Après la première nuit, qu'Ain avait trouvé plutôt longue. Huit autres du même genre ont suivi les jours d'après. Habitué à son confort, le client préférait s'arrêter dans des auberges ou des fermes pour dormir dans un lit confortable, quitte à faire un petit détour du chemin initial. Ain et Red quant à eux, continuaient de dormir dans le charriot, Vif perché sur le toit et les compagnons à quatre pattes roulés en boule. La route était donc bien plus longue que lorsque l'aventurière voyageait seule. L'ennuie c'est qu'elle était payé la même somme : que le voyage ne dure qu'une semaine ou une lune complète. L'avantage est qu'une fois sur deux le client leur payait un coup à boire ou le repas.
De toute façon elle n'avait rien à dire, c'était un boulot comme un autre. Ces premiers jours de voyagent s'étaient déroulés tranquillement. Même si elle était peu loquace, Ain avait pu en apprendre un peu plus sur son compagnon lorsqu'il discutait avec le marchand. Vif semblait appréciait la balade dans les plaines et, au plus grand plaisir d'Ain, partait parfois en reconnaissances pendant de longues heures. Le petit Solnar quant à lui, très timide au début, c'était rapidement habitué à cette compagnie humaine et chaque jour, osait s'éloigner un peu plus d'Ain et aller jouer avec Red et son loup. Il avait bien compris que ce n'était pas avec l'aventurière qu'il pourrait s'amuser à mordiller ou à s'éclabousser. Cependant, dès qu'elle l'appelait, il revenait tout joyeux au galop. S'il avait été maltraité dans sa jeunesse, en quelques jours il s'était transformé et était maintenant un petit Solnar épanouis. Comme quoi, le voyage loin de la ville lui faisait du plus grand bien. Un soir, après s'être aventuré dans les bois avec Red et le loup, il était revenu tout fier avec une sorte de mulot dans la gueule et l'avait apporté à Ain... Petit à petit, l'animal s'attachait à l'humaine et l'humaine à l'animal.
C'était au milieu de l'après midi du huitième jour qu'ils commencèrent à aperçevoir la grande forêt au loin. Signe qu'ils avaient effectué plus de la moitié du trajet.
Heureusement qu’il m’arrivait de partir en forêt avec mon loup mais également avec le Solnar de Ain, celui-ci devenu l’un des meilleurs amis de mon canidé le suivait partout du moins tant que la demoiselle ne le rappeler pas. Du coup, quand on s’arrêtait et que le marchand ne nous proposait pas de manger avec lui, je partais à la chasse. Histoire de ne pas trop entamer nos resserves de nourriture. Des fois c’est moi qui ramenais un lapin, et parfois c’était le plus gros des canidés qui le ramenait au camp. Du coup, je devais jouer au boucher par la suite, car même si je le chassais, je le partageais avec tout le monde. Enfin tout le monde...Nous n’étions que 4 à en manger, bien que je sois sûr que Vif pourrait très bien apprécier ce genre de viande.
Mais pour l’instant nous étions sur la route et Samwell débattait tout seul sur la possible augmentation des taxes dans les prochains jours, on aurait dit qu’il faisait son chantelune. Ce gars avait vraiment la conversation facile, il lui arrivait même comme pour l’instant de parler tout seul. Ou alors parlait-il à Lucy ?
“A voilà la forêt...Et bien il était temps...”
A c’est mot, je me levais de mon siège de fortune, regardant au loin les cimes d’un vert presque sombre. Il y avait encore du chemin à parcourir jusque là-bas mais peut-être y seront nous à la tombée de la nuit. Depuis le début de la journée, j’étais resté dans le chariot à ne rien faire si ce n’est rêvassé et à penser à de veille chose. Il fallait que je bouge le plus vite possible, je descendis alors de la charrette en marche. L’allure des cheveux n’étant pas très rapide, je pouvais tranquillement marcher à mon rythme sur le côté.
“Au fait, ce soir, vous devrez vous débrouiller pour manger...”
“Pas de soucis...”
Je m’adressais ensuite à l’aventurière.
“Au fait, Ain, tu ne viens jamais avec nous, ça ne te dit pas de venir voir ton renard en action ? Tu pourrais voir comment nous fonctionnons en binôme...”
- Au fait, Ain, tu ne viens jamais avec nous, ça ne te dit pas de venir voir ton renard en action ? Tu pourrais voir comment nous fonctionnons en binôme..
Ain jeta un œil au marchand en hésitant. Leur boulot était de veiller sur lui, s'éloigner pour aller chasser était prendre des risques inutiles. Surtout lorsqu'ils avaient la chance d'être deux et pouvoir faire des roulements. Mais d'un autre côté, elle aurait bien voulu prendre une petite pause : quand Red partait en chasse, le marchand n'ayant personne d'autre avec qui parler n'arrêtait pas de questionner Ain et cette dernière en avait mare de gaspiller sa salive.
- Si cela ne vous dérange pas ?
En s'adressant au client.
- Mais non ! Aller vous amuser les jeunes !
- Je vous laisse Vif dans ce cas
- C'est parfait ! Je l'aime bien ce p'tit oiseau, il chante bien !
Ain hocha la tête. Heureusement que le client n'entendait pas les paroles de ses chants, sinon il n'aurait pas été de cet avis. Sinon c'était décidé : ce soir, pour la première fois, Ain allait voir le petit Solnar a l’œuvre. Ce dernier avait levé la tête lorsque Red l'avait mentionné et semblait suivre la conversation. Comprenait-il ce qui a été dit ? La jeune femme n'en avait aucune idée mais le petit renard semblait plus joyeux et il était venu se rouler en boule sur ses pieds en attendant la pause du soir. Vif quand à lui chanter sur le toit du charriot, comme à son habitude. Vif, ce soir on va aller chasser. Je peux te confier la garde du client ? Si il y a quoi que se soit d'effrayant tu m'appelles. Le petit oiseau était soudainement tout fier qu'on fasse appel à lui et tomba le torse, même si perché où il était, personne ne pouvait le voir : Bien sur maman ! Laisse faire Vif ! Si y'a un méchant champignon, Vif le mange tout cru ! L'aventurière soupira mentalement. A vrai dire elle ne lui faisait pas confiance pour surveiller d'éventuel danger, mais elle lui faisait confiance pour l’appeler si quelque chose l'effrayait. En pleine nuit elle avait été réveillé par le chantelune parce que, d'après lui, la lune voulait se battre.
