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Je veux un smilodon !
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Je veux un smilodon Demande de noble Il y a quelques lunes, un bruit courait dans le palais et s'était étendue jusqu'à la ville. La princesse Atheas avait encore fait un caprice. Elle voulait ABSOLUMENT un smilodon pour familier... Elle avait connu cette créature dans des livres et tout récemment elle s'était prise de passion pour cette dangereuse créature. Enfin passion, c'était une lubie temporaire comme de nombreuses autres. Une petite fille lambda aurait fait un caprice et le lendemain personne n'en parlerait plus. Mais Atheas n'était pas une petite fille lambda, elle était une princesse beaucoup trop gâté par tout le monde qui avait la mauvaise habitude d'obtenir tout ce qu'elle souhaitait. C'est donc tout naturellement pour elle qu'elle avait missionné une domestique de faire courir cette rumeur : Qui trouverait un oeuf de smilodon pour familier et l'offrirait à la princesse serait payé plusieurs cristaux clairs. Donc, une vraie fortune pour un simple caprice mais une petite somme par rapport aux dangers de la mission. Le smilodon est connu pour être une créature sauvage et dangereuse aussi, plusieurs lunes ont passées depuis cette annonce sans que personne ne soit parvenu à lui ramener l'oeuf de ses désirs... Mais l'offre court toujours. La princesse -bien que disparu en ce moment même- avait à l'époque confié la somme à une domestique de confiance, qui espérait lui faire une belle surprise à son retour : si elle rentrait, elle aurait le familier tant espéré. |
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Un smilodon. Mais bien sûr. Et pourquoi pas un Solstice aussi ? Il était de notoriété publique qu'Atheas était une gamine capricieuse -et visiblement fantaisiste, mais là elle s'était surpassée. Vouloir un smilodon comme familier était d'une absurdité sans nom. Et pourtant, la rumeur disait que c'était bien ce que la princesse avait demandé. Enfin « demandé »... Tout en marchant en direction des portes de la capitale, Erland ruminait comme il aimait tant le faire. Et un voyage dans les montagnes gratos. Car évidemment, ce genre de bestiole ne pouvait pas vivre tranquillou dans les fourrées à côté de la ville comme un kuri-kuri ? Bien sûr que non. Il fallait que ça ne se trouve que dans les montagnes à perpète. Ajouté à cela le fait les smilodons étaient réputés pour être des créatures extrêmement dangereuses, le magicien était absolument ra-vi de se lancer dans cette aventure.
Astrid avait débarqué comme une tornade deux jours plus tôt en plein milieu d'une représentation. Elle avait son air surexcitée si caractéristique de quand elle prépare une connerie ou quand elle est sur un gros coup. Elle lui avait alors expliqué la situation : une rumeur courait selon laquelle quiconque ramènerait un œuf de smilodon à la princesse se verrait payé de plusieurs cristaux clairs. Si la récompense était effectivement -très- alléchante, Erland n'avait dans un premier temps pas partagé son enthousiasme, objectant que se lancer dans une telle quête sur la seule base d'une rumeur était plutôt risqué, qu'il n'avait de toute façon jamais vu de smilodon de sa vie et par conséquent serait bien incapable de reconnaître un œuf de cette espèce et que franchement si c'était pour lui dire ça elle aurait pu attendre la fin de son tour de magie, qu'il rata par conséquent, tout déconcentré qu'il était.
Mais vue la récompense promise, et comme le duo avait pour habitude de prendre à peu près toutes les demandes qui passent -franchement, entre ça et nettoyer des toilettes publiques, le choix était vite fait- et que de toute façon, soyons honnêtes, c'était Astrid qui décidait, les deux compères se lancèrent dans la quête d'un œuf de smilodon. C'est ainsi qu'Erland s'était retrouvé à se lever à l'aube pour rejoindre sa collègue à l'entrée de la ville pour partir à l'aventure. L'ancien noble avait prévu des vêtements chauds, les montagnes du Nord étant réputées pour avoir des températures bien plus basses qu'à la capitale. Il portait comme à son habitude sa grande cape -qui lui servirait particulièrement pour l'occasion- et son chapeau de magicien rapiécé et n'avait bien entendu pas oublié sa canne-épée pour compléter sa sainte trinité. Lorsqu'il arriva aux portes, Astrid l'attendait déjà. Il la rejoignit, prenant bien soin de porter son habituel masque de neutralité blasée.
-Yo. J'espère que tu sais par où ça pousse les smilodons et que t'as un plan, sinon j'te préviens tu vas boire de l'eau pendant un moment.
Astrid DalgaardEx-Commandant Trolleur
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Il n'y avait pas à dire, la petite Allys et le petit con de Grimvor avaient mis au monde une sacrée gamine capricieuse. Selon les nombreuses rumeurs qui circulaient dans la capitale ces derniers temps, l'une d'elle avait capté l'attention de la jeune citoyenne, surtout quand elle entendit que la récompense était de plusieurs cristaux clairs. Vous imaginiez ce que ça représentait en nombre de chopes ? Ou en nombre de pâtisseries ? Ou en nombre de mois de loyer à payer ? L'occasion était bien trop belle pour ne pas prendre l'argent de poche d'une princesse à son papa et à sa maman. Astrid devrait d'ailleurs en toucher un ou deux mots aux parents, mais le ferait peut-être plus tard. Elle n'allait pas leur donner une leçon sur comment élever leur gamin et leur gamine, mais sérieusement ? Elle voulait un œuf de smilodon fuego ? Est-ce qu'elle se rendait compte de la dangerosité de la mission ? Des gens allaient mettre en danger leur vie, et pour quoi ? Pour que la princesse choppe un familier ? Tss, qui serait assez fou pour entreprendre cette mission…
…
…
Heh.
Ni une ni deux, dès qu'elle avait entendu cette rumeur, elle n'avait pas hésité à faire appel à son comparse qui n'allait clairement pas cracher sur des cristaux. C'était fait, ils se verraient aux portes de la capitale, direction les montagnes. Elle avait passé quelques jours à faire ses recherches parmi la guilde et quelques aventuriers pour savoir ce qu'ils savaient sur le Smilodon fuego. Astrid avait quelques connaissances de chasse et avait combattu elle même son lot de monstres, mais quant à savoir où certains vivaient et comment chopper un œuf, ça…
Donc elle avait apprit qu'ils vivaient essentiellement dans les montagnes, et que certains habitaient également dans les forets. Et apparemment que ces bêtes au pelage tigré d’environ 4 mètres faisaient de l’électricité...Ils faisaient quand même assez peur, dit comme ça. Mais Astrid se faisait assez confiance pour s'en sortir intact. Après tout, ils n'allaient pas combattre, mais juste chercher un œuf.
C'était donc équipé de sa fidèle épée, de son sac aux multiples objets comme un manteau bien chaud, une longue-vue classique, des provisions et le nécessaire pour dormir à la belle étoile qu'elle attendait Erland à côté d'un chariot qui stationnait. Son visage ? La douleur même. Elle faisait une tronche pas possible et avait les yeux injectés de sang. Un coup d’œil suffisait à savoir qu'elle avait encore bu comme pas possible, et qu'elle avait une sacrée gueule de bois. Fidèle à elle-même.
-'Jour Erland. Dit-elle mollement en se tenant la tête d'une main, dans l'espoir qu'elle évite d'exploser. Ouais j'vais bien, merci d'avoir demandé. Continua-t-elle avant de lâcher un rot qui lui donna la nausée. Direction les montagnes. Et là ouais, j'aurais vraiment besoin d'un verre d'eau parce que…
Elle déposa soudainement son sac et alla vomir dans un coin. Cela fait, elle se releva et se traîna dans le chariot où d'autres personnes attendaient le départ vers la Forteresse. Des gens qui n'avaient pas les sous de se payer un pass de téléportation, ou qui y étaient tout simplement réfractaires.
-Monte, ça va bientôt partir vers la Forteresse. J'ai payé pour ta place aussi, même si on va devoir se serrer un peu avec les autres passagers. Je t'expliquerai ce que j'ai en tête en cours de route.
Et une fois de plus, elle mit sa main à la bouche pour éviter de vomir, faisant reculer les autres passagers qui de toute évidence ne se sentaient pas à l'aise avec quelqu'un qui risquait de tacher leurs vêtements à tout moment.
Qui pourrait leur en vouloir ?
…
…
Heh.
Ni une ni deux, dès qu'elle avait entendu cette rumeur, elle n'avait pas hésité à faire appel à son comparse qui n'allait clairement pas cracher sur des cristaux. C'était fait, ils se verraient aux portes de la capitale, direction les montagnes. Elle avait passé quelques jours à faire ses recherches parmi la guilde et quelques aventuriers pour savoir ce qu'ils savaient sur le Smilodon fuego. Astrid avait quelques connaissances de chasse et avait combattu elle même son lot de monstres, mais quant à savoir où certains vivaient et comment chopper un œuf, ça…
Donc elle avait apprit qu'ils vivaient essentiellement dans les montagnes, et que certains habitaient également dans les forets. Et apparemment que ces bêtes au pelage tigré d’environ 4 mètres faisaient de l’électricité...Ils faisaient quand même assez peur, dit comme ça. Mais Astrid se faisait assez confiance pour s'en sortir intact. Après tout, ils n'allaient pas combattre, mais juste chercher un œuf.
C'était donc équipé de sa fidèle épée, de son sac aux multiples objets comme un manteau bien chaud, une longue-vue classique, des provisions et le nécessaire pour dormir à la belle étoile qu'elle attendait Erland à côté d'un chariot qui stationnait. Son visage ? La douleur même. Elle faisait une tronche pas possible et avait les yeux injectés de sang. Un coup d’œil suffisait à savoir qu'elle avait encore bu comme pas possible, et qu'elle avait une sacrée gueule de bois. Fidèle à elle-même.
-'Jour Erland. Dit-elle mollement en se tenant la tête d'une main, dans l'espoir qu'elle évite d'exploser. Ouais j'vais bien, merci d'avoir demandé. Continua-t-elle avant de lâcher un rot qui lui donna la nausée. Direction les montagnes. Et là ouais, j'aurais vraiment besoin d'un verre d'eau parce que…
Elle déposa soudainement son sac et alla vomir dans un coin. Cela fait, elle se releva et se traîna dans le chariot où d'autres personnes attendaient le départ vers la Forteresse. Des gens qui n'avaient pas les sous de se payer un pass de téléportation, ou qui y étaient tout simplement réfractaires.
-Monte, ça va bientôt partir vers la Forteresse. J'ai payé pour ta place aussi, même si on va devoir se serrer un peu avec les autres passagers. Je t'expliquerai ce que j'ai en tête en cours de route.
Et une fois de plus, elle mit sa main à la bouche pour éviter de vomir, faisant reculer les autres passagers qui de toute évidence ne se sentaient pas à l'aise avec quelqu'un qui risquait de tacher leurs vêtements à tout moment.
Qui pourrait leur en vouloir ?
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Uh ? Oh ! Le visage d'Erland se teinta de surprise l'espace d'un instant, avant de se fendre d'un très large sourire. Après tout, il n'y avait rien de surprenant ici. Astrid s'était encore mis une cuite la veille et en payait aujourd'hui les pots cassés. Et le magicien de se payer -quant à lui- sa tête. L'occasion était trop belle, il partageait d'ordinaire son calvaire et n'était par conséquent pas en état de se moquer d'elle, et pour être honnête le garçon était un peu vexé que sa comparse ait festoyé sans lui alors autant dire qu'il allait s'en donner à cœur joie. Tandis qu'Astrid était occupée à vider le contenu de son estomac à quelques mètres de là, lui arrachant tout de même une grimace de compassion entre deux rires, Erland s'approcha jusqu'à venir s'appuyer contre le chariot, son air goguenard toujours bien ancré son sa face.
-Oh oui pardon, quel rustre fais-je. Comment allez-vous, ma chère ? Vous m'avez l'air un peu patraque. Un léger mal de tête, peut-être ?
Erland jubilait intérieurement. Il avait l'opportunité rêvée de prendre sa revanche pour un réveil beaucoup trop prématuré et n'allait pas s'en priver. Son sentiment ne fit que s'accentuer lorsque Astrid lui demanda de monter dans ce vieux chariot bringuebalant au milieu des autres voyageurs, lui valant un soupir et un regard vers le ciel. Evidemment, avec leurs finances ils n'avaient d'autre choix que de passer par la solution la plus économe possible. Cela promettait donc un voyage long de plusieurs heures avec une compagnie d'une qualité discutable -Astrid mise à part évidemment-. Le magicien se hissa bon gré, mal gré, dans le chariot et une fois (in)confortablement installé, tira une flasque de la poche intérieure de sa cape pour en boire une grande lampée.
Tout en s'essuyant le coin des lèvres, toujours ornées d'un sourire malicieux et presque involontaire, Erland tendit la flasque à Astrid, persuadé que, sachant ce qu'il y avait dedans dans l'état où elle était, elle refuserait instantanément. La gourde contenait un breuvage particulièrement apprécié des alcoolos pour sa douceur. L'alcool était en dosage -relativement- faible, sucré et par dessus tout fabriqué à base de café, en faisant une boisson parfaite pour le petit déjeuner.
-Une petite goutte ?
Après avoir bu une dernière gorgée, Erland rangea la flasque dans sa cape, de laquelle il tira ensuite un jeu de cartes. Parmi les tocs et habitudes que le prestidigitateur avait développés au fil des années, le fait de devoir toujours agiter ses doigts était l'un des plus visibles. Rares étaient ceux qui avaient déjà vu le garçon aux cheveux argentés sans une babiole dans les mains. La plupart du temps des accessoires de magie, mais parfois n'importe quel objet à portée de main. Les cartes restaient parmi ses favorites. C'est donc en manipulant distraitement son jeu que le jeune homme releva la tête vers son amie toujours aussi mal en point tandis que le chariot s'était mis en route, cahotant au gré des cailloux du chemin mal tracé.
