Lin : Te voilà à la guilde marchande du Grand Port. Que tu sois adhérante ou pas, en tant qu'enchanteur c'est un passage obligé. Tu te balades afin de chercher quelques clients ou te faire un peu de publicité, tu as d'ailleurs apportés certaines de tes inventions.
Khalie : C'est par curiosité que tu fais un petit tour là bas, tu n'es pas en fonction aussi, tu as mis ton uniforme de garde de côté.
Soudainement, Lin tu te fais bousculé par des gamins, ils s'excusent en riant et continuent leurs courses... et c'est à ce moment que tu vérifies tes poches : rien. Tu as été victime de Pickpocket ! Tu vas donc partir à la poursuite de ces petits garnements qui t'ont tout chapardé et dans ta courses... tu vas percuté une femme de plein fouet (Khalie)
La Guilde Marchande m’avait semblée être un bon moyen de faire rayonner mon petit commerce à l’époque. Enfin, surtout la branche des artisans, les simple commerçants ne sont pas aussi intéressants vu que je refuse de laisser quelqu’un vendre mes créations aussi basiques soient-elles. Vendre des objets magiques n’est pas anodins et cela ne se vend pas comme de la farine. On ne met pas des lames dont le poison magique ne se tarit jamais entre toutes les mains… Enfin, c’est mon avis. Événement presque incontournable de la Guilde Marchande, le Grand Marché annuel n’est pas un marché où chacun vend ses produits à n’importe qui. Ici, il s’agit de faire des affaires entre professionnels et de nouer de nouvelles relations. Certains payent pour avoir un petit emplacement fixe pour présenter leurs productions ou tout simplement leur métier, d’autres déambulent justement entre ses emplacements. Je fais partie de ce dernier groupe, préférant être active dans ma recherche de partenaires ou clients que d’attendre qu’ils viennent à moi. J’ai quand même pris un peu de matériel à présenter aux artisans, il n’y a rien de mieux que de montrer directement ce que je peux faire pour eux. Un simple enchantement de résistance sur le fil des ciseaux d’un sculpteur peut changer la vie de même qu’une magie d’impact sur un marteau de forgeron. Des petits enchantements qui facilitent la vie pour un coup tout à fait raisonnable, les aventuriers me rapportent assez avec leur folie des enchantements renforçant leurs pouvoirs ou leur en attribuant de nouveau…
Déambulant entre les stands à l’heure du déjeuner pour éviter le gros de la foule, aujourd’hui, je ne fais qu’un repérage des clients potentiels cherchant de nouvelles têtes à qui proposer mes services magiques. Du coup, je n’ai rien emmenée avec moi, juste ma bourse de bille de bois chargée et quelques cristaux, le reste étant rester au chaud chez Carciphona chez qui je loge pour l’occasion grâce aux portails de téléportation. Alors que je m’intéresse à l’étale d’une bijoutière présentant quelques-une de ses créations, un gamins me rentre dedans. Le choc n’est pas brutal alors je me contente de lui sourire alors qu’il s’excuse platement avec ses compagnons.
Faites attention les enfants, vous allez vous faire mal.
En reprenant mon observation des bijoux, je ramène mon bras prés de mon corps sans rencontrer la masse de ma bourse pleines de billes de bois. Par un réflexe purement guidé par l’habitude, je palpe la bourse constatant son absence avec angoisse. Non pas pour les quelques cristaux à l’intérieur mais pour la multitude de mini-bombes… Levant le nez en m’excusant auprès de l’artisane, je repère les enfants et me met à courir à leur poursuite en les apostrophant de voleurs et autres noms peu enviables. Surveillant les enfants déjà assez loin de moi, et donc pas du tout devant moi, j’heurte une masse dure. La collision me fait l’effet d’un mur me renvoyant en arrière sur les fesses.
