Raina, ta patronne t'as envoyé au grand port pour faire une petite course, elle a besoin d'un objet et son fournisseur ne veut pas se déplacer...
Khalie quand à toi, on t'as envoyé pour une courte mission (devine où?) au grand port également : il s'agit d'enquêter sur un "marché noir" qui commence à prendre de l'empleur. Et après une rapide enquête, tu commences à avoir une piste : un petit marchand/fournisseur dont la boutique ne paie pas de mine en bordure de la ville.
Bien évidemment, le fournisseur de Raina et le marchand de Khalie sont la même personne...
Vous vous rendez donc tous deux dans cette petite boutique. Vous êtes chaleureusement accueilli par l'homme en question. Il n'a bien sur, pas connaissance que Khalie est une garde et lorsque Raina tu viens chercher les affaires que l'on t'a demandé, il essaie de te refourguer à des prix faramineux des produits plutôt.. illégaux. Drogues, plantes exotiques, objets magiques aux capacités douteuses...
Cela faisait bien plusieurs jours que je pistais un possible marché noir qui se trouvait au grand port. Le problème c’est que bien que j’y sois assignée, il me fallait avant tout le trouver. Et je dois vous dire que le moyen d’y arriver ne fut pas de tout repos. J’ai dû me faire passer pour bien des choses, entre une toxicomane, une voleuse ou une revendeuse de truc louche. Je cherchais à obtenir des informations et même si j’ai dû me rendre dans les petites ruelles déconseillées en pleine nuit, rien ne pouvait se mettre à travers de ma route. Bon, je n’ai pas arrêté sur le coup toute personne étant capable de me remettre de quelconque indice, après tout je ne voulais pas que le marché l’apprenne et ferme boutique avant que j’aille le temps de mettre la main dessus.
C’est pourquoi, après avoir enfin réussi à mettre les mains sur l’endroit en question, je m’y dirige avec la volonté d’apprendre la vérité. Du coup, je ne m’y rends pas en tant que garde, mais bien en tant que simple citoyenne. Après tout la boutique se trouvait en bordure de la ville et était plutôt banale. Du coup, j’avais troqué ma coiffure habituelle pour une simple queue de cheval haute. Mes vêtements étaient bien plus propres que ce que j’avais pour habitude de porter; sans trous, des couleurs sobres sans être criardes et un maquillage simple.
J’entre donc dans la boutique et l’homme derrière le comptoir m’accueille chaleureusement. Je lui retourne un sourire poli avec un simple bonjour et vérifie les allées ainsi que les articles qu’il y propose. Déjà ce n’est pas bien grand alors je n’ai pas une très grande superficie à parcourir puis les objets me semble d’un banal fou. Il doit garder les objets intéressants derrière.
Peu de temps après mon arrivée, une femme fait son entrée à son tour tout aussi bien accueilli que moi et l’endroit est assez petit pour que j’entende tout d’ici. Alors je prends quelques articles qui pourraient m’être utiles si je venais à les acheter et j’écoute d’une oreille avisée ce qui se dit. Bien sûr, quand le vendeur se met alors à défiler ce qu’il a à offrir j’en ai la mâchoire qui tombe. Sérieusement? Comme ça, ici, sans aucune gêne? Je ne peux pas le croire.
Du coup, je m’avance discrètement en leur direction. Je dois trouver une façon de me joindre à cette discussion sans donner l’impression d’écouter aux portes. Mon regard fouille et tri les éléments du décor. Je pourrais faire tomber quelque chose au sol? Il y a justement une tasse de thé en porcelaine avec une écaille. Cette babiole ne sera certainement jamais vendue. Du coup, un vif regard en leur direction puis ma dextre s’accroche malencontreusement sur l’objet qui tombe contre le sol dur et qui éclate en morsure.
« Oh, pardonnez-moi. Je suis vraiment désolée… Je suis vraiment maladroite. »
Un sacré culot
Une simple course en somme, enfin c'est ce qu'elle aurait préféré. Raina devait se rendre à nouveau à Grand Port pour aller chercher des marchandises aussi mystérieuses que supposément utiles. Onélie ne lui avait pas décrit ce qu'elle devait chercher exactement, Raina avait juste sur elle un bout de papier avec une sorte de numéro de commande, le marchand aurait assuré sa maîtresse par messages que cela suffirait. La servante ne savait donc pas qu'est ce qu'elle était venu chercher. Mais cela devait être assez important pour que la petite Maple tienne suffisamment à cet échange pour y envoyer sa servante alors que le dit marchand refusait encore de faire lui même l'effort de se déplacer pour conclure la transaction. Mais bon, toute excuse pour rendre service à la famille Maple sans avoir à faire le ménage était du pain bénie pour la rousse, qui n'allait certainement pas cracher sur une telle occasion. Ainsi la voilà sur un navire en direction de Grand Port. Emportant avec elle la somme nécessaire pour l'achat et une lourde hache à deux mains pour dissuader qui que ce soit de songer à s'intéresser de trop près à la somme précédemment mentionnée.
La boutique fut relativement difficile à trouver. Heureusement qu'Onélie avait fournit des informations précises sur la localisation en question car Raina aurait pu chercher longtemps en ville avant de tomber dessus, étant donné à quel point le lieu semblait banal vu de l'extérieur. Raina fut presque étonnée qu'un si petit bâtiment puisse contenir des objets d'une valeur suffisante pour intéresser sa maîtresse à ce point. Mais bon, sait on jamais, il pouvait s'agir d'un magasin extrêmement spécialisé.
