Début de la saison froide - après l’évènement d’Halloween

Ça fait une Lune que j’attends mon châtiment pour le bizutage que j’ai fais subir à ma Capitaine, enfin on a déjà eu des centaines de tours de caserne, des heures de nage mais encore rien de bien remarquable, le truc qui te fait comprendre que je n’aurai plus jamais le droit de faire une chose pareille sans qu’elle me balance par dessus les remparts mais j’ai parlé trop vite, elle avait décidé autrement, elle m’a parlé d’une visite de courtoisie à la Forteresse, profitant de l’occasion aussi pour son armure et se présenter au Capitaine là-bas, on laisserait Lagertha gérer tout ça ici, de toute façon l’officier Pesquet s’occupait de la capitale en elle-même et Lagertha des abords et le contrôle des navires, comme d’habitude quoi sauf qu’on ne sera pas là mais avec le nouveau Commandant et le Capitaine Hekmatyar, on peut bien partir une Lune pour se “ promener “ non ? Enfin si j’en ressors vivante de cette expédition, j’ai peur qu’elle me prépare un sale coup pour se venger.

Je prépare alors toutes mes affaires, enfile mon armure, prépare mon cheval avec son équipement, nous en avions pour au moins huits jours de voyage, sans compter les haltes et aussi les inspections de voyage, on a décidé de faire au moins l’aller sur le dos de nos montures et on prévoit au cas ou le retour avec les anneaux de téléportation mais il n’arrivera rien c’est sûr…

J’arrive dans la cour, mon cheval et celui de mon Capitaine prêt, il ne me restait plus qu’à l’attendre maintenant qu’elle me donne notre ordre mission.

Les chevaux prêts, nous allons commencer notre petite expédition, comme prévu, nous nous arrêterons dans certains villages pour faire les inspections générales, peut-être voir certains avant-postes de Gardes et recueillir les doléances des habitants, bref des bonnes journées en perspectives mais le petit sourire suffisant de Dorago, n’augure rien de bon…

- Oui, j’ai pris tout l’équipement nécessaire pour cela mais je pense aussi qu’on trouvera des auberges sur la route    

Après avoir faire mon carnet de bord, nous avons peut-être deux nuits où on dormira à la belle étoile, théoriquement, on pourra toujours trouver au moins une grande chez l’habitant pour se reposer, peut-être pas une auberge mais au moins toît pour se couvrir puis en fonction du temps quand on commencera l'ascension de Forteresse, on pourrait l’atteindre en une journée.

- Enfin sauf si vous adorez le camping Capitaine.  

On grimpe toutes les deux sur nos montures, Lagertha qui vient nous dire au revoir, enfin surtout au Capitaine, moi elle s’en fiche royalement puis elle se doute que je vais certainement recevoir ma punition de notre blague de l’autre jour, elle doit se dire qu’elle a échappé au châtiment mais s’occuper de la Caserne toute seule ne sera pas une mince affaire mais elle a les épaules pour puis les quelques officiers des environs étaient au courant, à nous tous, il ne peut rien arriver de grave non ?

-  Bon c’est parti alors.

Les soldats nous saluent à notre passage des grandes portes et nous franchissons le pont pour atteindre l’Île centrale pour ensuite passer l’Ile Royale, passez devant la Grande Caserne pour franchir la porte Nord de la Grande Muraille, déjà rien que de déambuler dans la Capitale va nous prendre, la population n’est pas à négliger et on n’était pas là pour écraser les gens à notre passage.

Il était encore tôt et les échoppes commençaient à ouvrir, on pouvait sentir la douce odeur de la boulangerie ainsi que la fleuriste qui arrosait ses plantes, une ambiance conviviale se fait sentir dans la rue et les enfants s’amusaient à nous pointer du doigt à notre passage, nous avions nos tenues réglementaires et nos armes, les gens commencent à nous connaître, ça faisait maintenant quelques années que j’étais ici et ce chemin, je l’ai emprunté des centaines de fois, moins Dorago mais ils vont finir par comprendre.

Un enfant blond arrive devant ma monture, je le connaissais, c’était l’enfant d’une amie à ma mère, il m’interpelle et m’appelle par mon titre, j’étais amusée et lui rends son sourire, quelques enfants nous faisaient coucou, je continuais à sourire quand une petite fille arrive près du Capitaine et lui demande gentiment.

- On ne vous connaît pas vous ! Bridget est votre chef, c’est ça ! En tout cas, vous êtes trop belle, je veux être comme vous plus tard !  

