Voilà quelque temps que le père de Zadyelle était décédé, ses affaires remisés dans une chambre du manoir transformé en débarras. Personne n'y mettait les pieds sauf Jil, fidèle employée au service de la famille en tant que femme de ménage. Lors d'un après-midi d'ouvrage, elle voulue ranger plus minutieusement ce capharnaüm et tomba sur une malle pleine de livre poussiéreux, dont certain pourrissant. Toute enthousiaste de sa trouvaille, elle en avertie hâtivement sa maîtresse. Celle-ci passa les heures suivantes à feuilleter ce qui en faites, se trouvait être les journaux de ses ancêtres. Son père lui avait donc caché un tel trésor ! Exaltée par ses lectures, la jeune noble en oublia le repas du soir et ce fut seulement quand les derniers rayons solaires s'en allèrent se coucher et que Jil tambourinant à la porte avec inquiétude et la rappela au monde, qu'elle délaissa ses découvertes. Elle en récupéra tout même un dernier dans ses appartements.

Là, confortablement assise dans un fauteuil, l'estomac repu d'un souper mérité, une tasse d'un hydromel tiède et des pâtisseries à son côté. Elle continua sa lecture au coin du feu crépitant. Léopold, son arrière arrière grand père, était un aventurier, il avait laissé à sa sœur les rênes du vignoble et avait parcouru les terres d'Aryon en explorateur. L'une de ses péripétie se déroulait sur l'îldorée et d'après ce qui était inscrit dans ses pages, il recherchait une vigne "miraculeuse"
Malheureusement le récit entrecoupé de divagation sur des bêtes ou des plantes fantastiques ne semblait pas des plus cohérent. Pour ne rien arranger le journal piqueté de moisissure noirâtre n'était que peu lisible. Seul un paragraphe soigneux indiquait non la supposition mais bien l’existence de la vigne ! L'excitation avait gagné Zadyelle qui devait avoir héritée du tempérament de cet ancêtre si marginal. Elle n'en dormit que très peu cette nuit là et son sommeil lui laissa un gout d'aventure et de mystère dans la tête.


Plusieurs jours plus tard lors d'un dîner anodin, une conversation avait attirée l'attention de Zadyelle.
- Comme je vous le dis très chère, un volcan sur l'îldorée
- Ceci est si divertissant, qui vous as conté ce ragot ?
- Mon cousin pardis, un homme important

Une petite histoire amusante pour la noblesse mais une grande aventure pour la viticultrice. Elle avait quitté la soirée rapidement après s'être renseignée sur la demande faites par la première ministre au sujet du Quasivulcano. Une fois au manoir, relisant une énième fois les notes du journal et dépliée des cartes, sa décision d'y aller elle-même était prise ! Pur folie.
Elle avait eu l'intention de financer une expédition mais les préparatifs d'une telle entreprise auraient forcement attiré l'attention sur elle et croyez le ou non mais la concurrence était féroce. Rien que le premier mois ou elle avait prit la suite de son père, Zadyelle avait du faire face à deux sabotages, non prouvable mais certain et plusieurs tentative de débauche d'employés vitaux, maître de chais entre autre. Alors pour ce projet fantasque elle devrait rusée, quitte à partir elle-même a l'aventure en prenant des risques insensés. Elle prendrait donc la mission de la première ministre et resterait la plus discrète possible sur le motif réel de sa participation.


La veille du départ, sa plume en main, elle envoya des messages pour prévenir ses gens d'une absence prolongée. Elle commença à écrire la liste des choses à emporter et envoya un valet acheter le nécessaire.
Vêtue d'une tenue de voyage ordinaire et d'un long manteau de voyage blanc. Les cheveux au vent et les yeux pétillants d'éxitation, la jeune femme réajustait sa besace en bandouillère tout en marchant tranquillement vers la guilde. On l'installa dans une salle en attente des autres participants au voyage. Un peu nerveuse sans le laisser voir sur son visage qui portait un habituel sourire pour le monde alentour.
pensait-elle
Puis une femme entra ou plutôt une adolescente, de long cheveu d'un bleu tout à fait charmant. Le katanna que cette gamine arborait ne laissait pas de doute sur son emploi mais elle n'était vraiment pas très grande, arrivait-elle seulement à le soulever ? Zadyelle qui était assise se leva élégament et la salua d'un hochement de tête comme devait surement le faire les petites gens, du moins le pensait-elle. Un sourire, un "bonjour", elle s'en serait bien contentée mais il fallait penser que la cohabitation durerait un moment, alors elle regarda l'arrivante gentiment et se présenta.

