Déclarais-je, alors que l'homme face à moi venait de de déclarer deux dés de valeur 2. Il releva le nez et pris un air pourtant assuré en me demandant si j'étais sûre de moi. Je fis signe de tête. Des trois joueurs restant, nous levions tous nos gobelets laissant apparaitre les dés cachés en dessous. A ma droite, il y avait un dé de 5 et moi même je possédais 4 dés de valeur 5, 6, 1 et 1. Le troisième joueur lui, à qui je venais de dire menteur avait sous son gobelet deux dés de valeur 2 et 4. J'en étais sûre, que lui même ne pouvait avoir les deux valeurs qu'il avait demandé.. Lorsqu'une personne ment, son corps le trahis. Généralement, une main vient s'attarder dans le cou, sur la bouche, comme si on empechait un mensonge de sortir au grand jour. Mais face à des joueurs, il fallait être beaucoup plus attentif car notre objectif était de cacher ce genre de chose. Et pourtant, à force d'observation.. On a tendance à penser que les menteur fuit du regard. Pourtant il faut parfois aller contre cette idée car certains soutiennent le regard. Mais la surcompensation à regarder les gens plus longtemps que coutume sans cligner des yeux de manière régulière m'avait mis la puce à l'oreille. A ce rythme, je serais celle qui allait conserver le plus de dés et donc, gagner les cristaux.
Sans lacher mes adversaires du regards. Je reprenais en main mes quatre dés et les relancais, sur la table, cachés sous le gobelet. D'un geste discret, je relevais alors légèrement mon gobelet de manière simultanée aux autres joueurs pour observer les valeurs de mes dés, avant de les recacher. 6, 6, 1 et 4. Le jeu était simple. Les quatre joueurs autour de cette table possédait initialement 5 dés que nous jetions sur la table, mais sous un gobelet retourné dessus, de manière à être les seuls à pouvoir savoir leur valeur. A chaque tour, nous lançions alors les paris du nombre de dés possédant une valeur X sur la table. Et lorsqu'une personne doute de votre pari, il lui suffit de dire menteur. Le perdant perd alors un dés, jusqu'à ce qu'il n'en possède plus et finisse par ne plus jouer. Le "jeu du menteur", qu'ils appellent ca. Un joueur était déjà perdant, et les deux derniers ne possédaient plus qu'un dé chacun.
A vrai dire, je passais le temps, en attendant mon interlocuteur. Deux jours auparavant, Marty, le patron de la taverne du Nain qui roule, m'avait transmis une missive de la part d'Amadeus. Il n'expliquait pas grand chose dans cette dernière, seulement qu'il voulait que l'on trouve un lieu pour discuter d'une possible mission. J'étais donc moi aussi passé par Marty, pour informer mon collaborateur que je me trouverais ici. L'endroit, bien que bruyant assurait tout de même une certaine discrétion. Et puis, si j'avais besoin d'informations sur des routes à prendre, il serait facile de faire parler les badauds une fois qu'ils auraient l'esprit moins vif à force de s'enquiller les breuvage de la taverne. Un homme alcoolisé peut s'averer tellement bête qu'il pourrait vous donner le code de son coffre fort, si vous savez bien lui parler.
Le temps s'écoulait tranquillement, néanmoins j'avais relaché un peu ma vigilence et perdu quelque parties. Il me restait deux dés et mon voisin de droite un seul.
" - Un dé de valeur de 2 "
Lachais-je, relançant les paris. La main droite sur ma chope, je portais cette dernière à mes lèvres, me delectant de cette victoire à venir. C'était pas bien compliqué, j'étais sûre de ma mise pour ce coup là.
"- Nom d'une puterelle..."
Lachais-je, en sentant ma chaise bousculée me faisant renverser une petite parite de ma boisson sur les genous. Dans l'action, la jambe de mon voisin de droite avait percuté la table, faisant trembler les gobelets. Surgit alors un "menteur", me faisant tiqué. Je n'avais même pas eu le temps de regarder en arrière que mon voisin lançais éjà les hostilités. Nous relevâme alors tous deux les dés, et je vis deux dés de 1 et 6 sur la table. Mon dé avait bougé. J'étais presque sûre que mon voisin avait donné un coup exprès à la table pour faire changer la donne. Reportant ma défaite sur mon "aggresseur", mes pensées devinrent furibondent. J'allais me le faire celui là, pensais-je alors, en basculant la tête sur le côté avant de me lever.
"Prends ton temps, les bières ne sont pas encore arrivées ..."
"- La dernière manche ne vaut rien en partie de dés. Jouons à pile ou face."
L'homme acquieça. A quoi bon parier, avec seulement deux dés en jeu ? Aucun de nous ne dirais de mensonge, cela reviendrait à se tirer une balle dans le pied. Médaillon en main, je lui montrais les deux côtés, indiquant le côté pile, et le côté face. J'avais perdu la partie de dés précédente, il était donc normal que j'annonce moi quel côté je voulais. Je fis alors voler la pièce en l'air, d'un coup de pouce avant de décider de mon choix. Les yeux fixés sur cette dernière, je la saisis au vol et la retourna face caché, sur le dos de ma main gauche, tendue entre le joueur et moi-même. Une vision se déclencha.
"- Côté face"
Lâchais-je, avec assurance. L'homme haussa un sourcil, et décida alors qu'il prenait le côté pile, sans trop de choix. Ma main se dégagea alors de l'autre, découvrant la pièce. Le côté face était sur le dessus. Bingo. Je fis un clin d'oeil au vaincu, et ramassa alors les cristaux qui jonchaient le tonneau qui nous servait de table de jeu. Lâchant une brève salutation, je fis sauter les cristaux entres mes doigts avant d'honorer mes anciens partenaires d'une vilaine courbette de satisfaction. Les trois joueurs pestèrent, mais ne firent rien de plus. Qui pouvait savoir, que j'avais eu un petit coup de pouce ? Je pris alors le reste de ma choppe et me dirigea à la table d'à côté, rejoignant Amadeus. Dés en main, je les posais devant lui.
" - Jouez contre moi. Si vous gagnez, je travaillerais pour vous sans rechigner. Si je gagne, vous retirez cette veste et déboutonnez cette chemise qui vous emprisonne."
Lachais-je, en fixant du regard mon interlocuteur. Il avait des yeux rouges, comme du sang frais. Je me faisais la remarque à chaque fois. Qui sait, je n'abuserais peut-être même pas de mon don sur lui après tout, aujourdhui, je me sentais en veine.
Deux bières passèrent sous mon nez, interrompant ma fixation. Je ne comptais pas refuser sa proposition dans tous les cas. Les cristaux, c'est quand même assez utiles, et je me souvenais que lui n'était pas trop avare sur ses biens. C'était ma manière de crever l'abcès, il devait pas être trop à l'aise avec sa petite chemise toute propre à côté de ces gars malodorants qui sont accoudés au bar depuis deux nuits. Enfin, leur odeur n'était pas non plus une source de plaisir pour moi, mais avec le temps, on s'habituait. Au moins, avec ce que je lui demandais de faire, il passerait plus inaperçu dans le paysage.
"- J'aime bien les paris sinon.."