Le soir venu, nous nous arrêtions sur le côté de la route, légèrement en retrait. C’était un campement de fortune mais les vas et viens des gens de passage avait finalement assez bien délimité. C'était un petit renfoncement creuseur par la main de l’homme, il y avait donc déjà une place pour le feu et des troncs abattu pour servir de banc ou de chaise. Il ne fallut pas longtemps pour qu’un joli feu dégageant une belle chaleur s’embrase. Il ne faisait pas encore nuit, néanmoins les couleurs du ciel se transformait petit à petit en un jaune-orangé.
“Bien, espérons que notre chasse soit bonne... mais avant, Sam, je vais te laisser un gardien supplémentaire. “
Je restais debout la main tendue dans moi appelant avec mon pouvoir et la bête voulu. L’encre commença à se mouvoir sur ma peau, et se déversa petit à petit à l’extérieur de mes doigts. La forme d’abord informe se transformait petit à petit. Au bout d’une minutes là on se trouvait l’encre, se tenait sur ses quatre pattes, une majestueuse créature d’environ 1,70 de haut. Sa tête était encore contre ma paume quand je repris la parole.
“Les amis, je vous présente Bagheera...!”
Pour moi, il avait été naturel de l’appeler surtout si nous partions tous les deux hors du camp. Ce n’est pas que je n’avais pas confiance en Vif mais une paire de griffes ou de crocs en plus, était toujours intéressant à prendre.Par contre, malheureusement pour elle, vu comment elle était gourmande comme un genbu, elle n'allait très certainement pas pouvoir manger avec nous. Ou alors elle irait chasser sa propre pitance par la suite.
“Ma grande, je vais aller chasser avec Morro, toi tu es de garde avec le Chantelune de Ain! “
La panthère étoilée émit un ronronnement le ronronnent typique des félins. Le petit oiseau ne risquait absolument rien. Ce n’était d’ailleurs pas avec le peu de viande présent sur le volatile que le gros matou. Le loup reconnaissant l’odeur de sa partenaire de jeu viens se frotter à celle-ci pour lui souhaiter la bienvenue. Le félin lui rendit le bonjour par une gentille lèche sur le dos.
*Bag... S’il y a le moindre souci...tu sais quoi faire ! Il se peut que je sois au-delà de trente-mètre, si c’est le cas, tu rugis un bon coup. *
Je fis une caresse sur le flanc de l’animal avant de me mettre de sortir mon arc.
“Bien est-ce que tu es prête Ain?”
- Les amis, je vous présente Bagheera...!
Une grande panthère étoilée sorti des tatouages de Red. Parfaite pour garder le marchand, il est vrai que le petit chantelune n'aurait pas pu faire grand chose mis à part si la clairière était infesté d'asticots.
- Bien est-ce que tu es prête Ain ?
La jeune femme hocha la tête, grattouillant machinalement la tête du Solnar contre ces pattes. Le petit groupe laissa donc le marchand dans la clairière et entreprit de s'enfoncer dans les bois. Ils n'avaient pas a aller bien loin pour trouver du petit gibier, la forêt regorgeait de lapin, rats et petits rongeurs.
- Je te suis.
Pour le coup, Ain était une piètre chasseuse. Elle n'avait plus touché à un arc depuis des années et ses lames retours n'étaient généralement pas assez précises pour chopper un petit animal en pleine course. En revanche, le petit Solnar avait l'air de savoir ce qu'il avait à faire, le museau relevé, il reniflait l'air en quête d'un bon casse-croute à se mettre sous la dent...
Le plus dure dans la chasse ce n’est pas forcement de trouver du gibier, la plupart du temps, si vous avez de la vos proies viennent naturellement. Si pas, il faut marcher un peu. Il y a peu d’animaux réellement nocturne mais néanmoins, il y a toujours moyen de faire sortir une bête de sa tanière. Et nous avons exactement ce qu’il faut pour les obliger à sortir. Première chose, trouver une tanière, un trou ou encore toute chose pouvant servir de refuge au crépuscule.
Nous avançons à pas de loup, c’est le cas de le dire, je fais confiance au flair de nos amis pour nous trouver ce dont on a besoin. Je suis Morro en le tenant par le cou, cela ne lui fait pas mal et puis c’est plus facile pour ne pas le perdre. Il est donc obligé d’aller à notre allure. Nous ne sommes pas debout se serait trop voyant, nous sommes légèrement penché et nos pas lestes ne font quasiment pas de bruit.
Le canidé nous emmène près d’un premier terrier. Il reste au niveau de l’entrée, me laissant regarder un peu autour, les traces de pas ne sont pas fraiche, soit la bestiole qui a élu domicile ici est partie soit elle n’est pas sortie de toutes la journée. Je montre les empreintes à Ain, lui expliquant que suivant mes différentes observations, il y aurait dû avoir une belette ou une fouine. Je ne pense pas qu’il est nécessaire de rester ici. Le coin pullule de petits bêtes.
