L’Eau Rit Gamin─ avec Carci
Une voix m’appelle, une voix que je reconnais que trop bien. Luz ! Je ne peux retenir une pointe de surprise, si je m’attendais à la voir ici ! Je pensais qu’elle se préparerait pour le bal du palais. Et c’est visiblement le cas, sa robe crème sculpte finement son corps, et le décolleté de cette dernière laisse place au collier que je lui ai offert. Cette tenue fait ressortir le feu de sa chevelure, et je dois bien avouer ne pas rester indifférent à la belle.
Mon amante semble connaître Zahria, je ne me pose pas de question jusqu’à ce qu Luz s’aperçoive que je connais également la brune.
- Oui, nous nous sommes rencontré à l’occasion d’une mission improvisé. répondis-je sans intonation particulière.
Même si je me doute que de savoir Zahria et moi amants dans le passé ne dérangerait pas Luz – après tout nous avons chacun notre passé – je préfère taire la nouvelle, ce n’est ni le lieu ni le moment d’en parler. Toujours est-il que ma belle se réfrène et parle avec Carci plutôt que de venir m’embrasser. Je ne suis pas habitué à ce genre de réaction et, même si je n’en laisse rien paraître, je ne sais plus moi-même comment réagir. A-t-elle honte de montrer notre relation à une amie à elle ? Elle médecin et moi juste aventurier ? Cela m’étonne, je suis donc l’échange entre mon amante et ma collègue sans dire un mot.
Carci, égale à elle-même parle sans filtre et continue son enquête. Je m’approche enfin de Luz qui me tourne alors le dos, face à ma coéquipière, et je ne peux retenir mon geste. Ma main caresse discrètement la courbe de son séant, mouvement que ne peux voir Carci mais qui ne peux échaper à Zarhia. S’il n’en tenait qu’à moi j’entourerais la taille de mon amante tandis que mon autre main se chargerait de balayer ses cheveux sur le côté. Mes lèvres se poseraient dans son cou pour un baiser chaud sur la peau de ma belle. Je la retournais vers moi pour plaquer mes lèvres sur les siennes dans un fougueux baiser. Au lieu de cela je retiens mes ardeurs pour me tenir sagement à ses côtés.
- Pourquoi cherches-tu donc à tout prix à connaître mon amante Carci ?
Cette dernière drague sans ménage Luz, ce qui me fait sourire. Mon regard devient joueur face à la brune, je la laisse user de son charme devant ma douce. Loupiac, mon Chatelune, vient se poser sur l’épaule de la belle médecin pour lui chanter une douce mélodie comme il aimait à le faire lorsque nous nous retrouvions elle et moi. Ma main se presse discrètement dans le creux des reins de Luz, je détourne l’attention de l’aventurière en face de nous en envoyant une volée de shalupins en papier tourner autour de son visage.
- Jouons tous ensemble, Zahria tu te joins à la course ?
La jeune femme semble toujours au bout de sa vie, je la laisse se requinquer tranquillement alors que je choisis un Floki comme animal de course, envoyant un clin d’œil à Carci. Une fois que tout le monde à choisit son poulain, je tire le premier dés.code ─ croquelune
- Dés de course:
- Règles HRP :
Il faut lancer 6 dés de 6 et me les donner dans l’ordre, le but le premier arrivé à 15 à gagner !
Dés : 3 2 3 2 5 3
Dans cette caresse imperceptible par Carci, Naëry vient de donner toutes les clés à Zahria pour comprendre toute la situation - ainsi qu'une partie de celle des dernières semaines. Depuis qu'elle habite avec Luz, elle s'est tenue éloignée de cet homme qui venait lui rendre régulièrement visite, ne souhaitant pas déranger son amie et ancienne amante, bien loin de savoir qu'elle le connaissait... sous tous ses atours.
C'est alors que l'Ombre éclate de rire, pour la première fois depuis une éternité. La situation la rend toute jouasse, et elle est honnêtement ravie pour ses deux amis. Sachant parfaitement ce qu'ils valent tous les deux au lit, qui plus est, elle comprend mieux le vacarme que ça faisait dans la chambre de Luz ces nuits où elle n'arrivait pas à dormir. Les trois autres la regardent, surpris, alors qu'elle daigne enfin répondre à Carci, mais aussi à son couple d'amis, pour leur faire comprendre.
