Fini, les villageois avaient fini par entendre raison et à faire preuve de solidarité. Arthorias respira un bon coup, observant la solidarité entre les personnes faire son oeuvre
Finalement, les gardes eux aussi finirent par se détendre alors que chaque personne finissait par reprendre sa place.
Et l'officier finit même par se permettre de discuter avec l'un d'entre eux alors que la séance de collecte se terminait.
-Allez les gars, on se replie pour le moment, tout va bien
-Vous savez m'sieur, on est pas méchant... on a juste pas grand chose, et si on nous prend le peu qu'on as...
Arthorias posa une main compatissante sur l'épaule du chef du village, baissant la tête vers lui avant de reprendre d'une voix plus douce.
-Ne vous en faites pas, je ne vous en tiendrais pas rigueur et cet incident sera oublié, qui pourrai rester calme devant ce genre de personne.
Il y eut une petite discussion avant que l'officier commandant ne laisse l'homme se dirigeant vers la jeune femme qui semblait pressée de prendre une pause.
Il resta un petit moment à l'écart avant de l'entendre, finissant par s'avancer plus près d'elle
-Si elle m'avait vu ? T'aurais-je fais peur ?
Avec un sourire, il retira son casque, sa longue chevelure se déroulant doucement avant, de se planter face à elle avec un air chaleureux.
-Ce genre de situation n'est jamais facile à gérer, à et écouter cette vieille harpie, nous aurions du massacrer ces gens ou leurs faire suffisamment peur pour qu'ils donnent le moindre cristal.
Haussant doucement les épaules, il vérifia que les soldats se remettaient en ordre avant de continuer
-Tu te sens bien ? Je sais que tu n'as pas le bon rôle... je suis navré... J'essaierai de te faire rattraper tout ça.
Tu te sens à continuer ?
Il aurait peut être pu lui promettre un bon repas ? Ou une sortie dans les montagnes ?
Jaina sursauta en poussant un cri aigu lorsqu’elle entendit la voix d’Arthorias dans son dos. Elle avait bondi en faisant un tour sur elle-même et s’était retenue à la selle, car elle avait failli perdre pied. Elle déposa une main contre sa poitrine quand celui-ci retira son casque essayant tant bien que mal de reprendre son souffle. Elle ne savait pas si elle devait être gênée par la situation ou en colère qu’il l’aille surpris ainsi. Jaina opta légèrement entre les deux.
« Oui, tu m’as fait peur, mais seulement là. Oh par dame Lucy! J’ai failli faire une crise cardiaque. Ne fait plus jamais cela! Une chance que je n’étais pas armée, je t’aurais sûrement embrochée… »
Jamais elle n’aurait fait cela, mais elle voulait seulement le mettre en garde. Enfin, Jaina réussi à se calmer et l’observa alors qu’il se mit bien devant elle avec son aura bienveillant et chaleureux. Elle ne put que se sentir calme en sa présence bien que le voir ainsi la rendait légèrement nerveuse et non parce qu’elle était timide.
La demoiselle poussa un profond soupir, elle ne devait pas continuer à penser à cela, mais savoir qu’elle allait passer le reste de son trajet en sa compagnie lui donnait envie de prendre sa monture et de fuir bien loin. Elle regarda alors son capitaine des les yeux et ne savait pas quoi répondre à sa question. Son esprit était encore troublé…
« Je …je crois que je vais bien. Ne t’en fais pas pour moi. Je suis plus forte qu’il en l’air. De toute façon, je n’ai pas le choix de continuer. Nous devons terminer cette mission avec succès. Elle sourit légèrement essayant de le convaincre. Et puis, j’espère qu’avec cela, tu pourras pardonner mon absence non motivée. »
Quoooi? Elle n’a pas donné de détails, elle a juste dit qu’elle s’était fait un ami. Cela ne voulait rien dire du tout. Elle avait un air innocent sur le visage et elle avait croisé ses bras dans son dos se balançant de l’avant vers l’arrière en levant les talons puis les orteils à tour de rôle.
Oh ainsi la jeune femme l'aurait tué ? Cela aurait été amusant de voir son expression quand il se serait relevé d'entre les morts, comme d'hbaitude.
Mais Arthorias ne lui tint pas rigueur levant les deux mains en signe d'apaisement.
-Promis je m'annoncerai de plus loin ma douce, je ne souhaite pas te faire peur, loin de là
Oh que non, loin de là. Même plutôt le contraire.
Mais il comprenait son ressentiment face à la contrôleuse Shawn. Elle était le symbole même de ce que la Garde Royale méprisait. Un boulet qui plombait le gouvernement et qui faisait du tors à sa majesté.
Et l'officier opina du chef
-Si je n'avais pas été responsable, je l'aurai sans doute laissée se faire lapider par la foule, mais protéger reviens parfois à ne pas faire cas de sa conscience.
