Cela faisait encore peu de temps que j'étais arrivé au grand port mais je commençais déjà à prendre mes marques. Il faut avouer que l'ambiance n'est pas la même que celle dont j'ai l'habitude... Il faut aussi dire que c'est différent juste à cause de mon affiliation. Certes j'étais officier supérieur mais là, la barre est haute! Il faut que je sois un modèle pour les hommes, plus encore qu'à la capitale. Non seulement je ne veux pas décevoir le capitaine qui m'a offert cette place mais en plus, je dois avouer que je ne veux pas non plus me faire enguirlander par mon supérieur direct! Le lieutenant semble quelqu'un d'extrêmement sympathique mais je ne doute pas que sa colère soit terrible! Autant faire tout mon possible pour ne pas le mettre de mauvaise humeur! Après tout, je suis un homme adulte et responsable, capable de ne pas faire de conneries alors qu'il est là depuis moins d'une semaine non? C'est décidé, ce soir je rentre tôt suite à ma patrouille avec les gars, je me couche de bonne heure et demain je me lève direction le terrain d'entraînement. Un esprit sain dans un corps sain... C'est en tout cas ce que j'avais prévu cependant... Malheureusement pour moi la tentation peut prendre plusieurs formes et certaines sont plus difficiles à repousser que d'autres! Ainsi, alors que nous finissons notre journée, je m'apprête à suivre mon plan car j'aime qu'un plan se déroule sans accro mais non! L'un des gars m'interpelle.
"Et Val' on va se jeter un coup à la taverne tu viens?"
"Non non merci... Faut que je me couche de bonne heure, entraînement demain tu sais, c'est pas en buvant que j'entretiens ce corps!" Je ris légèrement fier de ma résistance à l’attrait de la boisson! C'est là que je vois que j'ai progressé, évolué même! L'ancien Valentino Rivolti n'aurait jamais refusé de boire avec ses compagnons mais plus maintenant, maintenant il dit non! Maintenant il fait ce qu'il doit faire! Je suis un nouvel homme! Rien ne peut me détourner de ma bonne conduite!
"T'es sûr? Y aura les Valkyries!"
Et c'est ainsi que quelques minutes plus tard, je me retrouve dans la taverne assit à une table avec mes compagnons, une choppe pleine posée devant moi. Pour l'instant pas la moindre trace des Valkyries et, même si mes compagnons de beuveries sont extrêmement sympathiques, je dois avouer que pour l'instant je regrette mon choix de les avoir suivi. Bon je rigole quand même avec eux puis, je suis le petit nouveau, c'est tout de même mieux de m'intégrer avec les gars mais on m'a promis des femmes magnifique et là je me retrouve entouré de mecs barbus! (A savoir que je n'ai rien contre les hommes barbus si jamais le capitaine venait à lire ceci!) Enfin, autant tout de même tenter de profiter de la soirée, dans le pire des cas il ne sera pas trop tard pour rentrer! Alors, je porte mon verre à mes lèvres, bois quelques gorgées et quand je le dépose, le spectacle commence enfin!
Et par spectacle je veux bien entendu parler de la porte de l'établissement qui s'ouvre et laisse passer quatre femmes plus magnifiques les unes que les autres! Trois possibilité : Soit cette bière ouvre les portes du paradis, soit j'en ai bu beaucoup plus, que je suis en train de mourir dans mon propre vomit dans le caniveau et tout cela n'est qu'une illusion avant ma mort, soit les Valkyries viennent d'entrer en scène et Lucy, je ne suis pas croyant mais je prie pour que ce soit cela! Les jeunes femmes nous rejoigne, l'un des gardes leur faisant signe et je comprends que c'est lui qui a organisé cette soirée! Il faudra que je prennes son nom et que je lui assigne des petites rondes relax dans les beaux coins du port! Ainsi donc, les Valkyrie prennent place et c'est seulement maintenant que je remarque notre disposition! Ah les petits malins! Ils ont fait exprès de laisser la place pour que les demoiselles s'installent à nos côtés? Ces gars sont des génies ou alors c'est un hasard et ce sont quand même des génies de la chance! J'm'en fou quoi qu'il en soit pas de temps à perdre! Je tends la main à celle qui se trouve proche de moi avec un grand sourire charmeur.
"Bonjour, Valentino Rivolti pour vous servir! Je suis nouveau ici puis-je connaître votre nom?"
- C’est la troisième cible que tu bousilles depuis ton arrivée. Soupira la Valkyrie qui s’entraînait avec elle.
- Anhw… Ne me fais pas croire que je suis la seule à les éventrer une fois sur deux !
- Bien vu. Mais évite, les supérieurs ne te louperont pas si tu ne fais pas d’efforts. Même ta sœur.
- Thépa est sans doute la pire. Répondit Solveig avec un air lugubre, mimant quelque chose qui s’apparentait à un mort vivant.
Sa comparse éclata de rire avant de hocher la tête. Certes Thépa n’était pas un monstre, mais diantre qu’elle faisait peur lorsqu’elle était en colère. Même Solveig n’aurait pas osé dire le contraire. Bien qu’à travers les sourcils froncés et la voix autoritaire, elle ne voyait qu’une gamine lui demandant d’arrêter de décapiter ses poupées favorites. De plus, leur lien de sang n’avait aucun impact à la garde. Si la cadette devait envoyer l’aînée récurer les latrines à la brosse à dent, elle le ferait sans sourciller. « Quelle femme cruelle » pensa Solveig. Puis elle rangea ses dagues et commença à s’étirer. Cela faisait maintenant quelques jours qu’elle avait rejoint les Valkyries et elle s’y plaisait. Les entraînements étaient rudes, les horaires improbables mais les combats qu’elle menait valaient tout l’or du monde. Maintenant qu’elle y repensait, elle se félicitait d’avoir passé la majorité de ses permissions à étoffer ses techniques afin de rejoindre cette escouade. Il ne manquait plus qu’elle puisse revoir Yuduar et le tableau serait parfait.
Aujourd’hui rien ne pouvait entacher la bonne humeur de la garde. Elle avait progressé, s’était dépensée et cerise sur le gâteau, elle avait réussi à refiler la garde de Samaël à cette pauvre Thépa. Ce qui était amusant avec sa sœur, c’est qu’au delà de la froideur qu’elle se plaisait à dégager face à ses troupes, il suffisait de placer un regard larmoyant au bon moment pour pouvoir la mener par le bout du nez. Où peut-être était-ce seulement le petit garçon et ses yeux doux qui étaient capable de telles prouesses ? Solveig préférait se convaincre que c’était ses propres capacités. Toujours était-il qu’elle avait réussi à libérer sa soirée et pas pour rien. Combien d’année cela faisait-il qu’elle n’avait pas mit le nez dans une taverne en compagnie de garde ? Bien trop longtemps sans doute parce qu’elle ne s’en souvenait pas. Mais ce soir, elle allait y remédier. C’est donc lorsque le soleil ce fut enfuit et que la lune pointa le bout de son nez que quatre des Valkyrie décidèrent de prendre la route qui menait à la taverne la plus sympathique du grand port.
Quelques minutes de marche plus tard elles se trouvaient déjà entrain de pousser la porte d’entrée. Solveig étant sans surprise la plus petite, elle passa une tête curieuse au niveau des épaules de sa sœur d’arme pour observer l’endroit. Ce qu’elle vit lui arracha un large sourire. L’ambiance était à la fête, les serveuses ne savaient plus où donner de la tête et tout le monde avait le sourire. Cependant, comme toujours dans les lieux confinés, les odeurs et les bruits donnaient l’impression à la demi-chiraki qu’un orchestre jouait dans le fin fond de son oreille pendant que quelqu’un lui plongeait le nez dans un pot pourrit. Elle en avait l’habitude, mais ce n’était jamais agréable. Dans tout les cas, elle ne s’en plaignit pas et suivit tout le monde jusqu’à une petite tablée déjà bien rempli.
- Ce sont les gardes sous la tutelle de Calyx. Lui glissa l’une des Valkyries. - Ils ne sont pas réputés pour leur côtés gentleman mais sont plutôt sympa. Elle hocha la tête. Cela lui importait peu, elle en avait vu d’autre.
En quelques secondes tout le monde avait prit sa place. Solveig se retrouva coincée entre un garde et une de ses consœurs prénommée Agatha, si sa mémoire était bonne – et Lucy seule savait à quel point elle était douée pour oublier les prénoms-, qui était elle-même coincé aux côtés d’un garde aux cheveux hirsute. Bien vite les conversations commencèrent malmenant ses tympans par la même occasions. Cependant, elle put capter les paroles qui échappèrent des lèvres du brun, toujours aux côtés d’Agatha. Ne pouvant s’en empêcher, elle s’accouda à la table et passa son regard bicolore sur lui avant de retourner son attention sur sa nouvelle compagne.
- Anhw… Si il est nouveau, peut-être qu’il sera un peu moins goujat que les autres ? Cette question était adressée à la Valkyrie, qui eut un mal fou à réprimer un rire nerveux. - Quoi ? Ce n’est pas ce que tu disais tout à l’heure ? Heureusement, le bruit était suffisamment fort pour que toute la tablée ne soit pas au courant de ce qui se tramait à l’autre bout de la table. - Enfin… Salut, moi c’est Solveig. Je crois que je viens de ruiner ton entrée. Désolée ! Elle plissa les yeux et lança un regard suspicieux à Agatha dont l’hilarité n’était plus un secret. Puis tapa vivement dans la main de Valentino tout en levant les pouces. - Bienvenue quand même ! Ce faisait un lui adressa un grand sourire avant de se retourner vers les autres qui étaient déjà entrain de passer commande. - De la liqueur de framboise ! Claironna-t-elle toute contente alors que ses oreilles s’étaient brusquement misent à s’agiter sur son crâne.
Bien évidemment, c'est vers la demoiselle à mes côtés que j'ai tourné mon attention, soyons réalistes il est plus simple de discuter avec celle qui se trouve à côté de soi qu'avec les autres dans un tel brouhaha. De toute manière, les quatre jeunes filles sont magnifiques donc, je n'ai que l'embarras du choix et pourtant, contre toute attente, très vite mon attention est attiré par l'une de ces demoiselles en particulier et, avouons-le, ce n'est pas celle sur laquelle j'avais jeté mon dévolu! Je me présentais, aussi normalement et charmeur que possible à sa compagne lorsque la jeune inconnue s'est montré responsable d'une intervention pour le moins invraisemblable! Je ne vais pas mentir, cela m'étonnerait que les autres gardes aient compris sa remarque, certains sont déjà plus imbibés que d'autres et une chose est sûre, ils sont tous pris dans leurs conversations que ce soit entre eux ou avec les autres jeune femmes. De ce fait, je pense que je suis le seul qui entend la question posée et la réaction ne se fait pas attendre en fait. Alors que la Valkyrie installée à côté de moi commence par un petit rire gêné tournant vers l'hilarité, moi, je n'ai pas la même retenue bien au contraire! Je ris, de bon coeur, fort et sonnant de ce rire si particulier qui est le miens, mélange entre une espèce d'aboiement de chien et esclaffe absolument ridicule qui paraîtrait presque irréelle.
