Les plannings complètement différents des trois colocataires – une garde civile, un officier supérieur et un coursier/espion, il y avait d’ailleurs probablement une blague qui commençait comme ça – avaient à la fois favorisé et rendu un peu impersonnelle la cohabitation. Calixte savait que Khalie et Valentino s’étaient davantage croisés, mais ses propres horaires décalés d’espion – qu’il faisait passer pour une vie sociale débordante ou au contraire la nécessité d’aller méditer régulièrement loin de la civilisation – avaient un peu empiété sur le développement d’une relation profonde. Cela n’empêchait qu’il trouvât la garde civile agréable dans sa retenue, et l’officier supérieur amusant dans son exubérance. Même si l’on était loin de la franche camaraderie, la cordialité régissant leurs interactions n’était pas dénudée de chaleur. Enfin dans son sens. Et celui de Valentino. Pour Khalie le coursier n’était régulièrement sûr de rien, même s’il avait l’impression que le courant ne passait pas trop mal. Elle l’avait laissé coller à son paravent le dessin fait par une petite fille représentant les gardes du Bastion, c’était pas preuve de sympathie ça ?
Levant le regard sur ledit paravent dans le fond de la pièce, Calixte se dit que ça tenait tout de même un peu du miracle qu’il n’y ait eu aucun incident entre les trois protagonistes aux caractères et aux habitudes bien différents. Entre la discrétion de Khalie, l’excentricité de Valentino et sa propre maladresse, il y avait pourtant là de quoi rendre la cohabitation épineuse. Mais peut-être que, c’étaient leurs horaires disparates qui leur permettaient de limiter la casse. Ou d’entretenir leur tolérance. Ou trouvaient-ils vraiment un équilibre dans leurs relations basées sur la confiance et la compréhension. Mouais. L’hypothèse des interactions limitées mais cordiales paraissait tout de même plus plausible actuellement. Enfin, l’espion ne se plaignait pas de la situation, il s’y trouvait assez bien. Restait qu’il ne savait pas s’ils en étaient à un point où il pouvait se permettre de sauter sur le lit adjacent et étudier de tout son soul la bouteille trainant sur les draps de son colocataire.
Décollant son regard qui s’y était à nouveau glué, il se leva et entreprit de se changer pour la nuit. Puis de faire du tri dans ses papiers. Puis de ranger ses affaires. Puis de vérifier ses stocks. Puis de chercher Apolline. Puis de se demander s’il était soulagé ou non de ne pas la trouver. Puis de réfléchir où est-ce qu’il l’avait vue pour la dernière fois tout en tirant distraitement sur les oreilles de sa peluche d’eriophai. Puis de se dire qu’il était rare qu’il ait gagné aussi tôt dans la soirée – nuit – le dortoir commun et qu’il pouvait peut-être en profiter pour faire quelque chose de plus intelligent que de tourner en rond. Comme lire. Comme repriser les vêtements qu’il avait abîmés. Comme écrire une ode à la vie en communauté et les vertus de la colocation. Vertus telles que le respect des affaires personnelles de chacun. Son regard gagna à nouveau les courbes de la bouteille posée innocemment sur le lit de Valentino. Sûrement celui-ci comprendrait qu’il s’y soit intéressé ?
Reposant la peluche sur ses propres draps, il traversa finalement le maigre espace le séparant de ceux de l’officier supérieur, et il se saisit de la bouteille avec anticipation. La tournant et retournant entre ses mains, il nota qu’elle était poussiéreuse par endroits et que le bouchon de liège semblait tout juste tenir. Modifiant d’ailleurs la position de ses mains pour éviter de l’ouvrir malencontreusement, le coursier s’intéressa enfin à l’étiquette. Miteuse, artisanale. Intrigante. Soudain, le bruit de la porte s’ouvrant se fit entendre. Il sursauta. Sa sénestre tapa violemment contre le fond de la bouteille. Le bouchon sauta au plafond dans un « pop », suivi d’une petite trainée d’écume. Autant pour la discrétion.
- Oups, fit-il intelligemment en cherchant désespérément comment contenir le liquide qui s’échappait joyeusement. Heu alors, hum…
Il mit finalement la main sur un verre trainant sur la table de chevet de Valentino et leva enfin le regard sur la personne qui venait d’entrer.
- Salut ? dit-il un peu contrit.
Il y a de cela quelques jours, je m’étais procuré un tissu spécial, on disait que celui-ci s’adaptait à l’environnement dans lequel nous nous trouvions. Il s’agissait d’un tissu caméléon, mais ce dernier m’était complètement inutile en forme d’étoffe alors je me devais de faire confectionner cette dernière sous forme de cape. Après tout, si je faisais partie de l’avant-garde, ce me prenait quelque chose de discret si je venais à faire l’éclaireur et je tiens à signaler que ma tête en soit n’a rien de très discret. Alors j’ai donc trouvé une solution parfaite pour remédier à cela. De plus, une cape me permettrait de me protéger du soleil de plomb qui pouvait parfois nous taper sur le crâne.
D’ailleurs, j’avais rendez-vous ce soir pour terminer les ajustements, mais avant de m’y rendre, je devais faire un petit arrêt aux bijoutiers du coin. J’avais un objet, plutôt précieux, à vendre et ce dernier appartenait à ma mère avant qu’elle ne me le laisse. Elle voulait que j’y prenne soin, mais avec l’humiliation qu’elle m’avait infligée lors de notre mission secrète d’infiltration à Valentino et moi-même, je ne pensais qu’à me venger d’elle et quoi de mieux que de vendre un héritage familial. Les cristaux que j’aurai obtenus me permettront de payer le couturier. Je ne faisais que gagner dans cette histoire. Bref, je me dépêche d’entrer dans la bijouterie et le marchand m’accueille d’un drôle de regard. Oui, on me porte beaucoup de jugement dû à ma dégaine, mais je ne fais rien.
« Bonjour, mademoiselle. Que puis-je faire pour vous aider?
- Bonsoir, j’aimerais connaître la valeur de cette broche et savoir si vous pourriez me la racheter.
- Très bien, faites-moi voir cela. »
Je sors la broche de mon sac sans fond. Elle est enveloppée d’un tissu fin puis je la lui tends. Déjà, il me fixe au-dessus de ses lunettes et semble hésitant. Il doit croire que je l’ai volé. Je pousse un léger soupir. « Je fais partie de la garde, monsieur. Je ne l’ai pas volé, c’est un héritage familial et je dois m’en départir. J’ai besoin de ces cristaux pour payer le couturier… » Je roule des yeux quand celui-ci finit par étudier la broche avec soin. Il me dit son prix, je marchande un peu en disant qu’elle est plutôt ancienne et qu’elle est très importante. Que s’il savait reconnaître le bon acheteur, il pourrait en avoir un très bon prix. Il accepte et cela conclut ma vente. J’empoche les cristaux et je me dirige aussitôt au marchand suivant. Là encore, ce ne fut pas très long, puisqu’il ne manquait que quelques détails superflus. Je paie ce dernier et repars avec ma magnifique cape. Cette dernière peut cacher l’entièreté de mon corps ainsi que cacher totalement ma tête et mon visage ce qui sera parfait! Je la pli avec précaution et je la glisse dans mon sac.
Je me dépêche de rentrer, car je n’aime pas trop traîné dans les rues du port et quand j’ouvre la porte, une drôle de scène se déroule devant moi. Je semble prendre sur le fait Calixte et j’entends un bruit étrange qui ressemble à un bouchon qui « pop ». J’arque les sourcils en le fixant et je remarque ce qu’il tient en main. Ce n’était pas la bouteille qui était sur le lit de Valentino depuis le début de la journée? Ce dernier semble chercher une façon d’empêcher la mousse de s’en échapper en continu et il dégotte un verre qui traînait sur la table de chevet du grand borgne. Quand il me regarde enfin, ce dernier me salue. J’ai un petit sourire mesquin sur le visage, bien que normalement on se croise peu. « Oh, oh, j’en connais un qui ne va pas être content que tu aies touché à sa chère bouteille. » J’avais presque envie de le laisser se démerder parce que la curiosité était un bien vilain défaut, mais en même temps, je suis sûre qu’il n’avait pas l’intention de l’ouvrir. Je dois l’avoir surpris ou quelque chose du genre. Je contourne les lits pour me rendre jusqu’au mieux et y jeter mon sac et je reviens aussitôt pour essayer de l’aider. « Tu crois que si on prend une gorgée il va voir la différence? » Que je dis sur le ton de la blague. D’ailleurs, je n’avais pas vraiment fermé la porte derrière moi et alors que je viens de dire cela, je vois une ombre imposante s’étendre sur nous. Je tourne doucement la tête pour remarquer le propriétaire de ladite bouteille. Je recule d’un pas en levant les mains et je pointe d’un doigt Calixte. « C’est pas moi, c’est lui! »
Une journée normale en réalité, je m'étais levé aux aurores, je m'étais bien assuré de ne pas réveiller Khalie, pour Calixte le problème ne se posait pas réellement, comme souvent il n'était pas là... Je sais que sa vie sociale est du genre hyperactive mais il devrait tout de même se reposer un peu plus! Même si, d'un certain point de vue, je l'envie un peu probablement! En ce moment de mon côté c'est surtout le boulot qui prime, même si je commence à avoir une relation plutôt amicale avec Khalie, notamment depuis que j'ai rencontré son adorable famille, il n'empêche que mes relations personnelles sont limitées, j'essaie tant bien que mal de passer outre ma déception avec une certaine Valkyrie mais cela est parfois plus compliqué que prévu... Peut-être devrais-je un jour proposer à mon colocataire d'aller se boire un verre ensemble? Après tout, il me semble que l'on s'entend bien et qui sait, ses nombreux amis accepteront peut-être la présence d'un nouveau venu? Je ne pense pas être insupportable ou insortable au point de faire honte à mon "ami" si? Enfin bon, quoi qu'il en soit, il est temps pour moi de prendre la route, pas que je sois spécialement pressé, j'ai pas grand chose à faire en réalité mais il vaut mieux tout de même ne pas perdre trop de temps, après tout, ne dit-on pas que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt? Je regarde distraitement vers le lit de Khalie et je soupire doucement, cette fille n'est pas croyable! Elle partage la chambre avec deux hommes et elle est semble se battre tous les soirs avec ses couvertures, si bien qu'encore une fois, elle est hors de ses draps, n'ayant que son mini-short et son top recouvrant à peine sa peau... Heureusement que ni Calixte ni moi ne sommes des hommes de peu de verrue, ce serait le comble et j'ose à peine imaginer les situations que nous vivrions!
Quoi qu'il en soit, je prends mon départ, j'vais pas lui remettre les couvertures dessus même si j'ai hésité un instant, elle s'en échapperait sans doute encore et puis, j'veux pas qu'elle se réveille et qu'elle me voit faire un geste étrange, elle commence à me tolérer ce serait dommage de tout foutre en l'air! Du coup, direction la douche, je m'habille et ensuite, je me dirige vers la place commerçante, faut que j'aille voir ce bon vieux Gérolt, pas que je comptes boire de si bonne heure mais j'ai un petit truc qui devrait l'intéressé! J'ai eu un coup de bol durant mon expédition nocturne a la ville aquatique avec Khalie, alors qu'on se dirigeait vers la coupole j'ai trouvé un corail, c'est con mais le barman apprécie ce genre de truc, c'est un ami donc j'vais lui faire un prix mais je sais qu'il va littéralement se jeter dessus!
