Comme si je ne pouvais pas me balader tranquillement dans l’Archipel sans que l’on me colle un chaperon dans les pattes… Et cette fois, March s’est rangé du côté de Mère et Père ! Ce traître… Je ne peux même pas aller chercher un lézard sur l’Île Sud sans que Père ne décrète qu’une escorte est nécessaire. Habituellement, March se porte volontaire pour m’accompagner mais là, il doit se rendre à Grand Port pour le commerce de sa famille. Quoi que j’ai pue dire, rien n’y a fait… L’héritière des Maple ne se promène pas en pleine nature sans une escorte adéquate. Résultat des choses, mon excursion a été décalée de plusieurs jours le temps qu’ils trouvent un “expert” pour m’accompagner. D’accord, je me fatigue vite mais il ne faut pas déconner, je suis capable d’attraper un lézard toute seule. J’en ai plein dans ma serre, j’ai l’habitude.

Jour j pour mon “expédition” de capture sur l’Île Sud. Noblesse oblige, je doit être de retour à la maison familiale pour le souper… Rien que l’aller-retour en bateau va occuper presque la moitié de la journée, et je ne compte pas rentrer sans mes lézards, j'espère juste que mon “chaperon” ne sera pas une brute épaisse sans cervelle. Le soleil a peine levé, je suis déjà levée et apprêtée pour le voyage. Comme pour chacune de mes expéditions, j’ai revêtue mon “armure” noire et rouge spécialement faite pour me protéger de mon propre pouvoir. Il y a mieux pour aller capturer des animaux aussi vifs mais il faut bien faire des concessions pour avoir le droit d’y aller moi-même… Avec Mère, je patiente dans le boudoir autour d’un thé. Mon escorte est censé arrivé assez tôt pour que l’on puisse prendre le premier bateau pour nous rendre à l’Île Sud.

La patience est un art que j’ai appris depuis le temps… Et c’est une bonne chose pour chasser les lézards. Et une encore meilleure quand il s’agit d’éviter les foudres de Mère. Si c’est elle et Père qui ont décidé qu’une escorte avisée était nécessaire, il est clair que je n’ai tout de même le droit à aucun faux pas en leur présence. Tasse de thé à la main pour patienter en faisant la discussion à Mère sur mes dernières actions auprès de la population de l’île, j’entend distinctement que l’on frappe à la porte. Mais pour autant, ni Mère, ni moi ne bougeons du boudoir. Accueillir les invités n’est une activité louable pour une dame que lors de réception donnée à la maison… Nous nous levons lorsque l’on invite l’aventurier à entrer dans la pièce. Mère vient tendre une main délicate au jeune homme qui entre pour le saluer. En retrait, j’effectue une révérence pour le saluer à mon tour. Je suis contente de voir qu’ils ont tout de même sélectionner un aventurier assez jeune pour s’entendre avec moi non un plus âgé qui m’aurait traitée comme une gamine. Mais je ne doute pas qu’il a des références non-négligeable pour avoir été engagé par Père. Je le détaille rapidement pendant qu’il se présente. Même taille que moi, fin mais assurément aussi musclé que March après son passage sur les navires Landwig comme matelot. Son regard et son assurance trahissent son expérience… Parfait, il ne sera certainement pas juste un poids qui voudra me mettre dans un cocon comme les plus âgés. Alors qu’il se présente et nous interroge sur les besoins ayant mené à son recrutement, Mère l’invite à s’installer.

Installez-vous monsieur Orgrin, n’hésitez pas à prendre un peu de thé et des biscuits. Je suis Esthria Maple, et voici ma fille, Onélie. Mon époux a souhaité vous engager afin de protéger Onélie lors de son expédition sur l’Île Sud.

Mère a un ton posé prenant ensuite une gorgée de thé. Sûre d’elle, elle n’a aucune once d’hésitation. Je suis encore loin d’avoir son aplomb. Bien droite, j’essaye de suivre l’exemple de Mère pour expliquer l’objet de mon expédition.

Sur l’Île Sud vit une espèce de lézard que je souhaiterai ajouter à mon élevage. Je compte capturer deux spécimens pour débuter l’élevage de ces reptiles. Nous devrions être de retour ce soir si tout se passe comme prévu.

Mère m’interromps en se toussotant.

Vous devez être rentrée pour le dîner ma chère fille. Dois-je vous rappeler que votre fiancé et ses parents viennent pour le dîner ?

Non Mère, cela ne sera pas nécessaire.

Comme si ce n’était pas fait exprès que les Landwig viennent ici pour des négociations et le dîner… En bonne dame, je n’ai pas le choix que d’être présente à ce repas où l’on va certainement encore parler “mariage” et éventuellement “futurs héritiers”... Tout pour nous mettre dans un embarras extrême tout au long du repas.