Elle prends alors un manche en bois et s’amuse à jongler avec mais je laisse alors la parole à Métèria, je voulais voir comment elle s’en sort avec les enfants...

La petite Léa était toute mignonne de dire une chose pareille, l'innocence des enfants me fera toujours autant rire, je connaissais beaucoup d’enfants dans le coin, surtout leur mère ou autres oncles et tantes, nous étions les enfants de la Capitale surtout dans le quartier où réside beaucoup de familles d’aventuriers, on finit par tous se connaître et chacun nous avons vécu la même chose quand un de nos parents ne revenaient pas de mission, attendant des heures, des jours et des semaines pour attendre l’héros de la famille.

Je m’attendais à une remarque pointue à mon attention mais non, elle fit juste la constatation de sa beauté et de sa soi-disant jeunesse…

- Ne t’en fais pas Léa, je reste toujours la meilleure pour faire les gâteaux au chocolat !    

On finit par quitter les enfants, reprennant notre route, elle lui adresse un salut militaire digne de ce nom alors que je me contente de faire un signe de la main, ils étaient tous mignons ses enfants, ne leur faisons pas peur mais certains se mettent au garde à vous et je leur disais repos au passage, un jeu qu’ils affectionnent.

- Ils sont marrants...  

Dis-je limite pour moi-même, enfin passons et marchons jusqu’à la porte nord, le chemin se fait sans encombre, on aperçoit les dernières factions avant de poser les pieds dehors, Dorago me donne un dernier avertissement, j’essaye de comprendre si l’évocation d’Eawërn est fait exprès ou non mais je garde toujours un sourire calme et la double au passage.

- Je pense que j’arriverai à survivre à cette épreuve puis comme vous le dites, la Gouverneure sait qu’on arrive à deux, ça serait bien dommage d’arriver là-bas seule Métèria...  

Puis j’affiche un petit sourire en coin.

- Puis quand à ma tenue, cela ne la derangea pas de nous accueillir en tenue militaire, c’est un ancien Lieutenant de la Garde, elle comprends très bien qu’on ne peut amener notre garde-robe avec nous.  

Je continue alors ma route et demande à ma monture de se lancer au galop dans cette grande plaine, c’était le moment d’en profiter.

-  Hi-ya !

Les sabots frappent le sol, je suis le mouvement du cheval, on entends les cliquetis de nos armes sur la selle mais ce n’était pas grave, cheveux aux vents, je ressens de nouveau cette liberté, le grand air.. Il y avait que ça de bon et je comptais bien atteindre la forêt avant ma chef !

Je voulais rajouter que la Gouverneure sait très bien que c’est moi qu’on attends à arriver dans une dizaine de jours donc ça serait plutôt problématique de d’expliquer justement ma non-présence à cette inspection mais je ne dis rien, ne voulant pas aller sur un terrain glissant et me faire avoir en beauté par cette Capitaine qui me trouve toujours des feintes.

- Je vais finir par croire que vous aimez que je porte des robes et non mes armures !    

Ce banquet à la commission était grandiose, j’ai pu remettre ma robe verte qui me tenait à coeur, je l’avais mise il y a deux ans pour un repas en l’honneur de mon père, il était revenu d’une mission proche du poste de frontière, un repas festif, des aventuriers, quelques nobles et pour moi une raison d’enfiler une jolie tenue, la petite Léa était là, je m’en rappelle, elle venait de perdre sa première dent de lait, tout le monde l’a entendu ce soir là ! Enfin, c’était avant quand mon père était encore là mais maintenant, c’était à moi de faire perdurer le nom Alnilnam, que les gens se souviennent de nos exploits !

Je prends la tête de notre convoi, c’était amusant et Dorago prends ma poursuite, elle me rattrape facilement, elle avait une bonne monture et je compte bien profiter de cette “ permission “ pour aller récupérer un catosorus-rex, le parfait compagnon pour les montagnes et autres combats.

- Je comptais sur l’effet de surprise puis ça m’évite d’écouter vos bêtises.    

Souriant encore une fois à cette pique, nous avions entamé depuis quelques temps ce petit rituel, taquiner ma chef était un sport à part entière, restant bien entendu à la limite du raisonnable mais ce n’était rien de bien méchant en tout cas enfin sauf la dernière fois mais ça.. On ne le compte pas.

- Mais vous m’avez vite rattrapé, ma tranquillité fut de très courte durée.    

