Après qu’elle eut regardé dans la longue vue, l’aventurier fit de même, commençant à repérer divers éléments du décor. De potentiels planques, ou des rochers qui pourraient les gêner dans leur descente. C’était ensuite qu’il commença à examiner la bête, un sourire se dessina sur ses lèvres d’un visage fatigué. Oui, il était en bonne santé même s’il était assez reclus par rapport à son groupe. Un peu comme le vilain petit canard de la fratrie.

-Cela marche, d’ailleurs, on fait comment pour l’attraper ? Je peux potentiellement l’immobiliser avec des os sans le faire de mal… Peut être qu’il va te reconnaitre non ?

De petites questions, qui ne pensait que partiellement. L’imprévue est inné à tout animal, mais c’est cela qui attire toujours l’albinos avant tout. Ne pas savoir ce qui va lui arriver et surtout ce que pense les créatures. Il remit en place sa longue vue en redressant les pieds et la remit dans son sac. La descente allait s’annoncer. Ce serait beaucoup moins fatiguant que la montée, mais plus périlleuse. Mais pour le moment il commença, en prenant la marche. Au besoin, il était prêt à retenir la jeune vétérinaire si les cailloux sous ses pieds virent à dégringoler, la faisant trébucher. Mais pour le moment, aucun souci en vue.

La vallée s’annonça devant eux, verdoyante, fleurit. Elle était bordée au loin par une légère forêt apportant un couvert pour la faune. Un petit ruisseau sépare même cette dernière en deux, s’écoulant plus loin. C’était un endroit magnifique et envoutant. Sous leur pieds, l’herbe grinça et reprirent sa forme après leur passage. Un endroit où pourrait séjourner Nivix pour se ressourcer.

Le groupe s’approcha de la meute de catausorux, qui sur leur arrivée avait tourné leur regard vers eux. Le couple dominant se plaça devant, examinant si cette présence est menaçante pour leur tribut. Quand au solitaire, ce dernier tourna la tête vers son clan qui lui grondait dessus et vers le duo. Une idée simple dans sa tête germa, si monter plus fort, alors copain revouloir de moi. Il trotta vers le défi qui se présentait à lui. Il reconnut une connaissance et s’arrêta dans sa course en pivotant la tête. Il avait deux mimiques, une de tendresse pour la jeune femme et celle de défi pour celui qui semblait plus massif et surtout qui était aussi blanc qu’un prout. Lui, il avait une belle toison noirâtre avec des pointes de roux. Il s’approcha à tâtons, jaugeant toujours son adversaire.

-Je dois faire quoi, j’ai l’impression qu’il me défit ?

-A mains nus, mais il a des griffes et des crocs… Bon, alors je n’ai que mon pouvoir et ma corps.

Sur ses mots, il déposa son lourd sac au sol, et au lieu de mettre une armure, il ne fit rien. Il avait une idée pour pouvoir vaincre l’animal. Il allait devoir compter sur son agilité et sur sa force. Il commença à s’échauffer ses membres et articulations. Ses os craquèrent sous ses gestes, tandis que ses mains s’accompagnèrent d’un léger poing américain. Un casque et un protège cou osseux se forma, venant juste faire le tour le la tête, pour la protéger des traumatismes crâniens.

La bête commença à tourner autour de la drôle de créature aux pellages blancs qui se tenait devant elle. Elle regardait les chefs de meute du coin de l’œil. Ils n’allaient pas en manquer une seule miette. La petite créature qu’était Nivix commença à avancer vers le catausorux, agitant son bras, un sourire au lèvres. De l’intimidation, peut-être bien, son pas était lent, comme un calme avant la tempête. En parlant de silence, la créature le brisa et rugissant, s’élançant avec force sur son adversaire. Ce qui provoqua dans un second temps la course de l’aventurier.