"WOUARFOUAFOUAF Alors ça j'adore!"
Les discussions se calment un peu, pas juste à notre table en fait, je pense que mon rire, ou hurlement au choix, doit avoir été perçu par d'autres clients également et cela malgré le bruit ambiant. À notre table d'ailleurs, l'un de mes comparses me regarde avec un questionnement dans le regard qui pourrait sans aucun doute être traduit par : "What the actual fuck?" mais je lui fais un petit signe de main lui signalant que ce n'est rien et qu'il peut retourner vaquer à ses occupations, ce qu'il fait mais non sans me jeter un dernier regard. Il faut dire que mon rire, sincère et franc autant que sonore, n'est pas encore connu dans la région. Je peux donc comprendre que cela surprenne une première fois mais qu'importe, je n'ai maintenant d'yeux que pour la belle qui a fait cette intervention. Cette dernière a d'ailleurs, avant mon intervention, taper dans ma main? Vraiment? Pas une poignée de main, ni une présentation réellement officielle. Plus une sorte de "check" dans lequel elle me glisse son prénom : Solveig. A-t-elle ruiné mon entrée ou particulièrement bien réussie la sienne? Je ne saurai dire cependant, elle est parvenue à capter toute mon attention.
"Aucun problème pour mon entrée et merci pour l’accueille ma belle! J’espère ne pas être un "goujat" mais en tous les cas, j'aime beaucoup ta spontanéité!"
Je profites que des boissons arrivent et que ma compagne de discussion soit totalement concentrée sur la sienne pour l'observer plus attentivement. Il est vrai que de base, j'observais surtout celle à mes côtés mais maintenant, Solveig a gagné toute mon attention pour le meilleur comme pour le pire! Ses yeux sont fascinants je ne peux dire le contraire, de deux couleurs bien distinctes avec des pupilles verticales. Ce n'est pas le seul attribue félin de la demoiselle si j'en crois ses oreilles. Cela n'a rien de dérangeant bien au contraire, le petit côté exotique j'adore. Je remarque ensuite les tâches plus claires sur son visage, cicatrices qui sont la preuve d'une vie marquée ou de bataille rondement menées! Cette fille est belle, pas d'une beauté standard comme on tente de nous l'imposer mais d'une beauté authentique, réelle... Je vide ma choppe de bière d'un trait et me penche sur la table à mon tour, posant sur le côté la pinte vide, je n'ai pas besoin de la remplir tout de suite car j'ai trouvé une personne m'intéressant bien plus que l'alcool en cette soirée.
"Alors dis-moi belle Solveig, cela fait longtemps que tu as rejoins les Valkyries?"
Ce qui était amusant avec Solveig, c'est qu'elle-même n'avait pas conscience de faire partie de la catégorie "énergumène" alors qu'elle y était en plein. Autre fait hilarant, elle adorait les gens avec ce genre de personnalité. Principalement parce que c'était souvent des personnes hautes en couleurs et qui avait le rire facile et la garde adorait rire. Plus que l'alcool, plus qu'une gourmandise, le rire était chez elle une véritable profession de foi. Capable de dédramatiser n'importe quelle situation, contagieux dans tout les cas. Elle en usait et en abusait avec outrance. Alors ce n'était pas pour cette fois, ou elle semblait enfin avoir un compagnon de galère, qu'elle allait s'en priver. Il valait effectivement mieux pour le brun qu'il soit un adepte de la spontanéité, auquel cas, il ne survivrait pas à cette soirée.
Finalement, les boissons arrivèrent. La blanche faisait de gros efforts afin de paraître calme, gardant ses oreilles et chacun de ses membres fixes. Mais un détail incontrôlable vint gâcher toute sa petite mascarade. Ses pupilles étaient subitement devenu aussi rondes que des billes. Premièrement elle adorait l'alcool -sans nouveauté-, deuxièmement elle raffolait des framboises et à travers les essences d'alcool, elle en distinguait parfaitement l'odeur. Oh Lucy, qu'est ce qu'elle avait envie de cette chope de liqueur !
Vint enfin le moment de libération, la serveuse, avec les bras débordés vint les servir. Rapide et agile, Solveig fut la première à se saisir de son récipient. Alors qu'elle avalait une grande gorgée salvatrice, du coin de l’œil, elle aperçut Valentino se pencher. Dans un premier temps elle pensa qu'il comptait de nouveau tenter sa chance avec Agatha mais ce fut bien à elle qu'il s'adressa. Avec lenteur, elle reposa son précieux puis posa son coude sur la table. Ses plongèrent lentement dans ceux du jeune homme au moment où elle posa son menton dans la paume de main. Après ça, elle lui offrit un sourire des plus béat.
- Le "ma belle" fait très goujat, Goujat. Et sans prévenir, avec célérité, elle vint lui envoyer une pichenette dans le front. Les deux jeunes femmes partirent d'un même rire et Solveig se redressa, le regardant cette fois un peu plus normalement. Ses iris bien qu'encore légèrement dilatés avaient reprit leurs formes habituelles. Immédiatement, la valkyrie à côté de lui, lui tapota l'épaule et lui précisa la nature outrageusement taquine de sa camarade. Ce à quoi la jeune Prêth répondit par un haussement d'épaule qui voulait dire "c'est comme ça...". Comme si rien ne s'était passé, elle reprit une rasade de boisson et daigna enfin répondre à Valentino.
- Je viens d'arriver, je suis ici depuis une semaine tout au plus. Et crois moi ce n'était pas une mince affaire ! La croix et la bannière pour entrer dans cette escouade ! Et encore... Elle se pencha vers lui et murmura sur le ton de la confidence. - Tu n'as pas croisé la lieutenante Prêth, il parait qu'elle est terrifiante ! Agatha passa une main sur son visage, dépitée. - Je t'assure Val, quand elle hurle, c'est un vrai démon !
- C'est toi le démon, Solveig.
- Je n'ai rien de démoniaque ! Se plaignit l'intéressée.
Roulant des yeux, la Valkyrie décida de se lever de table, apparemment être prit en étaux entre Valentino et Solveig commençait à l'agacer. La petite garde tenta vainement de la faire r'asseoir avant de la laisser filer, lâchant un marmonnement râleur dont seule elle connaissait la contenance.
- Enfin bref, Valentino, tu es nouveau tu disais. Ca te plait ici ? Tu me diras, entre le soleil, la plage... Il n'y a pas de quoi se plaindre ! Non ? Tu as de la famille dans le coin ? Malheureusement pour le jeune garde, il venait d'enclencher le bouton pipelette de Solveig et il n'y avait rien pour l'arrêter.
Voici une demoiselle ô combien intéressante! Non seulement elle pouffe face à mon rire tonitruant mais elle se permet même une petite réflexion, légère pique amusante qui en plus m'apprend son pouvoir. Bien-entendu l'hybridation était assez évidente, cependant en quoi là était la question et maintenant je le sais! Fort bien, pas que ça ait une très grande importance dans le contexte mais cela reste une information intéressante que je note dans un coin de ma tête. Pour la suite et bien... Comment dire? C'est relativement douloureux? Certes ce n'est rien d'autre qu'une pichenette mais j'apprends que la belle a également de la force! Mon front risque de garder une petite trace, rien d'insurmontable mais une forme de couleur rouge qui risque de rester un instant tout de même. Elle me signifie par la même occasion que le "ma belle" fait goujat? Je soupire fortement à cette affirmation, me reculant vers le fond de ma chaise et faisant signe à la serveuse de me rapporter une nouvelle pinte puisque c'est ainsi. Vexé moi? Non pas le moins du monde je vous rassure, j'ai déjà était traité de bien pire que goujat! À la place, je me tourne vers la jeune fille qui pouffait peu avant et qui, après avoir tapoté mon épaule, me signale juste que ma compagne de discussion est taquine. Je souris, mystérieux et déterminé avant de hausser les épaules.
"Oh il n'y a aucun problème à cela, bien au contraire... Cependant!" Je me tourne de nouveau vers Solveig. "Le "ma belle" n'est goujat que s'il n'est ni véridique ni sincère! Or, il est évident que ce n'est ici pas le cas... Ma belle!"
Oui, moi aussi j'ai un côté joueur et si elle veut de la taquinerie, elle vient de trouver un adversaire, ou un complice, de choix! Ma nouvelle boisson arrive à cet instant et vu que, ma compagne daigne me répondre, il est hors de question de l'interrompre alors, à la place, je bois une gorgée. Je dois avouer que la bière est bien bonne ici, au moins je sais que cette taverne va me plaire! Bien-entendu je vais éviter d'abuser des bonnes choses, je ne voudrais pas passer pour l'ivrogne de la garde mais, cependant, il n'y a aucun mal à se faire du bien n'est-ce pas? Une semaine? Alors la jeune fille est presque aussi nouvelle que moi? Je ne l'aurais pas cru! Elle semble véritablement à l'aise avec les autres, après elle semble aussi faire preuve de spontanéité et d'une certaine franchise, deux grandes qualités à mes yeux et donc, deux bons points pour elle et pourtant, je dois arriver que même en sachant cela, elle parvient assez facilement à me surprendre!
En effet, je reprends une autre gorgée de mon doux nectar avec laquelle je manque de m'étouffer alors que la Valkyrie me parle de son lieutenant! Non? Vraiment? De nouveau, après avoir difficilement avalé ma gorgée, je pars de mon rire faisant à peine attention au départ de l'autre jeune fille. Alors que Solveig tente de la retenir sans y parvenir, l'un de mes comparses se penchent vers moi en me glissant quelques mots à l'oreille.
"Alors tu ne regrettes pas d'être venu hein?"
Oh non mon ami, loin de là même! Je viens de trouver la meilleure des motivations tu n'as même pas idée! Cette pétillante jeune fille, qui fait preuve de sincérité, de spontanéité, qui semble aimer rire et qui en plus n'a pas froid aux yeux... Même sans la présence des autres Valkyries, savoir qu'une telle personnalité serait présente aurait suffit à m'attirer en ce lieu! Et elle recommence à me parler, me bombardant de questions alors je fais la chose la plus normale selon moi! Après tout, son amie vient de m'ouvrir la voie, il serait dommage de ne pas en profiter non? Je me décale donc, prenant la place occupée précédemment par la jeune fille dont je ne connais pas le nom pour me rapprocher de celle qui m'intéresse. Calmement, et presque sans m'en rendre compte je termine ma seconde boisson de la soirée! Si je continu ainsi j'ignore comment la soirée va se terminer, je tiens bien l'alcool mais pas de précipitation sur la bibine, il serait dommage que je perde une miette de la demoiselle pour un plaisir alcoolisé éphémère!