Je vois la blonde chercher des choses dans ses sacoches, prennant d’étranges bout de bois qu’elle assemble, je ne demande ce que c’est mais une fois assemblé, je reconnais aussitôt un trident, elle me lance et j’arrive à l’attraper grâce à mes réflexes de soldat expérimenté.

-  Mais si je le casse ? Vous me mettez la pression là

Pourquoi elle m’a dit ça, je vais limite pas m’en servir, ça doit être certainement son premier trident dans son ancienne unité, quelque chose du genre, ça risque d’être compliqué pour moi, j’utilisais des lances mais surtout des épées, je me rappelle encore du Lieutenant Von Endresil, elle adorait les haches maintenant j’ai une fan de trident, personne ne pouvait se battre de manière traditionnelle ? Non c’était trop demandé !

J’observe rapidement ma nouvelle arme, essaye de trouver le point d’équilibre, il faut que je m’ajuste avec le poid de la tête, j’ai vu tellement de fois Dorago prendre cette arme en main, je mets mécaniquement la main au même endroit, on pouvait voir de toute façon les traces. Tout comme la lance, ce qui est bien, on pouvait changer à loisir la position de nos mains en fonction de ce qu’on voulait faire, le levier pouvait être plus ou moins important en fonction de la force qu’on voulait mettre mais aussi la distance disponible mais ma supérieure a décidé que c’était marrant de m’attaquer pendant qu’elle faisait semblant d’agiter son trident au dessus de sa tête comme elle a l’habitude de faire. Je vois alors le plat du trident arrivé sur moi, mes réflexes met à la verticale le manche et je m’aide de mon autre main pour tenir le manche avec force et surtout encaisser le coup.

Aussitôt mon corps et mon esprit passe en mode “ guerre “, mes appuis changent, mes pieds sont bien enfoncés dans les sangles, mes genoux collent la selle, le cheval sait qu’il doit faire attention car je vais surtout m’occuper de mon adversaire et non de la route, il fera tout pour éviter que je tombe pendant que je m’efforce à gainer le haut du corps. Je repousse alors le trident de ma chef et je place alors le trident sur le côté, prêt à bondir si nécessaire, je vais lui laisser de charger la première… je ne sais pas ce qu’elle a en tête mais faisons en sorte de ne pas la décevoir.

Elle veut donc clairement m’attaquer et voir jusqu’où je peux tenir comme ça sans finir par terre ? Elle sait que je ne connais pas du tout le combat au trident, il faut que je m'habitue au poids de celui-ci déjà que j’utilise rarement la lance alors là, c’était double-peine surtout que je ne dois pas casser son objet précieux, il y avait beaucoup trop de contraintes et sortir mon épée sera vu comme un signe de lâcheté.

- Donc cette petite virée va se solder en une séance d’entraînement intense c’est ça ?

Rien qu’à l’idée, j’ai le coeur qui palpite, un combat à la loyal contre ma supérieure, depuis quand je rêve de ça et là tout de suite, j’ai envie de lui montrer ce que je sais faire surtout qu’on dit toujours que la surprise peut troubler n’importe qui. Je sais qu’elle connaît toutes mes techniques, tous mes appuis, toutes mes attitudes mais avait-elle une seule fois moi sur le terrain en tête d’un cortège de cavaliers ? Non et là j’ai de quoi faire surtout quand elle pointe son trident en avant, j’ai à peine le temps d’esquiver, je vois que son allonge est raisonnable, elle ne veut pas me transpercer non plus et je me décale suffisant pour que la pointe frôle mon visage. J’attrape aussitôt le manche de son trident et actionne mon pouvoir pour déployer mes ailes en grand, donnant de la force supplémentaire et tire ma chef dans ma direction. Je ne compte pas la faire tomber loin de là mais juste la faire changer de cheval, le mien avait l’habitude de voir mes aîles apparaître mais celui de Dorago, c’était une autre affaire mais sans m’en rendre compte, je tire beaucoup plus fort que je le pense, elle était beaucoup légère que je ne le pensais et la voilà littéralement dans mes bras, assise presque en amazon sur moi, son corps trop près du mien…

Mais qu’est-ce qui m’a pris de faire une bêtise pareille… elle va s’imaginer que je fais comme Lagertha et que je la drague ouvertement mais non mon cerveau vient de buguer, j’étais désemparée...