Aujourd’hui, c’était repos. D’ailleurs, je le méritais bien après tout, je venais de passer une semaine complète sur la route à la recherche d’un jeune voyou qui avait décidé de repeindre les façades du temple. Ce n’était pas un crime bien bien grave, mais la demande avait été faite par une gente dame de la noblesse. Bon, j’exagère sur le terme, parce qu’en réalité, je n’ai pas une très haute estime de ces très chers nobles. Enfin, tout ça pour dire que je n’ai pas vraiment eu le temps de faire le tour du grand-port depuis mon retour à ce dernier et aujourd’hui, j’avais décidé, par simple curiosité, de me rendre à la guilde marchande. J’y suis bien présente sans un seul cristal, parce que je dois dire que ma monture m’avait coûté une bonne partie de mes économies et comme je ne voulais pas faire d’autre folie, j’y suis allée la bourse aussi vide qu’une fin soirée bien arrosée.
Je marche calmement sans me soucier des regards que l’on me porte. J’y suis habituée et jamais au grand jamais je ne changerai mon style vestimentaire pour qui que ce soit. D’ailleurs, j’entends les murmures qui courent. Après tout, la famille Drak’gnir est une riche famille de marchand et ici, la plupart des gens connaissent ma famille. De plus, depuis ladite rumeur, j’ai l’impression qu’on me juge à chaque pas que je fais. Bon, c’est peut-être aussi simplement dans ma tête, mais tout de même! Ça m’apprendra à aider les gens dans le besoin! Sans son idée de jouer les fiancés, rien de tout cela ne serait arrivé!
Les mains dans les poches, je me promène d’un stand à l’autre observant ce que les gens avaient à vendre. Entre les beuglements des voisins qui cherchaient à attirer le plus de clientèle ainsi que les éclats de rire, il était difficile de s’entendre penser et de se concentrer sur son environnement.
J’arrive à voir des gamins qui passent en courant derrière moi, alors que je les vois avec leur sourire de vainqueur ainsi que leur rire, comme s’ils venaient de faire leur meilleur coup. L’un d’eux balance une bourse dans les airs alors que j’entends au loin quelqu’un crier au voleur, mais je n’ai pas le temps de voir le reste. Je fais un pas vers l’arrière pour sortir de l’attroupement qui s’était amassé devant la table où je me tenais et sans me donner une seule chance d’esquiver, je me fais percuter par un véritable boulet de canon.
Je n’ai pas le temps de me rattraper à qui que ce soit que je tombe sur le côté. J’évite, avec l’aide de mon bras, de me cogner la tête au sol, mais je dois dire que ça fait un mal de chien! J’essaie de m’asseoir et de reprendre mes esprits. Les gens autour de nous semblent vouloir nous aider à nous relever et je vois finalement la responsable de ma chute. Elle ne semble pas bien grande, enfin, j’ai l’impression qu’on fait plus ou moins la même taille et au pif comme ça, peut-être le même âge?
« Ça va? » Que je demande par la suite. « C’est toi qui a été volé? »
Bon j’aurais pu partir en courant après les jeunes gens, les arrêter et les ramener par les oreilles à leurs parents, mais de l’autre côté, je devais m’assurer que la jeune femme allait bien. Après tout, ce n’était que matériel alors qu’elle n’avait qu’une vie.
Un mur… C’est un vrai mur que je percute à ne pas faire attention où je cours. Tout est de ma faute de toute façon. Un brin sonnée, on m’aide à me relever ainsi que la personne dans laquelle je suis rentrée. Il me faut quelques secondes pour remettre mes idées dans le bon ordre. Face à moi, on aide aussi la jeune femme que j’ai cognée. Pas étonnant que l’on soit toutes les deux tombées vu que l’on semble avoir un gabarit similaire. Par contre sa coiffure ! On dirait presque des cornes de Talbuk ses couettes ! Attentionnée, elle me demande si je vais bien après cette collision inattendue et si c’est moi qui hurlait au voleur. Après un rapide examen de mon état, je semble aller bien sauf la poussière sur ma tunique et un peu mon amour propre. Rien de bien grave…
Je vais bien, c’est plutôt à moi de vous le demander, je vous suis rentrée dedans après tout. Je m’en excuse d’ailleurs… Je poursuivait la enfants qui m’ont volé ma bourse. Où sont-ils d’ailleurs ?
Me hissant sur la pointe des pieds, j’essaye de regarder par-dessus la foule qui s’est amassée autour de nous. Mais rien… Je ne les voit plus, il ont dû en profiter pour prendre la poudre d’escampette.