"Pour te répondre, oui en effet je trouve l'endroit particulièrement agréa..."
Pas vraiment le temps de finir car elle répond pratiquement elle même à la question avant d'enchaîner avec une suivante et je ne peux m'empêcher de sourire devant le spectacle. Elle me fait un peu penser à une sorte de gamine hyperactive qui ne peut pas s'arrêter ne fut-ce qu'un instant... En plus attirante pour un homme de mon âge bien-sûr! Alors je comprends qu'il est inutile d'essayer d'en placer une temps qu'elle n'a pas terminé, pas de problème j'ai toute la soirée devant moi pour apprendre à connaître toutes les facettes de la demoiselle. Bien-entendu, je doute que cela soit faisable en une seule soirée mais, je peux au moins tenter d'en apprendre le plus possible. Quand finalement, il semble qu'elle s'arrête un peu, j'en profite.
"Le climat est en effet plaisant, même si ce n'est pas ce que j'apprécie le plus ici. Malheureusement non, toute ma famille se trouve encore à la capitale mais bon, je peux leur rendre visite assez facilement si besoin... Et toi alors? Hors le beau temps qu'est-ce qui t'as poussé à venir dans le Sud? Tu as de la famille ici? Je veux en savoir plus sur toi, après tout nous sommes les deux petits nouveaux, autant apprendre à se connaître!"
Oui bien-entendu ce n'est qu'une sorte de prétexte, ce n'est pas un mensonge, je trouve cela plus sympathique, entre "bleus" on risque peut-être d'être amenés à se croiser plus souvent que les autres? J'ignore encore les détails du fonctionnement, cela étant même sans cela je veux véritablement en savoir plus sur elle, la jeune demoiselle pique ma curiosité et quand le scorpion est piqué et bien... Il ne lâche pas l'affaire!
Elle ne remarqua même pas qu’il tenta de lui répondre alors qu’elle parlait et ne daigna se taire que lorsqu’elle fut presque à bout de souffle. C’est seulement à ce moment là que son vis-a-vis pu prendre la parole. Polie, elle le laissa parler, jetant au passage un coup d’œil au garde qui l’avait abordé quelque seconde avant. « Qu’est ce qu’ils marmonnent ces deux là » pensa-t-elle simplement. Pas vraiment dérangé par ce genre de messes basses, elle était simplement une curieuse maladive qui aimait tout connaître sur tout le monde. C’est d’ailleurs à cet instant qu’elle décida qu’il serait bon d’en apprendre plus sur lui mais pas en lui parlant. Solveig avait d’autres techniques bien à elle. Observer était l’un de ses passe temps favoris. La tête toujours posée dans la paume de sa main, elle se mit d’abord à détailler son visage. Il était indéniable que c’était un bel homme, son œil était aussi gris que les lames qu’elle cachait dans ses bottes et ses cheveux aussi mal coiffé qu’un dessous de bras. Mais en dehors de ce détail, il était beau garçon. Malheureusement, il en fallait un peu plus pour l’impressionner. Les beaux hommes n’étaient pas ce qui manquait ici. Alors elle plissa légèrement les yeux afin d’observer ses traits un peu plus en détails. Arquant un sourcil, elle vint attraper son menton entre son pouce et son index, tournant sa tête avec douceur. - C’est étonnant, tu n’as pas un grain de peau si terrible pour un garde… Dit-elle, pensive, sans même remarquer qu’il avait finit de parler et semblait attendre sa réponse. Puis aussi doucement qu’elle l’avait saisit, elle le libéra et poursuivit plus pour elle-même que pour lui. - Anhw, je pourrais presque être jalouse. Impossible d’avoir une peau respectable avec les embruns. Enfin… La vie est injuste c’est bien connu ! Son ton léger était revenu sans prévenir et elle saisit son verre, le terminant au passage.
- Qu’est ce que tu disais déjà ? Ah oui le sud ! Ahah, oui ma famille est ici. Cela fait bien trop d’année que je me promène au confins d’Aryon. Il était temps que je rentre au bercail ! Du moins, j’ai suivit ma sœur. Elle soupira longuement avec un air d’enfant mécontent. - C’est une vraie tête de mule ! D’abord la capitale, le village perché et une fois que j’ai eu ma mutation, cette vipère a filé au sud ! Terrible enfant ! Elle grimaça avant de rire franchement. - Mais pourquoi diantre venir ici, si tu n’as pas de famille ? Du moins qu’est ce qui t’as poussé à vouloir cette affectation ? Aaaaah…Je parle trop. Elle se laissa aller en arrière sur sa chaise, se balança un moment et se redressa avec un sourire énigmatique sur le visage. - Valentino ! Puisque je suis si belle, tu ne pourras pas me refuser une telle chose… Elle s’avança vers lui, entrant légèrement dans son espace personnel. - Que dirais-tu d’un jeu ? Elle lança un regard à leurs verres avant de le reposer sur lui, féline, taquine. - Un vrai ou faux ! Chacun lance une affirmation, celui qui a faux boit. Ça te tente ?
Solveig se recula enfin, libérant l’espace autour de lui puis elle croisa les jambes, attendant de voir si il était tenté par sa petite proposition. La jeune femme aimait beaucoup tourner tout jeu, surtout les rencontres. Pourquoi louper une occasion de rendre chacune d’elles unique ? En attendant, elle leva le bras afin de recommander.
Je lui réponds tranquillement cependant, je dois dire que je me sens quelque peu... Observé? Je sais que je suis un bon orateur, l'une de mes très nombreuses qualités, cependant jamais, de mémoire, je n'ai eu l'impression de captiver à ce point la foule! Elle ne me lâche absolument pas du regard, non pas que cela me gêne, ce n'est pas comme si je n'avais pas l'habitude, après tout lorsqu'on a le physique d'un Apollon, il faut s'attendre à se faire dévisager, et non je ne suis pas prétentieux! Bon, cela étant dit, il faut avouer que c'est assez étrange... En réalité j'ai plus l'impression qu'elle me scrute plutôt qu'elle ne m'écoute et... Mais qu'est-ce que? Alors que je venais de finir une phrase, sans le moindre avertissement, la demoiselle se saisit de mon menton et m'oblige, sans violence cela étant, à tourner la tête! Bon, nouvelle information à mettre sur la jeune fille : Ne connaît pas les limites personnelles! À dire vrai, encore une fois, cela ne me pose aucun problème personnellement, il faut juste qu'elle soit prête à en subir les conséquences... Si elle ne s'inquiète pas de mes limites, pourquoi m’inquiéterais-je des siennes? Calmement, alors qu'elle tient toujours mon menton, je la regarde du coin de l'oeil et souris malicieusement alors que la phrase toute faite qui prévient du fait qu'elle joue avec le feu me vient en tête.
"Fais attention, si tu touches je peux toucher aussi!"
J'ignore cependant si elle m'entend puisqu'elle parle des embruns et du fait que la vie est injuste? Franchement? D'accord je prends soin de moi, ma peau est certainement très belle mais, de la à dire que la vie est injuste? S'est-elle seulement déjà regardé ou n'en a-t-elle pas conscience? Son pouvoir d'hybridation la rend superbe alors que ma transformation hybride est à la limite du monstrueux! Au moins elle est toujours aussi belle en permanence! Elle vide son verre d'un trait alors qu'elle semble être sortie de sa... Morosité? Pas sûr qu'on puisse réellement utiliser ce terme mais soit, sa morosité passagère. Bon au moins elle a une bonne descente, ça m'emmerderait un peu qu'elle soit du genre poids légère, j'ignore jusqu’où cette conversation peu nous mener mais je sais que j'ai des principes très strictes concernant les femmes qui ont bu! Non je ne m'imagine pas déjà aller jusque là mais mieux vaut prévenir que guérir n'est-ce pas? Surtout qu'on risque de travailler ensemble, évitons toute situation trop délicates!
Elle répond un peu à mes questions, quelque chose à propos de sa soeur qu'elle a suivi malheureusement, je ne comprends pas tout car un des mes compagnons d'arme, visiblement plus ivre que moi, me frappe d'une grande tape dans le dos en balançant un "Pas vrai Val'? beaucoup trop sonore pour un gars en pleine possession de ses moyens! Non mais franchement c'est pas lui qui me parlait peu avant? Soit il enchaîne les verres soit il se donne des airs en ne tenant pas l'alcool, quoi qu'il en soit, il vient de me faire perdre des brides d'information sur Solveig et cela me déplaît même si je ne dis rien. Mémo personnel, la prochaine fois éviter que l'on soit si nombreux! Je sors cependant de ma semi torpeur en voyant la jeune femme soudain beaucoup plus proche de moi? Mais qu'est-ce que j'ai raté dans ses paroles? Une si belle femme? Ne pas lui refuser? Une minute c'est moi d'habitude qui fait ce genre de déclaration beaucoup trop osée! Elle va finir par me prendre de court la donzelle et... Un jeu? Mais de quoi parle-t-elle au finale?
Oh ce genre de jeu? Un jeu à boire donc... Et bien... J'ai dis précédemment que je ne voulais pas la voir ivre il est vrai cependant... Valentino Rivolti grand champion invaincu des jeux à boire ne peux pas refuser un tel défi! Je souris donc avec un large sourire et j'accepte sa proposition! Le but du jeu est donc d'essayer de deviner des choses sur l'autre, un jeu qui demande donc plus de chance qu'autre chose puisqu'après tout on ne connait rien l'un de l'autre... Enfin, sauf si on est un peu roublard! Après tout, plutôt elle a laissé une information fuiter sans que je ne le demande alors, autant l'utiliser à mon avantage non? La fourberie parfois, c'est une vertue!
"Très bien, je tente ma chance en premier! Tu as un pouvoir d’hybridation, ça c'est assez évident mais voici mon affirmation : Tu es une hybride Chiraki!" Et je la regarde avec un grand sourire triomphal de tricheur invétéré... Après tout, elle m'a donné l'information en se moquant de mon rire, cela n'est pas ma faute! "D'ailleurs dis-moi, excepté le charme physique fou, quelles capacités cela t'apporte?"
Le fait que son adversaire ait bien comprit le but de son jeu était maintenant un fait établit. Solveig grimaça en entendant sa question. Évidemment c’était à elle de boire et en prime il avait parfaitement entendu la remarque qu’elle lui avait lancé plus tôt. Aaah.. Le mauvais bougre. Pour toute réponse, elle le foudroya du regard et prit une longue gorgée dans son verre. Si elle aussi décidait de jouer de cette façon, elle n’avait aucun doute quant au fait qu’ils seraient saoul en moins d’une heure. Et encore. Cependant, elle n’eut pas le loisir de surenchérir afin de poursuivre puisque que ce fut encore lui qui prit la parole pour la questionner. Question habituelle en somme. Elle sourit.