J'entre donc dans son établissement et je suis accueillis par la petite Nayah! Ça me fait plaisir de la voir, visiblement elle mange à sa fin maintenant, elle a clairement reprit un peu de poids, aucun doute que Gérolt lui file des rations en quantité suffisante, pas pour rien que je lui ai dis que le grand gaillard cherchait une serveuse, ce type a le cœur sur la main, faut croire que c'est le cas de nombreux taverniers j'en sais rien, peut-être un prérequis pour le boulot? Quoi qu'il en soit, la jeune fille me réserve un grand sourire, je sais qu'elle nous est reconnaissante à Khalie et moi-même, elle arrête pas de me remercier chaque fois que je viens, j'lui ébouriffe les cheveux en souriant et j'lui demande si le patron est là. Elle va immédiatement le chercher et ce-dernier rapplique avec un large sourire amical.
"Valentino Rivolti! Quel plaisir mon ami? Il est pas un peu tôt pour te rincer le gosier?"
"Je passe rapidement avant mon service, je ramène ça de la ville aquatique je me suis dis que ça allait t'intéresser!" Et je sors le cristal dont j'ignore jusqu'à la nature, pour ce que j'en sais, ça pourrait juste être un truc sans valeur mais vu les yeux que fais mon ami, je sais que non.
"Je le prends!"
"Je t'ai pas encore dis le prix!"
"D'accord... Combien?"
"Disons 15 cristaux?"
"Valentino... T'es au courant que cette pierre vaut au moins 100 cristaux?"
"Ah? Bon dans ce cas... 15 cristaux et deux bières la prochaine fois que je viens?"
Il soupire fortement et, accepte mon offre! Je peux quand même pas demander plus à un mec que j'apprécie et qui m'abreuve depuis que je suis arrivé! Ce serait pas correct n'est-ce pas... Pour le reste, la journée se passe de manière relativement calme, aucun accident à signaler durant la ronde, j'aide deux trois personnes quand je le peux et bien vite, cette journée passe. La nuit est en train de tomber lorsque je reviens vers la caserne. Je ne prends pas réellement le temps de faire quoi que ce soit et je fonce dans la chambre pour assister à un curieux spectacle. Déjà Khalie et Calixte sont ensembles, bon pas que ce soit réellement surprenant mais, il faut avouer que vous nos horaires c'est assez rare que l'on se retrouve tout trois dans la chambre en même temps mais en plus... Ils sont en train de faire quoi là? Khalie se recule en désignant du doigt le pauvre homme tombé sans doute dans son piège et en m'affirmant que c'est lui? Connaissant la jeune fille je suis sûr qu'elle l'a convaincue de faire un mauvais coup et elle s'en dédouane maintenant! D'ailleurs quel est ce mauvais coup? Je remarque alors la bouteille dans les mains de Calixte et surtout, le verre... Attends c'est celui qui traîne sur ma table de nuit? Je soupire fortement en fronçant les sourcils!
Sunny! Ghost! Si vous voulez picoler vous pourriez au moins me demander!"
Sunny j'ai pas besoin d'expliquer, Ghost c'est parce qu'il est pas là souvent du coup, c'est toujours un peu comme une apparition! Je m'approche des deux coupables et je reprends la bouteille ainsi que le verre des mains de Calixte, je les dépose sur ma table de nuit et j'ouvre la petite armoire qui se trouve en-dessous pour sortir deux autres verres, ouai j'ai plusieurs verres dans la chambre, faut toujours être préparé! Je sers donc trois verres de cette bouteille qui traînait sur mon lit j'en donne un à Calixte, un à Khalie et je prends le mien.
"Santé les jeunes!"
Et nous buvons tous les trois, ils ont voulus boire, ils ont pas réellement le choix sur ce point, s'ils comptaient faire la fête sans moi c'est raté et je ne leur pardonnerait pas de ne pas trinquer avec moi suite à cela. Pourtant, alors que je viens de finir ma gorgée, je dois bien avouer que c'est pas réellement le meilleur alcool qu'il soit! Je regarde les deux jeunes et je soupire fortement. "Qui vous a refilé cette merde? Va vraiment falloir que je vous apprennes ce qu'est un bon alcool!" Car oui, je suis partis bien avant l'apparition de cette bouteille, je n'ai aucune idée qu'elle était sur mon lit et aucune idée de ce qu'elle contient... Moi, je pense simplement que c'est Calixte ou Khalie qui l'a ramené et qu'ils comptaient boire sans moi!
- Oui, c’est moi !
Bon, heu, niveau excuse et discrétion il repasserait. Quelque part, il pouvait imaginer Zahria levant les yeux au ciel avec une moue amusée. Les sourcils de Valentino se froncèrent, et le coursier se prépara à quelques remontrances bien senties. Est-ce que son propre colocataire pouvait l’astreindre de corvée d’astiquage des latrines ? Techniquement, il était toujours son supérieur. Aussi, lorsque l’exclamation de Valentino vint, demandant qu’ils l’attendissent s’ils voulaient picoler, Calixte cligna des yeux d’incompréhension. Surpris, il laissa l’officier supérieur reprendre la bouteille, et le regarda sortir deux autres verres de sa table de chevet – sérieusement ? – afin qu’ils puissent trinquer tous les trois.
- Santé… fit-il encore incertain.
Par habitude, il porta ensuite immédiatement le breuvage à ses lèvres. Et faillit le recracher tout aussi vite. Wow, c’était particulièrement dégueulasse. Pour faire bonne figure, il s’obligea tout de même à finir le verre que Valentino lui avait servi. Parce qu’il était poli. Un tout petit peu fautif.
- Heu, alors en fait, dans le détail, la bouteille était sur ton lit, avoua Calixte en grimaçant. Je voulais juste lire l’étiquette, ajouta-t-il précipitamment de manière pas du tout louche. Mais je l’ai secouée, et le bouchon est parti, poursuivit-il en cherchant du regard l’appui de Khalie, qui ne semblait pas plus pressée que ça de lui porter secours.
Un goût âcre lui restait en bouche et, en dehors de la brûlure accompagnant la descente de la gnole artisanale, une drôle de sensation se diffusait à travers ses membres. Se laissant retomber sur les traps tirés de son lit, il récupéra entre ses bras la peluche d’eriophai qui y trainait. Triturant les oreilles de la créature pour chasser les fourmillements s’installant dans ses doigts, il reposa son regard sur la bouteille opaque.
- Une idée de qui a pu te la déposer ?
Puisque visiblement Valentino ne paraissait pas savoir jusqu’ici qu’il était l’heureux propriétaire du breuvage immonde.
- Et pourquoi ? … y a des personnes qui t’en veulent en ce moment ?
Parce que, vraiment, ça frôlait limite la volonté d’intoxication cette histoire. Ça n’était pas un cadeau cette bouteille, c’était une revanche. Grimaçant à l’étrange gêne qui s’installait dans ses membres, comme si ses os cherchaient soudain à se tasser sur eux-mêmes, Calixte se força à penser à autre chose tout en écoutant les réponses de son colocataire. L’affaire lui rappelait la fois où, avec Kenneth, ils étaient tombés sur la petite réserve de sucreries de Gwen-Aël, et qu’ils avaient tout englouti en l’espace de quelques minutes. La nourrice les avait réprimandés, puis ils s’étaient pris un sacré savon de la part de Deveen. Et Gwen avait tenu à leur faire savoir qu’elle leur en voulait toujours, en plaçant discrètement une bonne poignée de sel dans leurs verres d’eau le jour suivant. Ça n’avait pas été bon du tout. Elle aussi s’était prise des remontrances. Agitant distraitement ses jambes qui pendaient du lit, il ficha un regard curieux sur la silhouette à quelques pas, plus grande que la sienne.
- Ca t’arrive de faire des trucs pas bien ? Ça doit t’arriver, comme t’es un pirate. T’es un pirate ? vérifia-t-il tout de même en indiquant le cache-œil, parce que les apparences pouvaient être trompeuses lui répétait toujours Deveen. C’est ta chambre ? Pourquoi t’as autant de lits ? C’est ta sœur ? Ah mais…
Il ouvrit de grands yeux et sauta du lit, serrant contre lui la peluche entre ses bras, et trottina jusqu’à se trouver à quelques centimètres de la petite fille. Emerveillé.
- T’es une fée !? Ils sont trop beaux tes cheveux ! C’est toi qui te les coiffe ? Est-ce que je pourrai aussi ? Te les coiffer. Je peux les toucher ? demanda-t-il après une hésitation.
- MAJ inventaire:
- -1 potion de jouvence
- Petit Cal:
La silhouette de l’officier nous surplombe et lorsque je me tourne sur le côté pour m’éloigner du véritable fautif, j’ai le réflexe de l’accuser lui pour sauver ma peau. Après tout, moi et l’officier supérieur avons une drôle de complicité. Parfois ça va super bien et parfois nous sommes les pires ennemis du monde. Mais je dois dire que depuis la rencontre avec ma famille, cela semble s’être amélioré. Enfin, j’accuse Calixte et ce dernier n’a d’autre réaction que d’avouer. Je retiens un rire alors que j’abaisse les bras, mais je crois que nous ne nous attendions pas à la réaction de Valentino. Si on voulait picoler, fallait lui demander? Val reprend la bouteille ainsi que le verre et sort deux verres du meuble dans lequel je l’avais trouvé en train de fouillé. Je ferme les yeux et tourne ma langue cette fois avant de ne dire une connerie puis finalement il nous sert nos verres. Je reste perplexe.
« Heu, oui bah, Santé »
Je bois d’une traite mon verre et je le regrette aussitôt. Mes joues se gonflent du liquide infect et je plisse les yeux pour retenir les larmes qui emplissaient mon regard. Soit je recrachais le tout dans mon verre soit je me dépêche de tout avaler. Je déglutis péniblement et avec difficulté. J’en ai mal au cœur, mais ça devrait passer puis il semblerait que je ne suis pas la seule à ne pas avoir apprécié. Valentino est le premier à le dire et il se demande où on a trouvé cette bouteille. Cela voulait donc dire qu’elle ne lui appartenait pas? Qui l’avait déposé là, si elle n’était à aucun de nous trois? Enfin Calixte tente d’expliquer la situation et quand il me regarde, je hoche vivement la tête, mais je ne sais pas s’il s’agit de l’alcool ou du mouvement de tête, j’ai l’impression d’avoir le tournis et d’avoir sacrément chaud. Je bouge mes mains rapidement pour essayer de me faire du vent, mais sans grand succès. Je décide de m’asseoir sur mon lit et Calixte apporte des points importants. Est-ce que quelqu’un en voulait à Valentino pour lui offrir une telle bouteille?
« Je crois que je vais m’étendre un peu. Je ne me sens vraiment pas bien. »
Je me couche sur le dos, les jambes toujours dans le vide et touchant le sol. Je ferme les yeux et essaie de me concentrer sur autre chose que mon corps qui me semble engourdie. J’ai des fourmillements dans tous les membres et ma tête ne semble pas arrêter de tourner. J’ai un sacré mal de cœur et après quelques minutes, tout s’arrête. Mon pouls semble s’être stabilisé et j’entends une voix parler de pirate.
Des pirates ici?? J’ouvre grand les yeux et tente de me relever. Je me suis couchée d’une bien drôle de façon pour faire la sieste. Je me tourne sur le côté et me laisse glissé en bas de mon lit beaucoup trop grand pour moi. Il est où mon marche pied? Maman a décidé de me l’enlever? Elle trouvait que j’étais une grande fille, c’est ça? Enfin l’autre petit garçon voudra peut-être jouer avec moi? Ramah, il dit toujours que je suis trop petite et qu’il ne joue pas avec les bébés… Je me tourne donc pour faire face au garçon et comme je n’avais pas encore vu la tête de l’autre, je sursaute un moment. « Vous aussi vos papa et maman travaillent pour mon papa et ma maman?? On pourrait jouer tous ensemble. Moi je serai la fée et lui un vilain pirate et toi euh…. » Je regarde sa bouille et la seule chose qui me vient en tête c’est ça : « et toi tu seras le prince qui libérera la fée des mains du méchant pirate et en guise de cadeau, tu pourras jouer dans les cheveux de la fée! » J’ai trop de bonnes idées parfois!