La traversée vers l’Île Sud dure approximativement une heure. Nous devrions arriver en milieu de matinée. Nous reprendrons la mer en fin d'après-midi. Cela vous convient-il ?

Pour un aventurier tel que je l’imagine, cela ne devrait être qu’une formalité, presque une journée de repos même.

L’aventurier ne semble pas être vraiment à l’aise dans le salon. A moins que cela soit lié à la discussion peu attractive de Mère qui me rappelle mes obligations. Mais cela sera de courte durée, nous allons devoir partir rapidement pour attraper le navire. Profitant d’un blanc dans la conversation, il réclame de plus amples informations sur notre destinations et nos proies arguant qu’il peut également aider pour la capture des reptiles.

L’Île Sud est la plus grande île de l’Archipel, nous nous rendons dans la zone nord de l’île. Les villages sont nombreux et il y a peu de brigands. Le relief est rapidement escarpée de ce côté de l’île, les villages sont principalement montés sur pilotis. Nous n’allons pas entrer très loin dans les terres, les forêts où vivent les lézards se situent non-loin des côtes. Les lézards ne sont ni venimeux ni une quelconque menace, un bon gant en cuir suffit à se protéger de ses griffes et crocs.

La faune locale ne devrait pas poser un grand problème à un aventurier comme vous, monsieur Orgrin.

L’un des plus gros prédateurs de la zone est la panthère étoilée. J’espère qu’il est au moins capable d’affronter ce genre de bêtes sans trop de difficultés. Je m’y suis déjà rendu avec March, nous n’avons pas rencontré le moindre prédateur, je suppose que cela sera la même chose aujourd’hui. L’ensemble des informations donnée, l’aventurier rappel qu’il attend que sa récompense soit prête pour notre retour.

Bien entendu monsieur Orgrin, l’équivalent de trois cristaux clairs attendront votre retour avec ma fille.

D’un geste, Mère appelle un serviteur qui récupère un plateau sur un buffet. Je n’y avais pas fait attention jusqu’à maintenant. L’homme apporte le plateau jusqu’à Mère qui prend en main les trois bourses posées dessus. Elle les pose sur la table comme preuve de sa bonne foi.

Et si vous veillez à ce que Onélie soit de retour à l’heure dite, j’ajouterai une quatrième bourse. Cela vous convient-il ?

Ils ont engagés un aventurier à un tel prix ? Il doit vraiment être exceptionnel pour justifier un tel salaire… L’affaire étant visiblement entendue, je me lève annonçant l’heure du départ. Il est grand temps que l’on parte avant que Mère ne trouve le moyen de rajouter encore d’autres contraintes à cette expédition.

Nous allons donc partir maintenant. Mère, je vais prendre congé.

J’effectue une révérence et commence à quitter le boudoir invitant l’aventurier à faire de même. La calèche nous attend déjà. Avec mes petites cages et un sac pour manger. Je grimpe sans faire de cérémonie pour m’y installer après avoir saluer notre cocher. Une fois l’aventurier installé également, la calèche s’ébranle pour prendre la direction du port. Le trajet devrait durer pendant un demi-heure alors j’interroge l’aventurier qui a attisé ma curiosité maintenant que je sais quel récompense Père a accepté de lui verser pour s’adjoindre ses services.

Puis-je vous appeler Nivix, messire Orgrin ? Je suppose que ce genre de mission n’est pas très passionnante pour vous ? En temps normal, March m’aurait accompagné mais il est occupé par les affaires de sa famille.

Les champs de l’île défilent autour de nous et le port se dessine au loin. Le mat de plusieurs navires sont visibles au-dessus des maisons entourant le port.

Je m’excuse d’avance pour la source d’ennui que ce travail doit représenter pour un aventurier de votre calibre. Peut-être pourriez-vous me conter certaines de vos aventures durant la traversée ? Je suis curieuse d’entendre le genre d’aventures que vivent les aventuriers puissants.

Ma rencontre avec Red m’a montré que les aventuriers ont toujours des choses intéressantes à raconter et à m’apprendre. Je connais mal le continent et ce que Red m’a raconté ne m’a pas donnée confiance dans la capacité du royaume pour aider l’Archipel. J’aimerai comprendre pourquoi le continent est si différent de l’Archipel… Red m’a dépeint un tableau bien sombre, j’aimerai avoir plusieurs visions. Et les aventuriers en sont certainement la meilleure source, eux qui voyagent dans tout le royaume.

Cet aventurier est intéressant, même si Mère et Père le payent gracieusement, il ne prend pas de gant pour répondre de façon politiquement correcte tout en faisant savoir que la pique de ma mère n’est pas passée inaperçue.

Après notre départ, le jeune homme s’installe en tailleur par terre dans la calèche me faisant sourire. Un homme simple qui ne se pose pas de questions plus que nécessaire, nous devrions réussir à bien nous entendre pendant cette journée. A sa demande, je ne fait aucun commentaire sur sa préférence du sol dur de la calèche plutôt que le confort des sièges. Je suppose qu’être aventurier implique que tout devient une assise confortable après quelques temps à parcourir le royaume. Je souris lorsqu’il affirme qu’il ne me vouvoierait certainement pas du tout.