L’effet de surprise est au rendez-vous du moins pour le cheval du capitaine, pour la cavalière c’est une autre histoire. J’ai bien compris qu’elle avait sous-estimé la force que pouvait me donner mes ailes, rien de bien méchant mais ce n’était plus une simple traction via mes bras, non j’avais comme un appui supplémentaire, ne jouant pas que avec mon gainage et la force de mes bras, non c’était tout autre et je la vois maintenant qui bondit sur moi pour essayer de rattraper le coup. Oui là je reconnaissais la guerrière qu’elle était, apte à trouver des solutions lors que la situation lui imposait, tout comme moi, elle a été formé à plusieurs styles de combat, peut-être que la nage n’est pas mon fort mais sur terre, je m’en sors mieux et nous avons certainement un niveau équivalent maintenant à savoir qui était la plus maline.

Mais la position qu’elle adopte me déroute, la voilà sur moi, son trident qui passe derrière son dos, mes ailes se rétractent naturellement pour éviter un quelconque choc, ça faisait un mal de bouctou, comme si on frappait dans un os finalement alors je préfère les ménager. Ensuite, là… je ne sais pas d’où elle a cherché ça mais me plaquer contre elle, sentant son souffle chaud contre ma propre bouche… là non, je m’y attendais pas du tout mais alors pas du tout !

- Euh...  

Voilà tout ce que j’ai pu dire dans ce rapprochement presque intime, certes là c’était la première fois que je l’observais de si près et je m’entends presque dire qu’elle était charmante mais ce n’était pas comme avec Earwën, non rien à voir de toute façon, après je me suis dis que c’était fini de retrouver l’amour dans la Garde et encore moins avec une femme, certes qui avait le don d’être d’un haut poste mais même… finir l’amour, ça ne servait à rien, je voue mon amour à Lucy, c’est largement suffisant.

- J-J-Je ne vous séduit pas, c’est vous qui m’avait collé à vous...  

Bon d’un autre côté, je l’ai un peu tiré vers moi mais ce n’était qu’un détail, bon maxi détail mais détail quand même. Elle relâche la prise mais sa monture fuit au loin, préférant se libérer du poids de sa cavalière, elle avait bien raison mais moi je me retrouve avec un gros problème… un problème blond et je fis mine de regarder ailleurs.

- On peut s’arrêter et je pars retrouver votre monture sauf si c’est encore un autre plan démoniaque pour me déstabiliser...  

- Comment osez-vous dire une chose pareille ! Je suis outrée.  

Je fais une légère mine boudeuse, pour qui elle me prends, genre j’étais le genre de personne à draguer aussi ouvertement mes supérieurs et encore avec Earwën, même encore aujourd’hui, je ne peux pas m’expliquer la relation qu’on a eu ensemble, ni comment celle-ci à glisser de collègues, amis puis enfin amantes, moi la première, je ne savais pas que je pourrai tomber dans les bras d’une femme alors que j’ai été élevé pour être la parfaite femme au foyer, fonder une famille et autre. Non, le Lieutenant Valar était quelqu’un d’extraordinaire, une femme qui avait une classe sans nom, une vraie femme d’une grande famille avec des manières qui vont avec, c’était difficile de rien de communiquer avec elle mais elle savait qu’elle plaisait, elle savait qu’elle avait une plastique désirable mais pour moi, je ne voyais qu’un soldat qui m’a fait tomber dans ses filets et m’a appris le sens d’aimer mais maintenant ça fait déjà quelques années que j’ai oublié toutes ses sensations… Mon coeur se remet à battre bizarrement et détourne aussitôt le visage, oui j’étais pressée qu’elle se pousse, reprendre l’air et penser à autre chose.

- Oui, vous pesez votre poids Capitaine ! Faudrait vous remettre au sport un peu.  

La paperasse l’empêche tout le sport qu’elle devait certainement faire avant, c’était une arme de guerre qui court partout alors la savoir derrière son bureau… c’est comme voir un smilodon en cage, enfin…là voilà qui saute et fait une pirouette digne de la grande Dorago. J’arrête alors mon cheval et pose pieds à terre sans vraiment prêter gare aux alentours, je la vois jouer avec son trident pendant que j’essaye d'appeler sa monture vers nous mais à peine que j’ai posé mes pieds, la voilà qu’elle me chasse et me balaye les chevilles pour me retrouver les fesses par terre.

-  Les fondamentaux nous indique aussi que nos capitaines ne s’amusent pas à maltraiter ses soldats non plus...

Je me relève en prenant appui sur mon genou, je lui lance un regard noir pendant que je me dépoussière, j’avais une folle envie de lui rendre sa monnaie de sa pièce mais non, je finis par me calmer.