- maj inventaire:
- -1 potion de jouvence
Bon... Visiblement Cal est un très mauvais menteur! Ou alors c'est le type le plus sympa de l'histoire vu que visiblement, alors que j'étais persuadé que la demoiselle l'avait entraîné dans un coup fourré, il s'accuse de lui même en affirmant que c'est effectivement lui le coupable... Drôle de manière de se défendre mais bon, j'peux pas vraiment leur en vouloir, ils ont rien fait de mal! Boire de la gnôle n'a jamais été un crime sinon je ne serais pas garde mais bel et bien criminel vu le nombre de litres que je peux m'enfiler! Bien-entendu, j'ai pas conscience que la bouteille est supposément à moi, ni même qu'ils l'ont trouvés sur mon lit, selon moi il voulait juste se jeter un petit verre tranquille alors je vois pas le mal! Si j'avais connu la vérité, si j'avais su que cette mystérieuse bouteille m'était destiné au départ, j'aurais trouvé cela louche, j'aurais sans doute prévenu de ne surtout pas boire, c'est le genre de connerie qui pue la merde à plein nez, j'suis le genre de mec qui se fait sans doute beaucoup d'ennemi vu que j'aime remuer le crottin pour trouver tous les petits crimes des gens, puis il y a cette affaire de meurtre de noble sur laquelle j'enquête officieusement et dans laquelle j'ai entraîné la jeune fille aux cheveux bleus et noirs, en gros on prend des risques de se faire des ennemis ayant le bras assez long pour tuer des riches sans que cela ne se remarque réellement, aucun doute sur le fait qu'ils sont assez dangereux et déterminés pour s'attaquer à un garde qu'il soit simple soldat ou officier...
Bref, si j'avais connaissance de tout cela, les choses auraient étés bien différentes mais non, on ne me dit rien, on ne s'excuse pas d'avoir subtilisé et ouvert ma bouteille du coup, moi je me dis juste que ce sont deux gamins qui s'excusent d'avoir fait une bourde ridicule et qui pensent s'être fait gauler par un supérieur hiérarchique! Le soucis c'est que j'aime pas trop cette vision des choses, j'suis un officier mais j'ai refusé d'avoir une chambre d'officier, j'ai demandé à être mit avec des soldats pour une simple et bonne raison, j'ai envie d'être vu comme Valentino et pas comme un connard qui est là pour les emmerder alors, pour rendre tout cela plus conviviale, je leur propose de boire avec moi! Je pense que c'est une bouteille de gnôle leur appartenant, ils pensent qu'elle est à moi... L'un dans l'autre on se trompe tous mais personne ne le sait donc, que pourrait-il arriver de mal? On boit donc et, faut avouer que c'est dégueulasse! Quelle boisson de mauvaise qualité! S'ils veulent boire qu'ils me demandent la prochaine fois, j'leur filerait une meilleure bouteille de ma réserve personnelle! Sauf que, lorsque je le leur signale, Calixte m'explique la provenance de la bouteille ainsi que pourquoi elle était ouverte et, même si son excuse semble aussi louche qu'une bouteille d'eau dans mes affaires, c'est pas réellement cela qui m'inquiète! Une idée de qui l'a posé là? Aucune cependant cela pourrait être du poison!
"Faux qu'on aille voir le toubib en vitesse! C'est peut-être du poison!"
Sauf qu'il est trop tard, Khalie signale qu'elle se sent pas bien et qu'elle va s'allonger, Calixte me demandent si des personnes m'en veulent et ensuite... Ensuite mon corps est étrange, une sensation désagréable se fait sentir, mon être semble bouger fortement et voilà que la personne me faisant face me demande si je suis un pirate en désignant mon cache œil... Je m'apprête à répondre mais voilà qu'une fille se lève de son lit... Pourquoi il est si grand le lit et puis, je suis où? Je regarde autours de moi, ça ressemble aux chambres de la caserne, papa m'y a emmener une fois, il m'a dit qu'un jour j'allais dormir là, après l'académie... Je suis sans doute venu avec lui pour une visite? Ou il a reçu un ordre? Pourquoi je m'en souviens pas? La fille demande si mes parents travaillent pour les siens, est-ce que c'est la fille du coman...commen... du chef de papa? L'autre me demande si c'est ma chambre et si c'est ma soeur... Ils sont étranges tous les deux en plus pourquoi ils veulent que je joue les pirates? Je monte sur le lit, en me hissant dessus. Il est grand ce lit, le monsieur qui dort dedans doit faire au moins cinq mètres! C'est grand comment d'ailleurs cinq mètres? Quoi qu'il en soit je les regardes de haut et je croise les bras sur mon torse. Me donnant beaucoup trop d'importance...
"Je ne suis pas un pirate, je suis un garde! Le plus fort des gardes comme mon papa!" Que je clame haut et fort, je les regarde tour à tour et je désigne mon cache-oeil, pourquoi j'ai ça déjà? Je sais pas mais j'ai une bonne raison en tête. "Si j'ai ça c'est parce que sinon, je suis trop fort! C'est... C'est pour laisser une chance aux autres voilà! Je veux bien jouer avec vous le temps que papa revienne mais si je suis le pirate alors le prince aura aucune chance de libérer la fée!" Bah oui, je suis trop fort après tout!
- Deveen et Joaness aiment pas qu’on les appelle comme ça. Mais les autres à l’école c’est vrai qu’ils ont plein de « papa » et de « maman ». Ils travaillent pour quelqu’un qui s’appelle Prévoyance. Ta maman s’appelle Prévoyance ? Ou c’est peut-être ton papa ?
La fée le regardait avec un étrange éclat dans le regard, et il se dit qu’elle devait vraiment réfléchir intelligemment à sa condition, celle de fée, et celle de citoyenne du Royaume d’Aryon. Ou un truc comme ça. D’ailleurs, elle le prouva en lui proposant une drôle d’idée.
- J’ai jamais été le prince ! s’exclama-t-il avec enchantement. C’est toujours Kenny qui fait le prince. Deveen dit que c’est bête de vouloir faire le prince, qu’on devrait choisir d’être « chefdentreprise » ou « avocatdaffaires ». Mais Frila ça la fait rire quand on joue au prince et à la princesse, et elle dit qu’il faut que « lajeunessesoit ».
Et comme ils ne savaient pas trop ce qu’étaient un « chefdentreprise », ni un « avocatdaffaires », ni une « lajeunessesoit », ça leur convenait plutôt bien avec Kenny et Gwen de jouer à autre chose. Seule Eno semblait être dans la confidence, mais Eno savait toujours tout, alors bon.
Le petit garçon à la chevelure sombre se hissa sur le grand lit adjacent, et les toisa de toute sa superbe splendeur. Il irradiait de lui une confiance qui lui rappelait celle d’Eno et de Kenny. Une force rayonnante. Intimité et intrigué, Calixte serra contre lui sa peluche en observant celui qui se présentait comme garde, acceptant gracieusement de jouer le pirate. Et il devait bien être garde pour arborer ce singulier objet lui cachant un œil, entravant visiblement son immense pouvoir.
- Woooow, fit avec émerveillement la petite tête blonde. T’es trop, trop fort ! Mais je veux pas me battre, poursuivit-il en fronçant les sourcils. Tu pourrais être notre chef ! s’exclama-t-il les yeux scintillants d’espoir.
Le chef garde-pirate, la fée et le prince. Ça pouvait être pas mal, non ? C’était un jeu qu’il ne connaissait pas, mais qu’il était tout prêt à découvrir. Kenny et Gwen avaient déjà des habitudes bien ancrées côté jeu, et ça n’était pas toujours très amusant pour Calixte qui aimait la diversité et la nouveauté. Et puis jouer « lidiot » du village, c’était pas très passionnant passé les deux premières années.
- Est-ce que t’as déjà combattu des dragons ? et des tanhiwas ? et des fenrir ? Ton papa doit être trop fier ! Joaness il dit que y a que les « imbécilesheureux » chez les gardes qui vont se battre contre ces monstres, mais Frila elle dit qu’un jour Kenny il sera tellement fort qu’il pourra battre les monstres les plus gros. Il va devenir un « imbécilesheureux » ! Toi aussi t’es un « imbécilesheureux » ?!
Sautillant sur place, il avisa le reste de la pièce. Elle était relativement pauvre en décorations, et ne semblait d’un intérêt très grand.
- T’as une mission pour nous chef garde-pirate, le temps que ton papa il revienne ? On pourrait partir en exploration ! A la recherche de trésors ! Ton papa il t’a dit si y a des trésors ici ?
Quoi que… il fronça les sourcils. La dernière fois qu’il s’était mis en quête de trésors avec Eno dans le bureau de Deveen, il s’était durement fait rabrouer. Eno s’en était sortie d’une pirouette – elle était forte comme ça – mais lui-même avait écopé d’une semaine de punitions. Ce qui ne l’avait pas empêché de recommencer ses explorations, mais il ne tenait pas à entraîner la fée et le garde-pirate au-devant des ennuis.
- Mais peut-être qu’on n’a pas le droit… ? demanda-t-il inquiet à ses deux nouveaux amis de jeu.
Il dit des trucs compliqués le petit garçon à la tête blonde. Est-ce que Deveen et Joaness étaient son papa et sa maman? Pourquoi n’aimait-il pas être appelé comme ça? C’était quelque chose de naturel pour les enfants, non? Je regarde vers l’autre garçon, un peu plus grand, et je penche la tête sur le côté. Pourquoi je le regarde d’ailleurs? Je devais lui poser une question, mais j’ai complètement oublié. D’ailleurs je leur propose un jeu qui pourrait être amusant, puisque l’autre petit garçon pense que je suis une fée. C’est vrai, mais je ne crois pas que maman aimerait voir mes cheveux placer de cette façon et surtout avec cette couleur. Elle va me chicaner, alors j’espère ne pas la croiser! Quoi qu’en regardant bien au tour de moi, je ne sais même pas où je me trouve. Puis, normalement, dans ma chambre il n’y a pas trois lits! Soudainement, j’ai très peur… est-ce que je me suis perdue? Est-ce que papa et maman savent que je suis ici?
Je secoue la tête! Non ce n’est pas le moment d’avoir peur. Je dois être brave sinon Ramah va encore croire que je suis un bébé! En tout cas, au moins le petit garçon veut jouer au prince, mais l’autre ne semble pas d’accord d’être pirate. Il grimpe sur son lit et prend une pose héroïque digne des héros dans les histoires de mon ami. Il affirme haut et fort ne pas être un pirate, mais un garde! Un garde? C’est quoi un garde? Ce n’est pas les gentils messieurs et les gentilles mesdames qui protègent les citoyens comme nous? Son papa aussi c’est un gentil monsieur alors? Moi le mien, il a beaucoup d’argent et m’achète plein de cadeaux. Il me fait toujours pleine de câlins quand je suis avec lui et il me raconte des histoires.
« Si ton papa c’est le plus fort des gardes, moi c’est le plus fort de tout l’univers! » que je dis en mettant mes poings contre mes hanches tout en fronçant les sourcils. « En plus il est très grand mon papa! Il touche le ciel quand il lève les bras! Une fois, il a attrapé une étoile pour la mettre dans un collier, mais je ne sais pas où je l’ai laissé… »
Enfin, tandis que moi je le confronte, mon prince semble ne pas vouloir l’affronter. Après tout, le pirate a dit qu’il n’avait aucune chance de me libérer de son emprise. À la place, il voulait que le brun soit notre chef! Pourquoi lui? Pourquoi pas moi? Je croise les bras, parce qu’ils ne veulent pas jouer à mon jeu, bien que je les écoute parler. Je n’aime pas les histoires de monstres moi, mais je regarde le petit blond avec intérêt lorsqu’il parle d’une mission ou bien de chercher un trésor. Oh oui! Ça pourrait être amusant!