Ce n’est point un soucis, Nivix, je préfére même.

Certes il est là pour assurer ma protection, mais si cela peut être fait dans une bonne ambiance, c’est toujours mieux. Et j’ai beau être une dame, j’aime la simplicité qui caractérise notre vie dans l’Archipel loin de toutes ces manigances entre nobles décrites par Red. L’aventurier vient ensuite m’expliquer qu’assurer des missions d’escorte comme celle-ci fait aussi partie du travail de tout bon aventurier. Je tique sur le fait qu’il soit encore blessé de sa dernière mission pour la Guilde mais n’ose pas m’enquérir de son état de santé réel, cela ne me semble pas approprié malgré que cela soit lui qui l’évoque en premier. Son commentaire sur la prime assez impressionnante offert par mes parents me fait rire.

Notre famille payent toujours grassement ses employés. Père me dit souvent “Un homme qui peut subvenir au besoin de sa famille grâce à son travail est un homme heureux. Et un homme heureux travaille mieux ce qui fait qu’il mérite amplement son salaire”.

Une vision qui a toujours fonctionnée chez nous. Nos employés ont toujours été fidèle à leur poste et travaillent avec le sourire. J’en conclus qu’ils sont heureux de leur vie sur l’île. Nivix enchaîne avec le récit de sa dernière aventure. Je reste pantoise de savoir qu’il est l’un des membres de l’expédition ayant été envoyée par la couronne dans la fameuse Citadelle des Tréfonds à la frontière des Terres Gelées. Le sujet n’a pas vraiment intéressé la population locale car la Citadelle est très loin par-delà la mer, pour nous, c’est quelque chose qui ne nous touche pas. Pourtant, j’ai suivie avec attention les communiqués conjoints de la Couronne et de la Guilde que nos matelots ramenaient de leurs voyages jusqu’à Grand Port. Mais c’est toujours plus intéressant d’avoir le retour direct d’un des participants. Sa description d’un monstre immense de la Citadelle est prenante, dire qu’un monstre comme cela se cache sous les montagnes. Mais le monstre n’était pas le seul danger de la Citadelle…

Vous avez réussi à revenir en vie malgré tout ça, vous devez être super fort même parmi les aventuriers ! Comment avez-vous réussi à échapper à ce monstre géant ?

Cela me semble tellement exceptionnel que cette aventure… Comme me l’a décrit Red, la vie d’aventurier semble être une succession d’expériences exceptionnelles. Des expériences qui ne m’attirent pas spécialement mais que j’aime écouter. Le récit de l’aventure de Nivix et ses compagnons dans la Citadelle continue jusqu’à notre arrivée au Port. Le cocher immobilise la calèche au bout du ponton menant au navire que l’on va prendre.

Et voilà, je vous attendrait ici-même ce soir Mademoiselle Maple. Je vous souhaite une bonne chasse sur l’Île Sud.

Merci pour le trajet Samuel. A ce soir.

Le navire est un simple bateau de pêche qui doit se rendre dans les eaux côtières de l’Île Sud pour une récolte de nacre noir. Comme ce sont des pêcheurs travaillant pour ma famille, ils vont nous déposer sur l’île avant d’aller faire leur récolte. Et ils nous récupérerons lorsque l’heure de rentrer sera venue. Accompagnée de l’aventurier, je me dépêche de rejoindre la planche permettant d’accéder au pont, les matelots sont déjà prés à partir.

Mes excuses pour notre retard, nous avons été retenus plus longtemps que prévu par Madame Maple.

Ce n’est pas un soucis Mademoiselle. Le vent nous est favorable, cela sera vite rattrapé.

Je fait une rapide révérence pour saluer les quatre matelots et présente Nivix.

Je vous présente Nivix Orgrin qui nous accompagnera aujourd’hui.

Le Capitaine s’approche de l’aventurier avant de lui tendre une main franche.

Bienvenue sur le “Chasseur des Mers” jeune homme, je suis Alderich Transtoir, capitaine de ce rafiot. J’espère que vous avez le pied marin, cela va secouer un peu plus que la bicoque qui vous a amenée sur nos belles îles !

Alderich lui assène une tape franche sur l’épaule. Les présentations faites, le Capitaine ordonne à son équipage de se mettre en place pour lever l’ancre et prendre la mer. Je vais m’installer rapidement à l’avant du navire pour ne pas les gêner dans leur manoeuvre. Je profite de ce temps pour expliquer à Nivix le travail que doit accomplir l’équipage aujourd’hui.

