Début de la saison fraîche - 6 mois après la tour en ruine.

Ca fait maintenant plus de cinq mois que j’ai pris mes fonctions en tant que Premier Ministre et j’arrive enfin à sortir quelque chose de bien, enfin bien, j’ai la tête hors de l’eau et je pouvais remercier le Roi d’avoir céder à ma demande de prendre Queen comme conseillère, c’était peut-être le choix le plus risqué de tous, cette fille était imbuvable mais elle travaillait bien peut-être même trop, elle faisait tout pour bien se faire voir, bon certainement pas avec moi mais son travail était fait et on limitait la casse. Les premières semaines ont été difficile mais j’ai perçu qu’elle était fière d’avoir ce poste si jeune, c’était ce que je voulais, qu’elle soit reconnue pour ses compétences même si le Roi m’a fait comprendre qu’elle était ici aussi pour ses quelques dérapages, je n’ai rien vu de suspect depuis qu’elle est ici et tant mieux, je ne voulais pas jouer la police en plus de ça !

Enfin… aujourd’hui j’avais laissé la journée à Miranda, elle voulait accompagner sa petite-fille à l’école, elle était fière que celle-ci fasse sa rentrée, je ne me voyais pas refuser surtout après le nombre de services qu’elle peut me rendre et c’était aussi le jour de la semaine où  Queen allait dans son autre service pour parler finance avec le Ministre, j’étais tout bonnement tranquille et personne qui peut m’embêter ou encore entendre Miss Milan râler contre la terre entière. Je profitais pour flâner je l’avoue, regardant le ciel par la fenêtre, le temps était mitigé certes mais le vent poussait les nuages vers l’Est, ce n’était qu’une question de minutes pour retrouver un ciel rempli de bleu, idéal pour aller prendre sa pause repas dans le jardin royal, je voulais profiter des derniers instants de clémence pour déjeuner dehors avant d’être obligé de mettre des moufles pour manger.

Allez lisons quelques dossiers, les faire aviser et pourquoi pas voir Nyx pour proposer un petit repas, ça fait longtemps qu’on ne s’était pas pris du temps rien qu’à nous, il n’y avait pas de raison de pas se voir pendant nos heures de travail mais j’entends alors la porte du cabinet se fermer, n’ayant pas Miranda à l’accueil, je me demande qui peut bien se présenter, je n’ai aucun rendez-vous et la seule personne qui me vient à l’esprit c’est Nyx, Queen aurait claqué la porte comme une brute pour montrer sa joie de vivre alors que mon amante aurait préféré la subtilité pour venir me voler un baiser.

Je plie en quatrième vitesse mes dossiers, je range mon bureau, on ne sait jamais si la discussion dérape comme je les aime, nous avons encore beaucoup de fougue à notre stade de la relation et j’avoue que d’utiliser mon bureau pour autre chose que de signer des papiers est beaucoup plus amusant mais je vais éviter de penser à ça directement, je me redresse, me fait un peu plus belle, m’amuse à ouvrir peut-être un bouton en trop de ma chemise mais rien ne vulgaire mais seul l’oeil expert de ma conjointe comprendra le message subliminal.

Mais je ne reconnais pas la voix qui m’appelle, je suis un peu intriguée sur le coup, peut-être un enchantement et je me dirige à ma porte pour l’ouvrir mais je me doute bien que c’est la Ministre de la Justice derrière, personne n’oserait me donner un ordre de sortir de mon bureau, peut-être la Reine mais elle m’aurait convoquer ou elle se serait présentée autrement.

Ouvrant la porte de manière peut-être un peu trop sensuel, passant la tête dans l’embrasure, me préparant à accueillir Nyx.

- Bonjour chérie ! Tu es venue pour...  

Je m’étrangle à moitié quand je reconnais la Reine, je crois que je viens carrément de changer de couleur et me tient subitement à la porte. Qu’est-ce qu’elle fait là, j’ai failli lui sauter dessus et en plus j’ai ma chemise qui n’est pas fermé jusqu’en haut du cou… Pourquoi ça m’arrive toujours à moi, ce genre de truc, pourquoi…

- B-B-B-onjour ma Reine..  

Je me reprends aussitôt, elle m’a appellé par mon prénom, je dois faire de même mais mon cerveau refuse encore de réfléchir sur le coup.

- Pardonnez-moi A-A-A-llys, je ne vous attendais pas, je pensais à la venue d’une autre personne.  

Bien sûr, toute idée de luxure s’est envolé aussitôt que mes yeux sont tombés sur la silhouette de la Reine qui d’ailleurs avait une tenue différente de d’habitude, on croirait presque qu’elle était en civil et je devine ce qu’elle souhaitait faire.

- Excusez mes mauvaises manières mais entrez dans mon bureau, nous ne me dérangez pas jamais, vous le savez bien !

Je n’ai aucun droit de l’envoyer bouler ou sinon je serai la première à le faire peut-être mais à l’instant t, elle ne vient pas en tant que Reine, non c’était la femme que j’avais en face de moi et elle voulait certainement prendre un peu l’air et profiter pour papoter tranquillement.

- Prenez place sur le fauteuil, vous voulez discuter un petit peu avant qu’on vadrouille dehors car je pense que c’est ça l’objectif non ?  

Je lui fis un sourire taquin et l’invite à prendre place pendant que je choisis délibérément le fauteuil près du sien, avoir un bureau qui nous sépare n’était jamais propice à des discussions “ intimes “ puis j’aurai l’impression d’être la chef dans l’histoire alors qu’elle était tout de même ma Reine.

- Non, non restez Majesté, je n’attendais personne et c’est un plaisir de vous voir.    

Bon Haru reprends contenance, Haru fait comme si il ne s’était rien passé, allez Haru tu vas y arriver, ne fais pas attention à la remarque des fleurs même si m’imaginer un rendez-vous galant avec la Reine serait un rêve mais Grimvor m’a bien fait comprendre que ce n’était pas possible.

Reprenant une voix plus sereine, j’essaye de me justifier.

- Non, non, restez Majesté, je n’attendais personne et c’est un plaisir de vous voir.    

Je l’invite à rentrer dans le bureau et lui propose de s’asseoir pendant que je prépare rapidement du thé, je sais que c’est une amatrice et je vais lui en faire déguster des nouveaux de la serre Castalion, des délices puis avec les températures qui baissent tout doucement, un petit thé chaud est source de réconfort. Je m’approche avec le plateau, deux belles tasses en porcelaine avec des fleurs de lys peint accompagné de belle théière, le tout avec une petite boîte en bois de chêne avec plusieurs compartiment pour le thé en vrac, certains étaient déjà sous sachet, je faisais préparer mes thés de cette manière pour un gain de temps mais deux boules à thé avec un petit animal en embout, un petit floki, j’ai été prise d’affection de cette petite bestiole et on vient de m’en offrir un récemment.

- Voici le thé, Allys, faites vous plaisir, je peux chercher des petits gâteaux mais je ne vous promets pas monts et merveilles. .    