- La vengeance ne mène à rien, je ne vais pas m’amuser à répondre sans réfléchir à cette vile attaque, je vais juste me contenter de continuer notre mission, la vraie, l’initiale, d’ailleurs, je vous conseille de récupérer votre cheval avant qu’il ne s’amuse à manger des plantes qui lui ferait regretter son geste.    

Oh oui, une petite collique, rien de mieux pour commencer une mission. La botte dans le repose-pied, je grimpe avec élégance sur ma selle, profitant pour lancer un dernier regard à ma supérieure, elle avait le don de m’énerver tout le temps, chercher les ennuis mais aujourd’hui, j’ai l’impression que c’est plus que d’habitude et je sens que je vais en baver pendant tout le trajet donc je ne compte pas me laisser faire tout le temps et repart au galop en direction de notre étape.

Cette femme veut ma mort avec ses pitreries, je vais devoir faire attention pendant tout le voyage pour pas qu’elle m’envoie un trident dans le dos ou autres blagues pendant mon sommeil, je sens que je ne vais pas dormir pendant le voyage retour… mais alors pas du tout,

J’avance sur ma route entendant les pas de mon Capitaine au loin, elle a décidé de me laisser tranquille pour l’instant et je m’amuse à observer les alentours, j’ai pris des centaines de fois cette route avant que j’arrive à obtenir le précieux sésame du pass de téléportation, chose peu courante certes mais à l’époque un simple soldat ne pouvait en posséder si facilement mais ça fait toujours du bien de se promener à cheval, ça dégourdit, laissons la téléportation pour les questions urgentes ou juste des allers-retours furtifs, comme pour mes vacances ou autres permissions. Le temps était donc agréable et doux, c’était parfait et Dorago fait l’effort de moins m’embêter et finit par me rejoindre me demandant des informations sur Forteresse.

Forteresse… une longue histoire de ma vie et j’essaye de comprendre le sens de sa question, se plaint-elle de la direction de la Citadelle ?

- Le régiment de Forteresse a toujours été particulier, je sais de quoi je parle, j’y ai passé presque dix ans de ma vie là-bas dont sept ans en tant qu’officier. A l’instar de la brigaderie je pense, le terrain est hostile et nous sommes au plus près du grand gouffre, l’acheminement des marchandises est plus difficile, tout est plus dur et tout est plus rustique, ce n’est pas le charme de la Capitale ou Grand-Port mais on ne pourra jamais enlever le courage des soldats qui y sont, jamais !  

Après Forteresse est loin de la Capitale mais souvent dénigré, les monstres arrivent par le nord et non par la mer mais vu qu’il y aucun impact commercial dans cette ville, nous avons le pôle ingénierie mais ça s’arrête là, ce n’est pas Grand-Port et son port commerçant.

- Sinon l’état a toujours été pittoresque, je me rappelle encore les hivers rudes que j’ai pu passer mais bon un bon feu de cheminé renforce le corps et l’esprit.  

Je prends un air plus sérieux et je vais dans le vif du sujet.

- Si vous avez une question précise à me poser Métèria, faites le moi savoir, pas besoin de tourner autour du pot...  

Dorago m’explique alors la situation de Forteresse, je sais que c’est compliqué et c’est dû à plusieurs facteurs, peut-être elle ne connaît pas l’histoire, peu la connaissent et nous sommes plusieurs à l’avoir vécu de l’intérieur...

- Je crois que vous ne connaissez pas l’évènement de la Percée de Wendigo finalement et vous ne m’avez jamais demandé pourquoi je suis à l’Ile Rocheuse non ? Enfin la vraie raison de cette assignation.  

Je n’aime pas parler de cette sombre période, la garnison de Forteresse a vécu beaucoup de choses, nous les officiers, on s’est fait écarté comme des vulgaires pions par la Commission, le Capitaine Lomar avait lancé une bombe dans son testament.

- C’est la bataille dont le Capitaine Lomar a perdu la vie et qui a fait son dernier coup de grâce en nommant Al Rakija comme successeur et cela n’a pas plus à la Commission hélas.  

Beaucoup étaient derrière cette homme fantasque, je n’ai rien contre lui d’ailleurs, il a des méthodes bien différentes des miennes, justifiant ses résultats sans regarder la manière dont ça ça été fait, il était aimé des hommes, c’était même la chose la plus indéniable, cet homme était un meneur, il a fait ses preuves pendant toute sa formation, j’ai toujours été plus expérimenté que lui, j’étais arrivée avant mais ce Yuduar avait fait des prouesses.