« Ce n'est pas moi l'amante de Naëry, Carci... Bien que j'ai pu l'être il y a quelques temps déja... »
Et après un clin d'oeil aux amoureux, elle ajoute la touche finale, histoire de les faire rire eux aussi.
« Tout comme avec Luz ! Mais c'est maintenant ma colocataire, rien de plus, et je ne lui souhaite que du bonheur. »
Aucune once de jalousie, seulement un sourire ravi de les voir ensemble. Zahria se relève et se rapproche de Carciphona qu'elle ne voudrait pas laisser dans sa solitude, pour choisir un petit origami en forme de Lumios.
« Allez jouons, tu me raconteras tous les ragots sur notre beau gosse après ! »
Elle s'enfile un cookie au passage, commentant la course dans une insouciance qu'on ne lui a pas vu depuis longtemps.
- Dés de course:
- 5 2 5 4 3 6
Le rire de Zahria ne tarda guère et quelques explications s’avérèrent nécessaires. Oh. Ah. Elle demeura une fraction de seconde immobile, et puis le rire la gagna à son tour. Bon sang, de quel roman parfumé était sorti leur histoire commune ? Quel cerveau torturé avait ainsi décrété que le monde était suffisamment petit pour que trois personnes ne puissent se croiser sans un imbroglio de relations communes ? Elle passa une main dans ses cheveux flammes pour respirer un grand bol d’air frais et considéra que la situation semblait être idéale pour éclairer un tantinet plus sa nouvelle connaissance :
Elle fit volteface vers Naëry, un sourire de renarde ancré sur ses lèvres, aussi taquine qu’un feu follet. Elle attrapa son col d’une main et le tira à sa bouche dans une fermeté mêlée de douceur. Si cela n’était pas suffisamment clair pour Carciphona…
Elle le libéra de son emprise, non sans un léger regard en coin sulfureux. Et tout en tâchant de choisir son propre poulain dans cette course, elle prit le temps de se présenter en bonne et due forme à la deuxième tenancière de ce stand :
Discussion qu’elle se ferait également un plaisir d’avoir un jour avec Zahria, fortement amusée de ce triangle relationnel tout à fait improbable. Et qui savait… Il y avait peut-être là quelque chose à partager avec sa splendide amie et son merveilleux amant ?
Pour l’heure, il lui fallait revenir à la situation présente. Elle les contourna donc, une main tendrement posée dans le dos de Naëry, et opta pour un origami en forme de Ribou. Les aptitudes de Naë étaient décidément toujours aussi impressionnantes…
D’un geste délié du poignet, elle lança ses propres dés.
- Dés de course :
- 5 2 3 5 2 2
L’Eau Rit Gamin─ avec Carci
Un rire et quelques explications plus tard, me voilà tout d’abord perplexe devant la révélation de Zahria. Ainsi donc donc … Mon regard roule sur la métisse puis sur ma Belle amante. Un sourire s’étire sur mes lèvres lorsque le rire de Luz joint celui de l’herboriste. Ce triangle grivois se passe de commentaire, le coup du sort réserve parfois bien des surprises, celle ci n’est pas désagréable. J’en découvre un peu plus sur mon amante, ce qui ne me laisse pas indifférent. Cette dernière s’empresse de répondre à l’enquête de Carci en s’appliquant bien dans son langoureux baiser. Qui lui non plus est loin de me laisser indifférent, je dois faire un effort monstre pour ne rien laisser transparaître et surtout ne pas répondre à cette chaude étreinte. Je réponds au regard de Luz par une main plus pressante et un sourire enjôleur.
Loin de se sentir de trop dans ce harem de fortune, Carci est maintenant sollicitée pour parler de moi aux filles.
- Je ne suis pas sûr de vous laissez toutes les trois ensemble. plaisanté-je.