« Oui, on pourrait explorer les lieux comme des ex…explo…exploteur! » que je dis en cherchant le mot! « Et puis, on peut faire ce qu’on veut! Maman me dit toujours que rien ne peut arrêter les Drak’gnir. Qu’on peut être ce que l’on veut! »
En fait, je ne crois pas savoir leur nom. Je me gratte le creux de la tête avec mon index en penchant un peu cette dernière et je me questionne. J’essaie de réfléchir, de creuser mes méninges, mais quand je les regarde rien ne me vient à l’esprit.
« Au fait, moi c’est Khalie! Et vous c’est quoi votre nom? »
Je m’approche alors de la porte et je lève la tête pour réaliser que la poignée est tout de même haute, alors je saute une première fois pour l’atteindre, puis une deuxième fois et toujours pas! Je me fâche contre cette dernière et je donne un coup de pied dans celle-ci, sauf que je suis sans chaussure et je me blesse aux pieds comme une idiote. « AAAAÏEUH! » J’attrape mon pied et je sautille comme un flamand rose sur place avant de ne glisser par terre et de tomber sur les fesses. Ça fait mal! Je fronce les sourcils, plisse les yeux et fais la moue pour retenir mes larmes. Je ne dois pas pleurer. Pleurer c’est pour les faibles!
Héhéhé le prince ne veut pas se battre, bah oui il a raison de toute façon, je suis le plus fort donc il fait bien pas vouloir combattre... Bon, ça a l'air de décevoir la fée, elle croise les bras en prenant une mine boudeuse alors que je la regarde avec attention. Après tout elle a dit que son papa est le plus fort de l'univers et qu'il a prit une étoile pour la mettre dans un collier? Ça me semble vraiment incroyable! Après tout, mon papa il est très grand mais il peut pas toucher le ciel en levant les bras, si son papa il est capable de ça alors il doit être un véritable géant! Est-ce que son papa rentre dans cette pièce? Je pense pas, cela doit être trop petit... Mais son papa peut pas être un géant en fait, si elle est une fée son papa doit être une fée aussi non? J'ai jamais entendu dire que les fée étaient les enfants des géants mais en même temps, j'ai jamais rencontré de fée avant donc à mon avis elle doit mentir! Oui, c'est sûrement cela, après tout elle dit qu'elle sait pas où elle a mit le collier, à mon avis c'est parce qu'il n'existe pas le collier! Je lui tire la langue en ne la lâchant pas du regard. "C'est pas possible que ton papa il soit aussi grand! C'est pas bien de mentir je paris que t'es même pas une vraie fée d'abord!" C'est pas beau de mentir mais bon, je lui pardonne parce que je suis gentil et puis, le prince il veut que je sois le chef et c'est un rôle que j'aime bien! J'ai pas beaucoup de gens avec qui jouer normalement, Enzo il dit toujours qu'il a pas le temps, avant il devait étudier et maintenant il est entré dans la garde donc il a encore moins de temps. Mais parfois il me frotte le haut de la tête en disant qu'un jour, je serai sans doute un officier! Un officier dans la garde c'est comme un chef donc le rôle de chef ça doit être fait pour moi en fait!
Est-ce que j'ai déjà battu des dragons, des tanhiwas ou des fenrirs? Non... Mais j'ai déjà écrasé une araignée aussi grosse que mon poing! Même qu'elle voulait m'attaquer en plus! C'est parce que je suis très courageux! Je sais pas ce que c'est un "imbécilesheureux" mais si c'est un garde qui affronte les monstres alors c'est sûr que je vais en devenir un! Je ne répond cependant rien, mon papa il dit toujours que parfois les mots sont inutiles et qu'il suffit d'un regard pour faire passer le message. Je sais pas trop dans quelle situation cela se fait mais, vu que mon papa c'est le plus fort, je sais qu'il a raison donc, je peux sans doute le faire maintenant! Mon oeil valide se pose avec une certaine assurance sur le jeune garçon qui tient sa peluche comme une affirmation silencieuse. Il propose une exploration? C'est une bonne idée l'exploration, on pourra peut-être trouvé des trésors! D'après l'apparence de la chambre, on est dans une caserne de la garde. Il y a pas beaucoup de chance de trouver un trésor sauf peut-être à un endroit en fait... Elle a raison la fausse fée, on peut faire ce qu'on veut! Après tout, c'est moi le chef donc on peut tout faire!
"On va explorer oui! Mon papa il dit que parfois, il trouve des choses intéressantes chez les criminels et qu'ils les mettent dans la sale "D'épreuve"! S'il y a un trésor ce sera forcément là, je sais pas quelle épreuve il y aura mais ça se passera bien puisque je suis là!"
Bah oui, tout ira bien vu que je suis le meilleur, comme mon papa! Après tout si les gardes vont dans la sale d'épreuves à chaque fois c'est que je peux le faire aussi! La fausse fée se présente... Oh c'est vrai qu'on n'a même pas fais ça encore! Je montre mon torse glorieusement en me désignant du pouce. "Moi c'est Valentino! Et toi le prince? Tu t'appelles comment?" Mais avant que le prince ne puisse répondre, la Khalie-la-fausse-fée essaie d'ouvrir la porte en sautant pour attraper la poignée... Elle est vraiment petite en fait! Je me demande si c'est vraiment une fée du coup, après tout les fées c'est censé être petit et mignon... Je suis pas sûr qu'elle soit "mignon", mais elle est définitivement petite! Elle donne un coup de pied dans la porte puis tombe en plus et elle semble s'être fait mal alors je fais ce qui doit être fait! Après tout, c'est le rôle du chef! Je saute du lit, retombant sur mes pieds en manquant de trébucher mais, je ne le montre pas! Le chef peut pas tomber comme ça ni avoir du mal à se rattraper. Je m'avance vers la fée et je lui tend la main en souriant. "Est-ce que ça va? Laissez-moi faire, mon papa dit toujours qu'un bon chef passe devant les autres! Je m'occupe de la porte!" Et vu que moi je suis grand et fort, j'attrape la poignée, je la tourne et j'ouvre la porte sur un couloir qui nous promets de folles aventures. "En avant!"
- Tu crois que je pourrai aussi avoir une étoile ? demanda Calixte avec de grands yeux.
Mais le garde-pirate le fit rapidement douter et déchanter. C’était pas possible qu’un papa fut aussi grand que ça ? Qu’il touchât les étoiles tellement il était grand ? Voilà qui était un peu décevant. Peut-être en trouveraient-ils autrement, des étoiles.
- Si, c’est une fée, affirma le blondinet en fronçant les sourcils. Regarde ses jolis cheveux, indiqua-t-il en tapotant doucement du doigt les étranges mèches de la petite fille.
Le garde-pirate était vraiment plein d’assurance. Nuls doutes que lui aussi deviendrait un jour un « imbécilesheureux », et c’était remarquable. Il n’y avait probablement pas meilleur chef que lui pour les mener en mission, en exploration. La petite fée semblait aussi partager son idée. Même si Calixte ne put s’empêcher de froncer un peu les sourcils à l’évocation des « épreuves ». Le garde-pirate connaissait vraiment bien son sujet ! Et heureusement qu’il était là, car lui-même n’aimait pas beaucoup les épreuves. Il n’était jamais assez bon pour les épreuves. Deveen faisait toujours une drôle de tête lorsqu’elle y assistait. Et Eno se moquait de lui, lorsqu’il échouait infailliblement. Peut-être qu’avec ce garde-pirate « Valentino » et cette fée « Khalie » ça se passerait mieux ? Peut-être que eux ils savaient déjà compter jusqu’à cinquante sans se tromper. Additionner jusqu’à dix. Raconter de bonnes histoires. Reconnaitre la plupart des animaux du bestiaire.
- Moi c’est Calixte, répondit-il lorsque le garde-pirate lui posa la question, tout en observant la fée essayer d’ouvrir la porte de la chambre. Mais Eno, Gwen et Kenny m’appellent « Cal ».
D’ailleurs son esprit s’empressa d’élaguer un peu les prénoms de ses nouveaux camarades de jeu, les rebaptisant « Tino » et « Lili ». Et Lili la fée était vraiment petite. Rigolot comme, même en sautant, elle n’arrivait pas à se saisir de la poignée de la porte. Pour une fois que quelqu’un était aussi maladroit que lui… Agacée par cette résistance incongrue, Lili la fée tapa rageusement du pied contre la porte, mais il semblât que la porte était encore plus agacée qu’elle, car elle lui fit mal. Heureusement, Tino le chef garde-pirate s’élança aussitôt à son secours. Il fit même une petite cascade en sautant du lit, impressionnant Calixte par son agilité. Suivant le garçon téméraire, il avança aussi à la hauteur de Lili la fée alors qu’elle se remettait debout.
- Mais… et le bisou magique ? Frila elle dit qu’il faut toujours un bisou magique quand on s’est fait mal, indiqua-t-il alors que Tino le chef garde-pirate annonçait qu’en tant que chef il était plus sage qu’il passât devant eux.
Son regard passa des yeux humides de Lili à ceux déterminés – quoi que peut-être un peu moins par la demande – de Tino. Et puis, laissant leur chef à ses considérations de chef, il leva sa peluche vers la petite fée, et apposa le museau de son eriophai contre la joue de celle-ci.
- Bisou magique !
Et puis comme Tino le chef garde-pirate allait s’élancer au-devant des dangers pour protéger ses acolytes, il répéta l’action sur celui-ci.
- Bisou magique ! Comme ça toi aussi tu es immun.. imm.. protégé contre les blessures !
Peut-être que, finalement, il aurait dû faire soigneur, ou sorcier, à la place de prince. Quoi que les princes ça donnait des bénédictions, non ? Ou alors, il aurait pu faire comme ces dames de l’allée sombre du Grand Port, lesquelles distribuaient des bisous selon Joaness. Ainsi que des « maladiesvénériennes » selon Deveen. Peut-être pourrait-il faire comme elles et donner un peu des deux à ses nouveaux camarades de jeu ? Tino le chef garde-pirate ouvrit finalement la porte de la chambre de son grand papa, et ils pointèrent le bout de leur nez dans un couloir plutôt sombre, faiblement éclairé par quelques cristaux lumineux. Serrant sa peluche contre lui, Calixte sentit un frisson le parcourir. De peur ou d’anticipation ? Probablement un peu des deux.
- Est-ce que tu crois qu’on va trouver des étoiles ? demanda-t-il à Lili la fée alors que Tino s’élançait bravement vers l’inconnu, et ses innombrables trésors les attendant au terme de milles épreuves. J’aimerai bien avoir une étoile moi aussi…
Que pouvaient-ils transporter les vilains criminels arrêtés par les gardes ? Deveen aurait dit des papiers importants et des informations négociables, mais ça ne paraissait pas très intéressant et ne faisait pas beaucoup rêver la petite tête blonde. Au Grand Port, beaucoup avaient probablement des richesses de la mer… des cartes aux trésors, des coquillages, des pots de glace magiques inépuisables…
- Vous pensez qu’ils ont pris quoi comme trésors sur les criminels ? Comme trésors les mieux ? Peut-être qu’ils ont même pris leur bateau ! Est-ce que vous avez déjà fait du bateau ?
Au bout du couloir, une intersection. Et des ombres se profilant, accompagnées de voix de grandes personnes. Tino le chef garde-pirate leur indiqua de s’arrêter pour évaluer la situation. Etaient-ce déjà les épreuves ? D’excitation mêlée à une pointe de panique, Calixte se saisit d’un pan du vêtement de Lili la fée… et fusionna avec instinctivement. Avant de s’en rentre compte et de défusionner.
- … non, non, la rumeur dit que c’est sa brosse qu’il a égarée…
- Sa brosse ? T’es sûr ? Quoi qu’il a pas mal de poils à dresser…
- Et que son bureau c’est pas celui du lieutenant Calyx.
- Ah ah, vrai. En rangeant un peu on doit pouvoir y retrouver des trésors, chez l’Capitaine.