- Enchantée, je suis Zadyelle.

Frustre ! Ses inquiétudes devenait réalité, en plus de ça la gamine s'autorisait le tutoiement, quel manière. Même les serviteurs du manoir ne s’exprimait jamais ainsi quand leur maîtresse n'était pas là. La jeune noble n'eut pas le temps de s'offusquer que la porte s'ouvrait déjà laissant entrer les demandeurs de cette mission. Dame Desrossa n'avait visiblement aucune envie d'être là et le laissa voir. Le géologue par contre ne manquait pas d'enthousiasme et si le but du voyage n'avait pas intéressé Zadyelle jusqu'à présent, la passion de ses propos devenaient communicatives. En quittant la guilde, suivant l'aventurière et son katana, Zadyelle se demanda quel serait son rôle dans tout ceci. Loin d'être une combattante émérite, elle n'avait avec elle qu'une fine dague en acier pour sa protection personnel, peut-être pas suffisant

Tandis que Ligth questionnait le scientifique sur la faune, Zadyelle l'interrogeait sur la flore. Newt ne savait plus ou donner de la tête et même si il ne réussit pas à répondre aux questions de ses deux accompagnatrices, il semblait satisfait de l’intérêt qu'elle lui portait. Son attention toujours sur les paroles du géologue, la jeune femme ne se rendit pas compte de son arrivée au port. L'air salé dans les narines mais surtout les gesticulations et les cris de la gamine lui fit lever la tête, surprise. Quoi, c'est sur cette coque que nous allons partir ! Éberluée, mortifiée, la noble ne réussit pas à cacher sa surprise. Elle ne parla pas mais son visage trahit ses émotions, elle qui n'avait encore jamais mit les pieds sur un bateau. Elle s'était persuadée qu'on l'installerai dans une cabine cossue sans vraiment y croire, mais là. Ce bateau, si on pouvait l'appeler ainsi, n'était qu'une ruine bonne à jeter au feu. Il lui fallut une minute pour se reprendre et demanda d'une voix juste légèrement inquiète :

- Vous êtes sure que ce navire convient ?

Avant d'obtenir une réponse, le géologue posa la même question qu'elle. La réponse de Ligth fusa sans équivoque et ni elle ni lui ne répondirent. Zadyelle suivit donc le mouvement tout en se retenant de tirer une tête de six pieds de long. Une fois à bord, après avoir traversée la planche instable installé au dessus de l'eau, la jeune noble dut se retenir au bastingage pour éviter une chute. Le navire en mouvement, bercé par le flux et le reflux des vagues, commençait à lui donner une légère nausée. Personne ne l'avait prévenue que les bateaux bougeaient autant, certes depuis le port on les voyaient se balancer au grès des vagues mais ça n'avait rien avoir une fois debout dessus. Pourquoi, Par sainte Lucy, s'était-elle mise dans une situation pareille !

Une autre gamine arriva, une rouquine à la démarche assurée qui mis le pied sur le navire avec l'air d'être chez elle. Effectivement elle l'était et une pensée traversa l'esprit de Zadyelle.
se dit-elle, avec de gros doute dans les yeux.

- Je suis la fille de Jacob Duciel, Louise. Il m’a légué son navire lorsqu’il a décidé de prendre sa retraite. S’il a eu raison de vous faire confiance, alors j'vais faire de même. » Dit-elle, sourire aux lèvres. Bienvenue à bord du Glouton messieurs dames, nous jetons l’ancre dans une demi-heure !

- Enchantée, je suis Zadyelle.