Mince, il faut vite que je prévienne la Garde… Ces gamins sont en danger.
Les quelques cristaux de la bourse, je m’en fiche mais s’ils se blessent avec mes billes chargée, c’est les problèmes assurés. Et la Garde sortira sans difficulté mon dossier où figure certainement la mention “terroriste” et peut-être même “traître au royaume”.
Bon heureusement la femme semble tout aussi bien aller que moi. Ça aurait pu être pire tout ça, mais je ne lui en veux pas. Bien sûr que je lui demande par simple précaution si c’était elle qui criait au voleur. Après tout, vue à la vitesse qu’elle semblait courir après les jeunes, si ce n’était pas elle, la victime ne semblait pas bien presser de récupérer ses biens.
« Je peux comprendre. Moi aussi, si on me volait, je serais du genre à poursuivre les malfaiteurs jusqu’aux frontières! J’ai un léger rictus. Enfin, je vais bien. Je suis solide comme le roc! »
Je bande les muscles d’un seul de mes bras en tapant sur mon biceps puis je me tourne dans la direction d’où était partie les enfants. Bien sûr, qu’elle veut récupérer ses biens, mais je ne sais pas de quoi il s’agissait. Bon, c’était une bourse, surement des cristaux, mais quand je l’entends dire qu’elle veut prévenir la garde, car les enfants sont peut-être danger, je me retourne vers elle un sourcil arqué.
« En danger? Il y a quoi dans ta besace pour ça? Enfin, tu m’en diras plus sur le chemin. »
Je l’attrape par le poignet délicatement, je remercie les gens qui nous ont aidés puis je nous faufile entre ces gens. Quand on est petite comme nous, il faut savoir jouer du coude et souvent nous sommes celles ayant un fort caractère. Je tourne légèrement ma tête vers cette femme.
« Je m’appelle Khalie Drak’gnir et ça tombe bien, parce que je suis garde du régiment du sud! Bon j'ai pas mon uniforme et tout ça, mais je ne peux pas fermer les yeux face à un crime.»
Nous voilà maintenant dans une intersection en T. N’ayant pas vu où s’étaient dirigés les enfants, nous allons devoir enquêter. J’abandonne finalement le poignet de la demoiselle et je m’approche d’un des marchands.
« Bonjour vous n’auriez…
- Bonjour mademoiselle! Je vois que vous êtes intéressé par l’un de mes magnifiques rubans!
- Oui, c’est très joli, mais j’ai une question à vous poser avant…
- Ils sont tous faits à la main. Beaucoup de temps de travail!
- Répondez seulement à ma question… »
Je sers les dents j’ai l’impression de parler à un sourd qui a été recruté que pour répéter les mêmes messages. J’ai tout de même la mèche courte alors je tape fortement sur son stand en mettant bien à plat mes deux mains et je profite de l’avoir saisit et surtout surpris.
«Avez-vous vu des enfants passer en courant? Si oui dans quelle direction?»
Il secoue la tête négativement et se reprend bien vite, puis il finit par me chasser des mains. Je frotte l’arête de mon nez en plissa fortement les yeux et un bruyant soupir s’échappe de mes narines.
« T’as trouvé quelque chose toi? »
Vous cherchez les enfants en vain. Khalie demande même à un marchand s'il n'aurait pas vu des enfants passés.
Lin regarde à gauche et à droite, mais sans grande réussite non plus. C'est alors que ces yeux se pose sur les fameux voleurs. Debout sur un trottoir assez élevé, ils tripatouillent dans la bourse de Lin. Ils sortent alors une de ces fameuses mini-bombe.
Si rien n'est fait rapidement, tout vas mal se finir...surtout avec une place aussi peuplée...
A la mention du danger, la femme m’interroge sur le contenue de ma bourse pouvant justifier un tel danger avant de m’entrainer à sa suite pour fendre la foule. Avant que j’ai pu répondre, elle se présente justifiant de son statut de Garde du régiment local. C’est bien ma vaine d’avoir failli assommer une Garde, même si elle ne semble pas en service pour l’instant, mais c’est une bonne chose d’être tombée directement sur elle.
