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L’eau Rit Gamin

─ avec Carci

Une soirée un peu trop arrosé avec cette chère Carciphona et me voilà en train de donner vie à mes petites créations pour amuser la galerie. Mais quelle mouise ! Je tiens bien l’alcool mais la brune plus encore. Une idée farfelue nous est venu de monter ce stand, tous deux émerveillés par ma trouvaille. Et voilà qu’on a déposé notre idée, je ne sais même plus exactement quand nous l’avons fait.
Mine de rien c’est qu’on attire du monde, je ne pensais pas. Je reste dans mon coin tandis que la pipelette accueille nos visiteurs. Je m’applique à faire virevolter mes pliages ce qui a le don d’émerveiller petits et grands. Qui l’eut cru ?

Une première course et un Gronours gagné par le client. Il semble s’y être attaché, je lance l’origami en mode câlin ce que l’homme apprécie, oubliant que cette magie vient de ma volonté. Cela a le don de me faire sourire. Une deuxième joueuse arrive, une certaine Lin que Carci semble apprécié au vu de son comportement. Je ne sais pas trop si je l’ai déjà croisé, mais son visage ne m’est pas inconnu. Dans une autre ville peut-être ? Un entre monde lointain … Ma collègue gagne et offre tout de même une de mes création à la blanche. Je lève les yeux au ciel sans rien dire. Elle va nous dilapider tout le stock d’Origamis à en offrir à la première jolie minette qui passe. Ah Carci, cette Don Juan invétérée.

Lorsque l’heure de la légende arrive, je laisse mon amie se reposer un peu, et pourtant elle serait bien plus douée que moi pour raconter une histoire. Je me prête au jeu, commençant à prendre plaisir à tenir ce lieu devant l’engouement des passants. Une femme s’arrête, béate devant l’animation. A son l’engage je sens que le stand de Jack a dû faire son petit effet avant cela. Je raconte l’aventure qui nous a lié Carci et moi, à la recherche de nos méduses. La Loutre K’awill fait son petit effet devant la femme, et lorsque le récit prend fin elle en redemande.

- Revenez dans une petite heure et une nouvelle aventure vous attendra!

Elle disparaît sans demander son reste, friandise en main. Je me replace dans mon coin, m’amusant à donner vie à une bande d’oiseaux et de papillons en papier. Loupiac se met alors à voler avec eux, chantonnant de son air cristallin pour le bonheur de mes oreilles. Cela à le don d’attirer un peu plus l’attention des rêveurs sur notre stand.

code ─ croquelune

L’Eau Rit Gamin

─ avec Carci

Après mon conte la femme à la blanche chevelure vient m’aborder, me demandant d’où vient la magie. Dans ma main le sablier ne va pas tarder à finir de s’écouler, ce qui rendra inactif mes petites merveilles. Je m’approche d’elle pour lui susurrer à l’oreille la réponse vraie, ne voulant pas que les enfants se désillusionnent.

- Leurs mouvements est de ma volonté, malheureusement ce Ribec restera inanimé une fois que vous nous quitterez. chuchoté-je.

Carci me regarde alors avec de gros yeux, serait-elle en train de croire que je drague la jeune femme ? Je me recule légèrement, mais pas assez pour éclater la bulle d’intimité que mon action a créé.

- Je m’appelle Naë, et je serais curieux de savoir comment vous vous êtes connus Carciphona et toi. Ravi de faire ta connaissance en tout cas. Et très bon choix d’Origami. dis-je avec un clin d’oeil.

Je fais alors voler son Ribec au dessus d’une harde de baleines nageant dans l’air.

- Je passerai à ton stand tout à l’heure.

Je libère la demoiselle, faisant reprendre à mes créations leur place initiale avant que la magie ne cesse. Seul Loupiac continue à virevolter dans le chalet, se posant sur l’épaule de Carci, piaillant quelques notes et revenant sur mon épaule. Je ris avant de m’approcher de mon amie.

- Ne fais pas cette tête ! Alors, c’est qui cette belle demoiselle ? Raconte tout à tonton Naë !

J’écoute la brune tout en vendant quelques Origamis aux familles de rêveurs.

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Dé:

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L’Eau Rit Gamin

─ avec Carci

Tenir ce stand avec Carciphona est finalement la meilleure idée, un vrai bout en train cette femme. Nous continuons à discuter entre deux clients. Elle me raconte son histoire avec Lin, et ce avec un petit sourire gênée. Je vois que l’autre femme - Sue de souvenir ? - commence à disparaître de son cœur ce qui est une bonne chose.
J’ai envie de voir cette brune pleine de vie heureuse, depuis notre première rencontre un lien s’est tissé entre nous et je peux aisément parler d’une belle amitié. Je me suis même laissé à découvert lors de quelques soirées où nous nous sommes retrouvés. Sans lui parler de mes retrouvailles avec Luz j’ai laissé échappé quelques paroles laissant entendre que je vois quelqu’un. Et maintenant Carci me connaît assez pour décrypter l’impassibilité de mon visage. Ce qu’elle appelle un sourire niais n’est autre que la commissure du coin de mes lèvres qui se relève lorsqu’elle cherche à savoir quelles relations j’ai pu avoir. Alors que pour le commun des mortels je porte un masque sans expression, l’aventurière lit dans mon regard comme dans un livre ouvert. La rencontre d’une belle âme, moi qui me suis toujours donné à coeur de ne pas m’attacher à qui que ce soit je revois mes principes. Krysta, une petite sœur que j’ai perdu … Cette pensée m’attriste encore mais je garde espoir de la retrouver, une intuition qui ne me quitte pas. Carciphona une amie en or, et Luz … L’amour pour lequel je me battrai.

