Apparemment, ce qui n'est qu'un fragment de mon pouvoir à quelque chose d'attirant pour la demoiselle, elle se penche pour mieux regarder mon oeuvre, observant la dague de si proche que je peux sentir son souffle sur ma peau. Et concernant ses oreilles, je dois avouer que je me pose plusieurs questions en les ayant sous les yeux à commencer par la plus évidente, sont-elles aussi douces qu'elles en ont l'air? enfin, je ne vais pas prendre le risque de les toucher, je sais que la demoiselle est tactile mais il y a une limite à ce que je me risque à faire, même moi ne suis pas fou à ce point! J'ignore ce que cela pourrait avoir comme conséquence et, si j'aime vivre dangereusement, ce n'est pas au point de risquer de tout envoyer en l'air. La demoiselle semble déjà suffisamment agacé par certaines de mes attitudes alors, ne prenons pas de chances de la courroucer plus encore! Elle me dit que mon pouvoir est réellement super même si je peux uniquement faire des armes et je ris doucement, si elle savait la vérité, cela n'est que la partie émergé de l'iceberg pourtant... Elle précise également qu'avec un tel pouvoir, ses années à la garde auraient été plus simple et cela me fait hausser un sourcil... Je me souviens de sa poigne, je vois ses oreilles qui s'agitent dans tous les sens, je n'ai aucun doute sur le fait que les capacités physiques offertes par son pouvoir sont capables de lutter avec n'importe laquelle des armes que je crée... Certes, probablement pas avec mes capacités à distance, cependant nul doute que ses poings doivent être aussi mortels que mes lames...

"Ton pouvoir me semble pourtant fort intéressant, je me demande ce qu'il te permet de faire en dehors d'être ravissante..."

Après tout, elle vient de vivre une déception amoureuse, cela signifie qu'elle est potentiellement disponible pour une aventure non? D'ailleurs, je lui donne ma vision des choses à ce propos. Ce n'est certes pas la plus agréable qu'il soit, loin de là même mais c'est ma façon de vivre! S'encombrer de sentiments et autres détails inutiles? Très peu pour moi! Soudain, elle penche la tête sur le côté, souriante comme jamais et me pose une question à laquelle je ne m'attendais pas le moins du monde : ais-je déjà connu l'amour? Heureusement que je ne buvais pas je pense que j'aurais sans doute tout recracher directement dans son visage alors que je me mets à rire pendant quelques secondes avant de reprendre contenance pour écouter le reste de son discours. Utopiste? Le mot est faible, alors ainsi selon elle chacune des personnes qu'elle croise c'est un signe du destin? Pas de hasard? Pourtant elle affirme que certains ne sont que de passage, comment peux-tu être destiné à rencontrer quelqu'un s'il n'a aucune influence dans ton existence? Décidément, la jeune Solveig me semble être une fille rêveuse comme je ne me souviens pas en avoir croisé. Je l'écoute cependant jusqu'au bout, même si sa vision des choses me semble plus digne d'une enfant que d'une adulte, j'ai la politesse de l'écouter jusqu'au bout... C'est une façon mignonne de voir les choses je suppose cependant restons réalistes, seuls les enfants vivent dans un conte de fée! Le destin est une chose à laquelle je ne crois pas, c'est un peu triste de se dire qu'elle vie dans un rêve comme cela, elle n'arrêtera jamais d'être déçue c'est évident.

Les pichets d'alcool finissent par arriver alors qu'elle lance la dague de glace qui va se loger exactement là où elle visait...Je souris doucement alors qu'elle me demande si j'ai quelque chose à ajouter et je hausse les épaules avant de remplir mon verre de rhum pour prendre ensuite une gorgée. "Tout d'abord, pour te répondre, non! Je n'ai jamais connu l'amour... Cela n'a jamais fais partie de mes intentions!" L'amour est selon moi une véritable perte de temps : une personne à laquelle je devrais fidélité et sincérité? Pourquoi m'infliger cela? En étant seul je peux être avec qui je désire et les gens ne savent de moi que ce que j'accepte de dire! C'est bien plus simple, aucune obligation et aucune contraire, un maximum de liberté et surtout : pas d'ennuis! Je ne comprendrai jamais les gens qui s'attachent à une seule partenaire, même les relations charnelles doivent devenir répétitives et redondantes, quel intérêt? "Je ne pense pas que chaque rencontre soit unique ou spéciale, selon moi deux personnes qui tombent l'une sur l'autre ce n'est que le fruit du hasard et la relation qu'ils finissent par tisser... Juste un accord mutuel! Tu dis que la souffrance partira, que la relation que tu vas construire avec cet homme ne s'effacera pas? N'est-ce pas trop idéaliste?" Je soupire doucement avant de reprendre une gorgée d'alcool plongeant mon regard dans le sien. "Tu vas continuer à le voir, te rappeler de ce qui t'a charmé, te dire que tu ne peux pas être avec, un jour tu le verras peut-être en couple et tu te demanderas : pourquoi elle et pas moi... Les sentiments, les attaches, n'attirent rien d'autre que la souffrance! Si dès le début vous vous étiez promis rien de plus qu'une nuit de plaisir, vous auriez été sûr de n'avoir aucun malaise entre vous tu ne crois pas?" Soudain je m'approche de la demoiselle, me penchant par dessus la table pour approcher mon visage du sien, plongeant mon regard dans le sien et souriant doucement. "Cela ne me touchera que si j'accepte de m'attacher et heureusement, que ce soit pour le travail ou pour le plaisir, je ne marche que par contrat à durée préétablie..."

Vu la tête qu’il faisait, elle avait peut-être visé bien plus juste qu’elle ne l’imaginait. Toutefois, ça ne l’empêcha pas de poursuivre sur sa lancée, exposant maladroitement sa vision de choses. En réalité, Solveig n’arrivait pas à poser de mots justes sur ce qu’elle essayait de lui expliquer. Mais dans l’idée c’était cela. Évidemment c’était une croyance personnelle et libre à chacun d’y croire ou non. Elle trouvait que cela donnait un certain charme à la vie, chaque jours elle se demandait ce qui était écrit pour elle et chaque jour elle avait des surprises. Plus ou moins bonnes. Olivander n’était pas du même avis, bien entendu. Du moins, la tête qu’il tirait indiquait en tout point qu’il n’était pas d’accord. Elle supposa même qu’il l’a prit pour une idéaliste. Et ce n’était pas tout à fait faux. La jeune femme avait toujours eut l’habitude de voir le bien partout mais c’était avant tout une philosophie de vie.

Quand elle eut enfin terminée et que l’alcool coula à flot, elle attrapa la dague, visa un pilier qui lui faisait de l’œil et lança. La dague alla se planter sans bruit en face. Au moins, elle avait la confirmation que les armes qu’il créait étaient solide et pas moins précises que celles faites par un artisan. Le seul point déplorable était sans doute leur existence éphémère. Impossible de posséder de telles armes sauf si vous viviez à la frontière et encore. Ses yeux abandonnèrent le bout de glace logé dans le bois pour venir se concentrer sur lui, qui venait de lui annoncer qu’il n’avait jamais connu l’amour. Elle eut un petit sourire en coin. Même si il s’acharnait à dire que cela ne l’intéressait pas, elle était persuadé qu’un jour ou l’autre cela le rattraperait. Qu’il le veuille ou non. Si pour le commun des mortels c’était une chose banale, elle aurait payé cher, très cher pour voir la tête d’Oli le jour où cela allait lui arriver. Comme lui l’avait laissé exposer ses arguments à son aise, elle en fit de même et lui prêta une oreille attentive. Leurs visions des choses étaient différentes, au moins autant qu’ils étaient opposés tout les deux. Alors lorsqu’il lui demanda si elle n’était pas un peu trop idéaliste, elle hocha la tête. Pourquoi mentir ? Il l’avait vu et chaque personne qui la fréquentait finissait par se rendre compte de ce trait de caractère.

Il prit une simple gorgée et poursuivit en lui disant que continuer de voir Valentino ne serait pas chose aisée. Encore une fois, il visait juste. Solveig elle-même redoutait ce moment où elle devrait travailler à ses côtés parce qu’il fallait se rendre à l’évidence, ce jour arriverait. Mais elle savait aussi qu’elle était capable de mettre ses sentiments de côtés, que le temps finirait par les faire disparaître et surtout qu’elle avait suffisamment d’estime pour lui pour lui souhaiter de trouver quelqu’un qui le fasse sourire. Si ce n’était pas elle et bien, c’est que cela devait se passer ainsi. De toute façon, pourquoi pleurer sur son sort plus longtemps ? Cela les feraient-ils revenir en arrière ? Cela changerait leur décision ? Non. Ce choix ils l’avaient fait à deux et elle l’assumerait. Mais alors qu’elle réfléchissait encore à ce qu’elle devait ou non lui répondre, il se pencha au dessus de la table et vint se placer si près de son visage qu’elle manqua de loucher. Tout ça pour lui annoncer, qu’il était un fervent défenseur des relations de courte durée.