Les deux êtres chargèrent à pleines vitesse, le choc allait être terrible. Alors que le chat sauta vers l’homme, Nivix pivota sa jambe et s’accroupit venant glisser sur le sol. Esquivant la première attaque, il prit de vitesse la créature qui essayait de se retourner. Une mandale de bourrin fut projetée contre le monstre, faisant craquer sans casser les os de sa mâchoire. Dans un réflexe, il envoya un coup de patte griffue sur l’albinos qui para en la déviant. Son coup de poing n’avait fait que l’égratigner et l’avait poussé dans une rage. Bien, il allait faire de même, un sourire sadique se dessina sur son visage et fonça sur la bête. Chacun jugea de la force de l’autre dans une mêlée, mais cela était un combat pour savoir qui était le plus fort.

La créature attaqua frénétiquement l’aventurier, claquant ses dents dans le vide mais griffant les avants bras et le torse de l’aventurier. Quant à ce dernier, il asséna coups de poing et sabates, rendant coup pour coup. Les deux semblaient être d’un niveau égal. Mais un moment le chat géant prit le dessus sur son adversaire le renversant et se mettant de tout son long sur ce dernier. Il essaya de lui mordre le coup ou la tête. Mais les poings plurent comme des petits pains, faisant craquer les crocs. Il profita d’un moment d’embrouillement de la créature pour glisser vers son arrière-train. Il hésita à taper dans les baluches mais se ravisa. Il attrapa la créature par les hanches et poussa de toutes se forces sur ses bras.

Au début, rien ne se plaça mais petit à petit, la bête d’une centaine de kilos décolla du sol par l’avant. L’enchainement de la technique se termina par un German Suplex faisant voler loin la créature. La suite du combat ne fut qu’un dernier renversement de la créature. Elle commença à fatiguer et se fut à ce moment que Nivix s’accrocha sur son dos et commença à l’entourer de ses bras, lui effectuant une prise de sommeil. Il espère juste que cela marche, il l’espère.

Sa prise commençait à faire effet, l’aventurier continuait de resserrer sa prise qui se faisait lâche. Il n’aurait pas cru que le combat serait aussi sanglant et brutal. Par moment, il avait prié pour que sa protection tienne le choc. Il n’aurait pas voulu que les coups lui brisent. Sinon, ce serait la mort assurée perdue dans ses montagnes. Une voix s’échappa de derrière la colline, tandis que l’animal semblait perdre petit à petit conscience. Il lâcha aussitôt ses bras, esquissant une mine de douleur et regardant le chat géant. Son troupeau, quant à lui, fit demi-tour et s’éloigna de son congénère. Il avait perdu son combat, mais de justesse mine de rien. Ils s’en allèrent dans la forêt un peu plus loin, laissant le nouveau trio.

-C’est… c’est bon, j’ai arrêté la prise… Bordel, c’était pas une épreuve de force ça, mais plutôt un combat.

Le chat se réveilla un peu, Nivix lui présenta une mine fatiguée et l’aida à ses relever en essyaant de le soulever gentiment cette fois. Le félin, encore embrumé, regarda son groupe avec tristesse. L’aventurier ne put rester insensible et lui caressa la crinière avec affection. Il n’aime pas la tristesse, il préfère la joie. Après quelques minutes à se regarder mutuellement, ils descendirent de la colline, les deux cote à cote. Sans ses presser, l’albinos laissa le temps à la bête de se faire à l’idée de cela. Mais il avait reconnu une chose, c’est la force de Nivix. Il était une créature impressionnante, tout comme lui se disait-il

La marche continua lentement et cette fois ci, le groupe suivit la rivière qui bordait la vallée, descendant plus rapidement dans la forêt. Son teint plutôt agressif se mua en mine plus calme, comme si la montagne lui avait perturbé le ciboulot. Curieuse altération se disait l’aventurier, mais bon, cela n’avait pas l’air de déranger la vétérinaire, donc autant la faire confiance.

Le chemin du retour fut plus rapide et ils arrivèrent presqu’en un jour au village, faisant halte quelques instants. Finalement après un check up complet de Chrystielle, le catausorux se porta bien. L’albinos posa sa main sur son crâne le frotta un sourire aux lèvres.

-Maintenant, tu t’appelleras Bretz si cela te dit ?