Bon en vérité, il avait surtout bougé pour Jaina et la civile. Si cette vieille harpie se prenait une pierre ou deux... ça ne lui ferait pas de mal.
Mais cela dit, son sourire s'effaça tout de suite quand elle parla de son absence injustifiée... A vrai dire surtout quand elle commença à parler d'un nouvel ami...
Ses joues s'empourprèrent légèrement, alors que son dos se redressait, sa voix se faisans un peu plus mécanique.
-Oui... un nouvel ami... chacun sa vie hein....
Dit il en tournant les talons et remettant son casque.
Une vipère venait de faire jour dans son estomac, sifflant doucement... Un sentiment.... de jalousie profonde le gagnant.
-Bon... il serait temps de remonter en selle garde Stonebridge... Il nous reste à faire.
Sa voix était un peu plus froide, un peu triste, mais heureusement rendue métallique par la résonance de son casque.
Regagnant sa monture, il attendit que tout le monde soit en place avant d'ordonner le départ.
La vieille harpie arrêta sa calèche à côté de lui sa voix sèche retentissant
-J'espère que votre zèle ne refera pas surface, capitaine
-Mon zèle ne regarde que moi, inspectrice, faites donc votre travail, je ferai le miens
Son enveloppe humaine s’évapora, alors qu'il rejetait sa chaire pour s'enfermer dans sa propre bulle, les deux globes dorés remplaçant ses yeux, lui donnant une apparence encore plus métallique.
-Maintenant si vous voulez avancer, je n'ai pas toute ma journée
Conclua t-il d'une voix aussi sèche que Shawn
Jaina ne pensait pas que cela escaladerait de cette façon. À vrai dire, cela eut l’effet d’une douche froide sur ses épaules. L’expression d’Arthorias avait complètement changé, laissant le « ma douce » de côté optant finalement pour un ton plus froid et sec. Elle avait touché une corde bien sensible et le voir se redresser ainsi et tourner les talons avant de remettre son casque lui fit l’effet d’un coup de couteau dans la poitrine. Elle ne savait pas pourquoi cela lui faisait si mal et pourquoi elle avait l’impression que sa poitrine se compressait ainsi. Elle mit une main contre son cœur et le regarda partir en silence sans rien pouvoir y faire. Jaina était Jaina…inexpérimenté en amitié et inexpérimenté en amour. Ce qui venait de se passer était complètement de sa faute et lui courir après ne mènerait à rien à ses yeux…
La voix de son Capitaine la réveilla alors que le vent soufflait sur les plaines balayant ainsi la chevelure dorée de la demoiselle dans son visage. Elle glissa ses mèches derrière ses oreilles et obtempéra. À vrai dire son corps bougea de lui-même alors que son esprit était toujours à ce moment précis. Jaina rejoint la calèche où l’attendait déjà l’inspectrice et elle y grimpa sans dire un mot. Quand elle s’y assit, celle-ci bougea pour s’arrêter auprès d’Arthorias et où elle assista à leur échange. La demoiselle nota le changement venant des ses yeux, mais ne dit rien et détourna plutôt le regard.
Le voyage vers le prochain village fut tranquille bien qu’épuisement pour la demoiselle, car elle ne faisait que revoir ce moment en boucle dans sa tête. Elle en serra même ses poings sur sa robe rouge ce qui attira finalement l’attention de l’inspectrice qui en soupira.
- Je ne sais pas ce qui vous agace ainsi, jeune fille, mais vous ne devriez pas montrer vos émotions de cette façon. Tenez-vous droite et changer moi cette tête, ce n’est pas digne d’un garde!
- Ma tête? Qu’est-ce qu’elle a ma tête?
- On dirait que vous avez le cœur brisé et j’ai l’impression que vous allez vous mettre à pleurer d’un instant à l’autre. Je ne voudrais pas que vos émotions nous empêchent de travailler. Alors, reprenez-vous bon sens!
- Je…euh, oui pardonnez-moi.
Jaina s’assied droitement sur son banc et ferma les yeux un moment. Shawn avait raison, elle ne devait pas laisser ses émotions nuire à son travail et encore moins laisser ce qui venait de se passer lui troubler l’esprit. C’était d’ailleurs pour ce genre de raison qu’elle n’avait pas pour habitude de se lier à d’autres, car il y avait toujours des possibilités de se frotter à des tracas et Jaina n’était pas du tout spécialisé dans la gérance de ce genre de problème. Elle était plus du genre à les éviter plutôt que de foncer dedans. Quand elle ouvrit finalement les yeux, c’était pour adopter une attitude assez neutre et un visage impassible. Même son regard était terne perdant ainsi de sa brillance habituelle.