Je prends place et tends une tasse à la Reine et glisse de l’eau dedans tout en poussant légèrement la sucrière dans sa direction, je ne sais pas quel genre de thé elle choisira mais elle aura le nécessaire si elle le souhaite. J’attrape le thé noir qui avait un savant mélange de fruits rouges avec framboise, fraise des bois, cerise mais aussi vanille et toffee, on sentait essentiellement la cerise mais la vanille arrivait après pour sublimer le palais mais alors que j’étais en train de préparer mon thé, je failli renverser ma tasse rempli d’eau chaude quand elle me parle de faire le mur.

-  Mais-mais-mais…. Ce n’est pas raisonnable !  

Oui c’était ma première réponse qui sortit de ma bouche mais quand je jette un regard vers elle, je compris aussitôt ce qu’elle me demandait, un service pour prendre l’air, elle a dû y réfléchir pendant des heures pour me demander une telle faveur et j’essaye de réfléchir à une réponse viable… Je repose toutes mes affaires, me croisent les doigts quand je pose mes mains sur mes jambes et prends une inspiration mentale.

- Allys, en tant que votre Premier Ministre, je dois vous dire que ce n’est pas raisonnable surtout depuis le dernier incident...  

Six mois que le prince avait disparu, nous n’avons pas de traces de lui et je n’aimerai pas être la responsable de la disparition de la Reine non plus…

- Mais… en tant que femme, je comprends très bien votre situation même si vous me demandez presque l’impossible, est-ce que je peux vous proposer un compromis ?  

Je voulais juste un guetteur au loin car au moindre soucis, il donnera l’alerte, pas besoin de surveillance accrue, juste prendre de mes nouvelles et sans informations pendant un laps de temps, il fera le nécessaire.

- Laissez moi juste prendre M. Steelhearth, mon garde personnel, il est très discret, d’ailleurs même pas il nous accompagne, je vais juste lui demander de se poster à un endroit et si je ne lui donne pas signe de vie à partir d’un certain temps, il fera ce qu’il devra faire.    

Je me penche un peu plus sur ma chaise, je ne faisais pas les yeux larmoyants mais c’était un gros poids ce qu’elle me demandait surtout si on sortait de l’enceinte du palais.

- Je vous promets Allys qu’il nous dérangera pas, il ne sera pas présent d’ailleurs, puis il a la faculté de bien se camoufler si nécessaire  

Il peut se transformer en épée si il le souhaitait, niveau discrétion, il n’y avait pas mieux et même si on sort incognito, il y avait les patrouilles des gardes en ville et les gens verront bien que c’est la Reine devant nous.

- Mon compromis vous va car j’ai promis à votre mari la dernière fois qu’on s’est vu que je ferai tout pour vous aider et que rien nous arrive...  

Un compromis, une chose hasardeuse c’est sûr quand je dois évoquer de calmer les ardeurs de la Reine qui veut aller prendre l’air surtout quand elle me dit que ces derniers jours sont bien difficiles pour elle et je me voyais mal lui interdire de sortir alors qu’on sait tous que son mari adore gambader dehors mais comment le faire sans qu’elle est le poids d’une Reine sur les épaules, si elle avait le pouvoir de sa fille, celle de changer d’apparence, ça serait tellement facile de se promener incognito.

- Je le comprends très bien Allys, je sais que c’est difficile ces derniers jours mais comme je vous l’avais dit il y a quelques mois, je vous dois une visite de la zone commerçante de la ville non ?    

Je finis ma tasse de thé et me lève pour rejoindre ma porte d’entrée.

- Je reviens dans quelques instants, je vais faire appeler Monsieur Steelhearth ici.    

Nous avions défini un code entre nous pour que je puisse l’appeler en tout temps, un simple petit sort, j’avais plusieurs sphères magiques de couleur que je pouvais lui envoyer, enfin envoyer, je prenais un pistolet magique et je tirai par la fenêtre et il pouvait la voir et en fonction de la couleur, il savait où me rejoindre, je prenais la violette et l’installe dans le dispositif pour l’envoyer dans le ciel, comme une petite fusée détresse avec un petit bruit de feu d’artifice, rien de discret certes mais je n’ai pas le temps de le convoquer en envoyant quelqu’un.

Quittant la grande salle pour retrouver la Reine, on pouvait encore voir par la fenêtre les traces des poudres violettes, un joli spectacle en soi et je referme la porte derrière moi.

- Désolée, j’ai fais le plus vite possible mais j’avoue que ça fait longtemps que je rêvais de faire ça.    

Mes sorties étaient toujours programmées et jamais je prenais ce dispositif avec moi, ça restait toujours dans un couloir dans la grande salle, c’était bien utile mais j’étais heureuse de pouvoir l’utiliser pour la première fois. Je m’assois donc de nouveau près de la Reine, lui adressant un sourire radieux et sincère. J’étais ravie qu’elle vienne me voir en tant que “ amie “ et non pour voir la ministre que je suis, j’aimais de plus en plus ce lien qui se crée entre nous, c’était assez intéressant de voir quel genre de femme elle l’était car Grimvor était assez transparent, beaucoup trop facile à cerner et il disait une tonne de bêtises plus grosses que lui mais ça lui fait son charme dirons-nous.

- Du coup, nous avons un peu le temps avant de partir en vadrouille, je connais quelques chemins discrets pour se retrouver dehors mais d’habitude, je dis que si je les montre, je serai dans l’obligation de les tuer pour ne pas les divulguer mais je pense que je risque rien avec vous.. Du moins, si vous ne comptez pas les emprunter pour duper les gardes !    

Je pense qu’elle est raisonnable et si elle avait le moindre soucis, elle viendra m’en parler, du moins je l’espère, je serai toujours là pour l’aider de quelques façons, même rester la journée entière avec Grimvor si il le fallait !

Croisant mes jambes pour m’enfoncer un peu plus dans mon fauteuil, j’essaye de la mettre un peu plus à l’aise avec moi, elle pouvait se détendre ici, personne n’est dans les environs et Lancelot tapera à la porte pour s’annoncer, nous risquons définitivement rien…

- Voulez-vous en parler de ces rêves ?    

Une simple question ouverte, elle peut tout aussi bien esquivé et parler du fameux portrait qui aborde depuis quelques jours sur mon bureau, un petit Floki tout mignon.

Regardant une dernière fois les traces de mes méfaits à l’extérieur, je retourne à mon bureau trouvant une Reine qui semble au bout du rouleau, c’est sûr qu’elle ne l’avouera jamais mais on pouvait sentir qu’elle était fatiguée et même si elle faisait tout pour avoir encore la tête haute après tout ce qu’il lui arrive mais si elle me dit qu’en plus de tout ça, elle fait des mauvaises rêves, je pense que je vais devoir demander aux médecins de la cour pour qu’il me fasse quelques concoctions spéciales pour que la Reine dorme profondément.

- Peut-être que peu de personnes connaissent l’existence de ses souterrains et la rumeur a circulé que certains ont été condamnés, comme vous en doutez, les mots ici se faufilent très vite, les gens l’ont tous cru, c’est un privilège de Premier Ministre de le savoir, je suppose...    