Alderich et son équipage se rendent sur les côtes de l’Île Sud. Les Maple ont une grande exploitation là-bas, on y récolte du Nacre Noir qui permet de fabriquer de nombreux bijoux et accessoires une fois vendus aux bons artisans. Je vous montrerai à quoi cela ressemble ce soir.

Ils devraient en avoir plein les cales d’ici à ce que l’on reparte. La saison des nacres commence à battre son plein, le nacre blanc ne devrait pas tarder à arriver à maturité pour la récolte également.

Le navire quitte le port tranquillement avant de se mettre dans le sens du vent. Le bateau accélère rapidement sous l’effet du vent dans la voile tandis que j’entame une nouvelle discussion avec Nivix. je lui explique la mission de l’équipage qui prend le temps de nous emmener jusqu’à l’Île Sud. La récolte des Nacrium est quelque chose d’important pour nous. Ils poussent si lentement qu’il ne faut pas manquer le moment opportun. Nous avons plusieurs “fermes de pousse” mais nous n’en récoltons qu’une par années pour maintenir une production assez régulière… L’aventurier m’avoue ne pas être spécialement de bijoux et autres dorures, ce qui ne me surprend guère d’un aventurier. Après tout, qui serait assez bête pour porter des bijoux en or lorsqu’il court la campagne et brave le danger… Mais son analyse est correcte, le marché du nacre se porte bien. C’est l’un de nos marchés les plus rentables à cause de la lente pousse de la plante.

Pas forcément, la qualité du nacre joue énormément sur son prix. Il y a plusieurs “qualités” et donc plusieurs gammes de prix. Il est tout à fait possible de fabriquer de magnifiques bijoux à un prix correct. Mais je ne saurais dire pourquoi, nos clients du continents ne jurent que par la meilleure qualité esthétique. Si vous avez le temps, je pourrais vous montrer des créations locales à des prix tout à fait correct, et pas uniquement des bijoux.

On trouve de tout sur chaque île de l’Archipel. C’est nécessaire pour que la vie continue malgré l’impossibilité de naviguer qui peut parfois durer des jours voir des semaines au plus fort de la saison froide. Changeant de sujet pour évoquer le fameux repas auquel je suis attendu ce soir. Ce n’est pas que cela me dérange mais je sais déjà autour de quoi va tourner la discussion durant le repas. March et moi seront mal à l’aise parce que l’un comme l’autre, nous n’attendons pas le mariage avec la même impatience que nos parents.

J’adore March et ses parents, ils sont adorables mais, oui, c’est un mariage arrangé en quelque sorte… On est “fiancé” depuis que j’ai cinq ans. On peut dire que tout à été fait pour qu’on s’attache l’un à l’autre depuis ce moment mais on est juste “de très très bons amis”, je ne l’envisage même pas comme plus… Mais bon, renforcer les liens entre nos familles assurera une meilleure cohésion de la noblesse au sein de l’Archipel et cela n’en sera que bénéfique pour tout le monde.

Nous aurons une plus grande liberté pour essayer de changer les choses. Rendre la vie des citoyens plus douce en attirant de nouveaux corps de métier…. Il y a tant à faire autour de nous.

Vous devez trouver ça bien égoïste de ma part de me plaindre d’un mariage alors que j’ai la richesse et un futur mari, qui à défaut d’être aimant, sera complice avec moi. March rejoindra officiellement ma famille à notre mariage, il portera le nom de Maple et non plus celui de sa famille, je crois que ça le chagrine un peu malgré tout.

On verra bien ce que l’avenir nous réservera. Qui sait peut-être que quelque chose finira par se développer une fois qu’on sera mariés… Mais pour le moment, c’est quelque chose de bien peu envisageable. Intriguée, je lui renvoi la question sous une forme légèrement différente.

Et vous, Nivix ? Est-ce que vous avec une fiancée ? Vous êtes peut-être déjà marié ?

Nul doute que la vie d’aventurier complique une relation mais il n’y a pas de raison qu’il ne rencontre pas l’amour au détour d’une forêt.

Au commentaire de Nivix m’incitant à peut-être me rebeller contre la volonté de mes parents de me marier à March, je hausse les épaules. Je n’ai jamais voulu leur en parler… Peut-être qu’au fond, je n’ai juste pas envie que quelqu’un souffre de tout ça. Même si nous sommes très proche mais pas amoureux l’un de l’autre, je n’ai pas envie de faire du mal à March. A grandir ensemble comme nous, il se forme autre chose. On pourrait dire que March est devenu une constante indispensable dans ma vie… Je note tout de même qu’il affirme que les mariages arrangés sont aussi courant sur le continent.