Moi, c’est Lin Gher. Je suis enchanteresse à la Ville Aquatique. La bourse contient mes billes de bois chargée à cause de mon pouvoir, j’en ai toujours pour moi pour absorber l’énergie en cas de soucis… Et une bonne partie d’entre-elles sont chargées, abimée, elles pourraient exploser. Les explosions ne seront pas très puissantes mais, selon la situation, quelqu’un pourrait être gravement blessé.
L’urgence de la situation ne m’empêche pas de réfléchir correctement. Il y a plus de chance que les gamins abandonnent les billes dans un coin après avoir pris les cristaux mais il existe toujours la possibilité qu’ils en abîment une par maladresse ou en jouant avec. Arrivées à une intersection parmi les stands, on se sépare pour chercher des informations auprès des vendeurs de la zone. Discuter avec eux n’apportent rien à ma recherche, personne ne prête attention à des enfants qui courent dans le Grand Marché. Après tout, seul les autres commerçants intéresse ceux qui participent à cet événement. Au milieu de la ruelle entre les stands, je tourne en rond observant les alentours espérant repéré un groupe d’enfant parmi la foule qui commence à être dense. Khalie revient sur cet entrefait me demandant si j’ai eu un meilleur succès qu’elle.
Rien… Attends ! Là bas !
Lucy est de mon côté aujourd’hui, la déesse en soit louée. En voulant parler à la Garde mon regard s’est porté au-dessus de son épaule. Et assez loin derrière elle, la troupe de gamin qui farfouille dans ma bourse. Je pointe du doigt le groupe avant de me mettre à courir vers eux. Je crois qu’une bille vient de tomber par terre et qu’ils en ont une en main. Assez peu portée sur le physique, je ne suis pas ce que l’on pourrait décrire comme une grande sportive et donc pas d’une grande endurance ou vitesse à la course. Heureusement, je sais compenser par ma magie. Absorbant directement l’équivalent d’une journée complète d’énergie stockée dans mon bracelet enchanté, je sens l’énergie m’envahir et mon corps s’échauffer sous le surplus massif d’énergie. L’apport d’énergie n’aura pas un effet très long mais cela sera suffisant pour me permettre de compenser ma faiblesse physique et, je l’espère, récupérer les billes. En m’approchant, je repère une bille qui roule vers la foule.
Khalie ! Les enfants !
Impossible de laisser ma bille filer sous les pieds des gens… Si l’un d’eux marche dessus, c’est l’explosion assurée. Je me jette au sol glissant pour essayer d’attraper la bille. Trop court, mes doigts effleurent juste la bille. Mais c’est assez pour me permettre d’absorber l’énergie de la bille pour la renvoyer vers mon bracelet. Inactivée, je laisse filer la bille.
N’ayant rien obtenu de mon côté, je retourne auprès de Lin. C’est pas croyable comment personne n’a pu remarquer quoi que ce soit. Après tout un groupe de gamin qui court avec une bourse dans les mains, ce n’est pas très discret. Même de dos que je les avais entendus venir et j’avais même tourné la tête pour les regarder avant de ne me faire heurter par la demoiselle en chasse. Bon malheureusement, si je ne m’étais pas reculer, celle-ci aurait très certainement mis la main sur ceux-ci déjà, mais la collision nous a ralentis. Alors il faut donc faire avec.
Malheureusement, tout comme moi, elle n’a aucun indice, mais je n’ai même pas le temps de pousser un soupir que l’enchanteresse semble repérer quelque chose tout juste derrière moi. Je fais volteface et je sens une vraie tornade me dépasser. Elle n’en perd pas une et je me mets aussitôt au pas de course pour la rejoindre. Bon, déjà je dois trouver un moyen de les arrêter sans avoir à utiliser mes armes. Je m’arrête un instant et j’entends Lin qui me signale de m’occuper des enfants alors que je la vois disparaître sous la foule. Bon aller réfléchi Khalie. Regarde autour de toi et qu’est-ce qu’il pourrait t’aider… Un vendeur de vieux meubles, un autre de tapis, des vêtements font à la main puis je vois mon salut. Un vendeur de tissu. Aussitôt vu, je m’approche de ce dernier, attrape le plus long drap du lot. « Je vous emprunte ça, c’est pour la bonne cause » puis je me mets à courir pour rattraper les enfants.
