Suite à ma dernière "quête non-officielle" dirons-nous, j'attend une belle petite quantité de cristaux. Bien-entendu, cela tout le monde l'ignore! Je suis un noble quelque peu excentrique alors forcément personne ne se pose de question lorsque je dilapide l'argent, la plupart des gens en ont l'habitude et aujourd'hui, et bien, cela ne fait pas exception à la règle en réalité. Vu qu'il me faut prévoir de la place dans mes coffres, ce matin je me suis levé avec une idée bien précise en tête, je m'habille donc de ma plus belle parure, un pantalon noir dont le tissu n'est généralement vu que dans les soirées mondaines, une chemise bleutée de satin sur laquelle repose un petit gilet noir tout aussi distingué. Mes cheveux sont parfaitement coiffés, ma barbe magnifiquement taillée et, pour parfaire cette panoplie qui ne laisse aucun doute quant au rang que je prétends avoir, de sublimes chaussures qui pourrait faire pâlir de jalousie la royauté elle-même! Après tout, l'élégance n'est rien d'autre qu'un attirail que l'on porte! Ainsi vêtu, je quitte ma magnifique demeure avec l'intention de me rendre en un lieu bien précis et, vous vous en doutez, ce n'est point la guilde! Non, et pourtant, malgré ce que pourraient penser les quelques passant que je croise, je ne me rend pas dans une soirée organisée par la noblesse. Déjà, parce que nous ne sommes pas le soir effectivement mais surtout parce que mes pas me mènent assez rapidement vers les quais.

Je m'approche tranquillement de cette petit file qui s'est déjà formée et qui attend patiemment pour prendre la navette en direction de la ville aquatique! Et oui, je vais me mêler à la populace car, je suis un noble certes, mais un homme du peuple surtout. Bien-entendu, la plupart me connaissent de visu, mais ils ignorent mon nom et je tiens à ce que les choses restent ainsi! L'hôtesse de guilde connait mon nom et je veux absolument que, aussi longtemps que possible, elle reste la seule en dehors de mes confrères aventuriers à le savoir. Pour les gens du peuple, je tais mon nom la plupart du temps, riant avec eux, connaissant leurs secrets sans que jamais ils ne connaissent les miens. Lorsque l'un dans d'entre demande mon prénom, je prétexte l'avoir déjà donné en faisant semblant d'être vexé qu'il l'est oublié, généralement cela suffit et lorsque ce n'est pas le cas, j'invente en insistant sur le fait qu'il ne doit pas l'oublier cette fois. De cette manière, il est incertain de sa propre mémoire et ne me pose plus la question même si je n'ai aucun doute que je pourrais en inventer un autre et qu'il le croirait! La manipulation est un art et, lorsqu'on échappe à la justice depuis aussi longtemps que moi, on peut dire que l'on est passé maître.

Je plaisante avec quelques villageois durant le trajet, je suis ce noble un peu fou qui se mêle au peuple, ils m'apprécient pour cela et ça me permet également de dissimuler plus facilement encore mes autres activités, qui pourrait me suspecter de faire dans l'illégal parfois? Moi qui n'hésite jamais à aider mon prochain? Je suis un homme de bien, un homme sans histoire! La navette arrive et je m'écarte en saluant ceux qui ont voyagé avec moi, garder l'illusion est important. Direction donc le marché aux coraux! Comme je l'ai dis, je suis ici pour dilapider une fortune qui sera rapidement remplacée, quelle meilleure technique pour cela que d'acheter beaucoup trop de babioles magnifiques et hors de prix mais surtout inutile? Je viens souvent me faire voir ici, je suis cet homme riche qui fait une collection stupide et beaucoup trop cher mais que voulez-vous, c'est une manière de rester dans le personnage. Petit conseil : plus vous collectionnerait une sorte d'objets inutiles, plus ces objets seront chers, et plus facilement on vous prendre pour un véritable noble! C'est bien connu, les riches ont des passions stupides! J'arrive sur place et fait quelques étales en rigolant avec les marchands lorsque je prends un cristal en main, le regardant sous toutes les coutures comme un véritable expert lorsque mon regard dérive pour voir une jeune fille qui semble regarder le même étale même si je ne peux l'affirmer. "Et bien et bien... En voilà une magnifique!" Est-ce que je parle de la pièce que je tiens en main ou de la jeune fille? Allez savoir... Il faut savoir garder ses secrets non?

Ce matin là, Solveig n’était ni en avance, ni en retard. En vérité, elle n’était même pas à l’heure. Pour la simple et bonne raison qu’elle n’avait pas d’heure. Aujourd’hui était son second jour de permission. Elle avait effectué le premier en compagnie de Samaël. Ils avaient passé la majeur partie de la journée à barboter dans le cour d’eau qui jouxtait la ferme familiale puis ils avaient fait des pâtés de boue ridiculement laid. Question mocheté, ceux de la garde avait remportés la palme. Elle était douée lorsqu’il s’agissait de faire de quelque chose de potable une chose ingrate. Il en allait de même avec ses relations. Une fois n’était pas coutume, elle avait cru que cela pouvait donner lieu à quelque chose. Mais il avait fallut se rendre à l’évidence l’homme qu’elle avait rencontré il y avait de cela plusieurs soirs, n’allait pas révolutionner le quotidien de Solveig Prêth. Toutefois, il avait réussit à la déprimer comme personne depuis bien longtemps. Enfin, au fond il n’y était pour rien. Ou du moins, elle aussi était fautive.

Son esprit était complètement embrouillé ces derniers temps. Elle ne savait pas si elle devait être triste, heureuse ou encore en colère. Mais surtout si elle l’avait été, après qui aurait-elle dû l’être ? Après Valentino ? Qui n’avait rien fait de mal. Après elle ? Qui n’avait fait que participer à une décision qu’elle savait être la bonne ? Après l’univers. Voilà contre qui elle était en colère. Plusieurs fois elle avait cru toucher ce sentiment si précieux du bout des doigts mais à chaque fois, il lui avait échappé. Et plus le temps passait, plus les déceptions se faisaient douloureuses. Alors pour ce deuxième jour de repos, elle avait choisit de prendre du temps pour elle. Une journée en tête à tête avec soit même ne pouvait pas lui faire de mal, elle prendrait le temps de flâner là où ses envies la mènerait, elle ferait sans doute de nouvelles rencontres, comme elle en faisait toujours. Et ce soir elle rentrerait, se loverait dans ses couvertures et s’endormirait pour un sommeil sans rêve. C’était un programme qui lui plaisait. Cependant, toute pensive et tête en l’air qu’elle était, elle ne se rendit pas compte tout de suite qu’elle avait machinalement prit le direction des quais. Ce ne fut qu’une fois que son billet fut payé et qu’elle fût presque montée dans l’embarcation qu’elle percuta ce qu’elle était en train de faire. Morose, elle ne put s’empêcher de grogner.

Maintenant que c’était fait de toute façon… Elle s’installa sur un des sièges libres sans même se soucier de l’emplacement exact. Elle qui adorait pourtant avoir une bonne vue sur les fonds marins. Au final ce n’était pas si terrible, la jeune Prêth avait toujours appréciée la ville aquatique, elle y avait passé une grande partie de son enfance à l’époque où ses parents parcouraient les marchés afin de vendre leurs produits. C’était une belle ville où elle se sentait bien. Mais c’était également le lieu où aurait dû se passer son premier véritable rendez-vous. Secouant la tête vivement, elle s’obligea à chasser ce genre de pensée et le reste du voyage se passa calmement. En dehors des cris dans son dos, venant d’une famille bien trop nombreuse et du lourdaud qui lui broya presque les côtes lorsque leur vaisseau effectua un virage sec. Elle ne prêta pas non plus d’attention aux étranges poissons qui passèrent au dessus du mat, ni aux coraux magnifique qui ornaient l’océan. Non aujourd’hui, elle était blasée et boudeuse. Un point c’est tout.

Enfin, ils arrivèrent à destination. Après s’être étirée une bonne dizaine de fois, elle épousseta sa tenue. Contrairement à d’habitude, elle s’était contentée de son uniforme de garde fait de cuir et de lin puis avait simplement omit d’emporter son armure -une bonne chose en soit -, elle ne s’était pas pomponnée et avait, plus par habitude que par réel intérêt, remit boucle d’oreille, bague et bracelet sur les endroits où ils siégeaient quand elle ne travaillait pas.

- Que faire… ? Marmonna-t-elle pensive. - Plouf plouf au bout de trois ça sera toi...Un… deux… Ouais bah on va aller par là hein. Sans plus attendre, elle prit l’allée qui menait droit au marché aux coraux. Elle aimait bien cet endroit, toujours plein de vie et bruyant. Pas très agréable pour ses tympans certes mais cela arrivait toujours à lui redonner un peu le sourire. Sans parler de sa curiosité qui se mettait subitement à accaparer tout ses sens. Dès que la première étale se présenta, elle y fourra son nez. C’était un marchant d’épice, ce qui expliqua sans doute son éternuent tonitruant et l’invective qui la pria de s’éloigner. Dans un rire nerveux, elle fit un pas sur le côté et passa au stand suivant.

C’était un petit stand de coraux et de cristaux. Certains étaient montés en pendentif, d’autre en bijou et certain était simplement à l’état brut. Solveig avait toujours aimé les jolies choses, aussi, elle ne mit pas longtemps avant de se mettre à trifouiller pour chercher la perle rare. Mais avant qu’elle ne tombe dessus, un homme dont la voix était difficile à ignorer pour ses oreilles délicates prit la parole. Immédiatement, les appendices duveteux se redressèrent. C’était sans doute la première fois depuis le début de la journée. Curieuse, c’est son regard particulier qui vint de se poser sur le géant. Elle le détailla des pieds à la tête puis de la tête aux pieds. - Anhw… Montrez voir… Sans lui demander son avis, elle attrapa sa main et la baissa jusqu’à ce qu’elle puisse en voir le contenu. - Oh, un béryl. C’est une jolie pierre. Il y en a beaucoup à la ville aquatique mais ça à toujours autant de succès. Mh… Attendez… Relâchant sa main, elle se mit à fouiner sous le regard méfiant du tenancier. - Anhw… Je suis sûre de l’avoir aperçu… AH ! Victorieuse, elle sautilla sur place avant de reprendre la petite mine renfrognée qu’elle arborait jusque là. Reprenant la main qu’elle avait abandonnée, elle y déposa une gemme rouge. - Ça, c’est un béryl rouge. Ils sont différents mais tout aussi charmant. Intérieurement, elle se remercia d’être aussi curieuse. Et en même temps, elle se demanda ce qu’il pouvait bien en avoir à faire de ce qu’elle avait à raconter sur les cailloux. Dans un soupire exagéré, elle secoua la main. - Enfin, faites pas attention. Question de goût. Puis replongea le nez dans les cristaux.  

J'avoue ne pas faire plus attention que cela à la pierre que j'ai en main... Certes elle est de toute beauté mais soyons honnête un petit instant : Je n'ai absolument aucune idée de son nom, sa nature ou n'importe quelle autre particularité! Ma collection de cristaux doit bien avoir plusieurs pierres qui sont exactement les même en réalité, je ne m'en sers que pour jouer les nobles alors ne me demandez pas de vous les nommer ou de les décrire, si on ne parle pas de pierres ayant une véritable valeur marchande, je suis un parfait ignare sur le sujet! En ce sens je joue parfaitement le rôle de l'homme riche dont la passion n'est égale qu'a la beauté de la chose. De cette manière, je dois avouer que les pierres ne sont pas les seules choses qui m'attirent, la beauté est présente en bien des choses et je vois d'ailleurs une très belle créature qui, a aucun moment, ne pourrait pâlir de la comparaison avec les minéraux! Je fais d'ailleurs une remarque parfaitement anodine à ce sujet qui passe parfaitement inaperçue après tout, ne suis-je pas uniquement en train d'observer une pierre, n'est-ce pas parfaitement logique que je m'exclame ainsi devant l'objet de ma convoitise et cela, quel qu'il soit? Bien-entendu, il est inutile de préciser qu'a aucun moment je ne cherche à être discret, pourquoi le voudrais-je? L'extravagance me va si bien! De fait la demoiselle qui m'est inconnue a parfaitement entendue mon exclamation et, premier point que je peux aisément remarquer : ses oreilles qui se dressent sur sa tête! Elle s'approche de moi et sans la moindre gêne attrape mon bras pour me faire baisser la main.