- C’est pourquoi, elle a décidé de faire comme d’habitude, solution de barbare, démantèlement de toute la caserne, les officiers séparés pour éviter une sorte de rébellion, les hommes de chacun étaient dispersés surtout le bataillon de Al Rakija, ses hommes étaient prêts à tout pour lui, j’ai mis un peu mon grain de sel, je n’ai pas peut-être pas appuyé la candidature de cet homme mais la Commission a cru que c’était le cas, me mettant moi aussi dans le viseur, peut-être que c’est une des raisons que je ne serai jamais Capitaine, j’ai vécu les heures sombres de Forteresse mais Yuduar a bien réussi mais je me doute pas qu’il utilise des méthodes bien lui...    

Oui, bien à lui et depuis je ne l’ai jamais eu l’occasion de le revoir peut-être ça serait l’occasion.

- Enfin tout ça pour dire que ça fait deux ans qu’ils essayent de se reconstruire, j’ai déjà rencontré le Lieutenant Van Andrasil, une jeune femme au tempérament d’acier et je pense qu’elle deviendra la Future Capitaine, j’ai fais quelques missions de reconnaissances avec elle. Je pense donc c’est plus un problème de logistique, les lieutenants changent beaucoup et il n’y a plus les anciens qui sont là pour maîtriser la planification, ce n’était pas quelque chose d’anodin pour l’avoir fait quelques années.    

Ah cette belle époque….

- Il m’est averé que depuis que je suis à la Capitale que je fasse un saut à Forteresse car on m’a demandé de l’aide de plus ou moins officieuse, ne passant pas par la Commission, j’étais officier pendant de nombreuses années là-bas, j’ai même croisé ce Al Rakija pendant tout ce temps presque, un phénomène celui-là…    

Oh que oui, un homme en réhabilitation qui a gravi les échelons au fur et à mesure pour devenir Capitaine j’admire cet acharnement et encore aujourd’hui je me demande pourquoi je ne peux toujours pas passé Capitaine.

- Mais comme toujours, je sers de cinquième roue du carrosse, me demandant de les aider pendant mon “ temps libre “ ou que vous me détacher un jour ou deux mais bon finalement je m’attache de plus en plus au Myrmidon, il faut que je tourne la page et je serai jamais Capitaine à Forteresse et cette Van Andrasil semble sur la bonne voie.    

Peut-être Dorago doit former le nouveau capitaine pour dégager le Capitaine intérimaire qui ne fait rien, le connaissant il laisse ses adjoints tout faire, il en serait capable profitant de sa fin de carrière pour se la couler douce.

- Sinon nos missions sont surtout d’assurer l’acheminement des caravanes marchandes entre les différents villages de la Montagne, gestion de la faune et de la flore locale, observation des troupeaux et autres prédateurs, secours en montagne avec les Sentinelles, sécurisation de la frontière, protection de la Citadelle, après ils se trouvent qu’il y a pas mal de fous proche de la ville, peut-être un excès de confiance car ils sont loins de la Capitale, on a eu de nombreux débordements d’enchanteurs… après non, rien de bien étrange, on fait les escortes pour les exils aussi mais bon la Commission donne les missions générales, nous on se contentait de survivre et assurer la sécurité de la population...  

Ce qui était plutôt pas mal comme tâches, nous avons tellement à faire et un terrain à couvrir énorme, ce n’était pas comme les plaines que j’ai à surveiller maintenant.

- Nous essayons de toujours maintenant des équipes sur les feux d’alerte qui se trouvent le long du gouffre mais ça demande de l’entretien, ça date d’il y a quelques siècles et il n’y a pas eu beaucoup de modifications, peut-être ça serait un point à développer comme les différents refuges des soldats qu’on a construit à fur et à mesure, ils manquent essentiellement des bâtisseurs à Forteresse….  

Le conflit de Wendigo a tout chamboulé à la Citadelle que ce soit dans la Caserne qu’à la Citadelle, je me rappelle encore Eärwen désemparée face à la situation, ces camarades se révoltent et la Commission essayaient de tout contenir là-bas, il ne fallait pas que tous les bataillons se rebellent non… il fallait que ça reste là-bas à tout prix.

- Enfin je crois que vous savez tout mais je vous dresse un tableau peu reluisant mais dès que vous serez là-bas, vous trouverez des personnes admirables !