Bien sûr, ces derniers me voient venir alors que je les interpelle.
« Revenez ici! Petit voyou!
- Elle va faire quoi avec son drap, nous mettre au lit
- Hahahaha
- Attrape-nous si tu l’peux!»
J’entends seulement leur rire qui me fait crisser des dents puis j’active finalement mon pouvoir sur le drap je lève aussitôt les bras l’élevant ainsi dans les airs. Celui-ci ne pèse presque rien alors je le projette aussi vite que possible passant au-dessus des gamins les plongeant ainsi dans l’ombre. Ils lèvent la tête ce qui les ralentit et dès que le drap les dépasse, je fais descendre mes bras d’un seul coup puis je forme un X à l’aide de mes jambes et bras comme si de loin, je tenais les coins avec mon corps. Un mur blanc apparaît devant eux et ceux-ci se heurtent à la couverture tendue et tombent à la renverse. Celui avec la bourse balance son bras dans les airs pendant sa chute et la projette bien haut.
« Oh, merde!»
Je pousse alors les gens et je me mets à courir à toute vitesse. Le drap tombe au sol dû à l’inactivité de mon pouvoir.
« Attention! Bougez-vous! »
J’ai l’impression d’être aux ralentis et que le temps nous ait comptés. Je pousse, je joue du coude et quand je suis enfin à une bonne distance, la bourse semble déjà à mis chemin du sol. Alors je fais la seule chose qui me semble juste. Tant pis si je m’écorche la moitié du corps au sol, je me projette donc vers l’avant dans un magnifique vol planer et j’attrape la bourse dans les derniers instants me retrouvant le ventre au sol. Je sers les dents pour en oublier la douleur, mais je reste dans cette position.
Une explosion d’évitée à l’aide d’une cascade digne de Carciphona ! Bon, il en reste un bon paquet à retrouver maintenant. Me relevant rapidement avant de me faire littéralement marcher dessus par une foule mal éduquée, je cherche du regard la Garde aux couettes bien reconnaissable. Mais elle est petite aussi… Tout ce que je vois, c’est un grand drap blanc qui retombe lentement au sol et entend un artisan qui râle… Faisant fi de l’autre râleur, je me dirige vers le drap espérant qu’il s’agit de Khalie comme mon instinct me le dicte. Obligée de jouer des coudes pour me frayer un passage à travers la foule attroupée entre les stands, je me rapproche et découvre avec joie un tas de gamins empêtrer dans un drap. Il y a bien les gamins mais pas de Garde pour le coup.
Je suppose que, si elle n’est pas avec les enfants, c’est que ma dangereuse bourse est ailleurs… Attrapant un homme qui observe le spectacle, je l’interroge sans ménagement.
Par où est partie la Garde aux couettes vertes !?
Intimidé, il me montre une direction. Lâchant l’homme, je me précipite prenant quand même le temps de repousser dans le dras un des enfants qui essaye de s’en extirper. Mettre en sécurité ma bourse est plus important que de mettre le fer à ces gamins. Cette fois, la foule est plus docile et me laisse passer sans mal. Dans la précipitation, je manque de me prendre les pieds sur la Garde étalée au sol. Un peu inquiète qu’elle ne se relève pas, je m’agenouille et tente de la secouer un peu.
Khalie ? ça va ?
Qu’est-ce que je dois faire moi ? Appeler un guérisseur me semble être la meilleure idée vu la situation. J’attrape au hasard une personne et l’attire au sol à côté de moi tout en criant.
Il faut trouver un Guérisseur et vite, cette personne est en danger !
Difficile de ne pas remarquer son regard mais le mien est nettement moins sympathique. On approche certainement du “fais-le sinon, j’explose ta boutique”... J’avise enfin la bourse dans la main de Khalie. Doucement, pour ne pas lui faire plus de mal, j’essaye de la lui prendre afin de contrôler que tout va bien. Après tout, je m’en voudrais si elle perdait une main à cause d’une bille abîmée involontairement. Doucement, je tire sur les cordons priant pour ne pas lui faire mal.