Cependant, quand Raina entra dans la dite boutique elle comprit vite que ce n'était pas le cas. Les étagères étaient couvertes d'un bric à brac chaotique d'objets parfois sans aucun lien entre eux autre que de tous sembler douteux. Pour l’essentiel Raina aurait été bien incapable de deviner si les objets présentés ici étaient magiques ou juste étranges. Certains avaient ce côté louche de babioles à l'air bien trop exagérément mystiques pour être authentique, comme un étrange...crane de singe aux yeux incrustés d'émeraudes ? Vraiment ? Enfin bref, Raina n'avait pas l'intention de s'éterniser ici. Elle se pressa d'aller jusqu'au marchand, lui faisant face de toute la hauteur dont la nature l'avait dotée, mais réduisit quelque peu son effet intimidant avec un sourire polit.
« Bonjour, je suis ici pour la commande de la famille Maple. »
Le marchand, sans perdre son propre sourire commercial, regarda rapidement le bout de papier en question, et sembla l'espace d'un instant prendre une expression plus sinistrement satisfaite avant de commencer à déballer...d'étranges marchandises.
« Oh oh bien entendu, voici donc des herbes du septième ciel, de la poudre des diablotins, du peps de requin, de l’extrait de virilité, de la queue de taureau et également permettez moi de rajouter cette magnifiques boite de Pandoure. »
« Eh ? »
Raina n'était pas une experte, mais elle était presque certaine d'avoir déjà vaguement entendu parler de la majorité des substances mentionnées, la plupart d’entre elles étant des drogues aussi illégales que dangereuses, à effets variés. Et c'était sans mentionner la boite magique incroyablement suspecte ajoutée à la fin. Raina n'avait aucun doute qu'Onélie lui aurait précisé si sa commande devait comporter autant d'objets illégaux. Et quand bien même, Raina doutait encore plus sérieusement qu'Onélie puisse désirer un seul des dits objets. Le sourire polie de Raina se tendit quelque peu alors qu'elle commençais à se demander si elle n'aurait pas plus vite fait de directement mettre une droite au marchand et aller chercher la garde, mais la mission d'abord.
« Em...excusez moi je pense que vous faites er- »
« Oh, pardonnez-moi. Je suis vraiment désolée… Je suis vraiment maladroite. »
C'est à cet instant qu'un bruit de porcelaine brisée coupa Raina dans sa phrase. La servante n'avait même pas réalisée qu'une autre personne était dans ce lieu. Il fallait dire que l’abondance de bric à brac l'avait quelque peu distraite quand elle était entrée. La jeune femme semblait étrangement concentrée cependant, avait elle entendu les offres du marchands...oh non, cela allait être gênant si elle commençait à penser que Raina était effectivement venue acheter ces objets. Se tournant à nouveau vers le marchand la rousse se pressa de finir sa phrase, bafouillant un peu.
« Haha oui donc, sûrement une erreur voilà. Je ne pense pas que ma maîtresse ne désire ce genre d'objets, pouvez vous revérifier la commande ? »
Le marchand cependant semblait également troublé par l'intervention de la jeune étrangère, mais pas pour longtemps, son sourire sinistre et satisfait passa un nouvel instant sur son visage alors qu'il s'exprima.
« Oh mais il s'agit bien de votre commande madame je vous assure, votre maîtresse ne doit pas tout vous dire...quand à vous jeune femme il faudra payer pour cet objet d'une grande valeur. »
Entre son insistance insultante à prétendre qu'Onélie voulait acheter ces horreurs et la manière du marchand de tenter de prétendre que cette tasse ridicule avait de la valeur pour extorquer cette pauvre femme. Raina ne savait pas ce qui lui donnait le plus envie de lui refaire le portrait à coup de l'un de ses bibelots ridicules.
Je m’excuse rapidement tentant de ramasser les morceaux de la petite tasse de thé qui était seule sans ses nombreuses sœurs jumelles, puis j’apporte le tout au comptoir alors que la femme termine finalement la phrase qu’elle avait interrompue pour regarder en ma direction. Enfin, soit cette dernière mentait en mentionnant que ce n’était pas pour ce genre d’objet que sa maîtresse l’avait envoyé quérir soit il s’agissait vraiment d’une arnaque du vendeur. Après tout, elle était arrivée ici en mentionnant simplement qu’elle était venue chercher la commande d’une certaine famille et si elle était une simple servante, je ne sais que trop bien qu’elle ne sera certainement pas mise dans le secret pour avoir moi-même eux des servants il y a de cela un certain temps.
Enfin, l’homme insiste et en me voyant non loin du comptoir me mentionne qu’il me faudra payer l’objet. Bon je suis au courant de cela et c’est la moindre des choses sauf que je ne suis pas prête de partir alors je vais m’acquitter de cette dette une fois tout ceci terminer.
« Enfin, loin de moi l’idée de m’immiscer dans votre conversation, mon très cher monsieur, mais j’ai comprendre que vous vendiez des objets plutôt… exotiques. Je connais déjà ce que vous avez mentionné, mais je suis plutôt à la recherche de quelque chose de plus…fort, plus percutant.
- Hmmm, je vois que madame s’y connait, dit-il en se frottant les mains l’une envers l’autre. Mais nous ne faisons que cela sur commande. Mes associés n’aiment pas me laisser d’objets aussi précieux. Puis-je savoir ce serait pour qu’elle utilisation?
- Et bien, mon mari et moi-même aimerions l’offrir en cadeau à un ami qui nous est très cher. Ce sera une surprise pour lui. »
Bon, pour ceux qui ne comprennent pas ici, j’essaie de soutirer des informations à ce gredin parce que s’il a des associés cela veut dire que le marché ne s’arrête pas qu’ici. Il a ses fournisseurs et je dois mettre ma main sur eux aussi. Ce qui voudrait dire que je ne peux malheureusement pas mettre ma main sur ce dernier, car si je l’arrête, ses fournisseurs disparaîtront. Tout ça pour dire que je n’essaie pas de me procurer un produit pour faire disparaître quelqu’un, ça serait le comble pour une garde surtout que mon officier en attend beaucoup de moi.
« Il y aurait moyen de mettre la main dessus aujourd’hui?
- Malheureusement, non c’est une attente de quelques jours.
