Jaina sirotait tranquillement une tasse de thé assise sur le rebord de sa fenêtre emmitouflé dans une couverture douce et chaude. Elle avait pris avec elle un manuscrit qu’elle avait trouvé à la bibliothèque qui parlait de canidé et de l’élevage en général de cette espèce. Son petit voyage improvisé lui avait donné une idée et avant tout, elle devait se renseigner sur le sujet en question. Enfin, le livre était déposé sur ses cuisses alors qu’elle tenait sa boisson à deux mains pour en boire de petites gorgées. Par la suite, elle déposa le breuvage chaud à ses côtés et continua sa lecture observant parfois les dessins à la main qu’avait faits l’auteur.

Elle semblait absorbée par ces recherches qu’elle n’entendit pas la première fois qu’on toqua à sa porte. Puis, on frappa une seconde fois avec un peu plus d’insistance, mais ce qui lui fit lever le nez fut l’interpellation de son nom.

- Soldat Stonebridge, êtes-vous là?

Oh! Elle leva la tête surprise et se dépêcha de sauter d’où elle se trouvait faisant bien attention de ne rien faire tomber. Elle déposa d’ailleurs sa tasse et son livre sur son bureau de chambre puis elle se dépêcha d’aller ouvrir la porte. Elle reconnut l’armure des prétoriens et le salua avec respect.

- Que puis-je pour vous?
- Nous sommes à la recherche de quelques volontaires pour une sortie en dehors de la capitale.

Jaina prit du temps avant de comprendre qu’on lui laissait le choix, mais comme elle avait pris quelques jours de congé sans vraiment en demandé la permission, elle n’allait très certainement pas décliner cette sortie sachant qu’elle devrait se rattraper.

- Oui…oui! Je vais y aller.  Vous savez c’est pourquoi d’ailleurs?
- Non, on m’a simplement chargé que vous seriez de sortie, vous pouvez rejoindre le Capitaine à son bureau, il vous y attendra.
- Bon, je vois, merci. Je me dépêche donc.

Le soldat s’éloigna laissant la demoiselle seule. Hmm, comment devait-elle s’habiller? Devait-elle mettre l’armure imposée ou pouvait-elle s’y rendre avec la sienne. Si c’était à l’extérieur, elle aurait sûrement besoin d’être à l’aise, non? Par déduction, Jaina se vêtit de son habituelle armure et s’assura d’avoir son épée à sa hanche, ainsi que sa lance à son dos. Elle prit sa cape chaude, mais qu’elle garda à son bras, puis elle sortit de sa chambre.

Elle avait utilisé les marches comme toute personne normale et avait marché jusqu’au bureau. Ce serait donc la première fois qu’elle allait le voir depuis sa fuite au petit matin, alors elle se sentait plutôt nerveuse, bien qu’elle ne puisse pas laisser ses émotions la trahir. Il n’y aurait pas qu’eux et s’il s’agissait de travail, elle devrait se montrer professionnelle.  Elle regarda donc le second prétorien qui était resté en poste.

- Je suis volontaire pour la sortie, puis-je entrer?

Il hocha la tête, frappant à la porte annonçant ainsi la présence de la demoiselle. Cette dernière se glissa à l’intérieur de la pièce observant un peu ce dernier. Il avait donc pris le temps de nettoyer. Elle eut un petit sourire, mais évita d’en faire la remarque. Puis elle salua alors en parfait petit soldat son Capitaine qui se trouvait à son bureau.

- Bonjour, Capitaine! Je me suis portée volontaire pour vous accompagner. J’imagine que vous allez attendre les autres pour nous résumer la raison de notre présence.

Oui, elle agissait assez formellement avec ce dernier pour de simple raison que leur amitié n’était pas connu de tous. De plus, la petite nouvelle qui agissait de façon familière avec son Capitaine pourrait être mal interprétée, alors elle préférait se tenir à carreau.
Jaina

Jaina était nerveuse, car elle ne savait pas du tout à quoi s’attendre avec ce dernier. Après tout, peut-être ce montrera-t-il plus froid envers elle, ou bien refusera-t-il de la voir participer à cette intervention. De plus, le fait qu’elle soit partie plusieurs jours de suite pour participer à une course organiser sans l’en aviser l’avait peut-être mis en colère? La demoiselle se faisait bien des idées alors qu’elle venait de le saluer. Mais ce dernier calma aussitôt les mauvaises pensées de cette dernière. On put presque l’entendre soupirer sentant un poids énorme s’enlever de sur ses épaules.