-Alors dis-moi, c'est quoi ton plan pour récupérer l'œuf de matou ? Remarque, peut-être que si on demande gentiment ça peut l'faire hein.
Astrid DalgaardEx-Commandant Trolleur
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Aight, forcément que ça le faisait rire ce salaud d'Erland. Il payerait cet affront très cher et irait nourrir les Smilodons avec son corps ! Même si, en toute honnêteté, Astrid n'aurait elle-même pas raté l'occasion pour se foutre de la gueule de son comparse et se moquer éperdument de lui si la même situation se présentait avec les rôles inversés.
Bah ! Qui rirait bien qui rirait le dernier !
En plus de ça, il la tentait avec sa flasque qui contenait sûrement de l'alcool, aussi minime que ce soit et...elle n'était juste pas en état. À la proposition de son compagnon, la citoyenne refusa vivement en remuant la tête de droite à gauche, une main devant la bouche pour s'empêcher de vomir sous les regards inquiets des autres passagers qui s'écartèrent un peu d'elle.
Elle devait vite penser à autre chose, et pendant que Erland occupait ses mains pour passer le temps avant d'atteindre la Forteresse qui était encore loin, Astrid commença à expliquer son plan qu'elle avait savamment concocté hier entre sa 11ème et 12ème chope.
-On euh... elle se gratta le menton, regardant le ciel, tentant de se remémorer son plan. Qu'est-ce que c'était déjà… ?
Elle prit quelques minutes de réflexion, et tapa dans ses mains lorsque tout lui revint :
-On va à la Forteresse, on demande s'ils ont eu des rapports sur des Smilodons, on part les chercher dans la montagne pour les suivre discrètement jusqu'à leur tanière, on attend qu'ils quittent leur tanière pour chasser, on rentre dans leur tanière, on vole un œuf de leur tanière, on quitte la tanière, et on évite de se faire tanière...euh, de se faire tanner par les gros chats, et on rentre à la capitale pour empocher les sous. Simple et efficace nah ?
Ouais ouais, simple et efficace. Peut-être trop simple et efficace d'ailleurs. Mais, y'avait-il vraiment besoin d'un plan farfelu pour ce genre de mission ? Comme se déguiser à deux en Smilodon pour tenter de subtiliser un œuf directement sous le nez des bêtes ?
-Si t'as des suggestions, j'suis ouverte à toute proposition. Mais après. J'ai ma tête qui va éclater j'ai l'impression après avoir réfléchi à l'instant à ce plan...Haha…Réveille-moi quand on arrive.
Et ni une ni deux, elle se recroquevilla et posa sa tête sur ses genoux pour essayer de récupérer des heures de sommeil et pour faire passer la gueule de bois. Quelque chose lui disait qu'elle allait probablement devoir acheter un médicament contre, si elle voulait mener à bien cette mission.
Après plusieurs heures, les voyageurs arrivèrent enfin à la Forteresse. Astrid s'était habillée de son long manteau pour combattre le froid et descendit du chariot, non sans manquer de se casser la gueule en le faisant. Elle n'était pas encore tout à fait réveillée, et avait encore une sale gueule avec les yeux plissés pour combattre la lumière du jour.
Alors que les autres voyageurs admirèrent la Forteresse qui était construire à même dans la montagne, la citoyenne elle n'y prêta aucunement attention, étant déjà venu ici un bon nombre de fois
Tout en poussant un lonnng bâillement, elle dit à Erland :
-Boaaaaaaaaaaaaan on va devwar chercher des informations d'abord. On se sépare pour que ce soit plus efficace, et on se retrouve dans 3/4 heures dans l'auberge en face? Elle pointa du doigt une auberge typique dont le prix serait sûrement abordable pour des voyageurs à cette période de l'année. On partira à la chasse demain. Ça te va ?
La vérité, c'était qu'elle espérait bien laisser à Erland tout le taf pendant qu'elle irait flemmarder, batifoler et se préparer mentalement et physiquement pour la beuverie de ce soir, heh...Pas qu'elle ne comptait pas faire le taf, mais elle allait se contenter, comme d'habitude, du strict minimum. Mais depuis le temps qu'ils se connaissaient, son ami savait sûrement ce qu'elle avait en tête, heh.
Bah ! Qui rirait bien qui rirait le dernier !
En plus de ça, il la tentait avec sa flasque qui contenait sûrement de l'alcool, aussi minime que ce soit et...elle n'était juste pas en état. À la proposition de son compagnon, la citoyenne refusa vivement en remuant la tête de droite à gauche, une main devant la bouche pour s'empêcher de vomir sous les regards inquiets des autres passagers qui s'écartèrent un peu d'elle.
Elle devait vite penser à autre chose, et pendant que Erland occupait ses mains pour passer le temps avant d'atteindre la Forteresse qui était encore loin, Astrid commença à expliquer son plan qu'elle avait savamment concocté hier entre sa 11ème et 12ème chope.
-On euh... elle se gratta le menton, regardant le ciel, tentant de se remémorer son plan. Qu'est-ce que c'était déjà… ?
Elle prit quelques minutes de réflexion, et tapa dans ses mains lorsque tout lui revint :
-On va à la Forteresse, on demande s'ils ont eu des rapports sur des Smilodons, on part les chercher dans la montagne pour les suivre discrètement jusqu'à leur tanière, on attend qu'ils quittent leur tanière pour chasser, on rentre dans leur tanière, on vole un œuf de leur tanière, on quitte la tanière, et on évite de se faire tanière...euh, de se faire tanner par les gros chats, et on rentre à la capitale pour empocher les sous. Simple et efficace nah ?
Ouais ouais, simple et efficace. Peut-être trop simple et efficace d'ailleurs. Mais, y'avait-il vraiment besoin d'un plan farfelu pour ce genre de mission ? Comme se déguiser à deux en Smilodon pour tenter de subtiliser un œuf directement sous le nez des bêtes ?
-Si t'as des suggestions, j'suis ouverte à toute proposition. Mais après. J'ai ma tête qui va éclater j'ai l'impression après avoir réfléchi à l'instant à ce plan...Haha…Réveille-moi quand on arrive.
Et ni une ni deux, elle se recroquevilla et posa sa tête sur ses genoux pour essayer de récupérer des heures de sommeil et pour faire passer la gueule de bois. Quelque chose lui disait qu'elle allait probablement devoir acheter un médicament contre, si elle voulait mener à bien cette mission.
Après plusieurs heures, les voyageurs arrivèrent enfin à la Forteresse. Astrid s'était habillée de son long manteau pour combattre le froid et descendit du chariot, non sans manquer de se casser la gueule en le faisant. Elle n'était pas encore tout à fait réveillée, et avait encore une sale gueule avec les yeux plissés pour combattre la lumière du jour.
Alors que les autres voyageurs admirèrent la Forteresse qui était construire à même dans la montagne, la citoyenne elle n'y prêta aucunement attention, étant déjà venu ici un bon nombre de fois
Tout en poussant un lonnng bâillement, elle dit à Erland :
-Boaaaaaaaaaaaaan on va devwar chercher des informations d'abord. On se sépare pour que ce soit plus efficace, et on se retrouve dans 3/4 heures dans l'auberge en face? Elle pointa du doigt une auberge typique dont le prix serait sûrement abordable pour des voyageurs à cette période de l'année. On partira à la chasse demain. Ça te va ?
La vérité, c'était qu'elle espérait bien laisser à Erland tout le taf pendant qu'elle irait flemmarder, batifoler et se préparer mentalement et physiquement pour la beuverie de ce soir, heh...Pas qu'elle ne comptait pas faire le taf, mais elle allait se contenter, comme d'habitude, du strict minimum. Mais depuis le temps qu'ils se connaissaient, son ami savait sûrement ce qu'elle avait en tête, heh.
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Plus Astrid galérait à parler, plus le sourire d'Erland s'élargissait. Et comme le garçon à la chevelure argentée ne cherchait même pas à dissimuler sa moquerie, son visage finit par n'être plus qu'une grande banane, si bien qu'il commençait à en avoir une crampe aux joues. Lorsque, tant bien que mal, sa comparse finit par réussir à balbutier un « plan » qui semblait lui coûter cher en énergie, tant sur le plan physique que mental, son sourire disparut finalement pour laisser place à une moue faussement impressionnée. Eh... Simple et efficace ? Simple, certes. Pour l'efficacité, cela restait à prouver.
-Ta manière de répéter « tanière » me tape sur les nerfs. Répondit-il en insistant avec force sur les syllabes adéquates.
Cela étant, le plan d'Astrid avait effectivement le mérite de ne pas être compliqué. Mais aussi de théoriquement leur éviter d'avoir à affronter les félins, chose qu'Erland n'avait pas du tout envie de faire. En contrepartie, il avait le défaut d'être assez aléatoire. La stratégie dépendait du fait que les deux citoyens trouvent un smilodon dans la montagne, réussissent à le suivre jusqu'à sa taverne, et que ce dernier décide d'aller chasser. Cela promettait d'être long et chiant. Et connaissant le caractère hyperactif de la jeune femme, probablement pénible pour le magicien. Mais en l'instant, celui-ci n'avait pas d'alternative à proposer, et Astrid n'avait de toute façon pas franchement l'air motivée pour en discuter plus que ça pour le moment, aussi il se contenta de hausser les épaules en signe d'accord résigné. Tandis que sa collègue se recroquevillait dans un coin du chariot pour terminer sa nuit -et cuver ce qui lui restait à cuver, Erland se tourna vers les autres passagers, ses lèvres à nouveau étirées en un grand sourire.
-Avez-vous déjà entendu parler du grand Mag'Oz ? Vous voulez voir des illusions ? Garanties sans fausse magie !
[…]
-Ah bah putain, c'est pas trop tôt !
Quelques tours de passe-passe, une petite sieste et, soyons honnêtes, un bon moment à se faire chier plus tard, la caravane était finalement arrivée à la Forteresse. Erland poussa un soupir de soulagement. Il n'y croyait plus. Son cri d’allégresse réveilla subitement Astrid de sa nuit sieste, lui tirant un énième sourire. Décidément, c'était une bonne journée pour les taquineries. Le prestidigitateur s'étira avant de descendre du chariot. Tandis qu'il détendait ses muscles endoloris d'être resté dans la même position pendant trop longtemps, son regard se posa enfin sur la Forteresse et il s'arrêta net, sa bouche figée dans un « waow » à peine contenu. C'était magnifique. La citadelle était construite à même la falaise, d'une grandeur majestueuse. Erland n'était jamais venu ici, ou en tout cas n'en avait pas le souvenir. Il était vrai que le spectacle valait le coup d’œil.
Le garçon fut tiré de sa contemplation par une Astrid toujours à moitié endormie, qui lui soumit la première partie de son plan. Après avoir pris connaissance de la fameuse auberge dans laquelle elle voulait qu'ils se retrouvent, Erland tourna à nouveau son regard sur la femme à tout faire, les sourcils arqués et une expression signifiant assez clairement « nan mais tu m'prends pour un jambon ou quoi ? » sur le visage. A chaque fois qu'Astrid proposait qu'ils se séparent, c'était pour pouvoir glander tranquillou pendant qu'il se démenait pour faire avancer leur mission. Il le savait, et elle savait qu'il savait, rendant la proposition encore plus exaspérante. Mais, n'ayant pas spécialement envie de se lancer dans un débat sans fin duquel il sortirait de toute façon sans aucun doute perdant -la capacité de mauvaise foi de sa partenaire étant presque légendaire, Erland lâcha simplement un soupir résigné en levant les yeux au ciel.
-Mhmm.
Il attendit qu'Astrid se sauve pour tourner les talons et partir à son tour, en direction... de l'auberge. Après tout, c'était un endroit plus qu'approprié pour glaner des informations ou ne serait-ce qu'entendre une ou deux rumeurs. Et puis, il fallait rappeler qu'Astrid avait une cuite d'avance sur lui. Alors pour compenser, il prendrait un peu d'avance sur celle de ce soir. Il n'y avait pas de raison pour qu'elle soit la seule à prendre du bon temps. Erland poussa la porte de l'auberge avec vigueur, avant de se poster dans son embrasure, toisant la foule d'un regard brûlant d'une flamme ardente. Il avait posé sa canne sur ses épaules en travers de son dos, style épouvantail -sa pose favorite pour se donner un style théâtral.
-Salut la compagnie ! Dites-moi, avez-vous déjà entendu parler du grand Mag'Oz ? Vous voulez voir des illusions ? Garanties sans fausse magie !
Lorsque, trois quart d'heure -à une vache près- plus tard, Astrid poussa à son tour la porte de la taverne, elle trouva un Erland avachi dans un siège, une chope à la main et les pieds sur une table, lui faisant des grands signes pour qu'elle le rejoigne. Ses joues avaient rosi et il avait l'air particulièrement satisfait.
-Alors dis-moi, t'as trouvé quoi ? Je te laisse commencer, je ne voudrais pas t'intimider avec toutes les découvertes que j'ai faites...
*insérer silence gênant ici*
-... Bon ok j'ai rien foutu. Par contre... il tira une poignée de cristaux de sa poche qu'il laissa tomber bruyamment sur la table. J'ai récolté de quoi payer la soirée ! C'est déjà pas mal, heiiiiin ?