On la salua mais les membres d'équipages ne lui adressèrent pas la parole tout de suite, à la place elle eut droit à des regards en coin et des hochements de sourcils interrogateurs. Une fois le rafiot libéré de ses amarres et en route vers l'île, Zadyelle fut balotée dans tout les sens, autant par la coque que par les marins affairés à remplir leur tâche. Bousculé avec une précaution que la noble ne vit pas, elle passa de tribord à bâbord, attentive à ne pas se prendre les pieds dans un cordage ou une poulie sur la tête.
Tout ça leur passa bien vite cependant, il faut dire que plus le temps passait et plus la tête lui tournait. Le roulis lui semblait de plus en plus fort et la bile commençait à lui remonter dans son estomac fragile, jusqu'au moment ou plus rien ne put retenir le flot nauséabond qui s'échappa de sa bouche sur les pieds d'un marin. Tout les autres restèrent un moment sans bouger à regarder ce spectacle, puis d'un coup, tous se mirent à rire à gorges déployées. Hilares de la mésaventure de leur camarade qui lui avait l'air dégoûté par les morceaux du petit déjeuner qui lui dégouliné sur les chaussures.

Après ça les pirates l'évitèrent au maximum, au cas ou. Blanche comme un linge, assise sur son sac et adossée au bastingage, la pauvre fille se retournait tout les dix minutes pour vomir ses tripes. Louise, la capitaine, la pris peut-être en pitié car elle lui offrit un remède bienvenu mais qui descendit difficilement dans la gorge de la malade. Zadyelle apprécia grandement le geste et s'excusa pour le désagrément qu'elle causait, un peu mal à l'aise de son état et de celui du marin sur qui elle avait vomie. Alors qu'avant de monter sur " Le Glouton ", elle voulait poser des dizaines de questions sur la navigation, sur l'île et ses dangers, sur le but de leur expédition, elle ne pouvait plus parler, ni même penser d'ailleurs. On l'installa plus confortablement dans la soute sombre avec pour compagnon un sceau en bois, elle s'endormit d'un sommeil agité et sans rêve.

Depuis le début de cette histoire, Zadyelle était restée très distante vis à vis de tout le monde, un peu moins avec newt mais lui était différent des autres. Ce n'était ni par arrogance de se mêler au bas peuple, ni par timidité de côtoyer des inconnues mais simplement car elle suivait le mouvement. Ligthning bien que jeune par apparence dégageait une assurance et une énergie qui faisait énormément de bien à la noble qui avait l'habitude que ses gens attendent ses ordres, sans vraiment prendre d'initiative. Alors pour une fois qu'elle n'avait pas à réfléchir, elle trouva l’expérience reposante.
A part son père, il n'y avait que peu de personne qui lui avait laisser cette impression de maîtrise. Ligth prenait les choses en main et Zadyelle n'avait rien eu à en redire.

Durant son sommeil, la jeune femme rêva d'un tas d'oiseau jaune qui lui volaient autour, des tas de ptidodo avec des colis plein les pattes lui intimant de les récupérer et elle n'arrêta pas de se débattre en tentant de les faire fuir. Les coups de poing et de pieds fusaient en tout sens et quand un des marins vint la réveiller pour la prévenir du danger imminent il reçu un bon coup sur le nez. Le malheureux jura toute les insanités possible et inimaginable avant de se maudire d'être venu. Un danger donc ! Des pirates, même si ironiquement Zadyelle n'avait pas compris qu'elle se trouvait déjà sur un bateau pirate. Essayant tant bien que mal de sortir de cette cale si sombre sans se casser une jambe. Elle arriva sur le pont pour suivre la conversation entre Leborgne et sa capitaine, pour le plus grand malheur de la jolie noble, ils allaient être abordés et comptaient sur le vice du jeux d'un capitaine pirate pour s'en sortir, quel guigne !

Vingt-deux se tenait le visage d'une main et l'autre sur un objet à sa ceinture que Zadyelle ne pouvait voir. Il la collait encore plus que sa chaperonne le jour de son premier bal, il était amoureux le bougre? Mais ce n'était pas le moment de s'indigner du comportement d'un marin poisseux alors que devant elle une tout autre scène se jouait devant ses yeux. Le capitaine pirate mettait le pied sur le pont du "Glouton" avec un air conquérant, après une discussion très polie au grand étonnement de la jeune noble qui s'attendait à entendre tout les jurons de cette terre, un défi fut lancé et ce serait Ligth qui devrait le relever. Un duel sur le pont dans navire, l'aventure avait mal commencée mais là, elle devenait vraiment intéressante. Enfin si on considérait que perdre c'était mourir voir pire, ouais parce qu'il y avait peu de chance qu'on lui tranche la gorge avant de la balancer à l'eau vu les regards lubrique qu'on lui lançait.