Elle me parle de la pierre, la nommant sans aucun doute en réalité je ne l'écoute pas vraiment! En savoir plus sur les objets inintéressants qui sont vendus ici ne m'apportera rien! À la place je détail la demoiselle... Belle couleur de peau, ça change des nombreuses poupées de porcelaine qu'il m'est arrivé de croiser, quelques rondeur légère mais là encore, rien qui puisse repousser un homme de goût et je dois avouer qu'il y a des rondeurs qu'aucun homme ne trouverait pas attirantes! Son pouvoir ne m'est pas inconnu non plus, il est assez évident qu'elle est une hybride et, les caractéristiques que cela lui offre n'ont de nouveau rien de repoussantes! Elle lâche ma main semblant chercher autre chose sur la table et je continue en observant ses habits... Une tenue assez simple, sans doute pas une noble et pourtant, il me semble déjà avoir vu de tels vêtements mais ou? Je secoue doucement la tête alors qu'elle se livre à un curieux numéro : elle sautille, semblant particulièrement heureuse de sa découverte et pourtant, peu après, elle reprend une mine plus renfrognée? Étrange, apparemment elle a quelque chose qui la tracasse enfin, c'est ce que je suppose du moins! Je l'écoute, plus par politesse qu'autre chose en réalité, un béryl? Je vois... Enfin, non en réalité, je m'en moque et j'oublierai sans doute d'ici demain comme la plupart des choses n'ayant aucune importance à mes yeux! Mais soudain elle soupire, secouant la main et me disant de ne pas faire attention avant de retourner à l'observation des cristaux et je ris doucement en levant le béryl rouge à hauteur de mes yeux. On pourrait croire que je le regarde attentivement mais en réalité, je regarde la demoiselle à travers la pierre.

"Question de goût? Ce que je vois actuellement est parfaitement à mon goût en tout cas! Je le prends!"

Je dis cela à l'adresse du vendeur du stand avant de lui donner la pierre qu'il s'empresse de me mettre dans un petit sac. Je m'avance ensuite pour passer derrière la jeune fille, venant ensuite me poster à sa droite, regardant l'étale mais frôlant son épaule de la mienne le plus innocemment du monde. Je prends mon menton dans ma main, le frottant doucement comme si je réfléchissais avant de finir par soupirer fortement et me tournant vers la jeune fille en faisant un grand geste bien trop exagéré comme l'on pourrait l'attendre d'un noble beaucoup trop démonstratif.

"Conseillez-moi encore très chère! Je ne puis me décider ils me semblent tous intéressant! De plus vous semblez bien plus versée dans la connaissance des pierres que moi! Êtes-vous une vendeuse de pierres vous même? Une marchande itinérante peut-être? Accordez-moi donc un peu de votre temps et de vos connaissance je vous en conjure!" Puis prenant un air visiblement confus, je m'empresse d'ajouter. "Mais je manque à la bienséance, que sainte Lucy me pardonne! Je me présente, Olivander De Maquis! Noble, philanthrope, collectionneur de pierres précieuses et aventurier à mes heures! Puis-je connaître le nom de la précieuse personne me faisant face?"

Solveig n’en comprit pas franchement la raison, toujours est-il que l’homme se mit à rire après qu’elle eut replongée les yeux sur l’étale. Malheureusement pour lui, elle ne cherchera pas à connaître la raison de tellement de joie. Et pour cause, elle venait de dénicher un bracelet surmonté d’une pierre verdâtre qui lui tapa immédiatement dans l’œil. Un peu de tissus pour remplacer les liens qui lui semblait fragile et elle aurait un nouvel apparat. Comme quoi, sa journée n’allait peut-être pas être aussi mauvaise qu’elle le pensait. L’avantage avec quelqu’un comme elle, c’est que les choses simples de la vie arrivaient à la ravir facilement. Ce gros caillou ne faisait pas exception. De même que le commentaire que l’homme fit au sujet de sa pierre. A ce moment là, elle lui accorda de nouveau de l’attention.

- Anhw, je suis contente qu’elle vous plaise ! Claironna-t-elle tout en le laissant tendre la main en direction du vendeur. - Moi je vais prendre celle-ci. Juste après qu’il eut récupéré son bien, c’est la sienne qui fut empaqueté. - Il y a des gens qui disent que les pierres ont certaines vertus vous savez. Ne put-elle s’empêcher d’ajouter tout en sachant pertinemment que personne n’en avait strictement rien à cirer, si ce n’était le vendeur qui hochait la tête avec ferveur. - Les tourmalines vertes par exemple son réputés pour stimuler le système immunitaire et la circulation sanguine, développer l’odorat, le toucher et le goût. Énuméra-t-elle en comptant sur ses doigts. - Enfin je ne crois pas que j’ai besoin d’affiner mon odorat mais booster le système immunitaire, c’est toujours une bonne chose hein ! Tandis qu’elle baragouinait un imbroglio de souvenirs lointains, le brun passa derrière elle puis vint se poster à droite. Ni le frôlement sur son épaule, ni les gestes extravagant ne semblèrent la perturber. Après tout, elle était elle-même une personne excessivement tactile et euphorique la majeur partie du temps. Elle aurait donc été mal avisée de se sentir offusqué de quoi que ce soit du genre. Non, à la place, elle se détourna de son petit paquet et posa les yeux sur le visage qui lui faisait face.

Pour la première fois, elle le regarda vraiment. Et pour la première fois elle se rendit compte qu’il était vraiment grand. Son visage ne laissait pas place au doute, c’était un homme dans le fleur de l’âge et qui avait vécu. Même sans sa vue perçante, elle pouvait se rendre compte de ce genre de chose. A contrario, elle aurait volontiers mit un petit coup de ciseau afin de retailler ces sourcils broussailleux. Mais cela, ce n’était pas à elle d’en décider. Par contre lui, demanda à ce qu’elle le conseille encore. Pour toute réponse, la soldate émit un rire nerveux. En vérité la gemmologie ou la lithothérapie, lui étaient parfaitement inconnu. Elle s’y était seulement intéressée il y avait de cela plusieurs années et avait retenue quelques petites choses qu’elle s’amusait encore à raconter. Hébétée, elle jeta un coup d’œil à ses vêtements. Certes, elle n’avait pas l’air ni d’une garde, ni de quoi que ce soit. Mais une marchande, tout de même... Apparemment confus, il poursuivit sur sa lancée sans lui laisser l’occasion d’en placer une. Au moins maintenant, elle pouvait poser un nom sur son visage. Pour ce qui était du reste, comme son statut, cela lui était parfaitement égal.

- Enchantée Oli’. Dit-elle avec son sourire chaleureux et caractéristique. Se faisant, elle attrapa sa grande paluche et la serra avec force. Un peu trop sans doute. Quoi que cela ne dû pas déranger grandement le colosse qui lui faisait face. - Je m’appelle Solveig et non je suis ne suis ni une vendeuse de pierre, ni une marchande itinérante. Juste une curieuse. J’aime les bijoux alors il me semblait normal de me renseigner sur le sujet. Puis elle haussa les épaules et pencha la tête. - J’ai vraiment l’air d’une marchande itinérante ? Et puis… Vous êtes un collectionneur mais vous n’y connaissait rien ? Anhw, vous allez vous faire arnaquer à tout va à ce rythme ! Enfin… Elle lui tapota l’épaule puis l’attira vers elle, l’obligeant à se baisser par la même occasion. - Le béryl rouge est une pierre rare, on dit qu’il existe un beau cristal de béryl pour cent cinquante mille de diamant. Autrement dit vous venez de faire l’affaire de l’année. Cet homme ne doit pas s’y connaître plus que vous. Ou c’est un revendeur et l’une des pièces s’est glissée par mégarde dans son stock. Peu importe. Chuchota-t-elle. Tandis qu’il était penché vers elle, elle lui tira un coup de poing dans l’épaule avant de lever les pouces en lui faisant un clin d’œil. - Bon choix ! Puis elle changea d’étale pour passer à la suivante.  

La jeune femme me dit être contente que la pierre me plait... S'il n'y avait que la pierre... Mais cela, je me retiens bien de le lui dire! Elle s'achète elle-même un bijou quelconque et je m'applique à me rapprocher d'elle en toute discrétion alors qu'elle me parle de certaines vertus des pierres. Je ne vais pas mentir, même si cela n'a aucun intérêt pour moi, je l'écoute. Les femmes aiment les hommes qui les écoute, j'ai déjà pu être témoin de ce fait alors, même si cela ne me servira absolument à rien si ce n'est éventuellement la séduire, c'est une information pouvant se montrer utile! Je n'ai pas pour habitude de me fatiguer avec des choses inutiles mais parfois, il faut faire des sacrifices! C'est ce que l'on appel un mal nécessaire non? Se faisant, je remarque cependant plusieurs choses ayant leur importance : Tout d'abord, la demoiselle ne s'offusque pas de ce frôlement! Une bonne chose le contact ne semble pas la déranger outre mesure, savoir si une personne est tactile peut toujours être utile! Si la demoiselle s'était écartée, avait frémit ou avait simplement fait une remarque cela aurait signifié que je dois me montrer plus distant, ce ne semble pas être le cas! Ensuite, aucune réaction concernant mon surjeu! L'exubérance peut parfois déranger, certes cela colle au personnage de noble que je joue cependant, il faut parfois savoir se museler lorsqu'on veut atteindre un but bien précis. Je suis donc assez content de voir que cela ne sera pas forcément nécessaire cette fois-ci! Après tout, même si je fais cela d'une main de maître, certaines personnes sont capables de déceler un changement d'attitude soudain, cela met toujours en danger le menteur!

Je lui demande d'encore me conseiller en émettant la supposition qu'elle puisse s'y connaître. Ce faisant j'essaie également d'en savoir plus sur elle, son métier, ses passions tout ce qui me permettra de manipuler un peu plus la situation. Si elle est passionnée par quelque chose, alors elle est plus simple à prévoir! Généralement, les personnes qui sont véritablement intéressées par quelque chose et bien, il suffit de faire semblant d'avoir la même passion! Les personnes ont souvent tendance à se rapprocher de ceux dont les intérêts sont communs! Encore une fois, le meilleur moyen de se fondre dans la masse étant de devenir un membre de la masse, le meilleur moyen de pénétrer les secrets de la jeune demoiselle, dans un premier temps, c'est simplement de prétendre avoir les mêmes intérêt qu'elle! Elle me salut, ayant une sacré poigne je dois dire et me révèle cependant ne pas être marchande, stipulant qu'elle est juste curieuse et s'est donc, intéressée, aux pierres. Intéressant mais inutile dans ce cas précis, ce n'est pas une passion particulière juste un intérêt secondaire probablement déjà passé! Autrement dit, je ne peux pas réellement m'en servir! Dommage... Cependant, j'apprends également que c'est une personne logique et intelligente! En effet, un collectionneur qui n'y connaît rien! Je ris doucement à cette affirmation, pas de quoi perdre ma contenance même si cela est ennuyant, les idiotes sont plus simples à attirer dans mes griffes!

"Certaines marchandes itinérantes ont presque mieux réussie que moi! J'espère me pas vous avoir insulté, je disais cela relativement à vos connaissances, non à votre apparence qui est, ma foi, véritablement charmante! Et en effet, je suis pratiquement persuadé que je me suis déjà fait arnaqué en réalité, la collection est plus un passe-temps qu'une véritable passion mais que voulez-vous? Je suis le genre d'homme qui résiste peu à ce qu'il trouve attrayant physiquement!"

Nous verrons si cette affirmation fait écho en elle, après tout c'est également une manière de voir sa réaction et rien de plus. Elle tape sur mon épaule, m'attirant vers elle. Je note cela donc, la proximité et le contact physique ne semble véritablement pas lui poser problème! Parfait, il est plus simple de trouver des zones érogènes chez une personne qui se montre tactile c'est un fait! Elle me signale ensuite que je viens de faire une excellente affaire? Parfait, décidément voilà une journée intéressante! Cependant, après cela elle passe à un autre étale? Non non non mademoiselle, hors de question de laisser ma cible du jour m'échapper ainsi! Je me détache donc de l'étale de cristaux, après tout n'ai-je pas trouver un "bijou" bien plus digne d’intérêt? Je suis donc la belle sans la moindre discrétion, cela serait inutile après tout, je ne fais que continuer la conversation.

"N'est-ce pas plutôt votre trouvaille? Mais dites-moi alors, que fais une si délicieuse personne lorsqu'elle n'aide pas les nobles à faire de bonnes affaires? Votre tenue me dit quelque chose mais je ne suis plus capable de mettre le doigt dessus..."

Solveig n’avait pu s’empêcher de lui lancer un regard intrigué. Pourquoi se serait-elle offusqué d’être prise pour une marchande ? Après tout c’était un labeur difficile qui couplait à la fois beaucoup de voyage et avoir la parlote pour attirer le client. Deux choses que la jeune femme appréciait et maîtrisait. Sommes toutes, si elle n’avait pas été garde, il aurait parfaitement été plausible de la voir sillonner les routes d’Aryon avec toute sa petite cargaison. Puis elle le gratifia d’un simple sourire en réponse au compliment qu’il venait de lui faire. Pas que cela ne lui faisait pas plaisir, bien au contraire, un compliment quel qu’il soit était toujours agréable à entendre. Mais elle devait admettre, qu’elle aurait préféré qu’il vienne de la bouche d’une personne bien particulière. Enfin, cela n’arriverait plus, alors elle s’obligea de nouveau à mettre ce genre de pensée de côté et à suivre la conversation.