Le second trou est plus prometteur. Mon compagnon m’indique une odeur fraiche, un lièvre d’après lui, peut-être même deux. Bien maintenant il faut mettre un plan ou point et celui-ci est simple, il y a toujours deux entrées et donc deux sortis possibles. Un petit ratissemant et celle-ci est vite découverte. Je laisse le loup d’un côté et j’emmène le renard qui a pris l’habitude de ma suivre pour ce genre de chose. J’abaisse ma main, lui donnant comme consigne de rester à plat et d’attendre. D’un mouvement de la tête, le plus grand des deux commence à creuser de son côté cherchant à déloger le pauvre animal. Ce qui ne tarde pas, alors que je me suis éloigné avec Ain de quelques mètres, une petite tête et de grande oreille sort du deuxième passage, un pas, deux pas, trop tard. La gueule du Solnar s'est refermé sur le cou de l’animal. L’herbivore, n’as pas eu le temps de souffrir, le cou à casser net. Morro va prêt de lui et lui fait une lèche sur l’arrière de l’oreille. Le renard décide alors de se diriger avec son butin vers la jeune dame tout fière de pouvoir lui apporter sa prise.
"Et bien en voilà une belle prise, je pense qu'il veut te l'offrir"
Visiblement, le deuxième terrier est le bon. Souhaitant suivre son compagnon, Ain accompagne Red et le Solnar a l'autre bout du terrier et se met en arrière pour laisser faire les chasseurs. Après tout, les soirs précédents ils s'en étaient bien sortis sans elle, sa présence n'était pas indispensable. Puis les deux prédateurs passent à l'action : le loup gratte d'un côté pour faire sortir les rongeurs et le Solnar attend de l'autre côté pour les prendre au piège. Et cela fonctionne parfaitement. Un petit lapin tente de s'enfuir mais il finit rapidement dans la gueule du renard. Le loup le rejoint et tout deux se dirigent, tête haute et fiers vers les humains.
- Et bien en voilà une belle prise, je pense qu'il veut te l'offrir.
Ain hocha la tête et s’accroupit pour être à la hauteur de son compagnon à poils. Le petit Solnar vient déposer le lapin aux pieds de la jeune femme et lève la tête pour le regarder avec de grands yeux remplis d'espoirs. Pendant un instant, on aurait pu croire un sourire se dessiner sur les lèvres de l'aventurière mais il disparu très vite. La jeune femme passa la main sur la tête du Solnar pour le caresser doucement, son pelage était encore tout chaud et vraiment doux, c'était agréable. L'animal ferma également les yeux pour profiter pleinement de cette petite caresse et vint se coller contre la jeune femme en recherche d'affection. Ain le grattouilla une bonne minute puis se leva en ramassant la proie du jour :
- Je n'aime pas laisser le marchand tout seul, même avec ta panthère. Vous voulez continuer ? Je vais rentrer et commencer à préparer le lapin au camps en attendant.
Le petit Solnar ne comprenait sans doute pas tout ce qui se disait mais il leva la tête vers la femme et vint se coller à elle, signe qu'il ne voulait pas se séparer d'elle. Les soirs précédents il lui était déjà arrivé de partir avec Red et Morro mais visiblement ce soir il voulait rester avec celle qu'il considérait maintenant comme sa maman.
“Oui, je pense que nous l’avons fait assez attendre, un lièvre ce n’est pas beaucoup mais en complétant le repas avec de la viande sachée et du pain...il devrait en avoir assez pour nous 5”
Et là vous vous dite mais ils sont 6 avec la panthère...Effectivement sauf que mon fauve de 1 mètre 20 de haut est assez grand pour aller chasser et se nourrir seul en cas de besoin. Et puis surtout, quand il restait en force de tatouage, il ne vivait plus comme des animaux normaux. Ils étaient dans une sorte d’état de stase permanent. Ce qui voulait bien sur dire que leur estomac ne criait pas famine. Mais je me voyais tout de même mal, la rembarrer comme une malpropre alors qu’elle avait fait quelque chose pour moi.
“Rentrons, en tout cas cela fait du bien de ne pas l’entendre parler pendant quelques minutes, j’espère que Bag... a pu le supporter...”
Nous retournions ainsi au camp avec notre petit butin. Le camp était comme nous l’avions laissé. Le feu continuait à brûler correctement. Je mis les quelques branches que j’avais ramassé sur le retour sur son côté histoire de ne pas manquer de bois. Cette fois-ci je laissais Ain s’occuper du dîner, non pas parce que c’était une femme, loin de moi l’idée de paraître macho, c’était simplement que lorsque l'on avait attrapé le lagomorphes, la demoiselle c’était proposé. Du coup, je passais mon temps à caresser mon gros matou et mon loup. Allant même jusqu’à carrément faire glisser ma tête contre celle de la féline. Oui je dois avouer que cela pouvait paraître étrange, mais mes animaux et moi, avons des liens qui vont bien au-delà de la compréhension de certain. Mes créatures se sont mes amies, ma famille, mes enfants....
“Bien comment s’organise-t-on ce soir ? Tu préfères prendre le premier tour de garde, le second ? Moi je dois avouer que cela revient au même pour moi ! "
Sentant de plus en plus l’odeur de la bonne cuisine, je sortis de mon sac un peu de pain et de viande qui je le savais, si je ne faisais pas gaffe allait disparaître en un rien de temps. Et ce n’est pas le rat qui passait derrière nous qui allait me les prendre mais bien l’un de mes deux compagnons.
Arrivé au camp, le marchand chantonnait en rythme avec Vif qui était très heureux de s'être trouvé un compagnon musical. Il les salua d'un coup de tête lorsqu'ils arrivèrent et les laissa à leurs affaires en continuant de papoter avec le petit oiseau. Bien qu'il ne pouvait pas comprendre les réponses de ce dernier. Si Ain avait su que Vif pouvait l'occuper autant, elle l'aurait envoyé vers lui bien avant.