Je n’ai pas l’impression que Mère et Père se vengent sur moi…

Père m’a toujours dit qu’il n’avait pas épousée ma mère par obligation mais par choix. Mais ce choix était-il un choix motivés par d’autres valeurs que celles qui m’ont été inculquées ? Ils ont toujours eu l’air d’un couple heureux dans mes souvenirs fonctionnant comme les deux tranchants d’une même épée. J’ai un mouvement de recul lorsque l’aventurier tapote mon armure à l’emplacement de mon coeur. Mais ce n’est que pour illustrer son propos visant à m’inviter à prendre une décision avec ma propre vision des choses. Décision qui n’aurait, selon lui, que plus de poids auprès de mon peuple. Sa question finale me tire un sourire. La réponse est compliquée… Avec le temps passé ensemble, on est devenus plus que de simples amis mais pas des amants. J’aime quand il est avec moi, sa prestance est rassurante. Lorsqu’il me tourne le dos, je comprend que la discussion sur le sujet est close. Cela laisse quand même à réfléchir… Est-ce que je suis prête à épouser March même si je ne l’aime pas comme un amant ? Est-ce que je suis capable même de dire si j’en aime un autre… Assurément, aucun autre. Reprenant sa place à côté de moi, Nivix vient répondre à mon interrogation sur son mariage à lui. Il est jeune lui aussi, il a le temps mais je suppose qu’il faut y penser quand même quand on veut décider soit-même… Je fronce le nez ne comprenant pas trop ce qu’il veut dire mais son ton et le message m’incite à ne pas pousser plus loin la curiosité. Cela semble être un sujet compliqué pour lui. A l’instar de l’aventurier, je dirige mon regard vers l’horizon constatant que l’île n’est déjà plus qu’à quelques encablures. Parfait, les choses vont bientôt commencée à devenir sérieuses. Je quitte la proue du navire pour rejoindre le Capitaine Alderich à la barre du navire.

Le port n’est plus très loin, non ?

L’homme me sourit avant de jeter un coup d’oeil à l’horizon.

Promis Mademoiselle, dans moins de vingt minutes, vous pourrez partir à la chasse aux lézards. D’ailleurs, vos cages sont juste là.

De la main, il me montre un petit coffre construit à même la structure du navire.

J’allais vous le demander. J’espère que la récolte sera bonne de votre côté, prenez garde aux requin soullard.

Si nous croisons un de ses bestiaux, nous aurons un bon repas ce soir à partager au village.

Je souris à mon tour à l’homme. Même s’ils sont expérimentés, je suis toujours inquiétes lorsque nous envoyons des hommes et femmes plonger pour la récolte des Nacrium. De nombreux animaux vivent dans les fermes de culture et leurs prédateurs aussi du coup. Je récupére mes petites cages que je m’empresse de mettre dans un sac. Les lézards que je veux attraper ne sont pas très grands donc ils seront faciles à transporter. Revenue auprès de Nivix, je lui fait part des informations données par le Capitaine, même s’il les a sûrement entendus compte tenu de la petite taille du bateau. Profitant du temps nécessaire pour arriver au port local, je lui montre les petites cages que j’ai moi-même fabriquée. Elles n’ont rien d’exceptionnelles et sont même peu esthétiques mais elle font le travail tout en étant solide.

Approchant du port, on peut entrevoir le village où nous allons débarquer. Un petit village monté sur pilotis dans un lagon bordé de forêt. Le bateau de pêche s’immobilise au bout d’un ponton de bois pour nous laisser descendre. Après avoir remercié l’équipage, je saute sur le ponton prenant bonne note de l’heure à laquelle ils comptent revenir nous chercher. Cela nous laisse largement le temps de trouver plusieurs spécimens à ramener, enfin, s’ils sont de sortie… Je reste immobile le temps qu’ils partent à leur tour pour leur récolte avant de m’adresser à Nivix.

Nous voilà sur l’île Sud. Nous avons débarqué à Sorice, c’est un petit village de pêcheur mais il a son charme.

Prenant les devants, j’emprunte les coursives de bois qui quadrillent le village. Le centre du village est marqué par une grande statue représentant un poisson. Cela permettrait d’attirer les bancs de poisson vers le village. Arrivés en bordure de la forêt dense de l’Île, je me tourne vers l’aventurier.

Il est peut-être bon que je vous informe de mes capacités personnelles pour que vous puissiez me protéger efficacement, même si j’espère que cela ne sera pas nécessaire bien entendu ! Je suis capable d’absorber les chocs de façon limitée mais cela permet d’éviter certaines blessures. C’est pour cela que je porte une armure légère depuis toute petite, cela limitait les risques quand j’était petite et ne maitrisait pas mon pouvoir.

Il y peu de chance que je soit blessée lors de cette expédition mais mes parents insistent à chaque fois pour que je la porte quand je pars dans un espace “sauvage”.

Et, je souffre d’une pathologie limitant drastiquement mon endurance… Autrement dit, je ne peux pas vraiment courir.

Là est surement le point le plus embêtant pour l’aventurier. En cas de problème, il faudra se battre presque sans aucune chance de fuite. Ces deux points clarifié, on commence à entrer dans la forêt qui pour l’instant est relativement plate.

