On continue notre discussion sur une autre touche un peu plus humoristique, après tout, nous avions bien assez parlé de la mort et de ma situation. Fallait bien passer à autre chose et de ne pas plomber le reste de l’ambiance. On était si bien parti. J’lui raconte mon histoire et ne semble pas trouver cela drôle. Oh et puis zut, han! Pour une fois que j’ai trouvé ma situation rigolote. Même quand j’en reparle aujourd’hui, ça me fait toujours autant rire. Bien sûr, chacun son sens de l’humour, mais le sien et le mien était tout à fait différent. Mais ce qu’il fait par la suite me choque plus que ça devrait. Il dépose délicatement sa main contre ma joue caressant cette dernière. Je reste figée un petit moment sans trop comprendre cet acte sur ma personne. J’aurais compris la main puisque j’avais fait de même, mais il était bien rare que me caresse la joue. Oh wait…y’a pas l’autre plouc qui m’avait fait la même chose? J’hausse les épaules puis je finis par me détendre. Ça n’avait rien de pareil. Devon n’était pas un dragueur et il ne tâtait pas le terrain. Enfin, j’écoute son histoire sur le jus de concombre avec le gosse et ça me fait légèrement sourire. J’sais qu’il essaie de me faire comprendre qu’un enfant, ça peut être blessant et con, mais le problème c’est que ces enfants ne changent pas nécessairement avec le temps et quand leurs parents les laissent faire, et bah, ça devient des gros connards avec le temps, alors autant s’en aller.
« Tu y as goûté au moins à ton jus de concombre? »
Puis s’en suivit la petite plaisanterie ce à quoi il me répondit que si je dépassais de mon côté que je serais tenue pour seule responsable des dangers accourus. Ça tombe bien, moi j’aime ça le danger et puis je ne peux pas dire qu’il me laisse sans effet. C’est un très bel homme, musclé et qui pourrait être un très bon coup, mais…je l’aime bien. Est-ce que j’ai vraiment envie qu’il ne soit qu’un très bon coup? Naaan, je lui ai dit que s’il voulait me revoir, on pouvait se revoir. Alors j’veux pas tout gâcher de notre possible amitié en cours de construction.
Quand je suis revenue devant la salle de bain, il me fait signe d’entrer et me mentionne que je ne peux pas vraiment l’aider, mais que si je voulais l’embêter je pouvais. Après tout qui refuserait ma compagnie? Ok, mauvaise question. Descendez vos mains, bande de filou, je vous vois! Bref, j’entre sans hésiter dans la pièce et je zyeute la tout à la recherche d’un endroit m’asseoir. Je remarque alors que le lavabo semble être l’endroit le plus solide de la pièce et aussi là où il y a le plus de superficies pour y poser mon divin postérieur. Je me mets donc dos au meuble et m’aide de mes bras pour y grimper. Je fais un petit bon et me voilà dessus. Par la suite, je croise légèrement mes jambes pour que rien de choquant ne soit révélé, puis pendant qu’il lavait je balançai mes pieds légèrement vers le haut en faisant bien attention à ne pas frapper le meuble de mes talons.
« En tout cas, je sais où venir si j’ai de la lessive à faire faire maintenant. Normalement je lave mes vêtements où je peux et lorsque l’eau est assez clair. Au moins, je sais qu’ici, au moins, quelqu’un sait la faire comme il faut. »
Je rigole légèrement dans mon coin et je continue de l’observer. Il termine ce qu’il avait à faire et se met donc face à moi. Son attitude par la suite est des plus étranges. Il dépose ses mains de chaque côté de moi m’empêchant ainsi toute fuite, puis il s’avance de mon visage très dangereusement. Je ne sais pas pourquoi, mais mon cœur se met à palpiter rapidement. Je ne sais pas si je me criais de fuir ou de rester, mais j’dois vous dire que ce qui arrivera arrivera que voulez-vous que je vous dise. Mais à la place, j’eus droit à une douche froide. Ce dernier avait ouvert le robinet pour m’asperger dans le dos. Je poussai un petit cri de surprise lorsque l’eau entra en contact avec mon dos et je ne pus retenir de le foudroyer du regard.
« C’est la guerre que tu veux?! Parce que si oui, tu vas perdre! »
Je le repousse alors légèrement, assez pour me créer un espace où m’y glisser et plutôt que de m’enfuir, je reste sous son emprise entre ses bras et je mets dos à lui, collant ainsi mon dos mouillé à son torse exposer. Je profite du fait que mes mains soit libres et que le robinet soit déjà ouvert pour créer un bol avec mes deux mains, quand j’envoie aussi dessus de ma tête pour atteindre son visage. « J’ai cru comprendre que toi aussi tu avais besoin d’une douche froide! » que j’dis avant de fuir telle l’araignée que je suis.
Goûter le jus de concombre? Non même pas, étrangement j'ai fais confiance au gamin suite à son affirmation, je n'ai pas de mal à croire que cela n'ai pas bon goût... Enfin bon, suite à cela retour dans la salle de bain. La jeune fille me rejoint et naturellement, je n'ai aucun mal a accepté sa présence bien au contraire! Alors que je lave le drap elle fait un petit commentaire sur le fait qu'elle pourra venir faire la lessive ici et je souris doucement avant d'hausser les épaules. Cela ne me dérangerait absolument pas en vérité mais, je sais parfaitement qu'elle dit cela plus dans une blague, voir une petite pique à mon encontre qu'autre chose alors, autant faire de même. "Pas de problème mais la prochaine fois tu devras payer les services!" Je tourne le regard vers elle, lui fais un clin d'oeil et je reprends mon ouvrage. Non, bien-sûr que cela ne lui coûterait rien... Comme si j'allais lui demander un paiement quelconque! Je ne suis pas le genre d'homme qui propose son aide en espérant un quelconque retour, bien au contraire! Je lui ai dis que ma taverne, comme ma demeure, serait ouverte si elle avait besoin de quoi que ce soit, je ne vais pas revenir si facilement sur ma parole! Pour quel genre d'homme me prenez-vous donc? J'ai un honneur quoi que les gens puissent en penser! Il est vrai que l'on pourrait remettre cela en cause, après tout je ne désire pas connaître le passif de mes clients donc il est possible que je serve des criminels mais qu'importe, je ne suis pas au courant de leurs affaires et on ne peut donc pas me considéré comme complice!