- Vraiment ? Je ne l’aurais pas cru ! Ne put-elle s’empêcher de se moquer. Cependant, elle ne chercha pas à échapper à sa proximité et leva les yeux afin de soutenir son regard. - Eh bien… Si il doit trouver quelqu’un qui lui correspond, tant mieux, j’en serais contente pour lui. Je ne dis pas que ça sera un moment très agréable ni très joyeux, mais il n’empêche que je ne veux pas son malheur alors du moment qu’elle le rend heureux… Elle haussa les épaules. - Je crois que je le serais aussi. Évidemment, rester son ami ne serait pas une chose facile non plus au début. Mais que puis-je faire de toute façon ?  L’éviter alors que je travail avec lui ? Le détester ? L’obliger à rester à mes côtés ? Ca serait inhumain, tu ne crois pas ? Non tout ce que je peux faire c’est continuer d’entretenir le lien que nous avons et lui prêter une épaule pour s’appuyer lorsqu’il en aura besoin. Je reste persuadé qu’il en sera de même pour lui et si se n’est pas le cas… Tant pis pour moi ! Il y a des centaines voire même des milliers de belles personnes à rencontrer. Ce n’est pas l’une d’entre elles qui me fera fuir les autres ! Se faisant, elle posa une griffe sur le nez du brun. - Et peut-être que je suis une idéaliste mais dans tout les cas, je suis intimement persuadé qu’il ne me tournera pas le dos. Il l’a promit. Affirma-t-elle comme si ces paroles avaient été un contrat signé en bonne et due. Une fois qu’elle eut terminé sa phrase, elle se détourna de lui et prit une gorgée. - N’empêche, je paierais cher pour voir ta tête le jour où tu tomberas sous le charme d’une demoiselle ! Quoi que tu en dises ! Ahahah, oh oui, je paierais cher ! Puis elle le reposa avant de désigner tour à tour, ses oreilles, ses yeux et son poignet.

- Tu te demandais ce que mon pouvoir me permet. Disons que j’entends et je vois excessivement bien. Par exemple, si tu te mettais à chuchoter maintenant, j’entendrais probablement tout aussi bien. Quoi que le bruit des autres clients pourrait venir interférer et puis j’ai l’habitude que les gens parlent fort. Je sens suffisamment bien pour savoir si tu as prit une douche ce matin ou pas et pour ce qui est du reste… Solveig se mit à compter sur ses doigts. - Rapidité, agilité, nyctalopie, endurance, griffe, croc, circulation sanguine accélérée… Bref, il y a de quoi faire ! Surtout avec un métier de garde ! Puis elle éclata de rire et ses joues se colorèrent légèrement.  

Bien que nos points de vue soient totalement opposés, il est évident que nous sommes d'accord sur certains points : déjà, elle hoche la tête lorsque je lui demande si elle n'est pas trop idéaliste... Bon, au moins elle en a conscience c'est déjà bien! Certes, mon discours peut paraître bien sombre, comme si je n'avais aucun espoir en ce monde ou en l'humanité, en fait je ne peux pas dire que cela soit faux, je ne connais ni la demoiselle ni son ancien compagnon et pourtant, je juge allègrement de la possibilité qu'ils puissent supporter, ou non, cette situation. Peut-être est-ce un peu trop présomptueux de ma part mais je connais l'être humain! Avidité, jalousie, cupidité... L'Homme fonctionne avec des émotions et les émotions sont assez simples à comprendre : on veut toujours avoir plus que l'autre! Elle a beau dire que tel n'est pas le cas, affirmer qu'elle est différente, le résultat est souvent le même mais soit, je fais sans doute mieux de lui laisser ses illusions, après tout ses espoirs et ses rêves ne m'intéresse que peu, c'est une toute autre chose qui m'a poussé à l'accompagner dans cette taverne et d'ailleurs, indirectement, je plante une graine concernant ce fait dans la conversation lorsque je me penche vers elle pour lui signaler que, de mon point de vue, rien n'est mieux qu'une relation de courte durée entre adultes consentants! Car c'est cela le vrai plaisir, pouvoir jouir d'un plaisir intense une nuit durant et le lendemain se séparer en bon amant! Je ne suis pas partisan de la séduction, des grands discours enflammés, des sérénades aux balcons ou de la découverte de l'autre... Je laisse cela aux romantique, moi je suis bien plus pragmatique!

Elle ne se recule pas, cependant elle rit de bon coeur, m'affirmant avec une ironie des moins subtiles qu'elle ne l'avait pas remarqué... Cela me fait rire doucement alors que je hausse les épaules, je ne peux pas m'offusquer de ce fait, après tout je revendique mon mode de vie, ce n'est ni une chose que je cache, ni une chose dont j'ai honte! Après tout, c'est dans ma nature alors bon, autant l'assumer. Elle me parle ensuite de l'homme qui influence encore sur son humeur, m'affirmant qu'elle veut son bonheur plus qu'autre chose, qu'elle sera heureuse pour lui s'il trouve une autre femme qu'elle et je souris doucement en reprenant une gorgée de rhum bien que je ne recule pas encore mon visage. Je pourrais la contredire, lui exposer ma théorie sur ce qui guide le coeur des êtres humains mais cela serait-il réellement utile? Il est évident que la demoiselle et moi-même n'avons pas du toute la même vision des choses... Je pense que l'on pourrait passer une vie entière à en discuter sans que cela ne change quoi que ce soit, dans un débat de sourd, on finit uniquement par tourner en rond alors quel serait l’intérêt? Elle me dit cela, je vais la contredire en avançant un argument, elle contredira le dit argument avec un autre et au final, notre discussion va s'enliser inlassablement jusqu'à ce que l'on se quitte en étant d'accord sur une seule chose : nous ne sommes d'accord sur rien! Je ne vois pas réellement l'intérêt d'une telle conversation. Dans ce genre de cas il suffit de sourire en hochant la tête et passer à la suite!

Elle met soudainement sa griffe sur mon nez, ce qui me sort légèrement de ma torpeur, m'affirmant qu'il sera là si elle en a besoin, qu'il lui en a fait la promesse et malgré moi je pousse un léger soupire avant d'hausser les épaules comme un homme résolu et désabusé. "Je te le souhaite très chère, cependant... J'ai appris il y a longtemps que la promesse des hommes ne vaut pas grand chose! Une centaine de cristaux tout au plus!" C'est si simple de faire se retourner les hommes contre ceux auxquels ils ont jurés loyauté et fidélité... Même chez les gardes, il y a bien assez de cas de corruption pour en prendre de nombreux exemples, pourquoi celui-ci serait-il différent? Même si c'est un bon ami, que va-t-il faire s'il trouve une concubine et que celle-ci est jalouse de la relation qu'il entretient avec Solveig? Restera-t-il vraiment proche d'elle ou va-t-il faire fie de sa promesse pour éviter des problèmes dans un couple qui, contrairement à celui qu'il a voulu formé avec elle, fonctionne vraiment? Là encore ma réponse serait assez catégorique alors je préfère laisser la demoiselle avec ses idées et ma simple phrase précédente, mon idée sur la question est suffisamment affichée avec cette précédente réponse, inutile de plus m'éterniser là-dessus. Par contre, sa phrase suivante me donne de nombreuses idées de réponse... Voir ma tête lorsque je succomberai au charme d'une demoiselle? Elle risque d'être déçue en se rendant compte que c'est une tête que j'ai assez souvent, après tout, toutes les femmes peuvent être charmantes, cela ne veut pas dire que je vais m'attacher avec l'une d'entres elles!