- Tu ne sais pas si c’est réciproque avec Lin donc …

Sans le vouloir la brune vient de me charger d’une mission. La connaissant elle va s’enticher de la femme en moins de deux qu’il ne faut pour dire « Carciphona Ixchel ». J’irai à la pêche aux informations en tapant du Gloot.

J’entends ma collègue retenir un client que je n’ai aucun mal à reconnaître lorsque mes yeux se pose sur lui. Calixte. Décidément le bougre n’a pas de chance entre Carci et moi, toujours quelqu’un pour le retenir là où il n’a pas vraiment envie de rester. Il va découvrir en la jeune femme une personne encore plus coriace à se débarrasser, et ça ne tarde pas à lui prouver, la brune ne lui laisse pas le choix en l’invitant à jouer à notre jeu de course.
Le papyrus vitae retourné laisse le sable s’écouler et les origamis choisis pour s’affronter débute leur course au fur et à mesure des dés lancés. L’homme perd face à ma coéquipière qui ne cache pas sa joie.

- Tu as toujours autant de chance Calixte assuré-je avec un sourire en coin.

Je le retiens alors avant qu’il ne s’échappe à nouveau, le pauvre … Il n’arrivera décidément pas à se débarrasser de nous.

- Attends, tu ne vas pas repartir les mains vides.

Je m’assoie dans un coin un bout de papier rectangulaire entre les doigts. Couleurs arc-en-ciel qui se plient au gré de mes mouvements. Mon attention portée sur ma création, l’ensemble des origamis animés se voit amoindris dans leur mouvement, les papillons volent surplace tandis que les fougueux cheveux broutent paisiblement du rien.
Je tends mon nouveau pliage à l’homme, l’origami s’anime et s’agite, c’est un centipède. Un centipède arc-en-ciel, histoire de dédramatisé le souvenir auquel il fait référence. Il se roule sur le dos lorsque Calixte le récupère, je fais un clin d’oeil au jeune homme et le laisse – enfin ! - vaquer à ses occupations.

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Spoiler:

L’Eau Rit Gamin

─ avec Carci

Je reconnais sans mal la jeune femme qui me salue. Comment oublier ce regard bleu azur allant vers le gris en ce jour de solstice. Et ce corps qui se rappelle à mes bons souvenirs. Je suis surpris de la voir mais n’en montre rien.

- Salut Zarhia, effectivement ça fait un moment.

La commissure de ma lèvre s’étire en un sourire en coin. Je me concentre alors sur le cadre qu’elle nous tend. Le visage de l’homme ne me dit rien, mais en l’observant bien il m’est familier. Comme par un souvenir réflexe ma main se porte à mon coup, sur le talisman d’indépendance accrochée à ma chaîne d’aventurier. Il a chauffé quelques temps plus tôt en ce lieu, me prévenant de l’utilisation d’une magie psychique. Je n’avais rien senti d’autre.

- Je suis désolé Zarhia … J’oublie rarement un visage, mais ce type ne me dis rien. Il m’est vaguement familier … Je n’arrive pas à savoir où. Peut-être un autre gars qui lui ressemble?

Cette fois je suis à même de la renseigner sur la garde.

- Il y a bien une femme qui s’est arrêtée ici lorsque je racontais un conte. Elle était subjugué par le spectacle, et fortement alcoolisée.

Oui, elle sentait à trois mètres, et j’exagère à peine. Je décris la dite femme à l’intéressée pour qu’elle sache si l’on parle bien de la même personne. Une femme aux cheveux clairs, assez svelte, le teint bien plus pâle que celui de Zarhia, une cicatrice sur le profil gauche.

- Je pense qu’il y a moyen que tu la retrouves sur un des stands.

La femme s’assoit, fatiguée. Je fronce les sourcils de la voir ainsi. Carci se met alors à faire … sa Carci ! L’interrogeant sur notre relation, et déblatérant trop de mots au millième de seconde, ne laissant pas notre – maintenant cliente grâce à l’aventurière – reposer son esprit.

- Carci tu parles trop ! finis-je par dire en écho à ses propres propos.

Le départ de Calixte n’échappe cette fois pas à mon regard, ni son geste de compassion envers la jeune femme. Est-ce vis-à-vis de Carciphona. Il est vrai qu’elle parle beaucoup mais tout de même. Je sors un petit thermos de derrière le comptoir pour me rapprocher de mon ancienne amante. Je pose à mon tour ma main sur son épaule et lui propose de boire un peu de thé, du moins ce qu’il me reste dans le récipient.

- Si tu as besoin de quoi que ce soit n’hésite pas à demander d’accord ?

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