs.
- Vous ! Arrêtez vous ! Hurla le premier garde en se précipitant vers eux alors que son binôme était déjà prêt à dégainer. De sa main libre, Riley plongea la main dans son décolleté avant d’en sortir sa plaque d’identification.
- Riley Adilys. Garde civile.
Le plus âgé des deux inspecta la plaque avant de la relâcher, pointant du doigt les deux corps inanimés qu’elle et son compagnon d’un soir tenait fermement.
- Une agression. Ils parlaient d’un certain Helmex et d’un gouverneur. Il semblerait qu’ils en veuillent à certain de ses actes. Je n’ai pas bien compris. Dit-elle tout en laissant une nouvelle fois son regard se poser sur eux. - Il nous a semblé bon de les neutraliser. Ajouta-t-elle en pointant du doigt Morgan. - Et je suis de repos donc… Contractant les muscles de son bras elle balança presque son otage aux pieds de l’autre garde avant de se tapoter les mains comme pour les nettoyer puis se recula afin que son accompagnant puisse en faire de même. - Je m'occuperais de faire un rapport à leur sujet.
- Bien. Soupira le patrouilleur.
Alors sans demander son reste elle tourna les talons, bien décidée à récupérer la bouteille qu’elle avait abandonné un peu plus tôt. Malheureusement une fois qu’elle fut arrivée à la hauteur du roux, la voix du second garde l’interrompit.
- Eh ! Je te reconnais ! C’est pas toi la fille de la catin ? La gamine qui a été adoptée par la garde après qu’on l’ait trouvée dans un bordel ? Les pas de Riley s’arrêtèrent alors net sans qu’elle se retourne pour autant. Quel genre de soirée était-ce donc là ?
Je la suivis donc silencieusement, ignorant les passants qui nous regardaient étrangement je pris le temps de réfléchir. Je n’avais aucune information sur Helmex, rien de concret pour le moment en dehors de ce qu’avait dit l’homme. Je me demandais ce que j’avais bien pu faire pour aller contre cette organisation. Il n’y avait rien qui dépasser de la ville aquatique, et rien qui n’influencer véritablement négativement la population. Tout était fait pour le bien-être de la ville que je devais gérer. Mais je savais aussi que lorsque l’on travailler pour quelques choses, il y avait toujours quelqu’un pour ne pas être d’accord. Néanmoins, une tentative d’assassinat n’était pas à prendre à la légère. L’arrivée de la patrouille me sortit de mes pensées. Je restais silencieux, légèrement en arrière pour laisser Riley gérer. Elle semblait savoir ce qu’elle faisait et se présenta comme garde civile.
J’haussais les sourcils une petite seconde, tout s’expliquer, son assurance et sa rapidité d’action. C’était son métier, il était donc normal qu’elle soit efficace. Même si elle l’était bien plus que la plupart des gardes que je connaissais. Elle s’occupa d’expliquer la situation avant de leur refiler le boulot et de revenir vers moi. Je devais donc moi aussi leur passer le corps que je portais. J’allais m’avancer alors que Riley revenait vers moi lorsque l’un des gardes parla. Une phrase désagréable qui stoppa net celle qui m’aider en cette soirée difficile. Je soupirais en posant une main sur l’épaule de la jeune femme.
- Je m’occupe de ça.
Avançant vers les deux hommes je posais ma victime devant les deux gardes en fixant celui qui avait parler tout en fouillant dans ma poche.
- Je note votre manque de professionnalisme durant votre patrouille, l’irrespect dû à l’un de vos camarades ainsi que l’affichage public que vous venez de faire afin d’en parler à votre supérieur demain.
Lentement, je sortis la chevalière que je possédais, l’ayant toujours avec moi et prouvant mon identité, du moins à toutes personnes possédant un minimum de connaissance du monde.