- Hé Pardosa ! Ramènes toi, t'a du boulot

Le Mr Pardosa en question apparut au côté de son capitaine emmitouflé du cape noir miteuse et d'un capuchon sur la tête. Il se découvrit pour laisser voir un sourire carnassier, il n'était pas très grand et très maigre aussi, deux longs bras sec ou les os saillaient sous la peau brune et tannée. Il était moche mais d'apparence humaine, du moins jusqu'à ce qu'il commence à se transformer bizarrement. Zadyelle n'avait jamais rien vu de tel même si elle avait déjà entendue des histoires de gens avec le pouvoir de se transformer en bête, totalement ou en partie. Mais cette chose était dégoûtante, des poils se dressaient sur tout son corps, deux nouveaux bras lui sortirent du dos et son visage qui n'était déjà pas très engageant ne ressemblait plus à rien. écœurée comme d'autre membre d'équipage et Newt, Zadyelle fit un pas ou deux en arrière.


Elle se sentit si inutile et insignifiante, elle devait se ressaisir et réagir mais comment. Elle ne pouvait rien faire, ni rien dire qui n'aggrave pas les choses pour eux, alors elle se tut. Il y avait tellement d’excitation qu'elle en oublia son mal de mer ou le remède du capitaine Duciel faisait effet. L'aventurière se préparait au combat même si avec l'adversaire en face d'elle, elle partait outsider, Zadyelle n'avait d'yeux que pour son katana, une arme magnifique qui attisait de plus en plus sa convoitise.

« Totalement abject. » chuchota Louise à Zadyelle
- Je plaint sa femme, s'il en a une.

Ce duel fut court mais intense aux yeux de Zadyelle qui n'avait aucune expérience dans la pratique du combat. Les lames étincelantes dans les rayons du soleil, virevoltaient en tout sens dans une danse macabre ou chaque erreur se payait dans le sang. Fascinée par les mouvements de ses deux acrobates qui jouaient pour eux un le ballet mortel. La chorégraphie de ces gestes coordonnés par l'entrainement de toute une vie, laissa la noble béate.

Après cette démonstration de force de Ligtning, la noble jeune fille ravala son orgeuil et les pensées qu'elles avaient en montant à bord. Certes les aventuriers étaient bien souvent grossier, brute et alcoolique ; Certes l'aventurière au katana semblait jeune et inexpérimentée mais jusqu'ici l'enfant qu'il fallait surveiller et soigner c'était bien elle. Ce petit intermède qui fut gérer d'une main de maître par ses deux accompagnatrices lui prouva sa propre bêtise. Ce serait donc avec respect qu'elle les traiteraient, apportant son aide dès que cela serait possible.

Quand la combattante revint après sa victoire, Zadyelle fut très surprise, une fois de plus, qu'elle ne fanfaronne pas sur sa victoire en ajoutant des détails qui n’existait pas. A la place elle s’excusa, proposant même de racheter sa soi-disant dette auprès d'un marchand.

- Ne vous en faites surtout pas pour un ravitaillement, je payerai tout ce dont nous avons besoin. avait clamé la noble, heureuse de se rendre utile.

C'était bien, le moins qu'elle pouvait faire. De plus, la viticultrice ne c'était pas lancée à l'aveuglette à cinquante ou peut-être plus de cent kilomètre de la capitale sans aucune préparation. En prenant connaissance de la demande scientifique de la première ministre. Zadyelle avait étudiée un minimum l'îledorée et avait pris contact avec un homme sur l'île qui l'attendrait pour la guider jusqu'au pied du prétendu volcan. Ils ne s'étaient jamais vu mais l'homme avait déjà reçu quelques cristaux pour lui trouver un peu de matériel, cartes, montures ou autre. Elle avait justement reçu une réponse la veille au soir pour annoncer que tout était prêt.