Mais la belle refrène ses pulsions à mon plus grand plaisir, une bagarre n'est jamais souhaitable quand on essaie de faire à faire discrètement. A la place, elle va le plumer à un jeu des plus simples : Pile ou face. Elle décide cependant la première de quel côté va retomber le médaillon. Cependant, je trouve pas cela très fair play, que celui qui lance soit celui qui décide en premier. Mais bon, je suppose qu'il s'agit encore d'un jeu truqué pour récupérer des cristaux. Tant qu'elle essaie pas de me jouer des tours à moi, elle peut bien faire ce qu'elle veut. Je crois que Lucy l'a guidé dans cette voie là pour une bonne raison. Et après tout, je dois avouer que le pacifisme à certaines limites que la demoiselle me permet de combler. Bref, après avoir roulé son comparse dans la farine pour lui soutirer des cristaux, voilà que la mercenaire s'attable à mes côtés. Elle dégage une aura d'autosatisfaction qui n'est pas sans rappeler l'expression de l'homme de peu de vertu venant de cueillir la fleur d'une jouvencelle ou d'une péripatéticienne. Mais non, ce qu'à cueilli la demoiselle est d'autant plus satisfaisant qu'elle peut se permettre de se pavaner de la sorte. La voilà qui après s'être dandiner de satisfaction pose les dés sur la table et me lance un défi pour le moins avantageux pour moi.
Je regarde les bières arrivaient sur la table et dépose la première devant Marie Madeleine et je garde l'autre pour moi afin de paraître plus naturel. Je ne bois jamais à dire vrai, mais bon c'est pas une bière qui va me faire perdre tous mes moyens non plus. Je me sens de bien malgré ma claire dés-appartenance à ce groupe d'habitués de la taverne. Bien qu'ayant éluder la proposition de la demoiselle quant à faire un paris pour que je retire ma chemise, je réagis néanmoins à sa deuxième prise de parole.
"J'apprécie également les paris, mais pour l'heure, je préférerai qu'avant de miser quoi que ce soit nous parlions affaire..."
Je sors de ma poche une feuille pliée et la fait glisser sur la table jusqu'à la demoiselle pour qu'elle en prenne note. Personne n'oserait regarder par dessus son épaule ici après la démonstration de force qu'elle vient de faire en jouant au dé. Il y a juste la destination et les tarifs habituels l'aller et le retour. Nous avons convenu qu'en échange d'une sobriété relative le moment venu et que le convoie arrive à destination à l'aller comme au retour, je la payais bien pour ce genre de mission. Je m'attache à bien payer mes employés pour éviter qu'ils ne se retournent contre moi.Si j'apprécie autant Marie Madeleine, c'est qu'elle n'hésitera pas à m'envoyer paître si les tarifs ne lui conviennent pas. Jusqu'ici, elle ne s'en ai jamais trop plainte, et j'apprécie son professionnalisme relatif. Jusqu'à aujourd'hui, je n'ai encore jamais perdu de marchandises à cause de brigands ou autre. Je ne peux pas dire la même chose des autres marchands de la capitale. Après avoir bu quelques gorgées de la bière le temps que la demoiselle s'informe de la destination et du paiement J'ajoute d'un air décontracté.
"Evidemment comme d'habitude, la moitié du paiement se fait avant et le reste après. A moins que tu n'ais besoin d'une avance pour régler quelques dettes de jeu, cela ne me pose aucun problème."
Je faisais bien sûr allusion au fois où elle avait vraiment besoin d'argent et où je l'avais dépanné. J'ai confiance en elle, je sais qu'elle n'est pas du genre à se dérober quand elle s'est engagée quelque part. En tout cas, vu la quantité astronomique d'argent qu'elle perd à la taverne, je m'étonne même qu'ils aient pas ouvert davantage de taverne du même genre. Après l'avoir taquiné légèrement, j'attrape les dés puis après les avoir inspectés, suspectant des dés pipés, j'ajoute d'un air décontracté.
"Quel jeu proposes tu ? J'aime bien battre les personnes à leurs propres jeux ..."
J'affichais un sourire satisfait et provocateur en attendant la réponse de la guerrière.
"- Ca ira, cette semaine, j'ai le cul bordé de nouilles vous savez."
Déclarais-je en faisant mine de ne pas relever cette vile attaque, tout en songeant à ces petits cristaux gagnés aux jeux. Ce n'est pas que je perdais tellement souvent, c'était surtout que j'avais du mal à mettre des cristaux de côtés. Les cristaux que j'amassais "légalement" lors de missions ou avec la guilde, je les donnais la plupart du temps à mon ancien tuteur, pour qu'il arrête lui-même de faire des quêtes et vive une vie plus paisible. Malheuresement le borné continuait ses affaires malgrè ce que je lui ramenais. Mais au moins j'avais la conscience tranquille de lui filer. Quant au reste, ou du moins, le peu qu'il me restait, je le dilapidais ici et aux jeux. C'était un peu quitte ou double, mais jusqu'à présent, je n'avais eu besoin ni de dormir dehors, ni d'offrir ma carcasse à qui que ce soit, grand bien nous fasse. Bref, autant dire que je n'avais pas besoin d'être payé le tout en avance, sinon je dilapiderais tout en un rien de temps. Il m'arrivait également d'acheter des broutilles en ville, et ma prochaine acquision serait sans nulle doute un accès au portail de téléportation. Il me rendrait la vie beaucoup plus facile, et pour ce genre de mission me ferait gagner un temps fou pour déplacer des choses d'un endroit à un autre sans avoir besoin de traverser la ville et une foulle de badauds abrutis. Croisant les bras sur table, mon regard suiva les mains du marchand qui venait de saisir mes dés. Pour le jeu du menteur, il en fallait 5. Mais par personne. Et puis à deux, c'était pas si amusant.
"- Les soirées crevettes-coktails-black jack, ça doit vous connaitre non ?"
Un homme aussi bien habillé devait forcément jouer à des jeux pareil avec ses convives autour de crevette cocktails. Obligé. Je les imaginais bien moi, tous ces gens là, habillés comme des pingouins à glousser autour d'une table recouverte d'un tapis vert, en train de siroter leur brevages le petit doigt en l'air. Cette image me fit étirer les lèvres. Bien que même si mon interlocuteur avait l'air bien plus civilisé que moi, il n'avait guère le profil hautain et la cupidité qui accompagnait ces gens là, loin de là, il savait où était sa place. Triffouillant dans la poche de ma veste, je pris un dé abandonné.
" - Pour cette variante du Black-Jack, le but est simple, vous avez trois dés en main et on les lance une première fois, le but étant d'arriver au chiffre le plus proche de 21, ou 21 lui-même. Après le premier lancé, vous avez le droit de relancer une seconde fois un, deux ou trois dés. Si vous dépassez cette somme, vous perdez."
Je tendis la main vers mon interlocuteur, en attendant qu'il me redonne deux de mes petits. Une fois fait, je pris une gorgée de la bière avant de lancer mes dés, simultanément à ce dernier. Ca va que je n'avais pas lancé un jeu de "qui perd boit", j'avais déjà une pinte à mon actif et j'étais sur la deuxième. Des années d'entrainement certes, mais tout bon buveur se doit de boire avec modération. Je me demande où il est descendu en stop d'ailleurs, ce bougre. Mon premier lancé de dé ne fut pas très concluant. 6 - 2 - 3. 11 donc. Je repris alors deux de mes dés et fis un second lancé. 1 - 4. Ce ne fut guère mieux, pensais-je alors dans un claquement de langue un peu agacé. Cela me donnait un total de 16. Mon regard se porta alors sur mon adversaire du jour. Alors allait-il tomber la veste ?
- Pour la preuve de ma bonne foi:
Le site en question
"Voyons voir si Lucy souhaite que je retire ma chemise, ou que tu travailles bénévolement pour moi ..."