Je ne sais plus exactement quand les pouvoirs d’Allys se sont déclenchés mais qu’une petite fille sache la vérité, ça ne serait pas un soucis mais j’imagine que ça a été fait en toute discrétion sinon à chaque fois qu’elle poserait la question, elle aurait déceler le vrai du faux et le plan serait totalement fichue, je fus moi-même surprise de savoir qu’ils existaient encore, je l’ai compris après avoir récupérer le cahier du Premier Ministre, toutes les notes étaient là et je fus bluffé d’apprendre ces petits secrets…Enfin là n’était la question mais c’était la santé de sa Majesté qu’on devait s’occuper aujourd’hui, rien de plus. Prenant définitivement place, assise à la manière dont on m’a toujours apprise, dos droit, une jambe croisée, les mains posées sur les cuisses, il ne fallait pas qu’on y décèle un quelconque signe de séduction, juste une femme noble qui parle à la Reine, rien de plus même si je m’y fais pas encore… qui aurait crû il y a une dizaine d’années, je me tiendrais en face d’elle ainsi ? Personne…

- Je pense que je vais demander que quelqu’un jette un oeil à votre chambre Allys, si personne n’a pas jeté un quelconque enchantement, du moins qu’il a réussi à franchir la barrière ou sinon c’est votre fils qui voit envoie des appels à l’aide mais je n’ai à ma connaissance pareil sort mais il ne faut jamais sous-estimer le savoir de certains enchanteurs, ils sont capable de tout !  

La magie, cette variable incontrôlable dont on ne peut rien y faire, Lin m’a montré quelques sujets intéressants ainsi que les quelques scientifiques de la Couronne mais si quelqu’un trouve la formule miracle à l’autre bout du Royaume et la vends au plus offrant, comment je peux contrôler la situation ? Il y a bien quelqu’un qui a dû trouver une faille dans notre barrière, rien ne m’étonne mais pourquoi s’attaquer à la Reine de cette façon et pourquoi pas le Roi également ? C’était tout à fait étrange et je continuerai à enquêter là-dessus plus tard.

- Si comme vous le dites, peut-être vous êtes tout bonnement fatiguée, tout le monde le serait dans votre cas, vous devriez essayer de vous octroyer un peu de repos, par exemple avec votre fille ? Puis peut-être une discussion Mère-Fille vous fera du bien non ?    

Surtout que sa mère lui dise qu’elle arrête de nous faire des frayeurs à s’échapper partout, le nombre de fois que je reçois des rapports d’une domestique du palais en train de gambader dans les rues de la capitale avec la toilette d’Athéas, quand c’était des femmes, des gardes pensaient que c’était un vol de ses affaires mais non, c’était juste la petite qui s’amusait encore et encore.. Pauvre Garde Moorhel, il devait en baver de garder cette petite chipie à longueur de journée.

Mais comme toujours sa Majesté trouve une feinte pour parler d’autres choses alors que pour une fois, on parlait de ses problèmes propres et non ceux du Royaume. Je préfère abdiquer quand elle me montre la photo de mon nouveau compagnon, un sourire s’affiche directement sur mon visage.

- Oh oui, très mignonne créature effectivement, c’est un petit floki que j’ai adopté, il s’appelle Tsubaki en référence au camélia rouge dit l’Amoureux.

Je sais encore une référence au nom d’une plante mais c’était quelque chose qui me parle puis ça lui allait bien à ce petit farceur.

- Je l’ai depuis une Lune, il fait essentiellement beaucoup de bêtises mais j’ai craqué quand j’ai vu cette petite bouille lors d’un voyage, j’attendais le bon moment pour en prendre un et puis je me dis à force d’attendre, autant le prendre. Je vous l’avoue, pour l’instant il fait essentiellement des bêtises mais c’est comme votre fille et son Gloot.    

Cette petite bestiole qui a le don de faire que des bêtises, elle a bien choisi la princesse, ils vont de paire !

- Je suppose que vous voulez voir prochainement non ?    

Je m’amuse à regarde de nouveau mon petit Tsubaki, il avait une tête toute mignonne et quand j’avais trop de travail, je contemple ce petit cadre et ça me refait d’entrain comme quand je rentre à la maison pour qu’il vienne me faire un câlin, c’est une amante en mieux !

- Il n’y a pas de soucis, j’y penserai à le ramener, d’ailleurs vous n’avez jamais envisagé d’en prendre un ? Vous savez, un petit familier !  

Je serai bien curieuse de savoir ce qui pourrait plaire à la Reine, un lapillon peut-être, un dragon de cerisier était majestueux, l’étoile blanche peut-être ou tout à l’inverse, un ténèbre !

- Mon don… hum...  

C’est vrai chacun avait sa façon de penser sur leur pouvoir, pour beaucoup c’était un don mais j’en connais que celui-ci est plus supplice qu’autre chose et même en faisant en sorte de contrôler celui-ci, nous avons encore à l’heure actuelle l’impossibilité de modifier le pouvoir qui est en nous, on peut toujours en avoir un autre supplémentaire ou augmenter la puissance du premier mais le modifier, non ça jamais car on m’a dit toujours dit que c’était inné, c’était en nous, drôle de concept mais je vais les croire sur le coup

- Vous savez, expliquer son pouvoir, c’est vraiment quelque chose de personnel mais si vous voulez comprendre comment je m’en suis rendu compte, il faut bien que je vous narre le fonctionnement, d’ailleurs je ne sais pas si vous savez l’étendu de mon don, vous on connaît tous le vôtre, passez sur votre joug peut-être terrifiant !   .

Je m’égare, je m’égare, je sais que le pouvoir de la Reine n’était pas qu’une bénédiction, comment on pourrait vivre avec elle sans cacher la moindre chose, nous ne pouvons qu’être honnête, il arrive à tout le monde de penser à autre chose sans pour autant que ce soit mal, j’imagine bien que Grimvor doit être fou amoureux de sa femme, je comprends tout à fait sa notion de fidélité qui est très strict, comment il aurait expliquer pour l’amusement, je lui demande de m’embrasser pour le défi que j’ai hautement gagné ? La discussion dans le lit conjugal le soir même aurait été épique !

- Enfin on parlait de mon don, il est assez simple, je peux voir les émotions des gens enfin dit comme ça, on pourrait croire que des mots flottent dans les airs non ça se ressemblent a des fils, un  peu comme les fumigènes,  les ondes ont plus ou moins une amplitude mais aussi une couleur. Ma jeunesse a consisté à comprendre d’abord ses fils qui apparaissaient devant mes yeux, ce n’était pas facile au début, je pensais halluciner mais après avoir cherché dans divers bouquins, j’ai enfin compris pourquoi, c’était la manifestation de mon pouvoir, il n’est pas douloureux et maintenant je contrôle l’apparition de ses ondes mais pour ça, je dois me concentrer sur la personne et mes yeux prends une couleur ambrée.    

Je m’amuse à le faire et mes yeux changent aussitôt de couleur, j’avais la possibilité de changer mes yeux à ma guise ! Plus jeune, je m’amusais beaucoup à ce petit jeu et j’ai eu le droit à de nombreux cobayes, consentants ou non surtout quand j’ai étudié la partie colère mais au fond, je m’amuse encore à relire mes notes, j’avais établi un vrai programme scientifique là-dessus !