Astrid DalgaardEx-Commandant Trolleur
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D'après le regard que lui avait lancé Erland une fois que Astrid avait soumis son plan, celui-ci semblait en effet se douter d'une quelconque couille dans le potager. Ce à quoi Astrid répondit en...détournant son propre regard en sifflotant une mélodie stupide. Et, à sa grande surprise, le jeune homme n'avait pas cherché à souligner qu'elle ne glanderait sans doute rien du tout pendant qu'il allait se taper tout le boulot. Il s'y était résigné. C'était donc ça, les effets d'une camaraderie longue de plusieurs années ! Héhé. C'était, si la comparaison pouvait être faite, comme un travail de groupe dans lequel une seule personne faisait tout le taf, et l'autre personne récoltait tout le mérite à la fin en n'ayant rien foutu. Même si pour sa propre défense, Astrid avait pensé au plan.
C'était donc toute sourire qu'elle s'en alla explorer la Forteresse pour chopper le genre d'information qui ne l'intéressait que elle, et dans une certaine mesure Erland : repérer les bonnes tavernes et les jolies filles du coin.
4 heures passèrent ainsi en un clin d’œil et la nuit commençait à tomber. Elle s'était baladée libre comme l'air, ses tentatives de drague s'étaient souvent terminées avec un vent ou une baffe, et elle avait rendu visite à des connaissances de longue date ou des coups d'un soir.
C'était donc de forte bonne humeur et les mains vides qu'elle retourna à l'auberge qu'elle avait désignée comme point de rendez-vous, espérant de tout cœur qu'Erland aurait fait le travail.
Avec son entrain habituel de retour, Astrid ouvrit avec un grand fracas les portes de l'auberge et s'exclama avec son sourire narquois habituel:
-Bonjooooour le monde ! Astrid est dans la place !
Sa gueule de bois avait disparu, et elle était désormais prête à repicoler jusqu'au bout de la nuit. Enfin, c'était ce qu'elle avait prévu initialement. Sauf qu'à sa grande surprise, elle trouva un Erland avachi dans son siège, déjà un peu rouge et avec une chope à la main.
…
Il avait dû être drôlement efficace, s'il était déjà de retour et qu'il avait eu le temps de choper des informations, c'est-ce pas… ? Hahahaha.
Haha..
haha…
Sauf que le silence gênant qui suivit la question dont la réponse était évidente (Astrid n'avait rien à dire parce que n'avait même pas cherché), son camarade avoua qu'il n'avait rien foutu non plus. Ce à quoi Astrid répondit en se frappant le visage avec la paume de sa main pour souligner son exaspération. Quel bon duo efficace et avec une confiance à tout épreuve ils étaient ! Elle pointa soudainement du doigt le magicien et s'exclama dramatiquement:
-Tu étais l'élu Erland, c'était toi ! La prophétie voulait que tu détruises les glandeurs, pas que tu deviennes comme eux ! Tu devais amener l'équilibre aux informations, pas les condamner à la nuit !
Mais au moins, il avait gagné quelques cristaux pour la soirée. Aussi, elle haussa les épaules et prit place à la table avec un petit soupir, commandant une chope elle aussi.
-Welp, tant pis. On fera mieux demain ! Profitons de la soirée ! Patron, une chope pour moi également et deux chambres ! C'mon pote qui paye ! Heh.
Elle espérait que les clients des tavernes de la Foreteresse aimaient bien parier leurs cristaux aux cartes ou aux dés pour que le duo se refassent les poches. Et avec de la chance, ils chopperaient des informations aussi. Après tout, quoi de mieux que de soutirer des informations dans des coins où l'on pouvait boire en toute tranquillité sans se soucier des problèmes de la vie quotidienne ?
-J'ai pas trouvé d'infos sur les Smilodons, mais j'ai des infos juteuses sur de bonnes tavernes et des nanas qui pourraient être à ton goût ! On pourra en profiter pour chercher des infos en même temps. Comme ça, le programme pour le reste de la soirée est décidé, t'en dis quoi ? Il fait froid ici, ce serait pas mal de se trouver un peu de compagnie pour réchauffer notre lit non ? Huéhuéhué.
Cette jeune femme qui, d'apparence, n'avait que 23 ans, se conduisait parfois comme un vieillard pervers...mais ça, Erland s'y était sûrement habitué.
…
Pourquoi est-ce qu'ils étaient ici déjà… ? Pour travailler ? Ah bon ?
Ah.
C'était donc toute sourire qu'elle s'en alla explorer la Forteresse pour chopper le genre d'information qui ne l'intéressait que elle, et dans une certaine mesure Erland : repérer les bonnes tavernes et les jolies filles du coin.
4 heures passèrent ainsi en un clin d’œil et la nuit commençait à tomber. Elle s'était baladée libre comme l'air, ses tentatives de drague s'étaient souvent terminées avec un vent ou une baffe, et elle avait rendu visite à des connaissances de longue date ou des coups d'un soir.
C'était donc de forte bonne humeur et les mains vides qu'elle retourna à l'auberge qu'elle avait désignée comme point de rendez-vous, espérant de tout cœur qu'Erland aurait fait le travail.
Avec son entrain habituel de retour, Astrid ouvrit avec un grand fracas les portes de l'auberge et s'exclama avec son sourire narquois habituel:
-Bonjooooour le monde ! Astrid est dans la place !
Sa gueule de bois avait disparu, et elle était désormais prête à repicoler jusqu'au bout de la nuit. Enfin, c'était ce qu'elle avait prévu initialement. Sauf qu'à sa grande surprise, elle trouva un Erland avachi dans son siège, déjà un peu rouge et avec une chope à la main.
…
Il avait dû être drôlement efficace, s'il était déjà de retour et qu'il avait eu le temps de choper des informations, c'est-ce pas… ? Hahahaha.
Haha..
haha…
Sauf que le silence gênant qui suivit la question dont la réponse était évidente (Astrid n'avait rien à dire parce que n'avait même pas cherché), son camarade avoua qu'il n'avait rien foutu non plus. Ce à quoi Astrid répondit en se frappant le visage avec la paume de sa main pour souligner son exaspération. Quel bon duo efficace et avec une confiance à tout épreuve ils étaient ! Elle pointa soudainement du doigt le magicien et s'exclama dramatiquement:
-Tu étais l'élu Erland, c'était toi ! La prophétie voulait que tu détruises les glandeurs, pas que tu deviennes comme eux ! Tu devais amener l'équilibre aux informations, pas les condamner à la nuit !
Mais au moins, il avait gagné quelques cristaux pour la soirée. Aussi, elle haussa les épaules et prit place à la table avec un petit soupir, commandant une chope elle aussi.
-Welp, tant pis. On fera mieux demain ! Profitons de la soirée ! Patron, une chope pour moi également et deux chambres ! C'mon pote qui paye ! Heh.
Elle espérait que les clients des tavernes de la Foreteresse aimaient bien parier leurs cristaux aux cartes ou aux dés pour que le duo se refassent les poches. Et avec de la chance, ils chopperaient des informations aussi. Après tout, quoi de mieux que de soutirer des informations dans des coins où l'on pouvait boire en toute tranquillité sans se soucier des problèmes de la vie quotidienne ?
-J'ai pas trouvé d'infos sur les Smilodons, mais j'ai des infos juteuses sur de bonnes tavernes et des nanas qui pourraient être à ton goût ! On pourra en profiter pour chercher des infos en même temps. Comme ça, le programme pour le reste de la soirée est décidé, t'en dis quoi ? Il fait froid ici, ce serait pas mal de se trouver un peu de compagnie pour réchauffer notre lit non ? Huéhuéhué.
Cette jeune femme qui, d'apparence, n'avait que 23 ans, se conduisait parfois comme un vieillard pervers...mais ça, Erland s'y était sûrement habitué.
…
Pourquoi est-ce qu'ils étaient ici déjà… ? Pour travailler ? Ah bon ?
Ah.
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Aussi étrange que cela puisse paraître, Astrid ne parut pas ravie d'entendre qu'Erland n'avait pas trouvé -cherché serait plus juste- la moindre information en plusieurs heures de recherches. Elle se lança même carrément dans une grande tirade pour le lui reprocher, tirade qui lui semblait plus apprise par cœur voire pompée -le magicien fut d'ailleurs pris d'une impression de déjà-vu, comme s'il l'avait déjà entendue quelque part- que véritablement spontanée, à laquelle il répondit par un clignement un peu trop rapide de paupières, l'air à la fois décontenancé et ennuyé. Elle était gonflée, quand même. Elle qui était la reine attitrée de la procrastination, et pour qui il se coupait en quatre tous les jours et avait fait d'énormes sacrifices -comme se lever à l'aube ce matin au lieu de se payer la traditionnelle grasse matinée pré-apéro. Et franchement, quand par dessus le marché on arrive avec trois heures -la confusion entre 3-4 heures et ¾ d'heure était désormais définitivement ancrée dans l'esprit du magicien- de retard on fait pas trop la maligne !
Fort de tous ces arguments, Erland s'apprêta à les présenter à Astrid. Il la contre-pointa du doigt, ouvrit la bouche pour prendre une profonde inspiration et prépara sa contre argumentation. Un moment et un ange passèrent avant qu'il ne se décide à finalement parler, tout en se laissant retomber sur son siège, anéantissant les efforts fournis pour faire monter la tension.
-Tu dis ça parce que t'es en colère.
La réplique n'avait de sens que dans l'esprit déjà embrumé d'Erland, d'autant plus qu'Astrid n'était pas véritablement fâchée. Le duo fonctionnait toujours de la sorte ; d'une efficacité discutable, préférant écumer les tavernes que les tableaux de petites annonces, se cherchant des poux affectueusement de manière répétée. S'ils étaient souvent ensemble et se ressemblaient par bien des aspects, ils présentaient tout de même des différences assez marquées sur certains points : Astrid avait une pêche assez dingue, proche de l'hyperactivité, et pouvait parfois être assez lourde dans son attitude ou ses blagues. Erland, quant à lui... Erland avait cette faculté assez étrange de parfois sortir d'une conversation sans raison apparente, se déconcentrant tout seul au point de répondre complètement à côté de la plaque -quand il répondait seulement.
C'était probablement ce qu'il venait de se passer, puisque au vu de la suite de l'intervention d'Astrid, cette dernière n'était pas le moins du monde en colère. Elle haussa les épaules avant de commander sa propre pinte ainsi que deux chambres. Les deux compères trinquèrent puis la collègue d'Erland lui résuma ce qu'elle avait réussi elle à trouver. Comme celui-ci s'y attendait, rien au sujet de leur quête de smilodons. Mais à la place, sans surprise non plus, une liste des tavernes qui avaient du potentiel pour terminer la soirée -et se terminer également- ainsi que, évidemment, d'adresses où trouver de la compagnie pour se tenir chaud cette nuit. L'espace d'un instant, une idée fugace traversa l'esprit d'Erland ; celle qu'à force de les écumer, les deux piliers de comptoir devraient peut-être se lancer dans l'écriture d'un livre dans lequel ils recenseraient la liste des bordels et des auberges où passer du bon temps. Quelque chose comme « le guide du Routaryon » ou un truc du genre. Il n'était pas impossible que cela soit plus rentable -et bien plus ludique- que leur activité actuelle. Le magicien se promit d'en toucher un mot à sa partenaire en rentrant puis reporta son attention sur celle-ci.
-Eheh... Je sens qu'on est pas prêts de l'avoir, notre omelette.
Erland lui lâcha un sourire complice avant de reprendre une gorgée de bière. Il paraissait un poil moins enthousiaste qu'elle, et pour cause. Si le garçon n'était pas réfractaire à partager ses draps avec une inconnue, ce qu'il aimait par dessus tout c'était la séduction. Captiver l'attention de ces jeunes demoiselles à l'aide de ses tours de magie ou d'histoires contées avec un air mystérieux. C'était le frisson de se sentir désiré, de voir la passion brûler au fond de leurs yeux et elles de se mordiller la lèvre, buvant ses paroles à en devenir presque aussi ivres que lui. Erland décrocha un moment, les yeux perdus dans le vague, s'imaginant déjà cette délicieuse scène. Il fut rappelé à la réalité par le rire grossier et les imitations explicites d'Astrid, et reprit une lampée. Définitivement, ce plan lui convenait. Et, comme elle l'avait dit, il y avait une -infime- chance pour qu'ils dénichent quelques informations sur les smilodons, véritable raison de leur présence ici, rappelons-le. Et sinon... eh bien, tant pis, ils reprendraient leurs recherches le lendemain. Le magicien termina son godet d'une traite et se leva dans la foulée, laissant à peine le temps à Astrid d'en faire de même.
-On y va ?!
Astrid DalgaardEx-Commandant Trolleur
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-On aura ptetre pas notre omelette avant un moment, mais faudra quand même marcher sur des œufs quand on ira chercher des infos, histoire de pas se faire devancer par d'autres malins qui voudraient se faire des cristaux facile. Rétorqua Astrid avec son sourire moqueur habituel et en sirotant la bière qu'on venait de lui apporter.
Ce serait con ça, que Astrid et Erland retournent à la capitale avec un œuf de Smilodon, pour se rendre compte que quelqu'un d'autre les avait devancé et empoché la récompense. Autant faire en sorte donc que personne dans la Forteresse ne soit au courant, sinon le duo n'aurait pas l'air malin.
De toute évidence, le plan de la citoyenne avait l'air de convenir au magicien qui but d'une traite le reste de son alcool avant de se lever. Décidément, il était bien facile à convaincre une fois qu'il y avait de l'alcool et des nanas dans le plan, eh.