Cesse de plaisanterie, il est temps d’animer cette course effrénée d’origamis richement commentée par Zahria. Nous passons les minutes suivante dans une bulle bon enfant, je m’amuse à se faire bousculer les montures sous la voix enjouée de la basanée, Carci y va de son grain de sel tandis que le rire de Luz ravie l’engouement général.
- Et bien Zahria, tu viens de gagner ton Lumios!
Quel faux prétexte pour distribuer mes Origamis, Carci détient déjà une loutre, et Luz … Bien trop de mes créations. Je tends les bonbons au trio, offrant la friandise aux enfants que nous sommes redevenus l’espace d’un instant.
De grands enfants jouant parfois à des jeux d’adultes. J’imagine mes deux amantes jouer de la cornemuse ensemble, ce qui étire un peu plus mon sourire.
Je jouerai bien de la cornemuse avec elles aussi songé-je pour moi-même.code ─ croquelune
Si mes bras pouvaient tombés, bah il serait par terre et bien plus encore… C’était quoi ses révélations… alors la brune s’est tapée le brun et la rouquine mais mais… c’est quoi ce bazar, je.. Je … elle avait de la chance… moi aussi je veux me faire la rouquine mais le pire c’est quand je vois Luz s’approcher de Naëry de près, trop même et l’embrasse comme ça en public d’une manière si…. Aaaaaaaaaaaah mais en plus le mec il sait choisir ses filles, elle a l’air si parfaite, si sensuelle, si sexy, si experte… aaaaaaaah.
Puis voilà qu’elle se retourne vers moi, fière d’elle d’avoir présenter ses preuves, j’avais donc trouver la coupable, j’étais fière et surtout jalouse intérieurement mais je suis heureuse que Naëry ait réussi à trouver son bonheur, c’était un chic type qui avait un coeur de guimauve dans un corps de lynx. Bon allez, ne fait pas la tête, souris je vais avoir une bonne raison d’embêter mon pote maintenant et j’ai hâte de voir sa petite-amie en tête à tête.
- Oooh, mais j’y compte bien qu’on continue cette discussion, je veux tout savoir sur votre rencontre, si il y a eu des mots doux, si monsieur est compétent et sache que si il te brise le coeur ou les pieds, sache que je serai à ton service pour lui faire payer au centuple.
Bon elle ne sait pas encore mais si c’était l’autre cas, elle qui fait du mal à mon Naëry, ça sera triplé la sentence mais je vais me contenter de leur souhaiter toutes mes félicitations.
- En tout cas, j’ai hâte d’être la demoiselle d’honneur !
Je partis comme une voleuse pour préparer leur course et m’amuse à les chambrer pendant tout le long.
- Comment ça tu ne veux pas nous laisser toutes les trois ensemble ? Tu nous imagines pas là ensemble, trois femmes si sexy te regardant comme du merlan frit, tout le monde ici t’avons vu nu !
Bon je leur laisse à leurs pensées, je n’ai jamais fait grand chose avec lui, un simple baiser et certes il était nu mais je n’avais pas vu le loup, enfin vite fait mais c’est tellement plus amusant de laisser faire l’imagination de certains. La course était bien amusante mais la brune réussit à gagner in extrémis.
- Tu n’as pas gagné qu’un Lumios aussi !
Je m’approche d’elle et lui donne un baiser furtif sur les lèvres, moi aussi je peux narguer les gens avec leur baiser non mais.
- Quoi… vous respirez trop l’amour, je ne peux plus voir ça… ça dégouline là, tu ne trouves pas Zahria ?
Tout en passant le bras au-dessus de son épaule et la collant un peu plus à mon corps.
- Si tu dis que je suis jalouse, je te frappe, je te connais comme si je t’avais fait !
Je relâche ma victime du jour, lui fait un clin d’oeil et retourne à mon comptoir, attraper des bonbons et quelques origamis.
- Bon, je me disais Luz, tu vas au bal ce soir ? Je suis sûre que tu es les moyens de te faire un joli costume non ? En tout cas, tu as certainement ta place là-bas, d’ailleurs tu fais quoi dans la vie ?