Newt n'avait pas beaucoup parlé, n'avait pas beaucoup bougé non plus. Il était resté à côté du marin tenant la barre, le nez dans les cartes maritimes a étudier, Lucy seule sait quel enrochement géologique. Zadyelle ne s'était pas préoccupé de lui dès le moment ou son intestin l'avait démangé et en ressortant son attention avait été retenu ailleurs. A partir du moment ou le bateau pirate s'était éloigné, la jeune femme le chercha du regard et fut soulagée de constater qu'il n'avait pas bougé d'un poil. Avait-il même remarqué le combat sur le pont ?

Le capitaine Duciel s'isola pendant un moment et Zadyelle en profita pour faire plus ample connaissance avec Ligtning, son mal de mer diminuant assez pour lui rendre un peu de liberté.

- Impressionnante démonstration, je ne suis pas habituée à voir ce genre de duel, bravo. dit-elle à Ligtning.

Le savoir vivre exigeait de la noble quelques compliments, tous sincères, avant de demander quoi que ce soit. Elle s'exécuta donc, toujours admirative des compétences de son interlocutrice.

- Cette arme dans votre dos, on appel ça un katana n'est ce pas ? J'en ai un accroché au mur mais ce n'est qu'une décoration inutile en comparaison des ravages que votre arme a pu causer.

Pendant le voyage, Zadyelle avait appris quelque petite chose sur la navigation. Vingt-deux s'était entiché d'elle, ou son capitaine lui avait ordonné de la surveiller. Il lui fit cependant découvrir un univers inconnu. Le mât et sa vigie, la cale, le mouvement du gouvernail actionné par la barre, qu'elle avait pu tenir sous la surveillance de Leborgne qui riait d'elle. Quand elle se rendit compte du pavillon sous lequel elle voyageait, sa surprise et sa peur furent rapidement atténué par l'ambiance et la bienveillance des marins envers elle. Ils étaient pirates mais la noble ne s'était pas senti en danger, dans le fond ils n'étaient pas méchant, avec elle du moins. Brusques, mal élevés, grossiers mais assez sympathique, ils la titillaient sur sa tendance à vomir sur eux et riaient beaucoup. C'est comme cela que Zadyelle ressentit la traversée.

Le  capitaine Louise Duciel s'était montré un médecin compétent. Son mal de mer s'était beaucoup atténué grâce à ses remède, même si ils étaient vraiment dégueulasse à boire. Elles avaient un peu parlé l'une de l'autre, de leur père notamment mais les conversations restaient en surface, rien de profond ou qui auraient fait d'elle des amies. Peut-être cela viendrait plus tard, Zadyelle respectait beaucoup les femmes fortes qui prenait en main leur vie ne laissant pas un homme choisir à leurs place. Louise en faisait en partie, si jeune et pourtant assez intelligente pour pratiquer la médecine. Une fille qui pourtant commandait à une bande de pirate. Evidemment, ils la connaissaient depuis longtemps et leur loyauté provenait aussi de celle qu'ils portaient à son père mais ça n'en diminuait pas le mérite.

Lightning Konoyishi l'aventurière, intriguait énormément la jeune noble. Elle avait côtoyé une demi douzaine de ces hommes et femmes qui partaient à l'aventure, armés de courage et d'acier. Ils avaient une utilité certaine dans ce monde mais ceux qu'elle connaissait n'était pas digne de confiance. Elle ressentait un mélange de méfiance, de fascination et de jalousie. Sa vie de noble, riche, pleine de comptabilité et de paperasse à remplir aurait pu ressembler à celle de Ligth si elle avait choisi de suivre son cœur. Zadyelle regardait cette héroïne s’entraîner sur le pont, des exercices de musculation, de souplesse, de maîtrise de son arme, de maîtrise son art en somme. La noble n'avait pas voulu la déranger mais la combattante insista pour lui montrer comment se servir plus efficacement de la dague qu'elle avait emporté. Elle y gagna quelques hématomes, des coupures superficielles et des conseils qui seraient surement très utile pour la suite du voyage.

Le navire arriva enfin à destination, la surprise de Zadyelle fut grande en contemplant le paysage qui s’étalait devant ses yeux grand ouvert. Elle tituba légèrement en gagnant la passerelle et hésita à mettre les pieds sur le ponton, mais Ligth la tira gentiment par le bras l'emmenant avec elle. Il faisait chaud et humide alors elle se couvrit la tête d’un voile pour atténuer les rayons du soleil qui lui chauffaient la nuque en ce début d’après-midi et avança maladroitement vers sa mission.
Une fois débarquée sur l'île, le petit village côtier semblait tout petit. Un homme attendait assis devant une cabane de conception fantasque, il les vit et s'avança d'un pas assuré.