La calèche finit par s’arrêter et Jaina fut la première à débarquer. Sa posture était droite et sous son bras se trouvait le parchemin ainsi que le matériel nécessaire pour l’écriture. Sans une onze d’hésitation, Jaina rejoint le centre du village. Contrairement à l’autre, les villageois d’ici vaquaient seulement à leur occupation et ne s’étaient pas regroupés. Après tout, il avait été prévenu, mais ne connaissait pas le moment exact de leur arriver. Jaina trouva alors un point élevé où elle grimpa afin de faire son message.
« Bonjour à tous! Je vous demanderais un moment. La contrôleuse, Shawn, est ici afin de récupérer les impôts comme convenu par le message qui vous avait été envoyé. Avisez vos voisins, nous vous attendons ici. »
La demoiselle rejoint alors l’inspectrice qui s’était déjà installée avec un nouveau coffre vide afin de commencer la collecte. Cela ne prit que quelques minutes avant que celle-ci commence. La voix de Jaina était assez terne et répétitive. Jusqu’à présent tout se passait comme prévu et les gens payaient, mais tout pouvait encore arriver.
Ce qui c'était passé le blessait profondément, ou du moins, bien plus qu'il ne voulait bien le dire. Et seul son passage à l'état de golem de fer lui permettait de rester serein. Il était comme une bernard l'ermite, se réfugiant dans sa coquille au moindre problème.
Néanmoins cela lui permettait d'ignorer la fatigue, et tout les autres petit tracas.
Dans son esprit une seule phrase tournait en boucle
*Pas de pensées personnelles, la mission d'abords*
Mais c'était plus facile à dire qu'à faire, car à chaque pas du cheval ,il voyait Jaina... Et son visage angélique.
Mais... l'imaginer avec quelqu'un d'autre....
Il secoua son heaume vide, ses orbes d'or vacillant légèrement avant qu'ils arrivent devant le nouveau village.
Cette fois ci tout se passa bien, sans soucis majeur. Et alors que chaque villageois déposait ses cristaux.... L'officier lui se perdit dans la contemplation du dos de sa subalterne.
Son cerveau peinait à assimiler la moindre information, et lorsque le coffre fut fermé, le garde Jean dut lui taper sur l'épaule pour le sortir de ses pensées
-Mon capitaine ? Tout va bien ?
-Oui, oui continuons
Il ne partit pas vers Jaina cette fois, et se contenta de remonter sur son cheval, ignorant l'inconfort de la monte.
A vrai dire, la seule chose qui importait était la fin de cette mission, qui si elle était partie pour être sans soucis se révélait bien pire que prévue.
-Que nous reste t'il encore ?
-Un dernier village, le plus proche de la capitale, encore une heure de voyage.
Et ce voyage reprit, les soldats royaux légèrement fatigués.
La route continuait le long d'une forêt, et alors que le convois passait, un arbre s’abattit en travers de la route, et un seul homme se mit le long du tronc déclarant à haute voix
-Salut à vous prospecteurs des impôts ! Je me nomme Roubin, chef des compagnons de Roubin ! Je viens ici pour vous soulager de ces cristaux durement pris à nos chers voisins !
La Garde royale mit pied à terre, alors qu'Arthorias s'avançait devant le bandit de grand chemin, les armes encore au fourreau
-Dit moi Roubin tu es sur de savoir à qui tu t'attaque ? Tu sais ce que tu risque au moins ?
En guise de réponse, une flèche vola de la lisière directement dans les fentes du heaume de l'officier, un tir d'élite qui aurait rendu n'importe qui jaloux.
Les deux flèches le firent tomber raid au sol alors que le reste des bandits chargeaient...
Leur visite au second village s’était déroulée sans accroc bien que leur était d’esprit à tous les deux n’étaient guère joyeux. Jaina avait aidé le cocher à ramener leur acquisition à la calèche avant de reprendre la route pour se diriger vers le dernier village. Plus que quelques heures et tout serait terminé. Mais bien sûr, tout ne se passa pas comme prévu. Bien sûr que non! Il fallait bien que quelque chose les empêche d’arriver à leur dernier objectif.