La jeune femme se chercha un coin pour préparer le lapin : elle l'écorcha et le vida proprement, proposant aux animaux carnassiers de récupérer les viscères, chose qui était très difficile à cuisine en camping. Et elle découpa la viande proprement avant d'en piquer quelques morceaux sur trois pics en métal en guise de brochettes. Elle partagea le reste de la viande en trois part supplémentaire pour les donner aux animaux, après tout c'est eux qui avaient chassé ils avaient droit aussi à leur part. Le petit Solnar accepta bien volontier la cuisse que Ain lui tendit et parti le manger quelques mètres plus loin.
Pendant ce temps, la jeune femme sorti un récipient en métal de ses affaires et y versa l'eau de sa gourde fontaine. Elle effleura l'eau qui se mit soudainement à bouillir sans avoir besoin d'être mise sur le feu. Elle déposa quelques feuilles pour les faire infuser dans l'eau en expliquant aux marchand intrigués.
- Des pétales de Beodassa. J'en ai trouvé sur le chemin.
Même si cette plante était plus efficace en poudre, elle avait la capacité de redonner de l'énergie. Pendant un voyage comme celui ci, c'était agréable de voir la fatigue s'envoler pendant quelques minutes. Même si pour le coup, Ain et Red n'avait rien fait mise à part voyager dans le charriot et elle espérait qu'il en reste ainsi jusqu'au point d'arrivée.
L'eau pris une couleur orangée et Ain sorti des tasses.
- Vous en voulez ?
Elle s'adressait autant au marchand qu'à l'aventurier. Le premier acquiesça avec énergie et Ain lui servi sa boisson et fit de même pour Red si celui-ci voulait également y goutter. La jeune femme porta la tasse à ses lèvres et en bue quelque gorgée. La boisson était brulante, mais cela masquait un peu le gout de rouille de la plante.
Vif, qui jusque là était perché sur une branche, descendit intrigué pour se poser sur l'épaule de sa maîtresse. C'est quoi ? Je peux gouter ? Ain haussa les épaules et tendit sa tasse à l'oiseau qui y plongea son bec avant de le relever brutalement : Chaud chaud !. Ain ne lui répondit pas et une fois sa curiosité étanchée, le petit chantelune vola de nouveau pour se poser sur l'épaule de Red : C'est quoi ? Je peux gouter ? Ain soupira intérieurement et ne prit pas la peine de traduire...
La jeune femme nous prépare ensuite une sorte de tisane avec des plantes que je l’avais vu ramasser sur le retour. Et oui, elle était vraiment très productive sur le camp, il faut dire que quand on passe son temps à rien faire dans un chariot la moindre petite chose à faire est du pain bénit. Elle avait par ailleurs utilisé un objet que je n’avais pas encore, une gourde magique pour remplir son récipient. Celle-ci se remplissait toutes seules avec le temps. Encore un achat que j’avais programmé depuis bien longtemps mais que je n’avais pas encore pris la peine d’acheter.
“Avec plaisir...”
J’acceptais donc la tasse, celle-ci bien chaude entre mes mains diffusait un agréable parfum. Quelques souvenirs me remémoraient quelques souvenirs : Une nuit d’hiver dans une petite habitation ou 4 personnes riaient ensemble de bon cœur, une partie de carte en famille, la lecture d’un conte avant de m’endormir, tous de bon souvenir.
“Au faite Ain, je ne t’ai pas encore demandé, cela fait combien de temps que tu es devenu Aventurière ? “
Question simple et qui n’allait très certainement qu’une réponse courte mais je m’en fichais, c’était de la pure curiosité. Cela me permettrait de savoir si elle avait ou non plus d’expérience dans le domaine. Et pendant que je posais ma question le chantelune vint se poser sur mon épaule étrangement attiré par la boisson.
“Tu veux goutter Vif ? Attend, je vais souffler un peu dessus et tu pourras boire...”
Et oui laisser boire ou manger dans ma gamelle ou dans mon verre cela ne me dérangeait pas vraiment. Du moins temps qu’il n’essayait pas de venir me piquer mon goûter. Je fis donc ce que j’avais promis à l’oiseau, je soufflais légèrement sur la surface de l’eau et lui mit la tasse juste un peu en dessus de son bec.
“Cela te dérange si je prends le deuxième tour de garde ? “
A vrai dire cela m’importe peu car j’utilisais souvent mes compagnons à plume ou à poils comme guetteur. Cela ne les dérangeait pas plus que ça et puis même s’il fermait leurs yeux, au moindre bruit ils seraient en alerte et me réveilleraient. De plus, la chouette principale vigie de ma troupe durant la nuit pourrait aussi nous débarrasser des rongeurs tels les rats qui nous tournerait autour.
- Cinq ans environs.
Elle avait répondu à la question de Red. A vrai dire, elle se rappelait exactement de quand elle était rentré à la guilde : elle s'y était précipité le jour de ses seize ans afin de pouvoir suivre la trace de Shnor. Si elle cela faisait déjà un bon moment qu'elle avait sa plaque, cela ne faisait qu'une paire d'année qu'elle arpentait le royaume en solitaire... Elle aurait pu suivre Shnor jusqu'au bout du monde, qu'il faille traverser les océans, grimper les falaises, escalader des montagnes. Mais les choses ont fait que leur aventures ensembles s'étaient arrêté quelques années plus tôt. Quand Ain se remémora ses souvenirs, elle les chassa immédiatement de sa tête.
Le petit Vif semblait ravie de pouvoir gouter au breuvage de Red, il plongea le bec dedans et le remonta aussitôt : Berk ! C'est pas bon ! Et sans attendre, il s'envola pour aller se poser sur un rocher plus loin. Ain haussa les épaules et traduits pour Red :
- Il n'aime pas.
Il faut dire que la boisson avait une amertume particulière.
Quand Red posa la question du tour de garde, Ain hocha la tête. Cela lui importait peu. Le petit Solnar quand à lui était en train de ronger les os qu'Ain lui avait donné et s'approcha pour venir se coller contre elle. Machinalement, la jeune femme passa sa main dans son pelage roux et le petit renard semblait ronronner de plaisir... bien que les renards ne ronronnait pas.
