- Dis-moi, que comptes-tu faire après être arrivée au village ? Tu as déjà une idée d’où tu iras ensuite ?
Ain haussa les épaules en répondant d'un air détaché.
- Retourner à la capitale et reprendre une mission.
Si certains aventuriers préféraient sans doute prendre des pauses et profiter de leur salaire entre deux missions, Ain n'avait rien de spéciale à faire et s'ennuyer. De plus il faut dire que cette mission d'escorte n'avait pas été très fatigante, cela avait été juste un petit voyage.
Red se leva après avoir fini sa bière et se dirigea vers le chariot, très vite suivi par Ain. Miel se leva en même temps que sa maîtresse et resta dans ses pattes. Une fois dehors, la jeune femme vit Red s'éloigner un peu de l'auberge, certainement pour aller se dégourdir les pattes. Ain monta directement dans le chariot mais le petit Solnar hésitait et regardait en direction de la forêt. Il lançait de petit regard suppliant à Ain qui fini par lui dire :
- Oui tu peux y aller
S'il avait envie de reprendre sa liberté, qu'il le fasse. Ain était venu pour le ramener à la forêt à la base, mais vu la manière dont il avait demandé la permission, il était fort probable qu'il revienne. Et elle n'avait eu pas tord, lorsque Red regagna le chariot, Miel arriva tout joyeux en trottant derrière le loup. Il grimpa et vint se placer aux côtés de sa maman pour se rouler en boule et s'endormir...
- Bonne nuit..
- Bonne nuit.
La nuit se passa tranquillement. Ain fut réveillée au petit matin par la lumière du soleil et elle se leva, s'étira, alla se débarbouiller pendant que le petit Solnar se dégourdissait les pattes autour de l'auberge et que le chantelune commençait à chanter. Un matin comme tous les autres depuis le début de l'aventure. Ain alla demander quelques morceaux de viandes pour les bêtes et un morceau de pain pour elle en cuisine et s'assit sur un petit banc devant la maisonnette. Si l'on se fiait aux matins précédents, le marchand n'était pas près de se lever, ils avaient un peu de temps à tuer mais Ain aurait voulu le passer autrement qu'à attendre. Après tout, ils étaient si près du village perché, elle n'avait qu'une envie c'est d'y arriver le plus rapidement possible maintenant qu'elle voyait la fin de cette longue quête.
Je me levais peu de temps après avoir entendu ma voisine de chariot se mettre debout. Petit bâillement, signe d’une excellente nuit de sommeil. Je sortis du véhicule sans me presser faisant jouer mon épaule et mes articulations. En regardant autour de moi, je trouvais assis devant l’auberge notre chère aventurières en train de manger du pain ainsi que ces deux compagnons. En voilà une idée formidable. Je ressortis de la bâtisse avec du pain, un pichet de lait avec deux gobelets et une tranche de viande pour le loup.
“Bonjour Ain, bien dormis ? Je ne sais pas si tu aimes ça, mais je nous ai pris du lait...”
Je lui tandis un gobelet et lui proposa de la servir. Si elle refusait et bien j’aurais à boire tout ce liquide moi-même, dans le cas contraire et bien la demoiselle serait servie sur le champ. Cela importait peu en réalité, c’était justement un moyen de casser un peu la routine de l’eau. Une fois ce repas et cette boisson lactée finis, j’allai me rafraichir au puit. Une nouvelle fois, comme durant chaque jour de voyage ou presque, je me lavais le visage à même le sceau. Le contact avec le liquide qui n’était pas spécialement chaud, fit énormément de bien. J’en sortis un deuxième sceau pour le vider entièrement sur mon compagnon à poil et un troisième pour lui boire. Pendant que Morro buvait à même le récipient. Je le grattais sur le flanc, retirant au passage quelques poils qui avait décidé de s’échapper de sa fourrure.
“Et bien maintenant que toi aussi tu es trempé, je ne suis plus le seul à sentir le chien mouillé.”