Astrid se leva à son tour, avala cul-sec sa chope et la déposa lourdement sur la table.
-Aye, c'est parti mon kiki !
Sans se presser, les deux gugusses se dirigèrent vers la première taverne qu'Astrid avait repérée et où les serveuses étaient sacrément mignonnes. L'ambiance y était chaleureuse, contrastant avec le climat froid des montagnes et de la Forteresse. Elle pouvait décerner parmi la clientèle des gens de tout type, de simples travailleurs aux gardes, passant par quelques aventuriers. Astrid espérait vraiment choper des informations ce soir pour chopper cet œuf le plus rapidement possible, mais se doutait bien que ce ne serait pas aussi facile.
Elle commanda auprès du tavernier deux chopes pour Erland et elle, et marmonna à son partenaire tout en lui tendant un bout de papier :
-Tiens, une carte des montagnes que j'ai achetée taleur. J'en ai une aussi. On va parler chacun de not' côté aux clients du coin et tenter de choper des rumeurs ou mieux, la localisation de smilodons repérés dernièrement. Quand on aura fait le tour, rebelote dans une autre taverne. Ça te va ?
Pendant qu'ils discutaient de leur plan, une serveuse avec deux melons vint leur servir l'alcool promis, et sans attendre l'accord ou la réponse d'Erland, Astrid prit la main de la jeune femme avant qu'elle ne parte servir d'autres clients :
-Bonsoir mademoiselle, j'aurais quelques informations à vous demander ! Comme l'heure où allez finir ce soir, quel genre de cadeau vous préféreriez, ou, je sais pas moi, si vous avez entendu quoi que ce soit sur des smilodons dernièrement, même si en vrai je préférais savoir la couleur de vos sous-vêtements, haha.
Astrid s'occuperait de questionner les jolies filles, et laissait à Erland le dur et ingrat taff de questionner les autres, heh.
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Juste avant que les deux aventuriers ne quittent l'auberge en quête de bonne compagnie, Astrid le gratifia d'une remarque étonnamment pertinente sur une possible concurrence. Erland lui répondit d'une moue approbatrice. Elle n'avait pas tort. La rumeur du caprice de la princesse s'était répandue comme une traînée de poudre dans la capitale, et il y avait fort à parier que le duo n'était pas seul sur le coup et doive faire face à une compétition féroce. Aussi, ils allaient devoir la jouer un peu plus subtil que ce dont ils avaient été capables jusqu'à présent s'ils ne voulaient pas voir leurs précieux cristaux s'envoler sous leurs yeux. Mais cela n'allait clairement pas les empêcher de prendre du bon temps. Gardant cette idée dans un coin de sa tête, le garçon attrapa son chapeau, sa canne et ils partirent en direction de ce qui devait être la première d'une longue liste de tavernes.
Une fois arrivés, Astrid se chargea de commander à boire, avant de lui tendre un bout de papier épais plié sur lequel on pouvait deviner les traits d'une carte. Elle lui expliqua alors qu'il s'agissait d'une carte des montagnes qui leur servirait à noter les coordonnées des coins où des smilodons avaient été repérés récemment. Erland s'en saisit et la glissa dans une des nombreuses poches intérieures de sa veste en souriant doucement. Sous ses airs de m'en foutiste, la jeune femme savait ce qu'elle faisait. Les deux compères avaient beau être des fumistes alcooliques notoires, il n'en restait pas moins que ce genre de missions était tout de même leur métier. Il ne fallait pas sous-estimer leur capacité à se débrouiller et à toujours tirer leur épingle du jeu en bons professionnels.
Comme si elle lisait dans ses pensées et voulait à tout prix lui donner tort, Astrid attrapa soudainement le bras de la serveuse qui venait leur apporter leurs chopes avant de lui servir un rentre-dedans d'une subtilité à toute épreuve. Étonnant comme elle arrivait encore parfois à le surprendre par sa lourdeur... En lui accordant un signe négatif de la tête et un regard faussement désapprobateur, Erland attrapa son verre et se lança en quête de ses premières victimes.
-Fort bien, je vous laisse donc à vos subtiles et délicates minauderies...
Il leur offrit un sourire et une révérence bien trop appuyés avant de tourner les talons et de s'approcher d'une table à laquelle une bande de gaillards à l'air bourru -mais éméché- était attablée. Sans attendre d'autorisation de la part de quiconque, le magicien se saisit au vol d'une chaise et vint s'asseoir au beau milieu du cercle de montagnards, son grand sourire toujours accroché aux lèvres.
-Bien le bonsoir messieurs ! Alors dites-moi, qui est prêt à parier qu'il tient mieux l'alcool que moi ?
…
Une barre allégorique au travers du crâne, Erland se réveilla dans une position incongrue, un oreiller à l'autre bout de la pièce et un drap sens dessus dessous emmêlé entre ses jambes, elles-mêmes contorsionnées au-delà de ce qu'il pensait être capable de faire faire à son corps, en dépit de toute physique. Il lui fallut un moment pour recoller les morceaux et comprendre quelle était cette chambre qui, clairement, n'avait rien à voir avec son lit à la capitale. Les vêtements éparpillés tout autour de lui l'aidèrent à remettre ses idées en place, de même que la fille endormie à côté de lui. Eh... Petit à petit, des souvenirs refirent surface un à un. Tout en grommelant -mais de la manière la plus silencieuse possible, le prestidigitateur se leva en essayant de provoquer le moins de remous possible pour ne pas réveiller la princesse anonyme à côté de lui, toujours plongée dans de doux rêves desquels le réveil risquait d'être douloureux...
Erland attrapa une chemise, la carte que lui avait remise Astrid et sortit de sa chambre pour descendre les escaliers et rejoindre la salle principale, en quête de cette dernière pour qu'ils échangent leurs découvertes de la soirée. En espérant que cette fois, la mission pourrait avancer un tant soit peu...
-Outch... Hey, y a quelqu'un de vivant par ici ?
Astrid DalgaardEx-Commandant Trolleur
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Astrid se souvenait d'avoir bu des verres, t'avoir pas mal fleurté avec la même serveuse, d'être allée dans diverses tavernes pour continuer leur « investigation », des informations sur des emplacements de Smilodons puis….plus rien. Ce fut les rayons du soleil traversant la fenêtre qui la réveillèrent douloureusement, la tête prête à éclater à cause de l'alcool ingéré hier. Elle ne se rappelait plus d'un seul réveil sans une gueule de bois à tout déchirer, et d'une certaine façon, son corps s'était adapté à la douleur. De plus, son lit était dur, son oreiller également, et lorsqu'elle s'assit dans son lit pour regarder bêtement sa chambre, elle se souvint qu'elle était à la Forteresse pour une quête débile, et le regrettait amèrement sur le moment. Elle regarda à côté d'elle pour voir si une forme encore endormie n'y était pas dissimulée eeeeeeeeeet….non. Ce soir encore, elle n'avait pas eu de succès. Son humour n'avait pas fait fureur, et elle avait plus de chance avec les hommes que les femmes dans ce corps là. Cela dit, elle se souvenait que la première serveuse qu'elle avait accostée avait l'air d'avoir bien l'avoir appréciée, aussi ce ne serait qu'une question de temps avant qu'elles fricotent, huéhuéhué. Du moins, c'est ce qu'Astrid espérait. Et en 23 ans, elle en avait acquis de l'expérience dans le domaine !
Mais bon, là n'était pas le point le plus important. Lentement, elle alla s'habiller, prit sa carte et sortit de sa chambre en se tenant la tête toujours aussi douloureuse. Sans toquer, peu importe s'il était à poil, ce ne serait pas la première fois, la citoyenne entra dans la chambre d'Erland et remarqua que l'homme n'était pas là. Mais mais mais, une femme endormie y était. Oh l'enculé ! Il avait réussi à se choper une nana l'autre ! Tsss, voilà donc l'avantage d'être un homme. Il allait voir.
Rapidement, elle retourna dans sa chambre pour y prendre un bassin d'eau et refit le chemin vers la chambre de son comparse. Elle fit bien attention de ne pas réveiller la jeune femme et SPLASH, elle lui balança le bassin d'eau à la gueule et prit ses jambes à son cou pour descendre les escaliers afin de rejoindre la salle principale de l'auberge. Erland y était déjà et était assit à une table, attendant de toute évidence Astrid.
-Yo. Dit-elle simplement en prenant place en face de lui et en posant la carte sur la table. En prenant le temps d'observer sa propre carte, elle y vit 2 croix, un rond avec « Tanière ? » et 2 périmètres grisés sur lequel était marqué « terrain de chasse ? ». Les emplacements présumés où l'on avait vu des Smilodons. Un bon début. Fais voir ta carte. On va commencer par les endroits proches de la Forteresse et on commence dès aujourd'hui. Elle poussa un petit bâillement, puis continua : Prépare ton sac et tes vêtements chauds. Et un casse-croûte.
Rapide et efficace, ce n'était pas parce qu'elle voulait vite rejoindre le froid dehors pour finir ce boulot mais pour autre chose.
-J'vais pisser, ou vomir j'sais pas en attendant. Amuse-toi bien.
Rapidement, elle alla aux toilettes et à ce même moment, elle entendit les vociférations d'une jeune femme qui descendait des escaliers.
Heh.
Mais bon, là n'était pas le point le plus important. Lentement, elle alla s'habiller, prit sa carte et sortit de sa chambre en se tenant la tête toujours aussi douloureuse. Sans toquer, peu importe s'il était à poil, ce ne serait pas la première fois, la citoyenne entra dans la chambre d'Erland et remarqua que l'homme n'était pas là. Mais mais mais, une femme endormie y était. Oh l'enculé ! Il avait réussi à se choper une nana l'autre ! Tsss, voilà donc l'avantage d'être un homme. Il allait voir.
Rapidement, elle retourna dans sa chambre pour y prendre un bassin d'eau et refit le chemin vers la chambre de son comparse. Elle fit bien attention de ne pas réveiller la jeune femme et SPLASH, elle lui balança le bassin d'eau à la gueule et prit ses jambes à son cou pour descendre les escaliers afin de rejoindre la salle principale de l'auberge. Erland y était déjà et était assit à une table, attendant de toute évidence Astrid.
-Yo. Dit-elle simplement en prenant place en face de lui et en posant la carte sur la table. En prenant le temps d'observer sa propre carte, elle y vit 2 croix, un rond avec « Tanière ? » et 2 périmètres grisés sur lequel était marqué « terrain de chasse ? ». Les emplacements présumés où l'on avait vu des Smilodons. Un bon début. Fais voir ta carte. On va commencer par les endroits proches de la Forteresse et on commence dès aujourd'hui. Elle poussa un petit bâillement, puis continua : Prépare ton sac et tes vêtements chauds. Et un casse-croûte.
Rapide et efficace, ce n'était pas parce qu'elle voulait vite rejoindre le froid dehors pour finir ce boulot mais pour autre chose.
-J'vais pisser, ou vomir j'sais pas en attendant. Amuse-toi bien.
Rapidement, elle alla aux toilettes et à ce même moment, elle entendit les vociférations d'une jeune femme qui descendait des escaliers.
Heh.
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Apparemment, non. Personne. La grande pièce était vide de toute présence, et y régnait en maître un silence quasi absolu, uniquement troublé par les « tic, tac » réguliers de l'horloge au dessus du comptoir. Erland lâcha un « Hum... » un peu dubitatif avant de hausser les épaules. Après tout, au vu du nombre de personnes qu'ils avaient croisé durant la soirée, il n'était pas particulièrement étonnant qu'aucun d'entre eux ne soit encore levé. Quant à Astrid... Le magicien ne put retenir un ricanement en allant se chercher un café. S'il y avait eu une sorte de concours portant sur celui ou celle qui allait se lever en dernier, Erland aurait systématiquement et sans l'ombre d'un doute parié sur sa collègue, devenue maîtresse en la matière.
Et celle-ci de lui donner tort en déboulant alors qu'il atteignait enfin une table, tasse dans une main et carte pliée sous le bras, sa main libre se frottant les yeux avec l'espoir de le réveiller un peu plus. En vain, bien sûr. A cette heure-ci et dans l'état où il était, seule une dose de caféine en intraveineuse avait une chance -même infime- de lui faire effet. Son regard endormi se posa sur la jeune femme aux cheveux blancs avec un étonnement fort bien dissimulé -la faute à ses paupières qui refusaient catégoriquement de s'ouvrir de plus d'un ou deux millimètres. Il en viendrait presque à croire qu'elle le faisait exprès. Ou pire, que cela dépassait sa volonté ; comme si une force supérieure la poussait à toujours tout faire pour lui donner tort. Il devrait peut-être songer un jour à penser l'opposé de ce qu'il pensait, pour voir si ça aurait l'effet inverse ou si les contradictions seraient respectées (Vous n'avez pas compris cette phrase ? C'est normal.).
-Wesh.
En attendant, la citoyenne vint le rejoindre à sa table. Ils échangèrent le traditionnel salut sobre des gens avec une gueule de bois, économisant le plus de mots possible tant la conversation était coûteuse. Dans un échange tout aussi avare en paroles, Astrid lui présenta sa carte, qui avait été agrémentée de quelques gribouillis devant lesquels Erland se permit une moue faussement impressionnée. L'ironie était ici un peu exagérée car ce dernier n'en espérait en réalité pas autant de la part de la femme à tout faire. Il déplia enfin sa propre carte, tandis que celle-ci se levait pour aller au petit coin, dans un empressement qui ne lui ressemblait guère, lui valant un sourcil arqué et un regard particulièrement suspicieux de la part de son compère, qui ne chercha cependant pas plus que ça à comprendre et se mit à lui crier quelque chose alors qu'elle s'éloignait, le tout en appréciant une longue gorgée de son café salvateur.
