Les murmures du passé
─ avec LuzAlors que je m’apprête à partir tu insistes pour avoir ton propre origami. Tu n’as pas à batailler bien longtemps, je succombe directement à tes yeux doux. J’ai du soucis à me faire avec toi ! Il va me falloir apprendre à te résister … Ou pas ! Au diable l’orgueil, profitons de nous.
J’attrape une nouvelle feuille et je m’applique à plier soigneusement celle-ci jusqu’à ce qu’une panthère prenne forme. Cela prend un peu de temps, tu es subjuguée par mes mouvements et aussi excitée que Sephora lorsque je te donne ton précieux cadeau.
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J’ai appris ça un soir de la chaude saison, une vieille marâtre muette m’a fait découvrir ce passe-temps alors que le sommeil semblait fuir mes nuits. Et depuis je me suis bien entraîné.Je me rappelle encore la petite table avec les diverses sculptures de papier posée dessus dans la rue, et les enfants tous émerveillés choisissant leur cadeau. La bonne femme faisait ça pour le plaisir et certains soirs se posait dans une rue d’Aryon pour le plaisir des rêveurs. Intrigué je m’étais arrêté, observant avec attention sa technique. Mon adulation l’avait poussé à m’apprendre, nous y passions quelques heures., et depuis, il est mon remède contre les insomnies.
Nous marchons comme deux tourtereaux transits dans la rue, ta curiosité l’emporte, je réponds avec plaisir à tes questions, te révélant le propre d’une mission, prendre une quête, partir seul ou avec d’autres aventuriers, chasser le fauve comme tu dis, ou bien escorter un marchand, parfois un Noble, le genre de missions que j’évite absolument. Trouver une plante particulière, ou participer à la sauvegarde d’une espèce. Les requêtes sont diverses et variées, jamais on ne s’ennuie dans ce métier. On s’équipe pour préparer la mission et c’est partie pour l’aventure, nul ne sait comment celle-ci se déroulera jusqu’à y être.
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Krysta est aventurière oui, mais ce n’est pas à la Guilde que nous nous sommes rencontrée. Alors que je cherchais une plante du côté de la grande forêt pour un alchimiste, une jeune fille s’est fait prendre au piège par quelques brigands. Je l’ai aidé à faire fuir les rustres. Tu comprends bien, une gamine de frêle apparence contre trois gaillards. J’allais pas la laisser se débrouiller.J’ai toujours eu horreur de l’injustice et de l’inégalité. Tu me demandes alors pourquoi habiter si près de mon ancienne vie.
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La meilleure cachette est sous le nez des gens tu sais. Je suis plus proche de la Guilde ainsi, et étant toujours en vadrouille, je ne reste guère souvent dans la Capitale même. Cela me permet de voir ma sœur aussi …Je crains que cette dernière information ne te blesse, Calia, la seule à être restée au courant pour ma vie. J’aurais pu te garder de la même façon qu’elle près de moi. Cela aurait-il eu beaucoup d’incidences sur nos vies ? Je crois bien que oui. A peine rentrés sur le perron de mon studio je t’enlace pour te faire oublier ce mauvais souvenir, et entre deux baisers j’attrape ton menton, mes yeux dans les tiens.
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Je ne compte plus te quitter Luz, peut importe où nous serons sur Aryon, occupés chacun avec nos missions, nous nous retrouverons.Tu m’embrasses longuement et mon corps ne quitta plus le tien du reste de la nuit.
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Les jours passent et nous nous préparons pour la grande mission Royale. Je te donne quelques conseils sur certains matériaux, et où te procurer du matériel de bonne facture. Je fais de même, la découverte de la cité enfouie n’est pas à prendre à la légère, et nous ne sommes jamais partis avec autant d’incertitudes sur la quête à mener. Malgré tes allés retours nous avons passé beaucoup de temps ensemble, rattrapant comme il se doit nos années l’un sans l’autre. Cela fait du bien d’être soi, entièrement soi. Ne pas cacher son passé, ne pas le rendre inexistant. Non, tu sais tout maintenant, et en moi un poids s’est comme volatilisé. Sans m’en rendre compte je transporte mon choix comme un fardeau, je ne le regrette pourtant pas. J’aime ma vie actuelle, parcourir le monde juste en tant que Naë. Être personne, me fondre dans la masse. Te retrouver est libérateur, je reste toujours Naëry Wig, mais Reyan me remercie de ne pas l’oublier. Je lui dois mon éducation, ma personnalité, mon savoir être. Toi tu sais qui je suis, dans mon entièreté, et ça fait du bien.
Je reviens de mes derniers achats et je te retrouve vêtue d’une simple chemise m’appartenant. Ma première réaction est de vouloir t’enlever cette chemise pour y découvrir ce qu’elle cache, sachant pertinemment la simple peau douce qu’elle recouvre. Tu m’enlaces, je te réponds par un doux baiser sur les lèvres, les bras encore chargés de divers sacs d’emplettes. Je n’ai le temps de répondre à ta question que tu me fais découvrir le cadeau de ton grand-père pour nous.
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Quel homme attentionné. dis-je en mettant le bonnet et l’écharpe associés de petits rennes sur fond vert. Tout comme ton magnifique pull qui semble néanmoins bien tenir chaud.
Tu parades devant moi, je fais de même, abandonnant mes paquets dans un coin.
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Et je discerne la médaille du duo le plus chic à …. J’attrape tes mains te faisant tourner devant moi, tes jambes à l’air sous le gros pull de laine.
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… Nous!Je t’embrasse en riant, mes mains froides glissant sous l’épais tissus. Tu as un mouvement de recul sous l’effet glaçon, me donnant une fausse tape sur l’épaule pour oser te faire subir ça.
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Reviens par là, je n’en ai pas fini avec toi !Je te ramène contre mon corps dont la chaleur monte étrangement rapidement, mon regard plein de désir pour toi. Le pull et la chemise ne reste plus très longtemps sur ta peau, bientôt remplacés par mon torse contre toi sous le drap de mon lit.
code ─ croquelune