En guise de réponse, le loup ne fit qu’un jappement. Bien trop heureux de se faire caresser, il en oubliait vite ma pique remuant son arrière-train qui trahissait son plaisir.
Une bonne demi-heure plus tard, nous avions l’honneur de voir accompagnateur près de sa carriole. Et le chargement pu commencer. Une fois de nouveau, les caisses en place et le cocher devant. Nous nous mettions en route pour la dernière demi-journée de voyage.
"Encore quelques heures de route et votre mission sera terminée"
Comme tous les matins, Red alla avec son loup se rafraichir au puit, Miel les suivi en trottant et réclama lui aussi une petite douche matinale. L'aventurier mouilla bien volontiers le petit renard, qui une fois trempé, vient s'approcher au plus près de Ain pour se secouer... et arrosant la demoiselle.
- Hé! Va faire ça plus loin..
Mais il était trop tard dans tous les cas. Surtout que ce n'est pas un peu d'eau qui allait dérangeait la jeune femme, qui fit s'évaporer les petites gouttes sur elle se retrouvant sèche immédiatement. Le petit Solnar quant à lui vient se frotter encore mouillé à la jambe de la jeune femme. Puis il se roula sur le dos réclamant des grattouilles... C'est bien la première fois qu'il réclamait autant d'affection. Mais Ain n'avait pas grand chose d'autre à faire alors elle lui grattouilla le ventre...
Le marchand arriva quelques temps après. Les deux aventuriers l'aidèrent à charger de nouveau le chariot avant de se remettre en route. Plus qu'une demi-journée de voyage et la mission sera terminé.
Cette demi-journée se passa relativement vite, Vif était impatient et n'arrêtait pas de harcelait mentalement sa maman pour savoir quand est-ce qu'ils arrivaient. Et au final, il fut le premier a apercevoir les premières maisons du village perché en volant au dessus des arbres. En fin de compte, le trajet s'était déroulé sans encombre et Ain en était ravie. Des missions comme celle-ci étaient plutôt bien payé sans qu'il n'y ai grand chose à faire... En tout cas, lorsqu'ils arrivèrent au village perché, le marchant remercia les deux aventuriers et leur signa un petit document à remettre à la guilde.
Ain salua Red avant de partir de son côté, il était peu probable qu'elle le croise prochainement, mais il avait fait une agréable compagnie pendant le voyage. Et en fin de compte, elle aurait même pu le remercier, c'était en partie grâce à lui et à son loup que la jeune fille s'est attaché au Solnar et surtout s'en est rendu compte.
Le village perché était maintenant en vue, Il faut dire qu’il portait bien son nom. Un village construit à même les troncs des arbres. Et bien il avait fallu pas mal de travail pour réaliser un tel ouvrage. Les cabanes qui servaient de maison était soit relier par une sorte de tyrolienne, des ponts en bois ou encore des cordes, mieux valait donc ne pas avoir le vertige. Une fois sur les planches de bois menant directement à la cité, le marchant nous remis des feuilles qui certifiaient que nous avions fait notre part de travail et donc que nous méritions d’être rémunérer comme convenu par le contrat. Eh bien voilà un job de fini, reste plus qu’à en trouver un nouveau.
Je saluais alors la jeune femme qui partait avec le Solnar, je fis également un petit signe au rouquin et Morro quant à lui émit des gémissements à l’intention de son copain qui s’en allait. Je caressais alors le cou du loup.
“Tu sais, il y a toujours des chances qu’un jour nous nous rencontrions de nouveau et d’ici là, tu auras des choses à lui raconter... “
Bon là c’est purement pour rassurer mon compagnon car les chances étaient minces mais qui sait le destin n’est pas une chose que l’on peut contrôler. Je me mis dès lors en route vers le portail, il était temps pour moi de repartir vers la capitale avant de récupérer mon dû et de repartir une nouvelle fois à l’aventure. Pendant ma marche, je fis disparaître ma bête en lui touchant le front, il rejoignit dès lors ma peau et ses camarades.
“Et bien voyons ce que nous réserve l’avenir maintenant.”