-Eh, c'est marrant ça ! On a des zones en commun sur no....
-ERLAAAAAAAAAAAND !
Sa phrase resta suspendu à ses lèvres lorsqu'il fut interrompu par une furie qui déboula en hurlant dans la pièce. Erland se tourna vers ladite furie en clignant des yeux de manière un peu trop appuyée, tentant de comprendre qui était cette personne, et pour quel motif elle venait faire vibrer son crâne beaucoup trop fragile beaucoup trop tôt en ce lendemain de cuite. Il fronça des sourcils et finit par reconnaître le visage déformé par la haine de la belle avec qui il avait passé la nuit. Ses traits étaient méconnaissables, et il aurait presque pu trouver la transformation fascinante si elle n'avait pas été si terrifiante.
-Oh, ma douce ! tu es déjà réveillée ? Que me vaut tout ce... Il remarqua alors enfin qu'elle était trempée. Fuck.
-Ouais, fuck ! Tu peux m'expliquer ?!
Erland avait d'ors et déjà compris par quel coup du sort -ou de la sorcière- la jeune fille s'était retrouvée ainsi aspergée. Mais de là à réussir à se dépatouiller avec la situation...
-Écoute, je sais que la situation peut paraître inconfortable, voire étrange. Mais je peux tout à fait t'expliquer.
Devant le scepticisme de sa conquête d'un soir, Erland ne put retenir un soupir d'exaspération. Il se frotta les tempes d'un air fatigué avant de se lever et de l'entraîner par le bras vers les toilettes. Il tambourina alors à une porte fermée sous les yeux incrédules de la demoiselle.
-Astriiiid ? Dis voir, je voudrais te « présenter » Charlotte...
-Charline.
-Oui, Charline. Je suis sûr que Charline et toi avez beaucoup de choses à vous raconter. Par exemple, comment le papa de Charlo...ine est un chasseur aguerri qui connaît bien les montagnes, et qui aurait croisé des smilodons lors de sa dernière partie de chasse. Et toi, tu pourrais peut-être expliquer à Charl...ine pourquoi elle est trempée, non ?
-C'est qui, cette Astrid ?
-Je... Le magicien lâcha un nouveau soupir, encore plus las que les autres. Je pense que je vais retourner me coucher moi.
Astrid DalgaardEx-Commandant Trolleur
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Astrid resta l'oreille collée à la porte pour entendre ce qui se passait dehors, mettant sa main devant sa bouche pour éviter d'éclater de rire même si ce n'était pas l'envie qui lui manquait avec le spectacle qui se passait dehors. Dommage qu'il n'y avait pas d'autres clients pour se foutre de sa gueule également, mais on ne pouvait pas tout avoir. Ça lui apprendra à ce satané joli cœur qui a plus de succès qu'Astrid !
Donc comme ça, le nom à l'autre était Charline et elle était la fille d'un chasseur huh ? Alors qu'Erland tambourina à la porte, espérant de toute évidence régler ce malentendu d'une façon ou d'une autre, Astrid elle se mit à réfléchir à comment profiter de la situation et se tapa dans les mains lorsqu'une idée de génie lui vint à l'esprit.
D'un seul coup théâtrale et dramatique, Astrid ouvrit la porte des toilettes et regarda Charline et Erland. Elle pointa ensuite du doigt et la jeune femme et demanda avec un ton de confusion et de colère dans la voix :
-Charline ? C'est qui cette Charline ?! Tu me trompes avec une autre nana ?! Goujat ! Idiot ! Freluquet !
ET PAF, çafédéchokapik. Astrid baffa (faussement) son partenaire de toujours. Quant à l'autre nana, elle observa d'un œil éberlué la situation et ne tarda pas à baffer Erland à son tour en le traitant de trompeur et d'ennemi des femmes.
-Je ne veux plus jamais te revoir ! Hurla Astrid, feignant l’hystérie. Dégage ! Puis,, avec une mine surprise, elle remarqua que Charline était mouillée. Qu'est-ce qu'il s'est passée ? Pourquoi vous êtes mouillée ? Venez, suivez moi dans ma chambre, j'ai des serviettes et des vêtements secs à vous proposer.
Elle prit la main de la jeune femme et l’entraîna dans les escaliers, souriant de malice alors qu'elle avait le dos tournée.
Une fois dans la chambre de la citoyenne, Astrid confirma avec la fille l'emplacement qu'elle avait sur sa carte et écouta l'histoire que la fille avait à raconter sur les aventures de son père et de sa rencontre avec un smilodon non loin d'ici. Le tout fut entrecoupé d'insultes sur Erland et des hommes en général qui jouaient avec le cœur des femmes sans aucune honte. Par contre, pour trouver des gens dont ils avaient besoin pour une mission, il était doué, ou chanceux.
Très vite, les deux femmes se lièrent d'amitié et se promirent de se revoir ce soir pour boire un verre entre filles pour oublier ce mécréant de trompeur. Charline quitta donc la chambre d'Astrid pour rentrer chez elle, et Astrid elle prépara son sac et ses affaires pour partir à la chasse à l’œuf de Smilodon.
Vêtements chauds, une cape d'une blancheur immaculée, sac rempli, sa fidèle épée à la hanche, Astrid descendit les escaliers. Vérifiant que la nana n'était plus là, mais que son ami était lui, encore présent, elle s'exclama :
-Une belle journée qui commence ! Allez, c'est partie pour la chiasse ! Euh, j'veux dire, la chasse! J'ai toutes les infos nécessaires maintenant ! T'es un vrai génie mon petit gars, pour la peine, je paierai ta tournée ce soir, heh. D'ailleurs, il faudrait t'acheter une cape blanche aussi, histoire de se fondre dans le décor. Je te la paye aussi !
Oui, elle était de bonne humeur après cette petite farce de si bon matin.
Donc comme ça, le nom à l'autre était Charline et elle était la fille d'un chasseur huh ? Alors qu'Erland tambourina à la porte, espérant de toute évidence régler ce malentendu d'une façon ou d'une autre, Astrid elle se mit à réfléchir à comment profiter de la situation et se tapa dans les mains lorsqu'une idée de génie lui vint à l'esprit.
D'un seul coup théâtrale et dramatique, Astrid ouvrit la porte des toilettes et regarda Charline et Erland. Elle pointa ensuite du doigt et la jeune femme et demanda avec un ton de confusion et de colère dans la voix :
-Charline ? C'est qui cette Charline ?! Tu me trompes avec une autre nana ?! Goujat ! Idiot ! Freluquet !
ET PAF, çafédéchokapik. Astrid baffa (faussement) son partenaire de toujours. Quant à l'autre nana, elle observa d'un œil éberlué la situation et ne tarda pas à baffer Erland à son tour en le traitant de trompeur et d'ennemi des femmes.
-Je ne veux plus jamais te revoir ! Hurla Astrid, feignant l’hystérie. Dégage ! Puis,, avec une mine surprise, elle remarqua que Charline était mouillée. Qu'est-ce qu'il s'est passée ? Pourquoi vous êtes mouillée ? Venez, suivez moi dans ma chambre, j'ai des serviettes et des vêtements secs à vous proposer.
Elle prit la main de la jeune femme et l’entraîna dans les escaliers, souriant de malice alors qu'elle avait le dos tournée.
Une fois dans la chambre de la citoyenne, Astrid confirma avec la fille l'emplacement qu'elle avait sur sa carte et écouta l'histoire que la fille avait à raconter sur les aventures de son père et de sa rencontre avec un smilodon non loin d'ici. Le tout fut entrecoupé d'insultes sur Erland et des hommes en général qui jouaient avec le cœur des femmes sans aucune honte. Par contre, pour trouver des gens dont ils avaient besoin pour une mission, il était doué, ou chanceux.
Très vite, les deux femmes se lièrent d'amitié et se promirent de se revoir ce soir pour boire un verre entre filles pour oublier ce mécréant de trompeur. Charline quitta donc la chambre d'Astrid pour rentrer chez elle, et Astrid elle prépara son sac et ses affaires pour partir à la chasse à l’œuf de Smilodon.
Vêtements chauds, une cape d'une blancheur immaculée, sac rempli, sa fidèle épée à la hanche, Astrid descendit les escaliers. Vérifiant que la nana n'était plus là, mais que son ami était lui, encore présent, elle s'exclama :
-Une belle journée qui commence ! Allez, c'est partie pour la chiasse ! Euh, j'veux dire, la chasse! J'ai toutes les infos nécessaires maintenant ! T'es un vrai génie mon petit gars, pour la peine, je paierai ta tournée ce soir, heh. D'ailleurs, il faudrait t'acheter une cape blanche aussi, histoire de se fondre dans le décor. Je te la paye aussi !
Oui, elle était de bonne humeur après cette petite farce de si bon matin.
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La complainte d'Erland trouva un écho très clairement disproportionné lorsque la porte des toilettes à laquelle il était en train de tambouriner s'ouvrit avec fracas, dévoilant une Astrid aux yeux rougis et au regard larmoyant. Il n'en fallut pas plus au garçon pour comprendre qu'il n'était pas au bout de ses peines et que la jeune femme avait décidé de pousser la plaisanterie encore plus -trop ?- loin. Le regard du magicien passa de la profonde lassitude à l'imploration en une fraction de seconde alors qu'il levait la main comme pour tenter, en vain, d'arrêter sa folie.
-Oh non non non, tu vas pas me faire ç...
Trop tard. La baffe était déjà partie et une douleur le prit soudain à la joue. Même si elle s'était retenue -vraiment, cimer hein- Astrid n'en restait pas moins une brute sans cervelle et aucun des coups qu'elle distribuait n'était inoffensif. Erland lâcha un « mpf. » agacé et serra la mâchoire avant de tourner la tête vers l'autre fille qui, bien évidemment, s'apprêtait à lui réserver le même sort. Tentant le tout pour le tout, le magicien leva les deux mains en signe d'apaisement et fit de son mieux pour la raisonner.
-Non, attends Charlotte...
-Charline !
-Oui, Charline. C'est pas du tout ce que tu crois, c'est juste... Le jeune homme à la chevelure argentée s'arrêta en pleine phrase, réalisant que ses chances de la convaincre étaient à peu près égales à zéro, et baissa les bras, les épaules et les paupières. Il lâcha un soupir et secoua la tête d'un air résigné. Je sais pas pourquoi je me fatigue. Vas-y, perdu pour perdu...
Et c'est ainsi que naquit une jolie marque de doigts rouge sur son délicat minois, ainsi que l'expression « tendre l'autre joue » qu'Erland venait d'illustrer de manière fort littérale. Continuant son cinéma d'amante meurtrie, Astrid emmena Charline vers sa chambre, non sans le couvrir au passage de nouvelles invectives toujours plus gratuites auxquelles il répondit en levant amèrement les yeux au ciel. Toujours était-il que le citoyen se retrouva planté seul au beau milieu des toilettes, une trace de main sur chaque joue. Dans un sursaut de lucidité, il réalisa qu'en plus de l'avoir humilié, jeté sous le bus et d'avoir sans aucun doute pourri sa réputation de manière irréversible dans la région, sa collègue et ô combien chère amie venait de lui piquer sa seule source d'informations et allait probablement s'approprier une nouvelle fois tous les lauriers qui auraient dû lui revenir de droit.
D'un autre côté, ça le libérait pour aller boire des bières à la place de bosser.
Erland haussa les épaules et retourna dans la salle principale de l'auberge, qui entre temps avait commencé à se peupler.
La journée étant encore un peu jeune pour attaquer l'alcool, le magicien n'en était qu'à sa première pinte lorsque Astrid se décida à sortir de sa chambre. Il arqua un sourcil en constatant qu'elle était carrément parée pour l'aventure ; armes, vivres et vêtements chauds, toute la panoplie d'une traqueuse de compétition. Après avoir jeté un œil sceptique à sa propre tenue -la chemise de la veille et un pantalon de pyjama, Erland lui fit une grimace faussement embarrassé en haussant les épaules. Il se leva pour venir à sa rencontre tandis qu'elle se vautrait dans une bonne humeur dont il ne connaissait que trop bien l'origine.
-Ouais grave, une superbe journée ! Qu'est-ce qu'on s'bidonne, tous les deux... Oh, mais attends... Tu as... un truc derrière l'oreille... Il tendit la main et la passa entre l'oreille et les cheveux d'Astrid -l'objet caché dans les cheveux, un grand classique de la prestidigitation- pour en extraire... rien, si ce n'était son majeur levé bien haut dans un geste obscène que vous ne voulez certainement pas apprendre à vos enfants, un grand sourire flottant à nouveau sur ses lèvres. Allez j'avoue, c'était marrant ! Laisse moi me changer et j'arrive ! Par contre j'te préviens, elle a intérêt à être en soie sauvage cette cape eheh !
Il disparut dans l'ombre des escaliers pour réapparaître quelques minutes plus tard, équipé d'un barda équivalent -à une cape près- à celui d'Astrid. Les deux compères échangèrent un hochement de tête entendu et se mirent en quête d'une boutique de vêtements afin de parachever son équipement. Chose faite, ils se dirigèrent à la sortie de la ville -qui était d'ailleurs également son entrée. Dernière vérification, Erland tira sa carte gribouillée d'une de ses poches intérieures et indiqua la zone qu'il avait repérée être grisée en commun sur les plans des deux acolytes.
-Du coup, raconte-moi un peu ce qu'elle t'a dit, Gertrude. On va bien dans cette zone-là, c'est ça ? C'est par là que sont les tanières que les chasseurs ont repérées, right ?