Un craquement sinistre suivi de hennissement de chevaux retentit avant qu’un arbre ne s’abatte sur le sol faisant trembler cette dernière. Jaina observa par la fenêtre ce qui se passa, puis voyant qu’il s’agissait en réalité d’une embuscade, la demoiselle fit signe à l’inspectrice de rester dans sa calèche. Cette dernière hocha la tête nerveusement. Après tout, elle avait beau parler, mais elle ne restait pas moins une humaine et dépendait entièrement de la garde royale pour sa sécurité. La garde n’ouvrit même pas la porte pour sortir de la calèche passant à travers celle-ci et tomba sur le sol. Lorsque ses pieds touchèrent le sol, elle entendit les dernières paroles prononcer par Arthorias et ne vit qu’au dernier moment la flèche se planter au travers de son casque et son corps s’écrouler…
Pour la première fois de sa vie, Jaina sentit une rage bouillonner en elle qu’elle n’arrivait pas à contrôler. Son visage impassible était défiguré par la colère et la tristesse. Personne ne pourrait survivre à une flèche en pleine tête… La demoiselle s’était emparée de sa lance de façon inconsciente et observait les bandits charger en leur direction. C’était la première fois qu’elle se trouvait dans cette situation et encore plus avec cette soif de vengeance qui lui prenait les tripes. Ce n’était pas seulement parce qu’un collègue était tombé, mais aussi parce qu’elle avait sentit quelque chose se briser en elle.
La demoiselle fut prise alors d’une absence mentale, bien qu’elle charge en poussant presque un cri de guerre en direction des bandits. Un premier se mit alors sur sa route rigolant presque du fait de devoir se battre contre une femme, sauf que ce à quoi il ne s’attendait pas, c’est que cette femme savait manier sa lance. Jaina ne s’arrêta pas, non, au contraire, elle n’avait qu’un objectif et c’était de rejoindre Arthorias. Ce dernier lui porta un coup d’épée qui normalement l’aurait atteint à la poitrine, mais cette dernière bloqua le coup du manche de sa lance et le repoussa d’un coup de botte dans l’estomac. N’attendant pas qu’il se remettent, elle bloqua sa lance derrière ses jambes et tourna sur elle-même afin de lui faire perdre complètement l’équilibre. Ce dernier tomba sur le dos aidé par la lance qu’elle avait rabattue sur la poitrine de ce dernier. Le souffle couper celui-ci s’écrasa contre le sol, alors que Jaina lui gratifia d’un dernier coup de bâton à la tête histoire de lui faire perdre conscience. Elle n’était pas une tueuse loin de là. Elle poursuivit alors sa course folle, courant ouvertement sur le lieu de la bataille jusqu’à l’armure qui se trouvait au sol. Il n’y avait pas de sang ce qui était plutôt étrange et lorsqu’elle se mit à genoux elle constata qu’il n’y avait plus rien dans l’armure.
Elle regarda autour d’elle et nota ce fameux Roubin qui s’était approché d’eux. Jaina se mis alors devant l’armure et se leva avec un regard plus que furieux. Il était empli de haine.
- Oh, quelle jolie demoiselle avons-nous là. Tu es venu te jeter volontairement dans mes bras c’est cela?!
- Plutôt mourir que de me jeter dans tes bras! Tu vas regretter ce que tu as fait!
- Dommage, alors prépare-toi à mourir comme ton stupide Capitaine.
Il prit alors son arc et encocha une flèche visant ainsi le front de la demoiselle. À cette distance, il était plus que sûr de ne pas rater sa cible, mais Jaina ne bougea pas. Non elle ne tenta même pas de se jeter sur le côté. Lorsqu’il laissa la flèche voler, celle-ci passa tout bonnement au travers de la demoiselle et continua son chemin se fichant entre les omoplates d’un bandit qui tomba au sol. Jaina nota le léger désarroi dans le visage de ce dernier alors qu’elle s’avançait vers ce dernier d’un pas lent affichant un sourire sadique… Elle disparut alors dans le sol comme si ce dernier l’engloutissait et n’en ressortit que derrière ce dernier. Celle-ci lui mit alors un bon coup de botte à la spartiate en plein derrière ce qui le fit tomber au sol à quatre pattes. Jaina le menaça alors de sa lance.
« Rendez-vous sur-le-champ! Vous ne faites pas le poids face à nous et pour toi, je n’hésiterai pas à t’embrocher de ma lance et s’il le faut, je t’arracherai le cœur à main nu… Je te ferai sentir la même douleur que je ressens en ce moment même! »
La flèche percuta directement l'intérieur du heaume, mais s'arrêta là, son empennage sortant de la fente de vision sans plus bouger. N'importe qui serait mort, et le tir était particulièrement bien ajusté, a croire qu'un pouvoir était à l'oeuvre.
Manque de chance, Arthorias n'était pas n'importe qui et alors que la bataille commençait, il secoua un peu la tête, avant de se relever précisément devant le fameux Roubin, la flèche dépassant encore de son casque.
Lentement, l'armure se remit sur ses pieds. Comme prévu, les gardes royaux mettaient en déroute sans trop de soucis les bandits qui avaient cru pouvoir profiter de la confusion.
Il faut dire qu'une dizaine de bandit de grand chemins contre huit gardes royaux en armure intégrale... Il fallait se demander quel genre d'idiot avait planifié cette attaque et en voyant le convois c'était demandé si c'était une bonne idée...