Mais bref, revenons à nos moutons! Lorsque je termine de laver le drap, je me retourne vers la jeune fille qui, en attendant, a prit place sur le lavabo. Assise tranquillement, dans une position qui ne me laisse rien deviner cependant, je m'avance vers elle et, lui fais une petite farce avant de lui dire de s'enlever de mon mobilier! Lorsque l'eau froide entre en contact avec la chemise et donc son dos, elle pousse un petit cri avant de s'enlever cependant, contre toute attente, plutôt que de s'enlever du faux blocage que je fais avec mes bras, car soyons sérieux je la laisserai partir sans aucunement la retenir, elle se met dos à moi collant son dos contre mon torse. Seule la chemise mouillée fait écran entre nos peaux et j'ai le réflexe de me reculer légèrement à cause de cela! Mais qu'est-ce qu'il se passe ce soir? Nous sommes en train de jouer à un jeu beaucoup trop dangereux selon moi cependant, il semblerait que la soirée ait commencé ainsi et qu'elle risque de se terminer ainsi! J"hésite sur quoi faire, je ne veux pas qu'il y ait de quiproquo entre elle et moi cependant, c'est elle même qui met fin à mon hésitation en me retournant ma petite farce contre moi, l’arroseur arrosé dans tous les sens du terme puis qu'elle m’envoie une bonne giclée d'eau en pleine face avant de prendre la fuite!
Naturellement, je me mets immédiatement à sa poursuite! Hors de question de la laisser gagner ainsi! Gagner? Depuis quand tout cela est devenu un jeu? Je l'ignore mais qu'importe, je ne peux pas la laisser faire sans riposter! Heureusement, j'ai de grandes jambes et de ce fait, il est assez simple pour moi de finir par rattraper la demoiselle! Je l'attrape par le poignet, sans violence certes cependant, je mets sans doute un peu plus de force que je ne le désire dans mon mouvement car, en voulant la tirer doucement pour qu'elle se tourne vers moi, la voilà qui se retrouve dans mes bras alors que la chemise qui la couvre, beaucoup trop grande, bouge ne se mettant plus correctement et ne cachant plus tout ce qui devrait l'être. Qu'à cela ne tienne, je suis un gentleman tout de même! Je lâche la jeune fille et je viens saisir le col de la chemise pour la replacer correctement, tout en faisant, je baisse les yeux vers son visage et je soupire doucement alors que je secoue la tête avec un air légèrement embêté. "Dis-moi à quel jeu sommes nous en train de jouer? Il faudrait que l'on arrête si l'on veut que tout se passe bien après tout... Regardes, même les boutons de la chemise ne tiennent pas..." Et comme pour me donner raison, je défais le premier bouton, celui qui ne révèle absolument rien, je descends ensuite ma main vers le second et lorsqu'elle descend la tête pour regarder, je remonte rapidement ma main pour venir frapper son nez de mon index, comme cette petite farce que font les enfants. Je pars ensuite à rire avant de me reculer de la jeune fille en secouant doucement la tête.
"Franchement, il est temps que l'on arrête de se comporter comme des gamins tu ne crois pas? En plus, fais ce que tu veux mais moi, je me lève aux aurores demain alors, pour une fois que j'ai l'occasion, j'vais aller dormir un peu! Bonne nuit"
Et sur ces bonnes paroles, je me dirige vers la salle de bain! Une bonne hygiène bucco-dentaire c'est important! Ensuite direction ma chambre pour me reposer. Elle peut faire ce qu'elle désire même si j'avoue que ma demeure n'est pas remplie d'occupation, j'y passe peu de temps en réalité! Toujours à parcourir le marché ou à être dans ma taverne.
« Euh..oui, oui, j’vais me coucher aussi. Si tu dois te lever tôt, je vais pas continuer de squatter ta maison. »
J’ai l’air perdu, mais je le suis quelques instants après alors qu’il est en train de se dévêtir impunément la porte grande ouverte. J’hésite soit, je lui fais un petit commentaire, soit je me tais et je le laisse terminer. Je prends donc appuie sur le cadre de porte alors qu’il légèrement penché à essayer de remettre un pantalon et je croise mes bras ainsi que les jambes ne gardant comme appuie que mon épaule. « Hmm…hmm » que je fis en faisant semblant de tousser. Il se retourne vers moi remarquant finalement que j’suis là, puis il termine et finit par s’allonger sur les draps. J’ai un petit sourire moqueur, mais je ne dis rien. Je finis par me rendre de mon côté, j'enlève l'essuie qui se trouvait sur ma tête et comme on l’avait prévu, je me glisse sous les draps. Et je lui fais dos pour éviter un quelconque contact. « Bonne nuit » que je lui souhaite et j’attends qu’il éteigne la lumière pour fermer les yeux.
J’sais pas combien de minutes se sont écoulées, mais en vérité, je ne me sens pas du tout fatiguée. J’ai quand même dormi une partie de la soirée et le silence de la ville en pleine nuit m’insupportait. Dans la forêt, il y avait toujours le champ des insectes ou des petits amphibiens. Sans compter les oiseaux nocturnes. C’était relaxant. Ici, il n’y avait que le silence… Je me mets alors sur le dos et observe le plafond un moment avant de tourner ma tête en direction de Devon qui était allongé sur les draps, le torse complètement à l’air et une main repliée sous sa tête. Je me retourne face à lui et l’observe calmement. Je glisse une main sous ma tête alors que l’autre est libre de ses mouvements. Jusqu’à présent je n’avais pas pris le temps d’observer ses tatouages qu’il portait au cou et même aux bras. Quelle était leur signification? Pourquoi en avait-il fait faire, depuis quand les avait-il? Tant de question qui tournoyait dans mon esprit. Sans que je ne m’en rende compte, ma main s’était glissé sur sa peau au niveau de ses clavicules pour continuer son chemin jusqu’à l’autre en traçant ce que ma vision percevait dans la pénombre. Je le réalisai après ce petit chemin quand la chaleur de sa peau se répandit dans ma main. Je fermai le poing que je ramenai jusqu’à moi, puis je me tournai finalement dos à lui. Nous avions dit pas de bêtises et c’est ce que je comptais faire!