- Salut les filles, toi c'est Mme Blacks ? demanda-t-il en regardant Zadyelle.
- En effet, et vous êtes Mr Brant, notre guide.

Il sourit montrant une rangée de dent impeccable et lui fit une révérence maladroite, puis à Ligth à qui il tendit la main pour lui serrer. Il les examina ostensiblement et continua.

- Bien, y a quelqu'un d'autre ou on est trois à partir ?
- Non, cinq avec vous, il se tourna vers Ligth, Dans ce cas tout est là, cette petite cabane contient le matériel demandé et j'avais prévu quatre monture.

Louise et Newt arrivèrent, le guide continua

- Mademoiselle, Monsieur. Dit-il a destination des derniers arrivés. Comme je le disais à vos partenaires, j’ai préparé le matériel et vos montures comme nous l’avions convenu lors de notre échange.

- Par contre, il faudra continuer sur nos jambe au pied de la montagne. Il y a une clairière ou nous pourrons passer la nuit et les laisser le temps d'escalader

Le petit groupe entra dans la cabane ou attendent trois petites caisses de matériels, des sacs vides et des vivres à l'allure douteuse. Zadyelle quitta la pièce rapidement pour négocier et payer une seconde avance à Brant, promettant le reste du payement à leur départ. Elle entra de nouveau et ses deux compagnons lui tendirent chacune un sac, anticipant le fait qu'elle ne saurait pas quoi prendre de toute façon.

Le trajet en forêt fut laborieux pour la jolie noble qui n'avait pas souvent l'occasion de chevaucher en Rapidodo. La bête têtue n'en faisait qu'à sa tête et refusait d’obéir aux ordres de sa cavalière. Sa jument lui manquait et elle se promit d'aller en promenade plus souvent avec elle. Flocon n'avait pas besoin d'être guidée, elle savait d'instinct ou sa maîtresse souhaitait se rendre et l'y menait avec moins de difficulté que cette bestiole pleine de plume.
Ils arrêtèrent les montures une seule fois, près d'un ruisseau pour qu'elles se reposent. Zadyelle en avait profiter pour admirer les dizaines d'espèces de fleurs qui s'offraient à sa vue. Elle se rendit compte que ses connaissances en ce domaine était maigre, heureusement que grand-père Léopold avait réalisé un croquis de sa vigne parce qu'elle aurait eu du mal à la reconnaître. D'après le carnet, cette plante se trouvait à flanc de montagne, dans les graviers ou elle prospérait entre les rochers.

En arrivant au lieu que Brant avait indiqué, on aurait pas vraiment pu le reconnaître d'une autre clairière traversée plus tôt. Quelques arbres abattus offraient un refuge assez spartiate, la végétation semblait avoir été piétiné récemment mais Zadyelle n'avait en aucun cas l'expérience de pisteur nécessaire pour le remarquer. Ligth s'esquiva rapidement pour faire, Lucy sait quoi ; Louise et Newt en grande discussion depuis leur débarquement continuaient à bavasser sans se soucier de la noble. Seul Brant lui porta un peu d'attention en lui montrant comment allumer un feu de camp. Loin d'être une experte, cette tâche lui prit un temps considérable mais elle réussit tout de même son entreprise un sourire illuminant son visage.

Elle était noble, pas aventurière. Ce n'était pas à elle de s'atteler à se genre d'activité, mais en vérité elle appréciait énormément son voyage. Depuis son départ du manoir, elle allait de découverte en surprise, de nouveauté en apprentissage. Peut-être bien qu'elle aurait pu vivre avec lui finalement, comme il lui avait proposé à l'époque. C'est avec une certaine nostalgie dans le regard qu'elle s’installa autour du feu avec le petit groupe constitué de Louise, de Newt et de Brant pour discuter.
Brant et Newt discutait d'une Bête, quel bête ? Personne ne lui en avait parlé !