-C'était une bonne idée... à la base, manque de chance, il manquait de la préparation et du personnel.
Dit il en se remettant sur ses deux pieds.
Le chef des bandits, déjà humilié par Jaina regarda paniqué l'officier s'approcher de lui, la flèche encore dans le casque.
-Mais que.... quoi ....
Arthorias souleva l'homme au sol, reculant son bras pour lui expédier un direct en plein ventre, le gantelet blindé s'enfonçant dans son estomac avec la force d'un belier.
Roubin rendit son déjeuner instantanément au sol, se pliant en deux et revenant au sol qu'il avait à peine quitté.
-Je vous arrête pour tentative d’assassinat sur un représentant de la reine, et tentative de vol sur un bien du trésor
Sa voix se baissa, de telle sorte que Jaina fut seule à l'entendre
-Et pour avoir tenté de draguer Jaina....
Encore à terre, il lui passa les menottes anti-magie, le relevant brutalement avant e le pousser avec les autres bandits. La Garde Royale n'avait eu aucune peine à les capturer vivant, protégés comme ils l'étaient.
A croire que les bandits avaient eu vent de trop d'histoire ou des énergumènes armés de katana découpaient des plaques d'acier.
-Bon travail Jaina
Dit il en se rapprochant d'elle levant un pouce blindé, sa flèche toujours planté dans le casque. La vipère qui lui nouait les entrailles était momentanément partie.
Il était simplement heureux qu'elle aille bien et résista à l'envie de la prendre dans ses bras
Alors qu’elle était toujours en position pour l’embrocher, le chef des bandits s’était reculé dans l’espoir d’échapper à la demoiselle. Il avait levé ses mains, mais Jaina, n’y voyant plus clair, n’hésiterait pas à faire ce qu’il devrait être fait. Enfin du moins, cette dernière fut déstabilisée par la suite. Le mouvement de l’armure au sol qui commençait graduellement à se remettre sur pied et s’assembler tel un pantalon désarticulé. Puis, elle entendit une voix…sa voix. Elle en échappa sa lance au sol et fit un pas vers l’arrière. Lucy avait entendu ses prières, bien qu’au plus profond d’elle savait qu’il s’agissait d’un pouvoir.
La suite se passa assez rapidement. Les gardes réussirent à maîtriser les autres gredins alors qu’Arthorias s’occupa du chef d’une façon assez directe avant de ne le renvoyer contre le sol. Il prononça son verdict, puis baissa d’un ton, mais qu’elle put comprendre. Les joues de la demoiselle s’empourprèrent d’elles-mêmes bien qu’elle ne réalisait pas encore qu’il n’était pas mort. Cette simple phrase d’ailleurs permit à la demoiselle de faire des liens. Elle avait parlé à ce dernier d’un nouvel ami, masculin et cette fois-ci n’avait pas du tout apprécié le comportement du chef envers elle. C’était donc de la jalousie qu’il avait ressentie…Enfin, ce n’était pas ça l’important pour le moment. Non, l’arrestation complétée, son Capitaine se tourna alors vers elle, qui n’avait toujours pas bougé, et leva un simple pouce en guise de félicitation.
Jaina avait le cœur qui palpitait et le voir encore avec sa flèche en pleine tête la déstabilisait. Elle s’approcha de ce dernier d’un pas rapide puis elle tira alors sur le tube arrachant ainsi la pointe au casque et le jeta derrière elle. Pendant ce bref moment, les deux points lumineux qu’il arborait en guise d’yeux s’évaporèrent. Sans consentement, elle lui retira son casque rapidement afin de vérifier les dégâts que cela ait pu causer, mais il n’y avait rien, juste sa tête. Jaina retira ses gants qu’elle laissa tomber au sol et releva la mèche de ses cheveux et ne vit aucune trace de pointe…
Son regard croisa alors le sien. À ce moment précis, Jaina ne voyait que lui et avait oublié qu’il s’agissait d’une mission. Non, elle n’était plus la garde en fonction, mais simplement la femme qui se cachait sous son armure. Ses mains tremblantes glissèrent sur ses joues et sans se soucier des regards, Jaina se leva sur la pointe des pieds afin de pallier la hauteur qui lui manquait et déposa ses lèvres contre les siennes. Son baiser était délicat, mais à la fois poignant, comme si elle avait peur qu’il disparaisse de nouveau, comme s’il allait s’évaporer et que son armure allait encore s’écrouler sur le sol la laissant seule ainsi. Quand Jaina s’arrêta, elle resta près de lui…
« Ne refais plus jamais ça… j’ai cru….j’ai cru t’avoir perdu pour toujours, Arthorias. »
- J’savais pas qu’entre cousins on pouvait être si proche…
- Quoi, des cousins?