On passe ensuite sur l’histoire de ses mauvais rêves, j’étais assez perplexe sur la chose mais notre monde contient une partie de magie inexpliquée et ça ne m’étonnerait pas que son fils essaye de communiquer avec elle, peut-être c’était la seule façon qu’il a eu pour montrer qu’il était encore vivant.

-  C’est une piste à ne pas négliger pour ma part mais laissons les professionnels faire leur enquête, je demanderai à ma meilleure enchanteresse de faire une étude sur ce point, Madame Maklemore est pleine de ressources.  

La situation de son fils était certes critique mais j’avais peur aussi pour la petite Renmyrth, on m'envoie régulièrement des rapports comme quoi ses fugues devenaient de plus en plus fréquentes et surtout elle explore de plus en plus loin, il faut que la Reine essaye de cadrer sa fille, elle seule peut le faire, seuls ses parents avaient une autorité sur elle et même son garde n’arrive pas à lui donner raison mais j’ai peur que ça finisse encore plus mal, la montée en escalade de ses bêtises sera certainement de quitter le palais mais si je parle de ça à la Reine, elle va enfermer Athéas dans les cachots même si c’est pour la protéger… ça serait horrible mais comme elle le dit, une petite discussion leur ferait du bien.

- Puis elle a l’âge aussi de découvrir l’amour, je serai bien curieuse de savoir qui elle pourrait prendre comme prétendant d’ailleurs il y a eu un moment le nom du jeune d’Arphéos mais aussi de son propre garde, les bruits de couloir sont terribles...  

Les rumeurs vont de bon train, il y a bien eu celle entre Queen Milan et moi puis quand le Roi a insinué en face de moi que finalement, on s'apprécie bien toutes les deux, il n’a pu s’empêcher de rire et il m’a certifié que c’était un bon choix vu que la petite était jolie comme un coeur, mon envie de le frapper était à son paroxysme mais je m’étais contenue, cette fille, je ne pouvais l’encadrer mais en plus sous-entendre une relation charnelle avec elle… plutôt mourir !

-  Un voyage au Grand-Port pour parler avec le Gouverneur d’Arphéos,  il faisait partie d’un programme de réhabilitation, abandonné par son clan, une associaton les recueillent et les domestiquent ensuite.

Mon pouvoir toujours en action, je vois une nouvelle courbe qui apparaît devant moi, j’avais dit quelque chose qu’il ne fallait pas et même si Allys faisait toujours en sorte de garde un calme olympien ou de cacher ses émotions par des mimiques, ce petit sourire la trahit mais je ne savais pas où j’avais fauté, c’était la partie compliqué de mon pouvoir, trouver la faille mais comme toujours, elle rebondit sur autre chose et encore j’ai failli m’étouffer quand elle évoque le mot chérie.

- Des b-b-b-étises…. euh...non  

Je ne savais pas trop quoi répondre surtout quand elle prends une position d’une mère de famille qui réprimande sa progéniture mais je vois qu’elle adore me taquiner, elle essaye de me faire un arrêt cardiaque, je suis sûre que c’est ça ! Mon palpitant revient presque a un rythme normal même si je sais que c’est pas encore le cas sur ma figure et que mes mains cramponnent un peu les accoudoirs mais maintenant je vois une façon de répondre à sa taquinerie...

-  Maintenant que vous venez de confirmer notre nouvelle relation, je crois que vous me demandez de vous inviter de ma demeure si j’ai bien compris non ? Faudrait qu’on prévienne nos conjoints respectifs pour notre nouveau partenariat alors.

A mon tour de sourire un peu à cette fantaisie pendant que je pousse un peu le plateau pour qu’elle attraque plus facilement la théière.

- Un partout c’est ça ?    

Mon sourire se fait plus grand et essaye de reprendre un peu plus de sérieux.

- Oui ça serait un plaisir de vous présenter Tsubaki, ça sera plus facile de venir dans ma humble demeure, ce n’est pas le palais mais c’est mon chez moi que j’affectionne particulièrement.    

Par contre, Allys n’avait pas joué toutes ses cartes quand elle me parle maintenant la possibilité de voir ma bibliothèque, heureusement que je n’avais rien dans la bouche quand elle évoque les livres de Nyx… Elle les a vraiment lu ? Mes yeux devaient certainement aussi rond que des billes tellement je suis étonnée de l’apprendre…

- Vous avez lu les livres de Lyn Regan… vraiment tous lus ?  

La reine qui lit des fictions érotiques qui sont pour la plupart des fictions homosexuelles, elle a ouvert ses bouquins.. Je me sens mal pour moi la Reine, bah c’est la Reine… l’imaginer lire le bouquin dans son lit surtout les passages osés, ça doit être.. Aaaaaah je ne veux pas y penser surtout que certaines scènes font sensations quoi… notre culotte ne s’en sort pas indemne enfin bref….

-On pourra…. Donc… parler de sa collection… enfin si vous le souhaitez… enfin on n’est pas obligé !    

Oui pas du tout, on va éviter même surtout si Lancelot arrive, je n’imagine pas sa tête à lui d’ailleurs il ne va pas tarder et nous continuons à parler de tout et de rien.

- Pour le familier, choisissez sinon la solution du famillier-sitting, je peux vous prêter Tsubaki quelques jours, ça pourrait vous faire du bien, quelques jours dans l’année, faire des câlins à cette boule de poils, ça vous requinque !    

J’entends des pas et on frappe à la porte, c’était Lancelot, je me lève et me dirige vers la porte pour lui ouvrir.
- Bonjour Monsieur Steelhearth, d’être venue si vite, rejoignez nous, j’ai une invitée de marque aujourd’hui.  

Gardant toujours son sérieux, il fait une révérence simple mais avec politesse, se calant dans un coin, je lui explique la situation et accepte les conditions, je prendrais mon pistolet fumigène si nécessaire mais encore une fois il me rappelle qui se ferait aussi discret que possible, qu’on n’avait pas à s’inquiéter juste qu’on essaye de suivre le plan et ne pas partir en vadrouille un peu partout, il nous attendra au premier point de rendez-vous à la sortie du palais.

- Ma Reine ? Vous êtes prêtes pour faire du shopping.  

Je tends mon bras pour l’aider à se relever et fais un signe de tête à mon Garde pour qu’il s’échappe, je ne voulais pas qu’il voit comment j’allais m’y prendre, j’ai juste spécifié qu’on s’attendent à la porte Nord.

- L’accès se fait par la remise, allons-y, le grand air nous attendent.  

Passant par la remise, tirant plusieurs livres pour faire une combinaison, une porte dérobée s’ouvre et nous voilà partie pour de nouvelles aventures...

