« Un vieux fou seul qui vit dans une piaule qui sent mauvais? En fait c’est un p’tit vieux bien normal ma parole! »
Bon, d’accord, ce n’était pas drôle de se moquer des personnages âgés et cela fait longtemps que je n’en avais pas vu. Enfin, s’il faisait de la transformation il était normal que l’odeur dégagée soit nauséabonde. Après tout, le lugulubre en lui-même était quelque chose. Soit il avait trouvé le moyen de maîtriser l’odeur de la plante soit il avait un pouvoir qui lui permettait de ne pas sentir ce genre de truc.
« En effet, j’veux pas m’faire accuser à tort pour avoir casser des fenêtres si jamais on ne peut rien contre lui, mais c’pas légal du tout ce qu’il cultive. Je ne vois pas pourquoi vous vous embêtez à vouloir faire un contrôle. Ce n’est sûrement pas une propriété privée, donc on a tout à fait le droit d’être ici... »
Enfin, c’était elle la chef, donc j’allais suivre ses indications. Je levai mes bras en guise de reddition lui montrant que j’allais me plier à sa volonté et je me dirige alors sur le côté de la bâtisse, bien que les fenêtres semblent être cachées par le drap noir que j’avais cru apercevoir. Enfin, j’essaie de me planquer sous une fenêtre et de voir dans cette dernière. Je finis par trouver une petite ouverture. Y devait bien avoir un moyen de l’ouvrir sans la casser non? Enfin, j’entends au loin, Bridget parlé sans trop comprendre ce qu’elle dit.
L’homme à l’intérieur semble sursauter faire un vacarme fou alors qu’il se démène pour essayer de cacher le tout. Je l’entends jurer à travers la fenêtre et pour ma part, je me retiens de ne pas me marrer trop fort. Il retire son sarrau et replace ses cheveux avant d’ouvrir la porte légèrement pour se glisser en dehors de la maison. Il joue nerveusement avec ses mains, mais ça, je le vois plus
« B…bonjour, c..comment puis-je vous aider, lieutenant? » dit-il en bégayant.
Pour ma part, je me bas avec la fenêtre que je finis par forcer et l’ouvrir vers le haut puisqu’il s’agissait d’une fenêtre guillotine. Le bois avait légèrement craqué, mais bon, je n’ai pas cassé de fenêtre! Le vent semble s’incérer dans la demeure tout en faisant sortir les vapeurs nauséabondes à l’extérieur. Ma tête tourne un instant et je fais un pas vers l’arrière pour m’en sortir.
« Ça schlingue, bordel! »
J’entends un craquement juste derrière moi et quand je me retourne, je me prends l’un de ses coups en pleine poire. Sous l’impact, je perds l’équilibre et me prend le mur de la maison. J’dois avoir fait pas mal de bruit avec tout ça, mais je suis trop sonnée pour comprendre ce qui se passe. Mon sourcil gauche me fait un mal de chien et l’arrière de ma tête pareil. Je lève les yeux pour remarquer un homme d’une stature imposante m’attraper par l’armure et me bouger comme si je ne pesais rien. Il me fait glisser sur le sol comme un gros sac et quand il est devant, il interrompt la conversation que devait avoir la lieutenante avec le vieux pour me placer juste devant lui, mais assez éloignée de ma partenaire.
« Hey, j’te connais toi! » dis-je avec la tête qui tourne encore.
Je sens sa grosse main frapper l’arrière de ma tête accentuant ainsi le martèlement entre mes deux oreilles.
« Ta gueule, on te cause pas toi! » Il lève ses yeux tout en retirant mon capuchon pour me tirer par les cheveux. Il avait sorti un couteau de sa poche qu’il avait déplié et jouait dangereusement avec ce dernier en s’adressant finalement vers la garde.
« J’aime pas les fouineuses dans votre genre et je veux surtout pas de problèmes. Ça nous ferait perdre un paquet de cristaux cette histoire-là! Alors va malheureusement falloir faire disparaître les témoins… »
L’homme n’est pas serein mais qu’il le serait avec un lieutenant devant sa porte surtout quand on sait qu’on pratique des actes illégaux ? Personne mais je continue à garder mon calme et essaye d’avoir des informations.