Il était parfaitement humain de se questionner et encore plus d’être curieux. Solveig ne pouvait le reprocher à personne puisqu’elle était sans doute pire que la moitié des gens ici présente. Néanmoins, les premières fois où elle avait du y répondre, elle s’était sentit gênée, dérangée. Après tout elle n’était qu’une enfant. Aujourd’hui c’était bien différent, quoi que puisse penser le brun de son pouvoir. Pendant quelques secondes elle réfléchit à la meilleure façon de résumer toutes les capacités qu’elle possédait sans devoir expliquer longuement. Son visage se fendit d’un sourire en coin et elle abandonna son verre.
- Quel beau parleur… Elle leva les yeux au ciel.
Tout en douceur, sa main gauche vint se saisir du poignet de Valentino alors que sa main droite jouait avec les doigts de sa jumelle. Une fois qu’ils eurent la position souhaitée, elle fit reposer deux de ses doigts sur l’artère qui pulsait avec force à la base de son cou. La sensation la fit frissonner, cette main froide, contre son cou chaud qui aurait presque put en faire le tour tant elle était grande. - Tu sens ? Dit-elle simplement. Sous ses doigts, Valentino pourrait rapidement sentir la pulsion qui passait, rapide, bien trop pour un être humain normal. Si il y faisait attention, il pourrait aussi sentir les muscles du cou qu’il touchait, plus épais que ceux d’une femme de son gabarit. Au même moment, elle se laissa happer par son regard d’acier. - Je peux aussi voir jusqu’aux moindres détails de ton iris, entendre ta respiration s’accélérer ou même ton cœur. Je sens aussi ton odeur, celle de ceux que tu as touché suffisamment pour longtemps pour qu’ils laissent leur trace sur toi ou encore celle des lieux que tu as visité. Avec la même docilité, elle raccompagna sa main jusqu’à la table puis elle laissa glisser ses doigts le long de sa paume et s’en retourna vers son verre. Son regard, lui, mit un peu plus de temps à se détourner du garde. « Tu es certain de vouloir jouer ? » demandaient silencieusement ses prunelles. Parce que oui, tout cela n’était qu’un jeu après tout. Un de plus.
- Bien tu as touché ! Heureux ? Il ne croyait pas qu’elle ne l’avait pas entendu tout de même ? Plus encore ; qu’elle allait lui laisser une occasion de la berner par deux fois ? Naïf ! Son sourire en coin se transforma immédiatement en un sourire grandiose, joyeux au possible. - C’est donc mon tour si je ne m’abuse… Mh… Elle réfléchit un instant, le détailla à nouveau du regard puis recula sur sa chaise. - Je suis sûre que tu as plus de dix conquête à ton actif ! Cela lui parut invraisemblable que ça ne soit pas le cas. Il était beau garçon et charmeur par dessus le marché. Le genre d’homme qui fait des émules auprès de la gente féminine. Mais après tout, elle n’en était pas certaine, alors, était-ce vraiment de la tricherie ? Pas qu’elle sache. Faisant tourner le liquide dans son verre, elle attendit patiemment sa réponse.
J'aime sa manière de me foudroyer du regard pour être honnête, cela me procure un petit plaisir alors que je me retiens de lui tirer la langue comme un véritable enfant. Oh oui j'ai bien compris les règles de ton jeu mais cela ne veut pas dire que je vais facilement gagner pour autant... La demoiselle m'a déjà prouvé une fois qu'elle est pleine de surprises, peut-être peut-elle encore me surprendre? Bon d'accord, cette interrogation n'a aucun sens, du moins pas plus de quelques secondes puisque suite à mon questionnement, sonore cette fois-ci, elle me surprend à nouveau! Sa main vient saisir mon poignet et elle la mène jusqu'à sa propre gorge... Moi? Je reste immobile, me laissant guider par la jeune fille qui décidément devient une véritable énigme de plus en plus impénétrable au fur et à mesure de notre échange... Mon regard s'ancre dans le sien alors que j'avoue que pour le coup, je suis comme hypnotisé par la fille si imprévisible qui me fait face! Elle me demande si je sens alors, je tente de sortir de ma léthargie pour me concentrer et effectivement, ce rythme est trop rapide pour quelqu'un de "normal" même si parler de normalité est difficile dans notre monde... Pas seulement ça, je sais que ce n'est certainement pas ce qu'elle désire me faire sentir cependant, je sens sa peau étrangement froide alors qu'il fait chaud en ce lieu, je sens sa douceur, et mon iris s'accroche un peu plus dans le sien...
Elle me dit ce qu'elle peut faire, ce que son pouvoir lui permet et si elle dit vrai, elle doit pouvoir sentir mon souffle qui, plutôt que s’accélérer ralenti justement... Oui, elle peut sans aucun doute savoir beaucoup de choses sur moi juste grâce à cela... Elle raccompagne ma main jusqu'à la table, glisse doucement ses doigts dans ma paume et durant un court instant, j'ai l'envie folle de la retenir mais non! Je la laisse retourner vers son verre, nos regards ne se lâchent pas et un petit sourire vient fendre mon visage. Oui nous jouons mais sincèrement, le jeu d'alcool vient de passer au second plan... Ce petit jeu de séduction me plaît bien plus car, pour cette fois, il semblerait que mon adversaire risque de me pousser dans mes derniers retranchement. C'est ma faute aussi, avec ma belle gueule et mon bagout j'ai pris l'habitude de croire que c'est un jeu auquel je ne peux perdre et cependant, les Valkyries sont redoutables, celle devant moi a peut-être même l'avantage pour l'instant.
Une nouvelle remarque, cinglante, rapide, moqueuse... Oh oui elle m'avait entendu et elle marque encore un point dans notre affrontement, il va donc falloir sortir le grand jeu? Fort bien, il est temps de lui montrer ce qu'un maître est capable de faire. Elle pose donc sa question... Plus de dix conquêtes? Bien joué c'est une frappe audacieuse je dois l'avouer elle prend un risque mais d'un côté cela me donne un avantage certain pour notre autre jeu... Docilement, je prends mon verre et bois une longue gorgée du breuvage qu'il contient. Plus de dix conquêtes et aucune qui n'a jamais eu de l'importance, voici la sombre réalité de mon existence, enfin, je ne m'en plaint pas! Après tout j'ai toujours espoir de trouver la bonne personne et, temps que cela n'est pas le cas je m'amuse mais... Il faut avouer qu'aller de rencontre en rencontre n'est pas forcément ce à quoi l'on aspire quand on parle de relation. Je dépose mon verre sur la table et déplace tranquillement ma chaise sans le moindre questionnement concernant ce que nos convives en penseront. Il n'y a plus qu'elle et moi, dans notre petite bulle et elle vient de me donner une cartouche alors je m'en sers. Sans aucune hésitation, je me plante devant elle, mon visage étrangement proche du sien et je souris.
"Plus de dix? C'était un paris osé... Tu aurais pu dire trois ou même cinq mais dix... J'en conclu que tu me trouves assez séduisant et attirant pour une tel nombre? A quel point puis-je t'attirer je me demande..."
Et comme je me suis approché je me recule lentement, doucement, en prenant le temps de savourer mon début de riposte. Ce n'est pas moi qui avoue à demi-mots comment je te trouve alors c'est un avantage que j'ai sur ce mouvement, tu as certes marqué les premiers points mais je ne compte pas être en reste!
"Tu as suivis ta sœur jusqu'ici, avant cela tu as parlé de la capitale, du village perché et finalement ici... Cela fait beaucoup de route même pour une marchande itinérante donc je dirais que ta sœur est également une garde!"
Le reste de ses réflexions fut interrompu par le minois souriant du garde en face du sien. Si proche qu’il pourrait sentir le souffle surprit de la jeune Prêth s’écraser contre ses lèvres. Elle était désorientée, c’était certain mais elle ne broncha pas pour autant. A la place, elle en profita pour lever les yeux vers lui et l’écouter. Son adversaire avait donc plus d’un tour dans son sac et surtout, maintenant il semblait vraiment avoir été heurté d’une quelconque façon par les gestes qu’elle avait eut envers lui quelques secondes auparavant. Qui aurait tenté une telle action, si ce n’était pas pour prendre le dessus ? Tandis qu’elle l’écoutait, son visage se fendit d’un large sourire. Si il pensait la gêner avec de telle question, c’était peine perdu, la franchise de Solveig n’avait d’égale que sa témérité. Se cacher de trouver un homme beau, n’était pas dans ses habitudes. Alors, quand il se recula, elle le suivit du regard.
Il formula sa question et elle ne put s’empêcher de lui envoyer un petit coup de pied dans la tibia. - Tricheur. Maugréa-t-elle avant de boire une nouvelle fois. - A ce rythme là, tu vas gagner uniquement parce que je ne serais plus en capacité de parler ! Puis elle prit un air pincé et outré avant d’éclater de rire. - Sinon… Tu te demandais à quel point tu pouvais m’attirer n’est ce pas ? Ses doigts se mirent a décrire des cercles autour de son verre, elle réfléchissait. - Je dirais… Suffisamment pour que j’accepte de jouer à ce jeu avec toi. Et par là, elle n’entendait pas « poser des questions anodines afin de voir qui sera le premier à être saoul ». - Ne me fais pas croire que tu ne connais pas ton potentiel séduction. Serait bien sot celui qui ne s’en rendrait pas compte. Toujours avec le sourire, elle s’accouda à la table, croisa les jambes et ancra son regard dans le sien. - Tu sais parler, tu es fort et tu es beau. Elles ne doivent pas être nombreuses à refuser de se jeter à corps perdu dans le fond de tes draps ? Je me trompe ?Et elle était bien placé pour savoir de quoi elle parlait. A son tour, elle se pencha vers l’avant, mais au lieu de se planter devant lui, elle prit appuis sur sa cuisse et se pencha à son oreille comme si elle allait lui susurrer le plus doux des secrets . - Il est plus drôle de jouer avec quelqu’un qui pense ne jamais perdre, tu ne crois pas ? De même que Solveig, le temps resta quelques instants en suspend avant qu’elle ne reprenne sa place.
Posant un doigt sur sa lèvre charnue, elle se mit à réfléchir à voix haute. - Anhw… Quel genre de question est-ce que je vais bien pouvoir poser au goujat en face moi… La garde lui lança une œillade amusée. - Tu espère gagner ce soir. Sur tout les plans.Pour la peine, elle lui servit son sourire le plus radieux et le plus stupide. Puisqu’il voulait la prendre à revers, elle ne se priverait pas d’en faire de même ! Pendant qu’elle attendait la réaction de Valentino, son regard fut attiré par Agatha qui lui lançait des coups d’œil curieux. Pour toute réponse, elle lui fit un coucou de la main tout en lui offrant le même sourire qu’à son vis-a-vis. - Tu sais Val, il n'est pas très malin de se vendre comme un coureur de jupon lorsqu'on veut séduire quelqu'un ! C'était plus un commentaire taquin qu'une véritable critique. A son âge, Solveig avait parfaitement conscience que les hommes n'était pas plus des saint qu'elle ne l'était.