- Je suis Morgan T’hoi, gouverneur de la ville aquatique, vous devriez prendre plus en considération votre travail et tenir un peu votre langue si vous ne voulez pas entacher votre carrière jusqu’à la fin de vos jours, et ce dès maintenant.
Je fixais d’un regard noir le garde qui ne semblait pas véritablement comprendre ce qu’il se passer. J’ajoutais donc pour terminer.
- Vous devriez penser à aller interroger rapidement ces deux hommes afin que l’on puisse se déplacer dans la capitale que vous êtes censé protéger sans risquer de se faire assassiner au détour d’une ruelle. Après tout, c’est votre camarade, que vous insultez si facilement, qui a effectuer votre travail de la soirée.
Croisant les bras, je regarder tour à tour les deux hommes en terminant.
- Quelque chose à ajouter ?
- Non Mr le gouverneur !
J’hochais la tête avant de faire demi-tour, rangeant la chevalière à sa place et retournant vers Riley. Oui, si je le voulais, je pouvais ruiner la carrière des deux hommes, un bon rapport sur leurs dos et le regard d’un gouverneur pouvait faire beaucoup dans la progression d’une vie. Bien plus qu’on ne le pensait, et je savais en profiter lorsqu’il y avait besoin. Une fois au côté de la jeune femme je parlais d’une voix basse.
- Voulez-vous toujours une nouvelle bouteille ? Ou bien quelque chose d’autres vous ferez plaisir en cette soirée bien trop mouvementé pour un jour de congé ?
Je lui devais bien ça pour ce qu’elle avait fait pour moi en cette soirée, et au moins, cela me permettrait de me détendre. Il y avait peu de chance qu’une nouvelle tentative d’assassinat s’effectue dans la soirée, cela demander un minimum de préparation. Je pouvais donc me permettre de profiter encore un peu de la capitale.
La main qui se posa sur son épaule ne manqua pas de la faire sursauter. Ses iris clair vinrent alors rencontrer le visage pâle de Morgan alors que ses sourcils se haussaient sous la surprise. Que voulait-il dire ? Et surtout, croyait-il sincèrement que prendre sa défense face à deux membres de la garde servirait à grand-chose ? Dans tous les cas, elle n’eut pas le temps de le retenir. A peine eut-elle pivoté dans l’espoir de l’attraper par le bras qu’il avait déjà franchit la distance les séparant de ses confrères et entamé la conversation.
Penaude, elle se tenait dans son dos, ses yeux n’affichant plus de la surprise mais une panique à peine dissimulée. Elle ne voulait pas imaginer un seul instant ce que deviendrait les rumeurs après l’intervention du jeune homme. « La fille de la catin s’est trouvé un nouveau mac ». Encore une fois, elle fit l’effort de ne pas réagir passant uniquement une main sur son visage avant de se masser les tempes pour tenter de garder son calme. Dans quel bourbier s’était-elle encore fourrée ?
Les yeux clos, elle se préparait déjà à entendre les rires des deux hommes ou pire encore, les entendre envoyer des vacheries et autre stupidités par fournée de douze. Mais rien ne vint. Au contraire, ce fut finalement leur silence qui l’angoissa. Pourquoi diantre ne répliquaient-ils pas ? Alors elle ouvrit de nouveau les yeux. Le plus âgé, se tenait droit et fier. Le deuxième lui avait perdu au moins deux tons et se contentait de hocher la tête frénétiquement. Puis d’une même voix forte, ils répondirent à ce que Morgan venait de leur dire.
« Gouver..QUOI ? » Beugla l’esprit de la jeune femme alors qu’elle était prise d’une soudaine quinte de toux après avoir avalée sa propre salive de travers. Morgan ? Gouverneur ? T’hoi ? Petit à petit tout devenait un peu plus clair. Si au début elle n’avait pas fait le lien entre les allégations de leur agresseurs et son compagnon d’infortune, elle venait de le faire et se sentait encore plus stupide que jamais. Principalement parce qu’elle avait mit un temps fou à comprendre le pourquoi du comment et surtout parce qu’elle s’était permise de lui parler comme à n’importe qui, pire encore elle lui avait prit le bras et avait osé jouer de ses talents d’analyse sur lui.