Je suis particulièrement fier de ma petite blague même si je remarque un petit changement de coloration au niveau de ses joues... Il faut dire que c'était osé pour une petite farce enfin, ce n'est rien je signal que je vais aller dormir et je me dis que cela vaut mieux... Quoi qu'il en soit, je me dirige donc vers la chambre et, sans la moindre pudeur je commence à me changer pour ma tenue de nuit : à savoir que j'enlève donc mon énorme verse en cuir, me retrouvant torse nu, et j'enlève mon pantalon noir afin d'en mettre un plus large et plus confortable pour dormir... J'entends soudainement la jeune fille dans mon dos, je la regarde, et sans la moindre gêne continu mes affaires... Après tout, elle serait très mal placée pour s'en plaindre vu le spectacle qu'elle m'a donné durant ce début de soirée! Enfin bon, après cela, je me dirige vers elle pour finalement bifurquer et me coucher dans mon lit au-dessus des draps comme nous l'avions convenu. La demoiselle me rejoins finalement, grimpant de son côté du lit et se glissant sous les draps. Elle enlève finalement la serviette qui enveloppait toujours ses cheveux jusque là et me souhaite bonne nuit, auquel je réponds bien évidemment avant d'éteindre les lumières afin de dormir... Et oui, dormir est ici un bien grand mot car Lucy sait que cela ne sera certainement pas simple vu la situation quelque peu irréelle dans laquelle je me trouve.
Avouons-le, c'est une situation totalement inattendue. Je l'ai soigné mais je ne m'attendais pas forcément à ce que l'on se retrouve couchés côte à côte le soir même! En fait, je ne m'attendais pas à me retrouver dans le même lit qu'elle même un autre soir... Mais que voulez-vous que je vous dise, les choses prennent souvent un tournant inattendu! Installé sur le dos, je regarde le plafond, enfin dans la direction du plafond du moins, je me suis pas encore nyctalope! La jeune fille me tourne le dos, au moins elle semble tenir son engagement... J'ai crains le pire quand elle plaisantait à ce propos mais il semble que mes craintes étaient infondées. Je ferme donc les yeux, ne plus rien penser et me laisser entraîner dans le royaume des songes, voici le but sauf que, le sommeil ne vient pas! Je reste ainsi durant de longue minutes, les yeux fermés sans parvenir à trouver le repos! Et soudain, sans que je ne m"y attente, je sens un contact... Contact froid entre sa peau et la mienne alors que sa main caresse mon torse... Cela ne dure qu'un instant avant qu'elle ne ferme le poing et se retire mais cela me laisse avec énormément de question dans la tête... Pourquoi? Que faisait-elle? Qu'avait-elle en tête?
Je me tourne vers elle, elle est de nouveau dos à moi et j'hésite sur quoi faire... Je pourrais bien-entendu faire semblant de rien, si je prétends dormir cela sera oublié dès le lendemain mais en même temps... Le contact de sa peau... Elle était si froide! Avait-elle froid? Je sais qu'elle est habituée à dormir à la belle étoile mais habituellement elle a des vêtements à sa taille... Je soupire doucement alors que je bouge dans le lit, venant coller mon torse au drap qui couvre son dos. Je passe mon bras droit autours d'elle sans jamais que ma main ne touche un quelconque endroit inapproprié! Je murmure doucement. "Tu es gelée..." Et je la sers un peu plus contre moi! Je veux juste la réchauffer, cela n'est pas une bêtises n'est-ce pas? Je veux juste la réchauffer cela n'engage absolument à rien! Juste la réchauffer...
« Je…désolé, je ne voulais pas. »
Eh oui, ça m’arrive de reconnaître mes torts et celui-ci en était un, mais je dois dire que me retrouver dans cette situation était quelque peu enivrant. Je pourrais rester dos à lui et faire comme si de rien était. Profiter de sa chaleur qui se dégageait, me réchauffer contre lui et utiliser son souffle qui chatouillait le dessus de mon crâne pour m’endormir. Me concentrer sur les battements de son cœur afin de trouver le sommeil, mais c’était plus difficile à faire, vous voyez. C’est la première fois que je me retrouve dans cette situation avec un autre homme et je me sens légèrement mal prise et à la fois attirée par ce dernier.
Je me retourne doucement me mettant finalement face à son torse ou mon souffle heurte sa chair à chacune de mes expirations. Je lève doucement la tête, le regardant un moment toujours en me questionnant. Je ne voulais pas qu’il me chasse, mais je ne sais pas pourquoi j’avais envie d’en savoir plus sur lui. Je sortis mon bras de sous les draps et le mis derrière lui déposant ma main qui se voulait glacer dans son dos que je caressai doucement. Était-ce pour lui voler de la chaleur ou bien simplement parce que c’était la position dans laquelle nous nous trouvions qui me portait à poser ce geste. Je le regarde encore un moment, puis je préfère poser mon front contre ses pectoraux. Il devait sentir la chaleur se dégager de mon front, mais c’était mieux ainsi. Je ne devais pas faire plus, car c’était déjà trop.
« On peut rester comme ça? » murmurai-je tout de même pour lui demander la permission. Après tout, nous étions deux et je ne pouvais pas m’imposer à sa personne. Nous ne faisions rien de mal. Il voulait me réchauffer et je profitais de sa chaleur sans plus.