- Bon, très bien. De toute façon, son anniversaire n’est pas tout de suite. Nous avons encore le temps devant nous. Enfin, désolé de vous avoir interrompu. Poursuivez, je vous en pris. »
Bon, ça veut dire que je devrai faire surveiller l’endroit pour prendre en filature le fournisseur qui viendra porter l’objet ou la substance en question ici, mais ça ne sera pas pour aujourd’hui. Du coup, je me recule et attends patiemment mon tour. Je vois bien que la femme ne semble pas du tout apprécier ce que l’homme dit. Enfin, je ne vais donc pas l’arrêter pour si peu, puis si jamais il s’agit réellement de sa commande, ça vaudra la peine de s’intéresser au nom Maple, non?
Si c'est comme ça
Raina avait du mal à en croire ses oreilles. Le marchand était à présent entrain de conclure une autre transaction on ne peut plus louche, ici et maintenant, sans aucune forme de gêne ni de pudeur. Et cette femme, Raina avait peut-être eu tord de s'être inquiétée de son opinion, car elle semblait on ne peu plus à l'aise avec cette transaction. Commander un objet encore plus louche que ceux mentionnés précédemment ? Et pour l'anniversaire de quelqu'un ? A quel point cette femme était elle habituée à ce genre de transactions ? Raina venait tout de même de montrer qu'elle n'était pas vraiment de ce côté de la loi et pourtant le marchand comme cette personne n'avaient aucune forme de gêne à se lancer dans des négociations là dessus. Quand bien même ils restaient suffisamment vagues pour que techniquement la rousse ne puisse les reprendre sur leur dialogues. Et quand bien même elle voudrait le faire, son travail de servantes passait avoir son rôle de citoyen, elle devait donc éviter de dénoncer le marchand à la garde tant que ce dernier n'avait pas donné à la rousse cette fichue commande.
L'avantage de la conversation des plus surprenantes à laquelle Raina avait pu assister c'est qu'elle était à peu près sûre à présent que le marchand n'était pas juste dans l’erreur sur sa commande, mais bien complètement malhonnête. Une terrible possibilité vint alors à l'esprit de la servante mais elle voulu garder une lueur d'espoir et continuer le dialogue. Et justement, les deux énergumènes semblaient avoir finit et rendre la parole à la rousse. Celle-ci se dirigea à nouveau vers le marchand d'un air déterminé et s'expliqua.
« Donc là où j'en étais : Non monsieur, ma maîtresse ne commencerait pas pareilles marchandises sans une excellente raison dont elle m'aurait prévenu. Je ne lui apporterai pas ces horreurs pour la rendre complice de vos manigances. »
Le ton montait. Raina s'était redressée de toute sa hauteur et renvoyait un regard dur au marchand. Il n'était plus le temps de la politesse. Elle ne comptait pas rester ici une minute de plus si le marchand ne changeait pas de discours. C'était à lui de voir comment se positionner à présent. Malheureusement pour lui il choisit une position des plus dangereuses.
« Écoutez ma petite. Je comprends que votre manque de connaissances au sujet de votre maîtresse puisse vous induire en erreur. Mais je suis sûre qu'elle pourra vous expliquer sa commande plus tard. En attendant vous devriez peut être penser à dame Maple et conclure cette échange une fois pour toute. »
A peine eu il finit sa phrase que le marchand fut saisit par le col et soulevé à une trentaine de centimètres du sol. Le pauvre homme d'affaire ne l'avait pas réalisé tout de suite, ayant fermé les yeux en souriant pour se donner un air confiant et débonnaire, mais pendant son discours la rousse fulminante avait petit à petit gagné quarante centimètres de taille, jusqu'à pratiquement toucher le plafond avec le haut du crâne. Et maintenant la géante qui avait activé son pouvoir à moitié volontairement sur le coup de l'émotion le maintenait fermement, le fixant avec des yeux à la rage non dissimulée.
« Je vais être encore plus claire. Si vous osez salir encore une seule fois le nom de mes maîtres en sous entendant qu'ils aient pu souhaiter obtenir vos odieux produits, je considérerai cela comme une insulte ouverte et agirai en conséquence. Maintenant donnez moi la vrai commande ou admettez qu'il n'y en a jamais eu. »
Les soupçons de Raina étaient devenu trop forts. Ce saligaud avait probablement promit à Onélie une marchandise qu'il n'avait pas pour refourguer à la servante qui viendrai des babioles illégales, ça ou alors il n'avait pas réussit à se procurer la marchandise et avait improvisé ce plan. Dans tous les cas, elle n'avait pas à se retenir avec lui. En espérant que son autre cliente n'allait pas prendre sa défense.
Les voilà de nouveau dans un débat factice où l’une ni qu’il s’agit de sa commande alors que l’autre insiste que c’est réellement cela. Qui a raison, qui a tort, je ne le sais pas, mais je voix bien que la demoiselle semble s’énerver de plus en plus. Mon instinct me porte à croire cette servante parce que dans le cas contraire, elle ne se serait pas autant énervée et puis, l’honneur de la famille qu’elle sert semble en jeu sur ce comptoir donc autant les surveiller pour qu’aucune bêtise ne soit commise.
Le ton monte et l’homme semble insister pour conclure la transaction, mais ce fut la goutte de trop. La femme l’attrape par le collet et semble grandir en taille d’un coup, ce qui est plutôt impressionnant, mais c’est le moment où je dois intervenir. C’est assez délicat, car je ne peux pas arrêter l’homme pour ce qu’il ses crimes, car j’ai besoin de lui comme appât, mais je ne peux pas révéler mon identité au grand jour devant ce dernier.
Je m’avance de mon petit mètre soixante et je place mes mains contre mes hanches. J’éclaircis ma voix pour me faire entendre.