Juste un petit interrogatoire comme ça…
-C’est beau, l’amour hein ?
-Ah oui, m’dame. Ils sont choupis.
-ça me rappelle quand j’étais plus jeune.
-Comment ça, plus jeune ? Tu veux dire que tu te faisais renifler par tout le quartier ?!
-Ah mais Raymond, c’était avant de te rencontrer, ça. J’ai bien vu que tu étais le meilleur.
-Ah ça, t’en as bien profité.
-Oh oui, ahah.
-Ahahah.
-Je vais vous laisser. Amusez-vous bien.
-Compte là-dessus, mon petit !
Il y a un espace qui se libère devant le stand et je peux m’en approcher un peu plus. C’est plutôt joli et ces petits origamis animés sont plutôt amusants. J’en viens à penser qu’il leur manquerait presque la parole pour en faire des compagnons bien sympathiques. C’est vrai, ça ? Quelqu’un pourrait faire ça ? ça serait un chic type. Parce que les objets, ce n’est pas parce qu’ils ne parlent pas qu’ils ne souffrent, pas sans doute. Alors, certes, le couinement du tabouret quand Gégé commence à pencher dessus, c’est un peu cri d’alarme un peu inutile puisque tout le monde est déjà au courant que ça allait arriver après qu’il est commandé sa dixième choppe, mais ça reste un cri quand même. Je suis sûr, ils auraient des tas de belles choses à raconter.
Je me déleste de ma monnaie. Facile. De l’argent d’aventurier qui va dans celles d’autres aventuriers. C’est tout même notable que les aventuriers sont nombreux à proposer des choses ici lors de cet événement. On a pas que des muscles, on a aussi de l’esprit et des cœurs gros comme des carrosses. Pas comme ceux des nobles qui se font discrets. Il y a eu la première ministre, mais c’est tout. Pour une fête populaire, c’est un peu triste, ils doivent être tous au bal. M’enfin, ils ne savent pas ce qu’ils ratent. Comme cette petite animation. Les origamis s’agitent en tous sens. C’est sympathique et ça me laisse un peu rêveur. Jusqu’à ce que ma gorge assoiffée me rappelle ce que je voulais faire. Retourner à la buvette. Il s’est passé un temps fou depuis que je suis parti, j’espère qu’elle n’a pas disparu comme le stand du magicien. Je m’éclipse discrètement. On se reverra surement, quand mon sens du devoir ne sera plus si urgent.
L’Eau Rit Gamin─ avec Carci
Je ne sais pas combien de temps à durer mon petit tour du festival mais me revoilà en place. Je hausse des épaules quand Carci me demande où ai-je pu bien disparaître comme ça, je crois bien que je sens encore l’alcool moi. L’évacuation du liquide au tabouret m’a bien aidé à revenir à la réalité. Je me gratte l’oreille qui m’est légèrement douloureuse. Ah oui ! J’ai déjà oublié le petit épisode perçage du lobe. Oups … L’eau-de-vie fait des miracles ! Ou des absurdités, au choix. Rien ne sert de cacher ça à ma coéquipière, je lui montre donc mon nouveau bijou enchanté qui, je dois l’avouer, me donne un petit air bad boy, vous savez, un peu comme ce vieux loup de mer là, brun aussi … Corto quelque chose … Celui qui se vente d’avoir une femme à chaque port.
Bref, je suis là, et les gamins qui m’ont suivi une partie de la soirée sont là aussi, enthousiaste, trop enthousiaste. Allez faut reprendre du service mon petit Naë. C’est l’heure du conte ! Et me voilà en train de raconter tant bien que mal – on peut pas faire taire ce gosse qui fait que me couper là ? - une vague histoire d’aventuriers coincés sous terre attaqués par des araignées géantes et autres monstres étranges. Yep, j’utilise la néfaste blague des villageois perchés pour essayer de faire peur à ses gamins insupportables. Et eux, ils sont contents … grand bien leur fasse.