Ainsi donc, je me colle à elle, la serrant dans mes bras pour la réchauffer. Je lui signale qu'elle est gelée et, sans trop que je ne comprennes pourquoi, elle s'excuse! J'avoue que je ne saisi par réellement la teneur de sa demande de pardon, elle n'a rien fait de mal véritablement! Est-ce parce que j'ai plaisanté en parlant de si elle dépassait la limite qu'est le milieu du lit? Quoi qu'il en soit, je la sers un peu plus encore suite à ses paroles. Ce n'était qu'une plaisanterie, je ne vais pas faire n'importe quoi avec une jeune fille blessée voyons! Doucement, je caresse son bras par dessus le drap pour l'apaiser et la réchauffer en même temps. Soudain cependant, elle change de position se tournant vers moi et je dois dire que, malheureusement, les choses sont encore plus compliquées ainsi... Nous nous regardons un instant elle et moi, mes yeux plongés dans les siens avant qu'elle ne vienne déposer une main froide dans mon dos. Ceci entraîne un petit sursaut de ma personne, le contact gelé n'étant pas le plus agréable qu'il soit mais qu'importe? Si elle est bien ainsi, si cela lui permet de se réchauffer quel mal y a-t-il à cela? J'ai l'impression de prendre cette excuse en permanence : Quel mal y a-t-il mais peut-être justement que c'est parce que le mal est présent que j'essaie de me convaincre du contraire?
Elle dépose son front contre mon torse, me demandant si l'on peut rester comme cela... J'aimerai vraiment lui dire oui, n'y voir aucun problème malheureusement ce serait faux! Parce que déjà il y a un premier mais véritablement énorme problème : qu'est-ce que dire oui aura comme conséquence? Quelle sera la prochaine étape, il y a des risques qu'il vaut mieux ne pas prendre, c'est une situation dont je n'ai plus l'habitude, un moment d'intimité comme je n'en ai plus vécu depuis longtemps et finalement, il y a un sentiment de danger dont je ne peux nullement me défaire relatif à cette situation! Et pourtant, comme un parfait imbécile, je viens mettre encore plus de danger dans cette situation déjà périlleuse sans pourtant penser à mal! Lorsqu'elle dépose sa tête sur mon torse, je sens que son front dégage une forte chaleur, bien plus que le reste de son corps alors, tout à fait naturellement, je viens déposer ma main sous son menton afin de lui relever délicatement le visage pour qu'elle regarde dans la direction.
Ensuite, toujours de la même manière, avec calme et douceur, je viens déposer mes lèvres sur son front. Là encore je ne pense à rien, ce n'est même pas comme si j'y déposais un baiser, je viens juste déposer mes lèvres contre sa peau afin de vérifier si elle a de la température. Effectivement, elle est un peu plus chaude que la normale je dirai alors bien-entendu, je m'en inquiète légèrement. Reculant mon visage, je la regarde droit dans ses yeux rougeoyants, de ma main placé dans son dos, je lui caresse ce-dernier avec douceur alors que d'une voix pleine de compassion et d'un léger soupçon d’inquiétude j'essaie de savoir comment est-ce qu'elle se sent.
"Est-ce que tu vas bien? J'ai l'impression que tu fais un peu de fièvre et ton corps est gelé! Comment te sens-tu?"
Je détourne alors la tête déposant mon front contre son torse, mais je sens qu’il ne sait pas quoi faire par mon attitude. Rien de tout ceci n’était sensé arriver, mais c’est moi seule qui suit à blâmer. Je nous ai menés vers ce chemin avec mes bêtises. Si j’avais accepté de dormir seule, ça ne serait pas produit et je me sens mal d’agir ainsi alors que je connais sa situation. Je tente toujours plus, mais il ne me repousse pas. Il se montre toujours plus doux à chaque fois alors qu’il s’agit de notre toute première rencontre. J’suis une parfaite inconnue pour lui et j’ignore pourquoi je me suis sentie tout de suite aussi proche que lui au point de lui raconter ma vie. Et je n’aurais pas du. D’ailleurs, ma température semble l’inquiéter, car il relève mon menton me sortant ainsi de mes pensées et déposa ses lèvres sur mon front. Ce n’était pas un baiser, mais tout de même, normalement on regardait avec la main non alors pourquoi utilise ses lèvres ce qui me mélange encore plus. Est-ce je vais bien? Physiquement oui, mais mentalement c’est une autre histoire. Si je vais de la fièvre, non, c’est à cause de tout ça, de nous et pour info, je suis toujours gelé. Comment je me sens? Dois-je vraiment répondre à cette question?
Je me dégage alors de son étreinte et m’assieds dans le lit à la recherche de mots cohérent et intelligent à dire. Bien sûr, je ne l’ai pas repoussé loin de là, je me suis juste glissée d’entre ses bras tout en restant tout près de ce dernier. Je me retourne alors vers ce dernier, en appuyant un bras derrière moi pour que seuls mon tronc et ma tête bougent.
« Non…non ça ne va pas. J’suis dans un lit avec un homme que j’ai rencontré pour la première fois. On s’entend tout de même bien, je crois, et je l’apprécie et je suis reconnaissante pour ce qu’il a fait pour moi. Il se passe que j’ai beau avoir dit de garder mes mains chez moi, que c’est plus fort que moi. J’me sens mal, parce que j’ai juste envie de me blottir contre lui et là en ce moment, je veux juste l’embrasser… mais il faut pas. Tu comprends? Si je le fais, je vais tout gâcher et je sais même pas pourquoi je veux faire ça! »
Je me remets droite et je prends ma tête entre mes deux mains avant de secouer ces dernières dans ma chevelure. Aaaaargh! Ça m’emmerde et s’il ne m’avait pas raconté son histoire je l’aurais certainement fait, mais là j’en sais déjà trop. Bon tant pis! Je vais aller dans le canapé, ça sera déjà moins dangereux et je pourrai peut-être fermer les yeux. Je me tourne donc afin de mettre mes jambes dans le vide et je bondis en bas du lit.