Je me prends un petit coup de pied dans le tibia et je ne peux m'empêcher de sourire. Tricheur moi? Il y avait d'autres possibilités, la garde me semblait juste la plus probable! Disons que pour cette fois j'ai eu la main chanceuse rien de plus... Pourtant, c'est surtout notre second jeu qui m'intéresse, la belle n'a pas eu l'air plus embêtée que cela par ma réflexion... Je sais pourtant que j'ai visé juste mais mon attaque semble n'avoir fait qui glisser sur elle et me voici encore un peu plus agacé! Gagner uniquement parce qu'elle ne sera plus capable de parler? Cela ne serait pas une victoire mais une défaite, je veux continuer à converser avec elle! Je ne pense cependant pas que deux gorgée de liqueur auront raison d'elle, cela serait décevant avouons-le! Non, je ne crois pas que cela soit possible et je pense que j'abandonnerai le jeu si jamais elle semble trop ivre, hors de question de laisser cette soirée se terminer précipitamment! Je n'en garderai qu'un goût amer et vu le plaisir que j'éprouve actuellement, c'est absolument hors de question! Quoi qu'il arrive, cette soirée et la notre, pas celle de mes collègues, pas celle des autre valkyries mais bel et bien celle de la belle hybride et de moi-même!
Elle répond à ma question et je ne peux cacher qu'encore une fois, elle s'y prend d'une main de maître... Suffisamment pour jouer à ce jeu? Parfait, au moins nous sommes tous les deux sur le même pied d'égalité, elle a lancé le jeu, j'ai accepté de le suivre mais nous en avons tous les deux conscience. La seule question que je me pose actuellement c'est à quel point ce jeu risque d'évoluer? Soudainement, elle s'approche de moi... Sa main se dépose sur ma cuisse, ses lèvres viennent souffler à mon oreille et je respire calmement comme pour contrôler une quelconque pulsion désagréable qui pourrait remonter mais non, rien... Je peux sentir un frisson me parcourir l'échine alors qu'elle me parle, je peux humer son parfum qui me fait doucement tourner la tête... Plus drôle de jouer avec quelqu'un qui pense ne jamais perdre? Alors c'est ainsi qu'elle me voit? Ou se décrit-elle ainsi de la même manière? Dans un cas comme dans l'autre elle vient à nouveau de me donner des informations intéressante! Elle est forte c'est vrai mais elle m'en dit trop et alors qu'elle s'écarte, ma respiration redevient normale.
J'observe son visage, ses yeux, son nez, ses lèvres sur lesquelles elle dépose un doigt et j'écoute son affirmation... J'espère gagner sur tous les plans ce soir? Elle parle de notre jeu mais également d'autre chose alors je souris doucement en fermant l'oeil un petit instant. J'approche doucement ma main de mon verre, je le prends, le remonte délicatement vers mes lèvres alors qu'elle adresse un sourire et un signe de main à sa compagne... Elle est persuadé d'avoir gagné et d'ailleurs elle me lance une petite affirmation qui me fait hausser un sourcil. Je souris doucement alors que je n'ai pas encore bu et, d'une voix calme bien qu'amusée il est temps de lui apprendre la nouvelle... "En fait je suis désolé Solveig mais... C'est encore ton tour de boire! Tu viens de te tromper..." Je dépose alors mon verre en ne la lâchant pas du regard et me permet même de lui faire un petit signe de la main comme pour lui dire : Bye bye tu viens de perdre... Oui c'est ridicule mais ça m'amuse. Il faut cependant être fair-play et lui annoncer son erreur!
"Tu dis que je veux gagner sur tous les plans ce soir? Tout d'abord sache que le petit jeu d'alcool n'a pas vraiment d'influence sur moi... Gagner ou perdre, cela n'a aucune importance donc c'est déjà un plan dont je me moque ensuite, ta seconde erreur sera également mon affirmation. Tu penses que je veux te mettre dans mes draps ce soir!"
Je souris en l'observant avec un air triomphal. Je serai honnêtement surpris de me tromper, elle a parlé du fait que j'étais persuadé de gagner après avoir dit que les femmes ne devaient pas souvent refuser d'être dans mon lit ensuite le fait de gagner sur tous les plans indiquent sans aucun doute ce plan là également et finalement, parler de me vendre comme un coureur de jupon indique qu'elle pense que c'est ce que je fais... Je devrais peut-être lui dire de boire trois fois après tout ce sont trois erreur. Cependant, il reste un point sur lequel mon honneur se doit d'être lavé.
"Par ailleurs, c'est toi qui me défini comme un coureur de jupons, je n'ai jamais dis que c'est véritablement ce que je suis... Je n'ai pas parlé de mes conquêtes, c'est toi qui l'a fait je n'ai fais que boire suite à cela mais dis-moi ma belle... Est-ce si improbable que je ne cherche pas à séduire?" Doucement je m'avance vers elle, je pose mes deux coudes sur la table et mon menton sur mes poings et, en la regardant bien en face je pose une simple question. "Pourquoi chercherais-je à séduire des filles si je suis certain de gagner? Quel serait l'intérêt de faire cet effort si justement aucune fille ne se refuse à moi? Alors si l'on jouait sérieusement? Si l'on arrêtait de se contenter des apparences... Dis-moi ma belle, qu'est-ce que notre jeu t'apprends vraiment sur moi?"
Ah qu’il avait l’air malin avec son air triomphal. Solveig tout autant avec son air boudeur. Cependant, elle ne lui coupa pas la parole. A mesure qu’il parlait, son regard se faisait plus fin. Essayait-il de lui mentir ? Ou au contraire disait-il la vérité ? Du mieux qu’elle put, elle tenta d’isoler les sons de ses battements de cœur mais ce fut chose vaine, autour d’eux, même si ils n’y faisaient pas attention tout était trop fort pour qu’elle n’arrive à quoi que ce soit. De même, son odorat était complètement accaparé par les fumées de cigare, odeur de nourriture et effluves d’alcool. Pas la peine de compter sur ses sens aiguisés tout de suite. Son sourcil eut un soubresaut lorsqu’il lui demanda si il était si improbable que cela qu’il ne veuille pas séduire. « Bien sur !» eut-elle envie de lui hurler. « Bien sûr que tu as l’air d’un loup dans une bergerie. » mais elle n’en dit rien. Valentino s’accouda à la table et la fixa. Têtue, elle soutint son regard. Son sourire ne revint que lorsqu’il reprit la parole. Elle ne croyait pas à ses sornettes quand bien même il lui semblait sympathique. En vérité, d’une certaine manière, il lui faisait penser à elle. Puis vint le moment fatidique. Qu’est ce que cela lui apprenait sur lui ? Rien. Absolument rien en vérité. Ah si, il avait bien plus de conquête qu’elle.
Silencieuse, elle l’observa un moment sans rien dire. Pour une fois que quelqu’un la faisait taire. C’était bien une première. Elle décroisa puis recroisa les jambes, prit son verre bu une nouvelle gorgée et enfin, elle se sentit d’attaque à poursuivre. Penchant la tête, elle se remit à sourire avec tout autant de sincérité que depuis le début de leur échange.
- Je t’offre celle là de bon cœur. Mais je pensais à quelque chose de moins… Intime. Elle se pencha vers lui et poussa son verre vers son propriétaire. - Cela serait moins probable si ton attitude ne donnait pas cette impression. Ta manière de parler, ta gestuelle… Quand je te regarde, j’ai la sensation que tout est calculé pour plaire au genre féminin. L’air incrédule, elle pencha la tête. - J’ai tord ? Tu n’as pas parlé de tes conquêtes mais ton être entier le sous entends. Au delà de la beauté que je retrouve chez toi, c’est pour cela que j’ai visé sur dix et non sur trois. Elle se recula dans sa chaise sans lâcher son verre et se mit à fixer un point derrière Valentino. - Tu pourrais chercher à séduire pour te distraire ? Pour t’assurer que ton charme est encore bien présent ? Il y a des milliers de raison de vouloir séduire les femmes à tout va… Et il y avait des millions de raisons de ne pas le faire. Elle eut une pensée pour Samaël, victime collatérale d’un jeu de séduction avancé et ayant mal tourné. - Qu’est ce que tu entends par jouer sérieusement ? Ses oreilles trahirent son interrogation et s’agitèrent sur sa tête avant de se positionner bien droites en direction du brun, dans l’attente d’une réponse. - Mh… Je ne sais pas ce que tu entends par là mais je vais faire ce que je peux pour y répondre.
L’ambiance qui était bon enfant jusqu’ici semblait s’être passablement alourdit, Solveig ne savait plus vraiment sur quel pied danser. Elle choisit donc de rester elle-même. Si ça ne lui plaisait pas, il n’aurait qu’à trouver une nouvelle compagne de beuverie. - Tout et rien à la fois. Ça c’était de la réponse. Loin de se laisser démonter, elle poursuivit. - Lorsque l’on joue ce genre de jeu, on n’essaye souvent de se montrer sous notre meilleur jour. Enfin pour ceux qui en sont capable. Elle plissa les yeux en tentant de mettre le doigt sur ce qu’elle voulait dire. - Une chose est sûre, tu aimes conquérir. La jeune femme le fixa à outrance et lui envoya la seconde pichenette de la soirée dans le front. - Goujat... Mais ce n’est pas tout. Tu n’es pas juste un tyran des petites culottes. Je pense que même si tu es entouré, tu es très seul. Elle haussa les épaules l'air de dire "ce n'est que mon avis" et enchaîna avec le sujet suivant comme si de rien était. - Par contre je peux te concéder une chose. Tu es le roi quand il s’agit d’embrouiller l’esprit des gens. Doucement elle s’étira sur sa chaise, ses muscles commençant à se nouer à force de rester statique. - En venant dans le sud tu espères échapper à quelqu’un ou quelque chose. Une chose était sûre, elle n’oubliait jamais de jouer. - J'ai mal aux jambes... Ça ne te dirais pas de prendre l'air un moment ?
Mon petit manège à marcher, la voilà qui gonfle les joues en me traitant d'idiot spectacle ô combien amusant je dois l'avouer... Elle boit une gorgée pendant que je lui explique, à demi-mots ce que je cherches à dire. Ce serait trop simple que de lui offrir une réponse toute faite, autant la laisser chercher un peu après tout, elle veut me découvrir non? Non, je ne cherche pas à lui mentir, à aucun moment je n'ai fais cela... Je suis quelqu'un d'honnête, c'est selon moi ma plus grande qualité alors pourquoi m’abaisserais-je à m'en détourner? Je vois sa manière de me regarder, naturellement elle doute je ne peux pas lui en vouloir, bien-sûr je sais de quoi j'ai l'air, je sais quelle image je reflète, j'ai passé des années à entretenir cette image alors comment l'ignorer? Je lui parle, je lui demande ce que notre jeu lui apprend et elle sourit simplement. Me croit-elle ou pense-t-elle que je ne fais que déblatérer quelques intelligentes excuses pour qu'elle désire s'abandonner dans mes bras? Je l'ignore, il est difficile de savoir ce qui peut bien se passer dans la tête de la jeune femme, elle est énergique, active, joueuse et spontanée mais fait-elle seulement confiance à la personne qui lui fait face ne fut-ce qu'un peu? J'en doute.