Elle prit donc place devant ce dernier ne laissant que le grand bureau pour les séparer. Elle n’était pas habituée à cela et encore moins que ce dernier l’appelle par son prénom alors qu’un autre pourrait très bien entrer dans la pièce. Enfin, elle écoutait tout de même attentivement ce que ce dernier avait donc à dire. S’il s’agissait bien d’escorte, elle pourrait très bien gérer, mais pourquoi envoyer la garde royale. C’était bien beau d’intimider le peuple, mais ce n’était pas là le but premier de la garde. Elle écouta son ressentit en se mordillant le pouce signe qu’elle était contrariée. Elle abandonna son pauvre appendice légèrement amoché par ses dents avant de ne prendre parole.


La question suivante gêna un petit peu la demoiselle. Elle avait envie de fondre et de disparaître. Il semblait porter un espoir en elle, mais mis à part de ce qu’elle avait pu lire. Elle n’était réellement sortie de la capitale que pour se rendre au grand port… Ah oui, parfois elle sortait à l’extérieur, mais n’était pas vraiment allée plus loin. Elle avait juste travaillé à la capitale ce qui expliquait sa soif d’exploration et de voyage.

Elle lui fit un petit sourire en coin, puis tenta bien vite de se calmer. Ce n’était pas le bon moment pour se la jouer ainsi. Elle toussa alors un petit coup, puis s’était souvenue d’une question qu’elle avait eue un peu plus tôt.

Les autres n’étaient pas encore là et il faut dire qu’elle avait un très bon moyen d’enfiler son armure rapidement. Elle n’avait qu’à s’y glisser grâce à son pouvoir. Ainsi, pas besoin de se battre avec les sangles à chaque fois. Même chose pour la retirer. Elle n’avait qu’à se rendre intangible pour en sortir. Bon, elle ne le faisait qu’avec l’armure complète quand elle était exigée.

Jaina

En effet son manque de connaissance sur les villages et leur habitant ne l’aiderait pas pour cette mission. Il lui faudra compter que sur son don de parole et sa capacité à communiquer avec autrui facilement et ça c’est si elle arrivait à placer un mot. Après tout, elle était présente pour escorter et s’assurer que tout se déroule à la perfection et non faire du sociale. Bien que si on s’adressait à elle, elle ne resterait muette. Elle eut droit à un petit clin d’œil de sa part ce qui l’a fait sourire, puis elle reprit son sérieux! Ce n’était pas le moment. Ah non!

D’ailleurs, ce dernier répondit à la question sur son armure. Elle convenait, mais il lui faudrait changer la tenue en dessous pour arborer une touche royale. Jaina n’avait pratiquement aucun vêtement de rouge, ce qui voudrait dire qu’il lui faudrait refaire en partie sa garde-robe… hmmm quoi que, non! À son retour, elle s’était arrêtée pour faire quelques courses et la demoiselle s’était procuré une jolie boîte à couleur! Sauf qu’elle l’avait laissé à sa chambre. Bon, en contant qu’il n’y avait qu’elle et que les autres n’étaient toujours pas présents, Jaina avait probablement le temps, si elle courait, de changer la couleur de sa tenue!

En effet, elle ne la connaissait pas et avait cru comprendre avec les mimiques de ce dernier qu’elle ne semblait pas très appréciée… Jaina écouta ce dernier avec attention et quand il eut terminé. Jaina lui mentionna qu’elle allait changer la couleur de ses vêtements et c’est ce qu’elle fit. Cela ne lui prit le temps qu’un allé retour et il faut dire qu’elle n’usa pas des marches pour revenir au bureau où l’y attendait déjà quelques gardes qui s’étaient portées volontaire pour la mission. Elle marchait droitement sa lance à la main, sa cape rougeoyante claquait à chacun de ses pas bien décidés. Le rouge de sa robe lui faisait bien, mais lui donnait un air plutôt féroce qu’elle n’avait pas pour habitude d’arborer bien que cela lui donnait un petit quelque chose de plus. Elle avait senti quelques regards accusateurs sur sa personne parce qu’elle ne portait pas l’armure complète. Jaina se fichait complètement de devoir la porter au palais ou si besoin dans la capitale, mais à l’extérieur, s’était autre chose. Elle n’était toujours pas habituée au poids de cette dernière pour se sentir pleinement en confiance avec cette dernière. Enfin, je pense qu’on a fini par comprendre que Jaina n’aimait pas les armures, alors cessons donc d’en parler.