« Écoute, j’vais aller me coucher dans le salon. C’est mieux pour nous deux. Fait comme si j’t’avais jamais rien dit! »
Je dois avouer que je m'inquiètes pour la jeune fille, son état de santé me préoccupe et sans être brûlant, son front est tout de même bien plus chaud que le reste de son être alors, je me renseigne. J'ai de quoi faire passer la fièvre ou les migraines, si elle a besoin de quoi que ce soit, elle peut me le demander cependant, se dégage de mon étreinte et s'assied sur le lit. Je fais donc de même bien naturellement et je l'écoute alors qu'elle m'explique ce qu'il lui arrive... Évidemment j'étais loin du compte! Il faut dire que depuis le début elle n'est pas la seule à avoir éprouvé de l'attirance, je ne peux dire le contraire, comme je l'ai dis c'est une très belle femme cependant, je m'en veux de l'avoir mise dans une situation pareille! Elle parle comme si elle était l'unique responsable, comme si toutes les fautes étaient les siennes mais soyons réaliste, je ne suis pas mieux! Mes deux petites plaisanteries dans la salle de bain puis alors que je l'ai rattrapé n'ont sans doute pas aider! Au fond, je suis sans aucun doute le plus a blâmer, c'est moi qui suis supposé être le plus mature et le plus réfléchi des deux! Pourtant, mes actions ont sans aucun doute possible conduites à ce résultat. Elle se lève, me disant d'oublier ce qu'elle a dit et je soupire doucement... Que puis-je faire?
Je ne peux sans doute pas lui rendre ce qu'elle attend, présentement Leila est la seule femme que j'ai en tête, peut-être cela sera-t-il toujours le cas et Saryna le sait... Pourtant, alors qu'elle connait mon histoire, elle me fait par de son état d'esprit, de ce qu'elle ressent, de ce qu'elle veut tout simplement... Je ne peux cacher que l'attirance soit mutuelle cependant, qu'est-ce que cela donnerait si j'accepté aujourd'hui de me laisser tenter? Au fond, je ne sais pas si je serais un jour capable d'oublier ma défunte épouse et puis, la jeune fille est peut-être juste reconnaissante envers l'homme qui l'a sauvé! Ce ne serait pas raisonnable d'aller plus loin... Alors, lorsqu'elle passe à côté de moi pour aller vers le salon, je lui lance un regard, je repense à la froideur de sa peau... Avec juste ma chemise trop grande elle va geler! D'un mouvement, d'un geste, j'attrape la main de la jeune fille et je la tire vers moi. Se faisant, je la fais tomber dans le lit, directement dans mes bras. Cette fois, seule la chemise sépare nos peaux... Je sais que c'est irraisonnable, que je fais sans doute une erreur mais qu'importe? Leila m'avait dit de vivre non? je ne pense pas que Saryna va prendre sa place, je ne pense même pas qu'elle le voudrait! Sans doute demain tout cela sera oublié mais en attendant, alors que je sais que c'est sans doute une erreur, je viens l'embrasser.
"Restes avec moi... Il n'y a pas besoin de faire quoi que ce soit, inutile de se promettre des folies que l'on ne respectera pas, pas besoin non plus d'aller trop loin, inutile de faire quelque chose que l'on regrettera mais... Si tu veux m'embrasser, embrasses-moi! Si tu veux te blottir alors blottis-toi... Dans tous les cas, ce soir seulement, restes avec moi!"
Et se disant, je me laisse tomber coucher dans le lit tout en attirant la demoiselle que je tiens toujours dans mes bras. Oui c'est une folie, oui il ne se passera rien de plus qu'une accolade et peut-être quelques baisers et oui, c'est sans doute déjà trop mais... Cela fait huit ans! Peut-être est-il temps que j'essaie de m'ouvrir à autre chose? Et même si c'est une erreur, au moins ce soir, je veux oublier ma solitude, au moins ce soir je veux essayer de vivre! Cela ne sera peut-être rien de plus, j'ignore même si je vais revoir la jeune fille une fois qu'elle sera partie mais, en tout les cas, j'ai fais mon choix pour ce soir!
Ce premier échange est court et incertain, mais ses paroles semblent sûres. Je l’écoute et l’observe. Il souhaite que je reste avec lui, qu’il n’y a pas besoin de se faire de promesse qu’on ne saura pas tenir et qu’il n’y avait pas besoin d’aller plus loin, alors que pourtant si je me laisse aller à lui, je ne sais pas ce qui pourrait se passer. Il se laisse tomber m’emportant dans sa chute tout en me gardant contre lui. Je reste allongée sur ce dernier et réfléchit un bref instant. Si je mets fin à ce moment, cela risque de briser le peu de lien que nous avions entre nous, mais si je reste, j’ai peur qu’on se fuie ou qu’il me fuie. Même si c’est l’histoire d’un soir, j’ai peur qu’il ne veuille plus me revoir. Tssshhh! Je glisse mes mains de chaque côté de sa tête alors que je me soulève légèrement alors que la chemise pend vers le bas. Mes jambes passent de chaque côté de son corps, bien qu’au vu de sa corpulence je suis plutôt à moitié assise sur ce dernier. Je plonge mon regard dans le sien alors que je me mordille la lèvre. Je donne l’impression d’être une prédatrice et que je peux l’attaquer d’un moment à l’autre, mais en réalité je me retiens.
« Mais toi que veux-tu dans tout cela? Est-ce vraiment juste ce que je fais? J’ai l’impression de profiter de toi. » Oui, j’avais vraiment l’impression de profiter du bon qui était en lui depuis le début. Je connaissais sa situation et pourtant ça ne m’empêchait pas de continuer. « Pourquoi ne me repousses-tu pas? Ça éviterait bien des problèmes?! » finis-je par dire avec d’un ton tirant sur l’hésitation et en même temps l’énervement. Oui, ça m’emmerdait. Si j’étais partie et qu’il ne m’avait pas retenue… « J’ai peur d’en faire trop, alors… » Alors je ne suis pas responsable de ce qui pourrait arriver.