En tout cas, Olivander était un sacré personnage. Il admettait lui même s’être déjà fait arnaquer et se laisser aller lorsque quelque chose lui plaisait. En y réfléchissant, cela n’avait rien d’anormal. D’après ce qu’elle voyait, il avait de l’argent. Suffisamment pour se faire arnaquer sans que cela n’eut l’air de le déranger un instant. D’aucun l’aurait qualifié de panier percé, ce qui était le cas d’une certaine façon mais cela était bien égal à la jeune Prêth. Elle aussi, si elle avait eut une fortune considérable, ne se serait pas faites prier pour céder à ses pulsions dépensière. Toutefois, elle n’était ni noble, ni riche et elle devait entretenir en plus de cela un petit garçon de sept ans. Autant dire que même si elle le voulait, elle s’imposait une limite à ne pas franchir. Et cela lui allait bien dans le fond.

Après cela, elle chuchota quelques mots à son attention puis s’éloigna vers le stand suivant. Sur celui ci, point de pierre et de bijoux mais des lames. De toute les tailles, de toute les longueurs et de toutes les matières. La garde lui fournissait déjà un matériel considérable et surtout elle en empruntait dès que l’une lui faisait de l’œil. Au grand dam de ses camarades qui devaient, une fois sur deux, aller fouiner dans la chambre de la basanée pour retrouver leurs biens. Mais le point noir de la garde c’était que dans la majeur partie des cas, leurs armes étaient plutôt conventionnelles. Or Solveig aimait les choses exubérante. Son regard s’arrêta d’ailleurs sur une paire de dagues griffues montées sur un bracelet. Mais avant qu’elle ne puisse se pencher un peu plus sur leur mode de fonctionnement, la voix grave d’Oli lui parvint et elle tourna la tête dans sa direction. Pas perturbée le moins du monde qu’il ait pu la suivre. Après tout, peut-être que lui aussi s’intéressait aux armes, non ?

- Mh… Disons que c’est notre trouvaille ! S’exclama-t-elle tout en souriant de toutes ses dents. - Après tout, si je ne vous avais pas entendu, je ne serais pas aller jeter un coup d’œil et je ne serais probablement pas tombé dessus. Donc l’un dans l’autre, nous avons tout les deux joués notre rôle ! Et au moins, pour une fois, vous repartirez en étant sûr de ce qui se trouve dans votre bourse. Ne put-elle s’empêcher de railler. - Sinon ce que je fais quand je ne suis pas ici… Euh… Je me promène, je m’occupe de ma famille, un tour dans une taverne, un bon repas avec des amis… Il y a plein de chose à faire que ce soit au Grand Port ou ses alentours. Vous n’êtes pas d’ici ? Finit-elle par s’interroger avant de baisser les yeux sur ses vêtements. - Oh la tenue… Bah oui, évidemment qu’une tenue de garde était facilement reconnaissable ou avait au moins le mérite de mettre la puce à l’oreille. Puis bon, ce n’était pas quelque chose qu’elle cherchait à cacher. Cependant, elle était joueuse. Délaissant complètement l’étale sur laquelle elle lorgnait depuis tout à l’heure, elle se tourna entièrement vers le brun avec un petit sourire taquin. Elle posa ensuite une main sur sa chance. - Eh bien devinez ! Tout en lui laissant le temps de réfléchir à son aise, elle répondit à ce qu’il avait dit un peu plus tôt. - Vous ne m’avez pas insulté, surtout pas en pensant que je suis marchande ! Ces gens ont bien de la chance de l’être. Ce n’est sans doute pas facile tout les jours mais ce doit être franchement amusant vous ne croyez pas ? Aller et venir dans tout le royaume, rencontrer des dizaine de personne différente ! Non franchement, si je l’étais, je ne m’en plaindrais pas ! Mais ce n’est pas le cas. Ce qui vous donne déjà un indice ! Enfin, elle croisa les bras sur sa poitrine puis se pencha en avant toujours avec cet air chafouin. - Alors… On donne sa langue au chat ? Puis ses lèvres se retroussèrent de plus belle, laissant entrevoir une jolie petite paire de canines acérées.

L'étale vers lequel la demoiselle s'est détournée ne ressemble en rien à celui que nous venons de quitter. Ici, pas de pierre précieuse mais diverses armes de toutes les formes et de toutes les tailles. Rien qui ne soit surprenant même si, personnellement, je préfère créer mes propres lames avec mon pouvoir ou encore avoir recours à mes "crocs du serpent"... Bref, je dois avouer que même si je voulais dépenser une somme faramineuse, ce n'est pas le genre de marchandises qui aurait attiré mon attention cependant, la dépense ne me semblait plus nécessaire, la demoiselle avait bien plus d'attrait à mes yeux que ne pouvait l'avoir une quelconque marchandise! Soyons honnête, parfois la chaleur des bras d'une femme est la chose la plus attirante et, même si la plupart du temps pour cela aussi payer reste la solution la plus enviable, pas besoin de cacher quoi que ce soit ou de mentir avec une professionnelle, des femmes comme cette Solveig valent parfois le fait de cacher le nécessaire pour les avoirs dans ma couche. Après tout, un corps attirant, des caractéristiques physiques uniques, si l'on oublie les quelques cicatrices blanchies qui contraste avec sa couleur de peau des plus intéressante, elle est une très belle femme pour laquelle un homme pourrait se damner... Et, puisque je suis sans doute déjà condamné au bûcher pour mes actes passés et, parfois présents avouons-le, quel mal y aurait-il à vendre un peu plus mon âme au Malin? Disons que, le jeu en vaut la chandelle selon mon humble avis et, lorsqu'il s'agit d'une si belle créature, je pense être connaisseur!

En tout les cas, elle ne semble pas trouver étrange que je la suive, elle doit faire partie de ces personnes qui ne voient pas le mal autours d'eux, ces êtres bon vivants qui trouvent du bien en chaque chose et qui n'imaginent même pas la fourberie dont les autres peuvent faire preuve. Ceux que je qualifie généralement d'innocents! Tant mieux pour moi, je sais déjà qu'elle est assez tactile, que les frontières personnelles ne semblent pas la concerner et qu'elle est assez sociable pour être abordable... Si l'on ajoute cela une inconscience de la bassesse du monde, cela en fait une cible de choix pour pouvoir l'attirer dans mes griffes! Oui, je parle comme un prédateur qui ne verrait en la jeune fille rien d'autre qu'une proie mais, c'est totalement le cas! Contrairement à la criminelle que j'ai croisé précédemment, la très chère Macha, la jeune femme qui me tient compagnie semble dépourvue de toute malice! Je n'ai réussi à avoir de ma "vieille amie" qu'un baiser volé pour tromper la vigilance de la garde, j'espère jouer mes cartes suffisamment bien pour avoir bien plus ici! Bien-entendu je suis un gentilhomme, ou du moins je le prétends, je ne vais donc pas me montrer trop insistant mais il faut savoir tâter le terrain pour savoir si je peux mener la belle où je le désire et, cela signifie dans mes draps!

Mais nous n'en sommes pas encore là, présentement il faut encore que je trouve une approche efficace, je suis fourbe et intelligent mais sans plan d'action parfaitement préparé, il sera difficile de parvenir à mes fins! Alors je la couvre d'éloge encore une fois, c'est sa trouvaille, je lui dois beaucoup et tout ce genre de connerie! Soyons sincère je me moque totalement de la pierre, même si cela était la trouvaille du siècle je n'en ai cure mais, caressons la jeune hybride dans le sens du poil et voyons ses réactions! Elle me dit donc que c'est notre trouvaille, elle ne veut donc pas prendre tout le mérite? Une personne simple et humble donc? Bien que sympathiques elles sont plus difficiles à manipuler malheureusement, impossible de jouer sur leur ego ou de souligner leurs mérites... Par contre, lorsque je demande ce qu'elle fait, elle ne répond pas comme je m'y attendais, je ne voulais pas connaître ses loisirs mais plutôt son emploi. Certes, connaître ses passions pourrait sans doute me servir mais ce n'était pas le sens de ma question. Elle me demande alors si je ne suis pas originaire de la région et je souris doucement. "Je me suis installé au grand port depuis un an uniquement, avant cela je vivais sur une île de l'archipel!" Inutile de mentir là-dessus, les mensonges les mieux construits partent toujours d'une certaine vérité... Elle comprend finalement le sens de ma question et me propose de deviner? Intéressant, mademoiselle est donc joueuse? Il y a bien des jeux auxquels je pourrais m'adonner avec elle... Enfin bon, elle me parle des marchands, m'affirmant ne pas en être une et je me montre pensif, après tout découvrir les gens n'est pas désagréable en soi...

"Voyager est toujours agréable en effet, j'ai eu l'occasion de faire nombre de voyage de par ma "profession""

Bien-entendu, le but est de faire penser que je parles de mes aventures mais là encore, une petite partie de vérité et beaucoup de non-dits pour qu'elle parvienne seule à cette conclusion. J'ai en effet beaucoup voyagé, quoi de plus normal en étant pirate? Et soudain, je réalise... Sa passion pour les armes et cette tenue, je sais où je l'ai déjà vu... J'ai tué nombres de personnes possédant la dite tenue lors de ma vie passée : c'est simplement les habits de la garde! Voilà certes une mauvaise nouvelle cependant, je suis un comédien de talent alors je ne laisse rien passer, à la place je souris à pleine dents comme si je venais de faire le lien, ce qui est le cas, par contre je fais semblant d'en être enchanté.

"Mais si cette tenue je sais! Seriez-vous membre de l'honorable garde qui protège notre royaume tant aimé?"

Je ne vais pas mentir, cette découverte n'est pas la plus plaisante, tenter de séduire une garde est affreusement risquer pour moi, même si ma demeure ne laisse rien paraître de mes activités frauduleuse, c'est un risque que de la laisser entrer dans ma vie même pour une nuit cependant... Ais-je déjà mentionné mon léger problème d'addiction au jeu?

La bouche de Solveig, souriante, s’était muée en un petit « o » surprit. Il était assez rare de rencontrer quelqu’un venant des archipels. Pas que ces gens soient des asociaux mais il était tout de même plus commun de croiser les habitants de la capitale en vacance que ceux de l’archipel. Cela suffit à ravir la jeune femme qui se dit qu’à ce rythme, elle pourrait peut-être se confectionner un porte feuille d’amis qui irait de l’extrême sud à l’extrême nord d’Aryon. C’était complètement stupide et sans intérêt, aucun doute la dessus, pourtant cela l’amusait beaucoup. Au moins, son nouvel acolyte ne se faisait pas prier pour discuter. Après qu’elle eut elle-même terminée de parler, il reprit la parole. Ses mots la firent immédiatement tiquer. Voyage ? Ce nom sonnait si doux à ses oreilles… Tellement doux qu’elles furent parcourut d’un frisson qui hérissa son poil. Ses iris cessèrent de s’attarder sur l’univers qui les entouraient pour se poser dans ceux du brun et elle fit un pas dans sa direction tandis qu’il continuait sa longue tirade.

Si au début elle l’avait prit pour un aventurier sans vraiment grand-chose à raconter, elle se ravisa. Si il avait voyagé, il avait forcément des choses à raconter. Intéressantes ou pas, cela elle en serait seule juge. Mais avant ça, il fallait qu’elle arrive à le convaincre de les lui raconter. Mais au vue du caractère qu’il lui montrait pour l’instant, ça ne serait pas bien compliqué. De toute façon, plus important, il venait de répondre juste à la petite « devinette » qu’elle lui avait imposée un peu plus tôt. Plus intrigant encore, elle eut l’impression de capter comme un trouble dans son rythme cardiaque. Avait-elle bien entendu ? Aaah… Avec les bruits blancs, les éclats de voix et toute les nuisances sonores, elle n’était pas en mesure de le confirmer. Alors, elle choisit de laisser sa paranoïa de côté.

Son visage oscilla entre amusement et renfrognement. De même qu’elle se balança d’un pied sur l’autre. Son petit jeu avait été bien trop simple ! De nouveau, elle lui décocha un petit coup dans l’épaule. - Bien joué ! Ensuite, elle s’en retourna à l’étale, lui tournant le dos. - Si nous sommes honorable ça je ne sais pas par contre ! Enfin je veux dire… On coupe des gens et des monstres en rondelles, on a vu plus honorable quand même ! Puis elle poussa et caressa plusieurs couteaux du bout des doigts. - Sans parler du fait que certains gardes son de vrais cons. Ne nous mentons pas. Puis il y a des gens comme ma sœur, des gens bien ! Mais est-ce qu’elle est une personne honorable pour autant… Mh… Je ne sais pas… Enfin si, je le sais. Elle est honorable, douce, délicate, joyeuse et si fragiiiiiile. Dit-elle avec un peu trop d’entrain. D’ailleurs quiconque entendait cette description avant de rencontrer Thépa, tombait vite des nues en voyant le mastodonte qu’elle représentait aux côtés de Solveig. Et pourtant, cette dernière n’avait jamais cessé de la décrire ainsi. - Bref, nous sommes… Garde quoi…

- Mais plus important… D’un coup d’un seul, elle pivota sur ses talons et fit un saut afin de passer un bras derrière la nuque du géant. - Tu as dis tout à l’heure que tu étais aventurier hein… Son sourire était gigantesque et gigantesquement intéressé. - Que dirais-tu de me conter tes aventures ? Non pas que je sois friande de ce genre de petites histoires mais… Elle le relâcha puis se planta devant lui comme un piquet, sur la pointe des pieds et ses yeux de merlan frit se faisant aussi doux que ceux d’un chaton. - Que diriez vous de m’en raconter quelques unes ? J’ai beaucoup de temps à perdre ! Autour d’un verre ou d’un repas ! Enchaina-t-elle. Mais avant qu’il n’ait le temps de manifester son avis, une voix interrompit leur échange.