Elle boit une nouvelle gorgée puis pousse mon propre verre vers moi, m'indiquant qu'elle pensait à quelque chose de moins intime? Dans ce cas, c'est moi qui ai fait erreur alors, c'était mon tour de boire! Je m'empresse donc de le faire, buvant même une double gorgée, après tout elle a bu alors qu'elle n'aurait pas dû, je ne fais qu'équilibrer l'échange et finalement... Elle me dit ce qu'elle pense et je l'écoute religieusement, comme si chaque parole avait une importance pratiquement divine et je réalise alors la vérité : Mon petit jeu fonctionne encore, on ne voit de moi que ce que je désire montrer. Je suis venu ici pour les valkyries, je suis venu ici parce que cela signifiait que de belles femmes seraient présentes je suis venu ici pour "séduire"... C'est exactement ce qu'elle voit, c'est exactement ce que j'ai montré mais est-ce que c'est réellement ce qu'elle devrait voir? Finalement, après avoir tenté de démonter d'une main de maître mon argumentaire, elle répond à la question que j'ai précédemment posée et je crois que je comprend enfin où se trouve l'erreur... Elle m'envoi une nouvelle affirmation avant de me demander si cela me tente d'aller prendre l'air alors je souris.
"Faux, je suis venu dans le sud parce qu'on m'y a offert une place de choix pour ma carrière!"
Cependant, je ne lui laisse pas l'occasion de prendre son verre, je le prends avant elle et le dépose sur le côté. J'ai compris ce que je veux montrer à la jeune fille, ce qu'elle a "gagné" le droit de voir... Je me lève et lui tends la main, elle veut se dégourdir les jambes alors allons marcher... Alors que nous quittons l'établissement, l'un des gardes particulièrement enivré m'apostrophe. "Ben alors Val' tu vas..." Le regard noir que je lui lance lui intime de ne pas finir cette phrase, n'insinue pas quelque chose, pas maintenant, pas sur un sujet que tu ne comprends pas! Nous quittons ainsi le bar et, sans lâcher la main de la jeune fille, je marche avec elle jusqu'à un petit muret qui permet une vue directe sur le port... Oui je l'avoue, j'avais déjà repéré cet endroit en venant, en me disant que c'était un coin romantique qui pourrait servir mes plans de dragueur invétéré même si cela me semble déraisonnable maintenant. Je lâche la main de la demoiselle et prend appuies sur le mur en regardant vers l'horizon.
"Tu t'es complètement trompé tout à l'heure... Je ne peux pas t'en vouloir, après tout tu n'as pas tord, j'aime plaire... Cependant, c'est la seule chose sur laquelle tu as eu raison!" Je me tourne vers elle en souriant, mon oeil s'ancrant dans le sien alors que je souris doucement. "Je suis sûr que je n'ai pas besoin de te le dire mais vas-y, utilises donc ton pouvoir sur moi, vois si je mens! Le terme séduire est souvent mal employé... La séduction c'est de la sincérité! Une femme que l'on veut mettre dans son lit, on ne la séduit pas, inutile de perdre son temps à créer un lien pour une soirée d'un soir dont on aura oublié le nom le lendemain vois-tu? Alors non, cela fait bien longtemps que je n'ai plus tenté de "séduire" quelqu'un... Enfin, avant notre petit jeu en tout cas!" Je ris doucement alors que si elle utilise son pouvoir, elle pourra sentir que ma respiration est calme, entendre que mes battements de cœur sont réguliers, voir que mon regard est sincère... Je l'ai dis précédemment, je ne désire pas mettre cette femme dans mon lit ce soir, je ne désire pas qu'elle devienne une histoire sans lendemain. Alors attention, je ne dis pas que je veux qu'elle devienne une histoire, je ne suis pas en train de lui promettre le grand amour, pas de l'amour non plus ça c'est le genre de chose que seul le temps pourra déterminer... Je lui dis juste qu'en jouant à son jeu, en acceptant les règles, j'ai accepté de ne pas la draguer mais de tenter de la séduire.
Bientôt ils se retrouvèrent à l’extérieur pour le plus grand bonheur de la jeune femme. Les bruits s’étaient tut, les odeurs ne lui dévoraient plus les sinus et elle avait enfin de l’air frais. Toujours sans un mot, Valentino les guida jusqu’à un petit muret qui donnait une vue sur le port. Elle s’y attarda un moment, appréciant la vue. Elle était contente d’être ici, depuis qu’elle était arrivée, tout allait pour le mieux. Si elle avait su, elle aurait demandé une mutation au port bien avant cela. Même dans une autre escouade que celle de Thépa. Mais c’était ainsi. Il valait mieux tard que jamais après tout. Quelque pas et de grandes inspirations salvatrices plus tard, ils stoppèrent leur marche. C’est à ce moment là qu’il lâcha sa main, attirant inexorablement son attention sur lui. Il resta dos à elle et commença à lui parler.
Le lascar aimait remuer le couteau dans la plaie. Le minois de Solveig se fendit d’une grimace indescriptible qu’elle adressa à son vis-a-vis, se ravisant bien vite lorsqu’il se retourna. Soutenant son regard, elle prit le temps de l’écouter, sa bouche décrivant un « o » de surprise. Il lui proposa d’utiliser son pouvoir, ce qu’elle ne fit pas. Bien entendu, elle ne savait toujours pas si elle pouvait et surtout si elle devait lui faire confiance, toujours est-il qu’elle n’en fit pas l’usage et s’obligea même à se concentrer uniquement sur les paroles qui franchissaient la barrière de ses lèvres. Une déclaration bien sincère qui arracha un sourire irrépressible à la jeune femme. Peut-être la menait-il de nouveau en bateau ? Si c’était le cas elle ne pouvait que tirer son chapeau à son talent d’acteur. D’une certaine façon elle avait vu juste, il était bien plus qu’un tyran qui ne cherche qu’à soulever des jupons. D’autre part, elle s’était plantée de façon royale. Pendant quelques instants, elle culpabilisa. « Bien aveugle est celui qui croit voir » pensa-t-elle.
- Je vois.
Sans élan, elle grimpa sur le petit muret derrière Valentino et se m’y à déambuler dessus comme une funambule.
- Si tu dis la vérité, je suis désolée. Mais tout de même, dix conquêtes si ce n’est plus. Il y a de quoi douter. Ronchonna-t-elle. Se concentrant pour ne pas tomber elle poursuivit. - Je t’aime bien. Tu n’es pas tout blanc, tu n’es pas tout noir. Tu es une nuance de gris. Son avancée s’arrêta lorsqu’elle arriva sur une parcelle du mur qui lui parut trop effritée, elle fit demi tour et revint vers le brun. - Les personnes comme toi sont plaisantes. Amusantes à découvrir. Mais je me demande tout de même… Elle s’arrêta a sa hauteur, maintenant elle le dominait d’une bonne tête. - Pourquoi finir par me l’avouer ? Aaaah… Ne t’embête pas à répondre. Tu m’as dis la vérité, c’est déjà beaucoup ! Puis elle rit. Solveig n’était pas vraiment difficile à convaincre, sauf sur quelques rares sujet mais il aurait largement le temps de s’en rendre compte par lui-même. Doucement, elle s’accroupit de façon à pouvoir le regarder dans les yeux – ou du moins dans celui qui restait. - Valentino, je peux te demander une faveur ? Son regard souriant se perdit dans le sien.
Et après toute mon explication, tout ce que je lui avoue, alors que j'arrête de jouer, que j'arrête les faux semblants, que j'arrête de montrer un côté de moi qui n'est que ce que je veux montrer, j'ai pour toute réponse un... Je vois... Franchement? Juste ça? Cette fille a le don de me faire descendre de mon piédestal avec une vitesse invraisemblable ce n'est pas possible! Et maintenant je me dis que j'ai l'air con! Franchement c'est quoi cette réaction alors que je viens d'être totalement honnête avec elle? Cependant je comprends bien vite autre chose... Elle n'a probablement pas autorisé son pouvoir ou alors, elle n'est pas sûre qu'il fonctionne face à moi? Je pense cela à cause de sa phrase suivante : Si tu dis la vérité... Elle met ce fait en doute! Bon au moins je sais à quoi m'en tenir cependant, je la regarde faire alors qu'elle marche sur le muret et je me surprends même à sourire en la suivant du regard, il y a une certaine légèreté chez elle qui a la faculté de me faire pousser un gros soupire mais de sourire ensuite... Que voulez-vous? Je ne la comprend pas totalement, elle est imprévisible mais elle a le don de me mettre à l'aise, c'est ce que j'ai découvert durant cette soirée au moins, c'est déjà ça!
Cependant elle reparle encore de mes conquêtes... Justement, ce ne sont que des conquêtes, des filles croisés au détour d'un couloir, des relations purement charnelles sans aucun sentiment ni aucune attentes! Pourquoi diantre y voir quelque chose d'importance? Le nombre n'importe que peu, je ne me souviens ni leurs noms, ni leurs visages, aucune de ces filles n'a marqué mon esprit! Bon... Presqu'aucune, il est vrai qu'il y en a bien une ou deux ou l'expérience s'est répétée mais encore une fois, juste parce que nous étions ensembles dans la chaleur de la nuit, nous n'avons jamais eu de sentiments amoureux ou du moins, pas à ma connaissance. Pour moi une conquête n'est rien d'autres qu'un moyen de relâcher la pression et oui, c'est sans doute une manière horrible de parler et de voir les choses mais qu'importe? Je ne suis pas le genre d'homme à mentir et à donner de l'importance à ce qui n'en a pas! "Le nombre ne comptes pas, tu as sans doute eu plus de véritable conquête que moi!" J'entends par là des personnes avec lesquelles elle était attachée émotionnellement... Cela étant dit, elle continue assez vite ses paroles alors que je la regarde, attentivement marcher sur son muret. Je ne voudrais pas qu'elle tombe ou se fasse mal... Elle m'aime bien? Au moins la réciproque est vraie... Pas tout blanc ni tout noir? Je crois que personne ne l'est mais bon, je vais tout de même prendre le compliment!
Les personnes comme moi? Je hausse un sourcil, je suis unique voyons! Mais je me retiens de le dire, après tout elle me trouve plaisant ne foutons pas tout en l'air avec un sursaut d'égotisme! Cependant sa question me surprend? Pourquoi le lui dire? N'est-ce pas évident? Je voulais dissiper tout mal entendu, je voulais qu'elle sache que je ne me résume pas à des belles paroles ou un nombre de fille ayant partagée ma couche! Je voulais qu'elle sache que demain, je me souviendrai de son nom! C'est la seule chose que je peux lui promettre présentement mais c'est déjà bien plus que j'offre habituellement! Pourtant, elle ne veut pas connaître la réponse alors je souris doucement, posant mon regard sur elle je hausse les épaules. "Je pense que de toute façon, tu connais déjà la réponse!" Si comme elle le dit je lui ai dis la vérité, elle doit au moins en avoir une idée.