Oups,  elle avait pris la parole par habitude, comme si cela la concernait. Enfin, Jaina se tût, histoire de ne pas se faire charrier par les autres. Elle n’était pas plus importante que les autres. La troupe s’était donc alors mise en route suivant ainsi le capitaine histoire de rejoindre notre très cher contrôleur qui devait bien les attendre à un point de rendez-vous.
Jaina

Ainsi donc, il avait à faire une femme sans pitié où son devoir était plus important que le bien-être des autres. Elle ne ferait aucune concession et ne savait pas se mettre dans la peau d’un autre? Tout le contraire de Jaina et travailler avec le peuple était quelque chose qui demandait d’être à l’écoute. Elle comprenait l’importance des collectes, car c’est ce qui permettait au royaume de fleurir, mais il y avait une façon de faire et de parler. Elle espérait seulement que cette inspectrice ne soit pas cruelle, car cela serait le summum. Il lui conseilla d’attendre de voir une fois sur le terrain et de faire preuve de patience et ne pas être trop rigide… Envers qui? Les villageois ou l’inspectrice? Parce que Jaina ne l’avait jamais rencontré, mais elle ne l’aimait déjà pas ce qui n’était pas très raisonnable de sa part. Elle devrait lui laisser le bénéfice du doute.

Enfin, à son retour de sa chambre, elle avait senti le poids du jugement sur ses épaules, non parce qu’elle avait parlé en plein milieu de ce qui semblait être important, mais aussi parce qu’elle n’avait jamais fait une mission hors de la capitale et encore moins avec les autres gardes. Elle se sentait soudainement intimidé et surtout qu’elle se trouvait être la seule femme du lot. D’ailleurs  y avait-il d’autres femmes qu’elle dans la garde royale? Il faudrait qu’elle se renseigne histoire de s’en faire des alliées voir des amies afin de ne pas être seule.

La troupe se dirigeait donc à l’unisson vers l’écurie histoire d’y récupérer leur monture. Jaina sentait les papillons de la nervosité dans son estomac. Elle ne voulait pas rater son coup, surtout qu’il lui avait fait savoir qu’elle serait mise de l’avant ce qu’elle ne comprenait pas vraiment. Elle était une rookie et si elle faisait une bêtise qui ne pourrait se pardonner, que même lui ne pourrait pas faire disparaître d’un rapporte. Elle déglutit péniblement juste à cette pensée, sortant ainsi son cheval de son box. Elle se dirigea, tenant sa sangle, vers l’extérieur et le regarda de son petit mètre soixante-dix. Elle flatta son encolure, avant de lui murmurer doucement.

Elle ajusta sa lance dans son dos, histoire qu’elle ne la gêne ni elle ni son destrier. Elle vérifia que sa selle fut bien ajustée à elle. La monture étant plus grande que la normale, Jaina du bondir et s’accrocher à la scelle afin de s’élever à la force de ses bras jusqu’au moment où elle pu mettre un pied à l’étrier.  Elle passa, ensuite, sa seconde jambe au-dessus de son dos, relevant ainsi légèrement le devant de sa robe, puis elle s’assied convenablement. Jaina dégagea sa cape qui s’était bloquée sous elle, puis attrapa la sangle qu’elle tint fermement, mais sans y mettre de tension histoire de ne pas brusquer sa monture. Elle s’approcha alors des autres cavaliers et sursauta quand Arthorias lui demanda de passer devant. Quoi?! Quand il passa à ses côtés pour lui remettre le plan, Jaina lui jeta un regard un peu courroucé et elle s’était assuré que seul ce dernier puisse la voir.  Ce n’était pas dans ses habitudes loin de là, mais elle ne pouvait pas donner l’excuse qu’elle ne s’en était pas rendu compte. Elle avait pris le plan de calmement, bien qu’elle voulait le repousser le plus loin possible. Pourquoi elle? C’était un test? Enfin, elle n’avait pas le choix, puisqu’il s’agissait d’un ordre.