- Heeey, Soli ! Arrête de faire du gringue et vient voir là !
- Ooooh ! Manfred ! S’exclama la demi chiraki tout en tournant la tête vers un vendeur de familier. Encore une fois, sans lui demander son avis, elle saisit la main d’Oli et le tira dans son sillage. - J’compte pas te laisser te débiner !
- Eh bah alors m’p’tite Solveig ! Ca fait un bail qu’on t’as pas vu dans l’coin ! T’es enfin de retour ?Pis c'est qui le grand gaillard avec toi ? T'as enfin trouvé de quoi te marier ?
- Oui ! Enfin non... Je suis de retour mais ça c'est Oli. Je sais pas qui c'est. Un noble. Bref, dis moi, c’est quoi cette super trouvaille ? L’homme afficha un sourire gigantesque et disparut derrière un pan de tissus. Se tournant vers Olivander, elle le relâcha. - C’est un vieil ami de mes parents. Et sans doute celui qui trouve les meilleurs œufs de familiers !

Au bout de quelques minutes, Manfred revint avec un petit œuf bleuté qu’il mit sous le nez de la jeune femme. Immédiatement, elle loucha dessus et l’observa avec attention. Puis dans un petit cri strident, elle se mit à sautiller sur place.

- C’est ce que je pense ?
- Bah oui, pour qui tu me prend ?
- Je le veux !
- Soli, ils ont vraiment sale caractère tu sais…
Elle s’accouda à l’étale et eut un sourire en coin.
- Ton prix ?
Dans un grognement, il marmonna une somme et pas des moindres. Sans réfléchir, elle ouvrit sa bourse, fouilla dedans et finit par la lui tendre entière.
- Tiens.
- Non mais tu te fous de ma gueule là ?
- Fais pas ton difficile et donne moi ce petit bijou !
- Aaaah t’es chiante bordel… J’te le fais moitié prix ! D’une main habile, il se mit à compter les cristaux et lui renvoya sa bourse de cuir au visage. Quelques secondes de plus et ce fut l’œuf qui suivit. Rapide et agile, elle n’eut aucune difficulté à le rattraper tout en raccrocher l’écrin de cuir de l’autre main.
- Je te revaudrais ça !
- Ouais ouais… Dans dix ans ?
- Aaaah… Dis pas de bêtises. Je compte bien rester ici.
- Mh… Aller va t’en espèce de courant d’air. Bon courage mon gars… Elle est pas de tout repos…Marmonnant dans sa barbe, il ne put s’empêcher de lui adresser un petit sourire lorsqu’elle commença à s’éloigner. Pour sa part, Solveig prit le poignet d’Olivander un instant, le temps de le guider dans sa direction.

- Du coup, revenons en à nos affaires. Vous êtes d’accord ? Cette fois, elle s'arrêta pour lui laisser le loisir de répondre.  

Il faut se montrer prudent mais ne rien laisser paraître, une garde maintenant, après mon dernier coup, cela peut être risqué cependant, certains jeux sont bien plus attirants que d'autres! De toute manière, si je change totalement d'attitude cela n'aura pour effet que d'attirer l'attention sur moi et ce serait parfaitement stupide! Hors de question donc de faire cela, au contraire, restons naturel, je cache mon identité depuis suffisamment longtemps pour pouvoir donner le change et je n'ai donc aucune raison de m'en faire. D'ailleurs, il semblerait que la jeune fille soit potentiellement plus simple à "manipuler" que je ne l'aurais cru! Déjà, sa réaction lorsque je dis venir de l'archipel! Apparemment cela la surprend et l'intéresse en même temps mais quand en plus je parle de voyage, j'ai l'impression de voir ses yeux s'illuminer! Voilà donc une chose qui lui plait : le fait de voyager? Dans ce cas je suis chanceux, un ancien pirate qui a œuvré sur l'océan depuis plusieurs années peut se venter de savoir ce qu'est le fait de voyager, aucun doute que je vais marquer des points grâce à cela de plus, je n'aurais besoin que de déformer un peu la vérité si l'on va sur ce sujet, de ce fait il me sera encore plus aisé de l’entraîner là où je le désire, c'est absolument parfait! Cependant, pour l'instant il n'est pas question de cela, je viens en effet de lui dire qu'elle est une garde et sa réaction ne laisse aucun doute, elle semble pourtant être tiraillée, comme si elle hésitait entre être amusée et au contraire, être contrariée... Je ne comprends pas réellement la raison alors qu'elle me donne un nouveau coup de poing sur l'épaule!

Elle a de la force, aucun doute... Si elle n'était pas si ravissante, j'aurais sans aucun doute prit la fuite en prétextant une excuse quelconque, c'est le genre de femme que je sais dangereux de mettre dans mon lit mais, je ne peux m'empêcher de le vouloir en même temps! Couper des gens et des monstres? Je me retiens de dire quoi que ce soit mais, honnêtement, l'ancien pirate en moi trouve cela on ne peut plus honorable, après il faut également avouer que je suis loin d'être honorable! Il suffit de voir mes motivations dans cette rencontre pour le comprendre! Je remarque sa manière de toucher les lames à cet instant, une attirance pour les armes en plus? Cette femme est de plus en plus intéressante! Mais qu'à cela ne tienne, je ne dis rien à ce propos, après tout, je suis censé être un gentil aventurier et rien d'autre! Elle me parle ensuite de sa soeur et la description qu'elle m'en fait me fait penser à une demoiselle douce et agréable, le genre de filles que je pourrais tenter de séduire pour être honnête, si en plus elle a hérité de la beauté de la garde qui me fait face, cela pourrait fortement m'intéresser je dois bien l'avouer! Elle termine avec un résumé on ne peut plus simple : ils sont des gardes! En effet, je ne peux nier ce fait évident et je laisse un petit rictus passer mes lèvres, elle m'amuse cette fille!

Mais soudain, la voilà qui me prend au dépourvu et pourtant, cela n'arrive pas souvent... Elle passe son bras autours de ma nuque, me demandant de lui conter des histoires de mes aventures, je l'observe un petit instant, lisant tout l'intérêt dans son regard, ce qui évidemment décuple plus encore le mien! Déjà elle est fortement tactile mais en plus, si elle s'intéresse à mes histoires c'est un bon moyen de la conquérir pour une nuit! Je souris donc doucement alors qu'elle me regarde avec des yeux de merlan frit, m'invitant à en discuter autours d'un verre voir même d'un repas? Bien, voici que les faits se précisent. Je me penche légèrement, approchant doucement mon visage du sien pour lui répondre en ancrant mes yeux dans les siens mais c'est alors qu'un homme interpelle la jeune femme, la détournant totalement de moi! Bordel, je déteste que l'on empiète sur mes plates bandes, surtout lorsque les choses se passent si bien! Je me tourne vers le responsable et je vois un marchand qui semble s'appeler Manfred! Merde! Ce mec vient de ruiner le moment mais je souris, je reste calme, inutile de s'emporter pour si peu, cela n'est que partie remise alors faisons l'homme amical et sociable surtout que, la jeune femme me saisit la main pour m'attirer avec elle. Je ne me mêle pas réellement de leur conversation, après tout cela ne me concerne absolument pas et, même si la demoiselle dit ne pas me connaître, cela ne me dérange pas, c'est même mieux ainsi! Je fais juste prendre un air surpris lorsqu'elle dit que c'est un vendeur de familier. "Oh vraiment? Intéressant!" Pas vraiment, je ne comprends pas la passion qu'ont les gens pour des créatures inutiles mais bon, la même chose pourrait sans doute être dite pour une quelconque collection de minéraux.

Le marchand m'adresse une petite parole lorsqu'elle s'éloigne et je ris doucement avant de dire la seule phrase véritablement sincère que j'aurais prononcé en ce jour en réalité. "Elles ne le sont jamais lorsqu'elles en valent la peine n'est-ce pas?" Car oui, la jeune femme mérite que je me donne du mal, aucun doute là-dessus! Certes, c'est beaucoup de mal pour une simple demoiselle avec qui je ne désire rien de plus qu'une nuit mais, justement! Elle arrive à m'intéressé suffisamment pour une nuit et cela est assez rare. Je la suis encore une fois et lorsqu'elle s'arrête, je vérifie à quel point je peux me montrer proche et tactile avec elle, rien de bien méchant, je passe un bras autours de sa taille en ne donnant pas l'impression de penser à mal et je l'entraîne doucement dans mon sillage en me mettant à marcher avec elle. "Mais avec plaisir très chère! Une condition cependant, j’espère avoir la chance de vous découvrir suite à mes histoires." Et oui, cette phrase est à double sens bien que subtile, la découvrir mais je ne précise pas dans quel sens, cela peut signifier apprendre à la connaître mais également la délester de quelques tissus gênants mes projets... Après tout, je puis peut-être jouer avec les mots de sorte à lui faire accepter voir même promettre n'importe quoi sans qu'elle ne s'en rende compte avant le moment fatidique!

Tandis qu’elle lui avait fait sa demande, il s’était penché et vu le regard qu’il lui adressait, il semblait plutôt enclin à échanger avec elle. Malheureusement, elle n’eut pas le fin mot de l’histoire puisque c’est ce moment précis que choisit Manfred pour l’interpeller. Elle ne s’était donc pas faites prier pour abandonner sa conversation avec Olivander et l’entraîner derrière elle. Comme toujours le vendeur de familier avait débusqué quelque chose de rare et Solveig n’avait aucunement résisté à l’obtenir. Sans avoir à négocier en plus. Que demandait le peuple ? La discussion se termina sur un rapide au revoir, et elle entraîna encore une fois son pauvre compagnon de galère. Non sans lui adresser un regard de côté lorsqu’il répondit à Manfred. Ah… Les hommes !

Une fois qu’ils furent suffisamment éloignés, la garde lui réitéra sa demande. La réponse première ne se fit pas attendre mais elle ne l’avait pas vu venir. Si elle était tactile, il était rare que les autres le soit. Toutefois, ce n’était pas quelque chose qui la dérangeait. Surtout que la façon dont il se positionna n’avait rien de pervers ou de libidineux. Pour couronner le tout, il accepta avec pour seule contrepartie de pouvoir la découvrir. - Euh… Bah… Oui. Enfin, je suis juste garde et j’ai pas grand-chose à raconter ! Mais soit! Elle topa dans la grande main encore libre de l’homme. - Par contre, si on pouvait se tutoyer, ça serait quand même plus fun ! Non ? Si ! Tout en riant, elle se mit à adopter la démarche sautillante qu’elle n’avait plus utilisé depuis plusieurs jours. Elle en vint même à se détacher de lui pour aller marcher sur les bords des pseudo parapet de coraux. La journée ce passait bien mieux qu’elle n’avait pu l’espérer.

- Bon, Oli ! Qu’est ce que tu préfères ? Aller manger ? Boire quelque chose ? Mh… Je te propose de commencer par boire un verre puis si on a faim on avisera ! Puis bon, c’est pas comme si les tavernes du coin avaient jamais un truc à grignoter. Tiens en parlant de taverne… Où est-ce que je vais t’emmener. Je dois admettre que c’est pas l’endroit où je vais le plus souvent pour ce genre de chose ! Evidemment, elle venait rarement à la ville aquatique pour autre chose que des achats. Il était donc normal qu'elle ne connaisse pas les meilleurs établissement. Elle s’arrêta et plissa les yeux pour observer la continuité de la ruelle. - Mh… Il n’y a rien ici. Mais si je dis pas de bêtises, il y en a une un ou deux étages plus bas. Elle se tourna alors face au vide, s’accroupit et recommença à scruter les alentours. - Mercerie, vendeur de poissons, vendeurs de coraux, bordel… AH ! S’exclama-t-elle enfin. - J’en ai une ! Elle se redressa d’un seul coup et avança un pied vers le précipice avant de se raviser et de descendre d’un petit bon pour revenir aux côtés de son camarade. - Empruntons la voie normal. Il y a un escalier par là bas. D’un pas vif, elle prit la tête de leur petit duo puis dévala les escaliers à la vitesse grand V. - Aller dépêche toi, on va devoir se battre pour une place après ! Ahalala, des grandes jambes mais pas plus rapide qu’un glooby ! Le nargua la jeune femme tout en se remettant à filer à travers la foule.

Encore quelques pas et ils se retrouvèrent devant la façade d’une petite taverne. Ce n’était pas un lieu qui semblait très riche mais ce n’était pas non plus un repère malfamé. Quoi que… Dans tout les cas, cela n’entama aucunement la bonne humeur de la demoiselle et encore moins sa détermination à écouter les histoires d’Olivander. En vérité, le premier taudis qu’ils auraient croisés aurait pu faire l’affaire tant elle était impatience. Et c’est donc sans ménagement qu’elle ouvrit la porte d’entrée qui émit un grognement plaintif. - Bonjour ! S’exclama-t-elle si fort que la moitié des gens présent se tournèrent vers eux. - Tu vois, il n’y a presque plus de place ! Chuchota-t-elle. Ses yeux passèrent la populace au crible dans l’espoir de trouver une tablée. Ce fut finalement le cas. Solveig alla donc s’y installer, posant ensuite ses deux coudes sur la table, le menton dans les paumes de ses mains. - Dépêche toi de t’installer, tu as plein de choses à me raconter !  