Les voix se rapprochaient inexorablement, et Calixte lança un regard vers Tino chef garde-pirate, tout en tenant toujours le pan de vêtement de Lili la fée. Et maintenant ?
Mais si qu’il est grand mon papa et très fort! Il m’a vraiment ramené en cadeau une étoile accrochée à un collier, mais comme je ne sais pas où je suis, je ne sais pas du tout où je l’ai mis! Papa n’est pas un menteur et je le crois. Seule sa parole compte pour moi, alors s’il veut me traiter de menteuse, ça ne me dérange pas! Maman me dit que ça ne sert à rien d’entrer en conflit avec les autres. Que c’est une perte de temps et que ce n’est pas bon pour ma tête. Il faut savoir choisir ses combats et celui-ci n’est pas utile.
D’ailleurs je suis la seule à penser à nos noms. Je ne suis pas pour les appeler par des surnoms qui ont juste un rapport avec leur apparence. Du coup, comme c’est mon idée, je me présente la première. Le chef dit s’appeler Valentino et l’autre Calixte, mais on peut l’appeler Cal’. Du coup, Cal’ et Val’ ce sera! Parce que c’est trop long, puis pour le prince, je risque d’oublier ou de me tromper!
Enfin, j’essaie d’ouvrir la porte en sautant. Je sais que mes amis vont se moquer de moi, parce que j’ai du mal alors pour passer ma frustration je tape sur la porte avec mon pied et n’ayant pas de soulier, je sautille sur place un bref moment avant de ne tomber sur les fesses. Je me retiens pour ne pas pleurer et c’est à ce moment que Val’ fait quelque chose de vraiment très cool! Il saute du lit sans tomber et s’approche de moi en me tendant sa main avec un grand sourire. Je le regarde avec émerveillant. Il est trop cool. Je prends sa main et me relève avec son aide et je regarde toujours avec des étoiles dans les yeux. « Je vais bien, merci, mais t’es trop fort! Ma maman m’a dit que je devais trouver un amoureux qui sera aussi cool et fort que mon papa. Alors quand on sera grand, tu seras mon amoureux! D’accord?! » Au même moment Cal’ arrive avec sa peluche en déclarant que cela prenait un bisou magique pour faire disparaître la douleur de mon pied.
Il appose le museau de la peluche contre ma joue et je ne peux m’empêcher de rigoler face à la situation. Maintenant que tout le monde était fin prêt à avancer et que la porte avait été ouverte par mon futur amoureux, ce dernier avait signalé un peu avant que nous puissions nous rendre à la salle d’épreuves, alors on aura peut-êtes de quoi s’amuser là-bas.
« Des étoiles? » Dis-je en me penchant vers le Petit Prince. « Peut-être, si y’a des vilaines personnes qui en ont volé et que les gentils gardent leur a confisqué… Sinon, c’est peut-être la récompense à la salle d’épreuve! Y’a toujours un cadeau donné au gagnant! »
Enfin, j’ai jamais rencontré de criminels alors je ne sais pas ce qu’ils peuvent voler et après quoi ils sont intéresser. Nous suivons alors Val’ et quand ce dernier nous fait signe d’arrêter, je lui fonce littéralement dans le dos et je sens quelque chose qui s’accroche à moi par-derrière. Je retourne la tête et vois Cal’ disparaître un moment comme s’il entrait dans ma cape. Je tourne sur moi-même vite fait pour constater qu’il était vraiment plus là et que je retourne la tête, le voilà toujours derrière moi à tenir mon vêtement.
« Wouuuuuuaaah, trop cool ton pouvoir p’tit prince! Moi je ne le connais pas encore… » Que je dis en chuchotant en sa direction. « Toi aussi t’as le droit de devenir mon amoureux maintenant! » Je tape dans mon poing. « Je sais, celui qui trouvera le plus beau trésor aura droit d’avoir un bisou de la fée! » Et quoi de mieux que de se rendre dans le bureau du capitaine. À ce que dise les gens qui approchent dangereusement de nous, y’a des trésors dans son bureau. Mais, si on se fait prendre la main dans le sac, on ne pourra pas jouer et les adultes vont essayer de retrouver nos parents.
« Il faut se cacher! Vite, vite, entrez dans la pièce là?! » Il y avait une porte juste à côté de nous et cela semblait être une autre chambre. Du coup, je les presse pour qu’il rentre le plus rapidement possible et je ferme la porte tout de suite après. Heureusement, car j’entends les pas des adultes passés dans le couloir qu’on se trouvait. Je pousse un soupir et je vérifie si le chemin est libre. Je lève le pouce. « OK chef, on peut se mettre en route! »
Je soupire doucement, la couleur des cheveux ça veut pas dire que c'est une fée voyons, les fées c'est supposé être tout petit avec des ailes, je le sais parce que Maman elle me raconte souvent des histoires même si, en vrai, je préfère les histoire que Enzo raconte quand il a le temps, elles sont marrantes et pleine d'aventure! Mais quoi qu'il en soit, Khalie peut pas vraiment être une fée sinon on l'aurait pas rencontré, les fées ça ne se montre pas normalement! Mais bon je le dis pas vraiment parce que je suis quelqu'un de gentil, du coup je veux pas vraiment briser les rêves de Cal' faut avouer que ce serait dommage c'est encore un petit garçon qui se promène avec sa peluche alors faut encore le laisser rêver! Moi je rêves plus beaucoup, papa il dit toujours que les rêves faut les transformer en réalité mais, vu que c'est dur de faire apparaître une fée, je me concentre sur les rêves réalisables comme devenir le plus forts des hommes et sauver Aryon! Parce que oui, je suis un héro moi! Enfin, je vais l'être un jour!
D'ailleurs, je commence directement en volant au secours de Khalie qui est tombée, je lui tends la main en lui souriant pour pas qu'elle pleure et elle me regarde avec des étoiles dans les yeux! J'suis trop fort, même sans les prendre dans le ciel moi aussi j'suis capable de faire naître des étoiles, si ça c'est pas impressionnant? Même que Khalie elle est totalement sous le charme, elle me dit même que plus tard j'vais être son amoureux? Bah c'est normal après tout, dans les histoires la demoiselle en des tresses elle tombe toujours amoureuse du héros! Bon, Khalie a pas de tresses mais sa coupe de cheveux est originale quand même donc je suppose que ça marche? Je souris en regardant Khalie et je réfléchis à quoi répondre puis, plein d'assurance, je réponds! T'inquiètes poulette je m'occupe de tout!" J'ai entendu un monsieur dire ça une fois quand je faisais les courses avec Enzo, il parlait avec une femme, je sais pas trop de quoi ni vraiment ce que ça signifie, j'veux dire une fille c'est une fille pas une poulette, mais ça avait l'air cool puis il le disait avec assurance alors, c'est forcément bien! Du coup, ça doit me donner un air vraiment cool aussi non?
Je m'attaque ensuite à la porte mais Cal intervient pour dire qu'il faut faire un bisou magique? Euh... Les bisous c'est pas trop mon truc moi! J'suis un homme et les hommes ils ont pas besoin de bisous magiques parce qu'ils sont forts et musclés! Puis bon, Khalie elle est adorable, comme un petit chiot tout mignon qu'on a envie de grattouiller, mais je la connais pas vraiment et faut pas embrasser n'importe qui! Moi j'embrasserai jamais des filles que je connais pas, des hommes non plus d'ailleurs mais les hommes ça se fait des poignées de mains de toute façon... Bref, je laisse le prince faire ses affaires de bisou, même qu'il m'en fait un à moi aussi avec sa peluche mais je soupire doucement, je suis pas certain que ça marche avant la blessure les bisous, maman elle m'en fait après que je me sois blessé à l'entraînement mais jamais avant! Si ça marchait je pense qu'elle me protégerait avec...
Finalement, on sort dans le couloir, je mène le groupe vu que je suis le chef c'est normal du coup je m'occupe pas réellement de la discussion dans mon dos, après tout je dois rester concentré et attentif, c'est comme quand je m'entraîne avec papa, la moindre faute d'inattention et je risque de prendre un coup puissant sur la tête! Quand ça arrive j'ai extrêmement mal, faut dire que papa il est vraiment fort! Du coup, je veux pas que ça arrive... Pourtant, j'entends la fée dire que celui qui aura le plus beau trésor aura un bisou? Mais ils ont quoi avec leurs bisous tous les deux? Je passe la langue en faisant un petit "Beurk!" Pourquoi est-ce que je voudrais être embrassé par une fille? Je vois vraiment pas l'intérêt d'échanger des bisous avec les filles moi! Cependant, j'entends soudain les hommes discutés alors qu'ils approchent de nous... Des trésors dans le bureau du capitaine? Est-ce que c'est le chef de papa? Ça voudrait dire qu'il est encore plus fort? Ce serait logique si c'est le chef à moins que ce ne soit un capitaine pirate qu'ils ont arrêté? Les pirates ça a toujours des trésors c'est bien connu!
Khalie nous entraîne dans une autre pièce, juste à temps pour éviter d'être repéré par les gardes... Ça me fait bizarre de devoir me cacher des gardes, ça me donne l'impression d'être un criminel mais en même temps c'est nécessaire, sinon ils vont me ramener à papa et il va encore m'engueuler en me disant que Enzo se serait pas fait attraper lui, parce que mon frère il est trop fort aussi! Du coup, il faut que je ne me fasse pas attraper! Khalie ouvre la porte, regarde, et nous fais signe qu'on peut y aller alors, je souris et avec pleine d'assurance je repasse devant en me tournant vers eux.
"Changement de plan, on évite les épreuves! Si on veut un vrai trésor il faut viser grand : on va dans le bureau du capitaine! Suivez-moi!"
Je commence donc à avancer dans le couloir, trouver le bureau du capitaine ça va pas être facile cependant, les deux hommes parler du bureau en venant d'un couloir donc, je suppose qu'il devrait être dans cette direction! Mais comment on est censé retrouver le bureau du capitaine? Je réfléchis en marchant, je veux pas que Cal' et Khal' remarquent que j'ignore comment trouver le bureau, après tout je suis le chef donc ils comptent sur moi, comme le dit souvent papa : le chef c'est le plus haut gradé... Le plus haut? Mais bien-sûr! Je sais où aller! Je m'arrête en faisant signe aux deux autres de faire de-même.
"Il faut qu"on fasse demi-tour vite, je sais où est le bureau du capitaine!"
Nous revenons sur nos pas, mais pas longtemps... Juste assez pour revenir à ce que j'ai vu précédemment : des escalier qui monte vers un étage supérieur. Bah oui, si le capitaine c'est le plus haut, ça veut dire que son bureau il est au dernier étage c'est logique!"
"Il faut monter! Le bureau du capitaine se trouve tout en haut... Sans doute..."
- Beurk !
Tino ne semblait pas apprécier les bisous. Peut-être était-il déjà trop fort et n’avait guère besoin de cette immunité supplémentaire. Qui pouvait se révéler baveuse. Il était vrai que lorsque c’était l’épouse de Célestin qui se penchait pour lui claquer une bise sur la joue, elle y laissait toujours une empreinte visqueuse fort désagréable. Mais Lili la fée n’avait pas l’air d’être parente avec les crapauds, donc peu de risque de ce côté-là, si ? Il n’eut cependant pas le temps d’interroger davantage ses nouveaux amis, car la fillette les entraina dans une autre pièce pour savamment éviter les adultes qui patrouillaient dans les couloirs. Ils attendirent un moment en silence, l’anticipation vrombissant sur leur peau, puis Lili la fée leur fit un signe de la main. Le danger était passé.