C'était quoi cette histoire, de géant colossal. Un Warg ou Smilodon, Zadyelle avait pourtant lu quelque part que l'îldorée n'abritait aucun grand prédateur, rien d'aussi dangereux du moins. C'est d'ailleurs l'une des raisons qui l'avait poussé à venir en personne et sans engager de mercenaire pour sa protection. Puis Light débarqua avec son renard mort qui se balançait mollement à chacun de ses pas. Elle était sérieuse, en tout cas elle semblait ravie de sa prise. En deux temps trois mouvement, la carcasse fut vidée, dépecée, découpée et embrochée sur sur le feu.

- Désolé de te demander ça et surtout ne le prend pas mal, je voudrais pas te vexer, mais sa me travaille depuis le début qu'est ce que tu est venue faire sur cette mission ?

- Me vexer, pourquoi donc ?
Si je participe à cette expédition c'est pour une plante. Je possède un domaine viticole en dehors de la capitale et j'ai appris l’existence d'une vigne, qui d'après la rumeur pousserait sur cette île. La vérité c'est aussi que j'avais envie de partir à l'aventure, je reste chez moi le plus souvent et récemment ... Elle s’arrêta un instant pour ravaler un souvenir. J'ai pris des responsabilités ... "Gagnée ma liberté plutôt." La demande de Dame Haru me semblait intéressante et sans danger, alors j'en ai profité et me voilà

- Et toi alors ? Recherche d'aventure, ou du Slime ?

Un grand sourire illumina le visage de Zadyelle, à la lumière des flammes réconfortante elle se sentait apaisée. Des bribes de la conversation de Brant et Louise lui arriva aux oreilles, elle avait bien compris que la rouquine était pirate mais n'avait pas envisagée que leur guide pouvait être un criminel, repentit mais tout de même.
La viande commença à embaumer l'air ambiant d'un fumet appétissant. La jolie noble se força à goûter, évitant de froisser Ligth qui s'était donnée du mal pour préparer le repas. Et ce n'était pas si mauvais que Zadyelle l'imaginait finalement.

- Ce renard il a le gout de poulet, non ?

Le soleil se couchait lentement, cédant peu à peu sa place à sa sœur la lune. La forêt s'assombrissait dans le grouillement des animaux partant se coucher dans leur terrier. Il sembla cependant à la jeune noble que certain son n'était pas normal, comme étouffé. Personne ne sembla s'en soucier alors elle se dit que son esprit lui jouait des tours. Les moustiques lui tournaient autour, son sang devait avoir une saveur spécial (ou pas), Zadyelle ajouta donc du bois dans le feu mais les branches éparses ne suffiraient pas pour la nuit. Brant le remarqua et proposa de s'en charger, seul, pour que le groupe puissent se reposer avant le lendemain. Il partit un long moment.

Derrière les arbres à quelques mètres du camp, hors de vue et hors d'oreille indiscrète. Le Guide retrouvait ses complices, un seul d'entre eux seulement.

- Ou sont les autres ?
- Qu'es'ce j'en sais moi ! Le complice souriait de sa blague.
- Tu étais censé venir avec des gars ! On va pas s'attaquer à eux tout les deux ? S'inquiéta Brant.
- Pff, y a que trois gonzesse et un binoclard. Tu d'viens froussard, vieux
- C'est pas sérieux, j'aime pas ça !
- Arrêtes de t'faire du mouron, j'ai mon arc et ch'touche une biche en plein cœur à 50m, oublies pas pourquoi chui là.
- Je sais, le meilleur archer du continent, on verra ça
- Bon, on y va. ça fait d'jà une après-midi que lambine dans l'coin. Les pièges sont prêt, j'vais pas continuer à m'les geler ici.
- Non ! Attends qu'ils s'endorment, elles feront des cibles plus facile

Le complice poufa, son regard assassin ne laissait pas d'équivoque sur ses intentions. Il alluma une torche et l'accrocha à un arbre avec un crochet déjà prêt à l'emploi. Il banda son arc, enflamma son carquois, visa les étoiles et tira flèches après flèches. Les petites boules de feu retombèrent autour du camp avec force, aucune ne toucha le groupe mais l'une d'elle mit le feu à une cordelette imbibée d'alcool presque enterrée. Rapidement, les flammes suivirent le piège en toile de chanvre jusqu'à ce que la nuit s'embrase.