Je passe mon bras autours de sa taille, l'attirant dans une direction qui m'est inconnue en réalité mais qu'importe, je suis sûr que l'on trouvera notre bonheur à un moment et de plus, je constate déjà une chose : la belle ne se défait pas de mon geste! Parfait, donc rendre cela plus tactile ne la dérange pas, j'ai bien des idées en tête je ne vais pas mentir mais chaque chose en son temps. Je lui propose donc de lui raconter mes aventures à une condition bien particulière. Pour être parfaitement honnête, je m'attendais à ce qu'elle relève ce fait, qu'elle me demande de préciser ce que j'entends pas là mais non, elle me dit qu'étant garde elle n'aurait pas grand chose à raconter mais qu'elle acceptait et me tape dans la main! Je souris doucement, elle est donc de ce genre de personnes, ceux qui sont simples? Je ne dis pas cela de manière hautaine ou insultante bien-entendu, moi je fais partie des manipulateurs, ceux qui échafaudent mille plans pour parvenir à leurs fins... Visiblement, Solveig fait partie de ces personnes qui ne sont pas capable de voir le mal même si on le met sous leur nez! Elle accepte sans même se rendre compte que, vu ma manière de le dire, je pourrais lui demander d'ôter des habits en lui disant simplement : mais voyons, tu as accepté de te découvrir... Elle m'en a même tapé dans la main, faisant de cette simple phrase une acceptation plus proche d'un accord! Après tout, dans les affaires, une poignée de main est toujours importante, nul doute que je pourrais jouer sur la conscience de la demoiselle en prétextant que j'étais persuadé qu'elle avait comprit les termes de notre accord même si, de toute évidence, c'est loin d'être le cas!

Elle me propose ensuite que nous stoppions là le vouvoiement, je n'y vois en réalité aucun problème bien au contraire, le fait de nous appeler par nos prénoms induits indirectement une certaine forme de proximité, ce sera donc encore plus simple d'affirmer que selon moi mes intentions étaient on ne peut plus claires, sans même s'en rendre compte, la demoiselle m'offre des armes pour avancer irrémédiablement vers mon objectif! Que pourrais-je demander de plus? Elle se met à sautiller, une démarche incroyablement guillerette surtout lorsque je me souviens de sa moue boudeuse au début de notre rencontre... Je me demande à quoi cela était dû, peut-être que je pourrais lui poser la question, j'y trouverai peut-être mon compte? Quoi qu'il en soit, elle me demande si je préfère aller boire un verre ou plutôt manger un morceau, question rhétorique en réalité puisqu'elle fait le choix pour moi : boire un verre! Parfait, cela me convient parfaitement en effet, l'alcool a le mérite de faire sauter toutes les inhibitions, de plus, étant un ancien pirate, je peux me targuer d'avoir une excellente résistance aux boissons alcoolisés, nul doute donc que si la belle et moi buvons jusqu'à plus soif, elle sera dans un état d'ivresse bien plus important que moi! Je peux donc aisément jouer sur ce fait!

Elle s'interroge sur l'endroit où elle va m'emmener, je pourrais sans doute lui en suggéré mais pour le coup, je préfère lui laisser faire son choix. Cela m'en apprendra encore un peu plus sur elle, il suffit d'observer la plupart du temps pour apprendre à connaître les gens : ceux qui aiment le luxe se tourneront vers des endroits plus tape à l'oeil, les gens simples se moquent de ce genre de chose et là encore, cela m'aidera pour la suite! Après tout, dépendant de ses standards, la suite de cette journée sera plus ou moins simple à mettre en place n'est-ce pas? Elle cherche visiblement, affirmant qu'il y a une taverne plus bas? Si nous ne nous éloignons pas du marché cela signifie qu'il s'agira d'une taverne relativement simple, les riches n'aiment pas boire avec une odeur de poisson proche d'eux c'est évident! Et en effet, elle s'exclame en avoir trouver une et fait mine de vouloir se laisser tomber dans le vide avant de se raviser en parlant des escaliers. Je souris doucement, elle aime jouer avec le feu, elle n'a pas peur du danger cela signifie qu'elle peut se laisser tenter par l'inconnu! Elle revient à mes côté, attrapant une nouvelle fois mon poignet, et nous empruntons les escaliers. Une petite remarque concernant ma vitesse et je ris doucement. "Pourquoi devrais-je me presser? Il faut savoir profiter lorsqu'on est en si charmante compagnie!" Le chemin n'est pas long alors que nous arrivons devant un petit estaminet qui est, ma foi, de simple facture... Pas le genre d'établissement que je fréquente la plupart du temps mais, pour aujourd'hui, je suis prêt à faire une exception!

Nous entrons dans l'établissement et la voix de Solveig attire quelque peu l'attention sur nous! Je ne peux pas dire que cela m'enchante mais qu'importe? Je ne suis pas forcément connu en ce lieu et puis, vu la demoiselle qui m'accompagne il aurait été stupide de penser que nous puissions passer inaperçus. Elle nous dirige jusqu'à une table libre, un bon endroit, dans le coin, pas vraiment le lieu vers lequel se tournent naturellement les regards... Parfait! Je souris doucement en regardant la belle alors que je prends place juste devant elle et je secoue doucement la tête alors qu'elle me dit que j'ai énormément de choses à lui raconter... Certes, cependant, il faut aussi que j'y trouve mon compte! "Allons allons, pas de précipitation Solveig, nous avons tout notre temps commençons par commander!" Ainsi, j'appelle le tavernier, demandant un rhum pour moi et lui indiquant de service ce qu'elle désire à la demoiselle, alors qu'il se retire pour préparer les breuvages, je me penche légèrement pour approcher de la jeune femme. "Je veux bien raconter mes aventures mais cela n'est pas marrant si je suis le seul à m'ouvrir... Tu as dis tout à l'heure que tu acceptais mon offre mais m'a déjà mit en garde en me précisant que tu n'avais pas grand chose à raconter... Que pourrais-tu m'offrir suffisamment intéressant pour que je partage mes histoires dans ce cas? Après tout, je veux bien jouer mais il faut deux joueurs minimum pour que le jeu soit intéressant!" Et ainsi, je déplace un premier pion : à quel point veut-elle entendre mes histoires? Aucun doute qu'elle est totalement intéressée mais, jusqu’où pourrait-elle aller pour en savoir plus?

- Ahahah, très drôle. Avait-elle répondu dans un sourire en levant les yeux au ciel. Son entrée et ses salutations, se firent sans discrétion aucune. Et il ne lui fallut qu’une petite poignée de seconde afin d’aller prendre place à une table libre. Sans doute la dernière d’ailleurs. Mais c’était tant mieux, il était plus agréable de discuter lorsqu’il n’y avait personne d’autre que votre interlocuteur qui pouvait entendre ce que vous lui racontiez. Non pas que leurs conversations soit très confidentielle, bien au contraire mais c’était tout de même plus sympathique.

Maintenant qu’ils étaient installés, Solveig passa à l’attaque. Elle avait suffisamment attendu, elle voulait maintenant avoir ce pour quoi elle était venu ! Sauf que contre toute attente, Olivander ne semblait pas très pressé lui. Gonflant les joues, elle le fusilla du regard. Allait-il la faire languir encore longtemps ? Avec un petit air blasé, elle tourna ses yeux vairons en direction du tavernier qui venait d’un pas atrocement lent. A croire que les deux hommes étaient de mèche. Il commanda un rhum tandis qu’elle réfléchissait. Réflexion parfaitement rhétorique d’ailleurs. La jeune Prêth avait pour pêché mignon les framboises et surtout la liqueur de framboise. Alors elle pouvait bien faire semblant de choisir une autre boisson… Personne n’y croyait même pas elle. - Une liqueur de framboise… Trancha-t-elle d’un air las. L’homme s’éloigna, la laissant de nouveau en tête à tête avec le noble.

Petit à petit son sourire revint fendre son visage. Bien, maintenant qu’ils avaient tout les deux commandés, il était temps de passer aux choses sérieuses. Elle était à un cheveu de se frotter les mains lorsqu’il lui indiqua derechef que ça ne serait pas pour tout de suite. Dans un soupire bruyant, elle laissa son crâne cogner sur la table en bois qui eut un soubresaut. Ne pouvait-il pas simplement accepter de lui raconter ces aventures ? Sans compter que ce qu’il était en train de lui proposer ne faisait pas partie du contrat. Il avait demandé à la découvrir. Pas à échanger quelque chose. Lentement, elle releva la tête et le regarda. Maintenant il qualifiait cela de jeu. Pour le coup, elle perdit totalement le fil. A quel moment tout ceci était devenu un jeu ? Elle avait loupé une étape ? Ses oreilles se mirent à s’agiter frénétiquement tandis qu’elle continuait de le dévisager sans vraiment le regarder. Ses yeux étaient plus perdu dans le vague qu’autre chose, cherchant à emboîter les pièces manquantes.

Olivander avait le mérite d’avoir compris une chose chez la demi chiraki. Jouer était l’un de ses points faible voire une seconde nature. Alors même si jusque ici, elle n’avait absolument pas saisit la teneur de leur échange, elle décida de s’y prêter bien volontiers. Se laissant aller contre le dossier de sa chaise, son regard reprit contenance et fixa celui de son voisin. - Tu es un tricheur Oli. Ce n’était pas ce qui était convenu ! Mais bon… Je suis bonne joueuse. Son sourire revint aussi vite que ce qu’il s’était effacé et elle passa un doigt sur ses lèvres, pensive. - Qu’est ce que je pourrais te proposer qui te fasse changer d’avis ? Ces paroles étaient plus adressées à elle-même qu’à lui mais elle les prononça tout de même à voix haute. Finalement, son regard se fit plus fin. - Du coup… Tu es en train de me dire que mes histoires ne te plaisent pas ? Sa main vint se poser sur sa poitrine et elle prit un air faussement désolé. - J’ai conscience que les histoires de la garde ne semblent pas si extravagantes que celles d’un aventurier mais tout de même… Tu me blesses… C’est cet instant que choisit le tavernier pour déposer leurs boissons devant eux avant de s’éclipser aussi vite qu’il était arrivé. A croire qu’il avait maintenant plus de vigueur. Ne pouvant se retenir plus longtemps, elle attrapa son verre et en prit une grande gorgée avant de le reposer. - Rien de meilleur qu’un bon verre de liqueur ! Enfin… Tu m’as donc brisé le cœur et je suppose que cela ne suffit pas comme monnaie d’échange… Voyons voir…  Que dirais-tu… De me poser la question de ton choix ! Et je suis évidemment obligé d’y répondre ! Ça te conviendrais ? Mais tu commences quand même ! Elle tapota dans ses mains, plutôt contente de sa proposition.

Je vois bien qu'elle est déçue cependant, il faut savoir prendre son temps non? Et puis, je ne fais que voir jusqu'à quel point je peux jouer dans cette situation! Elle a proposé que l'on discute autours d'un verre non? Si je n'ai pas de verre pourquoi est-ce que je discuterais? Ainsi, je commande mon alcool favoris, les pirates et le rhum ce n'est pas juste un cliché et la jeune fille prend un petit temps pour décider avant de demander une liqueur de framboise... Un petit alcool sucré? Rien qui ne pourra la faire s'écrouler à moins d'en boire vraiment trop et temps mieux, si elle est légèrement ivre, elle va perdre son inhibition, si elle est saoul elle va perdre connaissance et cela mettra fin à toute possibilité, je suis un criminel, un manipulateur et sans aucun doute un véritable salaud cependant, même moi il y a des bassesses auxquelles je ne m'abaisse pas! Elle semble pressée d'entendre mes aventures alors, je lui indique immédiatement que cela ne sera pas pour tout de suite, sa réaction me fait légèrement rire : elle se cogne littéralement la tête sur la table? Allons donc, je savais qu'elle voulait les entendre mais à ce point? Cela est presque trop facile, je commence même à me dire que le jeu est totalement truqué à mon avantage! Pas que cela me dérange, bien-entendu quand la partie est trop simple on la savoure moins mais, vu la potentielle récompense, je ne vais pas m'en plaindre! Ses oreilles s'agitent, visiblement elle m'écoute attentivement pourtant ses yeux sont perdus dans le vague! Comment puis-je la découvrir si elle n'a rien à me raconter? Enfin, si il y a bien une autre méthode mais je ne vais pas lui proposer cela de but en blanc!