Seulement Vif arriva en trombe et vint se poser aussi sur son compagnon. Non ! C'est mon nid ! Mon Miel à moi ! Ain leva un sourcil
- Miel ?
Le petit chantelune se fourra dans son pelage en lui répondant : Oui, Vif c'est Vif et Miel c'est Miel ! C'est Vif qui a trouvé le nom parce qu'il est tout orange et tout chaud comme le miel ! Orange, c'était un bon argument. Mais l'aventurière ne savait pas que le miel était chaud... mais elle ne contredit pas le bébé chantelune qui semblait avoir trouvé son nid de douceur...
Je vis ensuite l’oiseau prendre son envol, une fois qu’il eut gouté à la boisson. Ain me traduisit cela par le fait qu’il n’avait pas apprécié le breuvage, ce que je dois avouer j’avais compris. Enfin cela me permettait de déduire que soit la jeune femme savait exactement comme réagissait son chantelune soit quel pouvait parler avec celui-ci par télépathie ? Un peu comme moi avec mes animaux, sauf que là, la magie était bien spécifique à une créature et non à l’ensemble des bêtes.
Je prendrais donc le second tour, bien j’aurais le temps de me reposer un peu avant celui-ci. De même que mes bêtes. Soudain, la demoiselle sortit le mot miel de nulle part. Parlait -elle de ce nectar divin sortie des fleurs et donc le goût sucré était un vrai plaisir en bouche ? Ce qui était bizarre c’est qu’elle ne le mentionnait que maintenant... en tout cas, je remarquais vite l’oiseau sur le pelage du renard. Qui semblait vouloir en faire sa demeure ou si pas un perchoir sur patte.
“5ans, et bien dire que je n’ai qu’une année dernière moi... ”
Mais quelle année, entre le voyage dans l’archipel ou j’avais rencontré Bagherra après mettre battue contre cette dernière, la course d’Aryon qu’on avait largement remporté avec Jaïna, sans oublier l’une des rencontres les plus mémorable en termes de bizarrerie, la beaufette Astrid qui parlait d’elle comme si elle avait plus de 70ans et surtout qui n’avait pas sa langue dans sa poche pour les jeux de mot totalement pourris. En y repensant, l’année avait été plutôt sympas.
“Pour ce qui est de Vif, je m’en suis douté au vu de sa tête..., je suppose que c’est légèrement trop amer pour lui. “
Il faut dire que les choses amers ce n’est pas forcément à forte dose, or à partir du moment où vous êtes de la taille d’une grosse orange, il est évident que la plupart des choses avec un trop fort goût est dure à avaler.
“Miel ? “
Après notre courte conversation et ce bon repas qui valut un merci à la cuisinière de ma part, je sortis de mon sac de couchage sans m’y mettre dedans, il était là uniquement pour ne part que je dorme à même le sol. Pour la chaleur, j’avais de quoi faire : coincé entre deux boules de poiles, pas de risque que j’attrape un rhume surtout quand les deux sont extrêmement bien fourni en crins. Je ne m’éveillai que lors de mon tour de garde. Assis devant le feu, gardant le feu allumer. Ma chouette avait été libéré à son tour. Elle surveillait notre petit monde du haut du chariot, sans un bruit vigie silencieuse dans une nuit pas si glacial. Les deux autres, nous parlons donc de la panthère et du loup étaient quant à eux toujours accrocher à mes pompes. Me tenait compagnie mais contrairement au marchant, eux étaient plutôt du genre silencieux et plus dans l’affectif, du coup ils avaient eu droits à un brin de toilette. La seul ombre au tableau fut ce blaireau un peu trop curieux mais qui s'était vite enfui.
Le soleil se levait. Et je n’avais très peu bouger de la nuit ce qui je dois dire ne faisait pas un bien fou.
Le petit chantelune s'était emmitouflé dans le pelage du renard qui semblait ignorer son passager clandestin. Au bord de la clairière, on entendant des petites pattes courir, sans doute un petit mulot ou autre petit rongeur. Le solnar leva la tête mais ne parti pas en chasse, il avait déjà croqué sa part pour ce soir.
- Miel ?
Ain hocha encore les épaules. Elle n'avait jamais songé à donner un nom au solnar, sachant qu'ils devraient se séparer prochainement, mais elle devait l'avouer, le nom trouvé par le chantelune lui allait bien. Le petit renard était tout roux et à défaut d'être sucré, il semblait avoir la douceur du miel. Ain passa sa main dans son pelage pour lui caresser le flan.
Après avoir rapidement mangé, Red alla se reposer avant son tour de garde, le marchand était aussi allé se coucher dans son charriot, laissant l'aventurière seule dans le silence. Même Vif semblait fatigué du voyage, il avait beau être un chantelune, depuis qu'il voyageait avec l'aventurière il s'était habitué à son rythme et chantait quand le soleil était levé. Les premières heures furent longues, Ain n'avait rien à faire si ce n'est observer les flammes du feu de camp en caressant son renard. Elle se demanda alors comment un si bel animal avait pu se retrouver au grand port, sous la garde d'une jeune garde. Et qu'allait-il devenir lorsque la demoiselle le laisserait dans la forêt. L'impassible aventurière, à cette idée, eu un petit picotement au coeur qu'elle ignora. Si l'animal était né sauvage, il n'aurait aucun mal à retrouver son instinct, il avait très bien chassé le lièvre du soir...
Puis Red se réveilla pour prendre son tour de garde. Les deux aventuriers échangèrent les roles sans un bruit, Ain sorti également une couverture pour s'isoler de l'humidité de la terre et se coucha contre un arbre au bord de la clairière. Le solnar vint se coller contre elle, la réchauffant pendant la nuit et ils dormirent jusqu'au matin.