- Bas oui, c’est Jaina qui m’l’a dit.
Jaina commençait à réaliser dans quel merdier elle venait de les mettre et recula alors d’un pas histoire de remettre une distance raisonnable entre eux.
Il ne sentit pas la flèche lui être retirée, son corps de fer étant insensible à ce genre de désagrément. Cela dit, quand la jeune femme enleva son heaume, Arthorias sentit le vent frais sur son visage. Et la main de la jeune femme sur son front.
Cela suffit à lui faire perdre tout sens des réalités, et aussi à oublier l'état actuel de la situation. Le baiser qu'elle déposa sur ses lèvre le fit légèrement trembler alors que ses bras vinrent se poser autour d'elle, l'étreignant doucement dans un geste plus dicté par son cœur que par son esprit
Sa main se porta d'elle même sur la joue de Jaina, essuyant une larme avant de lui offrir un petit sourire.
-Promis... je... je deviens imprudent avec ce pouvoir...
Même s'il n'avait pas pu prévoir que quelqu'un serait aussi précis... Néanmoins il ne se voyait pas modifier son armure pour un si petit risque. L'armure parfaite n'existait pas.
Mais il ne tenait pas à ce que la jeune femme se fasse du soucis pour lui.
Il se préparait déjà à recommencer à l'embrasser quand le sifflement de ses hommes le fit tout autant sursauter.
Arthorias rougit... Se rappelant désormais qu'ils n'étaient malheureusement pas seuls. il se redressa alors que Jaina s'arrachait presque à lui.
-Hum....
L'officier peinait à trouver ses mots... Il n'était pas facile de trouver quoi dire ici, même s'il n'avait pas à se justifier devant ses hommes.
-Merci Jean, je vous fais confiance pour ce coup là
Et alors que les soldats passaient, Arthorias interpella le soldat qui avait demandé si la demoiselle avait beaucoup de prétendant avant d'ajouter à voix basse.
-Maintenant vous savez qu'elle à au moins un prétendant
Dit il avant de lui mettre une petit claque dans le dos. Et se tourner vers Jaina l’emmenant du côté des prisonniers qui attendaient à genoux, les mains entravés par des menottes, leurs armes remisés dans le chariot
S’éclaircissant le gorge il se tourna vers la jeune femme avant de dire
-Donc euh... nous étions censés être cousin ?
C'était donc ça qu'elle avait dit aux soldats pour justifier leurs proximité...
Arthorias était un peu déboussolé, mais d'avantage par le baiser que par autre chose.
-Hum.... c'était une bonne idée en soit
Avait-il envie de recommencer ? Bien sur... mais peut être qu'il ne valait mieux pas trop pousser la situation
Heureusement qu’il y avait Jean, toujours prêt à nous sortir du pétrin dans une situation comme celle-ci. Nos deux protagonistes avaient été sauvés par ce dernier qui avait attiré l’attention des autres soldats afin de dégager le chemin. Pas question d’essayer de contourner l’arbre et de sortir de la route avec la calèche. C’était des plans pour rester enlisé dans le sol. Les hommes attachèrent alors le tronc d’arbre de corde et s’assurèrent que cela était bien attaché à leur monture. Bien sûr, tous les cheveux se mirent à la tâche histoire de ne pas en épuiser qu’un seul. La force répartie ainsi permettrait aux chevaux de réduire leur fatigue et ainsi les risques de blessures.
Enfin, pendant qu’eux préparaient le tout, Arthorias et Jaina s’étaient approchés des prisonniers côte à côte. La demoiselle ne revenait toujours pas du geste qu’elle venait de faire. Elle qui voulait tout faire dans l’ordre, s’était littéralement jeté dessus enfin de l’embrasser devant tous. Mais le voir tomber ici avait fait comprendre à la demoiselle un peu plus ce qu’elle ressentait à son égard. Elle s’était sentie déchirée comme si une partie d’elle-même était morte à ce moment. De plus la rage et la colère qu’elle avait ressentie, elle ne le souhaitait à personne. Ce comportement n’avait pas été digne d’elle, mais ses sentiments l’avaient aveuglé. Même encore, elle lui jetait des regards afin de s’assurer qu’il allait toujours bien et qu’il ne tomberait pas et comme elle l’avait pensé, Arthorias avait finalement découvert son pouvoir. Quand celui-ci lui posa alors une question, la demoiselle sursauta légèrement comme si elle venait d’être prise sur le fait. Elle rentra la tête dans ses épaules en faisant une légère grimace.
«Euh, oui? C’était la seule chose qui m’était passée à l’esprit à ce moment-là, et puis, je me voyais mal dire que nous étions amis et encore moins parler de la vérité. »
Elle le regarda dans les yeux avec un léger sourire en coin puis se tourna alors vers le chef, Roubin, qui avait accumulé l’un de ces crachats qui donnaient mal au cœur lorsqu’on l’entendait pour finalement le cracher à leurs pieds.