Elle me traite de menteur et je hausse un sourcil, quand ais-je dis ne pas l'être? Bien-entendu que je triche, je planifie tous mes coups bien à l'avance alors il est évident que cela n'a rien d'équitable! Son sourire revient soudain alors qu'elle affirme être bonne joueuse? Parfait, cela rend le tout bien plus simple pour moi! Elle passe un doigt sur ses lèvres et je ne rate rien de ce mouvement, il faut avouer qu'elles font envies ces lèvres! Elle se demande ce qu'elle pourrait m'offrir et je souris doucement, j'ai bien des réponses à cette question mais attendons de voir ce que son imagination peut trouver! Est-ce que ses histoires ne me plaisent pas? Je hausse les épaules en souriant doucement. "Difficile de le dire sans les entendre, mais c'est toi qui affirme que tu n'auras pas grand chose à raconter!" Et puis, les histoires ne m'intéressent que peu, c'est une toute autre récompense que j’espère tirer de cet échange... Elle me parle ensuite de la peine que je lui fais ou de son cœur brisé et je souris doucement, cela aurait plus d'impact si tu ne souriais pas autant, il est vrai qu'un joli minois comme le sien triste pourrait peut-être m'atteindre, et le peut-être est important, mais avec ce sourire en plein milieu du visage? Il faut croire que la jeune demoiselle n'est pas aussi bonne comédienne que moi!

Le tavernier apporte nos breuvages et j'imite la demoiselle en prenant une gorgée du mien avant de reporter mon attention sur la jeune fille... Encore une fois je sais que je ne lui ai pas brisé le coeur alors non, faire amende honorable n'est pas dans mes options! Par contre, son offre m'arrache un petit sourire, elle répondra à toutes mes questions? Je sais que j'ai dis que les informations ne m'intéressaient pas plus que cela mais là, c'est autre chose... Si elle répond à toutes mes questions, je sais exactement ce que je veux savoir car c'est l'information qui pourrait avoir le plus de poids! Alors, je prends une nouvelle gorgée de rhum et je regarde la demoiselle. "Avec d'autres aventuriers, on a prit la mer... Notre mission, chasser un monstre marin pour ramener l'une de ses écailles qui valent apparemment une vrai fortune! Nous sommes donc partis avec un navire du grand port, la choses qu'on ignorait par contre c'est que cette créature se trouve proche de l’extrémité de la frontière du royaume, territoire dangereux et inconnu... Je marque là une pause, prenant bien mon temps avant de regarder la demoiselle dans les yeux. "Mes histoires sont longues et je n'ai droit qu'à une question après chaque... Je trouve que je perds un peu au change non? Je ne suis pas sûr que le marché soit véritablement équitable!" Je prends une nouvelle gorgée de rhum avant de m'avancer sur la table, approchant de la jeune femme. "Nouvelle offre : J'ai droit de te poser trois questions durant chaque histoire! Première question : Pourquoi semblais-tu si triste tout à l'heure?"

Ah enfin, il daignait lui offrir un vrai sourire ! Ce n’était pas trop tôt et franchement cela lui allait bien mieux que les airs grandiloquent qu’il empruntait depuis le début de leur rencontre. En tout cas, il poursuivit tout en haussant les épaules, lui indiquant que sans les entendre, il ne pouvait pas juger de l’intérêt de ses histoires. Et il n’avait pas tord, bien au contraire. Cependant Solveig, elle, les connaissait et savait que contrairement aux aventures d’un aventurier, cela ne faisait pas le poids. Où était-ce peut-être elle qui les minimisaient ? Dans tout les cas, elle s’était tirée une balle dans le pied toute seule. Après cela, elle tenta vaguement de l’amadouer avec des faux airs tristes. Sauf qu’il fallait être réaliste, la jeune femme ne savait pas mentir de même s’il était possible de lire ses émotions comme les pages d’un livre. Autrement dit, ce fut sans surprise, qu’elle comprit qu’elle ne réussirait pas à l’amadouer de cette façon. Alors, elle lui proposa un échange pendant qu’il était en train de boire. Cette fois, il se mit à table.

Immédiatement, elle reposa son verre et se concentra uniquement sur lui. Tant et si bien qu’elle en oublia à presque le vacarme qui brûlait ses tympans depuis qu’ils s’étaient confinés dans la petite taverne. La mer, des navires, des monstres géant aux écailles semblable à des trésors, la frontière... C’était largement suffisant pour s’accaparer toute son attention. Inconsciemment elle approcha son visage du sien, pas à outrance pour une fois mais suffisamment pour qu’il puisse se rendre compte du suspens dans lequel elle était. Mais alors qu’il arrivait enfin au véritable début de son récit, il s’arrêta aussi vite qu’il avait commencé et ses yeux vinrent accrocher les siens. Il ne trouvait pas le marché équitable. Allons bon ! Solveig se recula sur sa chaise et reprit son verre entre ses doigts. Cette fois, ce fut Oli qui se rapprocha et elle ne broncha pas, continuant de le fixer par la même occasion.

Il lui proposa donc une nouvelle offre. Si la première n’était pas équitable, celle là  l’était encore moins. Et en même temps, Solveig ne pouvait pas laisser cette histoire en suspend, il lui fallait la suite. Quel était ce monstre, comment avaient-ils réussit leur mission ? Avaient-ils vu des choses anormales aux limites du royaume ? Solveig n’avait qu’une envie : S’arracher les cheveux. Sans parler du fait qu’elle avait promit de répondre à toutes les questions qu’il lui poserait. Pourquoi diantre fallait-il qu’elle parle toujours avant de réfléchir ? - Deux. Ca sera ma dernière offre ! Finit-elle par répondre. Et si cela ne lui convenait pas et bien elle se passerait de ses histoires ! Ou peut-être pas. Sans doute pas d’ailleurs mais cela, elle se garda bien de le lui dire. A la place, elle prit une moue déterminée tout en poursuivant. - J’ai eu l’air triste ? Quand ça ? Pour le coup, sa question était véritablement sincère. Depuis qu’elle était avec lui, elle n’avait pas eut l’impression d’être triste un seul instant. Bien entendu, plusieurs problèmes pesaient sur sa conscience ou alors… Maintenant qu’elle y réfléchissait... Lors de leurs tout premiers échanges, son humeur n’était pas franchement au beau fixe. Laissant échapper un rire nerveux, elle termina son verre. - Rien de spécial. Il y a des jours où tu te lèves du mauvais pied ? Et bien moi aussi ! Sa voix partie un peu trop dans les aigus mais elle n’en démordit pas. - En plus je viens d’arriver ici, il faut le temps de s’y faire, le mal tu pays, le manque de la famille… Dit-elle tout en agitant les mains de manière beaucoup trop rapide. « Tu t’embrouilles Solveig... » pensa-t-elle tout en essayant de construire un mensonge a peu près plausible. - Aaaah… Gémit-elle. - J’ai eut une petite déception il y a quelques jours. J’y pensais ce matin. Voilà. Ronchonna la jeune femme. Bon c’était vrai, même si ce n’était pas l’exacte vérité mais elle espérait que cela suffise a Olivander. Ce dont elle doutait fortement. - Bref, j’ai répondu, poursuit donc ton histoire !  

Je commence mon récit, la jeune femme s'avance fortement sur la table, aucun doute cela l'intéresse grandement et c'est parfait pour le reste de mon plan! Apparemment elle ne résiste pas aux histoires d'aventure et, on peut dire que j'ai de la chance, étant un ancien pirate, j'ai de nombreuses aventures à raconter, il s'agit de changer les termes, remplacer le mot équipage par compagnon d'aventure, remplacer les crimes par des bonnes actions et vous avez une histoire plus vrai que nature. Celle que je commence à raconter et d'ailleurs véritablement arriver! Cette créature était incroyable, j'ai perdu de nombreux hommes dans cet affrontement et tout cela pour rien! Les écailles que l'on voulait ainsi voler ne valaient rien ou plutôt, ne pouvaient rien valoir une fois arrachées à la créature... Cependant, je m'arrête avant d'entamer cette partie de l'histoire, après tout avant de contenter l'intérêt de la demoiselle, il est normal que je contente le mien non? Je fais donc exprès de m'arrêter à un moment stratégique, je lui ai donné bien assez d'information pour titiller sa curiosité : le lieu, une créature incroyable, une aventure sur un navire... Mes histoires sont de l'ordre de la légende, il faut d'ailleurs sans doute que je change un peu la fin, si je lui parle d'une créature que personne n'a vu, cela va attirer les soupçons! De ce fait, arrêter l'histoire maintenant me permet deux choses : tout d'abord imposer mes nouvelles règles, je sais qu'elle veut connaître la suite alors c'est le moment de truander un peu plus la jeune fille. Ensuite, de réfléchir à la suite de mon histoire, il faut que cela fasse plus aventurier et moins chose unique dont les habitants de la cité n'ont jamais entendu parlés!

Elle semble quelque peu agacée, visiblement la demoiselle n'apprécie pas fortement mes changements de règles mais qu'importe? Elle me fait une offre de deux questions et je l'observe en prenant mon temps avant de dire si oui ou non j'accepte, je l'observe et termine lentement mon rhum... La belle n'est décidément pas la meilleure des négociatrice puisque, avant même que je n'accepte ou décline son offre, elle reprend la parole me demandant si elle a eut l'air triste et quand? Je hausse un sourcil, ne le remarque-t-elle réellement pas? Ou bien est-ce qu'elle tente de le cacher? "Plusieurs fois depuis le début de notre rencontre en réalité, surtout au début en fait..." Elle me dit alors qu'il y a des jours où l'on se lève du mauvais pied et je la regarde en secouant doucement la tête... Pense-t-elle réellement pouvoir me faire croire une telle excuse? Ais-je l'air si crédule que cela? Surtout avec sa voix qui part dans les aigus, à croire qu'elle est sur le point de pleurer! Sa deuxième excuse est encore pire... Elle m'a parlé de sa sœur précédemment et je n'ai ressenti aucune peine, si c'était le manque de sa famille, cela aurait dû lui faire du mal d'en parler... Finalement elle me donne un semblant de réponse cependant, rien de satisfaisant mais au moins je sais quelle sera ma prochaine question.... Je soupire donc en appelant le tavernier pour qu'il nous resserve la même chose et je reprend mon histoire.

"Le voyage ne fut déjà pas de tout repos, la mer était curieusement agitée, comme si les flots eux-même ne voulait pas que l'on approche la frontière! Notre cible était une créature légendaire, on disait qu'il s'agissait d'un serpent marin faisant plus de dix mètres de longs, avec des crocs de la taille d'un homme et dont la solidité des écailles pouvait repousser les meilleures armes du royaume!" Oui, une créature qui en réalité se trouvait en dehors de la frontière, un lieu dans lequel mon père s'était rendu pour faire le recensement, un lieu dont il n'était jamais revenu! Moi? J'y suis allé, j'en suis revenu mais cela, nul besoin que la femme ne le sache! Je ne suis pas fou, je ne me suis pas avancé vers l'inconnu, la bordure de la frontière est déjà bien trop dangereuse! "Et donc... Cette déception? Elle ne semble pas si petite que cela, à quoi est-elle dûe?" Ma deuxième question sur trois concernant cette histoire qui va finir comme un pétard mouillé car il est impossible d'en dire trop! Après tout, il faut rester au maximum discret concernant ma vie passé et raconter la chasse de ce monstre n'est sans doute pas une bonne idée, en plus je devrais parler de mon pouvoir si je le fais et cela est impossible présentement. "Oh d'ailleurs, je te rappel que tu as promis de répondre à mes questions! Si tu essaies encore d'inventer des réponses, je ne partage pas mes histoires..."

Olivander était plus observateur qu’il ne le laissait paraître et pour cause, dès leur première rencontre il avait remarqué que quelque chose clochait. Oh bien sur, ce n’était pas quelque chose que Solveig cherchait à cacher, sans parler du fait qu’il suffisait de la connaître un peu pour se rendre compte de ce genre de chose. Mais pour un inconnu c’était moins commun. Elle essaya tout de même de garder la face en cherchant mille et un prétexte. Qui furent des flop monumentaux et elle finit par lui offrir un bout de la vérité. Après tout, elle avait promis de répondre à ses questions pas de lui offrir en détail la vérité. Le retour de la boisson mit un terme aux réflexions qu’elle était en train de se faire, de même que le brun qui reprit son récit. Pour son plus grand bonheur.

La jeune Prêth l’écouta à base de grand « Anhw » ou de « Ooooh.. » admiratif. Si cela n’avait pas été sur les flots, Solveig aurait échangée sa place avec lui à la première occasion. Encore que sur une telle expédition, elle pourrait faire une concession pour la mer. Même si elle ne l’appréciait guère. Surtout pour combattre un tel monstre. Rien qu’imaginer une telle créature lui faire face raviva ses vieux souvenirs de combats. Toutes ces fois où elle avait combattu des créatures gigantesques, y laissant parfois des plumes. Il n’y avait rien de plus salvateur à ses yeux. Toutefois, alors qu’elle se laissait prendre par le récit. Il s’interrompit de nouveau, provoquant un levé d'yeux vers le plafond chez l’hybride. Tout ça pour parler de cette déception en plus. Il aimait remuer le couteau dans la plaie… Il surenchérit ensuite en lui indiquant qu’elle ferait mieux ne pas inventer de réponse si elle espérait avoir la suite de l’histoire. De façon presque imperceptible mais pourtant bien réelle, les sourcils blanchâtre de Solveig se froncèrent. Pour le coup, elle était plutôt mécontente.