Tino le chef garde-pirate repassa devant et leur donna ses nouvelles instructions. Ecoutant le petit gaillard avec attention, Calixte ne pouvait que l’admirer. Il était vraiment trop fort ! Nul doute qu’ils allaient mettre la main sur un trésor sensationnel ainsi guidés ! Hochant la tête avec excitation, il parcourut un dernier instant la chambre des yeux avant de la quitter. Un crayon emprunté en main. Dessinant une étoile à hauteur de leurs yeux, il indiqua à Tino :
- Pour qu’on retrouve notre chemin.
Le chef reprit sa route d’un pas décidé, et Calixte suivit sagement quelques pas derrière tout en parsemant ici et là les murs d’étoiles. Soudain, Tino le chef garde-pirate s’arrêta à nouveau, et le blondinet adressa un regard inquiet à Lili la fée. Encore des adultes ? Mais non. Il semblait finalement que leur chef s’était rendu compte d’une erreur stratégique, et leur en fit part pour rectifier rapidement le tir.
- Oui. Si c’est le grand chef il doit être tout en haut ! acquiesça Calixte. J’espère qu’il n’y a pas trop de marches. Elles ne m’aiment pas trop… Peut-être que tu peux voler tout en haut, toi ? demanda-t-il à Lili la fée.
Ils firent demi-tour sous l’impulsion de Tino le chef garde-pirate et le blondinet raya au passage les étoiles qu’il avait tracées jusque-là. Puis, lorsqu’ils dépassèrent à nouveau leur point de départ, il reprit son marquage d’étoiles.
- C’est un peu triste des étoiles toutes noires, fit-il remarquer alors qu’ils arrivaient à l’escalier. J’espère qu’on trouvera des crayons de couleur dans le trésor. Oh, et peut-être des paillettes ?!
Ça égaierait un peu le bâtiment dans lequel ils déambulaient. Car jusque-là, ils n’avaient rien trouvé de très enchanteur. Tino le chef garde-pirate débuta l’ascension de l’escalier menant tout en haut, et Calixte embraya le pas de Lili la fée. Les marches étaient hautes pour ses petites jambes, et il sentait que, comme à leur habitude, elles essayaient de le faire trébucher pour le croquer.
- Méchantes marches, grommela-t-il avec humeur en serrant davantage la peluche entre ses bras.
Malgré son pas léger de fée, Lili semblait aussi être en difficulté. Et alors qu’ils avaient gravi au moins mille cinq cents marches, la petite fille vacilla légèrement et Calixte s’emmêla franchement les pieds. Heureusement sa fusion instinctive avec l’eriophai l’empêcha de se faire manger par la marche traitresse, mais ce fut la mine déconfite qu’il réapparut. Tino chef garde-pirate avait dit qu’ils éviteraient les épreuves, mais ça y ressemblait tout de même bien ! Et cela ne gênait pas le blondinet, il avait l’habitude de devoir persévérer dans l’échec. Mais il était tout de même triste de ralentir ses nouveaux amis. Un soupir lui fit relever la tête, et son regard tomba sur celui déterminé de son chef.
- C’est bien parce que j’suis l’plus fort ! lui fit Tino en lui indiquant de refusionner avec sa peluche.
En bon chef, il se saisit de celle-ci à présent investie de Calixte, et se mit à regravir l’escalier. Il attrapa aussi la main de Lili la fée pour l’aider à franchir les hautes marches de ses petites jambes. Il était vraiment très fort !
Bientôt, sous l’impulsions volontaire de Tino le chef garde-pirate, ils débouchèrent sur un nouveau couloir plongé dans la pénombre. Avec toutes les marches qu’ils avaient gravies, nul doute qu’ils trouveraient bientôt le bureau du Capitaine ! Défusionnant et récupérant sa peluche, Calixte remercia son chef – sans lui faire de bisou car il avait noté qu’il n’aimait pas les bisous – et traça une petite étoile sur le mur le plus proche. Et maintenant ? Il y avait bien quelques portes leur faisant face. Il espérait juste qu’il n’y aurait plus d’escalier.
Je ne veux pas le montrer parce que je suis une grande fille, mais je suis quand même déçue que Val’ ne veuille pas de bisou s’il gagne. Après tout s’il devient mon amoureux plus tard, il faudra bien qu’il s’y habitue non? Parfois je vois papa et maman qui se font des bisous même après s’être crié dessus super fort. Je n’aime pas ça quand ils font ça, alors quand ils se donnent des bisous, la maison redevient calme. Enfin, peut-être que ses parents ne se chicanent jamais et n’ont jamais eu besoin de se faire des bisous. Puis peut-être qu’on ne se prendra jamais la tête lui et moi et qu’on ne sera pas obligé d’en arriver là.
Je nous cache vite fait dans la pièce la plus proche alors que deux adultes passent dans les couloirs en parlant de trésor qui pourrait être chez le capitaine. C’est vrai que les capitaines ils sont super fort alors c’est eux qui doivent avoir tous les trésors de ce bâtiment. Enfin, j’ouvre la porte, regarde par la craque de celle-ci et je signale que le passage est libre. Val’ passe devant et est le premier à sortir. Il a un plan! Sûrement un plan génial pour pas qu’on aille à passer d’épreuves! Il veut qu’on se rendre dans le bureau du capitaine! Ah! Ça, c’est une bonne idée!
Du coup, on reprend la route et le p’tit prince dessine des étoiles pour qu’on puisse retrouver notre chemin. Ça me rappel une histoire de deux jumeaux qui s’était perdue dans une forêt et qui avait laissé derrière eux des bouts de pain. Sauf qu’en fin de compte cela avait attiré que des ennuis. Alors je le regarde incertaine.
« T’es sûr que ça ne permettra pas aux méchants adultes de nous retrouver? »
Enfin, on longe des murs, on essaie de ne pas se faire prendre la main dans le sac, mais soudainement, le chef rebrousse chemin, expliquant que le bureau doit être à l’étage. Alors on se retrouve devant des marches qui nous paraissent géantes. Normalement, maman ne me laisse pas monter seule et même si je ne suis pas seule, je crois qu’on est encore trop petit pour avoir la permission. Mais c’est ça qui est amusant. C’est de faire comme les adultes! Et puis, je pourrai me vanter à papa et maman que j’ai réussie à gravir toute seule les marches!
Alors on s’y jette et j’entends derrière moi Cal’ qui ne semble pas du tout apprécier cette épreuve en disant que les marches étaient méchantes. Du coup, Val’ s’arrête dans les marches et rejoint notre compagnon en détresse et dit quelque chose de vraiment trop cool. Il prend la peluche dans laquelle venait de fusionner le prince et remonte en se saisissant de ma main. Je pourrais me défaire de son emprise et lui dire que j’étais une grande fille et que j’étais capable toute seule, mais je le trouvais bien trop cool et fort pour ça. J’avais un petit sourire en coin et quand on fut en haut, je lâchai sa main aussitôt et lui fit un rapide bisou sur la joue.
« Maman me dit que quand un garçon nous donne un coup de main, c’est parce qu’il veut toujours quelque chose en retour. Alors voilà, je t’ai donné ta récompense! »
Enfin, je m’éloigne de lui aussitôt et je m’approche de l’une des portes. Je tends l’oreille pour essayer de voir s’il n’y avait pas quelqu’un, mais vu la luminosité dans le couloir, je me doute que quelqu’un y soit. Enfin, je teste la première poignée de porte et celle-ci ne semble pas verrouillée. J’ouvre donc la porte et regarde discrètement à l’intérieur. C’est un grand bureau, qui semble parfaitement bien rangé. J’entre et observe tout au tour. Il y a des classeurs et des plantes ainsi que le bureau au centre avec la grande chaise. J’ai qu’une seule idée et je cours vers le bureau pour ouvrir les tiroirs. Après tout c’était une chasse au trésor non?
Alors j’ouvre tout et je sors le contenu sur le grand bureau. Y’a du papier, des crayons de couleur que je donne au petit prince et des documents que je n’arrive pas à lire. L’un des tiroirs est plus gros que les autres, mais quand j’essaie de l’ouvrir, ça ne fonctionne pas et même en utilisant toutes mes forces.
« Il faut chercher une clé! Si c’est barré, c’est qu’il y a certainement un trésor à l’intérieur! »
On reprend la route alors que Cal' dessine sur les murs... C'est pas de la dégradation de bien publiques ça? En même temps je sais pas trop ce que c'est exactement et puis, si c'est le prince je suppose qu'il a le droit donc je ne vais rien dire... Par contre, Khalie a pas totalement faux sur un autre point : ça donne une piste pour nous suivre! Les gardes ils savent remonter les pistes donc ils vont nous trouver avec cela non? Oui! Enfin, seulement s'ils sont plus rapides que nous mais je connais parfaitement notre objectif maintenant et il se trouve à l'étage! D'ailleurs, lorsque je le dis à mes compagnons, ils sont parfaitement d'accord avec moi! Normal après tout je suis le plus intelligent et le plus fort! C'est cela d'être le chef! Cal' se plaint que les étoiles noires c'est triste... Peut-être? J'vois pas trop l'intérêt de chercher des paillettes en réalité! Moi je trouve que le noir c'est bien en fait parce que lorsqu'il fait sombre, les lumières sont toujours plus belle et plus éblouissante! Les étoiles peuvent briller uniquement parce que le ciel est noir mais en même temps, pourquoi le ciel est noire? Si ça se trouve c'est parce que toutes les autres étoiles sont noires et on ne voit que celle qui sont lumineuses du coup non? Faudra que je demande à Enzo! Lui il doit savoir, il est vraiment intelligent mon frère même qu'il est médecin! Mais pour l'instant il y a plus important : l'escalier!
Il est grand, il est long et les marches sont larges... Je souris largement et je commence à monter! Oui ça va être difficile mais pas plus que l'entraînement avec papa! Et puis, je suis le chef! En temps que chef, je ne peux pas faire preuve de la moindre faiblesse! Alors j'avance face à cette épreuve, bon j'ai dis qu'on allait éviter la salle d'épreuves mais je n'ai jamais dis qu'il n'y aurait aucune difficulté sur la route! Nous sommes tout de même dans une caserne et on veut aller chercher le trésor dans le bureau du capitaine! C'est évident que cela ne peut pas être trop simple non? Moi cela me semble logique en tout cas! Pour m'assurer que tout va bien, je me retourne pour regarder mes deux amis et je vois que Khalie a du mal, faut dire que les marches sont hautes du coup avec ses petites jambes c'est pas simple... Elle avait tout de même du mal à ouvrir la porte de la chambre alors, les marches doivent au moins lui arriver aux genoux non? Quant à Calixte, il tombe et fusionne rapidement avec sa peluche pour ne pas se faire mal! Il maîtrise quand même bien son pouvoir pour réussir à l'activé ainsi dans un moment de chute! C'est tout de même impressionnant! Cependant, si j'attends après eux, les adultes vont finir par nous retrouver, notamment à cause des dessins du prince! De ce fait, je fais demi-tour!
Je dis à Cal' de fusionner avec sa peluche parce que ce sera plus simple de le porter ainsi, ensuite au passage je prends la main de Khalie et je tire de toutes mes forces, sans lui faire mal parce qu'il ne faut pas faire de mal aux filles, pour l'aider à franchir cet obstacle! Arriver au sommet en portant les deux, je dépose la peluche au sol pour que le jeune garçon puisse sortir de sa peluche et je lâche la main de la jeune fille qui me fait un baiser sur la joue en m'affirmant que c'est ma récompense... Je me frotte la joue du revers de la main puis je la regarde avec un grand sourire et je lui dit avec tout mon charisme et ma classe naturelle. "Je suis un garde! Je fais pas ça pour la récompense mais par devoir!" Parce que c'est ce que font les gardes : ils aident les gens non?