C'est les premières lueurs du soleil qui la réveilla. Les deux animaux qui l'accompagnaient se levèrent en même temps et s'étirèrent. Vif semblait plein d'énergie et vola se percher sur une branche : Bonjour soleil ! Je vais te chanter une chanson ! Et le petit chantelune se mit à chanter pour le soleil et fut très vite accompagné par les autres oiseaux de la forêt.
- Bonjour.
Reportant mon regard sur le feu, je caressais machinalement mes deux amis à poils, je n’imaginais pas ma vie sans Bagheera, bien que plus récemment devenue mon amie, elle m’avait déjà été d’un grand secours et que dire de Morro avec qui maintenant j’avais à peu près 7ans de vie commune. Si cela devait arriver un jour, je serais très certainement inconsolable pendant un moment. Cela faisait réfléchir sur ce qui était important dans la vie : l’amour, l’amitié, les regrets. Et des regrets j’en avais toujours quelques-uns.
Le soleil se leva ce qui eut pour effet de tirer Ain et ses amis de leur sommeil. Et sans perdre un instant Vif réveillai toute la forêt avec son chant ralliant les différents volatiles dispersés sur plusieurs kilomètres à la ronde. Faisant naitre une jolie mélodie pour commencer cette journée.
“Bonjour Ain, Bonjour Vif et bonjour Miel ! “
Maintenant que la jeune femme était levée, je me levais pour dégourdir mes jambes, étirant à mon tour de tout mon long massant mon bas du dos et mes épaules. Le félin fit de même étirant ses deux mètres de long et baillant comme jamais.
“Si je me souviens bien de la carte nous devons être à peu près à 1 journée ou deux tout au plus du village perché... “
Je pris un morceau de pain dans mon sac. Le mangeant petit à petit, histoire de faire durer le plaisir. Plusieurs estomacs se mire alors à faire du bruit ce qui me fit bien rire. J’autorisais dès lors mes compagnons à aller se nourrir tout en leur communiquant bien de ne pas s’éloigner pour toujours pouvoir communiquer entre nous. Histoire de ne pas attendre trop longtemps, une fois que le marchand se réveillerai. D’ailleurs comment faisait-il pour dormir comme un Polom alors que toute la forêt était en ébullition suite à l’orchestre.
Par-delà les arbres, on pouvait devenez avec beaucoup d’imagination les montagnes à l’arrière. Avec leurs falaises abruptes. Il faudrait un jour que j’aille de ce côté-là du monde histoire de grimper sur le toit de notre royaume. Espérons juste qu’une fois là-bas, un rocher ne me tombe pas sur la tête.
“Ain, où comptes-tu le relâcher au fait ? Moi, personnellement je pense que cela pourrait être un bon endroit... Mais que veux-tu faire ? “
Je parlais bien sûr du Solnar. Et il était facile de savoir que ma seconde question était pour lui demander si elle allait vraiment se séparer de son ami.
On pouvait entendre le marchand raler auprès du soleil et lui demandant de se recoucher pour quelques heures. Malheureusement, c'était une chose impossible et il se réveilla tant bien que mal. De son côté, Ain avait toujours été matinale, elle se leva et s'étira pour rejoindre Red près des braises restantes. Elle sorti un morceau de pain de son sac pour le grignoter histoire d'avoir quelque chose dans le ventre pour la route et tendit un morceau de viande séchée au Solnar. Il ne semblait pas vouloir aller chasser et il devait bien se nourrir également, le petit morceau de boeuf ferait l'affaire le temps qu'ils se remettent en marche.
Puis Red posa une question a laquelle Ain ne s'attendait pas.
- Ain, où comptes-tu le relâcher au fait ? Moi, personnellement je pense que cela pourrait être un bon endroit... Mais que veux-tu faire ?
La jeune femme cessa de croquer dans son sandwich et regarda le Solnar contre elle. Il est vrai qu'elle était partie pour le déposer dans la forêt et la précision de Red était pertinente. Ils étaient dans les bois, il semblait y avoir assez de nourriture pour qu'il puisse survivre sans grand mal. C'était les conditions idéales pour le remettre en liberté. Pourtant, la jeune femme ne semblait pas s'y résigner.
- ...
Elle hésita. Puis trouva, ce qui lui semblait être une excuse valable. A cet instant, l'aventurière ne se rendit même pas compte qu'elle cherchait une excuse pour garder le solnar à ces côtés.
- Le marchand ne va pas tarder à ce lever on va se remettre en route. Je ne veux pas ralentir la marche, on verra ça après la mission.
Vif, le petit chantelune, n'avait pas perdu une miette de la conversation est s'envola pour venir se poser sur la tête du solnar. Ce dernier leva les yeux au ciel mais semblait accepter le fait d'être un perchoir pour l'oiseau : Oui c'est vrai ! Miel c'est de la famille maintenant ! Il reste avec nous ! Bien sur, Red ne pouvait pas l'entendre mais Ain oui. Et les paroles du petit familier commencèrent à la faire réfléchir... Pouvait-elle garder le Solnar ? Etait-ce une bonne idée ?
Dans sa tête, pleins de questions se bousculaient. Cela ne lui ressemblait pas de se prendre la tête pour quelque chose comme cela... Alors elle continua de manger son pain sec en attendant que le client émerge afin qu'ils reprennent la route...
“En plus, à ce que je vois Vif, n’a pas envie de le voir partir ! Enfin c’est toi qui es en charge de cette boule de poils alors c’est à toi de décider de ce qu’il convient de faire pour lui.”
Une fois mon pain fini je pris une gorgée d’eau dans ma gourde presque vide. C’est vrai qu’avoir cette fichue gourde magique cela serait pratique. Heureusement que nous étions plus proche de la fin que du début et si jamais je devais être en pénurie d’eau et bien je demanderai à ma camarade si elle ne pouvait pas me la remplir légèrement puisqu’elle ne risquait pas d’en manquer. Mais il n’était encore question de cela. Un bruit se fit entendre dans le chariot.