Elle répond ensuite à ma question concernant son pouvoir et je l'écoute avec attention, voilà qui est véritablement intéressant, des capacités supérieurs à la moyenne, un moyen de déceler les moindres secrets de quiconque? Elle est plus dangereuse que je ne l'aurais crû et pourtant, je souris mystérieusement alors qu'elle parle. Je me recule, vidant mon verre d'un coup pour le remplir une nouvelle fois. Je fais tourner mon verre, regardant le liquide qui se balance dans celui-ci avant de relever mon regard pour le déposer sur le visage de la demoiselle. J'hausse finalement les épaules en poussant un petit sourire. "Tu sais, mon regard lorsqu'une fille me charme tu le connais déjà... Je suis quelqu'un d'assez honnête!" Pas du tout, ou en tout cas, pas sur tout mais sur ma vision des relations et mon attirance, oui toujours pour le coup! "Je ne t'aurais pas accompagné jusqu'ici si je ne te trouvais pas extrêmement séduisante! Les charmes féminins sont l'une de mes plus grandes faiblesses, je serai un fieffé menteur si j'affirmais ne pas avoir déjà imaginé toutes les choses que je pourrais faire avec une femme telle que toi!" Après tout, pourquoi mentir? Elle sait déjà que je ne recherche aucun engagement et puis, peut-être pourrait-elle être intéressée? Pour ce que j'en sais... Dans le pire des cas, elle dira non ce ne serait pas la première fois qu'une femme refuse mes avances, cela ne m'empêchera pas de continuer notre conversation, la seule différence sera de quitter cette taverne seul ou ensemble! "Ton pouvoir semble effectivement très intéressant pour être garde, impossible de dire le contraire! Cela étant, j'avoue que je suis curieux... Endurance et agilité? Je serai ravis de tester ces deux points dans un tout autre domaine..." Et je souris doucement, la balle est dans son camp.

Diantre qu’Olivander pouvait avoir une vision négative des relations et de tout ce qui liait un être vivant à un autre. Bon, dans un sens il avait - encore – raison. Même Solveig ne pouvait le nier, parfois pour ne pas dire souvent, les gens se trahissaient les uns les autres sans vergogne. La jeune femme avait été trahit plusieurs fois comme tout le monde, mais cela ne l’avait jamais empêchée de continuer de faire confiance. Il n’y avait que dans une unique situation que malgré elle, elle avait plus tendance à fuir qu’autre chose mais c’était ainsi et à vrai dire, elle le faisait sans même s’en rendre compte. Déviant de sujet, elle entama l’énumération de ses capacités sous l’œil attentif de son vis à vis. Étrangement, il s’était mit à sourire. Ses iris vairons avaient parcourus ses traits à la recherche des signes qui pourraient lui permettre de déchiffrer ce qu’il pensait mais rien ne vint. Alors, elle se contenta de sourire un peu nerveusement et lui prêter également l’oreille quand il décida de lui répondre.

C’est le moment précis qu’il choisit pour lui annoncer qu’il ne l’avait pas suivit pour rien d’autre que ses charmes. Plus encore, il avoua avoir déjà imaginé tout ce qu’il pourrait lui faire. Cet homme était véritablement incompréhensible… Solveig savait qu’elle était une belle femme, elle aurait été bien sotte de ne pas le savoir. Toutefois, c’était bien la première fois que l’on souhaitait sa compagnie et surtout qu’on la suivait à travers les rues d’une ville dans l’unique but de pouvoir fantasmer un peu plus longtemps. Cela sonna assez bizarre à ses oreilles mais elle décida de ne pas l’interrompre, le pauvre avait l’air bien lancé. Quoi que maintenant qu’elle entendit ce qu’il disait, elle se demanda si elle n’aurait pas mieux fait de l’interrompre avant. Cela n’empêcha pas un sourire en coin de fendre son visage.

- Anhw… Je te remercie des compliments. Elle posa son coude sur la table et posa le menton dans sa main. - Aaaah… Les temps ont bien changés hein… ? Elle est loin l’époque ou les hommes se donnaient la peine de faire la cour aux femmes, même à celles avec qui ils ne comptaient que partager une nuit.  Solveig prit un petit air mi déçu mi triste. - Je te semble si facile que tu ne te fatigue pas ? Ou c’est peut-être parce que tu penses que les gardes sont habitués aux goujat ? Tu me diras… Dans un sens tu n’as pas tord… Mais à moins que tu ne te transforme en warg maintenant tout de suite, tu ne pourras pas voir l’étendue ni de mon endurance, ni de mon agilité. De nouveau elle éclata d’un petit rire aigu. - Met y un petit peu plus du tiens et peut-être que je reverrais mon avis ! Son ton était on ne peut plus taquin et elle ne s’en cachait pas. Peut-être même que si il faisait un effort, elle changerait d’avis mais vu le caractère têtue que possédait Solveig, c’était tout de même mal partie pour lui.

Avant qu’il n’eut le temps d’ajouter quoi que ce soit, la garde sentit quelque chose bouger dans sa poche et sursauta violemment. Elle manqua de reverser son verre et d’atterrir sur les genoux d’Olivander. Ce qui ne l’aurait pas gêné à n’en point douté. Mais au lieu de ça, elle poussa un petit cri de surprise tout en plongeant la main dans l’une de ses poches. - Qu’est ce que… Il va éclore ?! S’écria-t-elle tout en tirant le petit œuf bleuâtre de son écrin. - Oli, regarde ! Tout en douceur, elle vint déposer l’œuf gigotant entre eux deux. Quelques coups par ci, quelques coups par là et il ne fallut pas très longtemps à la petite créature pour émerger. - Regarde moi cette merveille… Dit-elle dans un souffle. Ses mains s’approchèrent lentement du petit teisheba mais avant qu’elle n’eut le temps de le toucher, il lui asséna une bonne décharge électrique qui fit hérissa ses cheveux sur son crâne. - Je l'adore !    

Oh bien-entendu ma proposition pourrait sans doute choquer quelques âmes pudibondes, ce n'est pas forcément le chose que l'on attend d'un homme ayant une certaine bienséance mais que voulez-vous? Je ne vais certainement pas me mettre à cacher ce que je pense, après tout pourquoi diable devrais-je le faire? Je suis un homme en parfaite condition et en plein dans la fleur de l'âge, elle est une ravissante jeune femme qui doit également avoir eut son lot d'aventures... Entre adultes, pourquoi perdre son temps avec les futilités? Pour peu que le message est clair et les attentes parfaitement exprimés, je ne vois aucunement de raisons de jouer un petit jeu de dupe inutile... Je sais ce que je veux, à elle de voir si elle désire ou non se laisser tenter! Comme je l'ai déjà signalé, je ne vais pas me vexé si elle ne donne pas suite à mon offre mais si elle le fait et bien... Je lui propose une nuit à nulle autre pareille et rien de plus! Cela étant, la demoiselle arbore un sourire en coin et me remercie pour mes compliments, cela n'est aucunement nécessaire après tout, je ne fais qu'énoncer des faits jusqu'à présent, je n'ai pas réellement besoin de mentir ou de feindre un quelconque intérêt, la belle est attrayante alors pourquoi devrais-je forcer les traits? Le reste de son discours me fait doucement sourire cependant, faire la cour pour une seule nuit? Je n'ai pas pour habitude de courtiser une demoiselle que je désire uniquement coucher dans mes draps soyons honnêtes, je n'ai jamais pensé cela nécessaire et même si je sens un peu de taquinerie dans ses paroles, je ne peux tout même pas lui laisser dire ainsi n'importe quoi...

"Voudrais-tu que je te courtises? Je le peux si cela te fais tellement envie mais soyons honnêtes, nous savons que cela ne changera rien, le résultat sera le même et la proposition n'aura pas été modifiée... Non je ne te pense pas facile, pas plus que quiconque en réalité, je ne sais pas si tu as l'habitude des goujats non plus, mon offre est on ne peut plus honnête : un instant de plaisir entre adultes qui sont d'accord sur le fait que ce ne sera rien de plus! Je trouve cela moins goujat d'énoncer directement les faits plutôt que de te promettre milles merveilles que tu n'auras pas et concernant ta remarque suivante... Il faut essayer pour le savoir! Je pourrais te surprendre à moins que... Je souris doucement, elle n'est pas la seule capable de taquiner l'autre après tout... "À moins que tu n'es grandement exagérée tes compétences physiques et que tu ais peur que je ne m'en rende compte si tu acceptes ma proposition?"

Après tout, je peux provoquer son ego, qui sait c'est peut-être ce qui me permettra de faire pencher la balance en ma faveur? Si cela reste un non et bien soit, je n'en ai cure, je suis venu ici sans rien attendre de spécial, dans le pire des cas j'aurais bu en charmante compagnie, dans le meilleur j'aurais gagné une nuit avec la belle! Je suis gagnant quoi qu'il arrive... Mais soudain, alors que tout va pour le mieux, voilà que la demoiselle sursaute! Elle glisse la main dans sa poche et en sort l'oeuf qu'elle a acheté précédemment, affirmant qu'il va éclore et le mettant entre nous... La créature qui en sort semble quelque peu énergique puisqu'elle envoi un choc à la jeune fille qui affirme qu'il est adorable... Je dois dire qu'encore une fois, je ne trouve rien de réellement attirant à un familier, pour moi c'est une perte de temps cependant, je ne peux m'empêcher de sourire, je reprends une gorgée de rhum en souriant doucement, après tout... La demoiselle crois au destin n'est-ce pas?