L’aventurier semble prévoyant, je lui souris lorsqu’il m’interroge sur le lieu de vie préféré des lézards que je viens capturer sur l’île. Bien entendu que je dispose de ces informations mais je préfère les garder pour moi. S’il savait que ces petites bêtes vivent en haut des arbres et que donc je vais devoir les escalader pour la capture, il le prendrai surement comme une farce avant de sauter au plafond face à mon “inconscience”. Une fois le petit village derrière nous, je fais part des spécificités de mon pouvoir. Ce qui ne semble pas lui poser le moindre soucis, puis il fait de même après un instant de réflexion. Son pouvoir semble très intéressant et surtout impressionnant. Contrôler ses os doit être sacrément utile pour un aventurier. Lorsqu’il s'emploie à me faire démonstration de son pouvoir, je me penche pour regarder plus en détail tout ça. Je ne pensais pas que l’os perçait ainsi sa peau, cela doit être quand même un peu douloureux…

Cela ne vous fait pas mal lorsque vous faites ça ?

Je lui fait ensuite part de mes problèmes de santé qui limite sérieusement ma capacité à prendre la fuite en cas de besoin. Je peux courir deux ou trois cents mètres mais guère plus avant d’étouffer comme si je n’arrivais plus à respirer… Rien qui permette d’échapper à un monstre. Cela semble plus poser de soucis au jeune homme mais il le prend plutôt bien. Je me doutais que Père ou Mère n’avaient pas prévenu mon protecteur à l’avance… Il prend le temps de me conseiller de bien l’écouter et d’obéir scrupuleusement à ses consignes en cas de soucis prévoyant même un plan d’urgence.

Je ferai ce que vous me direz, votre expérience en combat est largement plus importante que la mienne, même si j’espère que nous n’aurons pas à faire face à un monstre.

Je prie que cette expédition se déroule aussi bien que les autres que j’ai pu faire avec March… Capturer des lézards est déjà assez compliqué pour ne pas en rajouter avec des monstres, même si le jeu en vaut la chandelle.. Maintenant que les choses sont claires entre nous, nous repartons pour nous engouffrer dans la forêt. La végétation n’est pas trop dense dans cette partie de la forêt, les villageois doivent venir régulièrement par ici. Malgré tout, notre progression n’est pas aussi rapide que je le souhaiterai. Le sol est très inégal et je dois faire attention à chaque pas pour ne pas me prendre les pieds dans une racine dépassant. Tout autour de nous, des oiseaux chantent amplissant l’air d’une douce mélodie parfois interrompu par le mouvement d’un animal dérangé par notre présence.  Et après une bonne demi-heure de marche, le sol se fait vraiment pentu alors que l’on approche des montagnes de l’île signe que l’on approche de la zone d’habitation des lézards. A chaque pas, la forêt se fait plus dense avec de larges fougères poussant entre les arbres immenses. L’air y est aussi de plus en plus humide. Si humide que la nature elle-même est mouillée. Par moment des jets d’eau tombent directement de la canopée provenant certainement d’une feuille ayant emprisonnée de l’eau. Lorsque la pente devient trop raide pour que j’arrive à tenir un rythme correct, je m’immobilise mains sur les genoux haletant à cause de l’effort.

Désolé Nivix… On peut faire une petite pause ?

Le souffle court, je m’assoie par terre pour calmer ma tête qui tourne avec l’effort. Je plonge une main dans mon sac pour récupérer ma gourde et boire un peu espérant que cela aide à faire passer le malaise… Il faut plusieurs longues minutes avant d’arriver à reprendre un souffle normal et que ma tête cesse de tanguer.

Désolé… C’est ce qu’il se passe quand je tire trop sur la corde…

Je profite de la pause pour jeter un oeil autour de nous. Avec un peu de chance, nous n’aurons pas à grimper plus haut sur le flanc de la montagne. Je sais qu’ils aiment bien les arbres très tortueux où ils peuvent se cacher et dissimuler leurs oeufs aussi. Et accessoirement, ils ne s’y font pas arroser par les pluie diluviennes.

On  devrait commencer à voir les arbres dans lesquelles les lézards que l’on recherche vivent. Haut avec un tronc très tortueux présentant beaucoup de cavités. Ils aiment s’y cacher. On se sépare un peu pour voir si l’on en trouve dans cette zone ? Sinon, il faudra monter encore plus en altitude.

Autant dire que j’espère que l’on trouvera ses arbres dans le coin… Pas sûr que j’arrive à grimper beaucoup plus haut avec cette pente. Plus on avance, moins je me sens capable de continuer. Peut-être que c’est le mal des montagnes dont Frederica m’a déjà parler ?