Bouche bée, elle n’osa piper mot lorsqu’il se retourna vers elle. Elle resta un moment immobile, le visage impassible avant de se mettre au garde à vous, puis de le saluer comme elle l’aurait fait si elle avait su.
- Pardonnez moi, Monsieur le gouverneur. Je ne vous avez pas reconnu. Une soirée d’enfer et pas dans le bon sens du terme, qu’elle était entrain de vivre là. Tout ce qu’elle avait voulu c’est un endroit calme et une soirée du même acabit. Voilà qu’elle se retrouvait avec un gouverneur qu’elle avait traité comme un citoyen et deux gardes qui ne manqueraient sans doute pas de reparler de cette affaire. Elle tourna ensuite les talons pour se mettre à ses côtés.
- La compagnie d’une garde n’est peut-être pas ce qu’il y a de plus agréable. Glissa-t-elle tout en reprenant contenance et ne sachant plus bien sur quel pied danser. De toute façon elle ne savait jamais sur quel pied ou même quelle main il fallait danser. Ce n’était pas pour rien qu’elle se tenait à l’écart des autres mais plutôt pour éviter ce genre de situation improbable. - Si elle ne vous incommode pas, je me plierais à vos envies. Sans lui adresser un regard, elle resta digne en attendant qu’il fasse son choix.
Je l’écoutais donc parler, décidément l’ambiance de la capitale ne me plaisait guère. Il y avait trop de jeu de hiérarchie par rapport à ce dont j’avais l’habitude de fréquenter à la ville aquatique. Oui, là ou j’habitais il n’y avait que très peu de noble, ceux-ci préférant aller à la capitale pour se faire un nom. Ou juste être proche de la royauté. Moi, je préférais la compagnie des citoyens normaux, qui avaient fini par s’accommoder de ma présence continuant d’agir normalement. Tout ça était fait pour que le peuple se pense proche de moi, qu’il soit de mon côté. Et au final, ne pas être en permanence au-dessus des autres était rafraîchissant. Surtout le soir, alors que je sortais d’un grand nombre de réunions désagréable. Et en cette soirée, je n’avais pas envie de sortir du lot même si, j’avais usé de ma position afin de régler ce que je jugeais être un problème.
- Une compagnie telle que la vôtre ne me dérange absolument pas au contraire. Elle est agréable contrairement à celle de la plupart des nobles de la capitale, si vous souhaitez boire encore un peu venez.
Je repris la marche en direction de la taverne, le pichet d’eau vide toujours en main, je doutais que notre précédente bouteille soit toujours présente sur la table, il était même possible qu’il n’y ait plus aucune place pour nous. Tout en marchant, je repris la parole d’une voie tranquille.
- Je vous prie aussi de ne pas faire attention à mon statut, je suis certes un gouverneur, mais actuellement, mon travail est fini et si je suis en ville, ce n’est que pour être un simple citoyen.
Je la regardais en souriant.
- Et vous êtes sur votre jour de repos c’est le bon moment pour abandonner les formalités inutiles dues à nos position respectives.
Lentement, je m’étirais faisant craquer mon épaule droite aux passages, le retour ne devrait pas être trop long, je possédais encore suffisamment d’argent pour une voir deux bouteilles sans aucun problème et la nuit n’était pas encore trop avancé. Il était encore possible de passer une bonne soirée. Je rajoutais tout en m’étirant.
- Ce genre de chose vous arrive souvent ?
Assassinat ou discord entre membres de la garde, la question était pour les deux situations mais en soit, ce n’était que pour réengager la conversation. Pas forcément de la bonne façon, mais, c’était un sujet qui m’intéressait.