Quand je relève la tête, j’entraperçois une silhouette qui s’éloigne, celle de ce bon Jack. J’aurais bien aimé discuté un peu avec lui, au lieu de cela j’envoie une petite hirondelle en origami se déposer dans une de ses poches, une petite surprise. Si elle ne finit pas broyée …
Tournez manège ! Que les pliages prennent vie !code ─ croquelune
Le baiser de Carci la prend par surprise, mais ce n'est pas foncièrement désagréable non plus. Elle est sympa, elle méritait qu'on lui donne un peu plus d'attention, quand toute cette affaire sera finie. Toute cette affaire, oui... Il faut qu'elle s'y remette. Même si cette petite bulle de gaieté a été revigorante, elle a encore du travail. Elina n'est toujours pas retrouvée, et Vrenn court toujours, elle en est convaincue. Elle n'a pas encore fait le tour du festival, retardée qu'elle a été par les attractions des différents stands... Mais il va être temps de s'y remettre.
Et voilà Zahria qui repense à ses soucis, à sa recherche, et qui retombe dans sa déprime. Une fois la course finie et son Lumios durement gagné, elle dépose un deuxième baiser sur les lèvres de l'aventurière exubérante, comme une promesse, puis prends Naë puis Luz un peu plus longuement dans ses bras, se rassérénant dans cette chaleur amicale, avant de s'éclipser.
Un petit remontant ne lui ferait pas de mal, avant de s'y remettre... Direction le stand de Jack. Il aura certainement des paroles réconfortantes pour elle, et peut-être même qu'avec un peu de chance, il se rappellera d'avoir vu Vrenn durant la journée. Ça serait une aubaine.
L’autre noiraude continue de me suivre. Elle est tenace, mais l’air frais ambiant couplé à la course, et aussi évidemment à la crainte de se faire chopper, me font décuver à grande vitesse. Toujours des gens à bousculer, qui décident de se mettre sur mon chemin alors que j’ai rien demandé à personne, et que j’suis bien occupé à tracer ma route pour éviter de finir dans des circonstances qui seraient assez détestables.
Au fil de mes tours et détours, j’arrive à l’endroit où y’avait, y’a toujours d’ailleurs, le stand d’origamis. J’me souviens que j’en ai gagné un au tout début de la mise en place du stand, à un jeu de fête foraine assez rigolo dans lequel faut jeter des anneaux sur des piquets pour faire avancer une figurine animée magiquement. J’suis pas repassé pour l’histoire et le bonbon, d’ailleurs, j’aurais pu.
Puis j’me rappelle que j’ai été assez occupé comme ça, jusqu’à présent. Une pensée à Gégé, au tape-gloot, et autres personnes que j’ai pu croiser au cours de mes balades plutôt que de m’occuper de mon stand de merde.
En tout cas, j’ai gagné un origami de gronours, il est beau et stylé, et j’ai hâte de le lâcher dans mon appartement. Ça fera un peu d’animation, et j’pourrais p’tet même lui apprendre à faire des trucs, genre le ménage. J’sais pas pourquoi j’pense à ça maintenant, cela dit. Esprit vagabond.
Brusquement, j’vrille à droite pour me jeter en plein milieu du stand, sans hésiter. J’renverse une table, et une flopée d’origamis en jaillit, tous animés. Il avait fait des réserves, le gars ? Les piafs volent autour de moi, font presque un nuage, tandis que les papiers qui sont pas dotés d’ailes courent partout, en cercle, se foutent sous les pattes des gens et les surprennent.
Au moins, ça rajoute de l’animation, l’attaque des bouts de papier.
J’attrape un oiseau au vol, et j’le balance derrière moi, en direction de Zahria, en espérant que les autres suivront.
Un oiseau en papier file vers Zahria, suivi par une dizaine d'autres. Joueurs, ils essayent de la distraire, mais il en faudra plus pour l'arrêter. Elle freine quelques secondes, aveuglée par les origamis savamment envoyés par son adversaire. Dommage, de devoir faire ça au stand de Naëry, mais elle n'a pas le choix. Elle ne voit pas le compagnon de Luz dans le coin, mais en même temps, elle est tellement focalisée sur sa cible que ça n'aurait pas changé grand chose qu'il soit en face d'elle, nu et en train de danser la polka. Carci non plus n'apparaît pas dans son champ de vision, même combat.