- Je t’ai promis une réponse. Et tu en as eut trois. Tu n’en a jamais précisé la nature. Tu as juste demandé des réponses… Lui répondit-elle simplement d’une voix calme. - Si tu voulais quelque chose de parfaitement transparent, tu n’avais qu’à le préciser. Et elle leva le nez vers le ciel dans un petit « humpf ». - Bien ta deuxième et dernière question donc. Vu que tu n’as pas refusé lorsque je t’en ai proposé deux. Et ne t’avise pas de refuser, c’est trop tard ! Après ça elle se redétendit un peu et passa son regard sur le foule. Combien de temps cela faisait-il qu’elle n’avait pas prit un verre ainsi, avec un inconnu. Longtemps sans doute. De plus, elle était tombée sur un sacré numéro cette fois. Après un long soupire, ses yeux retournèrent chercher ceux d’Oli et elle reprit son sourire habituel. - Tu pourrais aussi te dire que si je ne veux pas y répondre c’est qu’il y a une raison. Ah j’vous jure. Râla-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine. - Elle est due à un homme. Surprise. Elle leva les mains au dessus de sa tête avec un air blasé. - Laisse moi deviner ! Ca ne te suffit pas ? Tu voudrais peut-être que je te raconte le pourquoi du comment ? C’est simple. Il n’y a pas de pourquoi, ni de comment. C’est d’un commun accord. Sans raison particulière. C’est comme ça, c’est tout. Et ne pense pas que j’essaie de te tromper, c’est la vérité. Cette fois elle se renfrogna un peu plus sérieusement. Non pas que Valentino eut été l’histoire d’une vie mais elle devait admettre, qu’avec lui, elle avait eut un semblant d’espoir. Espoir bien vite envolé cependant mais qui avait bel et bien existé. Alors oui, elle s’en remettrait mais c’était encore un peu trop tôt pour qu’elle avale la pilule aussi facilement. Surtout qu’ils se croisaient et se croiseraient encore régulièrement au sein de la garde. Cela n’aidait pas du tout.

Brusquement, elle sentit une boule se former dans sa poitrine et remonter lentement sur dans sa gorge. Elle détourna les yeux et se concentra sur son verre. Difficilement, elle tenta de déglutir puis de prendre une grande inspiration. Mais cela ne suffit pas, bien au contrairement. Elle continuait d’avancer lentement jusqu’à presque franchir la barrière de ses lèvres. Mais avant que cela n’arrive, Solveig se saisit de son verre et prit une bonne gorgée. Par chance, cela suffit à dissiper toutes ses sensations. Mollement, son verre retourna sur la table et ses oreilles tombèrent à l'horizontale. - Si ma réponse t’a satisfait, reprend ton histoire s’il te plaît. « Reprend là avant que moi je n’arrive pas à me prendre » répondit son esprit en écho.

Mon interruption suivante provoque un roulement des yeux de la demoiselle qui semble véritablement frustrée de devoir attendre la suite de mon histoire à moins que ce ne soit la nature de ma question qui l'énerve à ce point? Qu'importe, elle fronce les sourcils visiblement mécontente, apparemment elle n'apprécie pas ma dernière remarque cependant, je n'apprécie pas non plus qu'on ne respecte pas les termes d'un accord! Je suis un pirate quand même, on ne marchande pas avec les hommes de mon espèce... Je fronce les sourcils à mon tour suivant cette première déclaration. Sérieusement trois réponse? Je devais le préciser si je voulais quelque chose de transparent? Je soupire très fortement, n'essayant même pas de cacher que cela m'insupporte. "Je veux quelque chose qui m'intéresse! Si tes réponses ne sont qu'invention ou manipulation de la vérité pourquoi cela m'intéresserait-il? Je veux des faits, pas des fables!" Non parce que c'est facile de dire que c'est ma faute, que c'est moi qui ne suis pas clair mais franchement, elle ne l'est pas plus que moi! Elle dit ensuite que ceci est ma seconde et dernière question vu que je n'ai pas dis non et je ris doucement... Alors elle aussi est capable de jouer sur les mots quand cela l'arrange? N'est pas pure ironie que de me reprocher de ne pas avoir été clair alors qu'elle n'est pas mieux que moi? Après tout, mes histoires sont tout de même en grande partie vraies, n'est-ce pas normal d'en attendre au moins la même chose?

Oh certes, il doit y avoir une raison pour laquelle elle ne veut pas répondre mais, c'est bien pour cela que je m'y intéresse tant! D'ailleurs j'hausse les épaules. "C'est ton offre de répondre à mes questions pas la mienne!" Un peu tard pour reprocher ma curiosité puisque c'est toi qui me l'a offert non? Elle me dit donc que c'est dû à un homme et avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, elle en rajoute alors je la laisse faire... Visiblement cela est tout récent et de plus, cela l'impacte véritablement, elle semble vraiment renfrognée je ne pense pas qu'elle joue la comédie... C'est d'un décevant! Donc c'est juste une histoire de cœur? Rien de bien palpitant donc! Oh je sais, je dois avoir l'air d'un monstre sans émotion mais voilà exactement la raison pour laquelle je suis ainsi : la jeune femme! En quoi cela est-il enviable de se retrouver dans une telle situation? Avec moi au moins on évite ce genre de situation : ne pas avoir d'attache c'est éviter que quelqu'un puisse vous faire du mal! Prenons le cas de l'hybride me faisant face, si elle avait juste partagé la couche de cet homme, passait un bon moment avec sans se leurrer d'espoir, elle en garderait un bon souvenir, un moment de détente et de plaisir qui n'aurait eu d'autres conséquences qu'un soulagement mutuel instantané! Au lieu de cela, il y a visiblement eut des sentiments et maintenant, cela lui cause de la peine, de la douleur, de la tristesse! Je suis seul, je n'ai personne d'importance dans ma vie mais au moins, je ne souffre de personne, pas de perte, pas d’inquiétude, je croque la vie à pleine dent et cela n'est pas forcément un mal soyons honnêtes!

Sa douleur et sa tristesse sont aisément visibles, j'aurais bien l'une ou l'autre suggestions à lui faire mais je doute qu'elle soit prête à les entendre alors, lorsqu'elle boit une gorgée de son verre me demandant de continuer mon histoire, je comprends que cela lui est nécessaire pour ne pas craquer. Je soupire doucement avant d'ouvrir la bouche. "Après plusieurs jours en mer, nous avons trouvé notre cible... Le monstre était plus terrible encore que ce que nous pensions, immense et d'une résistance incroyable! Nous avons utilisé les armes du navire, des lances harpons, pour tenter de percer ses écailles mais rien n'y fit! Plusieurs aventuriers perdirent la vie dans l'opération c'était un massacre alors soudain, j'ai demandé à mes équipiers de m'aider! À l'aide de mon pouvoir, j'ai créé un harpon aussi énorme que possible, me vidant de toute mon énergie pratiquement, mes amis l'ont placé sur le lance harpon, ensuite un autre aventurier qui avait la capacité de faire des ondes de chocs s'est servi de son pouvoir sur le lance harpon, décuplant la vitesse de lancer de l'arme... Le harpon ainsi créé a frappé de plein fouet le monstre! Une unique écaille s'est détachée de son corps et le monstre est retourné dans les profondeurs... Malheureusement, nous ignorions une chose : L'écaille a flotté quelques secondes et soudain, elle s'est enflammée! Il s'avère que lorsqu'elles se décrochent du monstre, les écailles subissent une combustion spontanée... Nous sommes donc rentrés épuisés, affaiblis, avec plusieurs compagnons manquant et cela pour rien car notre mission était un échec..." Oui, j'ai décidé de lui dire la vérité sur cette histoire, lui parler de ce monstre unique que je n'ai jamais revu, de sa puissance, sa résistance, de ce que cet affrontement nous avait coûté sans que nous n'en aillons rien tiré... Je bois une gorgée de rhum et je regarde la demoiselle. "Tu es une belle femme Solveig, mais les sentiments c'est comme les aventures : parfois ceux qui semblent les plus intéressants sont ceux qui rapportent le moins! Il faut mieux une histoire d'un soir qui n'apporte que peu de gloire qu'une longue épopée dont tu reviendras forcément abattue!"

Le regard qu’elle lui avait lancé avant de poursuivre son explication quant à son humeur de ce matin en disait long sur ce qu’elle pensait. Cependant, elle préféra ne pas rétorquer. Pas tout de suite. De toute façon quel intérêt ? De ce qu’elle voyait, il faisait partie de ces gens qui aiment retourner leur vestes et manipuler les situations pour qu’elles soient à leurs avantages. Il n’y avait rien à gagner dans ce genre de cas. Si ce n’était un agacement inutile. De plus, elle avait la sensation qu’il parlait à une enfant. « C’est ta faute ! Pas la mienne gneugneu » pensa-t-elle tout soupirant bruyamment. Lui qui lui avait semblé si sympathique juste ici, était en train de montrer une autre facette de son caractère et pas des moindres. Enfin… Il fallait de tout pour faire un monde et au final, il n’était pas si atroce que ça, pour preuve, dès qu’elle le lui demanda, il reprit son récit. Solveig ne pipa mot.

L’une de ses oreilles, abaissée jusqu’ici se redressa et pivota en direction du brun. Preuve que même si elle ne le regardait pas, elle l’écoutait avec attention. D’une certaine façon, elle fut contente d’avoir répondu à sa question. Son histoire était des plus intéressantes. Un monstre aussi gros… Il n’y avait que proche de la bordure que l’on pouvait en trouver. Ou à la forteresse. Les bestioles là bas étaient sacrément grosses. Sans doute à cause de la proximité de la frontière. Même si les monstres marins n’étaient pas ses cibles de prédilection, elle s’imagina face à une telle créature. Un frisson parcourut son échine pour venir mourir au creux de sa nuque. Un jour, elle prendrait un bateau et elle irait explorer tout ces endroits dont elle ne connaissait que ce que l’on voulait bien lui raconter. Il lui conta aussi avoir perdu une bonne partie de ses camarades. Cela était fort triste mais faisait néanmoins partie des risques lorsque l’on était aventurier. Un fait plus intéressant l’interpella, obligeant sa seconde oreille à se redresser. Grâce à son pouvoir, il avait confectionné une arme. Son visage se releva enfin pour se tourner vers lui. Quel genre de pouvoir pouvait bien permettre de créer un harpon de cette taille ? Et surtout capable de résister à une telle cuirasse sans se briser ? Solveig était totalement happée par ce que lui racontait Olivander, tant et si bien que lorsqu’il termina son récit, elle était bouche bée.

- Hein ? Vous êtes rentré bredouille ? Murmura-t-elle tout en se laissant retomber contre le dossier. - Eh beh… Dans un même temps, elle tendit la main vers son verre dont elle fit tourner le liquide un moment. Rapidement, elle se rendit compte que le regard de son camarade s’était de nouveau posé sur elle. Et… Il lui reparla comme à une enfant ou une ado dans le meilleur des cas. Sans prévenir, elle termina son verre et le reposa. Au passage, elle leva la main pour rappeler le tavernier. - Une pichet de liqueur, s’il vous plaît. Son regard passa sur le verre d’Oli. - Et un de rhum. Boire un peu plus ne pourrait pas lui faire de mal. Si lui n’en voulait pas, tant pis pour lui mais il ne pourrait pas dire qu’elle l’avait oublié.

- Pourquoi cela t’intéressait-il ? Je n’en sais rien. Je ne sais même pas ce que tu fais là pour être honnête. Soupirant, elle poursuivit. - C’était mon offre et j’y répond. Maintenant si tu veux continuer ce petit jeu de c’est toi et pas moi, cela sera sans moi. J’ai répondu à tes questions, aussi indiscrètes soient-elles. Elle passa une main sur son visage et s’obligea à mettre son agacement de côté. Fort heureusement, elle était d’un naturel joyeux et chaleureux. Aussi, elle ne m’y pas longtemps à afficher un nouveau sourire sur son visage. - Je ne suis pas une enfant. Même si je peux paraître jeune. J’ai été suffisamment désabusé durant mon existence pour savoir qu’il ne faut pas attendre grand-chose des relations, encore moins des sentiments. Toutefois, je ne contrôle pas mes espoirs, ni les personnes qui me tombent dessus. Alors oui, il m’arrive de m’égarer comme il y a quelques jours. Mais ça n’arrivera plus. Dit-elle simplement en haussant les épaules. - Maintenant, plus intéressant ! Quel pouvoir possèdes-tu donc pour être capable de créer de telle armes ? Elle pivota sur sa chaise de façon à être bien en face de lui. - J’ai pensé à une manipulation du métal, manipulation de la terre, téléportation d’arme… Mais tu as dis que tu l’avais créé alors… Ah aussi, merci pour le compliment. Donc je disais, manipulation d’élément, téléportation. Non pas téléportation… Tu veux bien éclairer ma lanterne ? Non parce que franchement, une telle puissance… On voit pas ça tout les jours. La manipulation du sang peut-être ? J’ai déjà entendu parler d’un pouvoir de ce type. Mais je te vois mal avec ce genre de pouvoir… En parlant de ça , tu sais que certains disent que les pouvoirs ressemblent au caractère de leurs propriétaire ? D’une certaine façon en tout cas. Enfin, moi je ne peux pas le nier hein… Puis elle éclata de rire. - Bref, cette question n’est pas dans le contrat mais j’apprécierais en entendre la réponse. Puis patientant dans un faux calme, elle se mit à faire frapper ses ongles sur le montant de la chaise dans un rythme régulier.  