Quoi qu'il en soit, on suit la fée qui ouvre une première porte et on entre dans un bureau! Parfait! Est-ce que l'on vient déjà de trouver celui du capitaine? Je réfléchis un instant : les deux adultes ont dit que le bureau du capitaine on pouvait y trouver des trésors en rangeant un peu! Ce bureau-ci n'a pas réellement besoin d'être rangé en fait! Je m'apprête à le signaler et à faire demi-tour mais Khalie, qui ouvrait les tiroirs, affirme que l'un d'entre eux est fermé... En effet, il peut peut-être y avoir un trésor dedans alors! Il faut trouver la clef! Je m'avance donc vers le bureau, pas que je ne crois pas la fée mais j'essaie quand même de tirer sur le tiroir! Après tout je suis plus fort qu'elle... Non rien! Bon on va devoir chercher alors! Je regarde autours de moi, une bibliothèque? La clef est peut-être entre deux livres non? Du coup j'avance vers cette dernière pour chercher.
"Je regarde dans la bibliothèque, regardez ailleurs..."
Sauf qu'elle est haute la bibliothèque! Heureusement je suis malin! Du coup j'approche la chaise du bureau pour monter dessus et atteindre les livres les plus haut : il me manque juste un peu de taille! Je me mets sur la pointe des pieds et j'attrapes un gros livre, si la clef se cache dans un livre il sera forcément plus gros! Sauf qu'il y a beaucoup trop de livre et ils sont tous serrés... Je tire encore et encore puis, je tire d'un coup et malheureusement, le livre vient d'un coup en faisant tomber ceux à côté! les ouvrages s'ouvrent et tombent lourdement au sol, des pages se plient, des couvertures craquent un peu... Est-ce que ça n'a pas fait trop de bruit? En tout cas, pas de clef à terre ni dans le livre que j'ai en main... Déçu, je le laisse tomber également alors que je commence à essayer de prendre d'autres livres. "Vous trouvez quelque chose?"
Ils s’avancèrent dans le couloir, et Calixte reprit son tracé d’étoiles sur le mur. Ses compagnons avaient eu raison : probablement que les grands pourraient ainsi plus rapidement les retrouver. Mais le petit blondinet n’avait pas peur des grands - même s’ils n’étaient pas très drôles et ne répondaient que rarement à ses multiples interrogations - et trouvait que ces murs étaient bien trop tristes pour se passer d’étoiles. Rapidement, Lili la fée s’aventura près d’une porte qu’elle leur ouvrit - apparemment celle-ci était à sa hauteur - et pour des besoins scénaristiques - à moins qu’ils eussent marché bien plus longtemps que ce que Calixte avait perçu, ce qui était aussi possible car la tête distraite n’avait pas une très bonne notion du temps et des distances - ils débouchèrent sur ce qui ressemblait à un bureau. A un bureau bien rangé. Les grands qu’ils avaient croisés n’avaient-ils pas dit qu’il faudrait ranger celui du Capitaine pour retrouver des trésors ? Bah, rien ne les empêchait de jeter un coup d’œil alentour. Peut-être trouveraient-ils quand même des indices sur le trésor, le bureau du Capitaine, ou des crayons de couleur !
Lili la fée s’avança directement vers le bureau trônant au centre de la pièce mais Tino le garde-pirate semblait hésiter.
- On trouvera p’tet des trucs quand même, lui fit le blondinet en haussant les épaules avant de suivre la petite fille. Eh cool !! s’exclama-t-il lorsqu’elle lui tendit une trousse de crayons de couleur.
Il examina un à un les crayons. Ils étaient en excellent état, et ne semblaient pas avoir été utilisés. Mieux, ils sentaient étonnamment bon. Marrant de trouver ce genre de chose dans le bureau d’un Capitaine. Si c’était celui du Capitaine. Peut-être aimait-il lui aussi faire quelques coloriages entre deux missions ?
- C’est peut-être aussi un artiste. Comme les U qui O qu’on a à la maison, réfléchit-il en laissant son regard parcourir le reste de la pièce.
Mais il ne semblait n’y avoir ni chevalet pour s’adonner à la peinture, ni toiles accrochées aux murs. Voilà qui était un peu triste et mettait à mal son hypothèse. Tino chef garde-pirate se lança à l’assaut de la bibliothèque pour retrouver la clef qui ouvrirait le tiroir suspect que Lili la fée avait trouvé, et leur indiqua de continuer leurs recherches. Rangeant la trousse dans la petite poche de son pantalon, Calixte se mit donc aussi à la tâche. Avisant des caisses rangées contre le mur, le blondinet s’éloigna de la table avec trépidation. Les bacs métalliques ou de bois ne laissaient rien deviner de leur contenu, sauf peut-être celui du dessus qui n’avait pas de couvercle. Le descendre de sa hauteur risquait d’être une entreprise complexe, et… s’il ne voulait pas se faire attaquer comme Tino le chef qui se faisait attaquer par ces livres qui se lançaient corps et âme contre lui, il allait lui falloir trouver un moyen de procéder autre que de simplement tirer sur celui-ci.
Il déposa son eriophai par terre, et leva les bras pour fusionner dans la paroi de la caisse avant de défusionner à l’intérieur de celle-ci. Une poignée d’enveloppes s’envola à son apparition soudaine, et il contempla un moment avec ravissement la pluie de papier autour de lui. Il fallut cependant rapidement se mettre à l’évidence qu’il n’y avait pas grand-chose d’intéressant dans ce bac.
- Du papier, du papier, du papier, nota-t-il alors que ses mains brassaient joyeusement le contenu de la caisse. Pas de clef ici !
Il voulut se lever et sauter de la caisse – ce qui en soi n’était certainement pas une brillante idée de base – mais s’emmêla les pieds, renversa le bac et chuta avec lui contre le sol. Ses doigts rencontrèrent en premier le sol, et dans une exclamation surprise il fusionna instinctivement avec celui-ci. Lorsqu’il réapparut aussi vite qu’il avait fusionné, la caisse gisait dans une marre d’enveloppe.
- Oups. Oh non, Eri ! s’écria-t-il en déblayant sa peluche de sous le monticule de papier.
Relevant le regard sur Lili la fée puis Tino le chef garde-pirate, il nota que sa prestation n’avait probablement pas été des plus discrètes. Bah, à part les deux adultes de plus tôt, ils n’avaient croisé personne d’autre jusque-là. Comme si, malgré l’heure visiblement tardive, les gardes étaient encore tous dehors à faire régner la justice et l’ordre.
- Eeeet toujours pas de clef ! déclara-t-il en saisissant une enveloppe pour un tracer quelques coups de crayon.
Parce que visiblement la chasse à le clef c’était pas son truc.
- Et pas de trésor non plus. Il est pas très drôle ce bureau, fit-il remarquer à ses camarades.
Ah mais peut-être pouvait-il le rendre un peu moins triste !? A la maison, Deveen avait banni les représentations murales, les réprimant sévèrement. Mais sûrement qu’un endroit aussi sombre ne pouvait que bénéficier d’un peu de couleur. Délaissant les enveloppes, Calixte s’approcha d’un mur et s’arma de ses nouveaux crayons de couleur. Il allait rendre hommage à leur joyeux petit groupe et représenter l’intrépide Lili la fée comme le valeureux Tino garde-pirate.
- Du bleu pour les cheveuuux. Hé Lili, tes parents aussi ils ont les cheveux tous bleus ?
Des pas résonnaient dans l'un des grands couloirs du Bastion, l'armure légère de l'homme tintait contre son épée forgée avec précision et délicatesse - peut-être un jour commandera-t-il à un artisan une épée qui lui serait personnellement destinée - et des parchemins s’amoncelait sur les bras d'Emeor qui, bien pressé, ne prenait même pas la peine de saluer les soldats qu'il croisait. Il se contentait d'un regard ou d'un hochement de tête - toujours protocolaire et académique - et poursuivait sa route. Les sourcils se fronçaient encore et encore ; une rumeur enflait au sein du Régiment à propos de quelques fauteurs de trouble ce qui ne pouvait qu'attirer l'attention du Lieutenant qui, inquiet, ne cessait de se demander d'où cette rumeur provenait. Y avait-il seulement de réels fauteurs de trouble ? Ou était-ce seulement des soldats qui s'amusaient - un peu trop au goût d'Emeor - notamment lors du repas de midi ? Personne ne savait réellement. Le jeune homme poursuivit et sa route et ses sourcils, bientôt, s'amassèrent en une sombre masse. En effet, il vit des dessins tracés sur les murs. Où était le soldat en charge du ménage dans cette partie ? Emeor s'approcha du mur en question et y remarqua alors le tracé bien précis qui dessinait des étoiles. Voilà qui était bien curieux. Cette rumeur serait-il donc vraie ? Son inquiétude ne cesse de grandir tandis qu'il s'avançait dans le couloir en direction de son prestigieux Bureau. En effet, les étoiles traçaient elles aussi un chemin dans cette même direction. Son inquiétude se confirme, à son grand malheur puisque, en arrivant face à la pièce, il trouve la porte ouverte. Avec les parchemins dans les mains, il entre en grande trombe.
On fouille partout, mais toujours pas de trésor ce qui est plutôt embêtant non? On devrait peut-être changer de place puis moi je ne suis pas aussi forte que mes amis. Le petit prince, il a son pouvoir pour l’aider et le chef-pirate doit être supé fort alors que moi, je suis qu’une petite fille sans pouvoir. Je farfouille, retourne les pots de fleurs pour vérifier sous s’il n’y aurait pas de clé puis je vois du coin de l’œil Cal s’armer des crayons de couleur trouver plus tôt pour entreprendre une jolie fresque de nous trois. Il en profite d’ailleurs pour me questionner. Est-ce que mes parents ont aussi du bleu dans les cheveux? Je dois avouer que je ne sais pas comment j’en suis arrivée à avoir cela. Si maman voyait cela, elle serait rouge de colère et tenterait de trouver le coupable. Après tout, une enfant de six ans ne peut pas faire ce genre de chose seule. N’est-ce pas? Alors je secoue la tête négativement de droite à gauche faisant bouger mes couettes dans tous les sens.
« Non! Papa a les cheveux bruns et maman les cheveux noirs comme moi normalement. Alors j’espère que ça partira si je prends un bain. Sinon, je vais avoir le droit à un savon. Elle voudra savoir comment et qui alors que je ne sais pas… »
Enfin, je n’entends qu’au dernier moment les bruits de pas qui se dirigent en notre direction. Peut-être que la personne continuera sa route, mais je retiens tout de même mon souffle surtout que nous avons oublié de fermer la porte derrière nous. Je fais signe à mes compagnons de se cacher, mais trop tard! Ce qui semble être le propriétaire du bureau entre en trombe me faisant sursauter. Je pousse un petit cri aigu et fige. Ça y est! Il va aviser maman que j’ai été méchante et va vouloir lui parler, mais je ne sais pas du tout où est-ce qu’on est ni où elle est!
Le monsieur nous attrape un par un par le collet et nous amène au centre de la pièce. Je suis dans le milieu entre les deux garçons et j’attrape le bras de notre chef-pirate. Peut-être que son courage est contagieux et que je serai forte moi aussi. Il fait peur le monsieur, en plus il n’est pas content. Il va peut-être nous donner une fessée? Il pose beaucoup de questions et je n’aime pas ça même s’il nous propose un bonbon! Maman m’a dit de ne jamais accepter les cadeaux d’un inconnu, car c’était souvent de mauvaises personnes. Comment elle les appelle déjà, des « pédrofiles » je crois. Elle dit de ne pas leur répondre et de frapper là où ça fait mal et de faire beaucoup de bruit pour alerter les autres individus autour de moi!
Alors j’inspire profondément, prends mon courage à deux mains et m’avance alors pour prendre la parole. J’ai mon petit cœur qui bat follement dans ma poitrine et j’ai les mains qui tremblent. Cela doit se voir et s’entendre, car je réponds aussitôt.
« On s’est réveillé ici! Je ne sais pas où se trouve mon papa et maman. Ils m’ont peut-être abandonnée. On voulait seulement s’amuser…et….et »
Je fais semblant de renifler et d’essuyer mes yeux avec mon bras en faisant un pas de plus vers l’avant.