Je me redresse, toujours au-dessus de lui, puis je dépose mes mains contre son torse que je trace légèrement du bout de mes doigts et je me penche en sa direction pour cueillir un premier baiser qui sembla timide au début puis tranquillement devint plus ardent, j’avais du mal à m’arrêter, mais je réussit tout de même inspirant une grande bouffée d’air. Je collai mon front au sien alors que mes lèvres brûlaient toujours. J’avais envie de recommencer, mais j’ai du mal avec les demi-mesures, alors je me laisse glissé à ses côtés me collant bien contre son torse tout en remontant une jambe sur les siennes. Mon bras entoure son torse alors que j’appuie ma tête sur son épaule.
« Nous devrions dormir, je ne veux pas te pousser à faire quelque chose que tu regretterais… » Chuchotais-je alors que le pouce de ma main qui était posé sur ce dernier caressait légèrement sa peau.
Je l'ai retenu... C'est mon choix, ma décision... Elle n'est aucunement responsable de cela alors pourquoi le croit-elle? Je l'ai embrassé puis entraîné dans ma chute, je la garde contre moi, je ne désire pas la voir partir cependant elle se redresse. Ses jambes de chaque coté de mon corps, nous nous regardons tous les deux droit dans les yeux et je remarque qu'elle se mordille la lèvre... Je ne peux pas dire que la vision ne soit pas agréable, bien au contraire en fait mais c'est alors qu'elle commence à parler. Ce que je veux? N'est-ce pas évident? Après tout c'est moi qui l'ait mise dans cette situation, je l'ai attiré à moi, je l'ai embrassé en aucun cas ce n'est sa faute! Pourquoi ne serait-ce pas juste? Pourquoi serait-ce elle qui profite? Elle m'a dit ce qu'elle ressentait et ne suis-je pas en train d'en profiter d'une certaine manière? Bien-sûr, la repousser réglerait sans aucun doute toute la situation mais qu'importe? Je ne veux pas forcément éviter les problèmes! Pas ce soir en tout les cas... Elle a peur d'en faire trop? J'ai peur aussi mais je sais qu'on sera capable de se retenir n'est-ce pas? Et puis est-ce que cela a de l'importance? Oui! Bien-entendu cela a de l'importance mais tant pis, il est temps que je vive un peu plus intensément, au moins une fois, me laisser séduire par la tentation ne me tuera pas, dans le pire des cas, je m'en voudrais le lendemain mais ce ne sera pas la première fois que j'ai des regrets n'est-ce pas?
Elle se redresse, passe ses doigts sur mon torse et enfin, la délivrance alors que nous nous embrassons. Rien de trop intense au départ mais très vite, cela devient plus enivrant. Au bout d'un moment cependant, le délicieux contact s'arrête, je vois comme une lueur dans le regard de la demoiselle, je sais ce que cela veut dire, si nous continuons nous allons jouer avec le feu c'est une certitude... Il vaut sans aucun doute mieux arrêter et elle l'a parfaitement comprit. En effet, la demoiselle se fait glisser sur le côté, elle se blotti contre moi, m'enlaçant et passant une jambe autours des miennes. Oui, elle a parfaitement raison il vaut mieux arrêter avant de faire quoi que ce soit que l'on pourrait regretter. Doucement, je passe mon bras autours d'elle, je caresse en douceur son dos à travers la chemise, je tourne sa tête pour regarder son visage qui repose sur mon épaule, elle est belle véritablement! Je doucement, je me tourne un peu sur le côté, caressant sa joue de ma main libre... Elle a toujours cette lueur dans le regard, cette étincelle qui dit que c'est dangereux, que c'est une très mauvaise idée cependant... Je la regarde attentivement : ses yeux, son visage, ses lèvres... Ma main posé sur sa joue bouge doucement pour venir se glisser derrière sa nuque.
"Je ne vais rien faire que je regrette! Je serai capable de nous arrêter mais là... Je regretterai d'en rester là!"
Et je viens à nouveau l'embrasser avec passion et envie, ma main dans son dos empoigne la chemise mais je me retiens de glisser ma main sous cette dernière, je n'oublie pas qu'elle n'a absolument rien sous ce morceau de tissu et inutile de la dénuder plus que de raison! Tout ce que je désire, c'est goûter ses lèvres et la chaleur de son corps contre le mien mais, il faut que je reste maître de mes gestes et de mes décisions alors, inutile de découvrir son corps ne fut-ce qu'un peu!
Je me dégage doucement de son étreinte, mais je n’interromps pas notre baiser fougueux. Je glisse légèrement mes mains contre sa peau chaude avant de l’abandonner pour défaire les quelques boutons du haut de ma chemise que je glisse sur mes hanches que je garde comme dernière barrière. Rien ne sert de me dénuder entièrement. J’attrape donc sa main que je dépose sur mon dos alors que je colle mon corps au sien.
Je ne sais pas dire combien de temps nous avons passé de cette façon à découvrir de nos mains et de nos lèvres le corps de l’un et de l’autre, mais j’avais le souffle court et chacun de nos gestes me poussait de plus en plus vers le précipice. Allais-je lui proposer d’aller plus loin ou allions-nous tenir ça ainsi. Je n’avais pas pour habitude de terminer de cette façon, mais je sentais que c’était différent et que tout dépendait que de lui.