Je jette mon premier lancé de trois dés. Je fais un triple quatre (4-4-4). J'ai fais un meilleur premier lancé que la demoiselle. Je suis à 12 et je dois dépassé son 16 sans dépassé le 21. Lancé un seul dé me donnerait 33% de chances de gagné, ce n'est pas assez. Lancé deux dés par contre augmenterait mes chances de réussites à 75%. Lancé trois dés serait juste trop suicidaires donc je vais rester sur ma première idée de n'en lancé que deux. Je jette les deux dés restants et obtient de nouveau un 4 ainsi qu'un 2. Cumulé, cela me donne donc 18 points, je l'emporte cette fois-ci. J'ai une bonne décharge d'endorphine à ce moment là qui me plait énormément. Je veux encore gagner, c'est plutôt plaisant à dire vrai. Mais c'est peut être la bière et la compagnie de la demoiselle qui me donne envie de rejouer.
"Bien, j'ai gagné celle-ci ! Lucy tiens donc à ce que je garde ma chemise pour le moment. Mais peut être veux tu ta revanche pour que je la retire ? Ou bien as-tu une autre idée en tête ? Pour ma part, je te demanderais si tu perds de faire la prochaine mission d'escorte de convoi dans un tailleur chic. Qu'en dis tu ?"
Encore une provocation de ma part bien entendu, j'aime bien l'idée de la voir dans un accoutrement qui l'a mettrait mal à l'aise. C'était clairement pas le genre de personne à vouloir s'afficher dans une tenue classe et chic. Juste pour la voir mal à l'aise, et comme je sais comme elle a si bien dit qu'elle aimait bien les défis, je la vois mal se débiner. Je la regardais avec un air de défi tout en agitant les dés devant son nez.
"Alors, que veux tu que je mise pour ma part, je te laisse choisir je suis joueur. Après tout, tu n'es pas la seule ici à aimer les défis ..."
- Preuve à l'appuie:
Pas besoin de me les montrer, je te fais confiance mais bon vu que tu m'as montré les tiens je te montre les miens
" - Vous voulez donc me tourner au ridicule ? Très bien très bien. S'il faut porter un costume saillant pour vous convenir. Alors moi, j'aimerais que vous me racontiez une anecdote. Une anecdote malaisante sur vous, si je venais à gagner. "
Sifflais-je, légèrement penchée vers le marchand. Mes yeux s'étaient légèrement plissés et sur mes lèvres mon expression s'était radoucit. En fait non, elle avait totalement muée, passant de outrée à pervers -dans le sens malsain, on s'entend bien aha-. Je fis alors mine de laisser ma prise. Une anecdote malaisante, je m'attendais à tout. L'histoire de comment avait-il survécu à sa chute en essayant de sauter par la fenêtre pour eviter le mari de sa dernière conquête et qu'il avait fini cul nu dans les rosiers ? Ou celle où il aurait pu se renverser le contenu de son breuvage sur le pantalon lors d'une soirée faisant penser à tout le monde qu'il s'était uriner dessus ? Ou .. Ou je sais pas, du moment que ca serait équitable à ce vil pari qu'il venait de me faire ?
" - Alors comme ça, votre trip' à vous, c'est les bonnes femmes habillées en tailleur ? "
Questionnais-je, tout en secouant mes dés. D'un concerto commun, nous lançâmes les dés sur la table. Puis une nouvelle fois. Mon coeur cessa de battre, l'espace de deux secondes jusqu'à ce que mon dé relancé se bloque sur un 5. Bingo. Le vent avait tourné ! J'avais déjà senti la honte me gagner, si j'avais perdu cette manche. Mon honneur, ma fierté... tout ca baffoué ! ... Non jamais. Le dieu de la fierté mal placée m'avait surement épargné pour cette fois !
" -Black Jack mon mignon."
Lui intimidais-je, en relevant la tête. Je n'avais pas regardé son deuxième lancé. Alors à moins d'avoir également fait un 21... La main gauche libre, je pris ma pinte pour en boire une gorgée avant de poser mon regard dans le sien, attendant qu'il me raconte son histoire.
"Mon trip, pour reprendre vos termes, c'est de prendre le plaisir là où il est. Et vous voir habillé de la sorte aurait été un spectacle des plus plaisants, non seulement pour le côté esthétique, mais aussi pour voir votre minois décomposé."
Allez, que Lucy guide ma main ! Je jette les dés et obtient un 6-5-4, soit un total de 15. Il ne suffirait que d'un dé chanceux pour obtenir le précieux sésame. Ou alors je peux tenter deux dés en espérant faire 6 avec les deux jets cumulés ? Je me dis que j'ai tout de même plus de chance avec deux dés qu'avec un seul. Bon, allez il ne reste plus qu'à jeter les dés. D'un geste que je veux assurer, je fais rouler les dés. Le premier s'arrête sur un 3, nous sommes donc à 18, le deuxième roule toujours. Je le vois s'arrêter, ma joie est de courte durée. J'ai cru un moment être tombé sur le fameux trois et obtenir le blackjack moi aussi, mais en réalité, il s'agit d'un simple deux. C'est un très bon jet de dé habituellement vingt sur vingt et un, mais la demoiselle à gagner, et il est normal qu'elle obtienne ce qu'elle a parié. Poussant un soupire, je bois une autre gorgée de bière avant d'ajouter.
"C'est passé près, tu as de la chance ... Alors une histoire malaisante ? Et bien, il y en a bien une qui vient de me revenir à l'esprit. J'étais en train de forger tranquillement quand une cliente est venue chercher sa commande. Elle était habillée de façon très élégante et son sourire était captivant tout du moins. Cependant, mon attention a été tellement attirée par sa beauté, que j'en ai oublié que j'étais en train de forger et mon marteau à légèrement dévié vers mon gant. J'ai eu un doigt cassé par inadvertance et j'ai perdu toute crédibilité auprès de la demoiselle en passant pour un maladroit... L'histoire de ma vie, quand quelque chose fonctionne bien, il y a toujours quelque chose qui advient ..."
Un petit soupire et on fini la bière d'une traite avant de la déposer sur le côté de la table. Il n'y a pas grand chose que je souhaite plus si ce n'est que tout redevienne aussi paisible qu'avant, mais je n'arriverais pas à effacer cette habitude de regarder par dessus mon épaule. Quand on manque de mourir une fois, on a tendance à oublier ce qu'est l'innocence de marcher sans surveiller ses arrières. Bon, allez c'est pas le moment de céder à la tristesse. Allez on se reprend ! Il te reste encore quelques parties à jouer avec l'escorte de caravane. Marie Madeleine ne semble pas vouloir s'arrêter là. Et bien soit continuons. Vexé par mon orgueil d'avoir du dévoilé une histoire malaisante sur ma vie, j'ajoute à la direction de la demoiselle.
"Bien, maintenant il faut que je vous fasse faire quelque chose de plus humiliant encore que l'anecdote que je viens de vous raconter. Si vous perdez celle là, vous allez devoir faire le tour de la taverne à quatre pattes. A vous de choisir pour moi ce que vous souhaitez que je mise"
Je regardais le sol de la taverne qui était couvert d'un mélange de boue et d'alcool. Bien, je pense qu'après cela, elle n'aura plus envie de me reparler de cette majestueuse plante qui est passée dans mon atelier et qui m'a fait perdre tout mes moyens. Je pense que j'ai mis la barre assez haute pour les gages. Va t'elle s'échapper ou bien relever le défi malgré ce qui lui en coûterais ?
" -Sournois et perdu devant la gente féminine si cette dernière se révèle plutôt canon. Je note."