"Adorable oui... Par ailleurs, je trouve cela intéressant de voir qu'il sort de son oeuf à ce moment précis! Une naissance alors qu'on parle justement de ce qui amène à ce moment précis? Si je croyais au destin je dirais que c'est un signe en ma faveur!"

Voulait elle qu’il l’a courtise ? Pourquoi pas ! Cela était une chose fort agréable et surtout amusante. Ce que préférait d’ailleurs la jeune femme, dans les échanges romantiques de quelque nature qu’ils fussent, était bel et bien la partie séduction. Et cela allait aussi lorsque c’était elle qui s’essayait à ce genre de jeu. Quoi qu’elle était sans doute bien trop directe et maladroite pour que cela soit subtil et délicat comme certain savaient le faire. De plus, il était rare que quelqu’un lui tape suffisamment dans l’œil pour qu’elle prenne l’initiative de faire du rentre dedans. Malheureusement, avant même qu’elle puisse espérer qu’il tente quoi que ce soit, il lui indiqua que cela ne changerait rien. Soit, cela aurait peut-être pu mais ils n’en sauraient jamais rien puisque Olivander se montrait frileux. « Le beurre, l’argent du beurre et surtout les fesses de la crémière mais surtout sans se mouiller ! » pensa la jeune femme dont l’hilarité vint dessiner un sourire aux coins de ses lèvres. Sans parler de son excuse qui équivalait à un flop aux oreilles de la blanche. Énoncer directement les faits tout en maniant les mots et les gestes de façon à donner l’eau à la bouche, était-ce impossible ? Non. Plus encore, il tenta de remettre en cause les talents de la garde, qui cette fois, ne reteint pas un rire.

Rire bien vite stoppé par le mouvement qu’elle avait sentit dans sa poche et qui lui fit effectuer un bon grandiose sur sa chaise. Ni une ni deux, elle avait plongé la main dans sa poche afin d’en sortir l’œuf qu’elle avait acheté sur le marché un peu plus tôt. D’un simple coup d’œil elle avait constaté les petites fissures qui s’étaient formés ci et là. De prime abord elle s’était demandée si elle ne l’avait pas fracturé dans un faux mouvement et avait faillit se mettre à geindre. Mais une fois posé sur la table, la nature des fractures s’avéra être tout autre et en quelques secondes un petit teisheba groggy s’était mis à flotter nonchalamment au dessus de la table. Solveig était bien trop curieuse et s’était risquée à une caresse qui lui avait valut une bonne décharge. Sans doute un peu folle également, elle avait trouvé cela adorable. En vérité c’est exactement ce qu’elle attendait d’un tel compagnon ! Son observation fut toutefois de courte durée puisque les paroles d’Oli la rappelèrent à l’ordre et encore une fois elle éclata de rire.

- Quoi ? Ne compte pas sur moi pour pondre un marmot de plus ! Sans compter que parler de naissance afin d’attirer quelqu’un dans ton lit… Brrrrh… Trouve donc une de ses femmes non mariés et trop vieille pour l’être qui tueraient pour posséder un ventre rond et du vomit sur l’épaule. Tu auras sans doute du succès vu ton patrimoine génétique. Parce qu’il fallait être honnête, la musculature et la taille d’Olivander ne laissaient pas à désirer. Tout tendait à montrer qu’il ferait des enfants robustes. Mais à ce niveau Solveig avait suffisamment donné et Samaël lui suffisait amplement ! Se désintéressant du brun, elle tourna les yeux vers le petit animal qui la regardait de ses petits yeux sombres. - Par contre…Pourquoi tu es là toi… Il faut nommer un familier pour qu’il vienne au monde. Toi je ne t’ai pas encore nom...Oh ! Fit-elle tout en ouvrant grand les yeux et en se mettant à tapoter ses mains entre elle. - Bien sur que si tu as déjà un nom ! Puisque je l’ai choisis avant même d’acheter un œuf ! La magie des familiers est véritablement fascinante ! Maintenant, il faut tout de même que je sache si tu es une demoiselle ou non, sinon ce nom pourrait ne pas te convenir mais vu ta taille… Tandis qu’elle approchait ses mains, il lui envoya une myriade de petites décharge en poussant un hululement mécontent qui la firent grimacer mais cela ne l’arrêta pas.

- Ah aussi, Olivander. Si tu abordes toutes les femmes de cette façon, je doute que tu en mettes beaucoup dans ton lit ! Non pas que tu sois laid. Mais si tu ne te donnes même pas la peine de te fatiguer un peu pour les obtenir… Puis remettre les capacités en doute… Anhw… Cela ne donne pas envie de prouver le contraire ! J’ai passé l’âge de devoir prouver quoi que ce soit. Elle lui lança un regard en coin avant de serrer les dents suite à une nouvelle salve électrique. - Laisse toi faire… Grogna-t-elle à l’attention de son familier. - Je disais donc. La drague n’empêche pas d’être honnête sur tes intentions, moi je pense surtout que tu es un flemmard ! Ou un couard peut-être. Ou les deux ? Si elle n’était pas en train de se débattre avec le petit animal, elle lui aurait sans doute offert un petit sourire moqueur. - Si tu es aussi égoïste au lit, ça ne doit pas être très amusant…Soupira-t-elle avant de pousser un petit cri victorieux. - Un petit monsieur ! Ton nom t’ira parfaitement ! Puis elle le laissa enfin tranquille et il se contenta de lancer de petites étincelles tout en restant en suspend au dessus de la table.

Je dois avouer que je soupire doucement, je ne peux cacher ma déception sur ce point en réalité... Pourquoi vouloir à ce point se faire courtiser? Cela me dépasse totalement! C'est n'est qu'une rencontre hasardeuse qui nous a mené jusqu'à une taverne, il n'y a ni sentiment ni alchimie aucune, le fait de courtiser quelqu'un implique forcément de se battre et de faire des efforts! Pourquoi diantre voudrais-je faire cela si mon objectif n'est rien d'autre qu'une nuit suite à laquelle j'oublierai son nom et elle ne connaîtra toujours pas le mien? Non, je ne comptes pas me rendre à son balcon pour lui déclamer de la poésie, cela serait on ne peut plus ridicule en réalité, je ne vais jamais le faire pour personne c'est une évidence mais cependant, j'aurais sans doute dû m'attendre à ce que ce soit ce qu'elle veut de moi, après tout elle a prouvé qu'elle est une grande romantique... J'espérais cependant qu'elle soit intelligente et non pas aveuglée par des espoirs ridicules! Elle ne peut s'empêcher de rire lorsque je remet en cause ses capacités puis s'extasie sur son petit familier qui vient d'apparaître, une créature visiblement furibonde qui lui envoi des décharges en guise de remerciement et le pire c'est qu'elle trouve cette bestiole adorable? Décidément, les personnes comme elle je n'arriverai jamais à les comprendre, et bien... Peu m'importe, je ne suis pas le genre de personne à m'offusquer suite à un reçu et je ne vais certainement pas m’abaisser à changer ma façon de faire... Solveig est certes une femme désirable, mais elle ne l'est pas suffisamment pour que je me change en une chose aussi pitoyable qu'un barde par exemple!

Elle répond cependant concernant ma dernière phrase et je ne peux m'empêcher d'éclater de rire... Un marmot? Non merci comme si je voulais d'un enfant ou de naissance! Je parlais juste de l'apparition du familier et non pas d'une volonté propre, un enfant est la plus grande malédiction que l'on puisse recevoir, si le capitaine qui m'a "prit sous son aile" n'avait pas vu en moi un fils, il serait probablement encore vivant aujourd'hui! Après tout, je l'ai tué de mes mains... Je ne veux pas d'enfants, je n'en voudrais jamais! Cela ne sert à rien d'autre qu'à gâcher votre liberté et en plus un enfant avec une indécrottable romantique comme elle? Ce serait le meilleur moyen de me retrouver attaché à une femme qui ne voudrait pas me laisser échapper à mes responsabilités non merci! Je pourrais changer d'apparence, de nom et de vie mais je me suis habitué à celle que je mène donc non, cela ne m'intéresse pas! Je reprends une gorgée de rhum avant d'hausser les épaules. "Merci pour le conseil mais non merci, je ne suis pas désireux d'avoir un héritier loin de là même!"