Le marchand sortit de sa torpeur, il semblait avoir mal dormis. Il faut dire que le contraste entre une chambre dans une ferme ou une auberge devait être pour lui aussi important que la différence entre une montagne et la mer. Alors qu’il se bougeait tant bien que mal, pour descendre et à son tour s’étirer, il était facile de comprendre qu’il n’allait pas être bavard sur la route. Ces traits après une seule mauvaise nuit étaient déjà tirés. Son regard en disait long sur la nuit de notre commanditaire. Ce qui me fit assez rire quand on pense que nous aventuriers on avait si bien dormis dedans pendant plusieurs nuits d’affilés. Mais bon nous n’étions pas faits du même bois.
“Bien le bonjour Sam... Alors cette nuit ?"
“La pire de ma vie... Le soleil se lève trop tôt... et puis ces oiseaux... je ne parle pas de Vif, lui je l’aime bien."
On peut dire que son air bougon lui allait assez bien. Il mangea à son tour en silence. Et je dois dire que cela fit du bien de ne pas entendre un mot sortir de sa bouche durant quelques minutes. Une demi-heure plus tard. L’homme avait repris sa place de cocher et nous nous étions remis en route vers le village perché. Je pris une nouvelle fois l’initiative de parler du Solnar à l’aventurière car au fond de moi, je savais que j’avais raison. Cela c’était vu qu’elle c’était sentit être pris au piège ou du moins que cela l’avait un minimum retourné.
“Ain, je sais que cela ne me regarde pas mais vu la relation que tu entretiens avec lui depuis le début du voyage. Tu ne crois pas qu’il voudrait simplement rester avec toi”
Dis-je en lui montrant le renard.
“Il semble s’être attaché à toi et inversement, il est plutôt doué à la chasse ce qui est un bon point pour en faire un bon compagnon surtout pour des gens comme nous. Et puis, tu lui as déjà trouver un nom... Miel... en fait pourquoi ce nom justement ? “
Finalement le marchand se leva. Visiblement pas en très grande forme mais c'était normal : quand on passait ses nuits dans le confort d'un lit, le retour au chariot était difficile pour la plupart des gens. Il mangea en silence, au grand plaisir de l'aventurière qui n'avait qu'à supporter les chants de Vif dans sa tête, chants qu'elle savait parfaitement ignorer désormais. Puis ils reprirent la route en direction du village perché.
- Ain, je sais que cela ne me regarde pas mais vu la relation que tu entretiens avec lui depuis le début du voyage. Tu ne crois pas qu’il voudrait simplement rester avec toi. Il semble s’être attaché à toi et inversement, il est plutôt doué à la chasse ce qui est un bon point pour en faire un bon compagnon surtout pour des gens comme nous. Et puis, tu lui as déjà trouver un nom... Miel... en fait pourquoi ce nom justement ?
Beaucoup trop de question et beaucoup trop d'arguments. Et cela la piqua surtout parce qu'ils étaient justes. A la mention de son nom, le petit renard leva la tête et Ain l'apaisa en posa sa main dessus pour le grattouiller doucement. Il appréciait tout particulièrement les papouilles derrière l'oreille et lorsqu'Ain arriva à cette zone, il s'étendit de tout son long, laissant ses multiples queues pendre par dessus le rebord du chariot. Lorsqu'elle avait recueilli ce petit Solnar tout craintif, elle n'aurait jamais cru le voir autant en confiance.
- Je sais pas. Et ce n'est pas moi qui l'ai nommé, c'est Vif.
Elle ne voulait pas encore l'accepter mais en réalité, la jeune femme avait déjà prit la décision de le garder. Sauf que le verbaliser aurait pour effet de l'officialiser et elle avait encore du mal avec son propre choix. Cela ne lui ressemblait pas, de se prendre d'affection pour quoi que se soit et cela l'effrayait.
“Et bien Vif, c’est un joli nom que tu lui as trouvé...”
Bon ce n’est pas elle qui l’avait nommé mais étant donné que Vif lui avait déjà trouvé un nom et que l’aventurière semblait sur le point de craquer et bien cette partie-là du boulot était terminé. Il ne restait plus qu’à arriver vivant et sans encombre au village perché ce qui vu tout le reste du voyage serait d’une formalité sans précédente. Je laissais donc la jeune femme dans ces pensées, la laissant caresser machinalement son animal qui semblait plus que ravis de ce qui lui arrivait. Et cela me fit sourire car j’avais appris à l’apprécier aussi avec nos parties de chasse. Il n’était pas aussi expérimenté que Morro mais il serait d’une grande aide autant émotionnellement qu'utilement. Si le Solnar avait pu changer de comportement depuis que Ain l’avait recueilli peut-être que la celle-ci changerai aussi ne serait-ce qu’un peu à son contact devenant plus sociable ou du moins plus franche et moins en retrait. Mais personne ne pouvait prédire ce que cela donnera.
Le reste de la journée se déroula dans le plus grand calme, Ce qui je dois le dire me convenais assez. Vous vous demandez très certainement ce qui était advenu de Bagherra ! Et bien celle-ci était revenue très vite après sa chasse et avait juste avant le démarrage de notre carrosse regagner sa place parmi mes tatouages avec un énorme merci de ma part sous la forme d’un front contre front avec la panthère.
“Nous ne finirons pas le voyage ce soir, mais je connais heureusement une auberge où nous pourrons nous arrêtez une derrière fois. Et demain midi nous seront au village et votre escorte sera terminée.”