Elle se saisit de la lumière d'une lampe toute proche, et met un grand coup dans les oiseaux, qui se dispersent ou tombent par terre, déformés par la violence reçue. Perdant sa main dans son élan, celle-ci vient se fracasser contre la table où se faisaient les courses d'origamis. La table plie sous son contact, une grosse entaille apparaissant son centre. Déséquilibrée, elle finit par s'effondrer au milieu, le terrain de course se faisant engloutir dans ce séisme miniature. Le seul stand où Zahria a retrouvé un semblant d'humanité aujourd'hui est dans un piteux état, après le passage de la furie et de sa cible. L'obsession, c'est destructeur. Ne vous laissez pas avoir à ça.
Une main sur la tête pour en calmer les maux dûs à l'alcool - plus jamais elle ne prend de bouteille mystérieuse de la part de Jack - Zahria reporte son attention sur... sur quoi, déjà ? Un gars là-bas est en train de courir à toute berzingue. Ah oui, Vrenn ! Elle se remet à courir, marchant sur les origamis qui jonchent le sol. En espérant que Naë et Carci ne se rendent pas compte que c'est elle qui a défoncé leur stand... Tout ça, c'est la faute de Vrenn, de toutes façons.
Il disparait au coin de la rue, Zahria s'empresse de le retrouver avant de l'oublier. Un oiseau en origami toujours perdu dans ses cheveux, elle se dirige vers le prochain stand. La machine de guerre est en route.
J’ai laissé quartier libre à Naëry pour qu’il retrouve sa belle, je ne pouvais pas le contenir pendant des heures non plus, il devait voir Luz un peu et en profiter, je m’étais proposée à rester ici, K’awill qui était caché dans un coin dormait paisiblement, il fera loutre de garde au cas où puis qui s’amuserait à voler notre stand, il est si mignon mais là tout de suite j’ai une urgence à accomplir, je laisse quoi…. Le stand dix minutes, il va rien arriver non ?
Allez, je file en quatrième vitesse et reviens aussitôt quand je vois le massacre mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? Je demande à ma loutre qui est affolée, j’essaye de comprendre ce qu’il me dit mais c’est comme communiquer avec un enfant de quatre ans… il me dit qu’il y avait un type mais il ne sait plus trop qui c’est et une femme, elle était venue au stand mais il ne sait pas son nom, il me dit chocolat, comme ça chocolat ? Pourquoi il me parle de chocolat ?
- Pourquoi chocolat ? Tu as faim alors que nous avons un stand détruit, K’awill tu abuses là !
Puis il gesticule et il me dit fille-chocolat, maintenant il voit du chocolat sur pattes…
- Ah une fille couleur chocolat ! Zahria ?
Il me répète qu’il ne connaît pas le nom de femelle mais peut-être, il me répète fille chocolat mais pourquoi elle aurait fait ça ? Peut-être qu’elle a essayé d’arrêter l’homme…
- Elle a fait exprès ou c’était autre chose ?
Il me dit qu’il dormait sur une oreille quand il a entendu un grand homme arrivé, il semblait fuir quelque chose, il avait peur et fille-chocolat est arrivée, elle est tombée puis plus de lumière, qu’il voyait un peu dans le noir mais tout ça cassé puis fille-chocolat partir derrière homme.
- Etrange… Pourquoi tu n’es pas parti à leur poursuite ?
Il m’a dit que j’avais ordonné de surveiller le stand donc il ne pouvait pas partir… Bon okay, il a respecté des consignes, je ne pouvais rien dire, il a fait son boulot.
- C’est bien K’awill, tu as fais ce que tu as pu, viens on va essayer de faire quelque chose pour le stand...
Il était fichu mais j’essaye tout de même de récupérer les bouts de papier, Naëry va être triste, je le sais mais bon je vais essayer de demander des explications à Zahria un jour mais je préfère ne pas en parler à mon collègue… peut-être qu’elle n’y était pour rien…