Elle observa le plan et contrairement à ce qu’on pourrait croire, Jaina savait lire les plans et savait plus ou moins où se situait l’auberge. Elle ne lisait pas que des bouquins d’histoire, mais bien de toute. Géographie, zoologie, herbier, histoire, mémoire; tout pouvait l’intéresser. Elle se mit donc en tête, s’assura que tout le monde était prêt puis lança alors la mise en marche. Elle talonna doucement les flancs de sa monture histoire de partir en douceur. Après tout, il devait sortir de la capitale sans heurter qui que ce soit. Ce n’est qu’une fois à l’extérieur que Jaina poussa un peu plus sa monture passant au galop suivi de près des autres. Être en tête était très stressant pour la demoiselle, mais monter ainsi était très jouissif. Profiter de l’air qui fouettait son visage, sa grande tresse qui suivait le mouvement du vent ainsi que sa cape qui claquait derrière elle. Bien sûr, elle prit soin de ne pas surmener les montures et fit ralentir le pas passant tranquillement du galop au trot jusqu’à la simple marche. Vous avais-je dit qu’elle adorait l’équitation? En capitale, elle n’avait pas l’habitude d’en faire, mais à l’académie, son moment préféré de l’apprentissage fut lorsqu’ils durent apprendre à monter. Elle avait été aux anges lors de cette section.

La demoiselle n’était pas très bavarde, à vrai dire elle se contentait du strict minimum ne parlant surtout pour mentionner un changement de direction aider de son bras droit. Cela faisait environ 2 heures qu’ils voyageaient et bien qu’il ne reste moins que la moitié du trajet, Jaina crut bon de permettre à leurs chevaux de faire une pause. Elle observa sa carte essayant de trouver le meilleur endroit.

Après tout, la décision finale lui revenait de droit.

Jaina

La réponse se fit quelques instants après sa demande comme s’il avait sursauté à la voix de la jeune femme. L’entendre l’appelé par son nom lui faisait toujours étrange, mais bon, ici ils étaient en mission, elle était nouvelle et ne devait pas être traité différemment des autres. Bien sûr, il lui faudrait, éventuellement, se rapprocher des autres, mais ce n’était pas le bon moment. Enfin, Arthorias déclara alors la pause recommander par Jaina et continua jusqu’au point d’eau où les autres s’arrêtèrent et se mirent alors à nourrir leurs chevaux. Jaina fit de même bien qu’elle s’était éloignée un peu du groupe. Elle se laissa alors tomber de sa monture pour prendre la nourriture qui se trouvait dans les sacoches qu’il portait et lui tendit le foin qu’elle avait en main le caressant alors de sa seconde main.

Alors qu’elle s’apprêtait à prendre quelques morceaux, histoire de casser la croûte avec ces compagnons de voyage, elle vit leur Capitaine s’approcher d’elle. Elle voyait bien que celui-ci voulait discuter un peu à l’écart et elle le suivit sans rien dire. Celui-ci lui demandait si cela n’était pas trop dur. À vrai dire, Jaina hésitait sur comment elle devait se sentir. Elle était toujours énervée qu’il l’aille mis en tête de file, mais en même temps elle comprenait tout à fait qu’elle devait être mise à l’épreuve. Après tout, il ne s’était fié qu’à des papiers pour la recruter et ne l’avait jamais étudié en action. Et leur seule rencontre s’était avérée être alcoolisée ou bien un peu plus intime que le travail. Il aurait tout de même pu lui en toucher un mot histoire qu’elle se prépare mentalement à cela. Elle avait croisé ses bras sur sa poitrine et avait pris une légère moue.

Ce dernier retira alors son casque et semblait gêné de lui avoir infligé cela et le voir ainsi, fit réfléchir la demoiselle. Si c’était lui aussi sa première sortit en tant que Capitaine, elle ne pouvait pas réellement lui en vouloir. Elle poussa un léger soupir détendant ainsi son visage, puis elle se gratta l’arrière de la tête.


Ce dernier le questionna finalement sur ses compétences de lecture de carte. Jaina leva le menton fièrement tout en gonflant sa poitrine pour s’ajouter du panache. Elle mit ses mains contre ses hanches et sourit à pleine dent!

Elle déposa sa main contre son épaule et lui sourit avant de laisser sa monture manger calmement à son aise et de faire quelques pas sur le côté.