Il est vrai que le “ chérie “ de toute à l’heure est sorti comme ça mais je m’attendais vraiment à l’arrivée de quelqu’un d’autre mais la Reine était toujours aussi taquine avec moi et elle profite de toujours remettre sur le tapis certaines de mes défaillances, c’était un petit jeu qui c’était installé au fil du temps quand nous étions rien que toutes les deux où nous étions deux femmes qui ne parlaient pas de leur travail, c’était encore trop tôt de dire amies, c’était un terme trop fort encore à mon goût en vue de notre relation mais j’aimais particulièrement passer du temps avec elle, elle était très bon public et semblait toujours intéressée par les multiples histoires que je peux raconter, rien que ça… ça fait mon bonheur !

-  J’essaye de faire mon mieux mais vous êtes une adversaire coriace !  

Mais redoutable jusqu’au bout, ce petit clin eu l’effet escompté, elle savait y faire dans les compliments et dans la flatterie mais je ne vois aucune séduction de sa part, elle a toujours été honnête et dit ce qu’elle pense.

-  Il faut donc qu’on organise cette visite dans ce lieu exceptionnel prochainement alors, ça serait un plaisir de vous accueillir Allys.  

Si on pouvait éviter le côté surprise, ça m’arrangerait enfin surtout Louise, mon intendante, quand elle va voir débarquer la Reine à la maison, elle ne va pas comprendre et je vais avoir de multitudes remontrances de ne pas l’avoir prévenu puis la Régente voulait voir ma fameuse bibliothèque et je fus plus que surprise quand elle me demande d’où vient l’origine de tous ses textes, mes yeux étaient encore devenus plus grand que tout à l’heure, j’étais dans une impasse et elle attendait une réponse sincère de ma part surtout quand elle rajoute qu’elle utilisait en quelque sorte son pouvoir. J’y voyais plus comme une invitation à parler à coeur ouvert car en m’intimant à répondre honnêtement c’est qu’elle voulait quelques détails croustillants que j’aurai fais en sorte d’esquiver mais étant un peu prise au piège, je finis par tout avouer…

-  Je vois que vous aimez toutes sortes d’histoire… et que je suis obligée d’y répondre… c’est… mesquin de votre part mais je vais y répondre pour étancher votre soif d’apprendre !  

Reprenant une respiration plus calme et m’installant confortablement dans le sofa, comment j’allais aborder ce sujet sans partir dans des horizons inexplicables et le tout de manière lyrique, c’est peut-être ça le plus dur, le dire de manière poétique enfin poétique quand je me remémore la scène des bois, il y a rien de poétique dans ce passage… mais alors rien du tout !

-  Alors pour tout vous dire, l’auteure n’a pas écrit de livres depuis un certain temps, enfin ceux de ce registre, nous nous fréquentons depuis plus d’une saison et pas de nouveaux livres n’ont vu le jour, peut-être dans les prochains qui sait...

Je pense que les prochains risquent effectivement inspirés par certaines de nos scènes mais je lui ai demandé d’éviter surtout si les gens savent que nous nous fréquentions, je n’aimerai pas que ma vie sexuelle soit lue par tout le Royaume non plus alors si la Reine les lit… j’étais tout bonnement fichue.

-  Mais…. Il se trouve que…. Effectivement, nous avons testé certains scénarios, pour la science bien entendu  

Dis-je en regardant tout bonnement ailleurs, comme mon magnifique tapis tissé main du Village Perché, très beau tapis !

-  Enfin… si ce genre de lecture vous plaît, on pourrait en discuter mais j’avoue que …. En parler avec vous, ça me demander un certain temps d'accommodation, je n’ai pas l’habitude de faire des groupes de lecture sur cette thématique !  

Je n’ai ajouté que ce délai sera très très long mais j’espère qu’elle peut voir entre les lignes mais si il le faut je le ferai mais j’ai plus l’impression que c’est certainement moi qui va devoir parler à coeur ouvert qu’elle, je me fais toujours avoir avec la Reine… mais bon nous passons très sur le sujet du Floki et c’était tout bonnement de mon niveau.

-  Vous êtes mère, vous pouvez bien garder un petit Floki le temps de quelques jours mais quand vous le souhaitez, je serai ravie de faire les présentations, il adore les câlins et les gratouilles sous le menton, puis lors des longues nuits de la saison froide, il ferait une excellente bouillotte sauf si le Roi accomplit déjà cette tâche !  

De ce que j’ai vu, je sais que le couple royale sont fous amoureux et très proche mais est-ce que Grim était aussi fanfaron dans l’intimité, j’en avais aucune idée, c’était leur vie et leur petit jardin secret mais peut-être plus tard, j'essaierai de demander des informations à Allys, juste pour embêter Grimvor !

La discussion fut interrompue par le Garde, enfin l’heure de la délivrance pour la Reine. Je donne les dernières informations pour glisser ensuite dans le passage secret, sa Majesté à mon bras.

-  C’est vrai, notre temps de fuite doit rester raisonnable pour ne pas créer des ennuis à la Garde et surtout pour moi, nous faisons tout bonnement le mur !  

Nous avons quelques escaliers à descendre puis nous devons passer en sous-sol pour rejoindre un long tunnel qui nous fera déboucher sur une cave d’une librairie non loin. J’ai beaucoup discuté avec le patron, il avait un âge avancé et il était dans la confidence depuis les lustres, le seul problème ça sera quand celui-ci disparaitra, je devrais prendre la décision de condamner l’accès mais nous n’en étions pas là, ça sera un sujet à traiter plus tard, le passage était encore sécurisé, c’était tout ce qu’il compte. Nous arrivons dans la boutique par le remise et nous saluons vivement le patron avant de sortir dans la rue commerçante.

- Je crois que la dernière fois, nous avons évoqué la visite d’une boutique fort alléchante, je pense comme première étape, ça pourrait être intéressant et surtout nous pourrons passer le temps qu’on veut.  

Invitant la Reine à me suivre, je retrouve tout d’abord le premier lieu de rendez-vous avec Lancelot qui une fois qu’il aperçoit nos silhouettes, il file en douce se promener. Quelques passants nous regardent, nous étions clairement deux jolies nobles mais la tenue de la Reine était certes plus passe-partout que d’habitude mais si on s’attarde un peu trop sur son visage on pourrait la reconnaître mais nous prenons rapidement le large pour se diriger vers l’est, il fallait qu’on quitte l’Ile Royale pour rejoindre la partie commerçant de la ville qui tourne plus vers le Grand Marché, la boutique se trouvait non loin.

Il y avait là peut-être une dizaine de minutes de marche et une fois sur le pont, je m’amuse alors m’arrêter pour expliquer l’histoire de ce pont.

-  Je ne sais pas si vous connaissez l’histoire de ce pont ? C’est suite au génie de Stanor Renmyrth, le douzième qui a décidé de s’affranchir des ponts en bois pour les ponts de pierre et autres éléments plus solides. C’est même lui qui a rénové l’ensemble de l’architecture du Palais ! Mais ce que je voulais vous dire, c’est qu’il a eu l’idée de ce pont à l’âge de quatorze ans et sa mère, la Reine Mihana, l’a laissé faire ce qui lui a donné envie de construire plein de ponts partout, en affinant sa technique à chaque fois mais comme vous pouvez le voir, ce pont a deux cents ans et il tient encore debout !  

- Je vois que vous avez pris des leçons depuis la dernière fois !  