Il suffit de lui montrer son parchoc pour qu'il perde ses moyens et me laisse le temps de faire un "restau-basket" ? L'idée me traversa l'esprit, mais s'évapora aussi vite qu'elle était venue. Non. Il était plus raffiné que ca. Et puis, des corps de femmes il avait déjà du en voir, même si il ne colportait pas l'image d'un Don Juan rempli de conquêtes, il ne faisait pas de doutes qu'il devait en avoir pas mal au portillon. Amadeus me sonna alors de son prochain défi. L'idée de traverser la taverne à quatre pattes me semblait des plus étranges, ou diable allait-il chercher ce genre d'idée ? Je pris alors ma biere cul sec, et leva le bras gauche.
" - Si je dois marcher à quatre pattes au milieu de tous ces bouseux ivres, je peux pas le faire sobre.."
D'un petit geste des doigts, je fis signe à Marty, le propriétaire. Pas besoin de préciser, le bougre savait déjà ce que je voulais et envoya une serveuse nous apporter deux bières. Je pris alors quelques cristaux que je lui tendis. Allez, la troisième pinte.
"- Très bien. Alors si je fais votre gage, vous, vous irez rouler un beau patin à Jeanne."
Ah ... Jeanne. Ou plutôt Jeannot, pour les intimes. De dos, on dirait une belle femme, de face on se rend vite compte qu'il a un peu de moustache et une prohéminence sous sa belle robe. D'un air entendu, je lance alors les dés en simultané à mon camarade de beuverie. 3 – 3 – 4 pour lui, 1 -1 – 1 pour moi. Cette diablesse de Lucy m'avait abandonnée ? Nous relançames alors, moi trois dés, et lui seulement deux. 2 – 4 – 3 pour moi, me menant au score de 12 misérables points. Alors que lui... Le voilà à 19. Dépitée Je pris alors ma pinte et en avala de nouveau une traite. Il me fallait du courage là. D'un air plein de fierté, je brandit alors mon index vers le marchand.
"- Ma vengeance sera terrible mon cher ami."
Je déglutis alors et me mis à quatre patte pour commencer à faire le tour de la salle. Des saoulards ne me voyant pas venaient parfois percuter mon dos avant de se ramasser au sol et de capter ma présence. L'un d'eux se mit alors à quatre patte avec moi et commenca à me suivre.
- LMD , LMD ! Vous faites quoi ? Une mission ?
Voyant que je ne répondais pas, l'homme continua de plus belle et attrappa ma botte pour tenter de stopper mon avancé. P, D, ca rime, mais c'est pas pareil quand même !
"- LMD LMD ! V'nez j'vais vous cacher moi si un boulet vous ennuis ! "
" -Le seul boulet qui m'emerde actuellement, c'est toi ducon."
Lâchais-je, en lui mettant un coup de botte sur le nez pour qu'il me lache. Non mais quel boulet celui-là alors ! Continuant alors ma route, je me faufilais entre les pieds nonchalant et titubants. Je voulais pas me retrouver avec un autre abruti pour me faire la course. J'essayais tant bien que mal de finir le tour, pour respecter le marché entendu avec Amadeus. Mais la claque sur le cul, ce fut de trop. Oubliant toute notion de paris, je me redressais alors et regarda l'abruti qui venait de faire ça, visiblement tout content. Franchissant alors l'espace nous séparant, je pris alors son poignet dans ma main et le broya, avant de l'infliger d'un coup de tête entre les deux yeux. L'homme recula alors, titubant, les deux mains plaqués sur son hématome en devenir. Je me permis alors de stopper ma marche et revins à table, les genoux déguelasses comme ja-ja.
" - Si vous perdez, c'est à genoux qu'il vous faudra embrasser les miens."
Lâchais-je, désignant ces derniers souillés de bière, de boue et probablement de pisse.
"Et bien, la prochaine étape c'est quoi ? Laver vos bottes avec ma langue ?"
"Si tu perds celui là, tu me laisseras choisir les alcools qui seront dans ton verre et tu tenteras de boire cela cul-sec !"
"A ta santé ma chère ! Le prochain pari sera beaucoup plus gentil, je commence à avoir de la peine pour toi. Si tu perds, tu vas faire cinquante pompes."
Oui c'est une idée, et puis comme ça l'alcool aura le temps de monté un peu plus...
"- Et maintenant, vous vous assurez que je rentre seule en me faisant boire votre mixture nauséabonde, et comme j'aurais beaucoup trop bu, je ne pourrais même pas vous en vouloir car j'oublierais tout, c'est cela ? Rassurez-moi, vous ne comptez pas kidnapper le corps inerte d'une femme faisant un coma ethylique ? Ou pire, le vendre ?"
Questionnais-je alors le marchand, en rigolant. Mais genre, presque bêtement. J'ai dit presque, un peu de dignité, s'il vous plait. Ma main droite vint alors se plaquer sur mes lèvres pour l'étouffer. C'était quoi ce rire de pouf' ? Damn. L'alcool commencait-il à me monter à la tête ? Non quand même pas, ca faisait que trois pintes et une mixture. Quant même ma grande, tu te ramollis ? Délaissant mes lèvres, mes doigts vinrent se caller contre ma tempe, en soutenant ma tête. Le marchand avait maintenant de la peine pour moi, à cause de mes defaites. Et pour me soulager, me proposait des pompes. Il voulait vraiment mettre à mal ma fierté.
Est défié celui qui pensait défier.
Je pouvais tout lui demander, tous les gages les plus tordus qui pouvaient traverser l'esprit d'une personne dans un état aussi avancé que le mien. Draguer une plantureuse créature, monter sur la table et me chanter une chanson, faire un lancé de sa propre chaussure en direction de la cible de flechette, sortir son membre et faire peur aux filles dans la rue, tout ! .. Pourtant. Pourtant quelque chose m'intriguait. Ce côté sombre qu'il avait en lui. Quelque chose qu'il cachait.. Il dégageait quelque chose, presque inperceptible que je n'arrivais pas à saisir. On raconte que le physique des gens trahissent leur histoire. On peut sentir à travers les noeuds des muscles leur problèmes et leur tourments. Mais je n'avais pas touché son corps, et ne l'avais pas vu à proprement parler. Pourtant..
"- Si je gagne, racontez moi la chose la plus cruelle que vous n'ayez jamais fait."
Lâchais-je, en même temps que mes dés. Les trois dés en main nous avions un score faible. Je pris alors mes trois dés, prête à les relancer. Mais une vision, comme si notre cher dieu de la fierté me faisait de nouveau confiance, me fit comprendre que si je relançais les trois dés, je perdrais instantanément. Je repris alors un dé en vol, et laissa tomber les deux autres. Et sans avoir besoin de regarder plus les jets de dés qui cette fois étaient en ma faveur, mes iris vinrent se planter dans ceux de mon partenaire.
"- Vous êtes un mystére, Amadeus."
Beaucoup trop de sérieux. Je me rendis compte que je le fixais beaucoup, beaucoup trop intensément et dans un leger mouvement de tête, me redressais en me reculant légèrement.
"- Et par pitié ôtez moi cette veste vous me donnez chaud à vous regarder."
"J'adorerais te dire ce que j'ai fais de plus sombre, mais en réalité je crois que la chose la plus sombre que j'ai faites, je ne m'en rappelle pas. Il y a plusieurs années je me suis réveillé dans un trou rempli de lance avec un traumatisme crânien. J'ai entendu mes assaillants se réjouir et dire qu'ils allaient touché une belle prime pour ma mort. Malheureusement le choc m'a rendu amnésique et je ne me rappelle pas ce que j'ai bien pu faire pour mériter que l'on mette ma tête à prix. Mais je suppose que cela doit être suffisamment horrible pour que ma propre famille mette un contrat sur moi..."