Sur ce, Jaina se dirigea alors vers les autres membres de la garde qui étaient déjà assis en train de manger. La demoiselle tenta alors de s’incruster dans la conversation déjà présente et on lui fit signe de prendre place de la main à côté de l’un d’eux. Jaina tenta de se souvenir de son prénom, mais elle avait tant à apprendre d’un coup alors qu’eux n’avaient qu’elle à retenir. Voyons! Elle l’avait sur le bout de la langue! Jean! C’est cela, oui, c’était Jean!


Jean devait être dans la trentaine à vu d’œil, mais il ne semblait pas avoir sa langue dans sa poche. Enfin, il jeta un rapide coup d’œil vers Arthorias et déclara à haute voix.


Enfin, il n’attendit pas l’arrivé de ce dernier qu’il attrapa la pauvre Jaina par les épaules, mettant ainsi un bras dans son dos et la secoua légèrement.


Jaina manqua de s’étouffer avec un morceau de pain qu’elle était en train de mâcher alors que les autres se mirent à rire. Elle jeta un bref regard vers Arthorias, comme si elle cherchait de l’aide. Enfin, elle savait que ce dernier ne faisait cela que pour l’embêter et parce qu’elle était la seule femme du groupe, mais tout de même. Elle n’était pas du tout habituée à être le centre de l’attention.

Jaina

Jaina se trouvait toujours entouré des bras de Jean qui continuait à le secouer doucement de droite à gauche. Jaina, pour sa part, essayait de se remettre de son bout de pain passé de travers alors que les hommes rigolaient entre eux. Son regard bleuté avait cherché de l’aide auprès de son ami qui s’était approché en gardant une constance droite digne d’un chef, bien que ses paroles amusèrent davantage notre cher groupe. Même Jaina eut un petit sourire en coin quand il l’avait comparé à la mascotte. Elle espérait seulement qu’on ne la voit pas qu’ainsi, car après tout, la demoiselle voulait prouver à tous qu’elle était aussi capable qu’eux de faire ce métier. C’est pour cela, qu’elle avait commencé à s’entraîner avec la boîte de conserve, pardon…l’armure complète bien que pour le moment, elle ne pouvait toujours pas se permettre de partir en mission avec cette dernière.  


La demoiselle sentit la pression qu’elle avait ressentie depuis le début de leur voyage retomber aussitôt. S’asseoir ainsi avec ces personnes et prendre le temps de rigoler avec eux aidait beaucoup. Elle se sentait incluse dans le groupe et ceux-ci essayaient de chercher à la connaître. Après tout, elle était tout de même très discrète à la caserne et ne cherchait pas vraiment à se faire remarquer. Alors si elle pouvait reconnaître quelques visages sympathiques cela ne pourrait être que mieux! Enfin, deux hommes parlèrent pratiquement en même temps cherchant tous les deux à connaître deux sujets complètement opposés. Le premier était simple à répondre, mais le deuxième lui rappelait de drôle de souvenir qu’elle ne pouvait pas partager avec eux.



Jaina rendit sa main intangible bien que celle-ci était toujours bien visible, puis elle l’enfonça dans le sol comme si de rien était et la retira sans avoir aucune trace de terre, de plus, cela ne laissa aucune trace dans le sol.


Jaina leva les yeux vers leur Capitaine et l’observa un moment.
Bon, elle avait embelli la chose sans préciser que les deux avaient fini complètement saouls dans la capitale à essayer de rejoindre le baraquement. Bref c’était des petits détails non nécessaires.  Elle prit donc sa gourde histoire de se désaltérer.
La demoiselle cracha l’eau qu’elle avait en bouche sur le garde qui avait eu le malheur de se mettre devant elle. L’euphorie totale alors que la demoiselle était devenue complètement rouge de honte.  À vrai dire, elle était surtout désolée pour la personne que pour la supposée rumeur qui était pourtant vraie.


Quand la demoiselle reprit sa place, elle constata les nombreuses têtes tournées en sa direction.  Bon elle devrait se sortir de se pétrin toute seule, parce qu’elle ne voulait pas que Arthorias soit touché par cela. Elle fit alors une grimace et se gratta l’arrière de la tête.

Jaina ne voulait pas leur donner la chance de poser d’autres questions concernant ce sujet. Elle attrapa ses biens et se leva d’un bon.