- Oui, je voudrais avoir votre formulaire d’autorisation d’occupation de terrain. Je ne me rappelle pas que le secteur permet de telles installations pour des activités autres que refuge de chasse.
Ne souriant pas, j’attendais gentiment qu’il me donne ce fameux papier mais un bruit se fait entendre. Ma main va aussitôt sur la garde de mon épée et j’étais prête également à sortir l’autre si nécessaire. Ils étaient deux, nos plans changent.
- Trafic d’humains aussi je dois rajouter sur votre chef d’inculpation ?
Ah ah ah, ma vieille, on s’en fiche de vos procédures, vous allez toutes les deux mourir.
Heu… calme toi, on va se faire repérer si on les tue, c’est un lieutenant.
Tout le monde veut la mort de cette chose, la lieutenant… on dira qu’elle a disparu plus à l’ouest. Ne t’inquiète pas !
Euh…
Alors si on essayait nos poisons ? Nous avons des cobayes humains enfin quasi-humains.
Bon, c’était clairement des menaces. Il y avait l’homme tremblant, le chercheur certainement et cette grosse brute. Lui, il était incontrôlable et c’était de lui que je devais m’occuper. Le chercheur, je m’en occupe après. Bondissant sur mes jambes, je pousse le chercheur contre les étagères qui se fracassent, lui au moins, il est K.O quelques secondes. Je fonce droit vers l’homme, coude en avant. Désolée Saryna mais tu vas tomber avec lui mais on doit enlever le couteau qui est près de ta gorge. Ma bras se déplie, je frappe aussitôt l’épaule de l’homme pour le faire basculer, Saryna est pris dans la chute mais elle s’écrase sur lui. Il ne sait pas ce qu’il se passe mais moi je vois très bien le déroulement de la chose. Je tire le bras de la chasseuse et la relève aussitôt sur ses deux jambes sans ménagement.
- Occupez vous de l’autre.
L’homme au sol est hors de lui mais je place aussitôt ma botte sur sa main pour lui écraser et qu’il lâche le couteau. Je m’accroupis aussitôt, mon genou s’écrasant sur sa traché. Il souffle et devient blême.
- Ce n’est pas bien de menacer un officier vous savez...
Il se débat avec force mais j’accentue la pression sur sa gorge.
- Tutututut, plus bouger on a dit.
Bon, comment s’en sort ma camarade du jour.
Elle m’a dit de m’occuper de ce dernier, alors tant que je ne le tue pas, je peux faire ce que je veux non? Je fonce alors vers le scientifique qui avait parlé de poison et dès que je me trouve à moins de deux mètres de ce dernier, j’ouvre l’a bouche crachant dans son visage une substance blanche qui recouvre son visage formant ainsi une toile, mais à l’allure gluante et collante. L’homme semble se débattre et essayer de la retirer, parce qu’il recherche frénétiquement son souffle. J’attrape l’un de ses bras, que je ramène vers l’arrière tout en le poussant vers l’avant pour l’obliger à se mettre à genou contre le sol.
« Ne résiste pas et je te ferai respirer. Sinon, ça va me faire plaisir de te faire tester MON poison… Et je dois te dire que l’administration de celui-ci est plus douloureux. »
Il obtempère bien que je l’entends gémir sous la toile et je glisse ma main libre vers son visage faisant une ouverture à l’aide d’une de mes griffes. Il gonfle ses poumons d’air et semble se détendre. Par la suite, je lui mets un pied dans le dos et le force à se coucher alors que je conserve son bras en main.
« Si tu tentes de fuir, je te disloque l’épaule, puis je ferai la même chose avec l’autre. Et si tu ne comprends pas, je vais devoir te briser les genoux. Alors, reste sage! » Dis-je en lui tapant la joue de ma main libre. Je m’assieds sans scrupule sur ce dernier le gardant en clé de bras afin de garder la maîtrise sur celui-ci. Contrairement à la lieutenante, je n’ai pas de menotte et j’avais déjà bien utilisé ma toile pour le moment et je commençais à ressentir les effets de mon manque de protéine alors j’allais éviter de l’utiliser pour le moment. Je ne veux pas que cette histoire tourne mal. Enfin, j’ai une drôle d’envie… j’ai jamais touché à une clope de mon existence, mais j’ai une terrible envie de fumer. Va savoir pourquoi?!