Jaina plissa les yeux au ciel et ne s’attarda pas sur ce dernier. Elle voulait s’assurer que leur inspectrice allait bien après tout, elle n’était toujours pas sortie de sa calèche bien que le cocher buvait tranquillement sur son siège. Puisque Jaina était la plus proche après ce dernier, elle frappa doucement à la porte du carrosse.
- Tout va bien, c’est terminer maintenant.
- V..vous êtes sûre?
- Très sûres, nous les avons menottés et ligotés. Vous avez été blessée?
- Non…
- Bien, je reviendrai vous voir quand nous serons prêts.
La dame hocha la tête et reprit quelque peu ses couleurs alors que Jaina sortit de la calèche pour voir où en étaient rendus les autres. Elle s’approcha d’Arthorias et bien qu’elle ait envie de lui prendre la main une fois à ses côtés, elle ne le fit pas. Elle se mit droite et croisa ses mains dans son dos.
« L'inspectrice Shawn se porte bien, un peu sous le choc, mais elle devrait être apte à poursuivre sa collecte, mais quel est le plan pour la suite, Capitaine? »
La petite soldate était de retour et en effet, quel était le plan. Ils ne pouvaient pas trimbaler à la fois tous ses bandits et prendre le risque qu’il s’échappe ou s’en prenne au dernier village et ne pourraient pas non plus laisser les villageois les voir même de loin. Après tout, cela pourrait inciter une révolte surtout s’il s’agissait de membre de la famille. Enfin! La décision revenait tout de même au capitaine.
Arthorias rigola doucement, quand Jaina lui parla de sa méthode pour rester incognito au yeux des autres gardes, lui tapant doucement sur l'épaule
-Tu as bien fait, même si maintenant je crois qu'on saurait difficilement faire autrement, à moins de faire vraiment profil bas
Enfin nous verrons ça plus tard, pour le moment, il nous faut terminer cette satanée escorte.
Le crachat du chef des bandits, lui donna une soudaine envie de faire bien pire que lui envoyer un coup de poing en plein visage, mais il se retint de justesse, se contentant simplement de l'ignorer. Le reste viendrait plus tard.
Se contentant d'un haussement d'épaule, Arthorias repartit vers ces hommes qui eurent la conscience de ne pas faire plus de commentaire, restant professionnels jusqu'au bout.
L'officier laissa Jaina s'occuper de sa protégée du moment, il ne tenait pas vraiment à avoir plus de contact que ça avec elle. Loin de là.
Mieux, s'il pouvait l'oublier jusqu'à la fin de ses jours.... Ce serait un plus non négligeable.
Et lorsqu'elle descendit, il hocha simplement la tête avant de réfléchir à la suite de l'opération réfléchissant à comment il allait pouvoir mener la suite des opérations.
Les bandits étaient peut être connu dans le coin, et on ne savait jamais si l'un des membres du groupe était du village, ou s'ils étaient responsable de la méfiance ambiante. Quoi qu'il en soit il fallait les emmener au bastion de la garde le plus proche.
-Pour la suite ? Nous allons nous séparer en deux groupes, Jean et quatre gardes vont partir pour le bastion le plus proche avec nos prisonniers du moment, et les confier à la garnison, quant à nous, on va simplement terminer notre escorte, il y a rarement plus d'un groupe de bandit actif dans la même localité.
C'était même plus qu'improbable. La route n'était pas très passante, et les villages pas des plus riches.
Et 5 soldats seraient suffisant en cas de complications.
-Normalement nous n'aurons pas d'autres soucis, je vais transmettre à Jean les instructions. Et.... peut être que nous pourrons nous détendre un peu une fois cette assignation terminée non ?
Il lui fit un grand sourire, passant une main sur sa joue avant de filer vers Jean pour lui transmettre les ordres.
A quoi bon le cacher.... maintenant que tout le monde les avait vu.
Jean, lui se contenta simplement d'un petit sourire narquois envers son capitaine avant d'emmener les bandits, les poussant sans ménagement sous le regard impassible de l'officier.
Il ne restait qu'à assurer la fin... rien de bien compliqué en théorie
Arthorias se prépara mentalement. Beaucoup de choses allaient être compliqués au retour... Non pas qu'avoir des relations avec ses subordonnés était proscris.... mais les rumeurs allaient fuser.