Zadyelle ne compris pas grand chose à la situation, toujours en pleine discussion et cria de peur. Elle eut à peine le temps de voir Brant arriver en courant vers eux, un archer sur ses talons. Une première flèche fila vers elle et se planta dans une première monture dans son dos qui tomba raide morte, touchée au cœur. Les autres bêtes se débattirent férocement, apeurée par les flammes et s'échappèrent à vive allure. Une seconde flèche siffla aussitôt, Zadyelle ne vit pas ou. Un sang chaud coula de son bras droit, quelqu'un l'avait poussé juste à temps pour lui éviter une issu fatale.

Brant se battait comme un beau diable, la noble ne vit pas avec qui, elle se serait surement évanouie sans les cries autour. On la tira de nouveau et cette fois elle s’étala de tout son long dans l'herbe fraîche. On lui criait dessus, elle ne comprenait pas qui, ni quoi. Elle réussit enfin à se relever, le feu était partout, la chaleur et la fumée commençait à envelopper l'air et à la faire tousser. Sa vue se troublait et on lui mit une gifle pour la réveiller du cauchemar, mais ce n'en était pas un, c'était la réalité.

Un vent d'ouest venant de la mer soufflait doucement sur les flammes qui prenaient peu à peu de l'ampleur. Lucy ne devait pas beaucoup tenir à ce petit bout de terre parce si le brasier continuait de s'étendre, l'île entière pourrait brûler (oups). Seul un miracle pourrait éviter une telle catastrophe - Ô Lucy entend nos prières, envoies nous un signe !
Zadyelle porta la main à sa joue endolorie puis sur sa blessure qui avait arrêté de saigner. Louise avait déjà mit son adversaire à terre après avoir réveillé la noble. Ligth se tenait trop loin, Newt n'était plus en vue, il ne restait donc plus que Louise pour être son héroïne. Elle n'avait pas été tendre en la poussant et la tirant sans ménagement mais elle lui avait sauvé la vie. L'égratignure à son bras provenait simplement d'une brindille qui lui avait écorché la peau.

- ... Zadyelle. Si tu pouvais faire signe à Lightning de nous rejoindre ?

Light revenait vers elles triomphantes, quand soudain le sol vibra faiblement. La noble qui s'était remit debout pour aider l'aventurière, se retrouva les fesses au sol déstabilisée. Mais qu'est ce qui se passe encore ! Newt sortit de la tente en sautant dans tout les sens, oubliant le danger qui fort heureusement était écarté. Il parlait vite en prononçant des mots par très compréhensible, puis se rendit compte de la situation critique. Louise voulant soigner Ligth, Zadyelle désorientée au sol mais surtout les flammes qui avançaient lentement vers un groupe d'arbre de la clairière enfumée.

- Vous ne comprenez pas ? C'est un tremblement de terre ! Déclara t-il retenant son excitation. ! Ce qui veut dire que si il y a bien un volcan sur cette île, il ne tardera pas à entrer en éruption !

La noble ne comprit pas tout à fait ce que cela voulait dire. Elle n'eut pas le temps d'y réfléchir qu'une seconde secousse plus puissante gronda sous ses fesses. Les arbres tanguaient dangereusement et certain se couchèrent au sol. Les animaux qui n'avaient pas déjà détallé hurlaient de frayeur, tout comme Zadyelle qui ne parvint pas à retenir un cri. Sur la montagne un grondement terrible se fit entendre et de petite caillasse déboulaient de la pente rocailleuse, de plus en plus gros et rapide. La terre semblait vouloir s'abattre sur le petit groupe comme une pluie pierreuse et poussiéreuse. Quand enfin le vacarme s'arrêta, la noble terrifiée jeta un regard autour d'elle, elle put apercevoir que la partie des arbres qui prenaient feu avaient été emportés, le brasier totalement éteint par cet éboulement.

Miraculeusement, Newt et les filles furent épargnés. Zadyelle tombait littéralement de fatigue, après tout les événements ses nerfs allaient lâcher. Elle récupéra son sac, épousseta et leva le nez vers les étoiles. La poussière s'infiltrait partout, même dans ses poumons, Ils ne pouvaient pas rester sur place. Mais ou aller sans un guide ? Ligth avait peut-être trouvé un endroit pendant sa chasse au renard.