Je reportais mon verre à ma bouche, une dernière goutte au fond du verre me rappella que ce dernier était vide. Malédiction, je recommande instantanément une autre bière et boit quelques gorgées pour souffler un coup. Ah, cela commençait à me faire tourner la tête cette bière. Et plus ça allait, plus je trouvais Marie Madeleine vraiment sympathique. Faudra un jour que je lui parle d'une éventuelle augmentation de son salaire et .... et je ferais mieux de réfléchir demain à tête reposée de tout ça pour ne pas que l'alcool me fasse faire quelque chose d'irréfléchi. Je reprends donc mon histoire là où je l'avais laissé.
"Depuis que je suis revenu à moi même, je fais tout pour éviter de songer à la vengeance, mais je t'avoue que je songe de plus en plus à essayer de savoir lequel de ces membres de ma famille a essayé de me tuer, et payer à mon tour un assassin pour faire le travail qu'il a commencé ... Mais c'est contraire à ma foi, et c'est difficile d'être partager entre ce que l'on veut faire et ce que l'on doit faire ... mais ça je t'apprend rien !"
Je retirais ma veste et desserrer ma cravate, il commençait à faire chaud dans cet établissement et je commençais à légèrement suffoqué. Bon allez je vais faire plaisir à la demoiselle je retire mon gilet et le dépose sur le dos de la chaise au même endroit que ma veste. Voilà, je semble de suite plus en accord avec le lieu. Il est vraiment temps que je fasse le nécessaire pour changer de sujet. Je rattrape les dés et les fait tourner entre mes doigts avant d'ajouter d'un sourire éméché.
"Bref assez de tristesse, jouons ! Si tu perds celle là tu vas me faire le plaisir de chanter une petite chanson debout sur la table pour que toute la taverne entende. Ta chance va te quitter de nouveau je le sens."
Une énième tentative pour la déstabiliser et je jetais les dés. Un 4, un 2 et un 1. C'est vraiment un mauvais lancé et j'espère que trois dés de plus ne me feront pas plonger. Je jette de nouveau les trois dés et obtient un 3, un 1 et un 1. Je suis médusé. Cela fait à peine douze. Dépité, je regarde mon adversaire et prie pour que sa déveine soit plus importante que la mienne. Ou que son excès de confiance lui fasse faire un 22 ...
Hallelujah ! Le jeune homme ôta enfin sa veste. C'est comme si je venais de perdre dix degès d'un coup. Non parce qu'avoir face à soit une personne munir d'un costume trois pièces, alors que toi, t'es à peine vêtu d'un morceau de tissu enroulé faisant office de débardeur, franchement, ca fait tâche. Ca faisait longtemps que je la portais plus moi, ma veste. Et c'était pas du tout le même style de fringue, ça non. Voilà que je débattais intérieureent sur nos différences vestimentaires? Finalement, l'alcool n'était peut-être pas parti si loin que ca. Et puis quoi maintenant. Chanter debout sur la table ? En voilà une drôle d'idée ! Mais pour le coup, des chansons, j'en connaissais plein. A foison je dirais même, les chansons paillardes. Le sourire carnassier, je pris mes dés dans les mains.
"- Je vous retourne le gage. Si vous perdez, vous chantez également, sur cette table pour mon bon plaisir mon cher."
Les jets de dés fusèrent. Non pas que je n'avais pas d'idées sur le gage, mais je partais du principe que si il pensait ce gage ridicule, il n'aurait pas tellement envie de le réaliser lui non plus. Son score total menait à 12, et le mien à peine plus glorieux à 15. Nous en étions loin, des beaux résultats précédents. La chance, avait-elle tournée ? Sourire aux lèvres, je m'avachis sur mon dossier et posais les pieds croisés sur la table devant moi. Pinte dans une main, je fis signe de l'autre pour lui intimer de se lever et monter sur la table.
"- Alors mon mignon, on se dégonfle ? ... Vous savez si c'est trop pour vous j'accepte de changer mon gage et je vous ferais seulement laver mes affaires à la main. J'ai le pantalon d'une telle saleté incrustée..."
Lui intimais-je, en prenant un faux air compatissant. En réalité, j'étais presque déçue. Parce que si j'avais chanté moi, je lui aurais foutu encore plus la honte à lui. Car sans aucuns doutes, je me serais entousiamsé à chanter la chanson de "la Boiteuse". Et clairement, toutes les poches' de ce bar se seraient arrêtés de parler pour venir s'attrouper autour de notre table et chanter en coeur avec moi.
"Un paris est un paris, donne moi juste un coup de main pour ne pas m'assomer avant ma délicieuse performance !"
Un rire hilare bien trop ivre pour être honnête. Alors que je m'aide de sa main pour monter, je me rend compte à quel points elles sont douces pour des mains de bagareuses. Mais je rêve où je suis encore en train de bader la demoiselle. Il est temps pour moi de faire la représentation de ma vie. Mais je chante quoi tiens ? C'est bien beau de faire le fier à dire "même pas peur" mais qu'est ce que je vais bien pouvoir leurs raconter à ses guignols ? Je tente de chercher de l'inspiration en regardant tout autour de moi. Bon qu'est ce qu'on a de beau ici. Je vois un homme borgne qui me fixe droit dans les yeux, enfin dans l'oeil pour son cas. Qu'est ce qui me veut l'pirate ? Oh tiens ça me rappelle une chanson. Fier de moi et dans une attitude des plus je m'en foutiste qui soit. Je commence à chanter sur le tonneau en essayant de ne pas perdre l'équilibre. C'est une chanson que les gens connaissent enfin surtout les pirates en général mais bon, je peux au moins miser toute ma fortune qu'il y a bien une tripotée d'entre eux qui ont déjà voler, tuer ou fait de la piraterie au moins une fois dans leurs vies. Je lève les bras et ajoute d'une voix enjouée
"♫C´est un fameux trois-mâts fin comme un oiseau♫
♫Hissez haut Mon p'tit Rafiot !♫
♫Dix huit nœuds, quatre cents tonneaux♫
♫Je suis fier d´y être matelot♫
♫Tiens bon la vague et tiens bon le vent♫
♫Hissez haut Mon p'tit Rafiot !♫
♫Si Lucy veut toujours droit devant,♫
♫Nous irons jusqu’à un bon bistrot ♫
♫Je pars pour de longs mois en laissant Margot ♫
♫Hissez haut Mon p'tit Rafiot !♫
♫D´y penser j´avais le cœur gros♫
♫Cela m'a mis le cafard pendant l'apéro♫
♫Tiens bon la vague et tiens bon le vent♫
♫Hissez haut Mon p'tit Rafiot !♫
♫Si Dieu veut toujours droit devant,♫
♫Nous irons jusqu’à un bon bistrot !♫
♫On prétend que là-bas l´alcool coule à flots♫
♫Hissez haut Mon p'tit Rafiot !♫
♫On trouve la bière pour quelques cristaux♫
♫J´en ramènerai plusieurs tonneaux.♫"
Mes camarades de taverne reprirent avec moi cet air, symbole de l'alcoolisme et de la beauferie assumée. J'avoue que je ne connais pas tellement la suite, mais les gens de la taverne chante à l'unisson sans fausse note pour compléter mes paroles. Rassuré d'avoir fait une bonne impression. Je descend de mon tonneau en manquant de me casser la figure, heureusement je me rattrape sur Jeannette qui passait là en mettant ma main sur son épaule. Elle me regarde, enfin il, mais elle ressemble vraiment à elle, ou bien ... Bon laissez tomber. Je retourne m'asseoir et d'un air vengeur, je toise la jeune fille. Je me suis bien amusé mais il faut maintenant qu'elle paye son arrogance ! Je prend les dés et ajoute.