Je haussais les épaules, cela ne changeait pas grand-chose si ce n’était que nous allions devoir de nouveau décharger les caisses pour récupérer le chariot en guise de lit. L’auberge fut en vue à la nuit tombée et comme le marchant n’était pas nyctalope. Il s’arrêta à ladite auberge dès que le soleil déclina et que le monde se fit plus sombre. Dès que l’on m’y pied à terre, je commençais à prendre la première caisse et une fois le déchargement fini c'est à dire ranger dans la chambre du client, il devait y avoir de sacré bazars entre les planches et des objets en tout genre à foison mais cela ne me regardais pas des masses Le marchant disparut asse vite dans sa chambre après le repas sûrement mort de fatigue après avoir mal dormis la veille. Je me retournais alors vers ma compagne.
“Bien c’est notre dernière soirée ensemble, du coup c’est hors de question que tu ne boives pas au moins un verre avec moi, nous ne risquons pas de nous recroiser de sitôt. Alors profitons d’au moins une bière ensemble si tu le veux bien !”
Et sans attendre la réponse de la demoiselle je commandais les boissons et deux bols d’eau pour les animaux.
“A un voyage bien tranquille qui se termine...”
Finalement, d'après les dires du marchand, ils arriveraient le lendemain et passeraient leur dernière nuit de mission à l'auberge, comme au début de l'aventure. Le client devait certainement en avoir mare d'être dans son charriot. Ils reprirent leurs habitudes quotidiennes qu'ils avaient dans les plaines : les deux aventuriers l'aidèrent à décharger le charriot pour ranger ses affaires dans sa chambre et ils s'offrirent un rapide petit repas à l'auberge. Le marchand monta directement se coucher après avoir terminé son assiette
- Bien c’est notre dernière soirée ensemble, du coup c’est hors de question que tu ne boives pas au moins un verre avec moi, nous ne risquons pas de nous recroiser de sitôt. Alors profitons d’au moins une bière ensemble si tu le veux bien !
Ain haussa les épaules. Une bière, une seule, cela n'allait pas lui faire de mal et cela ne l'empêchera pas d'être en forme pour le lendemain.
- A un voyage bien tranquille qui se termine...
Le petit Solnar a ses pieds avait profité de quelques morceaux de viandes de l'assiette de sa maîtresse et accepta avec plaisir l'eau que l'aubergiste ramena pour les bêtes. Ain trinqua avec Red, il semblait tenir à cette petite cérémonie d'au revoir tout en carressant son Solnar. Normalement, elle devrait le ramener dès le lendemain dans la forêt et lui rendre sa liberté, mais en le voyant comme cela : couché à ses pieds, elle eu un pincement au coeur à l'idée de se séparer de lui.
- Tu as raison je pense...
Elle n'en dit pas plus. Peut-être que Red ferait le lien ou pas mais cela lui coutait d'admettre qu'elle s'était attaché à l'animal. En fin de compte, durant ce voyage qui était celui qui avait le plus changé ? Le Solnar ou l'aventurière ? Ô grand jamais elle n'avait pensé récupérer d'elle même un animal, Vif s'était incrusté chez elle et n'avait jamais voulu la quitter mais Ain ne l'avait jamais désiré. Maintenant elle s'était habitué et attaché au petit chantelune, mais il n'aurait pas été aussi pot-de-colle jamais Ain n'aurait partagé sa vie avec lui. La situation de Miel était différente, c'était Ain qui ne voulait plus se séparer du petit renard et ce dernier semblait ravie de la situation...
La demoiselle me dit alors que j’avais raison... Sur quoi ? Sur le fait, que c’était un voyage tranquille ? Ah là effectivement, il n’y avait pas de raison d’en douter. Nous n’avions strictement rien fait de physique, pas de bagarre, pas d’alcool, bref nous n’avions vraiment rien fait à part échanger quelques mots, chasser et dormir ! Et même si au final j’allais être payer, j’aurais bien aimé un peu d’action quoiqu’avec toutes les aventures que j’avais déjà vécu ses derniers mois, ce voyage calme m’avait bien revigoré. Cependant je ne pense pas que l’aventurière me parlait de ça, juste avant sa phrase, elle avait regardé en direction du sol et donc du renard à ces pieds. La liaison entre ses paroles et ce fait était je vous prie de croire facile à faire. Mais pour une fois, je ne fis qu’un geste d’acquiescement, inutile de remuer le couteau dans la plaie. Cela avait déjà l’air assez difficile pour la jeune femme après tout, c’était une solitaire pas une nounou et encore moi une mère mais qui sait. Peut-être que le solnar avait réussi à mettre de la chaleur dans le cœur de notre glacière.
“Dis-moi, que comptes-tu faire après être arrivée au village ? Tu as déjà une idée d’où tu iras ensuite ?”
Pour ma part, je comptais retourner à la capitale et prendre une nouvelle quête et puisque celle-ci avait été plus un repos qu’autre chose alors je pensais en prendre une de dangerosité plus élevé histoire de faire battre mon cœur à cent à l’heure et cela me permettrait de tester mes capacités jusqu’à repousser mes limites. Je ne suis pas sûr de mon coup, je dois dire que cela me fait un peu peur même car si les choses tournaient mal, je pourrais perdre l’un de mes compagnons voire même la vie. Mais cela pouvait peut-être aussi bien se passer qu’ici. Enfin c’est bon de rêver.
“Bien la journée est terminée ! Demain, nous arriverons à destination !”
Une fois ma bière finie, je me levais me massant légèrement l’épaule et je pris la direction du chariot Morro sur mes talons. Je pris mon arc et à deux nous allions faire un petit tour dans les alentours, une marche digestive en sommes, pas question de chasser maintenant. Premièrement car ayant déjà manger cela serait du gaspillage et deuxièmement, je n’avais pas envie de trop m’éloigner de l’auberge. Une petite demi-heure plus tard j’étais de retour à la carriole. Je fis monter la boule de poil et y entra à mon tour. Je m’installais doucement sur les planches de gauche, ma place depuis le début du voyage. N’ayant pas prêté attention à la présence ou non de ma compagne humaine, je lâchais tout de même chaleureusement.
“Bonne nuit...”