Me voilà maintenant sur le dos à moitié sous lui. Ma tête perdue sur le matelas alors que ma chevelure encadre cette dernière. Je le regarde, les joues rougies, une respiration haletante. Mon torse se soulève au même rythme et j’entends le battement de mon cœur à mes tempes. C’était le bon moment pour arrêter non? Ne pas pousser la chose plus loin. Demain je prendrai une douche froide et tout redeviendra à la normale. J’en suis sûre… Ma main entre en contact avec sa barbe, puis avec sa joue que je caresse de mon pouce. Un petit sourire déçu se dessine sur mes lèvres alors que je sais pertinemment que je ne veux pas m’arrêter; « Nous devrions arrêter maintenant, tu ne crois pas? »
Non, je ne compte pas laisser les choses se tasser! Je suis un homme après tout, je suis responsable, je serais sans aucun doute capable de mettre fin à tout cela... N'est-ce pas? Alors je joue avec le feu, je me ris du danger et c'est sans aucun doute une mauvaise idée mais, je suis comme enivré par ses baisers, une envie irrépressible me prend au corps et, même si c'est sans nul doute une grande erreur, je viens l'embrasser à nouveau. Je me garde cependant une certaine pudeur, ne pas toucher sa peau, ce serait peut-être la limite qui m'empêcherait de rester maître de mes geste alors, ne surtout pas faire l'erreur de me brûler les doigts sur ce corps que je rêve pourtant de découvrir! Cependant, la belle se dégage en douceur de mon étreinte, visiblement elle a décidé de ne surtout pas me rendre la tâche simple puisque doucement, sans jamais que nos lèvres ne se séparent, elle défait une partie de sa chemise. Bien-entendu, je l'ignore... La raison étant simple : j'ai toujours les yeux fermer pour ne pas perdre un instant de l'intensité de notre échange. Ce n'est que lorsqu'elle vient se coller contre mon corps que je sens le contact de sa peau avec la mienne. Par réflexe, j'ouvre les yeux et découvre le haut de son corps dénudé! Heureusement, elle a gardé une certaine pudeur en gardant le bas de la chemise fermé pour masquer le plus important, sans cela je suppose que j'aurais perdu toute capacité de résister à la tentation.
Nous restons ainsi durant un long moment, changeant uniquement notre position mais pas nos actions, ma main caresse sa peau en douceur sans jamais s'aventurer trop loin alors que nos baisers se font plus intenses... Elle a finalement la lucidité d'esprit de proposer d'y mettre fin. J'ignore comment elle fait, je ne veux pas arrêter, sa capacité de garder son calme dans cette situation est plus qu'impressionnante! Je regarde ses yeux puis ses lèvres et je m'avance à nouveau mais, je finis par déposer un baiser tendre sur son front... Elle a raison, même si j'en meurs d'envie, même si je ne veux absolument pas m'arrêter, il est temps de stopper ça là... Ce que nous avons fait elle et moi, c'est déjà bien plus que je ne m'en croyais capable et puis, je ne veux pas trop risquer les choses! Si nous allons trop loin, comment pourrais-je la regarder en face ensuite? J'aurais l'impression d'avoir profité d'elle, après tout elle était blessée alors, n'était-ce pas juste de la reconnaissance qu'elle éprouvait qui s'était mué en autre chose mais qui n'aurait aucun sens le lendemain? Non, restons-en là! De toute manière, je ne me sens pas capable d'en faire plus pour l'instant, aller plus loin serait tromper Leila c'est l'impression que j'ai! Même si j'ai déjà fais un grand pas ce soir, je ne pense pas encore m'être suffisamment libéré de son souvenir, surtout dans cette chambre dans laquelle ses photos me regardent.
Je me fais tourner d'un coup, entraînant la jeune fille avec moi afin qu'elle repose sur mon torse, doucement je viens accoler sa tête sur mes pectoraux et je l'embrasse sur le sommet du crâne et soupirant d'aise et de déception sans doute en même temps. "Je suis désolé... Tu as raison, il vaut mieux en rester là pour ce soir..." Et ainsi, je mets fin à cette nuit de folie d'un dernier baiser sur sa tête. Le sommeil met du temps à arriver, difficile de le trouver mais finalement, je finis par être rattrapé par ce-dernier et me laisse entraîner dans le pays des songes...
Le lendemain matin, je me réveilles, la jeune fille toujours à demi-nue sur moi. J'ignore si elle dort encore où si elle profite juste de la chaleur de mes bras. Je dois avouer que j'ai espoir que ce soit la deuxième solution car, si c'est le cas, cela signifie qu'elle ne m'en veut pas pour la nuit d'hier. Doucement, je viens à nouveau lui embrasser le haut de sa tête, caressant son dos d'une main et sa chevelure de l'autre. "Bon matin belle sauvageonne..."
Devon fait ce qu’il se doit d’être fait. Il embrasse tendrement mon front et glisse ses bras sous moi, pour m’amener contre lui alors qu’il s’allonge sur le dos. Un autre baiser sur le dessus de mon crâne signe la fin de ce moment. Il s’excuse, mais je ne comprends pas trop. Je reste donc appuyer la joue sur son pectoral et je dépose ma main libre sur le second. « Ne sois pas désolé, murmurai-je, c’était réciproque. » Un dernier baiser sur mon crâne et nous voilà chacun muet. Comme ce dernier, je ne trouve pas le sommeil immédiatement. Mon cœur bat follement dans ma cage thoracique alors que nous tentons tous deux de nous calmer. Mais doucement, son rythme semble s’apaiser alors que je me fonds à ce dernier pour apaiser le mien. Les yeux toujours clos, je commence doucement à sentir la fatigue m’ouvrir ses bras et je décide finalement à m’abandonner à cette dernière.