Je fus surprise certes mais surtout heureuse d’entendre la Reine expliquer l’histoire de son aïeul, Stanor fut un grand architecte à son époque et la Capitale a été son terrain de jeu, nous avons encore les traces de son passage avec tous ses ponts mais également la tour exceptionnel du Palais, symbole de grandeur de la Couronne. Cet homme me plaisait beaucoup car au lieu de réfléchir aux armes, étendre son territoire et autre, il a voulu édifier quelque chose de durable et améliorer les conditions des personnes de la ville puis surtout il a pu former un certain nombre de ses collègues pour ensuite faire la même chose sur tout le territoire, cet homme était quelqu’un de bon, tout comme la Reine Allys qui se penche sur une multitude de sujets, elle ne laissait pas ses conseillers et autres Ministres, dressés les rapports pour elle, elle voulait  comprendre les choses et je me rappelle encore de cette histoire de pont, il avait une histoire et je ne voulais pas qu’on le remplace par quelque chose sans âme, les gens ne comprennent pas ma démarche mais sa Majesté si et je lui étais reconnaissante d’avoir céder en quelque sorte à mon caprice enfin…

Malicieuse que j’étais, je prends les devants et l’invite à continuer notre balade.

- Vous êtes bien curieuse ma chère mais un indice, c’est quelque chose qui vous aidera à vous sentir bien !  

Porter de la lingerie fine, se sentir belle, désirable, ça fait toujours bien à son égo, non pas qu’il faut le faire que pour les autres mais rien que pour soi, c’est déjà un plus même si je ne pense pas qu’elle a besoin de quelques bouts de tissus pour que Grimvor monte en rideau façon de parler mais je trouvais qu’une femme dans un magnifique ensemble était merveilleux,  mieux que la nudite même, c’était ni vulgaire, un brin de sensualité quoi.

-  Mais je vous promets rien de dangereux, vous me connaissez, j’ai toujours le don pour me mettre dans l’embarras.

Me connaissant, je sens que cette histoire de boutique va me retomber dessus quoi qu’il arrive, j’ai le don pour m’attirer les problèmes et j’ose imaginer la tête du Roi quand il va apprendre que je fais des sorties de ce genre avec sa femme, lui qui a eu l’esprit assez tordu pour croire que j’ai pu avoir une relation intime avec Queen mais pire encore que je l’appréciais, enfin que je l’aimais quoi, sur le coup, je ne sais pas c’était quoi le pire mais je ne préfère pas imaginer tel choix cornélien, non je renie tout en bloc, c’était tout bonnement impossible, I.M.P.O.S.S.I.B.L.E !

Nous passons ensuite par la grande place marchande où se trouve une statue de la Reine Luna la cinquième, la femme de mon aïeul. Je finis par m’arrêter encore une fois et lui raconte quelques histoires.

- Je crois que vous connaissez Luna dit La Négociatrice non ? Elle a édifié cette place dans les années quatre cents quatre-vingts, elle était redoutable en affaire et le plus marrant dans cette histoire, son mari était un DU LYS, toutes les deux ont voulu établir une monnaie principale sur Aryon, il y avait encore pas mal de trocs à l’époque et suite à la découverte du mine de cristal, la Couronne a décidé de faire de ce minerai, la monnaie du pays avec une petite touche de magie pour éviter la fausse-monnaie, un processus intéressant à vrai dire !  

C’est un secret d’état, la mine et ses ateliers d’enchantement sont des mieux gardés, il ne faudrait pas qu’un gang s’y attaque, c’était toute l’économie du Royaume qui allait en pâtir et nous avons déjà face dans le passé à un marché parallèle de cristaux, nous avons depuis renforcé l’enchantement et rajouter des détails supplémentaires qui est visible à l’oeil nu comme ça les commerçants se font moins avoir mais il y a toujours des failles partout malheureusement…

-  Mais on peut retenir aussi que cette Reine fut un génie de l’économie mais avant qu’elle ne reprenne les rennes du royaume, dans sa jeunesse on va dire, elle a perdu sa jeune soeur, une certaine Hel Diane qui aurait disparu à l’âge de ses seize ans, personne ne l’a retrouvé depuis mais des gens racontent que son fantôme rôde toujours dans le coin et elle se réincarne dans le corps d’une jeune femme mais je n’ai jamais eu l’occasion de poursuivre cette piste…

Une longue histoire sordide mais il était rare que des enfants royaux disparaissent, certains sont morts de maladie mais de disparition… l’autre cas que je connais, c’est celui d’Aeron mais j’espère que la finalité ne sera pas la même… Je continue alors ma route, longeant le bord des bâtiments évitant la foule, je voulais rejoindre l’allée qui se trouve le plus à l’Est, la boutique était cachée dans une ruelle calme et sans ennui, la devanture était d’un rouge éclatant avec quelques fleurs peintes, au lieu, on pourrait croire à un fleuriste mais c’est quand on s’attarde devant la boutique qu’on comprends où nous tombons, la vitrine était certes fleurie pour éviter de déranger la plupart mais des détails subtiles nous font comprendre que c’était une boutique de lingerie, il suffisait de rentrer pour comprendre mais peut-être que la Reine la connait déjà, l’Etoile de la Rose avait une clientèle assez chic donc…

- Ah… nous arrivons bientôt !  

Je lui laissais encore le temps de la surprise..

- Vous me flattez mais sachez que tous les Du Lys ne sont pas comme ça… peut-être les natifs car si vous rencontrez ma mère, c’est une toute autre histoire...

Une matriache née Milan qui essaye de vivre au travers de la vie de ses enfants, mettant une pression sur chacunes de nos épaules pour que le nom Du Lys brille de mille feux. Je suis l’aînée, je n’étais pas forcément désirée et ce n’était pas forcément un mariage d’amour entre mes parents, je suis arrivée beaucoup trop, ruinant la jeunesse et la beauté de Mère… une succession de choses qui ont fait la relation chaotique que j’ai actuellement avec elle, mon père restant en retrait, ne voulant pas affronter le courroux de sa femme, femme qui désespère de me trouver un parti convenable pour agrandir la famille… Enfin, on ne choisit pas ses parents mais depuis maintenant quelques Lunes, elle est ravie d’avoir une fille Première Ministre...

- Je pense que même eux, ils ne savaient comment on allait parler de leur histoire, c’est malheureusement quelque chose qu’on ne sera jamais, à nous de laisser des traces admirables de nos exploits pour que votre nom retentissent avec gloire dans les archives royales !  

Nous sommes qu’au début de notre ère, on a encore beaucoup de temps à arriver à quelque chose, je ferai en sorte que notre Reine trouve sa place dans les archives, je m’étais fais le serment lors de mon mandat de rendre ce royaume meilleur, quoi qu’il en coûte !

On parlait ensuite d’anciens membres de sa famille quand elle évoque un soi-disant fantôme et je m’arrête brusquement. Pourquoi je n’étais pas au courant de cette histoire, une femme se prétends de la famille royale mais on me dit rien !