Hey ! Vous essayeriez pas de lui piquer sa bourse là !?
Immédiatement, les regards se tournent vers moi.
Mais non ! C’est la mienne, on la cherchait parce que des gosses me l’ont volée ! C’est faux !
Je reste allongée sur le sol qui me parait assez chaud. Après tout, la pierre est exposée toute la journée sous les rayons du soleil ce qui fait augmenter la température de cette dernière. En plus d’avoir très certainement plein de petites roches qui s’enfoncent dans mes plaies, j’ai l’impression d’être un œuf en pleine cuisson. Enfin, je reste couchée sur le ventre pour la simple et bonne raison que si je bouge, j’ai l’impression que je vais chialer et pour tout vous dire, je déteste la douleur. Puis je n’ai vraiment pas envie de constater les dégâts.
Je sens soudainement la présence du soleil qui s’amoindrit certainement due à la présence des nombreux civils qui s’étaient attroupés afin de vérifier de mon état. La seule chose qui me fit tressaillir fut la voix de Lin qui me demandait si j’allais bien. Je ne sais pas trop quoi dire. Oui, je vais bien, on vient d’éviter la catastrophe même si mon corps en pâtie. Je sais si c’est parce que je ne réponds pas, mais elle je la sens paniquer alors qu’elle tente d’appeler un guérisseur en mentionnant que j’étais en danger. Bon, je me suis déjà pris des gamelles bien plus graves que celle-ci.
« Hmm » que je grogne comme simple réponse.
Au final, je sens la bourse qui s’échappe d’entre mes mains et un civil accuse injustement l’enchanteresse. Je dois dire que ça a de quoi réveiller et je ne supporte pas l’injustice. Alors je me tourne finalement sur le dos en poussant un léger grognement et je réussis à m’asseoir. Mes genoux saignent, ma cuisse semble érafler tout comme la partie de mon flanc exposé. Le reste de mon corps ne semble pas trop atteint. Ah oui, je le sens un liquide couler de mon sourcil droit et lorsque j’y touche, mes doigts sont nappés de sang. Je vais seulement avoir quelques ecchymoses ici et là et des courbatures dans la soirée et demain. Si on me demande ce qui m’est arrivé, je pourrai dire que j’ai survécu à un combat épique!
« Ouais! C’est la sienne! Ne dites pas de bêtises! »
Lin m’aide à me remettre sur pied et une personne armée de sa trousse de premiers soins arrive sur place. C’était l’un des marchands du coin et on me trouve un coin où je peux m’asseoir tranquillement. Bon, malheureusement les gamins ont très certainement fui la place. Mais si je les revois, je vous jure que je ne vais pas me gêner pour aller voir leurs parents.
Je fronce les sourcils chaque fois qu’on nettoie l’une de mes plaies et qu’on me met de l’alcool dessus pour désinfecter. J’échappe des « Ouh! », des « AÏES ! » Je sers les dents et les poings pour ne pas frapper ce pauvre soignant qui aurait été victime de ma douleur. Bref, je finis avec des bandages un peu partout me donnant une sale tête. Et je ne pense qu’à une chose.
*Valentino va clairement se foute de ma tête…*
Hey bah, Sunny, on est tombée? La prochaine fois tu me diras, j’vais te trouver une marchette. "OUARFOUAFOUAFOUAF"… J’ai un petit coup de sueur juste à y penser et je me tourne finalement vers Lin, alors qu’on finalise mes soins improvisés.
« Bon, t’inquiète pas pour moi, puis… (petit moment de silence) ça va rester entre nous. Mais fais gaffe avec ces machins, ça aurait pu être bien pire. Enfin, je ne vais pas te retarder plus longtemps. Moi je vais devoir aller voir un vrai guérisseur (en se retournant vers l’aidant),ce n’est pas contre vous, mais voilà, han. »
Je finis par me remettre sur pied. Je pensais que ça serait plus douloureux à vrai dire, mais ça va! Du coup, je tends une main amicale vers Lin qu’elle sert à son tour, puis je reprends mon chemin. J’ai souvenir de la tête des jeunes garnements en tête. J’espère juste un jour les revoir.