"Bon ben tu sais quoi ? Si je gagne, je lave tes fringues ! Euh non attend je veux pas dire ça, si je perd tu laves tes fringues, euh non c'est encore l'inverse. Oh tu sais quoi, si tu perds tu devras laver mes fringues ! Ah non ça on l'a déjà dit... Euh si tu perds .... tu devras... faire en sorte que Jeannette fasse le tour de la taverne à quatre pattes. Euh non ça on l'a déjà fait. Attend j'ai une idée, si tu perds je te fais un cocktail ! Nan fait aussi ... Si tu perds tu payes l'addition. Je te préviens, par contre c'est MON idée, t'as pas intérêt à copier."
J'avais bien insisté sur le MON comme tout être bourré l'aurait fait. Je prend les dés et les lance en attendant de voir mon résultat. J'ai fais 13 à mon premier lancé, et je fais ensuite 5 en lançant deux autres dés. Cela donne 18 si je ne me trompe pas et je regarde la demoiselle d'un air de défi !
"- Eh regarde, tai-lleur, js'uis en tai-lleur"
Il m'ignora totalement, bien trop concentré sur sa futur prestation. Je m'attendais pas à ca, en fait. Jesus revient. Sauve moi marie. Je sais pas, n'importe quoi, pas une chanson de saoulard ! Il avait tué le ridicule en lui plantant son mocassin dans le bide. Il avait pas l'air ridicule non, pensais-je en le regardant. Il avait juste l'air d'un ivrogne ! La surprise passée, je me mis à tapper dans les mains à mon tour et à chanter, ou du moins, gueuler avec lui. C'était pas une vraie chanson paillarde, mais j'dois dire qu'elle était pas si mal. Amadeus s'aida de Jeanne pour redescendre, cette douce Jeanne. Je me demandais si Amadeus s'était rendu compe qu'elle en avait profité pour le reluquer, pendant que ce dernier s'aidait de son épaule. Cette idée me fit rire. Mais un peu moins que son discours. Les propos du marchand semblait confus et partaient dans tous les sens. L'alcool, c'est mal.
"- Vous chantez plutôt bien, pour une poche ! C'est les dimanches à la messe qui vous ont rendu bon chanteur ?"
Je fis exprès de ne pas annoncer ma mise, et lança les dés. Le jeune homme en fit de même, sans même contester, mais dans le feu de l'action. Son score était à 13, puis 5 de plus, 18. En concerto avec lui, mon jet fit un petit 9. Dépitée, je repris les trois dés m'exposant à une défaite certaine. J'avais bien fait de rien énnoncé, finalement. Et finalement. La chance du diable. 10. Mon sang ne fit qu'un tour. 19. Je l'avais eu. Encore. GENRE ! Cachant mon excitation certaine et mon envie de scander ma victoire, je me redressais.
" - Vous aurez le droit de laver mes fringues, à la main, du coup. Parce que bon, chez moi, la machine est en panne. Et pour le coup hein, c'est de vot' faute si je suis crado."
Lachais-je en me levant. Mes mains se stoppèrent sur ma ceinture, défaisant la boucle pour la poser sur le banc. Puis sur mon pantalon, je commençais à essayer de l'enlever pour le lui donner. Une main se posa alors sur mon épaule, ce qui me stoppa dans mon geste. Marty, le tavernier me regardait avec un sourire complice.
"- Mad, vaudrait mieux que tu garde ton futal si tu veux pas te faire arrêter par la garde dehors, tu crois pas ?
"- Aye. Mais il doit me le laver " Désigne Amadeus du doigt
"- A moins qu'il ne le trempe dans son godet, j'suis pas sûr que ton compagnon puisse faire grand chose ici tu sais.
"- Mh..."
"- Pis tu pourais être plus responsable, ton mec il a pas l'air très bien là, il est rond comme une queue de pelle".
"- Mais non regarde, il sourit" lui intimais-je, en tirant l'oreille d'Amadeus.
"- Euh. C'est pas une preuve. Allez ma grande, ca suffit les bétises, laisse le tranquille ce pauvre bougre."
Marty me mit une tappe dans le dos et repartit. Comme une enfant qu'on venait de disputer, je me rassis en face de mon accolyte.
"- Marty il dit que vous avez trop bu."
"Je chante pas que le dimanche ! En tout cas la taverne est un public formi-formi-formidaaable !"
Et suite à cela, la demoiselle m'annonce mon gage. Inutile de dire que cela a déjà stimulé mon imagination dans des sphères incroyable. L'idée même de la voir se déshabillé devant moi me plaisait. L'alcool sans doute, ou peut être pas ? Le fait est que je vois que la demoiselle ne rechigne pas à faire de l’exhibitionnisme en allant pour retirer son pantalon. Je vois la scène au ralenti. Ses mains que je pensais caleuse et pleine d'hématome semblait s'être transformé en des mains graciles et légères. Ses mains ondulent le long de son corps dans une grâce indicible. Ma respiration ralentit, comme si elle profitait de ce spectacle pour ralentir mon métabolisme et me permettre d'apprécier pleinement le spectacle. Ses doigts se glissèrent lentement au niveau de la ceinture dans un spectacle des plus plaisants. Sa respiration semblait ralenti elle aussi, laissant échappé un petit soupire dés plus aguichant. Sa ceinture commence à descendre, laissant apercevoir une jambe parfaitement galbée au teint magnifique et à la pureté étrange. Alors que j'allais commençais à apercevoir ses genoux, elle s'interrompt. Surpris je regarde la cause de cet arrêt, le barman qui est venu foutre l'ambiance en l'air. Si mes yeux avaient été des arbalètes, je pense qu'il aurait été crucifié sur place. J'étais en train de mater et ... euh je veux dire, que cela empêche le bon déroulement d'un paris en cours. C'est tout de même incroyable d'être rabat joie à ce point ! Je regarde avec une tristesse assumée la demoiselle se rhabillé devant moi. Quelle déception, moi qui me faisait une joie de perdre ce genre de paris ... Je la vois en train de bouder, elle aussi avait l'air motivé pour appliquer le paris. Je pris un air faussement désintéressé.
"Ce n'est pas grave, tu n'auras qu'à me filer tes affaires et je ferais la lessive. Je te lave avec plaisir, euh je veux dire je te lave tes vêtements, oui tes vêtements ... "
Ce lapsus me fit rougir en me mettant très mal à l'aise pour le coup. Faut vraiment que j'arrête de picoler je commence à ne plus pouvoir finir mes phrases ou à ne pas assez bien les finir. Lucy, que m'as tu fais faire en cette soirée ? Je ne peux pas blâmer la déesse pour mes fautes tout compte fait. Je préfère garder la tête haute, enfin aussi haute qu'elle peut être avec tout cet alcool traversant mon sang. Je bois dans mon verre vide, ne me rendant pas compte de cet aberration et je retire le premier bouton haut de ma chemise, il commence à faire chaud dans cet établissement. A moins que ce soit moi ? Ou le spectacle de la belle garde de convoi. L'a t'elle seulement fait exprès ou bien est ce les élucubrations pervers de mon cerveau alcoolisé. Allez savoir ! J'attrape les dés et commence à essayer de trouver un gage sympathique. C'est alors que j'ai un éclair de lucidité !