Jaina

Après avoir parlé de son recrutement, Arthorias cru bon d’ajouter une petite Remarque concernant le manque d’image dans son dossier ce qui avait fait rire le reste de la troupe. Elle était contente que l’ambiance s’était enfin allégée et qu’ils pouvaient tous se détendre et profiter de voyage. À vrai dire, si l’on en croyait les dires du Capitaine, ce serait le seul moment de repos, puisqu’il devrait faire le tour de quelques villages avant de terminer leur mission. C’était la première fois que Jaina devait escorter quelqu’un et cela l’effrayait un peu. La peur de ne pas être apprécié était fortement présente en son sein, mais elle savait que cela était nécessaire.

Si la jeune femme avait eu les moyens de fermer le petit clapet de son collègue, elle l’aurait fait, mais elle aurait éveillé davantage de soupçons. Elle laissa plutôt Arthorias gérer le tout, puis quand l’autre avait essayé de rajouter quelque chose, Jaina s’était alors levée sonnant ainsi la fin de la pause et Arthorias déposa une main contre son épaule fourchant dans ses paroles en l’appelant par son prénom. Jaina resta stoïque, du moins, elle faisait de son mieux. Elle ne voulait pas montrer de gêne. Après tout, ne serait-ce pas plus bizarre si c’était elle qui l’appelait par son prénom devant tous? Enfin, elle s’apprêtait à se diriger vers sa monture comme tous les autres, mais elle sentit une présence à ses côtés. La question était assez étrange… La princesse Capitaine? Jaina tourna légèrement la tête sur le côté et l’observa comme si elle cherchait l’origine de ce surnom.

Elle le pointa de son index tout en fronçant les sourcils essayant de lui faire comprendre qu’il ne devait pas en parler.


Elle mima une bouche cousue puis s’éloigna sans dire un mot de plus afin de retrouver sa monture, vérifier de nouveau que tout était en place et remonter en selle. Elle rejoint ceux qui étaient déjà près et s’approcha d’Arthorias comme si de rien n’était et lui fit un clin d’œil complice, bien que ce dernier ne devait absolument pas comprendre ce qui venait de se passer. Puis, elle reprit alors la tête du groupe, puisqu’elle était toujours en possession de la carte et talonna sa monture pour la faire passer au trot.


Jaina

Jaina n’avait pas écouté l’échange entre le soldat et le capitaine, elle ne put donc pas savoir la situation, bien que le reste du trajet se passe plutôt silencieusement contrairement à leur pause d’une trentaine de minutes. La troupe était finalement arrivée à leur destination alors que l’y attendait déjà cette charmante dame au visage impassible et aux petites lunettes rondes. Sa posture était aussi droite de rigide. Jaina avait ralenti son cheval histoire de laisser la capitaine passer devant puis elle grinça des dents lorsqu’elle l’entendit parler. Sa voix criarde était aussi agréable que le bruit d’ongle sur un tableau, que le bruit d’une fourchette crissant dans le fond  d’une assiette. Enfin, ce n’était pas le pire. Non le pire c’est lorsqu’elle l’a vit pointer en sa direction lui ordonnant de monter avec elle, car elle avec besoin d’un scribe et d’une voix? Nan, mais elle se prenait pour qui celle-là? Si Jaina avait voulu jouer les scribes, elle aurait étudié dans l’art et les lettres. Même en tant qu’initié elle n’aurait pas été traitée de cette façon.

Mais bon, Jaina était trop bonne, approcha sa monture auprès de son capitaine qui l’avait aussi interpellé bien qu’elle sentait la tension chez lui. Elle lui fit un léger sourire pour tenter de lui faire comprendre que tout irait bien et qu’elle pourrait réussir cette mission. Elle parla tout aussi bas pour que seul lui ne puisse l’entendre.


Elle descendit alors de sa monture, ne prenant que le nécessaire, dont sa lance et son épée, puis elle remit les rênes de cette dernière à son capitaine. Elle effleura ses doigts bien que ses mains étaient gantées puis elle plongea son regard océan dans le sien un moment, avant de se diriger vers la dame.

Elle se tourna de façon sèche et rejoins bien vite son carrosse. Jaina la suivit de près et lui ouvrit la porte avant de ne pénétrer à sa suite. Elle jeta un dernier regard vers les autres qui étaient toujours montés et elle sentait cette envie pressante de partir en courant, de sauter sur sa monture et de chevaucher le plus loin possible, mais elle ne pouvait pas. Non. Elle referma la porte derrière et pris place sur le bas face à cette dernière et observa par la fenêtre.