« Calmez-vous. Il ne faudrait pas qu’une tierce personne décide d’aller prévenir la garde. N’est-ce pas? Avec tout ce boucan, il y a bien quelqu’un qui va finir par les prévenir et je crois que personne ne souhaite que la garde intervienne. Une fouille n’apporterait rien de bon à votre commerce, monsieur et pour vous, mademoiselle, même si vous prétendez qu’il ne s’agit pas des objets qu’aurait commandés votre dame, une enquête sera tout de même émise afin de vérifier qu’elle ne trame pas dans quelque chose de louche. Et moi, je ne veux pas d’emmerdes à cause d’un quiproquo! »
Je regarde l’homme en plissant des yeux.
« Si vous ne savez pas montrer de professionnalisme, je vais aller voir ailleurs. Moi je suis ici pour acheter et tant que les détails de ma commande ne seront pas réglés je ne partirai pas. Alors, occupez-vous de contacter votre homme, pendant ce temps je parlerai à mon amie ici présente. »
L’homme me regarde, marmonne quelque chose d’incompréhensible avant de replacer son collet d’un geste vif puis se dirige vers l’arrière boutique où seul lui a accès. Du coup, je profite de cet instant pour me rapprocher de la femme et me mettre dos au comptoir lui parlant discrètement.
« Bonne écoute, je vais faire simple, d’accord? Si ce n’est pas ta commande, n’insiste pas, mais n’en parle à personne. Dis que la commande à eu un problème? J’ai besoin de cet homme pour attraper les gros poissons derrière lui. Lui, il n’est que l’appât. »
Je plonge ma main dans ma petite bourse sans fond et je fouille un instant avant de tomber sur mon insigne de garde que je lui montre rapidement avant de le remettre à sa place.
« Je peux compter, sur ta discrétion j’espère? »
Je la regarde avec insistance et je me retourne doucement quand le son du petit rideau fait de billes de bois attire mon attention.
« Le message est envoyé, normalement cela prend deux à trois jours avant que je ne reçoive les demandes spéciales.
- Très bien… du coup, nous mettrons la petite tasse cassée sur ma note, n’est-ce pas. Ne vous inquiétez pas j’ai les moyens de payer. »
Je regarde en direction de la femme une dernière fois et je me dirige d’un pas plutôt lent vers la sortie.
Le ton monte et les affaires ne trouvent aucun juste milieu qui semble convenir aux clients. Le vendeur s'éclipse donc dans l'arrière-boutique et il ne revient que quelques instants après. Au moment où Khalie essaie de sortir, elle se heurte à un mur. Un grand homme faisant bien deux mètres avec l'air absolument pas commode, lui-même accompagné d'un homme plus fin, armé, mais surtout brandissant un insigne de la garde avec un rictus arrogant.
- "Ce sont elles !" annonce le vendeur.
Alors le grand bonhomme pose une main sur l'épaule de Khalie pour l'arrêter et l'homme habillé en garde approche.
- "J'ai entendu dire que vous causiez des ennuis à cet honnête commerçant, je vais vous demander de me suivre au poste."
Tu n'as jamais vu cet homme de ta vie Khalie et, il compte bien t'embarquer, Raina et toi dans un endroit pour vous interroger. Montrer ton insigne n'aura aucun effet non plus, il semblerait que cet homme soit au choix un imposteur, ou un garde pourri. A vous de choisir si vous le suivez ou leurs apprenez les bonnes manières ici et maintenant.
Baisse les yeux
La servante sanguine avait décidé qu'au point où ils en étaient, il devenait nécessaire de rappeler à ce marchand de pacotille qui il essayait d'arnaquer. Mais, elle y était peut être allée un peu fort. Raina se rendit compte de cet état de fait quand elle entendit une voix pleine d’autorité, mais en direction du sol l'enjoindre calmement à se calmer. La rousse tourna la tête pour regarder dans la direction de la cliente. Quelque peu partagée, en effet cette dernière avait tenté d'acheter la marchandise illégale plus tôt, elle n'était pas vraiment en position de lui faire la morale. Mais d'un autre côté, elle avait bien raison sur un point : personne ici ne voulait impliquer la garde la dedans. Raina était convaincue d'être du bon côté de la loi ici, mais tout de même, impliquer la famille Maple dans ce genre d'affaire ouvertement devant la garde n'aurait pas de bonnes conséquence sur leur image.
Après un second discours de la jeune femme pour recadrer également l'homme méprisable, Raina soupira et décida de le redéposer au sol comme une poupée de chiffon. Cependant, elle ne reprit pas sa taille normale tout de suite, un peu d'intimidation ne ferrait pas de mal à ce marchand pour qu'il se décide à faire un effort.
« Soit, mais qu'il cesse immédiatement ses calomnies. »
Concéda la géante avec une mine renfrognée alors que le commerçant quittait la pièce. C'est alors que la petite surpris à nouveau la rousse en lui montrant un insigne de la garde. Raina évita de sortir une exclamation de surprise et se contenta de hocher la tête d'un air compréhensif. Ce qu'elle disait se tenait, elle comprenait mieux pourquoi elle avait autant insisté envers le marchand pour récupérer des matériaux rare. C'était dommage pour la commande mais Onélie comprendrait si la servante lui expliquait que la boutique en question allait sous peu être sous contrôle de la garde.
Quand le marchand revint, Raina n'attendit même pas d'explication, le regardant de haut avec un certain méprit, elle commença à sortir et s'apprêtait à reprendre sa taille normale pour passer la porte quand soudain, la jeune femme devant elle fut bloquée par un homme, relativement grand, pour les gens normaux.
Ce qui dérangea d'avantage Raina fut que le second sembla s'annoncer comme un membre de la garde, ce qui était plutôt étonnant. Ils ne s’étaient pas synchronisés entre eux ? Même dans ce cas pourquoi un garde s'était il déplacé aussi vite pour si peu ? ET pourquoi les emmener uniquement elles quand le marchand était également en faute ? Non décidément pas besoin d'être un esprit éclairé pour comprendre qu'il y avait quelque chose de louche là dedans. La rousse fit quelque pas en direction de l'homme massif et le fixa avec insistance du haut de ses propres deux mètres trente.