L’homme se débat et après plusieurs remise à l’ordre, je lui fais une clé de bras pour qu’il puisse enfin se tourner à plat ventre pour que je lui passe les menottes. Ca le calmera un peu et je serai plus tranquille. J’entends du bruit derrière moi, je ne sais pas ce qu’elle fait Saryna mais maintenant que mon prisonnier est immobile, je peux l’aider.
Je suis surprise qu’elle maîtrise sa cible sans l’avoir tuer, j’avais peur de cela quelques instants et je voyais déjà la paperasse en perspective. Tirant des menottes de ma ceinture, je m’approche de la chaise improvisée de la chasseuse.
- Allez, je m’en occupe.
Elle me donne la main libre et j’accroche directement le premier anneau et attrape le second poignet.
- je crois qu’on a trouvé les coupables de ce massacre. Vous venez m’aider pour les ramener ? Je vais faire appels aux enchanteurs royaux pour s’occuper de tout ça.
Ils pourront estimer l’hauteur des dégâts et surtout trouver rapidement le remède contre le poison qui tuent à petit feu cette partie de forêt. On soulève chacune notre prisonnier et regarde la chasseuse qui fixait quelque chose depuis tout à l’heure.
- Vous allez bien ? On peut attendre avant de partir.
Si c’était nécessaire, on pouvait attendre quelques instants avant de reprendre la route vers les grandes portes de la Capitale. Lucy arriva aussitôt à mes jambes, fière de s’être cachée pendant la durée du combat. Je lui donne quelques caresses pendant que l’homme de main essaye de donner des coups de pieds à mon catosorus. Un savant coup de talon dans le genou et le voilà plié en deux.
- On ne fait pas de mal aux animaux et encore moins au mien.
Il continue de grommeler et je le tire sur ses bras placés derrière son dos. Ce n’était pas agréable mais ça avait le mérite qu’il se taise un peu et enfin il se plaint de douleur maintenant.
- Saryna, vous prenez la tête ?
« J’vais aller chercher l’autre clampin que tu as envoyé dans les étagères. Faudrait pas perdre un précieux témoin, non? »
Je place ma cape de façon à ce qu’elle cache une partie de mon visage et je vais chercher notre homme bien rapidement, en le glissant sur le sol. Quand je ressors de là, j’ai l’impression d’être légèrement étourdie et je fixe au loin, comme si j’entendais l’appelle de quelque chose et la voix de la lieutenante me fait sortir de cette transe. Je secoue la tête.
« Non, c’bon, vaut mieux y aller maintenant. Que de trop traîner. On ne sait pas ce qui peut nous tomber dessus. »
Tout ce que je sais c’est que j’vais me chasser un gros steak pour ce soir et ça va être délicieux! Enfin, je regarde le matou qui s’en vient avec son air tout heureux et soudainement j’ai l’eau à la bouche, comme un chien qu’on enquiquine avec un morceau de nourriture, mais qu’on ne lui donne jamais. J’ai l’impression que l’araignée en moi me cri de bouffer le matou, mais la garde ne me laissera jamais faire. Je serre mes poings fortement puis je finis par me gratter l’arrière de la tête. J’ai l’air d’une toxicomane en manque et en vrai je m’en fiche, mais quand même. Je prends alors la tête en m’étant assuré que les deux escrocs étaient bien attachés laissant le troisième à notre garde préférée et on reprend notre marche, mais dans le sens inverse. Je m’assure de prendre mon arc en main histoire d’avoir toujours quelque chose pour les avoir en joue au moindre signe, mais je sens que ma main droite fait des siennes. Elle tremble légèrement et j’essaie de la cacher aux autres. Je crois que c’est dû au noyau de la dryade plus tôt et ça expliquerait aussi pourquoi ma capacité à créer des toiles s’est avérée fort limitée… Ça avait sûrement consumé de mon énergie et pi sans parler du coup que je m’étais mangé en pleine tronche.