Enfin bon, visiblement la demoiselle et moi n'avons vraiment pas la même vision des choses puisqu'après s'être battu avec son familier pour connaître son genre, voilà qu'elle revient à la charge et je l'écoute plus par politesse qu'autre chose, non vraiment? Je ne peux que sourire puisqu'elle parle de mes conquêtes et de ma manière de faire, égoïste moi? N'est-elle pas celle qui a en premier jugé mes capacités en affirmant que je ne pourrais voir les siennes? Enfin bon quelle importance? Je n'ai pas pour volonté de me lancer dans un tel débat, elle refuse ma proposition, qu'elle reste donc avec les souvenirs de cet homme qui a brisé son coeur, je suis certain que j'aurais pu lui changer assez aisément les idées mais c'est sans doute mieux que rien ne se passe, c'est le genre de femme qui aurait fini par vouloir me revoir. Cependant, je suppose qu'il est tout de même utile de lui faire une démonstration. Je me lève donc pour déplacer ma chaise, l'approchant simplement de la sienne et venant m'installer à ses côtés. Je prends sa main dans la mienne et vient caresser sa joue de l'autre en plongeant mon regard dans le sien avec un petit sourire en coin.

"Je pourrais me montrer doux, te conter fleurette et te faire croire que cela a de l'importance... Te sentirais-tu plus désirée alors?" Je retire ma main de sa joue en ne la lâchant pas du regard, je finis par soupirer doucement. "A quoi bon dis-moi? Vois-tu je ne vais pas te parler de mes conquêtes, ce n'est pas le genre de chose à dire à une demoiselle, libre à toi de croire qu'elles sont peu nombreuses ou pas d'ailleurs, je m'en moque... Tu dis que je suis couard?
C'est tout l'inverse, n'importe quel lâche peut séduire, l'honnêteté est bien plus dur à utiliser... Tu dis que remettre en doute tes capacités ne donne pas envie, c'est pourtant ce que tu fais en disant que je suis sans doute égoïste et que donc cela ne doit pas être amusant... A ce propos d'ailleurs tu me traîte d'égoïste, je pense que c'est tout le contraire, je ne vais pas t'abreuver de fausses promesses ou de compliments inutiles... Tu es une femme désirable Solveig, assez pour que je te fasses ma proposition, tu voudrais que je fasse plus d'effort alors que toi et moi savons que cela ne changerait rien? Je pense que tu es intelligente, c'est pour ça que je préfère être honnête plutôt que de te traiter comme une imbécile en te faisant croire n'importe quoi en te courtisan mais bon... Libre à toi de préférer l'inverse... Je me demande cependant. Combien de promesse t'as fait cet homme qui t'a brisé le coeur?" Je lâche sa main avant de hausser les épaules une nouvelle fois. "Enfin, puisses-tu trouver un homme qui te dira que tu es une reine... En espérant que cette fois il le pensera!"

Les iris de Solveig étaient maintenant rivés sur Azazel qui captait toute son attention, sa façon de se mouvoir, de flotter, de la fixer tout en émettant de ridicule éclair menaçant. Il était véritablement génial à regarder. Contrairement au débat stérile qu’elle entretenait avec Olivander. Pendant quelques secondes elle se demanda sur quel genre de numéro elle était tombée. Un mauvais c’était certain mais bon, il n’était pas totalement imbuvable non plus. Quoi qu’il était rare que Solveig soit agacée par une personne. Oli pouvait en être fier. Ou pas. Tout dépendait le point de vue. Supposant qu’il n’avait plus rien à dire, elle prit son verre afin de boire. Vu la situation cela ne lui ferait pas de mal. Toutefois, il reprit finalement la parole, lui signifiant que non, il ne comptait pas avoir d’enfant. Pour le coup, elle en aurait mit sa main à couper. Et pour être honnête, sa réponse à elle n’avait eut d’utilité que pour repousser ses avances ridicules. Tournant vaguement les yeux dans sa direction, elle haussa les épaules. Après tout, ne valait-il mieux pas qu’un tel homme ne soit pas père ? Elle n’était personne pour en juger mais elle supposa que c’était bien mieux ainsi.

Contre toutes attentes, il se leva, prit sa chaise et se rapprocha d’elle. L’un de ses sourcils blancs se haussa tandis que ses yeux laissaient lire une certaine perplexité. Qu’allait-il donc encore faire ? Vu ce à quoi elle avait eut affaire jusqu’ici, elle craignait le pire. Et elle eut bien raison puisqu’il prit sa main avant de glisser l’autre sur sa joue. Pour une fois, Solveig n’ouvrit pas la bouche. Elle se contenta de l’observer interdite, se demandant ce qu’il lui réservait. Elle ne tarda pas à le savoir. C’était définitif, cet homme ne comprenait rien aux femme et quand elle disait rien, c’était rien. Niet. Le néant. Qui lui demandait de faire croire que cela avait de l’importance ? Qui lui demandait de compter fleurette ? Il faisait lui même ses propres plans sur la commette. La garde n’en fut que plus dépitée. Lorsqu’il retira sa main de sa joue, elle retourna s’accouder à la table de celle qui était libre tout en le regardant déblatérer d’un air blasé. Quoi qu’il puisse lui dire, il était à côté de la plaque. Mais le pompon arriva lorsqu’il évoqua de nouveau Valentino. Sans doute la fois de trop parce que pour la première fois depuis de nombreuses années, Solveig fronça les sourcils et son regard se durcit. Enfin, il relâcha sa main et termina son long épilogue.

Solveig ne lui répondit pas tout de suite, elle n’avait pas envie d’être trop désagréable. Non, à la place, elle termina son verre et le reremplit. Elle prit une garde inspiration, s’étira et décida enfin qu’elle était suffisamment calme.

- Crois-tu qu’un homme avec ton comportement soit attirant ? Elle croisa les jambes tout en se tournant vers lui. - Libre à toi de penser que c’est le cas. Mais je peux t’assurer que n’importe quelle femme appréciera qu’un homme prenne un minimum le temps de la courtiser avant de n’être qu’un nom parmi tant d’autre. Personne ne te demande de faire croire que cela à une véritable importance, ni d’inventer des promesses que tu ne tiendras jamais. Nous savons tous ce que signifie «  rencontre d’un soir » ou « amusement passager » ou « amant ». Il n’y a que toi qui croit qu’en prenant un peu de temps pour quelqu’un tu te retrouveras avec une femme réclamant toute ton attention. Je me fiche bien de tes conquêtes passées ou à venir. Je te parle de l’instant présent. Si je partage la couche d’un homme ce n’est pas parce qu’il  m’a dit au détour d’une rue que j’étais séduisante. Auquel cas je pourrais d’ors et déjà rajouter des dizaines de nom à la liste d’attente. Et puis, depuis quand un homme qui tente de séduire une femme n’est pas honnête ? Séduire en l’étant, là est toute la difficulté. Soupirant elle passa une main dans ses cheveux et son regard se perdit de nouveau sur le petit teisheba qui commençait étrangement à s’agiter. - Tu as remis mes capacités en doute dans le but de me provoquer, je suppose en pensant que je voudrais te démontrer le contraire. Je remet tes capacités en doute pour t’exprimer quels points font que tu ne me mettra jamais dans ton lit. Alors effectivement, maintenant cela ne servira plus à rien. Son regard s’affina, se fit plus félin et aussi beaucoup plus morose. - Ne reparle pas de lui. Tu ne le connais pas. Il m’a fait une unique promesse et c’est à moi de décidé d’y croire ou non. De plus, il ne m’a pas brisé le cœur. Et c’était la triste vérité. Son cœur avait été brisé il y avait bien sept longues années. Sauf qu’elle ne comptait pas l’avouer à une personne telle que lui. - Je ne cherche pas un homme qui me traite en reine. Je n’en suis pas une. En vérité, je ne recherche rien. Si je tenais tant à laisser quelqu’un entrer dans ma vie, cela serait déjà le cas. Or, ce n’est pas le cas. Alors par pitié, cesse donc de croire que tu sais ce que je veux.

Et comme pour ponctuer sa tirage, Azazel s’approcha du brun avec curiosité et lui envoya une petite décharge au niveau de la main. Ce qui eut pour effet de déclencher l’hilarité de Solveig. - Je n’aurais pas mieux dit ! S’esclaffa-t-elle tout en se tenant le ventre.  