« Et je suppose que votre ami a oublié son cos- son uniforme de garde chez lui ? »
Pointant le fait étange que des deux compères un seul était habillé pour l'occasion. Raina en profita également pour lancer un regard éloquent à celle qu'elle considérait comme une vrai garde bien plus plausible. C'était à elle de décider pour la suite des événements. Si elle jugeait qu'il fallait mieux faire profil bas, Raina laisserai tomber, par contre si une garde elle même lui donnait le feu vert pour aller jeter ces deux clowns aux ordures, ce serra avec un immense plaisir qu'elle assistera une représentante de la loi authentique dans son travail.
À peine eu le temps de détourner la tête de la femme pour regarder devant moi, qu’une ombre me couvre aussitôt. Ma réaction est plutôt lente en ce moment et je me heurte contre l’armoire de glace qui s’est placée sur mon chemin vers la sortie. Je rebondis sur ce dernier faisant quelque pas vers l’arrière et je dois lever la tête pour les observer. De mon mètre soixante, ce n’est pas toujours facile de taper la discussion avec des personnes de grande taille. Du coup, j’entends à l’arrière le petit commerçant derrière son comptoir signaler aux hommes que c’est nous. Qu’est-ce qui est nous? Qu’est-ce qu’on a fait? Je n’ai pourtant pas causé de problèmes! Je lui ai même promis d’acheter. À vrai dire, il devrait me remercier d’avoir évité que la grande rousse fasse un carnage dans sa petite boutique médiocre.
Du coup, je regarde mon supposé compatriote qui se trouve devant moi. Sa tenue ne me rappelle rien, pas même son nom et cette gueule remplie d’arrogance ne me donne qu’une seule envie; lui casser les palettes qui lui servent de dents. Alors me dire, à moi, que je cause des ennuis à cet honnête commerçant me donne terriblement de lui cracher à la gueule. Bon, j’inspire profondément et j’expire tout l’air contenu dans mes poumons. Ce n’est pas en m’énervant ainsi que je vais arriver à quelque chose. Je dois garder la tête froide et réfléchir. Bon déjà, je perds mes chances de remonter plus haut puisque l’homme ne semble pas avoir envoyé une lettre aux bonnes personnes. Peu importe ce que je ferai, je ne suis plus la bienvenue ici. Que ferait Valentino à ma place? Je ne dois pas mettre la vie de cette femme en jeu, bien que je ne doute pas qu’elle soit capable de se défendre.
Ma posture défensive se transforme doucement je lève les mains dans les airs. Je ne suis pas Valentino, c’est un fait alors que je vais agir en tant que Khalie, celle que je suis et je vais prouver à tous que je ne dépends de personne d’autre que moi-même.
« Très bien, nous vous suivons… »
Je jette un coup d’œil vers ma camarade et je lui fais un rapide mouvement de tête pour lui signaler de suivre. La peur ne se lit pas dans mon visage et encore moins lorsque je les entends ricaner. Le baraqué ferme la marche alors que le second, le cerveau, j’imagine, se tient à mes côtés tout en ayant fermé sa poigne sur mon bras. Étant native du sud, je sais dire qu’il ne nous mène absolument pas vers le bastion du grand-port. Non, ils tentent de nous isoler, de nous faire taire, mais ça je l’ai su dès que j’ai croisé le regard assoiffer du supposé soldat.
« Juste comme ça, le bastion n’est pas dans cette direction.
- Je dois m’être perdue alors…, dit-il d’un sourire carnassier. »
Un rapide coup d’œil autour de nous m’indique que nous sommes seuls, pas de témoin, seulement nous quatre.
« Votre capitaine ne sera pas très heureux de savoir que vous préférez exécuter deux demoiselles sans défense, plutôt que de les ramener au poste non?
- Tais-toi! On ne t’a pas dit que tu pouvais parler!
- Et pourtant, je le connais bien votre capitaine. Al…alramachin, la! »
Il crache au sol et me regarde un instant le visage rempli de dédain.
« Me parle pas de ce faux capitaine! Jamais j’vais travailler pour lui!
- Intéressant, bon tu es d’un ennui pas possible. Et si nous mettions fait à cette petite mascarade! »
Je me déloge de son emprise en faisant tourner mon bras dans une position qu’il ne peut pas suivre, et pivote sur mes appuis pour le frapper de ma paume de main sous le menton. Je regarde ma camarade et lui fais un signe de tête.
« Je te laisse t’occuper de la brique, mais ne le tue pas. Je n’ai pas envie de devoir remplir de la paperasse et je ne veux pas être mise sur la touche. »
Le soldat semble reprendre ses esprits alors que je me recule de quelques pas. Je plonge ma main dans mon sac sans fond et y sors ma pochette contenant mes dagues. J’en attrape deux dont une dans chaque main insufflant ainsi une pulsion magique sur ces dernières, laissant les trois autres retourner dans le sac. L’homme ricane à la vue de mes armes et dégaine son épée frappant de haut en bas. Je croise le fer avec ce dernier bloquant dans une forme de croix son attaque, mais il continue d’avancer alors que mes pieds reculent d’eux-mêmes. Je ne suis pas faite pour ce genre de combat rapprocher, mais je sais me défendre. Alors que je dois trouver une solution et vite!
Je change mes appuis bougeant ainsi rapidement sur le côté, une torsion rapide du tronc ainsi qu’un élan rapide de ma dextre, l’homme se voit déstabilisé vers l’avant, alors que je suis prête à le frapper d’un de dague dans le dos. Il réagit vite et attrape aussitôt mon poignet de sa main gauche et se colle à moi.