« J’vous le dis, si on croise encore une créature, je les laisse se faire bouffer. Je vais pas risquer ma peau pour l’un d’eux… »
Tout ce que j’espérais c’est que le retour ne soit pas plus long que l’aller…
Je ne sais pas si l'euphorie de fin de combat est tombée pour Saryna, je la trouve quelque peu étrange, peut-être la fatigue mais nous continuons de marcher vers la grande porte. J’espérais intérieurement qu’on ne croise personne, ni de bête, ni d’hommes. Ces gaillards sont de mauvaise compagnie et l’envie de leur briser la mâchoire m’est venue mais je ne fis rien.
De longues minutes plus tard, la forêt devient de moins en moins dense, signe qu’on se rapproche enfin de la Capitale.
- Nous y sommes presque Saryna !
Presque était le mot, j’avais une tonne de paperasse à faire mais surtout je dois convoquer le plus rapidement possible les autorités compétentes pour la suite de l’aventure. Bien entendu, je dois m’arranger pour la prime de la chasseuse, elle a fait du bon boulot et tout travail mérite salaire ! Je décide de relayer ma collègue du jour pour prendre un autre homme à ma charge, elle ne va pas s’occuper de ses deux lourdeaux, seule. Surtout qu’ils sont aussi agréable qu’une porte de prison.
Je ne sais pas combien de temps nous étions partie mais une fois sortie de la forêt, on voit le soleil qui décline peu à peu. Des hommes qui gardent la muraille viennent à notre rencontre pour nous aider.
- Merci, prenez les et amenez les au bastion de Ouest. Je vais vous y retrouver.
Les deux gardes prennent nos prisonniers et Lucy décide aussitôt de me faire un câlin à mes jambes.
- Ouais, ouais, nous aussi on a bien travaillé.
Je m’accroupis pour quelques caresses et je regarde la femme-araignée.
- Merci encore pour aujourd’hui Saryna.
Je sors un papier officiel de la garde pour qu’elle aille chercher sa prime de vacation.
- Tenez, vous l’avez bien mérité et j’espère qu’on refera équipe ensemble, j’ai encore pas mal de choses à apprendre puis ne vous inquiétez pas, je m’occupe de la forêt, elle sera comme neuve.
Un léger sourire et je tends la main à son encontre.
- Merci beaucoup….
« Oh, arrêtez de geindre, sinon je vous fais bouffé vos langues et en ce moment j’ai le sentiment que j’ai la patience à moins milles si vous voyez ce que je veux dire. »
Ils se taisent un moment, mais je les vois se jeter des petits regards. Enfin, en sortant de la forêt je sens le vent souffler sur nous. Il fait déjà plus lumineux que sous le couvert des arbres bien que notre astre solaire décide qu’il est temps pour lui de se préparer à aller se coucher. Des gardes nous approchent pour venir récupérer les paquets cadeaux qu’on leur apportait et je me retourne finalement vers la garde.
« Ça fait partie du boulot, pas la peine de me remercier. En tout cas, vous m’avez pas mis d’épines dans les pieds, vous êtes très efficaces et c’est agréable de travailler pour quelqu’un comme vous. »
Ouais, ça m’arrive de faire des compliments. Je ne suis pas méchante et je ne mords pas. Enfin, je tends la main et je récupère mon papier qui me disait ce que j’avais le droit de toucher, mais ça fallait que j’aille le récupérer. J’espérais que c’était encore ouvert à cette heure-ci, sinon c’était bien grave. J’étais encore ici pour quelques jours. Enfin, je suis quand même touchée par ce qu’elle me dit alors je lui souris malgré mon sourire à la dentition pointue. Je lui prends volontiers la main serrant cette dernière fermement.
« Merci bien. Au plaisir de vous revoir un de ces jours! »
Je replace ma capuche sur ma tête et me retourne par la suite, ne lui faisant qu’un signe de main toujours de dos et je fourre mon papier dans mon armure de cuir au niveau de ma poitrine. Je voulais le garder près du cœur comme on dit, bien que je ne voulais pas le perdre tout simplement et il y avait peu de chance qu’une main baladeuse ne s’y faufile sans que je le remarque. Bref, ce fut une bonne journée j’espérais juste qu’aucun ennuie de nous retombe dessus… Ça serait malin. Enfin, mon pas finit par s’accélérer et je finis par disparaître de la vue de tous.