Mes songes n’ont pas été troublés cette nuit. Cela fait bien longtemps que je n’avais pas eu de bonne nuit de sommeil comme ce dernier et contrairement à ce qu’il pensait, je ne m’étais pas réveillée avant ce dernier. C’est d’ailleurs le contact de sa main dans mon dos qui me réveilla doucement, mais sûrement. Tranquillement, les souvenirs de la nuit surgissaient à mon esprit et normalement, je me serais très certainement retirée sans un mot, mais cette fois-ci c’était différent. Je resserre mon étreinte sur ce dernier me collant davantage à ce dernier alors qu’il me souhaite le bon matin. Un petit sourire s’affiche sur mes lèvres et je ne veux pas quitter cette position. La chaleur de son corps me pousse à rester allonger contre ce dernier, mais ce n’est pas possible. Nous avons tous les deux notre vie à vivre et la réalité reprendrait son cours. « Bon matin, grand ours civilisé. » J’ouvre finalement les yeux et m’étire doucement comme un félin. Je bâille doucement puis je me tourne sur le ventre pour m’appuyer sur mes bras remontant légèrement mon buste dans la position du cobra. « Moi qui croyais avoir droit au petit-dej, au lit. J’suis déçue. » Je lui tire légèrement la langue, mais je sais que je ne dois pas pousser. Il faut se lever non? J’attrape donc sa main la plus proche des miennes et je la prends légèrement avant de ne l’embrasser doucement tout en l’observant. Je ne sais pas pourquoi je fais cela, mais je finis par la dépose et me glisser hors du lit. Je reste dos à lui et je remonte la chemise sur mes épaules et la boutonne doucement. « Je vais voir si mes vêtements son sec. »
Le réveil est on ne peut plus agréable... Cela fait bien longtemps que je n'avais pas eu une telle sensation en me réveillant. Je viens doucement embrasser le haut de la tête de la jeune fille, lui souhaitant bon matin alors qu'elle émerge de ses songes. J'ai peur pendant un petit moment, peur qu'elle s'écarte de moi et que la magie de la nuit passé ne soit plus mais, non... Au contraire, elle ressert son étreinte, se collant un peu plus à moi, la chaleur de son corps encore bien présente contre le mien. Elle me répond en me qualifiant d'ours ce qui me fait sourire... Je l'avais bien dis que les gens ne me qualifiait que rarement de loup vu mon physique! Elle se redresse, m'offrant une vue des plus magnifiques alors que, cette fois, je ne me fais pas prier pour regarder. Si elle se montre ainsi sans gêne, qui plus est après la nuit d'hier, je ne vois pas pourquoi je me priverais... Elle est superbe, il n'y a absolument rien à changer! Et dire que ce physique particulier lui a valu railleries et troubles... Les gens sont cons! Cette femme est pourtant à se damner! Elle me tire la langue après une petite remarque sur le petit-déjeuner au lit et je hausse un sourcil avant de rire doucement. "Je l'aurais fais volontiers mais tu dormais bien trop paisiblement..." Et je ne voulais pas déjà te réveiller en sachant que tu vas partir! Je le pense mais cela je ne le dis pas... Je sais ce qu'il va se passer, je sais que l'on va tout deux retourner à notre vie respective alors, je voulais profiter un maximum de cet instant sans savoir si nous nous reverrons...
Elle prend ma main, l'embrassant doucement avant de l'abandonner. Elle se lève, me faisant dos elle remet ma chemise en place, la reboutonnant et elle me dit qu'elle va voir si ses vêtements sont secs... Cela sans un regard vers moi? Je ne peux m'empêcher de me dire qu'elle regrette ou qu'elle ne veut même plus me voir alors, je me lève avant qu'elle ne parte et attrape sa main pour qu'elle se tourne vers moi et lorsqu'elle le fait, je dépose ma main sur sa joue et je l'embrasse doucement. "Je comprendrai que tu regrettes ce qui s'est passé... Je ne t'en voudrais pas mais ne pars pas en ne me jetant même pas le moindre regard!" Je soupire doucement alors que je réfléchis un instant en la regardant droit dans les yeux... "Un jour deux pêcheurs discutent, l'un des deux vient d'attraper un poisson de bonne taille et il en est particulièrement fier. L'autre pêcheur, lui propose un marché : En échange du poisson, il lui indique un endroit où il pourra trouver des poissons trois fois plus gros. Il accepte par appât du gain. Le soir, il revient sans avoir pêcher le moindre poisson et, voyant l'autre pêcheur dégusté le poisson qu'il lui a donné plus tôt, il comprend qu'il s'est fait roulé! Ce que je veux dire c'est qu'il faut se contenter de ce que l'on a, je ne te demande pas plus que la soirée d'hier mais ne pars pas sans même me jeter un regard s'il te plait...".
« Je ne sais pas ce qui te fait croire cela, mais jamais je ne serai partie sans te dire au revoir. Ce qui s’est passé hier n’était pas rien pour moi. J’ouvre les yeux et recule légèrement pour observer son visage silencieusement. Si j’avais fait comme à mon habitude, je ne serais déjà plus ici. Je ne regrette rien et s’il fallait recommencer je le ferais sans hésitation. »
Je lui caresse doucement la joue et je quitte son étreinte afin de me diriger vers la salle de bain où mes vêtements semblent secs. Enfin, du moins, ils sont assez secs pour que je puisse les enfiler. Cette fois-ci, je ferme la porte derrière moi et enfile mes vêtements ainsi que le reste de mon équipement. Quand je sors de la salle de bain, nous prenons le temps de préparer à manger ensemble tout en discutant. Je me sens étrangement bien et cela fait longtemps que je n’ai pas eu une soirée aussi conviviale et confortable avec quelqu’un. Enfin, je sais que ce genre de moment ne se passera plus jamais alors j’en profite au maximum, bien que le revoir ne me ferait pas de mal.
Le moment est venu de nous dire au revoir. Il me remet mes armes et je les range à leur endroit respectif. Je me dirige vers la porte alors qu’il me suit. Je ne sais pas pourquoi, mais je n’ai pas envie de partir, je veux rester. L’idée de retourner dans la forêt me donne un frisson… Il ne me reste plus qu’à ouvrir la porte, mais j’hésite. Je me retourne doucement, un petit sourire sur les lèvres.
« Je ne sais pas quand sera mon prochain passage à la capitale, mais je te promets de te rendre visite, Devon. Je ne peux pas en rester ainsi et je me lève sur la pointe des pieds et je dépose un léger baiser sur ses lèvres. Je reviendrai… »
J’ouvre finalement la porte laissant le vent s’engouffrer dans la demeure de ce dernier puis je sors aussitôt. Je n’ai pas le choix, je dois continuer. Si je me retourne, qui sait ce que je ferai? Je fais plusieurs pas avant de m’arrêter au bout de plusieurs mètres et je regarde derrière moi une dernière fois avant de poursuivre ma route. J’dois retrouver l’auberge où j’avais planqué mes choses et demander s’il était possible de rembourser les jours que je n’avais pas utilisé la chambre, puis entreprendre mon retour à la « maison ».
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