« Elle a du chien la petite… »
Je ne lui laisse pas le temps d’agir et j’écrase son pied de mon talon. Un grognement de douleur arrêté par ses dents serrées, puis je lui mets un coup de coude dans les côtes lui arrachant un souffle. Son épaule est exposée alors je vise cet endroit de ma dague, mais une agilité surprenante de ce dernier me fait frapper dans l’air. D’un rapide moulinet il me désarme d’une dague qui revole au loin. Surprise, je reste saisie sur place alors qu’il me fonce dessus l’épaule première. Il me heurte à la mâchoire et je tombe aussitôt à la renverse, laissant tomber ma seconde arme. Je suis légèrement déboussolée et quand je tente de me relever, celui-ci se retrouve déjà auprès de moi et me frappe de son pied comme si je n’étais qu’un ballon.
Il recommence, tantôt au niveau des jambes, il vise ma tête et je me replie sur moi-même tentant de me protéger du mieux que je peux. C’est ça que de se faire passer à tabac? Est-ce que je vais mourir? Et qu’en est-il de ma camarade rousse? Est-ce qu’elle se débrouille bien avec le buffle? Est-ce que nous aurions dû fuir? Est-ce que je nous ai fait tuer? Je ne pourrai même pas dire au revoir à Aslander et Valentino…
Une main s’empare de mes cheveux alors qu’il me soulève de terre pour me remettre debout. Ma mère avait raison, je ne vaux pas grand-chose… J’aurai toujours été prisonnière d’elle et n’aurai rien accompli de grand. Je sens la grippe de mon adversaire changer, il m’attrape par la gorge et lorsque j’arrive à ouvrir les yeux, il se tient devant moi avec son sourire de psychopathe. Qu’est-ce qu’il attend?
« Tu fais moins la maligne, maintenant? J’ai envie de m’amuser encore un peu avec toi. En plus, ta tête me rappelle quelqu’un… Ah oui, la petite Drak’gnir. C’est quoi déjà son nom, Ashley? Ouais, tu ne serais pas sa sœur par hasard, je rêverais bien de vous prendre le deux en même temps. » Dit-il en explosant de rire.
QUOI?! Il ose parler de cette peste ici et devant moi?! Il n’aurait jamais dû. Un sourire se dessine sur mes lèvres nappées de rouge. Quelques quintes de toux et me voilà en train de le narguer de ma douce et mélodieuse voix enraillée.
« C’que t’as pas compris, c’est que t’as déjà perdu. »
Il m’a fait reprendre mes esprits, ce qui fut son erreur la plus fatale et de simples mouvements de doigt, je reprends contrôle de mes dagues et les rappels vers moi. Et entre moi et elle se tient ce dernier. Un cri de douleur sort de sa gorge alors que les lames se plantent directement dans son dos. Il lâche prise, tombe à genoux et de toutes les forces qu’il me reste, je lui balance mon poing en plein visage. J’entends le cartilage de son nez rompre sous l’impact et il tombe aussitôt sur le sol inconscient.
« Personne ne peut parler en mal de ma sœur. PERSONNE! »
Et sous la colère, lui balance un coup de pied gratuit au niveau des jambes et je m’empresse de sortir mes menottes afin de les lui passer. J’éloigne son arme au cas où il reprendrait conscience et je retire mes dagues de son dos. Bon heureusement, ça n’a pas atteint de points vitaux, mais il me faudra l’amener rapidement à la caserne pour qu’il puisse être traité et interrogé.
Je crache le sang qui me roule en bouche et c'est dans ce genre de moment que je ferais comme tous ces gens qui fument la clope. Ça me donnerait un air classe, nan? Enfin, je peux enfin vérifier si la rousse à besoin de mon aide.
Finish him
Avec une moue boudeuse, Raina reprit sa taille normale. Soit, si la garde ne pensait pas que se battre ici était un bonne idée, en tant que citoyenne responsable et raisonnable, la rousse ne pouvait pas aller à l'encontre de son choix. Le gros balourd eu un regard satisfait en réalisant qu'il allait pouvoir cesser de se faire regarder de haut. Il sembla malheureusement déçu en constatant que la jeune femme, même sans son pouvoir actif restait quasiment aussi haute que lui et continuait de le fixer d'un air défiant en passant devant lui pour suivre la marche de la vrai et du faux garde. L'ambiance était tendue. Raina songea aux dix minutes d'attentes après avoir utilisé son pouvoir. Il serrait arrangeant de ne pas se battre immédiatement. Malheureusement plus le groupe avançait et plus il devenait évident que les choses allaient tourner à la bagarre. Raina regardait autour d'elle réalisant qu'à chaque minutes de marche le groupe s'éloignait un peu plus de la zone marchande.
« Allons ma grande, t'avais l'air plus sûre de toi dans la boutique. »
« Et toi tu étais plus agréable quand tu laissais ton petit copain s'occuper de déblatérer des absurdités. »
Le bonhomme ayant remarqué l'inquiétude de la rousse avait cru pouvoir en profiter pour l'intimider d'avantage. Mais à la sortie de ce court dialogue il n'en sortis que plus frustré. Raina put également constaté qu'il ne saisit pas l'occasion de s'en prendre à elle pour impertinence, ce qui voulait probablement dire que ce n'était pas lui qui prenait les décisions ici. Mais malheureusement il se pourrait que ce ne fut que partie remise. Même sans connaître l'emplacement du poste de garde, Raina était à peu près certaine qu'il ne se trouvait pas dans une ruelle perdue au fin fond des quartiers les plus vides du port.
Le bon côté était qu'avec cette petite marche, du temps s'était écoulé et Raina commençait à sentir l'engourdissement typique qui suivait l'utilisation de son pouvoir se dissiper. Encore deux ou trois minutes et elle devrait avoir récupéré. Minutes qu'elle aurait bien voulu passer au calme, mais parfois dans la vie, les choses ne se passent pas au mieux. En effet la véritable garde avait finit par ouvrir le dialogue avec l'imposteur et les choses s'étaient rapidement échauffées. A l'instant où la jeune femme s'était dégagée, Raina avait bondit sur le côté et placé une main sur sa hache.