L’aventurier s’immobilise sans sourciller à ma demande de faire un arrêt pour que je me remette de l’effort réalisé pour arriver jusque là. Il profite de la pause pour grignoter un peu, il doit avoir faim vu qu’il n’a rien mangé pendant le thé à la maison. Boire m’aide un peu à faire passer le malaise… Informant Nivix de l’habitat favoris de nos cibles, je me relève. Ma tête ne tourne plus même si je me sens encore faible pour le moment. Je pars à la recherche des arbres tortueux d’un côté. Bien que là pour assurer ma protection, il se met quand même à chercher lui aussi les arbres tout en restant quand même à portée. Au hasard de la marche, je déniche l’un des fameux arbres tortueux et présentant de nombreuses cavités. Il me semble être un très bon candidat pour commencer ma recherche des petits lézards. Excitée comme une puce, je pose mon sac contre le tronc et commence à essayer de grimper pour atteindre les premières cavités. La première cavité est vide de presque toute vie hormis une araignée confortablement installée dans sa toile. Quelques dizaines de centimètres plus haut, la cavité suivante est plus fructueuse. Profonde et tortueuse, il est compliqué de voir correctement à l’intérieur mais je peux voir juste une queue hérissée d’écailles piquantes. Il y a de forte chance que cela soit l’un d’eux. Pleine d’espoir, j’enfonce mon bras dans le trou pour essayer de l’attraper avant qu’il ne prenne la poudre d’escampette. Mes doigts effleurent les écailles juste avant qu’il ne s’enfuit encore plus profondément dans le tronc. Je grommelle un peu mais je me doutais que cela ne serait pas aussi facile.

Alors que je m’apprête à continuer vers un autre trou maintenant que j’ai la certitude que cet arbre est habité, j’entend Nivix qui s’exclame avant de se taire brutalement. Curieuse, je tourne la tête vers lui pour vérifier qu’il ne se passe rien de grave et le trouve en pleine observation du sol. Intriguée, je descend lentement de mon arbre et prend une de mes cages avant de le rejoindre. J’avise l’empreinte marquée dans la terre en même temps que la cage blanche renfermant un petit lézard vert strié de noir. Avant de m’occuper du lézard, je prend le temps de répondre à son interrogation concernant les gros félins locaux.

Il y a une bonne population de Panthère étoilée sur les différentes îles de l’Archipel. On peut aussi rencontrer quelques Coeurls mais ils restent assez rares. Vous pensez qu’il y a un gros spécimen qui rôde dans les parages ?

Finissant ma phrase, je m’approche de la petite cage blanche pour regarder le lézard. C’est bien un spécimen de l’espèce recherchée. Visiblement un jeune… Je pose la cage juste à côté, écartant les feuilles la composant pour que Nivix puisse le relâcher à l’intérieur.

Magnifique. C’est un tout jeune spécimen, il lui faudra un peu de temps avant que l’on puisse connaître son sexe donc il faut encore quand même attraper deux spécimens pouvant être séxé avec certitude.

Le lézard dans sa cage temporaire, je me dépêche de retourner jusqu’à mon sac et ranger la cage à l’intérieur. S’il y a un prédateur dans les parages, il vaut peut-être mieux ne pas s’attarder ici…

Pensez-vous que l’on risque quelque chose à rester dans les parages Nivix ?

Red n’a pas eu de mal à s’occuper de la panthère lors de notre rencontre mais si nous pouvons éviter d’être pris pour cible, cela serait mieux.

L’analyse de la situation par l’aventurier n’est pas pour me rassurer. Un grand prédateur a moins d’un kilomètre, ce n’est pas pour me rassurer… Même si sa présence est plutôt rassurante pour le coup, je n’aimerai pas que l’on se retrouve nez à nez avec un gros félin affamé. Si l’on pouvait rentrer sans avoir croiser la moindre créature dangereuse, cela ne me dérangerait pas le moins du monde, bien au contraire. J’acquiesce au consignes qu’il me donne de grimper dans un arbre le plus haut possible en cas de combat. C’est une chose tout à fait envisageable et qui aura le mérite de lui libérer l’espace. Me proposant de continuer d’attraper mes lézards seule, il se pose en sentinelle prête à combattre jusqu’au bout.

D’accord, je m’en occupe. Je les élève pour leur peau très esthétique, certains aventuriers apprécient le rendu et les artisans de la Capitale adorent leur exotisme. Monter un vrai commerce à partir de cela fait partie de mon apprentissage nécessaire pour succéder à ma mère à la tête du commerce familial. Faites attention Nivix, ne tentez rien d’inutilement dangereux.