"Si je gagne celle là, tu vas devoir me présenter des excuses pour la série de gage que tu m'as infligé en me demandant à genou de te pardonner !"
Hé toc ! Y a pas de raison que je sois toujours le dindon de la farce non mais dites donc ! Après une telle série de déveine, il ne peux que m'arriver une victoire là non ? Je lance les dés et obtient un 8 sur un premier lancé, je relance les 3 dés et obtient de nouveau un 8. C'est pas terrible, mais un 16 c'est mieux que rien n'est ce pas ? Allez faut y croire, la déesse des cas désespérés m'accompagne ! Et je sens bien que ma chance va tourner ! Je regarde tout fier la guerrière avec mon minable petit 16, mais je sais pas, je le sens bien sur ce coup. A moins que ce soit encore l'alcool qui me fasse avoir des mauvaises intuitions.
Clignant bêtement des yeux, je regardais Amadeus qui semblait ne pas savoir où se mettre. Il avait viré au camoisi. Bordel j'avais parlé à voix haute d'une main qui .. HEIN ? Le poblème avec l'alcool, c'est qu'on a tendance à oublier des trucs. Et surtout ne plus savoir ce qu'on a dit ou fait. Mais genre hyper rapidement. J'ouvris la bouche pour m'excuser mais le marchand me prise de cour, me demandant des excuses s'il gagnait. J'avais écouté à moitié. S'excuser de quoi ? De lui avoir infligé une vision d'horreur ? Damn. Devenais-je folle ?
" - Alors si je gagne, vous arrêtez de boire monsieur, parce que l'alcool ne vous sied guère, vous avez perdu tous vos tics de personne bien élevée !"
Défiais-je alors le marchand, en affichant un air sournois. Le voir tout déconfit alors que moi je continue de boire ? L'idée me chauffait bien ! Je déglutis alors, et lançais de nouveau les dés. Le tout cumulé, ca faisait 8, comme Amadeus. Pourri quoi. Je repris alors également les trois dés, mais là, ce fut la cata. J'avais presqué rigolé en voyant son score minable. Mais le mien fut encore plus terrible, m'infligeant un total final de 15. Et lui 16. La blague. A croire que c'était la soirée de tous les records. Avisant le regard satisfait de mon accolyte, mes yeux roulèrent dans leur orbites.
"- Très bien très bien.."
Les mains plaquées sur la table, je me servais d'elles pour me relever. La tête commençait à me tourner, c'était pas fou. On se serait cru sur un bateau pirate. Laissant ma main droite sur le tonneau, je fis alors un pas en avant, franchissant l'espace qui me séparait d'Amadeus. La main gauche disponible, je pris alors appuie sur son genoux pour pouvoir m'accroupir, sans me casser la gueule en arrière. La position n'était pas des plus confortable, je posais donc un genoux à terre. Si je posais les deux, il était sur que je ne pourrais me relever. J'allais probablement me mettre à rouler sous une table et dormir par terre, alors autant ne pas le faire. Une main sur son genoux, et l'autre sur le mien pour tenter de garder léquilibre, je relevais alors la tête, l'air le plus sérieux du monde.
"- Je vous prie de m'excuser d'avoir pris plaisir à vous humilier, monsieur."
Avec un mooooon-sieur.
"- Par la sainte Lucy !!! Une demande en mariage !! Il a dit oui ?!"
"- Oui ? Hein ?"
Des mains fermes se posèrent alors sur mes épaules en me remuant d'avant en arrière, comme super éxcité, me forcant à resserer mon emprise sur le genoux d'Amadeus pour ne pas me vautrer. Au dessus, Jeanne, super excitée de cette merveilleuse nouvelle venait de me lâcher et pris les joues d'Amadeus dans ses mains avant de lui poser un baiser sur les lèvres. C'était pour le féliciter, je crois..
Genou au sol, je comprenais plus rien et fixais bêtement Amadeus.
"Ne t'en fais pas, j'accepte."
Qu'est ce que je n'ai pas dis à ce moment là ! La taverne s'est emballé en croyant à une demande de mariage de sa part ou de la mienne allez savoir on est tellement tous à trois grammes là dedans que plus personne ne sait vraiment ce qu'il se passe. Et comme la demoiselle tient à peine en équilibre, elle ne peut pas poser son deuxième genou au sol. C'était une forme de demande en mariage peu orthodoxe. Vue l'état d'alcoolémie avancée de tout le monde j'ai voulu calmé le truc en prévenant que ce n'était pas une demande en mariage et qu'il n'y avait pas de quoi s'affolée. Mais je n'ai pas eu le temps de dire quoi que ce soit que Monsieur-Madame s'est approché de moi pour m'embrasser sans doute pour me souhaiter ses félicitations. J'ai picolé, mais pas assez pour me faire laisser embrasser par une personne au genre non-déterminée, malgré qu'en vrai, elle ressemblait quand même pas mal à une demoiselle. Bien sûr il faudrait exclure les petites anomalies qui se cachent sous sa jupe. Mais sinon pour le reste, c'est vrai qu'elle est pas si moche que ça. Mais je divague où quoi ? J'écarte Sir-Lady de devant moi et je vois que Marie Madeleine est toujours à la même place en train de somnoler. Je vais pour lui dire de se relever mais je remarque un truc par terre, c'est le papier qu'elle avait glissé dans sa poche et qui a du tomber quand elle s'est accroupi vue que son pantalon n'est plus tenue que par ... ben rien en fait. Je désigne le papier par terre et ajoute
"T'as fais tomber le truc important là, t'abuses !"
Je me penche pour le ramasser mais je perd l'équilibre vue ma quantité d'alcoolémie. Je bouscule un habitué de la taverne qui renverse une partie de sa bière sur un grand bûcheron à côté de lui. Croyant que ce dernier l'a provoqué, le grand gaillard met un énorme coup de tête à l'habitué sans lui laisser le temps de s'expliquer. L'habitué s'écroule en poussant la pauvre, ou plutôt le pauvre Jeannette/Janot qui se prend les pieds sur moi et tombe sur la petite Marie Madeleine. Oh mon dieu, je me relève d'un bond et la cherche du retard. Je cherche à tâtons par terre voir où est ce qu'elle se trouve avec tout le remue ménage que ce début de bagarre à provoquer. Je repère une botte, et mon instinct me dit que si y a une botte, il doit y avoir un pied pas loin. Je le trouve et me dit que je suis sur la bonne voie. Je touche une jambe, gracile et magnifiquement bien galbée. Je suis les formes de la belle dont le corps famillié m'a ému et je suis bloqué au niveau des épaules par une masse étrange à l'endroit où aurez du se trouver la tête de Marie Madeleine. Je redresse la tête et remarque que c'est Jeannette qui reprend ses esprits. Je peste intérieurement en ajoutant d'un air bougon !
"Hé Jeanette ! T'es assise sur le visage de Marie Madeleine, laisse la respirer pour l'amour de Lucy !"
Jeanette me regarde hébété puis voyant que je dis vrai se lève d'un bon en regardant horrifié ce qu'elle vient de faire. Je pense pas que ça ait tué la belle, mais elle s'est pris une descente de la fesse directement dans le pif. Je pense que ça doit pas lui avoir fait du bien. Je m'accroupis comme je peux en m'aidant d'un tabouret pour ne pas tomber et tente de voir si elle est encore consciente.
"Marie Madeleine ! Tout va bien ? Apparemment c'était la pleine lune ce soir !"