« Hoho, tu vas vraiment te servir de ce joujou ma grande, ne soit pas ridicule. »
La brique, comme il avait été appelé, brandit un large bâton, enfin il aurait peut être été plus correcte d'appeler cela une masse ou une batte. Dans tous les cas, l'objet en bois massif collait étrangement bien au gabarit de l'homme. Cependant une arme en bois était un bien mauvais choix contre une hache à deux mains. Peut être que Raina n'aura pas besoin d'attendre de pouvoir grandir à nouveau finalement.
« Reparlons en quand ton propre jouet sera réduit en copeaux. »
Se contenta de rétorquer la servante avant de lever son arme. La brique lui répondit avec un sourire mauvais et approcha en préparant un coup latéral. Raina lu sans problème le lent mouvement et leva son arme, prête à l'abattre sur le bout de boit au bon moment. Mais alors qu'elle amorçait le mouvement descendant la hache fut bloquée au dessus de sa tête. Elle n'eut pas le temps de comprendre le pourquoi du comment et subis immédiatement un vilain coup de batte dans le ventre, roulant au sol, quelques mètres plus loin.
« Et ben alors, ils sont où les copeaux ? »
La répartie de la rousse était actuellement en attente pendant que cette dernière cherchait à retrouver son souffle. Le colosse s'amusa à la regarder tousser pendant quelques secondes, mais ne lui laissait pas le luxe de s'en remettre complètement et leva son arme à nouveau. Raina tenta simpelment de lever sa solide hache à l'horizontale pour faire obstruction, mais alors que la brique fit un pas en avant pour frapper, Raina sentit son arme être violemment repoussée en arrière, encore une fois avant que le bâton n'arrive. La jeune femme ne put esquiver le coup en pleine teine qu'en suivant son instinct en bondissant en arrière en utilisant l'élan créé par sa hache qui semblait s'éloigner toute seule du loubard.
« ..keuf...pas le visage ! Je ne pourrai plus accompagner Onélie si je porte une blessure disgracieuse ! »
Reprenant son souffle, Raina avait laissé échapper ses pensées en lançant un regard plein de colère à la brute. La brute en question cependant ne fit que rire de cette menace et se jeta sur la rousse à nouveau, cette fois-ci avec une nouvelle attaque horizontale. Ne pouvant pas faire confiance à sa hache Raina chercha à nouveau à bondir en arrière, mais rencontra un muret qu'elle ne pensait pas aussi proche. En désespoir de cause, la servante tenta de se défendre de sa hache encore une fois, concentrant toute sa force pour lutter contre le phénomène mystérieux. Et en effet elle sentit la pression sur sa hache devenant de plus en plus forte alors que l'homme approchait et sentit...également une autre pression au niveau de sa cuisse. Elle ne put cependant pas se laisser distraire. Alors qu'elle poussait la hache de toute ses forces simplement pour la maintenir en opposition, l'homme en profita pour simplement se glisser sous sa garde maladroite et envoyer le bout de son bâton dans la joue de Raina qui tomba sur le côté.
« Et ben voilà, comme ça tu vas pouvoir laisser tomber ton job, on recrute des gagneuses tu sais ? »
La rousse passa la main sur son visage, sentit le bleu sur sa joue et le sang qui coulait de son nez. Le sale type n'avait pas besoin de cette allusion graveleuse pour rendre son adversaire folle de rage, c'était déjà fait. Raina laissa tomber sa hache et se mit à grandir. Ne comprenant pas le pouvoir de son adversaire, elle avait choisit de ne pas activer le sien tout de suite, après tout elle se fatiguait beaucoup plus rapidement une fois sa taille augmentée et si il continuait de repousser toutes ses attaques tout le long c'était finit.
Cependant malheureusement pour le pauvre homme, la pression que Raina avait ressentit sur sa cuisse lui avait donné l'indice qui lui manquait. C'était là où elle cachait son double des clés du manoir. Ainsi tout était claire, les clés avait été repoussées comme la hache car elles étaient en métal. Ce type utilisant une arme en bois, sa hache étant repoussée en arrière à chaque fois qu'elle approchait, et ses clés de même : ce type pouvait tout simplement repousser les métaux, rien de plus. Avec cette information, Raina savait ce qu'il lui restait à faire.
« Huhu ben alors ma grande on laisse tomber son, petit...jou...jou »
La brique ne fut rapidement plus d'humeur à terminer sa phrase. La grande en question était en effet entrain de mériter son titre, de plus en plus. Dépassant rapidement la taille qu'elle avait atteint dans la boutique et continuant jusqu'à ce que l'homme se considérant comme relativement intimidant ne lui arrive plus qu'au bas ventre.
« Et ben quoi ? Va-y ! Utilise ton cure dent. »
Raina approcha. Maintenant qu'elle était quasiment sûre qu'il ne pourrait pas bloquer ses mains nues, elle n'avait aucune raison de faire durer le combat inutilement. Utiliser sa taille maximale était un pari, contre un adversaire rapide capable d'esquiver ses attaques suffisamment longtemps cela pouvait facilement se retourner contre elle. Mais ce gros balourd n'était rien de ça. D'ailleurs il tenta, leva son bâton en hurlant et frappa de toute ses forces ce qui était à sa portée, à savoir la cuisse de la servante. Cette dernière en retour adopta une stratégie originale : elle encaissa le coup. Ainsi la géante écarlate subit un bleu à la cuisse, en retour, prit dans son élan, la brique ne put esquiver l'autre jambe qui arriva dans son flan à pleine vitesse. Ce jour là il comprit ce que l'on ressentait quand on était frappé par un cheval lancé à vive allure. Après avoir roulé comme une poupée de chiffon sur quelques mètres, ce fut au tour du loubard d'avoir du mal à reprendre son souffle. Il chercha également à ramasser son arme qu'il avait perdu lors du choc.