Jaina soupira silencieusement en portant de nouveau son regard vers la fenêtre. Elle sentait que le trajet serait vraiment long, trèèèèès long et silencieux. Quand elle se risqua un petit coup d’œil, le corps de la femme était entraîné par les mouvements du carrosse et elle ne touchait pas un mot. Bien qu’elle aussi regarda par la suite dans sa direction. Surprise, Jaina tenta de fuir le contact visuel, mais cette dernière se racla la gorge.


Jaina ne démontra pas son mécontentement face à cette idéologie stupide, mais elle allait tout de même lui répondre.

Bon, il faut quand même dire que Jaina appréciait le confort de son banc et réussissait à se reposer contrairement à ses compagnons qui devaient les suivre à cheval. Enfin, le reste du trajet ce passa plutôt dans le silence.

codage par Jaina

Arthorias les avisa finalement de leur arriver bien que cela fut suivi de l’arrêt de leur carrosse. Jaina sentit alors la tension monter en elle, car elle devrait jouer un rôle qui ne lui convenait pas. Être le larbin de cette dame ne faisait pas partie de ces fonctions qui plus est était en dehors des tâches habituelles qu’on attendait d’un garde. Elle était sûre d’avoir été choisie, car elle était la seule femme du lot. Enfin, Jaina ouvrit la porte sortant la première, car si quelque chose devait être lancé, elle devait être la première à se le prendre non? Après tout, escorter était une façon de mettre sa vie en jeu, non?

Dès que ses pieds touchèrent le sol, Jaina sentit aussitôt les regards noirs et la tension pesée sur son dos. La collectrice d’impôt suivit alors la jeune femme ce qui créa légèrement un brouhaha dans la foule qui commençait déjà à s’assembler. Shawn s’approcha alors de Jaina et lui chuchota quelque chose à l’oreille pour que seule elle puisse l’entendre. La blonde fronça les sourcils bien qu’elle hocha la tête. Elle allait faire le sale boulot. Jaina s’avança alors seule devant cette foule qui s’étendait devant elle. Elle se sentait si petite contrairement à eux. Qu’est-ce qu’elle pourrait faire face à eux si jamais ils décidaient de s’en prendre à eux. Elle sentit le poids de leur regard telle une ombre menaçante qui l’engloutissait. Jaina ferma alors les yeux puis inspira un bon coup avant de tout relâcher. Quand elle ouvrit les yeux, elle était prête. Jaina entendait toute sorte de murmures alors qu’elle continuait de s’avancer.

- Vous avez vu, ils nous envoient un convoi royal…
- Tout ça pour nous intimider.
- Pfff, pitoyable.

Elle s’éclaircit la voix un bon coup et s’arrêta à mi-chemin. Elle était assez prête pour qu’on l’entende, mais assez loin pour éviter tout problème.

Pendant qu’elle parlait, Jaina voyait du coin de l’œil le cocher installer un coffre ainsi qu’une chaise non loin d’elle afin que Shawn puisse s’y installer confortablement alors qu’elle n’avait qu’à surveiller les gens. La demoiselle s’installa donc à la droite de la dame et prit le parchemin qu’on lui tendit ainsi qu’une plume pour qu’elle puisse tout noter. L’inspectrice semblait satisfaite, car jusqu’à présent personne ne lui avait crié de retourner chez elle. Quelques minutes plus tard, un premier propriétaire s’avança vers elles, remirent l’argent dans les mains de l’inspectrice qui compta bien sûr qu’il ne manquait rien, puis passa au suivant. Jaina avait le pressentiment que cela allait être très long et redondant.

Les villageois passèrent à tour de rôle sachant qu’il fallait prendre le temps de compter entre chaque et que Jaina puisse tout noter et vérifier que tout y était. Tout ce passait bien jusqu’à ce qu’une femme assez maigre s’avança toute tremblante. Elle tendit sa bourse qu’elle ouvrit et vida dans les mains de notre cher ami au large sourire qui se mit alors à compter. Elle releva un sourcil derrière ses lunettes et osa finalement daigner lever le nez.