« On ne vous dira rien de plus. Méchant pédrofile! »
Je m’avance d’un coup frappant de toutes mes forces ma botte sur son tibia tout en poussant un « AYAAAAAA! » et je ferme mon poing pour frapper là où ça fait mal comme maman m’avait montré. Je ne sais pas pourquoi, elle m’a pas dit ce que les garçons cachaient là, mais c’est là que je vise.
« Vite, fuyons! »
Rien dans les livres sauf que malheureusement je fais du bruit... Après j'suis visiblement pas le seul puisque Cal' fait tomber des caisses remplies d'enveloppes! C'est nul, il n'y a rien d'intéressant dans ce bureau! Pas le moindre trésor juste des papiers et des vieux bouquin sur lesquels je marche sans vraiment le faire exprès en fait... Vraiment, on devrait chercher un autre bureau, c'est sans doute pas celui-ci celui du capitaine! Après tout on est censé y trouver des trésors et c'est loin d'être le cas! Je m'apprête à signaler qu'on devrait partir cependant, j'vais laisser le plaisir à Cal' de finir son dessin! Après tout, ce serait triste de l'en empêcher et un chef ça doit parfois faire plaisir à ses hommes! Papa il dit toujours que des troupes bien entraînés c'est le plus efficace mais Enzo il sourit et il me chuchote que des hommes heureux c'est encore mieux! J'aime bien Enzo donc je le crois! Mon grand frère c'est le meilleur des gardes après tout!
Sauf que je fais peut-être une erreur en fait, nous aurions probablement dû partir immédiatement parce que malheureusement, il y a du bruit dans le couloir et un homme apparaît soudainement en criant! Un méchant cela ne fait aucun doute! Il nous crie immédiatement dessus en demandant ce que l'on fait là! Pas le temps de prendre la fuite, il m'attrape par le col de ma veste et m'emmène devant le bureau! Ensuite il attrape Calixte de la même manière et finalement Khalie! Je sais que c'est un méchant parce qu'il est violent avec nous! Normalement les gens sont gentils dans la garde, surtout avec des enfants mais lui... C'est juste un vilain monsieur! Je fronce les sourcils et je serre les poings, je ne compte rien lui dire! Si on lui parle du trésor il va sans doute nous enfermer voir pire et foncer voler le trésor! C'est sûr! Il a une tête de criminel avec son air fâché et ses petits yeux de fouine qui nous regarde l'un après l'autre! En plus il nous dit qu'on pourra avoir des bonbons? Il nous prends pour des enfants... Bon il a raison mais on n'est pas idiots! C'est évident qu'il ne va pas nous laisser partir ainsi! C'est un piège il faut que je trouve une solution pour qu'on s'échappe!
La fée du groupe avance un peu en commençant à lui répondre! J'ouvre un grand oeil, pourquoi? Il ne faut rien lui dire! Sauf qu'elle met son bras devant ses yeux, elle doit avoir peur ou être triste et la voir ainsi me fait un petit pincement au coeur! C'est moi le chef, je devrais pas laisser la gentille et petit fée se mettre dans cet état... Sauf qu'en réalité, elle m'a bien eu! Elle faisait juste semblant! Elle met un coup de pied dans le tibia du méchant en criant suivi d'un coup de poing parfaitement placé! Je me souviens quand Jacoppo m'a frappé là sans le vouloir à l'entrainement! J'ai eu mal pendant longtemps! Je ris doucement en hochant la tête visiblement comme pour montrer mon accord avec l'action de la fée. "BIen joué!" Cela dit, c'est mon tour maintenant! Je fonce sur le méchant en profitant de l'action de Khalie et je lui met un coup d'épaule pour essayer de le faire reculer et éventuellement tomber en me jetant littéralement sur lui! Après quoi, j'attrape la main de Cal' et de Khal' et je m'élance vers la sortie avant que le méchant n'ait le temps de nous arrêter.
"On fuit!"
On se met à courir dans le couloir, pas le temps de freiner ou de nous arrêter, on doit absolument échapper au méchant sinon il va nous faire du mal pour voler le trésor! Je tourne au coin au bout du couloir et c'est un autre couloir en ligne droite qui se trouve devant nous, sur les côtés plusieurs porte... J'essaie d'ouvrir une porte sur la gauche et, malheureusement elle refuse de s'ouvrir! Et mince! Je reprends la course et retente ma chance trois porte plus loin! Cette fois elle s'ouvre bien alors je nous fais entrer et je ferme la porte derrière nous pour être sûr que le méchant ne sache pas que l'on est dedans! Me tournant pour me poser dos à la porte je regarde en ouvrant grand la bouche... On est de nouveau dans une chambre et non pas un bureau sauf qu'il y a deux lits défaits et des vêtements féminins partout!
"Où sommes nous? Je doute qu'on trouve un trésor ici..."
Apparemment il était capable de leur offrir des bonbons. Fronçant les sourcils, Calixte se dit qu’il était bien étrange, ce grand avec ses grands airs, mais ses propositions gentillettes. Était-ce là un piège ? Une épreuve pour atteindre le véritable trésor après les bonbons et les interrogations ? Ou bien est-ce que le soldat – car ses vêtements laissaient peu de place au doute – n’était-il pas sûr de comment les aborder ? Après tout, il était vrai que rencontrer un garde-pirate, une fée et un prince pouvait être intimidant ! Ou peut-être était-il un peu… comment disait Eno, déjà ? Dysfonctionnel ? Lunatique ? Bipolaire ? Inapte à trouver un comportement adapté et oscillant entre la brusquerie et la bienveillance ? Quoi que l’offre des sucreries venait accompagnée de conditions…
Songeur derrière son eriophai, Calixte allait répondre à l’homme lorsque Lili la fée prit les devants et… oh non ! Elle pleurait ! Serrant davantage sa peluche, le blondinet regarda avec inquiétude son amie s’avancer en sanglotant vers l’adulte. Fallait-il vraiment avoir peur de celui-ci ? Avait-il loupé quelque chose ? Eno lui disait toujours qu’il était trop naïf. Enfin, peu importait. Lili la fée était en détresse, et il lui ferait un gros câlin pour la rassurer et Tino le chef trouverait certainement le moyen de lui remonter le moral ! C’était le meilleur, après tout ! S’avançant avec cette idée en tête, Calixte marqua néanmoins un temps d’hésitation à la mention de « méchant pédrofile ». Quoi ? Il n’eût cependant pas tellement l’occasion de s’interroger davantage sur le terme et le changement brutal d’attitude de Lili la fée, car celle-ci le surpris en tapant dans les grelots de l’homme et Tino attrapa leurs mains en leur intimant de fuir.
Suivant le mouvement en jetant un dernier regard perplexe au garde momentanément sonné, Calixte se laissa tirer à travers les couloirs plongés dans la pénombre. Pas le temps de tracer quelques étoiles, il était l’heure de mettre de la distance entre eux et l’homme bipolaire ! Les trois petites têtes traversèrent ainsi au pas de course quelques corridors, et passèrent devant de nombreuses portes avant que Tino le chef ne jetât son dévolu sur l’une d’elles. Qui resta obstinément fermée. La suivante fut moins butée et ils pénétrèrent à l’intérieur de ce qui ressemblait à une chambre. Oubliant presque leur poursuivant pour laisser sa curiosité s’intéresser à ce nouveau lieu, Calixte s’avança dans la pièce d’un pas bondissant.
- Y a plein d’habits de filles, mais y a aussi plein de trucs partout ! fit-il à son chef qui semblait sceptique. Y a p’tet quand même des petits trésors dessous !
Tandis que Lili la fée s’éloignait vers une commode et que Tino semblait essayer d’observer le couloir à travers la serrure de la porte pour assurer leurs arrières, le blondinet s’aventura un peu plus vers les lits et leurs monticules d’affaires. Quelque part, un étrange bruit attira son attention.
- … et alors que les volutes s’enroulaient autour de son corps comme des amantes empressées, elle s’enroula à son tour contre le dos moite de son Capitaine. Sous sa poitrine dénudée elle sentit les muscles développés se tendre de surprise, et un sourire amusé étira ses lèvres. « Depuis quand tu aimes l’eau aussi chaude ? » murmura-t-elle d’un souffle taquinant la courbe de son oreille. « Enfin je vais pas m’en plaindre, ça me va bien. » Ses mains glissèrent encore contre le galbe des pectoraux à sa merci, et elle poursuivit d’un ton enjoué :…
- Bonjour ? fit Calixte en appréhendant l’étrange trousse de cuir d’où semblait provenir le son.
- Un peu banal. Rappelle-moi de ne pas venir te voir pour…
Le blondinet ne saurait probablement jamais pour quoi, car la trousse éclata finalement de rire pour ne se taire que lorsque Tino le chef lui intima d’être plus discrète.
- Qu’est-ce que tu fuis encore, Cal ?
- Tu me connais ?
- Tu as raison, peut-être pas comme ça. Alors fais-moi les présentations et dis-moi tout.
Et la trousse était un peu étrange, surtout du fait qu’elle semblait tout à fait capable de parler, de se déplacer en roulant, et d’écrire avec sa scribouilleuse, mais Calixte avait été élevé pour être poli et, comme mentionné plus tôt, était peut-être un brin crédule.
- Voici Tino le chef garde-pirate, Lili la fée, et moi je suis Cal le prince.
- Bien sûr que tu es mon Petit Prince, acquiesça la trousse avec un mélange d’amusement et de tendresse qu’il ne comprit pas. M’enfin si tu crois que cette histoire trouvera pas quelques échos dans mon bouquin…
- Quel bouquin ? On cherche le trésor du bureau du Capitaine. Mais on a juste trouvé un « pédrofile » fâché, et maintenant il est à nos trousses !
- Ah mais je sais où il est le bureau du Capitaine Al Raggamuffin ! Faut juste ressortir des dortoirs et traverser les arcades. Prends-le, indiqua-t-elle à Lili la fée qui observait avec curiosité un joli sachet en tissu coloré. Il n’en reste que quelques-uns, mais si vous voulez vous amuser à changer de couleur de peau, ce sont des bonbons au Col au Rium. Et le goût est assez sympa. Il parait. J’ai pas d’bouche. A mon grand désarroi. M’enfin même sans bouche… poursuivit la trousse en rigolant à nouveau.
Tino le garde-pirate les avertit soudain qu’on venait vers la chambre – nuls doutes que le rire franc de la trousse était loin de passer inaperçu – et Calixte jeta un regard paniqué à Lili la fée qui l’avait rejoint près de l’étrange objet parlant.
- Vous pouvez toujours vous enfuir par la fenêtre ! Azazel couvrira vos arrières ! AZAZEL !
Avisant la fenêtre entre-ouverte aérant la pièce, Calixte se hissa sur le lit et se pencha en biais par-dessus le rebord. Ils étaient au premier étage, et le bosquet de verdure ne paraissait pas bien méchant. Ou en tout cas, moins que l’homme bipolaire pédrofile. Mais ne risquait-il pas d’abimer son eriophai ?
- Laisse-la là, lui indiqua la trousse sentant son hésitation. Sol se fera un plaisir de te la ramener plus tard. Vite !
Il ne savait pas qui était Sol, mais il ne tenait pas à endommager sa peluche. Et puis il fallait effectivement se hâter : le poursuivant arrivait pour leur mettre à nouveau la main dessus, Tino le chef s’exclamait dans l’urgence, et ils n’avaient toujours pas mis la main sur le trésor du Capitaine. Sans plus d’interrogations, inattentif au teisheba qui pointait son nez dans l’anticipation de pouvoir électriser quelqu’un, à Tino qui exprimait en réalité son scepticisme, et Lili qui s’élançait avec lui ; il laissa son eriophai sur le lit, et sauta de la fenêtre.
- Résultat dé pour le saut:
- Dé oui/non : blessé suite au saut => non.