« C'est ça que tu cherche ? »
Raina tenait le bâton entre ses deux mains. Actuellement, porté par elle, il ressemblait plus à un fagot de boit. Fagot qu'elle brisa immédiatement comme tel en le frappant sur son genoux avant de jeter les deux morceaux de côté. A partir de là, elle avait eu sa satisfaction. Il était temps d'en finir. Se jetant sur sa proie tel un loup en fin de chasse, Raina lui saisit le crane à bout de bras. Le pauvre homme tenta bien de la frapper en retour, mais dans une telle position il ne put qu'atteindre l'avant bras de la géante. Cette dernière ne fit pas durer d'avantage le suspens, souleva son adversaire par la tête et le renvoya au sol d'où il venait, frappant sa tête contre le ce dernier. Elle eu presque un instant d'inquiétude, ce coup aurait probablement été létale sur quelqu'un de moins costaud, mais cette baraque avait un cou solide il s'en sortira.
Le corps de la rousse lui hurlait de reprendre sa taille normale et de se reposer, mais elle voulu tout de même vérifier que sa partenaire d'infortune n'avait pas besoin d'aide. Raina n'avait pas eu le loisir de prêter attention à l'autre affrontement, mais si le second homme agissait comme le chef du duo ce n'était probablement pas pour rien. Cependant, alors que la géante se mit à courir de sa foulée produisant un bruit de tonnerre, elle entendit quelque chose au sujet d'une sœur, suivit de plusieurs bruits de lame perçant la chaire. Après s'être approchée d'avantage, Raina pu apercevoir une petite silhouette donner des coups de pieds à une autre silhouette. Avec un soupire rassuré, Raina ricana légèrement tout en rapetissant lentement jusqu'à une taille normale.
« Et moi qui avais peur d'y être allée trop fort. »
La rousse ne donnait pas un beau spectacle. Une vilaine ecchymose sur la joue, le nez en sang , sa robe déchirée au niveau du ventre où elle n'était pas encore certaine si la douleur venait seulement de la peau et des muscles ou si on os s'était également fissuré au passage. Mais en regardant la garde, elle se dit qu'elle n'était pas trop à plaindre. Aussi elle se sentie moralement obligée de proposer tout en ajoutant une pointe de dérision.
« Euh, vous allez vous en sortir ? Je vous porte jusqu'au médecin le plus proche ? Si vous savez où le trouver d'ailleurs cela m'arrangerait également. »
Lorsque je me retourne afin de constater l’état de l’autre femme, je constate avec soulagement qu’elle se porte bien. Enfin, mis à part quelque ecchymoses et un peu de sang, elle et moi on s’était pas trop mal débrouillé. Elle s’approche même de moi à une vitesse étonnante pour quelqu’un dans son état et que dire aussi du boucan qu’elle causait. Enfin elle repasse à sa taille normale bien que géante pour une femme, je l’écoute commenter l’état de mon adversaire. J’ai un petit rictus qui me fait grimacer quelques instants après.
« Tant qu’ils sont en vie et qu’on leur porte assistance avant, je ne vois pas le problème. Il est préférable de ne pas en arriver là, mais c’était soit moi ou lui. Et je dois dire que si ça avait été moi, je ne me serais probablement jamais relevé. Si je meurs maintenant, je vais très certainement manquer à quelqu’un. Je ne dois pas lui causer cette peine. »
J’ai toujours ce goût horrible de sang en bouche. Je ne sais pas à quoi ressemble ma tête en ce moment, mais elle doit être affreuses. Mes bras me font un mal de chien alors que mes jambes aussi. Je me veux pas être mise sur la touche à cause de cela et si ça se trouve je vais recevoir une nouvelle assignation concernant tout cela. J’étais sensé trouvé le marché noir, ce que j’ai trouvé, mais je n’ai pas pu mettre la main sur les fournisseurs. Avec cette histoire de garde à la solde d’un dealer, j’imagine que je suis tombée sur quelque chose d’encore plus gros.
La question de la femme me fait sortir de mes pensées. Si j’ai besoin d’aide? Certainement mais pas pour moi dans tous les cas. Il faudra ramener ces conards au bastion du grand-port. .
« À vrai dire, je vais avoir besoin de toi pour les transporter jusqu’à la caserne. On pourra se faire soigner sur place et tout témoignage sera bon à prendre. Mais ne t’inquiète pas, je vais m’assurer que tu sois traiter comme victime et non comme potentiel criminel. Ta maîtresse s’est fait avoir par cet homme qui devait très certainement en vouloir aux de ta dame. »
Les profiteurs et les arnaqueurs je connaissais. Dès qu’on apprenait mon nom, on essayait souvent de profiter de mon statut. Heureusement que mon apparence pouvait tromper l’œil, mais aujourd’hui je m’étais bien vêtue pour ma couverture. Seulement, le garde semblait m’avoir reconnu dû à la légère ressemblance que j’avais avec ma jeune sœur. Je crois qu’une visite à la demeure familiale s’implique. Si Ashley trame dans quelque chose de pas très net, je veux l’empêcher de commettre l’irréprochable.
« Oh fait, on ne s’est pas présenter, mais moi c’est Khalie Drak’gnir et désolé de t’avoir embarquer dans cette merde. Si jamais t’as un jour besoin d’aide, tu sais où me trouver. »
Les hommes embarqués et ramené au bastion sont pris en charge par une équipe de soignant. Une autre équipe arrive pour qu’on nous ausculte. On nous apporte les soins nécessaires et quand le doc nous remis notre congé, on prit notre témoignage et on permis par la suite à Raina de retourner chez elle. La garde envoie aussitôt des hommes procédé à l’arrestation du marchand et pour ma part, je me donnais quelques jours de repos avant de reprendre mon enquête là où je l’avais laissé, mais pour ça, j’allais avoir besoin de mon partenaire.