Astrid DalgaardEx-Commandant Trolleur
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Astrid s'était presque attendue à recevoir une baffe en retour à ce qu'elle avait donné lorsque Erland passa sa main entre son oreille et ses cheveux. Ça n'aurait été qu'un juste retour des
choses entre bons amis qui se lançaient des fions à longueur de journée. Mais non, au lieu de cela, Erland lui fit le tour de l'objet caché derrière l'oreille pour lui faire un doigt.
-En soie hein ? Répéta Astrid avec son grand sourire habituel. Ta cape sera comme ce que t'as raconté à Charlie pour qu'elle finisse dans ton lit ! En tissu de mensonges ! Héhé.
Disait sans honte celle qui n'avait pas hésité un seul instant à mentir et à embobiner la dite Charlie juste pour se fendre la poire et se venger du succès de son ami qui se vengerait probablement à son tour une fois que la nuit tomberait et qu'ils iraient dans une taverne.
Autant dire qu'elle avait hâte de voir ce que ça donnerait.
Mais bon ! Mine de rien, ils avaient une mission à remplir pour pouvoir continuer à boire et à payer le loyer, donc il ne fallait pas trop traîner non plus. Enfin, pas plus que nécessaire.
…
Comment ça ils avaient déjà perdu une journée hier pour rien ? Pfff !
Rapidement et sans perdre de temps sur le chemin, Astrid et Erland allèrent acheter quelques objets supplémentaire pour la réussite de leur quête, et la citoyenne acheta même un œuf de poule pour remplacer celui du Smilodon, histoire de ne pas seulement faire des farces aux humains, mais aussi aux bêtes. C'était peut-être une farce un peu cruelle mais dans quelques mois on entendrait éventuellement parler d'un poulet aussi féroce qu'un Smilodon, et ça, ce serait drôle ! Tellement drôle qu'elle raconta son projet à Erland sur le chemin vers la porte menant hors de la Forteresse.
-Alors, euh Jade m'a en effet parler de cette zone-là. Son père y aurait croisé un Smilodon et aurait préféré ne pas pousser la rencontre plus loin. Mais selon lui, la tanière devrait se situer dans le coin. Il nous suffira juste de trouver une trace d'un Smilodons et de le suivre jusqu'à sa tanière.
Elle sortit de son sac une longue vue et la leva triomphalement vers le ciel :
-Avec ce joujou, on va pouvoir les repérer de loin pour éviter de se faire repérer. Et contrairement à nous tout de blanc, se fondant parfaitement dans la neige, les smilodons sont
légèrement bruns ou oranges et sont tigrés. Ça devrait rapidement se voir dans le tas de neige des montagnes, 'fin j'espère heh.
Et, s'ils ne trouvaient rien avant que la nuit ne tombe, ils continueraient leur recherche demain et reviendraient dormir dans la Forteresse. Ce n'était qu'une question de chance et de temps avant qu'ils n'en rencontrent un.
D'ailleurs, sur cette espérance, les deux comparses prirent la route, suivant scrupuleusement la carte. Astrid s'arrêta par moment pour inspecter des traces de pattes sur la neige, forte de son sens de l'observation et des informations qu'elle avait recueilli avant de partir auprès de la guilde des aventuriers.
Plusieurs heures durèrent ainsi, à marcher dans le froid des montagnes malgré le soleil qui brillait intensément. Ils s'étaient arrêtés pour boire un coup d'alcool pour se réchauffer, manger un bout, pisser dans la neige tout en s'amusant à dessiner des motifs (surtout Astrid), et, enfin, alors que tout espoir semblait perdu, Astrid se coucha soudainement sur le sol et sortit sa longue vue pour observer au loin une tache sombre au milieu de la neige blanche.
En confirmant sa cible, son sourire se fit plus grand, et elle chuchota à Erland tout en lui lançant la longue vue:
-Lucy nous sourit mon gars.
Maintenant, le plus difficile restait à faire. Suivre la bestiole jusqu'à sa tanière, attendre qu'elle se casse, et prendre un œuf si œuf il y avait….Ce qui n'était pas forcément garanti.
choses entre bons amis qui se lançaient des fions à longueur de journée. Mais non, au lieu de cela, Erland lui fit le tour de l'objet caché derrière l'oreille pour lui faire un doigt.
-En soie hein ? Répéta Astrid avec son grand sourire habituel. Ta cape sera comme ce que t'as raconté à Charlie pour qu'elle finisse dans ton lit ! En tissu de mensonges ! Héhé.
Disait sans honte celle qui n'avait pas hésité un seul instant à mentir et à embobiner la dite Charlie juste pour se fendre la poire et se venger du succès de son ami qui se vengerait probablement à son tour une fois que la nuit tomberait et qu'ils iraient dans une taverne.
Autant dire qu'elle avait hâte de voir ce que ça donnerait.
Mais bon ! Mine de rien, ils avaient une mission à remplir pour pouvoir continuer à boire et à payer le loyer, donc il ne fallait pas trop traîner non plus. Enfin, pas plus que nécessaire.
…
Comment ça ils avaient déjà perdu une journée hier pour rien ? Pfff !
Rapidement et sans perdre de temps sur le chemin, Astrid et Erland allèrent acheter quelques objets supplémentaire pour la réussite de leur quête, et la citoyenne acheta même un œuf de poule pour remplacer celui du Smilodon, histoire de ne pas seulement faire des farces aux humains, mais aussi aux bêtes. C'était peut-être une farce un peu cruelle mais dans quelques mois on entendrait éventuellement parler d'un poulet aussi féroce qu'un Smilodon, et ça, ce serait drôle ! Tellement drôle qu'elle raconta son projet à Erland sur le chemin vers la porte menant hors de la Forteresse.
-Alors, euh Jade m'a en effet parler de cette zone-là. Son père y aurait croisé un Smilodon et aurait préféré ne pas pousser la rencontre plus loin. Mais selon lui, la tanière devrait se situer dans le coin. Il nous suffira juste de trouver une trace d'un Smilodons et de le suivre jusqu'à sa tanière.
Elle sortit de son sac une longue vue et la leva triomphalement vers le ciel :
-Avec ce joujou, on va pouvoir les repérer de loin pour éviter de se faire repérer. Et contrairement à nous tout de blanc, se fondant parfaitement dans la neige, les smilodons sont
légèrement bruns ou oranges et sont tigrés. Ça devrait rapidement se voir dans le tas de neige des montagnes, 'fin j'espère heh.
Et, s'ils ne trouvaient rien avant que la nuit ne tombe, ils continueraient leur recherche demain et reviendraient dormir dans la Forteresse. Ce n'était qu'une question de chance et de temps avant qu'ils n'en rencontrent un.
D'ailleurs, sur cette espérance, les deux comparses prirent la route, suivant scrupuleusement la carte. Astrid s'arrêta par moment pour inspecter des traces de pattes sur la neige, forte de son sens de l'observation et des informations qu'elle avait recueilli avant de partir auprès de la guilde des aventuriers.
Plusieurs heures durèrent ainsi, à marcher dans le froid des montagnes malgré le soleil qui brillait intensément. Ils s'étaient arrêtés pour boire un coup d'alcool pour se réchauffer, manger un bout, pisser dans la neige tout en s'amusant à dessiner des motifs (surtout Astrid), et, enfin, alors que tout espoir semblait perdu, Astrid se coucha soudainement sur le sol et sortit sa longue vue pour observer au loin une tache sombre au milieu de la neige blanche.
En confirmant sa cible, son sourire se fit plus grand, et elle chuchota à Erland tout en lui lançant la longue vue:
-Lucy nous sourit mon gars.
Maintenant, le plus difficile restait à faire. Suivre la bestiole jusqu'à sa tanière, attendre qu'elle se casse, et prendre un œuf si œuf il y avait….Ce qui n'était pas forcément garanti.
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Erland écouta avec un sérieux qui ne lui ressemblait guère Astrid lui exposer avec une attention tout aussi inhabituelle son plan. Au fil de la discussion, le prénom de la pauvre Charline fut massacré à plusieurs reprises, arrachant à chaque fois un sourire qu'il n'arrivait pas à contenir au jeune homme. Le plan était simple, et paraissait tout à fait capable d'être pour le coup efficace -ce qu'il se garda bien d'avouer à sa partenaire. Il fallait reconnaître que l'idée de s'habiller en blanc pour mieux se camoufler dans la neige n'était pas mauvaise du tout. Et la longue-vue permettrait de quadriller un périmètre bien plus large qu'à l’œil nu. Aussi, l'illusionniste n'avait pas d'objection à émettre et ils se mirent en route avec bon espoir d'accomplir leur quête dans la journée.
Journée qui passa de manière assez lente, la randonnée enneigée et la scrutation méticuleuse de la montagne n'étant pas aussi fun qu'il n'y paraissait -no shit ? Les deux amis suivirent scrupuleusement les indications de leurs cartes, selon ce qu'ils avaient réussi à mettre en commun. Il y en avait pour plusieurs heures avant d'atteindre la zone dans laquelle se trouvaient prétendument des smilodons. Si la promesse de la récompense n'avait pas été si motivante, Erland aurait très probablement fini par craquer et se mettre à râler après Astrid, la princesse pourrie gâtée, les smilodons et peut-être même la pauvre Charline -pour quelque raison que ce soit. Seulement voilà, il y avait beaucoup de cristaux à la clef, aussi le garçon à la chevelure argentée fit preuve de patience et chercha avec assiduité -pas question de voir leur proie leur passer sous le nez- le fameux félin des montagnes.
L'après-midi touchait à sa fin lorsque, enfin, ils eurent droit à un peu d'animation. C'était au tour d'Astrid d'avoir la longue-vue, et celle-ci s'allongea soudain dans la neige tout en pointant du doigt un vague point au loin. Devant l'excitation de la jeune femme, Erland s'accroupit à son tour à côté d'elle, mettant sa main en visière devant ses yeux pour cacher le trop brillant soleil et essayer d'y voir un peu mieux. Mais c'était peine perdue, il ne voyait qu'une tâche un peu sombre, bien trop loin pour pouvoir en discerner quoi que ce soit. Heureusement, Astrid lui tendit finalement la lunette, un grand sourire aux lèvres. Le magicien s'en saisit tout en prenant un faux air de réflexion intense.
-Lucy, Lucy... Encore une conquête ? Ah non, suis-je bête, c'est cette fausse déesse qui donne aux gens chiants de la fausse magie, c'est ça ?
Erland sourit à son tour tout en regardant par la longue-vue. La question était évidemment rhétorique. Non seulement il savait très bien qui était Lucy, mais il jouait volontairement au con en la traitant de « fausse déesse ». Astrid n'était pas étrangère à son petit jeu et il savait pertinemment qu'elle ne le prendrait pas au sérieux. En attendant, cette dernière avait raison. Il y avait bien un smilodon de sortie pas très loin. Erland rangea la lunette et les deux citoyens se mirent en route, essayant à présent au maximum d'être discrets. Après quelques minutes de marche, ils trouvèrent finalement la bête. Tapis dans les fourrés, ils observèrent alors silencieusement. Le félin semblait revenir d'une partie de chasse -plutôt fructueuse, d'après le cadavre de gibier qu'il tenait entre ses crocs. C'était une bonne chose. D'une part parce que qu'il allait par conséquent sans doute les mener directement à sa tanière, d'autre part parce que cela signifiait qu'il aurait probablement moins envie de les bouffer s'il les repérait.
La filature dura encore quelques dizaines de minutes mais finalement les deux compères arrivèrent devant ce qui ressemblait fort à l'antre du smilodon. L'animal y entra, son gibier toujours bien à l'abri dans sa puissante mâchoire. Astrid et Erland trouvèrent un nouveau buisson où se dissimuler et ainsi commença la longue attente. Il fallait maintenant patienter jusqu'à ce que le félin daigne quitter sa maison pour... Eh bien pour faire quelque chose quoi. Au bout de ce qui semblait être une éternité à ses yeux, le prestidigitateur finit par perdre patience. Le soleil était sur le point de se coucher et il n'y avait toujours pas le moindre signe de mouvement dans la caverne. Il ramassa alors une poignée de neige qu'il tassa pour en faire une boule bien compacte et la balança devant la tanière du smilodon, avant de recommencer. Pendant près d'une minute, le garçon balança tout ce qui lui passait sous la main ; neige, branches, cailloux... Tout ce qui avait une chance d'attirer leur cible dehors.
-Putain mais allez quoi, sors de ton trou sale matou !
Lorsque finalement, deux iris jaunes firent leur apparition au milieu du noir de la caverne, Erland ressentit un frisson d'excitation. Il regarda Astrid droit dans les yeux. Un large sourire se forma sur ses lèvres. Il l'attrapa par le bras et la balança hors de leur cachette, à découvert, à peine à quelques mètres de l'antre du smilodon.
-C'est gentil de ta part de te dévouer pour l'occuper ! J'espère que ça ne fait pas trop... douche froide.
La remarque faisait évidemment référence à l'incident de la matinée, dont il était copieusement en train de se venger. Toujours abrité -lui- dans le buisson, Erland plissa des yeux pour essayer de distinguer si le smilodon était bel et bien en train de quitter sa cachette. Il avait tout de même posé une main sur la garde de sa canne-épée, prêt à intervenir si Astrid se mettait vraiment en danger. Mais si elle s'en sortait bien, il aurait vraiment le temps d'aller subtiliser un œuf pendant qu'elle l'occupait, remplissant ainsi leur mission. C'était un vrai plan ! Pas seulement une vengeance mesquine... Enfin c'était ce dont il était en train de se persuader lui-même...