Il est évident que la jeune femme n'apprécie pas la curiosité dont je fais preuve cependant, il faut bien que je sache dans quoi je m'engage, séduire une demoiselle désabusée est souvent plus compliqué! Certaines ne font plus confiance du tout, d'autres refusent de se laisser tenter car l'être "aimé" les hante encore! Proposer un moment de folie et de luxure a de telles personnes demande plus de préparation et surtout, cela implique de savoir à quel point les attaches qui la retienne sont solides! Enfin bon, je suis aussi habile avec les mots qu'avec une lame, il ne tient donc qu'à moi de faire sauter ses chaines si cela est possible bien-entendu alors, je lui conte la fin de mes péripéties... Bien qu'elle ne me regarde pas au départ, il est assez simple de voir que la demoiselle est attentive à mon récit, ses oreilles la trahissent très rapidement. Au moins, je sais que même si une partie de moi l'agace, sa curiosité et sa soif d'aventure suffisent à retourner la donne! Une bonne chose donc... Ainsi, je raconte l'histoire de cette chasse qui au final ne nous aura absolument rien rapporté, triste vérité de la vie de pirate, parfois on se lance dans ses chasses aux trésors dont l'on revient uniquement plus pauvre de quelques hommes. Rien de dramatique, soyons honnête un équipage n'est rien d'autre qu'un amas d'imbéciles, ils obéissent aux ordres et parfois tente une mutinerie, en soit ce n'est que de la chaire à canon exactement comme les fantassins ne sont que des pions pour les capitaines soyons honnête : pirate ou garde, la seule différence est du côté de la loi! Mais je remarque plusieurs choses...

Tout d'abord, elle semble ne pas réagir quand je parle de la perte de quelques compagnons, au moins ce n'est pas une imbécile romantique, ce genre de personne qui pense que toute vie est précieuse et qu'il est nécessaire de pleurer les morts m'insupporte! Ceux qui sont trop faibles pour survivre rendent un énorme service aux autres lorsqu'ils passent l'arme à gauche selon moi! Par contre, j'ai toute son attention lorsque je parle de la création du harpon... Bien, la demoiselle porte donc un intérêt certain à mon pouvoir? L'avantage d'un pouvoir tel que le mien, c'est qu'il est extrêmement polyvalent! Certes il permet de créer des armes, d'attaquer à distance ou encore de geler ce que je désire, mais j'ai appris depuis longtemps que son utilité va bien au-delà de cela! Enfin soit, elle fini bouche bée, me regardant comme si je venais de lui raconter l'histoire la plus incroyable de tous les temps avant de se laisser tomber sur sa chaise, visiblement j'ai réussi à lui faire oublier sa frustration précédente et c'est une bonne chose. Je lui dit ensuite ce que je pense, pour le coup il n'y a aucun mensonge dans cette phrase, il faut savoir se contenter des petits plaisirs de la vie sans rêver de plus, les rêves ne peuvent entraîner que des déceptions, celui qui n'attend rien ne sera jamais déçu! Elle vide son verre d'un trait et se commande un pichet complet avant d'en commander un pour moi également... Et bien? Moi qui pensais que la faire boire pourrait servir, la voici qui me grille la priorité sur ce point? Qu'a-t-elle donc en tête.

Et la voici, qui se met à parler encore beaucoup trop vite, à croire qu'elle ne veut pas me laisser la moindre chance de répondre alors je l'écoute tranquillement... Tant d'inepties en si peu de temps! Elle sait qu'il ne faut pas attendre grand chose des sentiments pourtant ne peut contrôler ses espoirs? Cela n'a absolument aucun sens! J'aimerai lui dire à quel point il est aisé de contrôler cela malheureusement, elle ne m'en laisse pas réellement le temps... Enfin bon, je pourrais toujours rétorquer à ses trop nombreuses paroles par après, surtout qu'elle enchaîne sur un sujet bien différent puisqu'elle me parle de mon pouvoir et je souris doucement, alors cela l'intéresse vraiment à ce point? Au point d'oublier son agacement pour en savoir plus? Fort bien, parfois une petite démonstration vaut bien mieux que de nombreux mots non? Je m’apprête à lui montrer mon pouvoir cependant... Est-ce vraiment une bonne idée? Elle est garde et semble intelligente malgré sa curiosité qui la met dans des situations délicate, si jamais elle se retrouve sur l'enquête du vole de la demeure Arkhinam, il est possible qu'elle fasse le lien entre la disparition de la grille et mon pouvoir! Même si depuis le temps il n'y a plus aucune trace, cela pourrait sans aucun doute lui mettre la puce à l'oreille... Ah moins de changer un peu la vérité sur mon pouvoir, le limiter... Je souris donc et soudain, une dague de glace apparaît dans ma main.

"Rien de bien exceptionnel, je suis capable de créer des armes en glace... Malheureusement ce n'est pas si impressionnant que cela, je ne peux rien faire d'autre que des armes, si l'un de mes compagnons n'avait pas eu la capacité de créer des ondes de chocs, mon arme n'aurait eu aucun effet sur le monstre..." Un peu de vérité, quelque cachotteries et voilà, mon pouvoir me permet de créer des armes et non pas de geler des choses ou de contrôler la glace, elle n'a aucune raison de douter de cette information donc aucune raison de faire le lien entre la disparition des barreaux que j'ai gelé et brisé... Je souris amicalement avant de soupirer doucement. "Je suis désolé si mes paroles t'ont vexés précedemment cependant, si je puis me permettre, je pense que tu te mens à toi-même..." Je prends une gorgée de rhum avant de plonger mon regard dans le sien. "Tu affirmes ne pas pouvoir contrôler tes espoirs avant d'affirmer que cela n'arrivera plus? Cela signifie que soit tu peux contrôler tes espoirs, soit cela pourrait encore arriver... Enfin, personnellement je pense qu'il est aisé de contrôler ses espoirs, il suffit de savoir ce que l'on attend et donc d'être sincère avec soi-même! Moi par exemple, aucune attache, aucun espoir mais je suis honnête avec les personnes que je croise mais surtout avec mes propres attentes..." J'hausse doucement les épaules comme si cela était évident. "Je sais que je n'attends rien de mes "relations" à toi de savoir ce que tu en attends! Exemple, si je te proposais d'aller maintenant dans une auberge quelconque pour un moment d'intimité... Tu aurais alors trois choix devant toi! Dire non et continuer ton chemin, dire oui en espérant plus que ce que je propose et tu finirais encore une fois déçue ou enfin, accepter en n'attendant rien de plus que ce que je proposerais : un moment intime sans lendemain... C'est aussi simple que cela, quand tu rencontres une personne qui t'attire, tu peux passer ton chemin, espérer une relation ou profiter de l'instant! Au fond, quoi que tu décides, il n'y a aucun mal! La seule chose c'est d'être honnête avec toi-même, si tu es de celles qui espère une relation sérieuse, c'est très bien pour toi mais cela implique que tu prennes le risque d'être blessée! Tu es la seule qui peux contrôler tes espoirs..."

Elle ne s’attendait pas à ce qu’Olivander lui réponde. Encore moins lorsqu’il s’était contenté de sourire. Pendant un instant elle cru qu’elle devrait aussi batailler pour cette simple réponse. Mais contre toute attente, il se contenta d’ouvrir la main. Tout se passa très vite. Trop sans doute pour qu’elle puisse apprécier le spectacle à sa juste valeur. Toutefois ses capacités et sa vision lui permirent de saisir une miette de la conception de l’objet et ce qu’elle voyait la fascinait. Et en un instant, elle avait une dague sous le nez. Comme si elle n’était pas suffisamment proche, elle se pencha un peu plus. Tant et si bien que ses oreilles passaient sous le nez d’Oli et que son souffle pouvait chatouiller la peau de sa main.

- Génial… Souffla-t-elle sans en décrocher son regard. - Non, c’est vraiment super. Même si tu ne peux faire que des armes ! Avait-elle répondu tandis qu’il continuait d’expliquer ses capacités. - Aaah ! Si j’avais eut un tel pouvoir mes années à la garde auraient été bien plus simple ! Elle se mit à rire franchement. Oh oui, cela l’aurait beaucoup aidé. Non pas que son pouvoir ne soit pas utile bien au contraire ! Mais créer des armes de glace c’était quelque chose. Maintenant qu’elle avait reprit sa place initiale, il soupira et revint à un sujet bien moins intéressant. Enfin, c’était intéressant. Quand elle n’était pas concernée. Hors c’était le cas. C’est donc impatiente qu’elle avait lancé un regard vers le bar dans l’espoir de voir les pichets arriver. Sauf qu’encore une fois, il ne vint pas. Soit, elle devrait écouter ce qu’il avait à dire.

La vision qu’avait le brun n’était pas fausse. Mais elle n’était pas vraie non plus. Du moins pas pour une personne comme Solveig. Ce qui lui plaisait, elle, dans les relations, c’était de se laisser aller à ce qu’elle rencontrait. Un amant ? Un ami ? Un confident ? Elle accueillait toutes ces choses à bras ouvert et en subissait souvent les conséquences. Évidemment après son expérience avec le père de Samaël, elle avait bannit l’amour de son répertoire. Cependant… Chassez le naturel il revient au galop. Alors parfois, il lui arrivait de déroger à cette règle. Quand une personne arrivait à raviver cette petite flamme qui périssait depuis de nombreuses années. Valentino ne l’avait sans doute pas voulu, elle non plus d’ailleurs mais il avait réussit à faire cela. Ce n’était pas grand-chose, juste une petite brise qui avait fait grandir ces braises presque éteinte. Qu’à cela ne tienne, il avait jeté un seau dessus quelques jours plus tard. Mais cela n’avait pas entamé le naturel ouvert de la valkyrie, c’était un coup dur, elle repousserait de tout son saoul la prochaine personne qui en voudrait à ses sentiments mais elle savait aussi, que parfois, on ne pouvait pas y résister. D’un même mouvement, elle haussa les épaules à son tour et le laissa finir.

Encore une fois leurs visions des choses étaient bien différentes et subitement une question lui vint à l’esprit. Alors quand il se tut, elle pencha la tête et lui sourit chaleureusement. - Dis moi, Olivander, est-ce que tu as déjà connu l’amour ? Je veux dire un amour sincère ? Une personne sur qui tu peux te reposer, que tu aimes et qui t’aimes ? Bon vu l’âge de son vis-a-vis, la réponse serait sans doute un oui. Elle supposa même que ce fut un amour malheureux comme elle avait pu elle-même le connaître. Personne n’adoptait une telle vision des choses pour le plaisir. - Pour être honnête, je ne suis pas d’accord avec toi. Je pense que si je rencontre quelqu’un, c’est qu’il y a une bonne raison. Je suis peut-être trop utopiste. Sans doute même, mais j’aime me dire que chacune des personnes que je croise n’entre pas dans ma vie par hasard. Même pour toi. Peut-être n’es-tu que de passage et nos routes ne se recroiseront jamais. Mais peut-être que nos chemins se rencontreront de nouveau dans le futur. Dans tout les cas, m’es d’avis qu’aucune rencontre n’est anodine. Elle sourit doucement. - Je ne suis pas sotte au point de m’attacher à une relation sans lendemain lorsque les termes ont été posés. Le cas que j’ai vécu était… Différent. J’aime le hasard, j’aime les surprises, alors je laisse la vie me surprendre comme elle le souhaite. Cet homme était une erreur de parcours, peut-être mais j’y ai tout de même gagné une belle rencontre. C’est ce qui compte véritablement à mes yeux. La peine que je ressens n’est que passagère, le temps finira par l’effacer. Alors que le lien que je vais construire avec lui, ne s’effacera pas aussi facilement. Est-ce que cela ne vaut le coup ? Je suppose que tu vas me dire non. Mais à mes yeux ça l’est. Prendre le risque de se blesser… Solveig fut secoué d’un léger rire. - C’est mon métier. La seule différence, c’est que la cicatrice n’est pas visible ! S’étirant sur sa chaise, elle passa ses mains derrière sa tête et pencha la tête vers l’arrière. - Anhw… Tout le monde m’attire. Pas tout le monde de la même façon évidemment. Se sentit-elle obligé d’ajouter. - Mais tout le monde dégage quelque chose d’attirant. Un sourire, un pouvoir, un façon de parler, une histoire… Je ne pense pas me mentir à moi même. Je n’ai plus envie d’aimer. Il n’empêche que je ne sais pas qui va croiser ma route demain. Ses yeux se tournèrent vers son camarade. - Un jour, ça te tombera dessus et tu ne verras rien venir ! Dit-elle en gloussant.

Ce fut seulement à la fin de sa tirade que le tavernier daigna enfin montrer le bout de son nez. - Ah bah tout de même ! Marmonna-t-elle tout en se saisissant de celui qui contenait la liqueur puis elle en remplit son verre. - Autre chose à ajouter, monsieur le don juan ? Le nargua-t-elle avant de se saisir de la dague de glace. Elle visa l'un des montant en bois qui se trouvait devant elle et lança.