- Connaissant mon amour pour l’histoire, personne n’a osé penser me la présenter…  

Dis-je en murmurant limite pour moi-même quand elle me parle maintenant d’un autre fantôme mais ces cauchemars ne sont-ils pas dû à ses soudaines apparitions ? Revoir des revenants n’étaient pas des choses et depuis quelques Lunes, elle en fait de plus en plus les frais, c’est étrange, je vais devoir me pencher aussi là-dessus, mal de tête en perspective…

- Mais nous avons toute notre journée aujourd’hui pour me raconter ses histoires, je serai ravie de les entendre, ça vous a beaucoup importuner j’ai l’impression.

Mais rien ne vient, peut-être avait-elle besoin d’aide pour commencer son histoire, j’avais l’habitude d’être un moulin à paroles, m’arrêtant juste pour respirer, essayons de la motiver !
- Racontez moi cette histoire de cimetière, cette histoire à l’air plutôt marrante, ça ne semble pas morbide d’ailleurs, allez-y, je ne rigolerais pas, je suis une bonne oreille vous savez, je parle beaucoup mais je sais écouter également !

L’invitant à me raconter cette petite aventure, je continue à diriger notre balade vers le lieu tant désiré, le joyaux de la sensualité, j’aurai voulu mieux préparer notre venue, privatisé la boutique pour être tranquille mais vu le caractère urgent de la chose, je n’ai rien pu faire moi qui adore avoir un minimum de contrôle sur les évènements !

Mais cette petite balade improvisée semble plaire également à sa Majesté, elle reconnaît la route, il faut dire que ce chemin n’amène pas à trente six boutiques non plus… Allys prends même l’iniative de me taquiner comme toujours, c’était son sport préféré et je répondis avec le même ton.

- Jamais, O grand jamais je n’aurai osé faire une telle chose Majesté, vous me connaissez, faire des coups en douce de la sorte… ce n’est pas du tout mon genre surtout après vous avoir promis que je vous y amènerai...

J’ai toujours voulu faire ça depuis qu’on évoqué ce sujet, amené dans une boutique du genre pour aller faire du shopping pour des emplettes plus ou moins osées, ce n’est pas tout le monde qui peut se vanter de faire une chose pareille et j’aimerai bien être la seule !

Nous rentrons dans la boutique, sourire aux lèvres, les festivités allaient commencer et je salue la propriétaire, je pars aussitôt la voir, demandant une conversation plus privée, laissant la Reine observée la marchandise, je demande qu’on ferme la boutique à d’autres visiteurs, par chance, nous n’étions que deux et la commerçante comprit aussitôt ma demande, tournant discrètement le panonceau. Nous étions enfin tranquille et je pars retrouver la brune, qui me présente un ensemble extravagant, je crois qu’il y a plus de ficelle que de bout de tissu à proprement parlé mais j’imagine très bien les courbes féminines de la Reine mise en valeur mais je secoue la tête pour oublier aussitôt cette idée, si je commence à imaginer ce genre de choses surtout la scène dans les bois… je ne tiendrai jamais.

- J’avoue que l’ensemble correspond bien à la description du livre mais je ne sais pas si elle a pris ce modèle là, ça restera un mystère...

Mais elle frappe de nouveau en parlant de ma tenue rouge que j’avais porté lors de notre bain improvisé. Là je tourne aussitôt la tête, non non non, ce n’était pas possible qu’elle voit ma tenue, l’autre jour, j’avais encore ma chemise, ça masquait à moitié mais voir le vrai ensemble… il est vraiment beaucoup trop sexy en plus, c’était un nouveau modèle en plus et il avait quelque chose de sympathique, son ouverture à l’avant, des bandes qui mettaient en valeur le dessus du sein mais aussi au niveau des côtes avec un système croisé dans le dos, il y avait qu’un modèle comme ça et je le voyais au loin, au fond de la boutique dans la partie, plus osée on va dire.
-Oh mon ensemble… si je vous dis où il est, j’aurai plus l’exclusivité après...

Et j’imagine très bien Allys dire à son mari que c’était mon idée et que je porte la même chose, ce gros pervers va s’imaginer des choses… ces deux-là avaient la manie de tout se raconter, c’était impressionnant et j’avais peur de ce qu’ils pouvaient bien se dire en privé, c’était un couple aimant mais avant tout des amis ! Mais allez, je dois prendre mon rôle de guide touristique et m’amuse à choisir un ensemble pour la Reine, je suis sûre de la taille, à force de la regarder, j’ai bien deviné les proportions.

- Tenez, celui-ci est l’ensemble de référence dans la scène de l’Opéra.

Une drôle d’histoire encore que Nyx nous avait écrit, un subtil mélange de sauvagerie le tout dans une ambiance où le silence est de mise, l’excitation de se faire surprendre est palpable et surtout le moment où la robe tombe dans ses loges privées…

-Je suis sûre que ça vous irait très bien mais promettez moi de jamais faire cette scène au Grand Théâtre, évitons les scandales s’il vous plaît !  

Ça ferait les gros titres et notre Reine qui est très discrète aurait une magnifique réputation, je connaîtrais déjà la réponse de Grim’, il s’en ficherai royal, comme d’habitude mais Allys, c’est tout autre histoire !

- Voulez-vous faire un jeu et choisir un ensemble pour moi, trouver quelque chose qui pourrait me plaire !

Bon n’évoquons pas le sujet de se les montrer mutuellement sur nous, ça serait terriblement … je ne sais pas comment le dire, un supplice de la voir ainsi...

- Vous êtes allée au cimetière seule !  

Voilà l’information que j’ai pu retenir lors de son histoire, elle avait envie de liberté depuis quelques Lunes, je sais qu’elle a la pression mais tout de même, faire des choses irréfléchies de la sorte, où va le monde ? Si on l’avait attaqué et si ce n’était pas son “ héros “ qui était là mais quelqu’un d’autre ? On n’aurait rien su…

- Votre mari est au courant que vous avez des envies d’aller faire des sorties dans des lieux plutôt insolite surtout qu’Edmond Delancy était son supérieur à l’époque, il a confirmé que c’était bien sa réincarnation qu’il n’était pas dangereux ?  

Je ne sais plus si c’était sa conseillère qui parlait ou son amie mais j’étais inquiète tout d’un coup, pourquoi elle veut que j’ai des sueurs froides à chaque nuit maintenant si elle me dit le lendemain qu’elle a décidé de visiter encore un autre quartier de la Capitale pour sa culture personnelle.

- Essayez d’être raisonnable tout de même Allys, mon coeur ne va pas tenir longtemps sinon.  

Je sens que je vais demander des vacances prochainement, je prendrais la Reine avec moi pour être sûre qu’elle ne fasse pas de bêtises, le Roi assurera l’intérim, qu’il travaille aussi le petit, un week-end entre filles, une bonne idée tiens, dans les sources chaudes de Forteresse, encore une autre bonne idée ça, il faut que je trouve un prétexte pour cela !

Enfin, c’était encore une autre histoire et maintenant la boutique en vue, j’avais enfin accompli ma promesse, j’essaye de respecter ma parole dans tous les cas sauf cas exceptionnel mais je lui avait promis et maintenant nous voilà ici dans cette boutique, j’ai quelques idées qui me traversent, des scénarios que même Nyx n’aurait pas forcément pensé.