Astrid DalgaardEx-Commandant Trolleur
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Le smilodon rentrait donc d'une chasse huh. Zut alors. Il n'aurait probablement plus de raison de sortir de sa tanière pour quoi que ce soit et ne sortirait plus de la nuit. Car, contrairement à ce que l'on pouvait penser, les smilodons n'allaient pas dans des tavernes de smilodons pour picoler et un coup et n'iraient probablement sortir chasser la donzelle. Tss.
Même si il n'y avait que peu de chance que l'animal sorte de sa tanière, il était bon de rester un certain temps pour observer et espérer. Malheureusement, les déductions d'Astrid furent correctes et le monstre ne montra même pas le bout de son museau. Pourtant, la nuit ne tarderait pas à tomber, et les deux compagnons devraient alors rentrer les mains vides. Mais au moins, ils sauraient où aller très tôt dans la matinée pour s'introduire dans la tanière du Smilodon pendant qu'il serait en train de chasser.
Cela dit, Erland n'avait pas l'air de penser la même chose et sous l'impatience, il jeta des boules de neiges et autres ordures devant la maison de l'animal pour l'attirer dehors.
-Le matou ne veut pas sortir de son trou, on a pas de chatte décidément. Ricana Astrid, s'amusant de l'agacement de son compagnon. Enfin, façon de parler, heh.
Si les deux enfoirés auraient pu toquer à la porte avant de poser un sac avec de la merde de chien sur le seuil pour ensuite se barrer à toute vitesse, ils l'auraient certainement fait tout en rigolant. Malheureusement, une grotte n'avait pas de porte, et un smilodon ça faisait un peu plus peur qu'un homme. Tristesse.
Puis, joie. Le monstre semblait enfin réagir au tas d'ordure devant sa baraque.
La femme aux cheveux blancs se tourna pour regarder Erland et lui dire la suite des opérations, mais lorsqu'elle vit l'étincelle de malice éclater dans ses yeux et son sourire, elle sut que quelque chose allait se
passer.
-Hey trouduc, tu vas pas faire ce que je pense que tu penses que tu vas f...
Et la seconde qui suivit, elle fut en dehors de la cachette.
-AH. S'exclama-t-elle, comme si on venait de lui dire que les femmes ne savaient pas construire de cabane.
Elle sentit des sueurs froides couler le long de son dos, et ce n'était pas à cause de l'environnement. Elle était à découvert, devant un sacré monstre qui pourrait sans doute la déchiqueter en moins de temps qu'il en fallait pour hurler : « JEANNE, OSKOUR! ». Erland voulait donc se venger de ce qu'elle avait fait, et pour être franc, elle ne pouvait pas lui en vouloir car c'était de bonne guerre et ils s'étaient habitués à se lancer des fions h24. Mais la balancer comme ça devant un smilodon, c'était peut-être un chouilla légèrement abusé et elle-même n'aurait pas osé. M'enfin, elle se doutait que malgré ça, le magicien faisait pleinement confiance en la débrouillardise d'Astrid pour se tirer d'affaire…
Une confiance peut-être mal placée, heh.
-Oh espèce d'enculé. Dit-elle à Erland tout en fixant le chat géant. Tu verras quand on rentrera sain et sauf de cette mission mon vieux.Tu vas en chier. Littéralement. Fais gaffe à tout ce que tu mangeras ou boiras, parce que la chiasse ne sera jamais loin !
Des menaces qui n'étaient pas lancées en l'air. Erland allait devoir préparer le PQ en rentrant.
Donc, le NOUVEAU plan improvisé sur place, était d'attirer le machin qui était désormais sur ses gardes. Hé béh, heureusement qu'Astrid était douée pour faire chier le monde.
Elle inspira un long moment, puis se mit à crier et à gesticuler pour attirer l'attention du chat. Toutefois, étant ce qu'il était, un chat qui avait été nourri, il ne bougea pas d'un poil et se contenta d'observer la gugusse qui faisait le clown.
Hmm…Passons à la phase suivante donc.
Elle fit comme l'enfoiré de Mago tout à l'heure et fit deux boules de neiges, s'approcha doucement de l'antre de la bête, et lui lança les boules dans la tronche. Elle n'attendit même pas de voir la réaction pour se retourner et prendre ses jambes à son cou à la vitesse du son vers un arbre assez éloigné de la tanière qu'elle grimpa à la même vitesse du son.
La citoyenne se reposa sur une branche assez solide pour la supporter elle et son sac, et reprit son souffle tout en déglutissant difficilement lorsqu'elle vit le smilodon déjà en bas de l'arbre, montrant ses crocs et la queue toute hérissée. Maintenant, il fallait juste faire en sorte qu'il soit assez concentré sur Astrid pour qu'Erland ait le temps de choper un œuf, si œuf il y avait. Putain, elle espérait vraiment qu'il y avait un œuf.
Première expérience et retour au premier paragraphe de ce post, est-ce que les smilodons aimaient picoler ? Sur cette pensée un peu absurde, la femme aux cheveux blancs versa une gourde contenant de l'alcool sur la gueule du matou, parce que comme tout bon alcoolique, Astrid ne partait jamais sans une gourde avec le meilleur alcool.
Même si il n'y avait que peu de chance que l'animal sorte de sa tanière, il était bon de rester un certain temps pour observer et espérer. Malheureusement, les déductions d'Astrid furent correctes et le monstre ne montra même pas le bout de son museau. Pourtant, la nuit ne tarderait pas à tomber, et les deux compagnons devraient alors rentrer les mains vides. Mais au moins, ils sauraient où aller très tôt dans la matinée pour s'introduire dans la tanière du Smilodon pendant qu'il serait en train de chasser.
Cela dit, Erland n'avait pas l'air de penser la même chose et sous l'impatience, il jeta des boules de neiges et autres ordures devant la maison de l'animal pour l'attirer dehors.
-Le matou ne veut pas sortir de son trou, on a pas de chatte décidément. Ricana Astrid, s'amusant de l'agacement de son compagnon. Enfin, façon de parler, heh.
Si les deux enfoirés auraient pu toquer à la porte avant de poser un sac avec de la merde de chien sur le seuil pour ensuite se barrer à toute vitesse, ils l'auraient certainement fait tout en rigolant. Malheureusement, une grotte n'avait pas de porte, et un smilodon ça faisait un peu plus peur qu'un homme. Tristesse.
Puis, joie. Le monstre semblait enfin réagir au tas d'ordure devant sa baraque.
La femme aux cheveux blancs se tourna pour regarder Erland et lui dire la suite des opérations, mais lorsqu'elle vit l'étincelle de malice éclater dans ses yeux et son sourire, elle sut que quelque chose allait se
passer.
-Hey trouduc, tu vas pas faire ce que je pense que tu penses que tu vas f...
Et la seconde qui suivit, elle fut en dehors de la cachette.
-AH. S'exclama-t-elle, comme si on venait de lui dire que les femmes ne savaient pas construire de cabane.
Elle sentit des sueurs froides couler le long de son dos, et ce n'était pas à cause de l'environnement. Elle était à découvert, devant un sacré monstre qui pourrait sans doute la déchiqueter en moins de temps qu'il en fallait pour hurler : « JEANNE, OSKOUR! ». Erland voulait donc se venger de ce qu'elle avait fait, et pour être franc, elle ne pouvait pas lui en vouloir car c'était de bonne guerre et ils s'étaient habitués à se lancer des fions h24. Mais la balancer comme ça devant un smilodon, c'était peut-être un chouilla légèrement abusé et elle-même n'aurait pas osé. M'enfin, elle se doutait que malgré ça, le magicien faisait pleinement confiance en la débrouillardise d'Astrid pour se tirer d'affaire…
Une confiance peut-être mal placée, heh.
-Oh espèce d'enculé. Dit-elle à Erland tout en fixant le chat géant. Tu verras quand on rentrera sain et sauf de cette mission mon vieux.Tu vas en chier. Littéralement. Fais gaffe à tout ce que tu mangeras ou boiras, parce que la chiasse ne sera jamais loin !
Des menaces qui n'étaient pas lancées en l'air. Erland allait devoir préparer le PQ en rentrant.
Donc, le NOUVEAU plan improvisé sur place, était d'attirer le machin qui était désormais sur ses gardes. Hé béh, heureusement qu'Astrid était douée pour faire chier le monde.
Elle inspira un long moment, puis se mit à crier et à gesticuler pour attirer l'attention du chat. Toutefois, étant ce qu'il était, un chat qui avait été nourri, il ne bougea pas d'un poil et se contenta d'observer la gugusse qui faisait le clown.
Hmm…Passons à la phase suivante donc.
Elle fit comme l'enfoiré de Mago tout à l'heure et fit deux boules de neiges, s'approcha doucement de l'antre de la bête, et lui lança les boules dans la tronche. Elle n'attendit même pas de voir la réaction pour se retourner et prendre ses jambes à son cou à la vitesse du son vers un arbre assez éloigné de la tanière qu'elle grimpa à la même vitesse du son.
La citoyenne se reposa sur une branche assez solide pour la supporter elle et son sac, et reprit son souffle tout en déglutissant difficilement lorsqu'elle vit le smilodon déjà en bas de l'arbre, montrant ses crocs et la queue toute hérissée. Maintenant, il fallait juste faire en sorte qu'il soit assez concentré sur Astrid pour qu'Erland ait le temps de choper un œuf, si œuf il y avait. Putain, elle espérait vraiment qu'il y avait un œuf.
Première expérience et retour au premier paragraphe de ce post, est-ce que les smilodons aimaient picoler ? Sur cette pensée un peu absurde, la femme aux cheveux blancs versa une gourde contenant de l'alcool sur la gueule du matou, parce que comme tout bon alcoolique, Astrid ne partait jamais sans une gourde avec le meilleur alcool.
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Pendant une seconde, Erland fut pris d'un irrépressible sentiment de culpabilité. Il venait tout de même de jeter sa meilleure -sa seule?- amie au devant d'une créature dont la réputation de prédateur n'était plus à faire. Le félin tourna sa tête vers Astrid et le magicien déglutit avec difficulté. Etait-il allé vraiment trop loin cette fois ? Les deux compères avaient certes l'habitude de se faire des crasses à longueur de journée, mais le garçon savait qu'il avait également une fâcheuse tendance à souvent réfléchir après avoir agi. Cela lui avait déjà joué des tours par le passé et il allait probablement devoir se pencher sur ses problèmes d'impulsivité dans un futur proche...
Mais Astrid se mit soudain à se trémousser en criant et ses remords disparurent aussi vite qu'ils étaient apparus. C'était hilarant. Le spectacle qui se déroulait sous ses yeux était bien trop appréciable pour qu'il puisse s'en vouloir d'avoir mis en danger la vie de sa collègue (oui, Erland a une notion des priorités toute relative). La voir ainsi se débattre pour attirer l'attention de l'animal tout en restant à une distance minimum de sécurité avait de quoi lui réchauffer le cœur et toutes les promesses de diarrhées du monde ne pourraient lui enlever son plaisir. Le magicien profita un instant de la scène qui s'offrait à lui, les bras croisés et la tête légèrement penchée sur le côté. Il vit ainsi, un vague sourire aux lèvres, Astrid balancer à son tour une boule de neige sur le smilodon avant de se carapater sans demander son reste et se dépêcher de grimper sur une branche, hors de portée de son adversaire à quatre pattes. C'était juste parfait.
-Oh, tu sais... Je te fais confiance pour me faire chier. Après tout, tu es devenue maîtresse en la matière, n'est-ce pas ?
L'espace d'un instant, le fieffé farceur fut tenté de la laisser se débrouiller et de faire la sieste dans un coin. Surtout après les menaces qu'elle venait de proférer -qu'Erland avait prises très au sérieux et bien noté dans un coin de sa tête, soit dit en passant. Mais il décida finalement dans un accès de lucidité -et de charité- que la blague avait assez duré. Ils n'auraient peut-être pas de si tôt une autre occasion de subtiliser un œuf à un smilodon, et l'air de rien la situation était vraiment dangereuse. Si la branche sur laquelle elle reposait venait à craquer, Astrid allait se retrouver vraiment dans la merde. Alors Erland se mit enfin au boulot.
En veillant à rester le plus discret possible pour ne pas attirer l'attention du félin dans sa direction, le jeune homme à la chevelure d'argent s'extirpa du buisson où il était encore abrité et se dirigea vers l'entrée de la caverne, jetant de temps à autre un coup d’œil en arrière pour vérifier qu'il était tranquille. Fort heureusement, le smilodon avait l'air bien trop occupé à picoler -ce qui, songea le garçon en souriant, en faisait un excellent compagnon pour Astrid- et il réussit à atteindre la grotte sans encombre. Une fois à l'intérieur, il prit quelques secondes. Il n'était pas exclu que l'animal ne soit pas seul, et maintenant qu'il était engagé dans cette voie, Erland n'aurait sûrement pas d'autre choix que d'affronter tout autre représentant de son espèce, alors autant se préparer un minimum, en laissant ses yeux s'habituer à l'obscurité et en gardant une main sur la garde de sa canne-épée, prêt à dégainer au moindre bruit ou mouvement suspect.
Mais il fallait croire que Lucy était vraiment avec eux, au grand dam d'Erland, car celui-ci ne rencontra pas le moindre signe de vie dans la grotte. En revanche... Son visage s'illumina d'un nouveau sourire alors qu'après une petite minute de marche, il tombait sur ce qui semblait être le foyer du smilodon. Et au milieu des carcasses d'animaux, un superbe œuf qui n'attendait que lui. Le magicien se précipita pour le prendre et le glisser avec délicatesse dans son sac. L’œuf de poule était quant à lui resté dans celui d'Astrid. Tant pis pour la blague. L'ancien noble fit demi-tour sans autre forme de procès et repartit en direction de l'extérieur. Juste avant d'atteindre la sortie, le garçon eut une nouvelle idée de plaisanterie à faire à son amie. Il prit une profonde inspiration pour réussir à imposer un air grave, presque triste, à son visage, puis sortit de la caverne.