Très fier de ma blague je me bidonne intérieurement et affiche un sourire niais/béa. Je vois que la bagarre semble s'être calmé et je ne suis pas peu fier de l'avoir provoqué à l’insu de mon plein gré. Bon, le patron semble pas avoir vu que cela venait de moi au départ donc je pense pas qu'il va m'embêter pour ça. Je suis cependant bien content que ça soit passé inaperçu. J'aide la demoiselle à se relever et fini par annoncer d'une voix assez fière de moi en total décalage avec le ramdam autour de moi. Je m'appuie sur le tonneau et ajoute d'une voix calme.
"Une petite dernière et je te ramène que tu tiens plus debout ?"
Je souriais fier de moi, persuadé d'être dans un état de grand frère responsable alors que j'étais probablement plus bourré encore que ma partenaire de jeu.
Et puis la lumière fut. Comme par un enchantement, le poids se retira de mon corps. A l'image d'un corps resté bloqué sous l'emprise de l'océan durant plusieurs minutes, mes poumons s'emplirent d'air me faisant suffoquer et haleter. La première image que je vis, c'était le sting de Jeanne qui.. Le premier visage qui me vint était celui d'un saint homme ? Non pas du tout, d'un ivrogne familier.
Je pris alors son bras comme un bouée de sauvetage et y accrocha l'une de mes mains pour me redresser. Ce dernier m'aida voyant la galère que cela semblait être. Une fois debout, je pris un air menaçant et ressera ma prise sur son bras.
"- Ne me parlez plus jamais de pleine lune, où je vous jure, que c'est vous qui allez en voir une mon cher petit baronnet."
Il n'avait rien d'un baron, mais cette insulte tendait à viser les nobles en tout genre, signifiant possiblement "petit baron tout pourri minable de rien du tout". La main gauche posée sur ma tempe, je massais cette dernière activement, pendant que le marchand se foutait ouvertement de moi. Sa remarque me fis l'effet d'une pique. Je ne tiens plus debout ? Il est vrai que je m'aggripais encore à lui à ce moment là. D'un geste vif, ma main s'arracha de ses bras pour se poser sur ma hanche.
"- J'en connais un qui va avoir une méchante gueule de bois et qui va passer sa journée à se plaindre de nausée !... Mais soit."
Ramassant ma veste, je lui fis signe d'en faire autant et de me suivre au comptoir de la tarverne. Marty se trouvait là et scrutait la salle sur le qui-vive. Il me fit un grand sourire en nous voyant approcher et nous désigna deux chaises hautes non loin de lui.
"- T'as l'air aux aguets mon ami" Lâchais-je en direction de ce dernier
"- Bah. J'ai fais mettre dehors les deux troubles fêtes de tout à l'heure, mais je surveille tout de même qu'une autre baston n'éclate pas!
"- Ah ca.. A cette heure-ci les gens font n'importe quoi on dirait, on peut pas les tenir!" Déclarais-je, en fixant Amadeus comme pour le viser
"- Je m'attendais pas à ca d'ailleurs Mad !"
"- Attendre à quoi ?"
"- Bah on sait tous que matière de mecs, t'es assez particulière, c'est pas des canons que tu nous ramène. Et là tu te fiance avec un joli coeur maniéré ? Comme quoi hein, il t'apprendra peut-être les bonnes manières !
Une grimace déforma mes lèvres alors que je me levais pour le menacer, mais mon action se stoppa, face aux verres de ce qui semblait être du rhum que Marty venait de poser devant nous avec un "vive les fiancés!". Dans un soupire, je me laissais retomber sur ma chaise. Ils avaient quoi tous, à douter de mes goûts en matière d'homme ? Le plus important, c'est la forme du muscle, pas leur tête! J'osais même plus me tourner vers mon comparse et posais mes coudes sur le comptoir en sirotant mon verre.
"- Vous êtes fiancés ?"
Questionnais-je alors le marchand, en tournant légèrement la tête vers lui. Plissant légèrement les yeux, je scrutais son visage en attente d'une réponse. Puis son buste. Il n'était pas massif, ca c'était sûr. Plutôt fin, mais même discrets, les muscles de ses bras trahissais la profession. Comme pour appuyer mes pensées, je fis un léger signe de tête avant de me rendre compte que ma question pouvait être mal-perçue. Je repris alors, reportant alors mon regard vers son visage, tentant de rectifier le tir.
"- Non parce que si votre dame apprend par des rumeurs que vous venez de vous fiancer à la taverne avec pour témoins de braves saoulard, vous risquez de dormir dehors sous les ponts pendant quelques temps !"
Me rattrappais-je alors, en éclatant de rire.
"Oh non, et heureusement pour moi tiens, avec toutes ces rumeurs j'aurai été dans de beau draps. Ma seule fiancée c'est ma forge, je passe tellement de temps avec elle en même temps. C'est ton mari qui va tirer la tête plutôt ! "
J'ajoutais cela en ricanant et je déposais mon gilet et ma veste sur le dossier de la chaise. On avait parlé d'une dernière petite partie donc je me dirigeais vers notre précédent tonneau pour aller chercher les dés restés là bas. Oh mince, il me semblait pas que le trajet était aussi long. J'étais peut être plus en train de marcher très droit après tout. Je ris à cette perspective en même temps que je récupéré les dés. Et voilà, plus qu'une partie de dé et il n'y aurait plus de truc étrange durant la soirée normalement. Bon, c'était sans parler du dénommé Marty, le patron de la taverne qui pris la parole de façon pour le moins théâtrale. Il leva se choppe et fini par ajouter dans notre direction une fois que j'arrivais au niveau du bar de sa voix rauque et puissante. A moins que l'alcool n'augmente ma perception du bruit.
"Levons nos verres aux mariés ..."
"Euh, il doit y avoir erreur en fait car en réalité ..."
"Pour fêter cela, toutes leurs consommations de cette nuit ainsi que leurs ardoises sont effacés ! Et mes meilleurs voeux les tourtereaux ..."
"Je veux dire, oui bien sûr, c'est très gentil à vous de votre part, on hésitera pas à vous inviter au mariage..."
J'avais compté dans ma tête le nombre de cristaux qu'on aurait du payé s'il nous en avait pas fait cadeau, j'aurai du travailler cinq fois plus à la forge pour pouvoir me renflouer. Justement au moment où j'en ai le plus besoin, Lucy me fait un signe. Super ! Au moins on va pouvoir terminer cette soirée sans être totalement fauché. Une bonne nouvelle en soi non. Je regardais la demoiselle avec un sourire complice avant d'ajouter d'un air enjoué et fier de moi.
"Allons ! Jouons CHERI ! Si tu perds, je te ramène chez toi dans un tonneau de bière !"
J'avais volontairement ajouter un "CHERI" bien sonore pour dissimuler le fait que nous n'étions pas vraiment en couple. Je m'imaginais la scène, moi en train de placer la demoiselle dans le tonneau et de la faire rouler jusqu'à chez elle. Avec tout l'alcool qu'elle a bu et mon manque de dextérité actuelle, nulle doute que l'on va bien rigoler. De toute façon je sais même pas si j'arriverais à la ramener chez elle dans mon état actuel, mais ça vaut le coup de jouer non ? Bon allez, place aux jets de dés. Il est temps pour moi de lui infliger sa dernière défaite. Je jette les dés, un 10 tout pourri ... bon tant pis, on va réessayer avec deux dés de plus, cinq. Je fais donc 15 sur 21. C'est vraiment nul comme jet, mais bon au point où j'en suis, ni la victoire ni la défaite ne m'embête.