Décidément cette jeune femme est stupide... Mon comportement? Mon comportement n'est rien d'autre que le reflet de la personne avec laquelle je parle! Certes je me demande comment nous en sommes arrivé là, sans doute ma franchise dans certain domaine n'a pas aidé, après tout j'aurais pu faire semblant de m'intéresser à elle pour autre choses que son physique ou ses courbes, j'aurais pu faire croire que je la désire ardemment et la courtiser comme elle le désirait mais oui, je trouvais cela inutile! L'ais-je pris pour une fille facile? Pas plus qu'une autre je dirais, il faut juste croire qu'aujourd'hui je ne voulais pas faire le moindre effort! Après tout, elle est certes belle et désirable, le genre de femme pour laquelle j'aurais normalement fait des efforts mais, je pense que son discours m'a quelque peu énervé en réalité! Bien avant que je ne lui propose une nuit des plus plaisantes en ma compagnie elle m'est apparue comme une idiote romantique, de plus elle a promit de répondre à mes questions mais a inventé des réponses pour ne pas dire la vérité et puis aussi, cette manière de se montrer triste pour un homme quelconque, je déteste ce genre de façon d'être... Pourtant j'écoute la jeune femme et je me rends compte qu'elle a parfaitement raison, ma manière de parler ou encore d'agir n'a rien de séduisante... Bien au contraire, j'ai l'air d'un barbare qui ne pense qu'à ajouter une femme sur son tableau de chasse et, même si d'une certaine manière c'est effectivement le cas, cela ne ressemble en aucun cas au personnage que je me suis créé en quittant ma vie de pirate...

Alors, pendant qu'elle me parle, je l'observe... Certes elle n'est pas très intelligente si elle pense la moitié de ce qu'elle dit, en plus voilà qu'elle s'énerve parce que je critique son ancien amant... C'est triste et pourtant, il y a autre chose qui m'attire plus que ses paroles à cet instant : Ses sourcils sont plus froncés que jamais, apparemment elle n'a vraiment pas apprécié que je parle de cet homme... Encore une fois, je ne peux pas lui donner tord dans ses paroles, je ne sais pas exactement à quel moment je me suis dis que la demoiselle ne valait pas la peine que je fasse des efforts! Pourtant, physiquement elle est proche de la perfection, pas trop maigre mais pas trop en chaire, des atouts évident, une peau cuivrée qui me fait déjà ressentir tout son exotisme et ses attributs animaliers qui lui donne un petit charme! Pourtant, il est évident que dans ma précipitation et dans mon énervement fortement ridicule, j'ai perdu toute chance de goûter à ce plaisir! Certes je pourrais me satisfaire d'une professionnelle cependant, certains mets sont plus intéressant car ils sont rares et je doute pouvoir croiser une femme telle que celle-ci dans n'importe quel bordel en réalité! Soudain, une petite décharge se fait dans ma main, le familier de la belle vient de la venger inconsciemment mais surtout il vient de me donner le déclic pour savoir exactement quoi faire, je ne coucherai pas avec elle ce soir, mais inutile de me bloquer toute opportunité, si elle me haït je ferme une porte alors qu'honnêtement, je peux faire fie de son aveuglement pour une cause plus grande...

Je dépose une main sur mon front, baisant la tête et soudain, ma voix se fait entendre... "Je suis désolé Solveig, je ne peux pas continuer ainsi... Je vous ai mentis!" Je relève la tête et mes yeux sont larmoyants, l'avantage quand on a l'habitude de mentir c'est que l'on devient facilement maître... Mon rythme cardiaque est relativement normal, peut-être un peu plus rapide mais rien d'étrange pour un homme au bord des larmes, ma respiration saccadée mais uniquement par quelques sanglots que je semble retenir. "Je ne voulais pas vous blesser mais... Je n'avais pas le choix! Non... C'est faux, j'ai juste fais le mauvais choix! Je ne suis pas noble! En réalité même mon nom n'est pas celui que je vous ai donné!" Et voilà que j'enfuis ma tête sur la table, comme un pauvre hère qui a un poids sur les épaules et n'est pas capable de le supporter plus longtemps! "Je m'appel Robhan Vrynn! Je n'y connais rien en pierre parce que je ne les collectionne pas, en réalité je ne suis même pas noble!" Je relève la tête, plongeant mon regard dans le sien, un regard qui respire la sincérité... J'ai tué mon propre "père" adoptif et j'ai réussi à faire croire que je le pleurais alors pensez-vous que mentir à une femme soit plus difficile? "Je vais tout vous dire..." Je souffle fortement en regardant la demoiselle comme pour reprendre mon calme. "Un homme est venu me voir alors que j'étais dans la navette, il m'a remit des vêtements nobles, ceux que je porte actuellement, et m'a offert une grande somme de cristaux pour vous approcher, il voulait que je discute avec vous, que je découvre comment vous faire du mal... Il ne m'a pas dit pourquoi mais ma soeur..." Et j'éclate en sanglot, me mettant à pleurer sincèrement, chose on ne peut plus aisé en réalité. "La seule chose vraie de notre rencontre c'est mon histoire, sauf que comme je vous l'ai dis, nous sommes rentrés bredouille!"

Je souffle une nouvelle fois, prenant quelque seconde pour me calmer. Il faut que je finisse cette histoire... "Peu de temps après mon retour, ma soeur est tombée malade et je ne suis endetté pour son traitement... Malheureusement, elle doit prendre des médicaments à vie! Vu son état je ne peux plus prendre que des quêtes sans danger car s'il m'arrive quelque chose, personne ne pourra s'occuper d'elle... Oh ma pauvre Macha!" Et je repars d'un sanglot... "Malheureusement, de telles quêtes ne rapportent pas grand chose alors, je me tue à la tâche et soudain, un homme portant un cape apparaît et m'offre une bourse pleine de cristaux pour ce "contrat"... Je me suis dis que je ne vous connait pas, que je peux bien faire cela, avec une telle bourse, je pourrais rembourser mes dettes et payer les médicaments de Macha pendant un long moment..." Je jette soudain la bourse pleine sur la table, comme si je haïssais cet objet. "Mais je ne peux pas! Vous semblez si gentille, vous m'avez conseillé avec la pierre sans même me connaître, en plus vous êtes une garde! Vous aidez les gens... Macha aurait honte de moi et a raison! Je suis désolé, je voulais juste aider ma sœur... Pardonnez-moi!" Et je recommence à pleurer, comédie des plus maîtrisée : nouveau nom, nouvelle histoire, nouveau personnage... Peut-être pourrais-je jouer le rôle de l'aventurier prêt à tout pour sa sœur pour séduire la jeune fille si on se revoit une autre fois? Voyons déjà si elle mord à l'hameçon...

Solveig s’attendait à beaucoup de chose. Mais certainement pas à ce qui allait suivre. Elle s’était fait son idée d’Olivander. Un riche coureur de jupon, imbu de sa personne et persuadé que tout lui était dû. Elle allait même s’apprêter à quitter la table. Chose qui était sans doute une première dans la vie de la jeune femme. Pourtant, avant qu’elle n’ait eut le temps d’amorcer un quelconque mouvement, il passa sa main sur son front, baissa la tête et s’excusa. Inconsciemment les oreilles de la jeune femme pivotèrent de façon à pouvoir écouter tout ce qu’il avait à dire. Ses yeux quant à eux, firent mine de l’ignorer et de se concentrer avec acharnement sur le liquide rougeâtre qui tournait dans son verre. Malheureusement pour elle, la garde était bien trop empathique pour ignorer un tel moment de désarroi, alors même si il n’avait pas encore exprimé le pourquoi du comment il avait menti, son air se radoucit légèrement.

Le mensonge était une chose qu’elle exécrait. Au delà du fait qu’elle était une piètre menteuse, elle n’aimait pas cela. Il était bien plus agréable de souffrir d’une vérité que d’être heureux d’un mensonge. Sans parler du fait que la vérité finissait toujours par faire surface. C’était une chose qu’elle avait vérifier avec le temps et Olivander ne faisait que confirmer la règle. Elle était étonnée, il fallait le dire. Cet homme avait réussit à lui mentir de bout en bout sur tout ce qui le concernait. Identité, vie, rang. Tout n’était que poudre aux yeux depuis le début. Alors même si elle voulait compatir et que les larmes qui coulaient sur ses joues pesèrent sur son cœur. Elle ne put s’empêcher de lui en vouloir. Il lui expliqua ensuite ne pas s’appeler Olivander mais Robhan, ne pas être noble mais un pauvre aventurier et pour couronner le tout il avait été payé pour l’approcher. Qu’est ce que c’était que cette histoire ? Elle ne savait pas quoi penser de tout ceci. Elle était partagé entre l’envie de croire ce qu’il disait, de compatir à sa douleur, de l’aider mais elle trouvait aussi cela étrange que quelqu’un ait pu lui mentir aussi éhontément sans qu’elle ne se rende compte de rien. Elle avait bien perçu quelque chose plus tôt, sur le marché… Mais cela ne lui avait pas mit la puce à l’oreille. Diantre qu’elle était naïve de faire ainsi confiance aux gens. Mais elle était ainsi.