-Tu vas pas être contente... Y avait rien !
Astrid DalgaardEx-Commandant Trolleur
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En effet, faire chier était la spécialité d'Astrid, au sens propre comme au sens figuré. Aussi, elle répondit à Erland en s'exclamant bien haut pour couvrir le bruit de ses pas sur la neige :
-Ouais, la maîtresse en la matière….fécale !
La malheureusement et malchanceuse citoyenne resta donc accrochée à sa branche comme si sa vie ne tenait qu'à un fil. Comme si, parce que sa vie ne tenait pas vraiment à un fil, mais à une branche. Heureusement, elle était assez solide pour l'instant, mais elle ne savait pas quand elle déciderait de se briser. Le Smilodon lui avait reçu l'alcool sur le pif, et bien que légèrement surpris au début, il s'était mis à lécher le liquide sur la neige, tout en levant les yeux vers Astrid pour la surveiller, prêt à avoir un deuxième repas si cette dernière avait la mauvaise idée de descendre. Étrangement, l'animal semblait aimer le goût sucré de l'alcool d'Astrid, aussi cette dernière renversa une deuxième bouteille à contrecœur, se promettant de se venger convenablement à la fois pour elle, mais pour cet alcool qui n'allait jamais finir dans son gosier.
En attendant de voir Erland sortir de la grotte, la citoyenne continua à appâter le matou en lançant tout ce qu'il y avait dans le sac qu'elle avait amener pour attirer la curiosité du monstre. Des vêtements, une culotte, des paires de chaussettes, des bonbons…
A chaque objet lancé, son cœur se fendit un peu plus en sachant qu'elle allait devoir racheter tout ça avec ses propres cristaux durement gagnés. Ça ne tombait pas du ciel bon sang !
Puis, enfin, Erland sortit de la grotte avec un air triste, faisant clairement comprendre qu'il n'y avait apparemment rien. Oh le petit salaud, il allait voir ce qu'il allait voir. Elle se doutait qu'il cachait quelque chose se salaud, non pas parce qu'elle le suspectait par paranoïa, mais parce qu'ils étaient amis depuis assez longtemps pour se connaître.
Dans l'espoir de se débarrasser du smilodon, la jeune femme lança des bouts de viandes séchés loin de l'arbre et même l’œuf qu'elle avait gardé pour le remplacer avec l’œuf de smilodon. Putain, une farce tout à fait drôle et de bonne qualité réduite à néant à cause d'une autre farce faite par son compagnon !
Même si la faim ne semblait pas la priorité du monstre, il alla quand même jeter un coup d’œil à ce qu'Astrid – qu'il jugeait un être inférieur sans danger équivalent à un insecte après toutes ces conneries – et cette dernière en profita pour descendre de son arbre avec le reste de ses affaires et couru vers Erland pour qu'ils se cassent du périmètre le plus loin possible avant que le smilodon ne se décide à se remettre en chasse de deux nouvelles carcasses.
-Viens avec moi si tu veux vivre. Dit-elle avec une voix grave, monotone, et un accent étrange en prenant sa main.
Ils coururent tous deux jusqu'à perdre haleine, et lorsqu'ils s’arrêtèrent enfin assez loin de la tanière du smilodon, la jeune femme se tourna vers Erland avec un air dépité :
-Bon, pas d’œuf hein ? Allons voir la prochaine zone alors, on aura ptet plus de chance.
Elle était prête à repartir, mais s'approcha soudainement de son collègue pour le regarder droit dans les yeux avec un sourire moqueur tout en plantant son doigt dans sa poitrine :
-C'est bizarre mine de rien. Si ça avait été moi, j'aurais sûrement pensé à faire la blague qu'il n'y avait pas d’œuf, et je serais sorti avec un air faussement triste...le même air triste que t'as eu…Je te connais depuis des années mon petit gars, t'es né 60 ans trop tôt pour….
Et avant qu'elle ne termine sa phrase, elle entendit un rugissement.
Un rugissement de félin très en colère.
Ah. Le smilodon avait dû découvrir que son œuf avait disparu.
-Bon euh...on court ? J'pense que c'est une bonne idée, et qu'on devrait marcher sur des œufs le reste du chemin, heh.
-Ouais, la maîtresse en la matière….fécale !
La malheureusement et malchanceuse citoyenne resta donc accrochée à sa branche comme si sa vie ne tenait qu'à un fil. Comme si, parce que sa vie ne tenait pas vraiment à un fil, mais à une branche. Heureusement, elle était assez solide pour l'instant, mais elle ne savait pas quand elle déciderait de se briser. Le Smilodon lui avait reçu l'alcool sur le pif, et bien que légèrement surpris au début, il s'était mis à lécher le liquide sur la neige, tout en levant les yeux vers Astrid pour la surveiller, prêt à avoir un deuxième repas si cette dernière avait la mauvaise idée de descendre. Étrangement, l'animal semblait aimer le goût sucré de l'alcool d'Astrid, aussi cette dernière renversa une deuxième bouteille à contrecœur, se promettant de se venger convenablement à la fois pour elle, mais pour cet alcool qui n'allait jamais finir dans son gosier.
En attendant de voir Erland sortir de la grotte, la citoyenne continua à appâter le matou en lançant tout ce qu'il y avait dans le sac qu'elle avait amener pour attirer la curiosité du monstre. Des vêtements, une culotte, des paires de chaussettes, des bonbons…
A chaque objet lancé, son cœur se fendit un peu plus en sachant qu'elle allait devoir racheter tout ça avec ses propres cristaux durement gagnés. Ça ne tombait pas du ciel bon sang !
Puis, enfin, Erland sortit de la grotte avec un air triste, faisant clairement comprendre qu'il n'y avait apparemment rien. Oh le petit salaud, il allait voir ce qu'il allait voir. Elle se doutait qu'il cachait quelque chose se salaud, non pas parce qu'elle le suspectait par paranoïa, mais parce qu'ils étaient amis depuis assez longtemps pour se connaître.
Dans l'espoir de se débarrasser du smilodon, la jeune femme lança des bouts de viandes séchés loin de l'arbre et même l’œuf qu'elle avait gardé pour le remplacer avec l’œuf de smilodon. Putain, une farce tout à fait drôle et de bonne qualité réduite à néant à cause d'une autre farce faite par son compagnon !
Même si la faim ne semblait pas la priorité du monstre, il alla quand même jeter un coup d’œil à ce qu'Astrid – qu'il jugeait un être inférieur sans danger équivalent à un insecte après toutes ces conneries – et cette dernière en profita pour descendre de son arbre avec le reste de ses affaires et couru vers Erland pour qu'ils se cassent du périmètre le plus loin possible avant que le smilodon ne se décide à se remettre en chasse de deux nouvelles carcasses.
-Viens avec moi si tu veux vivre. Dit-elle avec une voix grave, monotone, et un accent étrange en prenant sa main.
Ils coururent tous deux jusqu'à perdre haleine, et lorsqu'ils s’arrêtèrent enfin assez loin de la tanière du smilodon, la jeune femme se tourna vers Erland avec un air dépité :
-Bon, pas d’œuf hein ? Allons voir la prochaine zone alors, on aura ptet plus de chance.
Elle était prête à repartir, mais s'approcha soudainement de son collègue pour le regarder droit dans les yeux avec un sourire moqueur tout en plantant son doigt dans sa poitrine :
-C'est bizarre mine de rien. Si ça avait été moi, j'aurais sûrement pensé à faire la blague qu'il n'y avait pas d’œuf, et je serais sorti avec un air faussement triste...le même air triste que t'as eu…Je te connais depuis des années mon petit gars, t'es né 60 ans trop tôt pour….
Et avant qu'elle ne termine sa phrase, elle entendit un rugissement.
Un rugissement de félin très en colère.
Ah. Le smilodon avait dû découvrir que son œuf avait disparu.
-Bon euh...on court ? J'pense que c'est une bonne idée, et qu'on devrait marcher sur des œufs le reste du chemin, heh.
Image de profil : Succès : Cristaux : 5094MESSAGES : 1435COULEUR : #0066ffInvitéInvité
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Bon. La comparse d'Erland était toujours bien accrochée à sa branche au moment où celui-ci quittait la tanière. C'était plutôt une bonne nouvelle, dans la mesure où cela signifiait qu'elle n'avait pas été dévorée vivante par un smilodon en colère durant son absence. C'était une un peu moins bonne nouvelle dans la mesure où, à en juger par la quantité et la diversité d'objets que l'animal reniflait à présent à ses pieds, elle avait dû se séparer de pas mal d'affaires à cause de sa -très bonne- blague et elle allait peut-être lui en tenir rigueur. Injustement. Dans tous les cas, le magicien ne put retenir un sourire lorsque Astrid balança ses dernières réserves de viande séchée, pour finir par le même œuf de poule qui aurait dû servir à remplacer celui du smilodon, arrachant tout de même un pincement au cœur d'Erland devant cette bonne farce perdue. La jeune femme réussit ainsi à éloigner la bestiole et à le rejoindre pour l'emmener par le bras le plus loin possible.
-Si je veux vivre ? Toujours en train de dramatiser...
Le garçon la suivit nonchalamment, un vague sourire flottant sur ses lèvres. Une autre grossière provocation. Ils savaient aussi bien l'un que l'autre que c'était complètement faux. Bien au contraire, Astrid était plutôt du genre à prendre tout un peu trop à la légère. Mais Erland était sur sa lancée d'emmerdement, et il n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. Les deux voleurs d’œuf coururent ainsi pendant un moment, avant de s'arrêter une fois sûrs qu'ils avaient mis suffisamment de distance entre eux et le prédateur naturel. Astrid se tourna alors vers lui, un air chagriné sur le visage. Elle déplora l'absence d’œuf et lui suggéra qu'ils continuent vers une autre zone, ce à quoi le prestidigitateur s'apprêta à rétorquer que, vraiment, il était sans doute trop tard pour enchaîner, que les montagnes étaient dangereuses la nuit et qu'il en avait déjà plein pattes. Tout ça bien évidemment pour donner autant de raisons de ne pas continuer dans une quête qu'ils avaient déjà accomplie -même si elle n'était pas au courant.
Heureusement, il n'eut pas à se justifier avec véhémence car la jeune citoyenne se para soudainement d'un sourire féroce et lui enfonça le doigt dans le... torse avant de l'accuser -à raison- d'avoir feinter d'être revenu bredouille du logis du smilodon, sous prétexte qu'elle aurait fait la même blague à sa place et qu'elle le connaissait trop bien. Erland adopta son expression la plus faussement outrée, le dos d'une main sur son front, l'autre sur sa poitrine, jetant de manière très très exagérée sa tête en arrière, s'apprêtant à se lamenter avec force face au manque de confiance que son amie de toujours lui portait, après tout ce qu'ils avaient traversé ensemble. Qu'il était extrêmement blessé par ses accusations et qu'il ne comprenait pas qu'elle puisse le penser capable d'une telle félonie et patati et patata...
Une nouvelle fois, le garçon fut interrompu avant d'avoir pu faire étalage de sa mauvaise foi par un cri déchirant. A croire que le monde ne voulait pas -ou n'était pas prêt- qu'il fasse montre de ses talents de comédien. Tant pis. Il aurait d'autres occasions de jouer la comédie. A moins qu'il ne se fasse bouffer par un smilodon à qui l'on venait d'enlever sa progéniture. Il hocha la tête d'un air entendu à la proposition d'Astrid et les deux courageux aventuriers se mirent à nouveau à cavaler, en direction de la ville cette fois. Tout en courant, Erland ne put s'empêcher de continuer à titiller son amie.
-Tes jeux de mots sont... De pire... en pire. Les années passées à picoler et fumer avaient visiblement un effet pas ouf sur son endurance. Et tu noteras que... Tu serais... sortie... avec le même air triste... si tu n'avais... pas trouvé d’œuf.
La discussion ne dura franchement pas longtemps, trop occupés que les deux casse-cou étaient à essayer de distancer la bête féroce à leurs trousses. Ils ne se retournèrent pas avant d'avoir atteint la grande porte de la Forteresse, après quoi ils restèrent plantés là pendant de longues minutes, Erland reprenant son souffle, les deux mains sur les genoux. Finalement, il parvint à parler, articulant non sans mal.
-Je crois... Qu'on a bien mérité une petite mousse !
Astrid était bien d'accord et ils se dirigèrent d'un pas pressé mais éreinté vers une taverne -une des rares qu'ils n'avaient pas écumées la veille. Une fois confortablement installés, une pinte dans chaque à la main et le gosier réhydraté par une gorgée salvatrice de houblon, Erland se pencha et commença à fouiller dans son sac, pour se relever quelques secondes plus tard et poser triomphalement l’œuf de smilodon sur leur table.
-Tadaaaaaaaaaaaaah ! En fait y avait bien un œuf dans la tanière du smilodon ! Je t'ai bien eue hein ? On est riches ! Exulta-t-il, probablement un poil trop fort.
A quelques tablées de là, deux types à l'air patibulaire levèrent comme un seul homme la tête dans leur direction, un soudain intérêt pour la scène lisible au fond de leurs yeux. Vu leur bronzage, ils n'étaient pas du coin non plus...
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