- Il vous manque l’autre moitié du paiement!
- Ma…mais c’est tout ce que nous avons…
- Qu’importe! Tout le monde doit payer sa part et il en va de même pour vous.
- Mais…nous arrivons à peine à nous mettre de quoi sous la dent, la saison froide est dure pour nos récoltes. Je vous en prie…
- Non! Vous savez ce qui arrive à ceux qui ne paient pas?

Elle fit signe à son cocher de s’approcher et ce dernier se pencha à ses côtés. Jaina ne comprit pas ce qu’il se disait.

- Nous allons récupérer vos biens afin de payer la différence qu’il vous manque.

Jaina s’outra face à cette menace et jeta un regard en direction de son capitaine. Elle ne pouvait pas cautionner un tel acte. La file, tout comme elle, s’agita face à ces dires et quelqu’un se pencha pour ramasser un caillou et le lança en leur direction. Le premier caillou tomba alors à leur pied, puis vint alors un second. La dame, pour qui était le tour, reçut l’un de projectile derrière l’épaule et on put l’entendre gémir sous la douleur.  Jaina s’interposa alors faisant office de mur devant la villageoise et accessoirement l’inspectrice.  Un caillou heurta son heaume et heureusement qu’elle le portait, mais elle ne broncha pas. Elle avait envie de leur hurler de cesser le feu et de leur dire à quel point leur comportement était honteux. Indirectement, il s’en prenait à leur amie. Jaina était sûre qu’il pourrait arriver à une entente. S’il le fallait, elle paierait de sa poche ce qu’il lui manquait, mais elle ne pouvait pas. Parce que cela reviendrait à de l’injustice envers les autres, car elle ne pourrait le faire avec tous ceux qui n’avaient pas complètement la somme.

Jaina

Jaina se tenait toujours les bras levés alors qu’une pluie de caillou fusait en leur direction, mais son implication avait aussi fait réagir les autres gardes , Arthorias le premier. Elle le vit filer en flèche devant elle s’imposant dans son immense armure levant ainsi son pavois. La demoiselle fut surplombée par son ombre et les autres soldats l’avaient rejoint peu de temps après. Jaina se sentit si petite derrière ce mur d’armure. Pour la suite, Jaina fut plus que surprise par Arthorias qui semblait avoir découvert son pouvoir, mais le voir s’exprimer de cette façon était bien différent de ce qu’elle avait pour habitude d’entendre. Sa voix était si différente. La colère s’entendait dans autant pour le comportement des villageois que pour celle de l’inspectrice qui ne semblait pas avoir bronché même sous le poids des paroles du capitaine. Elle trouvait encore à redire sur la situation.

Jaina se tourna finalement vers la dame qu’elle avait protégée et celle-ci semblait terrorisée par la situation. La demoiselle déposa alors une main contre son épaule, qui la fit sursauter. La demoiselle lui sourit sereinement, même si au fond d’elle-même elle se sentait aussi apeurée qu’elle.

Jaina se tourna alors vers Arthorias qui s’était dirigé jusqu’à elle tout en redevenant lui-même. Sa main sur son heaume la surprit et cela put se voir sur son visage. Elle hocha la tête bien que sa moue tremblait légèrement et qu’elle avait envie de se jeter dans ses bras.


Jaina retourna alors auprès de l’inspectrice qui ne lui jeta aucun regard. Elle fit un simple mouvement de la main que Jaina ne remarqua pas, puis comme elle ne bougea pas, Shawn frappa dans ses mains sèchement.


La collecte se remit en marche, bien qu’une décision soudaine des villageois restants surprit la demoiselle qui sentit l’espoir briller légèrement.

Le prochain passa donnant un peu plus aussi, puis ce fut de même jusqu’à la fin. Les villageois allèrent s’excuser auprès de leur amie et celle-ci, lorsqu’elle comprit le geste réparateur qu’ils avaient fait, se mit à pleurer de soulagement et fut entraînée par ses pairs. Jaina remit alors le parchemin et la plume à son employeur du moment.

Jaina se pencha légèrement vers l’avant et s’éloigna en flèche. Elle avait besoin de se changer les idées et pour cela, elle s’éloigna légèrement cherchant à retrouver sa monture qui se trouvait avec les autres. Quand elle arriva près de cette dernière celle-ci s’approcha de sa cavalière cherchant à brouter sa chevelure qui rappelait le foin. Jaina rigola légèrement et tenta de le repousser.
Elle prit un peu de foin dans sa sacoche et le lui donna.


Jaina