Finalement il lança sa bourse sur la table et s’effondra sur cette dernière. Solveig, toute maladroite et mal à l’aise qu’elle était, se mit à lui tapoter l’épaule frénétiquement. - Allons, allons… Calme toi. Tout le monde nous regarde… Dit-elle les dents serrées tout en lançant des regard à droite et à gauche. Elle disait vrai. Plus de la moitié des clients s’étaient retournés pour les regarder, certains étaient amusés, d’autre plus agacés et le tenancier la regardait d’un air mauvais comme si elle venait de faire la pire chose possible.  Après cela, elle finit son verre d’une traite et le remplit de nouveau. Dire que c’était sensé être une journée de détente. - Bon… Euh… Fouinant dans sa poche, elle déposa quelques cristaux et se leva. - Nous devrions aller prendre l’air. Je ne suis pas bien sûre d’avoir tout saisit de ton histoire. Dit-elle en grommelant, faisant signe à Azazel de la suivre. Ce qu’il fit, de loin et en jetant constamment des regards courroucés à Oli.

Une fois à l’extérieur, elle croisa les bras sur sa poitrine et se tourna vers le brun. - Et tu ne sais pas qui t’as payé, ni pour quelles raison ? Je ne me souviens pas d’avoir un ennemi suffisamment tenace pour qu’on veuille s’en prendre à moi. Encore moins de cette façon. Puis même… Franchement. M’approcher ? Pourquoi ? Je ne détiens pas d’information, je ne suis pas riche. Je suis une garde quelconque ! Elle prit sa tête entre les mains et se mit à faire les cent pas. - Qu’est-ce qu’elle a ta sœur ? Pour que tu ais tant besoin d’un traitement. Aaaah. Tout ça m’embrouille… Tu étais Oli, maintenant tu es Rob… Pourquoi ? Se demanda-t-elle tout en essayant de faire la part des choses dans toute cette histoire. Elle était troublée, c’était le moins que l’on puisse dire.  

Quand je m'excuse, ses oreilles se tournent vers moi, signe qu'elle m'écoute. Bon, je n'avais pas réellement prévu que la demoiselle deviendrait la cible de regards accusateurs et durs, je pourrais presque m'en vouloir pour être parfaitement honnête cependant, cela vaut le coup! En effet, la demoiselle est gentille, très gentille, trop gentille! Après tout, ne dit-on pas que bon et bête commencent par la même lettre? Il est évident qu'elle fait preuve d'une grande empathie, suffisamment pour se laisser mener par le bout du nez! Mon petit piège fonctionne parfaitement, mon histoire est plausible, inhabituelle certes mais suffisamment pour que la demoiselle me laisse le bénéfice du toute! Lorsque je lance ma bourse sur la table avant de faire semblant de m'écrouler sur celle-ci, la demoiselle me tape maladroitement l'épaule, elle arrive à faire preuve de compassion face à un fieffé menteur tel que moi? Sans compter que je suis encore en train de lui mentir, sans doute plus que précedemment en plus... Au moins tout à l'heure, il y avait un semblant de vérité, certes mon discours était stupide et maladroit probablement, encore une fois, parce que je ne jugeais pas que la demoiselle vaille la peine que je fasse le moindre effet, jugement stupide en fait, certes son discours est ridiculement niais mais je n'ai pas besoin qu'elle parle pour ce que j'attends d'elle alors j'aurais dû faire abstraction de cela pour me concentrer sur l'important : le plaisir qu'un tel physique m'apporterait une fois accroché à mon tableau de chasse! Oui, je suis sans aucun doute un connard parfois mais que voulez-vous? On ne se refait pas!

Bref, quoi qu'il en soit la demoiselle jette des cristaux sur la table et m'entraîne dehors sous le regard des personnes présentes... En plus c'est elle qui a le mauvais rôle et elle a payé nos boissons! Je ne m'en sors pas si mal! Bien-entendu, ce qui était prévisible, une fois hors de l'établissement, elle se tourne vers moi en croisant les bras sur sa poitrine. Empathique et gentille certes mais pas stupide, enfin pas pour certaines choses car je continue à dire que sa vision des relations est des plus ridicule! Mais au moins, elle ne tombe pas si facilement que cela dans un piège qui ne serait pourtant pas évident pour tout le monde, ainsi, en tout logique, elle me demande si je ne sais vraiment pas qui m'a "engagé" ou pour quelle raison... Je pourrais bien-entendu inventer un mensonge quelconque et décrire n'importe quel pauvre type cependant, pour qu'un mensonge reste cohérent il est important de ne pas donner de détails superflus qui risquerait de lui mettre la puce à l'oreille! Le moins d'informations possibles ce qui signifie le moins de chance de m'emmêler les pieds... Il ne faudrait pas s'embourber dans un trop gros mensonge de sorte à ce que les incohérences ne se remarquent pas, naturellement si l'invention est contrôlée, il n'y aura aucune incohérence. Heureusement, jeune femme est une vraie pipelette! Un moulin à parole impossible à arrêter et de ce fait, elle enchaîne ses paroles, énonçant des motifs quelconques mais me donnant surtout largement le temps de planifier chaque étape de mon histoire!

Lorsqu'elle termine enfin son monologue, je laisse passer un petit soubresaut, dû à un sanglot relativement réaliste et je secoue la tête. "Je l'ignore malheureusement... Il porté une cape et un capuchon, il était plus petit que moi mais je n'ai jamais vu son visage... Je suis stupide d'avoir accepté, c'est évident que c'était un homme louche! Tout ce que j'ai vu c'est une mèche de cheveux qui dépassait de son capuchon, elle était noire... "Des cheveux noirs, cela n'a rien de rare... Soudain, je soupire doucement, apparemment déçu de ne pas réussir à me rappeler plus... Mais c'est le moment que je préfère, celui durant lequel je peux mentir car je ne suis sûr de rien, le moment des suppositions. "C'est peut-être parce que vous êtes gardes justement? Peut-être un criminel que vous auriez arrêté ou un membre de sa famille?" Soudain j'ouvre grand les yeux, une femme telle que Solveig, il est évident qu'elle a eut d'autres conquêtes alors... "Ou alors... Il m'a dit de vous approcher, de voir ce qui pourrais vous blesser mais peut-être pas pour vous blesser! Il m'a dit de vous parler de sentiment... Peut-être un ancien amant qui voudrait savoir si vous pensez encore à lui ou un amant jaloux voulant savoir si quelqu'un l'a remplacé?" Ce serait fortement possible et en plus cela explique notre discussion sur les sentiments... Soudain elle parle de ma "soeur" et j'ai presque immédiatement les larmes aux yeux. "Ma soeur... Elle a voulu m'aider à boucler les fins de mois comme on dit et elle s'est mise en tête de travailler bien trop... Elle a utilisé sa magie encore et encore jusqu'à subir l'endo-loris... On dit qu'avec du repos, la victime se calme au bout de deux semaines? Ma soeur a été soigné de la maladie oui, mais avant que je ne puisse intervenir, elle souffrait tellement qu'elle s'est mutilée... Elle ne peut plus travailler et souffre au point d'avoir besoin d'anti-douleur presque en permanence alors qu'elle ne souffre plus de la maladie, ce sont ses propre mutilations qui la détruise maintenant... Je ne peux pas la laisser ainsi vous comprenez?" Et je me remets à pleurer...

A peine eut-elle finit de parler, qu’un léger sanglot souleva de nouveau Olivander. « Le pauvre » pensa-t-elle une fraction de seconde. « Cesse donc de le plaindre, il a mentit ! » tenta-t-elle, sans grands succès, de se rappeler à l’ordre. Après tout, il semblait avoir une très bonne raison de lui avoir mentit ainsi mais tout de même… Enfin, il y avait plus important. La description qu'il lui offrit de l’homme qui semblait lui en vouloir. Et comme il l’avait dit, c’était vague. Bien trop vague pour qu’elle puisse identifier cette personne. Elle creusa tout de même son esprit, qui sait, peut-être qu’un visage lui reviendrait. Oli émit à son tour des suppositions. Le fait qu’elle soit garde, qu’elle ait arrêté quelqu’un ou bien Thépa. Ce n’était pas impossible et ça ne serait pas non plus la première fois que quelqu’un lui en voulait pour une arrestation qui n’était pas de son fait. Toutefois, ils cherchaient la plupart du temps à les tuer. Non pas à les blesser psychologiquement. Cela ne l’aidait pas et elle continua de cogiter.