Elle finit par se pencher vers moi et me regarde droit dans les yeux avant de me demander pour une faveur? Je la regarde légèrement surpris... Que peut-elle bien avoir en tête exactement? Je ferme l'oeil en soupirant doucement et en secouant la tête de droit à gauche, lentement comme pour signifier ma résignation... J'ouvre à nouveau mes paupières la regardant droit dans les yeux et lui tendant la main pour l'inviter à la prendre.
"Tout ce que tu veux Solveig mais avant, fais moi le plaisir de descendre de ce muret... Je ne voudrais pas que tu tombes et que tu te blesses!"
Toujours penchée vers l’avant, elle ne réprima pas le sourire qui fendit son visage lorsque enfin, Valentino se résigna. A vrai dire, ce ne fut pas une bataille bien difficile à mener. Si elle s’était attendu à ce qu’il lui demande en quoi consistait cette faveur ou encore qu’il impose des conditions, il n’en fut rien. Encore une fois, elle n’allait pas s’en plaindre. En toute bonne foi, elle saisit la main qu’il lui tendit et se laissa retomber aux pieds du muret tout en douceur. Maintenant c’était lui qui la dominait d’une bonne tête, peut-être même de deux. Elle continua de le regarder tout en se demandant pourquoi elle n’avait pas remarqué ce détail plus tôt. Sans doute parce qu’elle avait la tête ailleurs. Ce n’était pas une première et certainement pas la dernière. En attendant même après avoir touché terre, elle ne délogea pas ses doigts de sa main et resserra même sa prise avant de l’entraîner dans son sillage.
Marchant d’un bon pas, elle ne chercha pas à lui demander son avis et reprit la direction qu’ils venaient d’emprunter. - J’ai effectivement plus de vraies conquêtes que toi. Si tu en as moins d’une. Lui répondit-elle hilare. Solveig n’avait pas pour habitude de mentir. Non pas parce qu’elle n’aimait pas ça mais parce qu’elle n’était pas douée. Que cela soit parce qu’elle culpabilisait ou parce qu’elle avait simplement prit conscience que tout finissait toujours par se savoir. Dans tout les cas elle se faisait inévitablement découvrir à un moment ou un autre. Avec les années et après plusieurs vaines tentatives, elle avait prit le parti de ne plus le faire. Alors même si les paroles qu’elle venait d’adresser au garde pouvait sembler irréaliste, elles étaient vraies. La jeune femme avait conscience de ses charmes et il lui plaisait d’en disposer de temps à autre. Que cela soit pour tromper son ennui ou parce que cela avait une réelle utilité. Mais cela n’allait jamais plus loin. Plus maintenant du moins. Plus depuis que le père de Samaël l’eut abandonné sept années auparavant. Fut une époque où, naïve qu’elle était, elle pensait que les relations étaient une chose plus belle que douloureuse. L’expérience et le temps lui avait apprit que la vérité était différente. Depuis elle se contentait de passer comme une ombre dans la vie de certain, fuyant la réalité dès qu’elle tentait de la rattraper.
A force de marcher, ils se retrouvèrent de nouveau devant la taverne et la demi-chiraki daigna enfin stopper sa course. Elle regarda par l’un des carreaux et aperçu leurs amis encore attablé. Quoi qu’en y regardant bien… Agatha ainsi que son voisin avait disparu. Discrètement elle pouffa et murmura : - Sacrée Agatha… Elle n’en perd pas une. Abandonnant la main du jeune homme, elle pivota sur ses talons et lui fit face. Plus petite certes mais cela ne l’empêcha pas d’aller chercher son regard. - Revenons en à nos bouctons ! La faveur que j’aimerais obtenir, c’est la vérité. Et je ne te parle pas d’un vil jeu de mot sur drague et séduction. Elle le foudroya du regard au passage. - J’aime connaître les gens tel qu’ils sont. J’aime connaître toute chose telle qu’elle est en vérité. Alors je te propose une chose. De ne plus revêtir de masque en ma compagnie. Tout en parlant, elle se mit à trépigner et afin de se canaliser elle fit les cent pas. - Ce qui m’intéresse ce n’est pas ce que tu veux laisser paraître mais ce que tu es. Brusquement elle s’arrêta et pianota sur sa lève de son index griffu. - Je crois que c’est une demande égoïste. Non ? Elle soupira. - Sans doute. Il faut croire que je suis moins altruiste que ce que je pensais ! Anhw… Thépa serait bien trop contente de me l’entendre dire… Elle pointa un doigt sur Valentino. - Ne lui dit jamais que je t’ai demandé ça ! S’exclama-t-elle tout en ayant cordialement oublié qu’il ne savait sans doute pas qui était Thépa. Ensuite, elle fit un pas en avant et se planta bien droite devant lui. Main sur les hanches elle se laissa gagner par se sentiment de joie qui l’habitait continuellement. - Alors tu es d’accord ? Plus de demi vérité, plus de jeu sur les mots. Juste deux idiots qui apprennent à se connaître ! Et s’il refusait, elle n’aurait qu’à continuer de l’embêter comme elle savait si bien le faire. - Tu veux y retourner ? Où continuer à marcher. Les deux me conviennent ! Poursuivit-elle tout en désignant la taverne d'un coup de nez.
Elle saisit ma main et descend du muret en douceur, se retrouvant face à moi... Elle a accepté ma demande et j'ai accepté la sienne! Pourquoi aurais-je refusé? Peu importe la faveur qu'elle me demandera je suis prêt à lui accorder, je n'ai aucun doute sur ce fait après tout, il semble que je sois tombé sur un sacré numéro et je ne peux cacher que cette boule d'énergie a facilement eu raison de mes barrières naturelles... Même si je ne l'avouerai sans doute pas à haute voix, on dirait que c'est elle qui a gagné notre petit jeu ce soir... Quoi qu'il en soit, elle serre ma main plus fort encore ce qui me surprend, je m'attendais à ce qu'elle me lâche mais non, elle m'entraîne avec elle et docilement, je la suis. Apparemment nous retournons vers la taverne? Fort bien si c'est vers là que ses pas nous mène cela ne me pose absolument aucun problème. Tout en marchant elle me fait une première affirmation... Alors ainsi seule une personne aurait compté pour elle? Information intéressante quoi que inquiétante également... Si une seule de ses conquêtes à compter pour elle cela signifie qu'elle ne s'attache pas facilement, voir pire qu'elle y est encore attachée... En temps normal j'aurais juste signalé que je ne suis pas jaloux sauf qu'en temps normal je cherche à entraîner la fille dans mon lit le soir même! Cela étant dit, inutile de trop y penser, à la place je souris triomphale!
"J'ai donc raison, tu as eu plus de conquêtes que moi!"
Parce que oui, techniquement la seule personne qui a véritablement compté à mes yeux au niveau romantique, c'est Saori hors... Et bien c'est également la seule avec laquelle il ne s'est rien passé! Mais soit, nous arrivons devant la taverne et elle me lâche finalement la main... Toujours aussi pétillante, la belle jeune fille fait volte face pour me regarder droit dans l'oeil... Décidément, je pense que mon regard n'aura jamais été ancré dans un autre si souvent que ce soir! Elle fait une remarque concerne une dénommée Thépa? Le nom me dit quelque chose mais je n'ai pas le temps de vraiment y penser puisqu'elle a fait sa demande et attends ma réponse... La vérité? Elle me demande la vérité? Une chose si simple et pourtant si dur à offrir! Devenir un livre ouvert, révéler tous mes secrets, toutes mes faiblesses, mes craintes que je fais taire depuis des années maintenant... Suis-je vraiment prêt à laisser quelqu'un me découvrir de la sorte, sans faux-semblants, sans jouer avec les mots, avec les idées, avec les croyances? J'ai dis que j'accepterai, peu importe ce qu'elle voudrait, je l'ai regardé droit dans les yeux et je l'ai promis d'une promesse non exprimée oralement mais d'une promesse tout de même et... Pour le meilleur comme pour le pire, Valentino Rivolti ne revient jamais sur ses promesses! D'accord!" Une simple réponse pourtant si compliquée à formuler, j'ai l'impression de me mettre en danger, comme si la jeune fille était la plus grande menace pour moi mais après tout, c'est peut-être réellement le cas mais voilà, je suis un grand connard un peu con parfois alors, je me jette volontairement dans la gueule du loup!
Reste une question en suspens : Retourner ou pas à la taverne? Si je suis parfaitement logique la taverne n'a plus aucun intérêt... Je m'y suis rendu avec l'espoir d'y rencontrer une personne digne d'intérêt je pense que cela est fait, de plus vu sa demande il serait évident de dire que c'est mieux que l'on reste à deux! Lui dire la vérité oui mais le faire entouré d'autres personnes? Certainement pas! Et pourtant, je passe à côté de la jeune fille en allant vers la taverne et me tourne vers elle avec un petit sourire. "Nos verres ne sont pas encore vides!" J'ai des principes, des règles, des choses que je me refuse à faire... La vérité est que j'ai peur de me retrouver seul avec Solveig! Elle a déjà fait tomber mes masques, je refuses qu'elle efface aussi mes principes et je suis pratiquement certain que cela arrivera si je ne trouve pas un moyen de l'empêcher! J'attends donc qu'elle me rejoigne et nous retournons dans l'auberge ensemble! Les gardes restant se retournent vers nous avec des regards complices entre eux et il n'est pas difficile de savoir ce qu'ils imaginent. Bah, je préfères qu'ils se disent cela plutôt que la vérité en réalité cependant, je laisse Solveig décider si elle préfère démentir ou si elle s'en moque! Je retourne à ma place et vide mon verre d'un trait avant de regarder ma compagne en soupirant.
"Cela étant... Je suppose que c'est inutile de le dire mais, j'attends la même chose de ta part! Après tout nous étions deux à jouer nous sommes donc deux à devoir "sortir du jeu""
Aussitôt ses sens se virent de nouveau assaillit et elle ne put s’empêcher de rabattre ses oreilles sur son crâne. Au moins le temps de s’accoutumer au brouhaha. Si tout à l’heure l’endroit était déjà festif, c’était bien pire maintenant et pour cause un petit orchestre, sans doute itinérant, avait prit place dans un recoin et jouait à tue tête. Un peu plus loin, elle mit de nouveau la main sur Agatha qui forte de son taux d’alcoolémie avait entamé une chorégraphie endiablée avec le garde qui lui avait tenu compagnie jusque là. De là où elle se tenait, c’était un tableau des plus… Incongru ? Ridicule ? Elle ne savait pas quel mot était le meilleur à employer. Dans tout les cas elle explosa de rire. Rire qui fut si bien couvert par le boucan que personne ne le remarqua. Elle délaissa donc ce spectacle magnifique – et qu’elle n’oublierait jamais – pour aller s’installer sur la chaise qu’elle avait occupé un peu plus tôt. Plusieurs regards se tournèrent dans leur direction. Intrigué, elle se pencha vers son voisin de gauche. - J’ai quelque chose sur le visage ? L’homme pinça les lèvres, secoua la tête et désigna Valentino d’un signe. - Valentino ? Il est sympathique hein ?! S’enjoua-t-elle presque instantanément mais sans comprendre pour autant ce qu’il avait à voir la dedans. D’ailleurs, ce fut encore lui qui la tira de sa rêverie en lui rappelant que ce qui valait pour lui, valait aussi pour elle.