Jaina se tenait toujours les mains croisées dans le dos dans une poste bien droite. La tête haute et le menton levé, elle attendait les instructions de son capitaine. Maintenant qu’ils avaient écarté le danger, ils étaient maintenant prêts à reprendre la route. Ainsi donc une partie de la troupe escorterait donc les malfrats. Le petit groupe serait dirigé par Jean alors que les 5 autres gardes, Arthorias et elle-même inclus continueraient leur avancé vers le prochain village. Elle hocha la tête suite à ses explications et elle s’apprêtait à aller récupérer ses biens qu’elle avait laissés sur le sol, mais celui-ci semblait désirer ajouter quelque chose. Il voulait se détendre après cette assignation? Oui ils en auraient bien besoin et puis, Jaina avait agi impulsivement et savait ce que cela impliquerait. Le bouche-à-oreille était bien pratiqué à la caserne et cela se répandrait rapidement à l’extérieur. Elle ne voulait pas causer de soucis à qui que ce soit, mais il était trop tard pour reculer. Un petit sourire s’afficha sur son visage au contact de sa main contre sa joue, puis elle fit un léger mouvement de tête afin d’accompagner ses paroles.
« Oui, nous méritons bien un moment de détente. Je le pense aussi. »
Elle pensa aussi qu’ils auraient certainement besoin de discuter un peu… Après tout, elle était partie en ne laissant qu’une lettre, puis avait disparu plusieurs jours, pour ne réapparaître qu’aujourd’hui à ces yeux, bien qu’elle s’était entraînée entre temps sur le terrain. Bref, il est sûr qu’elle savait maintenant mettre un mot sur ce qu’elle ressentait, mais voilà. Enfin, elle secoua la tête refusant à se prendre la tête. L’important c’est qu’il était toujours là et vivant.
Ils purent reprendre la route et contrairement aux deux autres, Jaina avait pris sa monture pour voyager aux côtés des autres gardes. Ce n’était pas seulement parce que l’inspectrice ne disait plus un mot, mais aussi parce qu’il serait plus facile pour elle aussi de réagir en cas de pépin. Mais ça n’arriva pas. Ils avaient placé leur monture de façon spécifique afin que chacun d’entre eux puisse surveiller un côté. Jaina s’était placé au côté gauche de la calèche, là où était assise l’inspectrice. Elle pouvait ainsi la surveiller en même temps.
L’arrivée au village se fit plus tard que prévu due au problème rencontrer, mais la collecte s’était faite sans accroc. Il faut dire que Jaina avait prévenu qu’aucun comportement dysfonctionnel ne serait toléré. Et puis, elle n’avait plus la patience et la tolérance qu’elle avait eue du matin. Même Shawn semblait tendue, mais son ton était moins sec et rêche qu’au début. D’ailleurs, depuis leur départ, en début de journée, les gardes avaient eu le temps de s’accorder qu’une trentaine de pauses.
Quand la collecte se termina, Jaina s’étira et aida à ranger le tout. Elle remercia la coopération des villageois et retourna à leur monture. Il devait être en fin d’après-midi, voir début de soirée. Il était quand même tard et avait cru que cette journée ne finirait jamais.
« Je suis tellement morte que je crois que je pourrais m’endormir sur mon cheval, mais j’ai faim… Quoi que, qui dort dîne, non? »
Jaina parlait surtout pour se tenir éveiller. Elle avait hâte de retrouver la capitale et son lit. Elle était épuisée et avait vécu bien trop d’émotion dans la journée.
Finalement tout se passa bien sur la fin. La contrôleuse était visiblement trop terrifiée pour émettre le moindre commentaire négatif, et elle se contenta de faire calmement son travail.
Elle venait d'apprendre la réelle utilité de gardes, chose qui avait du lui échapper jusque là. Peut être était ce du à la pointe de flèche qui dépassait de la porte de sa calèche.
Quoi qu'il en soit, aucuns autres soucis ne fut à déploré, et le village suivant livra calmement ses cristaux, sans poser de soucis.
Les nouvelles allaient vite à la campagne. Enfin surtout dans des endroits aussi petit. Et si ce n'était pas déjà fait, cela viendrait bien assez vite.
Passeraient-ils pour des héros ? Ou de sale garde ayant mis en prison des fils et des filles de locaux ? Seul le temps le dirait et Arthorias passerait bien vite à autre chose.
Remontant sur son destrier, il se porta à hauteur de Jaina, la gratifiant d'un grand sourire avant de poser une main sur une des siennes
-Allez ma grande, on rentre à la capitale et tu pourra dormir autant que tu le voudra, que ce soit dans ton lit, dans le couloir... enfin ou tu veux !
Dit il en rigolant doucement avant de reprendre la route, sans pour autant laisser passer le gargouillement de la jeune femme
-Il faudra tout de même que je fasse quelque chose pour ta faim constante, ça commence à devenir préoccupant
Et sur ces mots, ils partirent rejoindre la capitale, livrant la contrôleuse à la ministre, a mission accomplie