Comme on me le dit souvent, c’est bien souvent comme cela que l’on finit mort ou avec un membre en moins. Parfois, il faut savoir laisser filer la corde. Je prend quelques secondes pour attacher une cage vide à ma “ceinture” métallique avant de grimper dans l’arbre où Nivix à attraper ce jeune lézard. Je grimpe de deux mètres pour atteindre une autre cavité. Sans réfléchir plus que ça, j’enfonce mon bras à l’intérieur et referme mes doigts sur la première chose que je touche. Je ressort un lézard bien différent de ceux que je cherche à la base. Doté d’écailles d’un vert-bleuté, il est très joli. Je possède déjà plusieurs couple de cette espèce mais l’enferme quand même dans la cage, il enrichira le cheptel. Nivix me propose pile au bon moment de me faire passer une autre cage.

Je veux bien, lancez m’en deux directement. Merci !

Sitôt demandé, sitôt réceptionnée. L’avantage de ces arbres tortueux est que je peux facilement me poser sur le tronc pour me reposer quelques secondes. Espérant que la cavité ne soit pas habitée uniquement par ce spécimen, je replonge la main à l’intérieur cherchant d’autres espaces où un lézards peut essayer de se cacher. A l’oreille, j’entend que cela bouge à l’intérieur mais n’arrive pas à saisir quoi que ce soit. J’arrive à attraper quelque chose pile au moment où la voix de Nivix retentit m’ordonnant de monter le plus haut possible. Tournant la tête, j'aperçois l’aventurier couvert de ses os en une impressionnante armure ainsi que deux Coeurl… Sans ménagement ni même vérifié ma trouvaille, je la fourre dans une cage et commence à grimper le long du tronc. Les deux félins semblent s’intéresser à l’aventurier pour le moment mais je n’ai pas envie de vérifier s’ils grimpent aux arbres. Arrivée à cinq ou six mètres de hauteur, le tronc se fait d’un coup trop fin pour soutenir mon poids. Je m’immobilise guettant le devenir de l’aventurier et les actions des coeurls. Pour le moment, je me tais afin de ne pas déconcentrer l'aventurier inutilement.

Il ne faut qu’un bref instant pour que l’un des coeurls semble sentir ma présence dans l’arbre. Il faut dire que j’ai laissée mon odeur en bas donc ils savent que je suis dans le coin. De mon perchoir, j’assiste impuissante à l’affrontement entre Nivix et les deux félins. Le coeur battant à la chamade, je regarde le balet entre Nivix et les coeurls. Je serre la mâchoire lorsque l’un des coeurls lui fonce dessus l’envoyant valser… J’espère que ce n’est pas trop grave vu qu’il se relève tout de suite. Cela a l’air d’aller malgré tout vu qu’il se jette férocement sur les monstres. Bien qu’inquiète, je suis admirative de son courage pour affronter les monstres sans reculer. Même sur mon perchoir, je tremble d’appréhension et d’une certaine peur de me retrouver face à un de ces prédateurs sans pitié. Si l’aventurier parvient à blesser les deux félins, l’un d’eux se désintéresse rapidement de la proie qui se défend pour s’intéresser à moi. Je suis certaines qu’ils ont un instinct qui leur signifie que je suis une proie facile comparé à Nivix… Occupé avec l’autre coeurl, je ne sais pas trop quoi faire alors qu’il plante ses griffes dans le bois. Lucy, ces trucs grimpent aussi aux arbres !

Nivix ! Il monte !

J’essaye de grimper plus haut mais le tronc n’est plus assez épais pour soutenir mon poids sans plier et risquer de rompre… Lentement, le félin grimpe approchant sa gueule pleine de dent de mes jambes. Apeurée, je cris de toute mes forces. Mon pouvoir ne me servira à rien s’il me mord… Je sursaute lorsque une lance blanche se plante dans le bois non-loin de moi. Même s’il me crie de frapper le monstre avec, j’ai tellement peur… Je m’étale de tout mon long sur le tronc pour essayer d’attraper la lance plantée dans la partie faible du bois. Le bois craque et commence à balancer avec la montée du Coeurl. Concentrée sur l’idée d’attraper la lance, je ne me préoccupe pas de l’aventurier malgré le fait qu’il passe un sale quart d’heure… J’effleure l’os plusieurs fois avant de réussir à l’attraper. Le bois craque de plus en plus alors que je force pour essayer d’arracher l’arme du bois. Lorsque cela cède, je manque de tomber de mon perchoir à cause du contrecoup. Je pointe la lance vers le monstre poussant de mon mieux pour le repousser. Maladroite avec cette chose entre les mains, je n’arrive pas à grand chose mais cela a le mérite de ralentir la progression du Coeurl. Enfin, jusqu’à ce qu’il referme sa gueule sur la lance et tire dessus… Surprise et effrayée, je laisse filer l’arme alors que le monstre essaie de me l’arracher. Je pousse un cri pour appeler à l’aide l’aventurier alors que le monstre se rapproche à nouveau de moi.

Presque sur moi, je tente de le frapper d’un coup de pied. Tentative vaine vu ma maigre force. Les griffes acérée du félin glissent sur le métal de ma jambière mais il ne tiendra pas longtemps s’il attaque vraiment…