- Je ne t’ai jamais menti. MOI. Dit-elle en insistant lourdement sur le « moi » et en prenant un air boudeur qui était grotesque sur un visage comme le sien. - Ne t’inquiète pas. Je n’ai pas pour habitude de tromper les gens. Cette fois elle prit un ton plus doux, lui signifiant par là qu’elle était d’accord avec lui mais toujours déterminée à le provoquer de quelque façon que ce soit. Imitant le brun, elle finit son verre de liqueur d’une traite tout en laissant échapper un soupire de satisfaction. Si elle le pouvait, elle pourrait boire des litres de liqueur de framboise. - Anhw… Nos verres sont vides… D’un bond, elle se leva de sa chaise et s’empara des deux récipients puis avec douceur elle tapota l’épaule de Valentino. - Je reviens. Elle s’éloigna en direction du bar.
En cours de route, elle croisa la route d’Agatha qui, toujours aussi survoltée, réussit à l’alpaguer pour quelques pas de danse auxquels elle se prêta volontiers. Solveig n’était pas une bonne danseuse, c’était un fait mais contrairement à son amie, elle avait le mérite d’avoir un tant soit peu le sens du rythme. C’est quand le garde revint à leurs côtés, empestant l’alcool à dix lieues qu’elle décida de s’éclipser. Elle n’était aucunement disposé à supporter un Valentino bis ou pire encore de se voir attrapé en sandwich entre les deux tourtereaux. Du mieux qu’elle le put, elle se fraya un chemin jusqu’à l’éden. Elle se contorsionna, bouscula et se fit bousculer mais elle y parvint et elle ne fut pas mécontente lorsqu’elle fut sur le chemin du retour.
- Tiens… Soupira-t-elle, lasse, lorsque enfin, elle réussit à rejoindre la table et offrir son verre à son vis-à-vis. Cependant elle ne s’assit pas tout de suite et lança un regard vers la foule. - J’ai l’impression que nous avons loupé plus d’un épisode, tu ne crois pas ? Finalement elle s’assit sur sa chaise. - Pourquoi tes amis ne cessent de nous regarder ? Lâcha-t-elle de but en blanc.
Nous retournons donc dans la taverne et en réalité, je remarque les réactions de la demoiselle... Hum il est vrai qu'avec son ouïe plus développer, de même que son odorat, le lieu ne doit pas forcément être le plus agréable! Malheureusement le mal est fait maintenant alors, tout ce que je peux faire c'est sans nul doute de le prendre en note : si je l'invite le faire dans un lieu plus calme ou bien à une heure moins animée surtout que bordel c'est quoi ce délire? Nous sommes parti précédemment et je ne me rappel pas qu'il y avait un orchestre! Soit nous avons passé plus de temps que je ne le pensais dehors, soit j'étais vraiment bourré quand nous sommes sortis! Enfin bon, c'est pas plus mal... Au moins, si elle me pose des questions auxquelles je ne veux pas que mes collègues aient des réponses, je pourrais profiter du bruit ambiant pour être sûr qu'ils ne l'entendent pas! Ainsi, elle et moi retournons à nos place, je remarque sa collègue de tout à l'heure danser avec un de mes camarades! Un bon gars, je lui souhaite bien du courage s'il cherche à séduire une Valkyrie, j'ai découvert qu'elles sont redoutables! Enfin bon, je dis à la jeune fille ce que j'ai à dire, que je veux la réciproque et elle me répond cinglante qu'elle ne m'a jamais menti elle! Cependant, elle m'affirme après quoi qu'elle n'a pas l'habitude de tromper les gens et je hausse les épaules.
"Je n'ai pas menti! J'ai simplement joué avec les termes! Ce n'est pas un mensonge, c'est une manipulation de la vérité à mon avantage!"
Après tout, à quel moment lui ais-je mentis? J'ai bu quand elle avait raison et j'ai joué notre jeu selon les règles! Valentino Rivolti ne mens jamais, il joue juste avec les termes pour détourner la vérité par moment... Elle vide son verre d'un trait avant de se plaindre que les verres soient vides et je me retiens de rire et de lui signaler que, si elle ne voulait pas qu'il soit vide, elle n'avait qu'à le boire moins vite... Elle se lève soudainement, passe à côté de moi en posant la main sur mon épaule et m'indique qu'elle revient vite. Fort bien, il ne me reste donc qu'à l'attendre! Je l'observe alors qu'elle s'éloigne et ne peux m'empêcher de rire en la voyant danser, bon d'accord au moins elle a un certain sens du rythme mais la chorégraphie reste ridicule! Enfin, je suis bien mal placé pour parler, je pense que j'ai le même sens du rythme que l'autre valkyrie donc bon, d'un certain point de vue Solveig doit être meilleure danseuse que moi? Je soupire fortement... Y a-t-il un domaine dans lequel elle ne m'a pas battu aujourd'hui? Je commence à en douter! C'est alors qu'un des gardes ivres s'approche de moi, prenant le siège que j'occupais au début de soirée et que j'ai abandonné pour me rapprocher de la jeune fille. "Et Val' on fait un petit jeu, des sortes de défis avec les filles t'es des nôtres?" Je soupire doucement, en temps normal j'aurais probablement dit oui, j'aurais probablement été bien plus ivre aussi mais cette fois, je secoue doucement la tête en ne lâchant pas du regard la belle hybride. "Désolé, je ne joue plus ce soir!" Il me regarde visiblement sans trop comprendre mais hausse les épaules, retournant à ses occupations.
Solveig revient peu de temps après, déposant devant moi un nouveau verre et je lui lance avec taquinerie. "Ouh ma propre serveuse? C'est une habitude que je suis prêt à prendre!" Quoi? Je n'ai jamais dis que je n'allais plus la provoquer! Je dois être honnête avec elle mais je suis un chieur dans l'âme est-ce ma faute? Elle se réinstalle alors que je bois une gorgée et je regarde dans la direction qu'elle indique... En effet, on ne peut pas dire que ce soit la même ambiance, je me demande réellement ce qu'il s'est passé depuis notre départ mais pas le temps d'y penser car une question vient me cueillir! Non? Vraiment? J'éclate littéralement de rire! Elle n'a vraiment pas comprit le sens de ces regards? Elle est bien plus innocente que je ne l'aurais cru dans ce cas! Cependant cela me donne une idée...
Je dois être honnête mais rien ne m'empêche de la faire marcher un peu n'est-ce pas? "Ils pensent que notre escapade dehors n'a pas conduit uniquement à une discussion... Que nous avons flirté, que nous nous sommes embrassé même! En fait ils sont sûrs que ce soir, tu vas être un nom en plus sur mon tableau de chasse..." Je m'avance ensuite vers elle, j'ignore si elle m'a vu parler au garde tout à l'heure mais si oui, cela aura encore plus de chance de marcher. Je m'approche de son oreille et lui murmure d'une voix suave. "D'ailleurs je leur ai dis que c'était effectivement le cas donc... Si tu pouvais avoir l'air folle de moi ce serait parfait!" Je me recule doucement mais reste face à elle attendant de voir sa réaction alors que je me retiens de ne pas rire.
Après quelques secondes il commença enfin à répondre à la question qu’elle lui avait posé et la réponse la laissa bouche bée. Dans le fond tout n’était pas faux. Ils avaient tout les deux commencé par se tourner autour puis tout s’était peu à peu calmé. En vérité, elle ne savait plus vraiment à quel genre de jeu ils jouaient mais elle appréciait cette situation à sa juste valeur. Cependant, elle grimaça à l’évocation du tableau. Bien que son égo ne soit pas excessivement grand, s’entendre dire que l’on pouvait n’être qu’un nom sur un tableau de chasse… C’était frustrant. Mais que pouvait-elle faire contre cela ? Elle aurait eut l’air bien plus coupable en essayant de les persuader du contraire.
Pendant qu’il poursuivait, elle porta son verre à ses lèvres et prit une lampée. Qu’elle manqua de recracher sur la table. Les yeux semblables à des soucoupes, elle pivota dans sa direction. - Tu as dis quoi ? Lui redemanda-t-elle abasourdit. - Mais quel toupet ! Elle surenchérit avant même qu’il n’ait eut le temps de répondre lui même. - Aaaaah… Misére. Plaintive, Solveig leva la tête en direction des gardes qui étaient encore présent. Aucun d’eux ne regardaient dans leur direction. Au contraire ! Ils semblaient tous subitement absorbés par quelque chose qui se passait sur la piste de danse. Fronçant les sourcils, elle reporta son attention sur celui qui était la cause de tout ces maux. - Très bien. Elle se leva abruptement, tant et si bien que deux des gardes se retournèrent.
- Anhw… Valentino, tu es si drôle ! Laissa-t-elle échapper d’une voix mielleuse. Tout en douceur, elle se laissa retomber sur ses genoux et se pencha à son oreille. - Je te rendrais la pareille soit en sûr… D’un geste agile elle se hissa de façon à laisser passer ses jambes sous la table et de ne plus toucher terre. Il voulait qu’elle joue le jeu ? Il avait intérêt d’être convaincant. Son manège ne s’arrêta pas là d’ailleurs et rapidement, elle glissa ses bras autour de sa nuque avant de se planter en face de son visage avec son air le plus gourmand. - Tu passes une bonne soirée Valentino ? Parce que moi oui ! Après ça, elle se pencha et attrapa son propre verre afin de le garder dans les parages. Ce qui était le plus drôle avec Solveig, c’est que lorsque vous lui demandiez un doigt, elle vous offrait un bras. Cela plaisait ou pas, toujours est-il que d’un point de vu extérieur, elle paraissait être la demoiselle la plus éprise de cette soirée. - Enfin, au final tes amis n’ont pas totalement tord. Lui glissa-t-elle tout en nichant son nez dans son cou. - Pas sur le dernier point bien entendu, s’empressa-t-elle d’ajouter, il en faut plus pour me rendre dingue de quelqu’un ! En attendant, c'est elle qui avait maintenant l'ascendant et pouvait le taquiner comme bon lui semblait. S'il venait à s'y soustraire, il grillerait sa "couverture" à coup sûr.