-  Oui je m’intéresse à plein de sujets, je suis aussi une femme, il faut bien profiter de quelques plaisirs, j’aime me sentir désirable et ces petits joyaux m’aident grandement.

Nous avions toutes les deux un âge où notre beauté était encore intéressante, elle avait eu certes deux enfants mais rien n’a changé sur elle, elle a toujours eu ce charisme, ses yeux, cette silhouette, je comprends que Grimvor soit fou amoureux mais j’avoue que Nyx, un peu plus jeune que moi avait le don de me faire tourner la tête et pas que d’ailleurs… Nous avons atteint un âge où nous sommes en symbiose avec notre corps, assumant nos désirs, nos passions, plus besoin de prendre des pincettes et voir ses yeux plein de désirs dans ceux de mon amante quand je porte un ensemble affriolant, ça n’a pas de prix et j’avoue que j’ai fais pas mal d’emplettes par ici… je dois avoir un compte fidélité, je rougissais un peu à l’évocation de l’Opéra, cette scène… un vrai régal.

-  Ce jeu me va très bien, faisons cela Allys, je sens que quelqu’un va être heureux de votre retour d’emplettes...

Mon côté ça va être pareil, j’imagine déjà le sourire carnassier de la Ministre de la Justice, je chasse aussitôt cette idée et part dans les différents couloirs, je dois trouver trois tenues donc une remarquable, est-ce que je peux faire oser ? Je farfouille un peu partout, je ne sais pas si j’ose une tenue rouge, une noire ou dans les tons violets, le rouge est la passion, le plaisir, je qualifie tellement la reine de cette façon mais c’était mon jugement propre mais est-ce que j’avais raison de faire comment ça ?

Allez suis ton instinct Haru, fait comme tu le sens, choisi une tenue osée rouge, il faut que je trouve celle qui mettrait ses courbes en valeur, surtout ses fesses et le haut de ses cuisses. Allez, j’attrape l’ensemble que je vois, un haut en dentelle avec des balconnets qui relèvent les seins, des attaches qui se croisent dans le dos, laissant tout de même une bonne partie du dos libre, de la surface à embrasser, rien d’imaginer cela, j’ai quelque frissons, j’attrape une sorte de ceinture pour porter les bas, une culotte tanga qui met en valeur le galbe des fesses,  c’était osé mais pas encore, je prends un body qui couvre la moitié de son buste, c’était une bande centrale couvrant son nombril, on pourra voir ses longues jambes avec l’échancré de la culotte, le nez dans les tissues, la Reine m’interpelle.

-  O-o-oui très bien Madame Renmyrth, j’amène ma sélection de ce pas.  

Elle m’appelle par mon nom de famille, je fais de même ! J’attrape un ensemble en dentelle noire, car la dentelle, c’est le minimum dans une lingerie et ça ira très bien avec mes cheveux. Je rajoute les vêtements dans le cabas et me dirige fièrement vers les cabines, elle était déjà dans la sienne, comment je vais faire pour lui donner ? Hésitante, je frappe la porte, me mettant dans un coin, je ne veux pas être traitée de perverse !

-  Allys, voici les ensembles.  

J’attends qu’elle ouvre et tends le bras discrètement à travers les portes, allez Haru n’imagine pas qu’elle est nue, de toute façon, elle n’avait pas intérêt de s’être habillée, enfin bon, je file en quatrième vitesse avant que mes pensées s’échappent de ma tête et surtout qu’elle ne lise pas mes folles envies sur mon visage.

-  Bon qu’est-ce que vous m’avez pris...

Je me retiens de rire en voyant l’ensemble, elle avait pris quelque chose de magnifique, ses lacets… un supplice à défaire pour l’autre puis la petite touche avec la fleur, un curieux rappel de mon nom de famille, ce beau bleu, une couleur que j’affectionne, cette dentelle… je me retiens de faire un commentaire et commence à me déshabiller et pose mes affaires délicatement sur la chaise, prenant le soin de les plier pour ne pas les froisser et attrape le body au lacet, je commence à le mettre et au moment de serrer le tout, je réfléchis alors tout haut.

-  Vous allez rire Allys mais est-ce un piège votre tenue, ça ne se met pas tout seul...

Elle l’a fait exprès… je suis sûre !

Me voilà dans un moment de gêne intense, j’ai dans les mains l’ensemble de bout de tissues et de lacets mais je n’ai aucun moyen de le mettre seule sans que ça finisse en désastre, qui est le concepteur qui a inventé un truc pareil ? Oui c’est sympa quand l’autre le défait mais pour le mettre, il y a pensé ? Je sais qu’être sexy, c’est souffrir mais il y a une limite à tout, je ne vais pas appeler ma voisine pour m’habiller pour faire plaisir à mon amante le soir venue pour la petite surprise, non non, c’est impossible de demander de l’aide à la Reine en personne…

Mais je n’avais pas le choix et tente quelque chose de ne jamais fait ni même dans les rêves les plus fous, je crois que je me surpasse aujourd’hui après tous ses compliments sur mes joues et quand elle m’appelle chérie… je crois que si elle continue, non je ne préfère pas y penser.

- Je crois que je n’ai pas vraiment le choix si je veux voir si il me va bien, vous mettez beaucoup de difficulté dans le jeu Allys...    

Je soupire à cette affirmation, j’avais l’impression qu’elle aime nous mettre dans des situations non conventionnelles.

- Je pense que j’arriverai à en survivre mais je trouve que vous vous amusez beaucoup de la situation tout de même !    

Je me tourne enfilant l’ensemble devant, laissant mon dos libre pour le tressage avec les lacets, je vérifie que rien ne dépasse, j’avais encore mon pantalon, je ne vais pas me présenter les fesses non plus, j’ai des principes surtout si la vendeuse passe à ce moment-là, qu’est-ce que les rumeurs diront encore ? La Reine semble être proche de sa première ministre, elle n’est pas donc que son bras droit mais plus encore ? Là, je ne sais même pas comment on va pouvoir rattraper le truc sauf si je tue la vendeuse avant, un accident peut vite arriver dirons-nous…

- C’est bon, vous pouvez venir….    

Instinctivement, je me contracte quand j’entends le rideau s’ouvrir, je ne sais pas sa réaction, moi personnellement,  une jolie fille me demande d’aller dans sa cabine pour l’habiller et qui en  plus connaît très bien mes goûts pour la gente féminine, je m'inquièterais ou sinon c’est clairement une invitation à quelque chose.

- Je suis désolée de vous demander ça, c’est un peu de votre faute quand même mais on va dire que c’était inéluctable en venant ici, je n’y avais pas pensé, j’ai surtout pensé à faire quelque chose d’amusant et qui vous sort, j’espère que ça vous plaît, enfin je pense que oui.  

Je m’arrête de parler un instant, comprenant que je n’arrête pas depuis tout l’heure.

- Oui je parle beaucoup, bon vous avez vu que j’adore parler mais encore plus quand je dois combler une situation, enfin ne faites pas attention, allez-y, attacher moi le haut s’il vous plaît !