Brusquement, les yeux du brun s’agrandirent. Ceux de Solveig en firent de même lorsqu’il lui avoua que l’homme encapuchonné lui avait dit de lui parler de sentiment. Que cela pouvait être un ancien amant. Mais… C’était impossible. Tout les hommes dont elle avait partagé la couche, n’avait jamais suffisamment discuté avec elle pour savoir ce genre de chose et surtout elle ne voyait personne qui aurait pu lui en vouloir à ce point. Quoi que... Elle réfléchit quelques instant, le nom de Valentino lui effleura l’esprit mais elle avait encore bien trop confiance en lui pour le soupçonner d’une telle chose. Non… C’était… Elle ne trouvait pas de réponse. Du moins, elle n’en trouva pas jusqu’à ce qu’une brillante idée lui vienne. Elle savait comment démêler toute cette affaire.

Enfin, ils en revinrent au sujet principal. La sœur d’Olivander. Solveig devait admettre qu’elle n’y connaissait rien en maladie magique mais comme tout le monde dans ce royaume, elle avait entendu parler de l’endo-loris. Fort heureusement pour elle, elle n’avait aucun risque de la subir puisque son pouvoir coulait constamment dans ses veines. Mais elle n’imaginait pas la souffrance que cela devait être. Puis il s’effondra de nouveau, en larme.

La jeune femme passa une main sur son visage avant de venir masser ses tempes en fermant les yeux. - Ecoutez… Je suis désolée pour votre sœur. J’espère que vous avez touché assez pour le paiement… Et elle le pensait vraiment. Bien placée pour savoir ce qu’était le besoin d’argent, elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir d’avoir tenté de l’entourlouper. Toutefois, aussi empathique soit-elle, cette histoire lui semblait parfaitement anormale. Il fallait qu’elle en sache plus. Surtout sur cet homme encapuchonné qui semblait la connaître plus qu’il n’avait bien voulu l’avouer. En douceur, elle vint poser une main timide sur l’avant bras de son camarade de beuverie et murmura à son attention. - Dites moi… Cet homme avait-il une mèche blanche dans les cheveux ? Oui, il fallait qu’elle sache. Il fallait qu’elle en ait le cœur net. Ce n’était pas grand-chose qu’elle lui demandait là, mais cela pourrait faire avancer les investigations. Restait à savoir si oui ou non, Olivander avait pu apercevoir ce genre de détail. Après ça, elle se recula et se remit à faire les cent pas.

- Il va falloir que je rentre. Si ce que vous dites est vrai, il faut que j’en parle à ma sœur. Même si cela ne semble être qu’un évènement mineur, je ne peux me permettre de garder cette information pour moi. Sans compter que sans savoir qui est cette personne, je ne sais pas non plus jusqu’où elle est prête à aller. Aaaaaah… Pourquoi ça me tombe toujours dessus ! Et elle shoota d’un air rageur dans un cailloux qui se trouvait là.

Apparemment, elle croit véritablement mon histoire, il faut dire que jouer la comédie est une seconde nature chez moi! Je vois son regard, légèrement compatissant, il est évident que la demoiselle fait partie de cette catégorie de gens qui sont bons par nature, ceux qui ne peuvent réellement en vouloir longtemps à quelqu'un... Le genre de personnes admirables, honnêtes, auxquelles ont s'attache facilement mais hélas pour elle, ce sont surtout des cibles de choix pour les gens malhonnêtes tel que moi! Les personnes les plus gentilles sont toujours les plus simples à manipuler, il suffit de faire appelle à leur compassion et le tour est joué! La belle Solveig, membre de la garde, ne fait absolument pas exception à la règle, elle est visiblement triste pour moi et, même si je ne doute pas qu'elle m'en veuilles pour mes mensonges, je sais que sa gentillesse finira par prendre le dessus et que donc, elle aura tendance à me trouver des bonnes excuses et à me pardonner! C'est presque trop facile honnêtement.

J'énonce quelques possibilité avant de parler de l'horrible maladie de ma soeur, là encore aucune difficulté à inventer cette histoire, l'un de mes compagnons ayant souffert d'endo-loris lorsque j'étais pirate, le capitaine de l'époque, celui que j'ai tué, l'ayant poussé sans arrêt car sa magie était utile. Nous étions pirates, nous n'avions pas forcément de médicament ou d'anti-douleur, surtout pas pour un vulgaire homme d'équipage... Il est mort en hurlant, s'est tiré une balle pour faire cesser la douleur, il serait mort de manière bien plus brutale sans cela... Je sais ce que cette maladie peut provoquer alors il est simple de l'inventer! Je sens la sincérité dans ses paroles lorsqu'elle me souhaite que j'aurais reçu assez d'argent et je la remercie dans un sanglot sans oublier de m'excuser une nouvelle fois, la constance est nécessaire pour un mensonge efficace! Soudain, une question concernant une mèche blanche dans les cheveux... Apparemment, elle pense à quelqu'un, j'ai sans doute réussi à détourner les soupçons vers une personne quelconque, que ce soit un criminel ou un amant cela m'arrange fortement cependant... La jeune femme a déjà montré une certaine intelligence, de plus elle est garde je suppose que les interrogatoires n'ont aucun secret pour elle! Je pourrais confirmer, donner une réponse affirmative, cependant... Je ne peux écarter la possibilité que ce soit un piège! Elle lance peut-être une affirmation totalement aléatoire pour voir si je mord à l'hameçon! Les meilleurs mensonges sont ceux qui n'ajoutent pas trop de détails!

"Je ne saurai dire... Comme je vous l'ai dis, il était encapuchonné et je n'ai vu qu'une mèche de cheveux mais elle était noire..."

Exactement le même témoignage que précédemment... Pas d'ajout en plus mais rien en moins, c'est ainsi que mon mensonge sera le plus crédible, si elle pense déjà à quelqu'un alors son esprit est prêt à faire le reste du travail et à se concentrer sur cette possibilité sans que je n'ai besoin de le forcer d'une quelconque manière! Elle dit qu'elle va devoir partir, quel dommage de devoir écourter sa journée ici par ma faute mais, c'est mieux cela plutôt qu'elle me haïsse! D'ailleurs, si elle est prête à partir, il convient pour moi de m'assurer que notre prochaine rencontre se passe bien... Je souffle deux fois, longuement, comme pour reprendre mon calme suite à mes pleurs.

"Je suis désolé Solveig! Je sais que cela sera difficile, après tout je ne le mérite sans doute pas mais, si vous avez la force de me pardonner, j'aimerai véritablement faire amende honorable! Je sais que j'ai perdu tout droit de demander cela, mais si un jour j'ai la chance de vous croiser à nouveau, j'aimerai beaucoup discuter avec vous, sans mensonge ni faux-semblants cette fois... Juste moi, ma pauvreté et mes aventures, j'aimerai apprendre à vous connaître en repartant sur des bases saines et sincères!"

La mine déconfite de Solveig en disait long quant à ce qu’elle pensait. Et elle pensait beaucoup. Olivander venait de lui confirmer qu’il n’avait pas aperçu de mèche de cheveux donc il y avait deux possibilité. Soit il lui disait la vérité, soit il était un excellent menteur. Et ça il l’avait déjà prouvé en lui cachant sa première identité. Elle avait envie de le croire, vraiment. Cependant, elle ne pouvait s’empêcher de douter de lui à présent. La jeune femme ne lui fit pas part de ses doutes et hocha simplement la tête l’air de dire « ce n’est pas grave. ».

Alors qu’elle allait amorcer un mouvement de recule afin de s’en aller. Elle l’entendit soupirer avec force plusieurs fois puis prendre la parole. Arrêtant son mouvement, elle tourna son regard atypique vers lui. Le discours qu’il lui offrit l’obligea à écarquiller les yeux tout en restant interdite. Que pouvait-elle répondre à cela ? Est-ce qu’ils se recroiseraient même un jour ? Elle n’était pas en mesure de le dire. De même qu’elle n’était pas franchement certaine de vouloir le revoir. Après tout, même si il était en difficulté, il lui avait mentit… Et puis maintenant, il avait son argent alors… Elle secoua brusquement la tête avant de soupirer à son tour. Elle ne voulait pas être médisante, ça ne lui ressemblait pas. Alors comme toujours, elle s’en remit au destin. Un sourire vint de nouveau fendre son visage et elle donna une tape dans l’épaule du géant.

- Écoutez, l’avenir nous le dira… Peut-être que nos chemins nous recroiserons. Et ce jour, j’espère que ne pas apprendre que vous vous appelez Alexandre Donovan et qu’en fait vous êtes un chasseur de monstre ! Puis elle éclata de rire, fière de sa petite boutade. - Prenez soin de votre sœur ! Et préparez vos prochaines histoires ! Au revoir. Ni une ni deux, elle tourna les talons et passa par dessus le premier parapet qui attira son attention. Après ça, elle se laissa entraîner dans une course folle au travers de la ville aquatique. Il fallait qu’elle rentre à la maison, pour discuter avec Thépa. Même si elle était certaine que cette dernière ce ficherait bien d’une telle information.